Ce dernier, avocat destiné à une grande carrière politique, vient d’être désigné pour diriger une commission d’enquête afin de juger les tortionnaires de l’ancien régime déchu. L’intrigue se met en place, les liens se font.
Entre en scène Docteur Miranda rencontré par hasard par Gérardo.
Mais ce Docteur Miranda n’est pas un inconnu pour tout le monde… Paulina reconnaît l’homme qui l’a agressée et torturée lorsqu’elle était militante emprisonnée. Le temps passe, mais certaines choses ne s’oublient jamais après un traumatisme : sa voix, l’odeur si particulière de sa peau, le contact de cette peau, des expressions verbales et… Schubert !
S’ensuit alors un procès improvisé mêlant règlement de comptes, devoir de réparation, besoin d’apaisement. Une joute rhétorique s’installe entre le bourreau et sa victime avec Gérardo au milieu tentant de jouer l’arbitre-avocat.
Un sujet délicat, brillamment mené par une mise en scène pudique, un jeu de comédiens juste et prenant, des effets sonores et lumineux réussis nous plongent véritablement dans l’atmosphère sombre.
Le texte peut parfois nous mettre mal à l’aise, nous rappelant des faits que nous ne pouvons ignorer mais il y a aussi quelques notes d’humour bien placées qui allègent le tout dans un subtil dosage.
Au sortir de cette pièce, nous sommes dubitatifs de savoir jusqu’où peut aller le genre humain. Nous avons beaucoup de questions et notamment celle-ci : les aveux de la vérité n’aident-ils pas plus la victime que l’assouvissement d’une vengeance ?
A suivre…
by Jean-Philippe
La Jeune Fille et la Mort
Auteur : Ariel Dorfman
Mise en scène : Massimiliano Verardi
Avec : Luc Baboulène, Philippe Pierrard, France Renard et la voix de Fabrice Drouelle (France Inter)
Jusqu’au 19 mars 2017
du mercredi au samedi à 21h
Dimanche 17h
La Manufacture des Abbesses
7, rue Véron
75018 Paris
Tel : 01 42 33 42 03