Juniore est multiple, unique et mystérieuse. Avec un titre accrocheur, A la Plage, elle est venue nous rappeler la légèreté, l’insouciance des 60’s. Ça fait du bien de se replonger dans le rétro. L’EP Marabout disponible en digital depuis quelques semaines, s’offre une sortie CD digipack le 29 janvier ! Histoire de n’avoir aucune excuse pour ne pas plonger dans ce bain de réjouissances sonores.
Nous avons tenté de percer le mystère de ce projet en questionnant la leader du groupe, Anna Jean.
A défaut de nous envoyer une carte postale, elle nous a adressé un joli photomaton à trois visages avec deux de ses complices scéniques : Agnès et Swanny.
UsofParis : Quand on googlise “Anna Jean chanteuse“, on tombe surtout sur des photos d’Anna Karina. Un peu d’Anna Calvi aussi. C’est volontaire de brouiller les pistes ? D’avancer un peu masquée ?
Anna : Je ne crois pas que ce soit vraiment volontaire 🙂 mais j’apprécie bien mon anonymat. “Pour vivre heureux, vivons cachés”, non ?
Quels chanteurs, groupes se sont penchés sur ton berceau (quand tu étais petite) ?
La première, c’était Nina Simone. Un vinyle de ma mère, je l’ai aimé infiniment. Plus tard, j’ai découvert les “oldies”, les radios nostalgiques. Les Beatles et les Kinks et les Beach Boys et les Velvet. J’en aurais presque fait une overdose. Et puis, j’ai écouté du rap californien toute mon adolescence, The Pharcyde, en boucle, avec ma sœur. Et en même temps, des chanteuses yéyé, de Christie Laume à Stella et Alice Dona, en passant par Sylvie Vartan, France Gall et Françoise Hardy.
Une chanson d’adolescence que t’aimes encore écouter, même si c’est plus dur à assumer ?
On continue à danser sur Ace Of Base avant certains concerts. Et à chanter les paroles en yaourt.
Qui est à l’origine de ta carrière d’auteure-chanteuse ?
La première chanson que j’ai écrite était pour Samy – producteur/arrangeur/enregistreur de Juniore – pour qu’il la chante, lui. On était à la fac et il avait un groupe. Et puis il m’a dit : “c’est pas mal quand tu chantes“. Alors j’ai continué.
Étais-tu prédestinée à un autre avenir professionnel ?
J’ai fait des études d’arts et d’anglais, et je suis traductrice. J’aime bien avoir plusieurs activités, ça oblige à remettre en question, à relativiser.
Qu’est-ce qui t’a insufflé le goût d’une autre époque, de la chanson française des 60’s, pour cet EP ?
Je crois que j’aime la mélancolie légère, les euphémismes, l’impression que rien n’est grave et que tout est possible dans les années 60. Ce quelque chose de naïf de l’époque qui a vu les débuts de la technologie, comme le rétro futur des films de Tati. Le renouveau après la guerre aussi. Et je suis sûrement nostalgique de la jeunesse de mes parents.
Est-ce qu’il y a des images de films qui sont à l’origine de certaines chansons ?
Oui, j’ai vu et revu beaucoup de films de Truffaut et de Bergman à l’époque où j’ai écrit certaines chansons. Les westerns de Sergio Leone avec la musique de Morricone et les films de zombies de Romero. J’aime bien l’humour grinçant, la subtilité du second degré et des mises en scène du petit quotidien. Les histoires d’amour impossible, d’amour déçu, des micro-drames dans des appartements, en zones urbaines ou dans des déserts.
Sinon, comment les as-tu écrites ?
Je crois que j’aime bien l’idée de l’échantillon, la façon dont une histoire appartient à un lieu, une époque, une génération. J’essaie d’écrire en gardant ça en tête. Je crois que je raconte surtout les histoires des autres, des histoires de filles, celles d’amies, de sœurs, de mères, de grands-mères.
Quels sont les artistes qui font partie de tes disques de chevet ?
Laurence (qui joue de la guitare avec nous), me fait toujours découvrir des nouveaux groupes. C’est grâce à elle que j’ai commencé à écouter Dirty Beaches et Kurt Vile. J’ajouterai aussi Thee Oh Sees à mes disques de chevet.
Quelle est la chanson de ton EP la plus personnelle ?
Je dirais que c’est peut-être Mon Autre. Elle ne paraît pas très sérieuse, mais je crois que c’est la chanson la plus personnelle de cet EP. C’est un sentiment que j’ai souvent, celui de ne pas vraiment me connaître. L’idée d’une autre personne avec laquelle je dois cohabiter en permanence. Une partie de moi qui pense des choses impensables. Presque inavouables. Un genre de folie douce et amère.
Quel est le plus beau livre que tu aies pu lire au bord de mer ?
L’été dernier, j’ai lu Le Cher disparu d’Evelyn Waugh. Ça m’a fait rire aux larmes.
Une leçon de scène en tournant (en première partie) avec Brigitte ?
On a beaucoup appris à leurs côtés. D’abord, que c’est un métier difficile, qui demande beaucoup de travail, d’exigence. D’humilité, d’intelligence et de courage aussi. Et surtout, on a compris, grâce à elles, qu’en musique, plus on donne, plus on reçoit.
Quel conseil a pu te donner ton père (JMG Le Cleziot, NDLR) pour ton écriture ou ta carrière artistique ?
Je ne suis pas sûre de lui avoir jamais demandé conseil. Pour écrire une disserte ou une lettre de motivation, oui, mais pas pour ça. Je crois qu’on est tous les deux assez privés. Mais je l’ai beaucoup observé, je l’ai vu travailler tous les jours, discrètement, à son rythme. Faire. Sans en parler trop. Je crois que c’était le meilleur exemple.
La chose la plus folle que tu pourrais faire pour faire connaître ta musique à un maximum de monde ?
Je ferais comme raconte la rumeur de L. Ron Hubbard. J’achèterais tous mes disques pour faire un carton et ensuite je construirais une église.
Une claque musicale récente ?
J’aime beaucoup King Krule. J’ai très envie de le voir en concert.
Une chanson pour danser ?
Chaud cacao pour la chorégraphie d’Annie Cordy (et le clip) !
Une chanson pour s’évader, pour quitter Paris ?
Sleepwalk de Santo et Johnny.
Interview by Alexandre
Juniore
EP Marabout
(Le Phonographe)
disponible en digital
et en version CD digipack à partir du 29 janvier 2016
Concerts :
27 janvier – Les Bains (Paris)
30 janvier – Lurrazpiko festival (San Sebastian – Espagna)
5 février – Le Liberté (Rennes) – 1ère partie Brigitte
6 février – Espace Avel-Vor (Plougastel-Daoulas) – 1ère partir de Brigitte
11 février – Rack’Am (Brétigny-sur-Orge)
19 février – MJC La Vallée (Chaville) – 1ère partie de la Maison Tellier
5 mars – Festival Avec le Temps (Marseille)
CONCOURS !
Nous vous offrons des exemplaires CD digipack de l’EP Marabout de Juniore à recevoir directement chez vous ! Oui oui.
Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le 31 janvier 2016 à 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire sympathique (on adore !).
LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 EP qu’ils recevront par courrier.
bonsoir je participe au concours merci