Fnac Live Paris, jour 3.
Il y a des soirs où un festival est capable de réaliser une programmation sans faille.
On a adoré la folie de L’ordre du périph, la puissante chaleur de Jacob Banks a réchauffé notre cœur, Yorina a conquis notre côté romantique, les raps de Gaël Faye nous ont pris aux trips, la folie Aloïse Sauvage rafraichi le rap, Ibeyi rime toujours avec grâce et les chamans Angus & Julia Stone ont offert une transe musicale.
L’ordre du périph : lâché de fauves
Les lauréats des Inouïs 2018 du Printemps de Bourges ont littéralement mis le dawa devant l’hôtel de ville.
« La famille, vous allez bien ? Ça fait grave plaisir d’être ici !»
Les 7 mecs se font plaisir sur scène. Ça peut paraitre foutraque, en fait ça doit l’être, beaucoup.
Quelques problèmes techniques ont parsemés le set, notamment l’ordinateur qui n’est pas copain avec le soleil.
Pas grave, un membre arrose le public pour éviter sa surchauffe car ça pogotte à fond chez les jeunes du public.
C’est le joyeux bordel sur scène, un chanteur plonge dans le public sans prévenir.
« C’est la première fois que ma mère vient me voir ce soir »
Sa mère a dû en prendre plein les oreilles tant le groupe est festif.
#GrossePatate
Jacob Banks : la Soul en majesté
Une puissance vocale qui impressionne, un charisme magnétique, c’est une grande star de la soul qui se produit à Paris
En une phrase, Jacob Banks vous attrape par l’oreille et vous ne le lâchez plus.
Entre rock et soul, la musique de Jacob Banks embarque le public dans un voyage musique chaleureux et généreux.
Impossible de pas être envouté par ses mélanges de styles qui vous transportent du blues au hip hop, teinté d’électro.
Côté scène, c’est le bassiste que notre regard n’arrive pas à quitter. Son physique qui en impose n’a rien à envier à son énergie et sa dextérité sur son instrument.
Yorina : la pop en devenir
Moment de douceur après deux sets tonitruants et puissants
La voix légère et aérienne de Yorina plane au-dessus de ses ballades.
C’est sucré et pop, pas désagréable et paradoxalement programmé vu le line up du jour (très urbain et tranché niveau des styles).
Gaël Faye : une claque d’émotions
Blouson noir très looké, Gaël Faye envoie du lourd dès le début.
Rarement, on a eu les poils qui se dressaient sur les bras pour du rap.
Ses premiers titres très engagés (Paris métèque) laissent éclatés une rage maitrisée par la musique. Ce qui les rend encore plus fort.
Jusqu’à l’arrivé de Saul Williams et son discours, scandant à plusieurs reprises I’m black nigga (Je suis un nègre noir).
« Si j’ai commencé à faire de la musique c’est grâce à Saul Williams. »
Histoire personnelle, revendication, écriture : l’âme de Gaël Faye.
Mais le rap de Gaël Faye peut se faire un peu plus léger. Il tombe alors le blouson pour chanter en t-shirt Je pars, repris en chœur par la foule.
« Je veux mettre le feu »
Et bien c’est réussi tellement on passe par toutes les émotions en 1h de show, de l’émotion à la joie, du sourire au kiff musical.
« Je vais vous souhaiter de l’amour, de l’amour, de l’amour » : quelles jolies paroles pour clôturer son set.
Un très grand concert !
Aloïse Sauvage : l’avenir du rap
Avec son look stree- wear, la jeune femme ne va pas être fleur bleue.
Petit short, brassière Dolce Gabbana, chemise élimée : tous les codes du rap sont là. Aloïse Sauvage est doué dans ce style.
Elle a une certaine rage, une prose saccadée à souhait. Mais surtout elle occupe parfaitement l’espace avec ses danses désarticulées
Gros cœur pour sa reprise de Voyage Voyage : le rap se mêle à tout !
Angus & Julia Stone, l’éclat final
Des vagues de fumée dans la lumière bleutée, la voix d’Angus prend le dessus des basses qui battent à plein régime dans les basses devant la scène. Les festivaliers vibrent de tout leur corps.
L’entrée en matière est quasi contemplative, plus que rythmique.
Le charme opère direct. Il est bon de retrouver le frère et la sœur de retour en France. Julia ne change pas, lui s’épaissit en barbe et en carrure, mais son charme reste intact. Il peut sembler bourru mais il a un contact respectueux avec le public.
Il se confiera même sur son « dépit amoureux », il avait repéré une jeune femme à un festival mais ne l’a jamais retrouvée. Beaucoup de festivalières auraient été prêtes à le consoler.
Le duo offre une vieille chanson, Private lawns, pour rappeler la longévité du groupe.
Snow, Who do you think you are sont des mélodies imparables pour clôturer à merveille le festival.
Un final sous les confettis avec le tube Chateau et les cœurs palpitent.
Rendez-vous en 2019 pour une édition de Fnac Live Paris encore pleine de surprises !