“A bas l’art pour le salon. Vive la grandeur !” Niki de Saint Phalle
Les formes et les couleurs sont explosives au Grand Palais depuis quelques jours. Niki de Saint Phalle est célébrée avec nombre d’œuvres présentées, de témoignages rares et une nouvelle lumière perçante posée sur son art d’une modernité exceptionnelle.
L’exposition ouvrira une nuit entière sans interruption du samedi 31 janvier au dimanche 1er février.
Les amateurs de Nana(s) ne seront pas déçus. En plus des figures sur papier, le relief de ces ladies est aussi parfait qu’hypnotisant. Et leur taille peut en impressionner plus d’un : “Les Nanas sont grandes sont parce que les hommes le sont, et qu’il faut qu’elles le soient davantage pour pouvoir être leurs égales.”
C’est pop, tournoyant et irraisonnable.
Aux côtés de ces figures inouïes de la féminité – qui n’excluent pas l’homme, comme le rappelle l’artiste dans une interview – les premières compositions, le recyclage, l’assemblage à en perdre l’attention. Le plus petit détail est une forme aussi essentielle que l’œuvre grandeur nature. Accepterez-vous de vous arrêter plus de 10 secondes devant chaque oeuvre ?
Le parcours n’en finit plus d’être foisonnant, excessif, subversif.
L’on entend progressivement la voix de Niki, artiste franco-américaine dont la beauté plastique a fait les belles heures de la presse féminine de l’époque. Cette voix dit l’impossible : décrire une œuvre en cours, justifier ses partis-pris, répondre à la curiosité et oser la provoc pour laisser une marque dans le téléviseur, si ce n’est dans le cerveau du spectateur.
L’amour est décliné à l’envi à travers une série de lithographies qui parlent aussi bien de l’absence que de la rupture malgré la palette des couleurs chatoyantes utilisée.
Une araignée fait son apparition. Difficile de ne pas la relier à celles d’une autre artiste franco-américaine, Louise Bourgeois.
La relation avec le père, aussi troublante que tragique, est aussi évoquée en filigrane.
L’oeuvre de Niki de Saint Phalle est plus complexe qu’il n’y paraît.
Le parcours se termine par les grands projets. L’architecture des lieux où Niki de Saint Phalle a posé ses desseins. Les œuvres jouent la brillance, l’alliance particulière avec les mouvements de la nature et des saisons, comme pour ce formidable Jardin des Tarots en Toscane.
Avant de quitter le Grand Palais, prendre le temps de regarder la mort en face ou ses reflets dans la multitude de fragments de miroirs qui composent ce crâne immense. Introspection narrative.
Exposition rétrospective Niki de Saint Phalle
au Grand Palais – RMN
jusqu’au 02 février 2015
Tous les jours de 10h à 22h (fermeture à 20h le dimanche et lundi)
Fermeture hebdomadaire le mardi
Attention LA NUIT NIKI est annulée compte tenu des événements récents.
Téléchargez l’appli gratuite de l’exposition sur : www.grandpalais.fr/fr/article/niki-de-saint-phalle-decouvrez-lapplication