Film fort, Jusqu’à la garde offre deux rôles en or à deux comédiens de très grand talent : Léa Drucker et Denis Ménochet. Xavier Legrand nous révèle aussi un jeune talent assez incroyable : Thomas Gioria qui interprète son premier rôle à l’écran.
Voici 3 très raisons de voir ce film.
Jusqu’à la garde : cinéma instinctif
C’est Léa Drucker qui le décrit le mieux : “Xavier a un instinct de cinéma le plus puissant que j’ai pu rencontrer.”
Le cinéaste s’est documenté longuement avant de fixer sur papier son histoire.
Denis Ménochet n’a pas lâché le script quand il l’a reçu : “je l’ai lu un soir 2 fois de suite, c’était tellement prenant !“
La proximité avec les personnages est troublante. Si bien que l’on a de l’empathie simultanément pour cette femme et cet homme qui se déchirent la garde de leur plus jeune enfant, Julien – d’autant plus que l’on ne connaît pas les raisons exactes de leur séparation.
On ne sort pas indemne d’un récit comme celui-là, et c’est tant mieux. Il y a eu un débat passionné après la projection, les points de vue pouvant diverger.
Le réalisateur confie ses références : “Kramer contre Kramer pour débuter, puis La Nuit du Chasseur…” Et on vous laisse deviner, en salle, le 3e film.
Denis Menochet : un roc taillé sur-mesure
L’acteur révélé au monde entier par Tarantino est rare, trop rare, au cinéma français.
Il a un physique de roc, d‘ours au regard tendre. Antoine, son personnage, intrigue, sans doute parce que nous sommes des hommes, sans doute parce qu’il est touchant aussi.
Ses rapports aux autres sont compliqués, le désarmour de ses enfants nous questionne. Il y a pourtant des “mon coeur” dans sa bouche à l’attention de son fils Julien.
“Un rôle comme ça, c’est un cadeau ! Je me suis enfermé pour l’incarner, ça a été long.“
Léa Drucker : grave et lumineuse
On pourrait suivre Léa Drucker les yeux fermés tant ses choix artistiques sont pertinents, aussi bien au cinéma qu’au théâtre. Ici, elle interprète Myriam, une femme en conflit avec son ex-mari, une mère de famille qui protège ses petits. La comédienne partage : “en lisant le scénario du court-métrage, j’ai eu l’impression de connaitre cette femme. Après les projections, des femmes venaient me voir et me confiaient leur histoire personnelle.”
Forte pour certains, effacée et angoissée pour d’autres, Myriam est mutique mais pas pour autant inactive.
Elle se débat, affronte, esquive avec ce qu’elle a de vibrations en elle.
J’ai volontairement dévoilé très peu du récit.
Ne lisez pas tout ce qui est écrit sur ce film ou disséqué. Il faut le voir sans apriori pour avoir le choix de son propre point de vue. L’expérience n’en sera que plus intense.
Jusqu’à la garde
de Xavier Legrand
Avec Denis Ménochet, Léa Drucker, Mathilde Auneveux, Florence Janas, Thomas Gioria
Sortie le 7 février
Merci à Ciné + pour l’avant-première et la rencontre avec l’équipe du film