ALA.NI a plus d’un tour pour faire chavirer une oreille, serrer un coeur et émouvoir un misanthrope.
Son album You & I est un hymne à l’amour, aux grandes envolées musicales, à l’intimité, entre Londres et Paris.
Avant de débuter l’interview, nous n’avons pas résisté à faire se rencontrer virtuellement Ala.Ni avec un jeune premier de la chanson française, Marvin Jouno. Ils se sont posé une question par caméra interposée.
INTERVIEW
UsofParis : Quelques mots sur ton tout premier concert vrai concert à Paris, au Carreau du Temple.
Ala.Ni : C’est un tel plaisir de jouer devant le public français. Il donne tellement.
Je peux vraiment jouer avec lui, parce qu’il est vraiment impliqué.
Je joue avec lui, j’improvise. Comme au Carreau, où j’ai demandé aux spectateurs de me proposer des phrases. Je les ai eues 5 minutes seulement avec le concert. J’en ai choisi quelques-unes. Nous n’avions même pas de mélodie. Je me suis mis à la guitare et j’ai demandé à mes musiciens : « Qu’est-ce qu’on fait ? Majeur, mineur ?”
Et on a joué cette chanson, totalement inédite. C’était ma première fois, à part un projet autour de la poésie il y a plusieurs années.
Je t’ai vue en concert pour la première fois à la Maison de la Radio. C’était complètement intense, une impression de comédie musicale, un autre temps (ton micro vintage)…
Es-tu réelle quand tu es sur scène ?
Une amie qui me voit sur scène me dit : « mais c’est la Ala.Ni de ma cuisine !». En fait, j’adore cuisiner chez mes amies, je suis une bonne cuisinière.
Ce n’est pas quelque chose de conscient. Je ne cherche pas à être ou ne pas être la même personne chaque soir.
Ce qui m’amuse, c’est quand mes amis disent : « tu es exactement la même personne, folle, barrée sur scène. »
Je ne peux vraiment pas séparer mes 2 vies : la musique est la vie privée. Même s’il faut savoir aussi se protéger.
Comment expliques-tu l’adhésion de la presse française, l’amour du public français ?
Je ne sais pas. Peut-être parce que je suis passionnée.
Je voulais signer ici, avec un petit label indépendant, à Paris. Quand j’écrivais les chansons, c’était ma première idée. Je savais que mon travail serait reçu ici et compris. Et je suis chanceuse que ça ait fonctionné.
C’est merveilleux que mon rêve se soit réalisé et bien au-delà : avec l’exposition de mes photos. Ca n’aurait pas été possible en Angleterre. Et en France, c’est « bravo, brillant », parce que les Français comprennent l’art et le process de création.
Du coup, je me suis dit : « Fuck! Je me barre, je quitte Londres. »
Es-tu différente quand tu es à Paris ?
Je peux faire tellement plus de choses ici. Je sens que je suis une « meilleure personne » (en français dans le texte). Parce que je suis moi-même, je suis libre. Et que les gens sont plus connectés.
Paris est aussi une chanson.
Oui, Paris Thing, une chanson bonus. Je l’ai écrite ici. C’est à propos de Paris, d’aimer être ici, de perdre l’amour ici, de se souvenir de l’amour…
Quelle est la chanson la plus personnelle de ton album ?
Elles le sont toutes !
:-)
Une, en particulier ?
Darkness at noon a été dure à enregistrer, pour moi. Je l’ai laissée de côté un long moment, parce que c’était très difficile de la chanter.
Mais ça dépend de l’humeur. La plupart du temps, j’adore chanter Old Fashioned kiss. Parce que j’adore embrasser.
Certaines chansons sont aussi plus difficiles à chanter car les souvenirs remontent parfois en mémoire. Mais c’est toujours un plaisir de partager mes sentiments.
Quelles sont tes références ? Les journalistes citent Billy Holiday, Judy Garland…
Je n’écoute pas de musique, au sens moderne, c’est à dire avec téléphone, des écouteurs… Je laisse la musique venir à moi. Je n’ai pas de télé. Je n’aime que les radios musicales.
Je suis passé devant un disquaire d’occasion avant notre rencontre et j’ai acheté des vinyles : Jessie Norman, de la chanson écossaise, du négro spiritual…
Mais je ne suis pas du genre à ne pas savoir ce que fait Beyoncé. J’ai vu son dernier clip, Formation.
J’apprécie le silence aussi. Le silence c’est de la musique aussi.
Mes références sont multiples. J’ai bien sûr écouté Judy Garland, Julie Andrews. J’ai chanté Over the rainbow quand j’avais 3 ans.
Quand as-tu décidé de devenir chanteuse ?
En fait, plus jeune, je voulais devenir médecin.
J’ai changé d’école et j’ai commencé la danse, le chant, le jeu. Et je me suis dit que sans doute chanter serait « plus simple » que tenter une carrière de danseuse. Je pense en avoir pris conscience vers 15 ans. Mais je ne me suis jamais dit : « je vais chanter ! ».
Qu’as-tu appris de Damon Albarn ?
J’aimais le regarder se jeter dans la foule. On se demandait chaque soir : « Va-t-il y aller ? Non, il ne peut pas y aller y’a un énorme trou entre la scène et le public. » J’adorais le regarder contrôler la foule. Il avait une telle force.
Maintenant, je comprends, qu’il est possible de diriger le public : « tu veux aller par ici, allons-y ».
Mais j’ai vraiment envie de me jeter aussi. J’ai failli le faire une fois à la Philharmonie. J’avais un public debout, exceptionnellement. Je me disais : « j’y vais ? j’y vais ? » Je chantais : « catching, cherry… » et j’avais envie de dire : « Rattrapez-moi, rattrapez-moi »
C’est sûr qu’un jour je le ferai. J’espère qu’il y aura au moins quelqu’un pour me rattraper. 🙂
Ton mot français favori ?
“Rafraichissant !” 🙂
J’aime aussi “Apéro“: “it’s Friday, is it too early for apéro?”
Quelle chanson de comédie musicale aimes-tu chanter ?
J’ai un énorme répertoire dans ma tête, mais ce sont pas que des titres de comédies musicales. Un énorme juke box avec bien souvent aucun titre. C’est la musique qui importe.
Hier, j’ai écouté Where is the warmth? extrait de The Baker’s wife de Stephen Schwartz. Une très jolie mélodie.
Un lieu inhabituel pour un live ?
Quand j’ai été invité par la Blogosphère à chanter dans la Chapelle expiatoire de Paris. C’était la première fois que je rencontrais l’équipe. Je n’avais aucune idée du tournage.
Quand je suis arrivée, j’ai vu le marbre et j’ai découvert une acoustique incroyable, avec un écho de cinq secondes. Une expérience inoubliable.
Je vais aussi tourner, en mai, un live pour Arte au Château de Fontainebleau, avec un orchestre. Je suis impatiente.
Interview réalisée par Alexandre
Ala.NI
album You & I
(No Format)
Concerts :
14 mai à Angoulême
7 juin à la Cigale, Paris
12 juillet aux Suds à Arles
13 juillet à Arles
7 octobre à Cenon
Une réflexion sur « Ala.Ni interview de Londres à Paris pour You & I / Concert à la Cigale »