La notion de chefs-d’œuvre est toujours relative. Mais avec Picasso. Chefs-d’œuvre !, le musée Picasso Paris propose une nouvelle manière d’aborder le travail du maitre.
Peintures de jeunesse, dessins, sculptures, moulages, création d’objets, rien ne fait défaut dans cette exposition qui frôle parfois l’agglutination murale (notamment la collection de photos).
Malgré tout, on trouve des pépites. Voici un focus de quatre d’entre elles.
Un choix partial totalement assumé. 😉
Science et charité, 1897
Ce qui surprend avec Science et charité c’est que ce tableau a été peint par un Picasso ado, à 16 ans, encore étudiant en art à Barcelone. Il prend un thème de réalisme social mais le sujet fait écho à la mort de sa sœur en 1895. Et son père pose pour la figure du docteur.
Sa présentation, pour la première fois à Paris, fait suite à sa restauration entreprit en novembre 2017.
En prémisse, la radiographie a mis au jour les procédés créatifs du jeune Picasso comme les retouches au fur et à mesure de l’élaboration de la toile.
Comme cette toile est la première à ouvrir l’exposition, on découvre aussi le parti pris formel de l’installation, avec ces ouvertures qui permettent d’observer partiellement les tableaux avant de les découvrir en entier.
La chèvre, 1946
En 1946, Pablo Picasso prend villégiature à Golfe-Juan, pas loin d’Antibes. Sur proposition de Romuald Dor de la Souchère, il installe son atelier dans le Musée Grimaldi.
Entre septembre et novembre 1946, il crée 23 peintures et 44 dessins. C’est là que la chèvre devient un animal clef du bestiaire de Picasso.
Si le texte dans la pièce penche pour le dessin, on a eu un coup de cœur pour cette chèvre sculptée.
L’animal est brut mais la matière est vivante. Cette chèvre mélange des feuilles palmes, du métal et du plâtre. Ses yeux sont imparfaits mais la bête a une âme, que l’on aime contempler.
De cette sculpture émane une belle énergie.
Les Baigneuses, 1937
Cette année-là, Malaga, la ville natale de Picasso, est prise par les troupes franquistes. En l’espace de 8 jours, entre le 10 et le 18 février, Picasso peint ces 3 scènes de plage.
Des baigneuses aux corps déformés, avec des teintes minérales et froides. Des figures construites lors d’échanges avec Man Ray, Dora Maar ou Paul Éluard.
Réunies pour les premières fois en France, et peu exposées, ces baigneuses tristes et hors norme permettent de capter l’état d’esprit de Picasso.
Et ce qui est frappant c’est l’emploi de techniques mixtes pour chaque toiles : aquarelle, huile, pastel, crayon….
Lithographies, 1948
Ce qui est un chef d’œuvre ici, ce n’est pas le résultat mais bien de voir la technique de base.
Il est rare de pouvoir admirer les pierres qui ont servi à créer des lithographies.
Dans cette salle, il y a quelques exemplaires de dalles qui montrent certaines étapes de la gravure. Et on a envie de les effleurer…
Pure, alcaline et magique.
Et les compositions en noir et blanc de cette salle en ressortent magnifiées.
Avec cet ensemble, le Musée Picasso Paris offre aux visiteurs une nouvelle palette de découvertes des œuvres du Maître.
On a toujours un pan de création by Pablo à découvrir…
Exposition Picasso. Chefs-d’œuvre !
du 04 septembre 2018 au 13 janvier 2019
Musée national Picasso-Paris
5 rue de Thorigny
75003 Paris