Les apparences sont trompeuses, aussi bien dans la vie qu’au théâtre. Nous n’attendions pas grand-chose de cette pièce, Les Inséparables, exceptée l’excitation de retrouver nos deux chouchous Valérie Karsenti et Thierry Frémont sur scène. Nous avons été happés par le double rôle de Didier Bourdon et cette histoire qui touche au cœur.
Deux hommes entrent dans un atelier d’artiste à la large verrière pour faire entrer la lumière. Ils attentent un troisième homme, sujet de leur conversation. Il est question d’un artiste mondialement connu : Gabriel Orsini (Didier Bourdon), de l’héritage de cet appartement et de son manque d’inspiration depuis 3 ans.
Arrive un homme aigri, peu affable et cassant vis-à-vis de son fils et de son galeriste.
Le décor tournoie et offre une nouvelle histoire. Celle d’un banquier amoureux d’une peintre russe. La vie de bohème en plein Paris.
La vraie trouvaille de cette mise en scène est le décor, qui en pivotant, permet de changer d’époque.
Très vite, on s’attache à ces personnages qui ont tous des fêlures, des contradictions. On se prend à sourire face à ce banquier attentionné, à cette peintre pas si légère que cela et à ce peintre qui se révèle à nouveau à lui-même.
Didier Bourdon surprend par son jeu et sa capacité à changer de rôle tout au long de la soirée, jusque dans l’émotion.
Valérie Karsenti est divine en artiste espiègle et provocante.
Thierry Frémont touche aussi. Le cynisme de son personnage cachant une instabilité affective.
Les Inséparables est une pièce sur l’amour, la filiation, l’attachement, la mémoire.
Elle parle aussi des non-dits familiaux qui peuvent malmener les relations.
Quelques larmes couleront sans doute sur les joues d’hommes et de femmes sensibles, comme nous. Sans doute aussi, vous penserez à votre propre histoire et à la nécessité de vivre intensément chaque jour.
Les Inséparables
Du mercredi au samedi à 21h
Samedi à 16h30
et dimanche à 16h
au Théâtre Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris
Tel. 01 43 87 23 23