Eric Lacan alias Monsieur Qui est un artiste plutôt rare en galerie. Il déserte le terrain de jeu qui l’a fait connaître (la rue) pour passer plus de temps possible à réaliser ses toiles en atelier.
Il dévoile à la Galerie Openspace une collection de toiles qui fascinent, un cabinet de curiosités in situ avec objets chinés et dessins originaux et un mur monumental en papier peint en duo avec un sol de feuilles mortes.
Beautiful Decay est une exposition aussi renversante, sublime que crépusculaire.
Au total, 40 oeuvres sont dévoilées dans les larges espaces de la galerie sur différents médiums : faux cranes, toiles, assemblages de papiers peints coupés à la main.
On peut retrouver les thèmes chers à l’artiste comme : rat, crâne, femme, robe, notamment dans cette toile immense qui accueille les visiteurs et qui a nécessité quasiment une année de travail.
Samantha et Nicolas, les deux propriétaires d’Openspace, ont laissé les clés à l’artiste qui a travaillé pendant 10 jours intensifs. Il avoue avoir perdu la notion de temps en concevant son cabinet de curiosités influence 19e siècle avec tapisserie originale. La toile déborde du cadre et devient réalité à travers tous ces objets.
“L’atelier : aller loin dans toutes mes envies“
Rencontré la veille du vernissage, Eric Lacan confie qu’il souhaitait évoluer techniquement, concevoir des portraits plus complexes, avoir le temps de l’apprentissage. L’atelier lui permet de “résoudre ce qui est difficile techniquement.”
Il a ainsi intégré de la couleur, travaillé avec le jaune pour des effets de lumière, conçu une technique de papiers peints très particulière après moult essais. Il s’est aussi amusé à rajouter des motifs floraux dans certaines toiles ou des adorables poissons.
Ses toiles, il arrive tout à fait à s’en séparer. “Je ne vois pas l’objet, mais tout le process, la musique écoutée…” “Quand l’action est finie, le résultat m’importe peu.”
Eric avoue qu’il a du mal à regarder sa peinture. Il voit les défauts, les regrets, “tant mieux, l’oeil s’est aiguisé !”
La BO de l’expo
Et c’est le grand écart dans la playlist d’Eric Lacan : Frehel, Sanseverino, The Cure, Joy Division, les musiques de vieux films composés par Vladimir Cosma, François de Roubaix et Ennio Morricone.
Il s’est fait la BO complète des Dents de la Mer, des Indiana Jones. L’artiste a un sérieux attachement pour les compositions de John Williams.
“Je me fais le film en écoutant. Quand je peins, je m’imagine au centre de l’action. Quelque chose pourrait surgir dans mon dos.”
Exposition Beautiful Decay
par Eric Lacan
solo show
jusqu’au 7 octobre 2017
à la Galerie Openspace
116 boulevard Richard Lenoir
75011 PARIS