Claudia Andujar est une photographe engagée dans le sens noble du terme. Elle a passé une vie entière à trouver son objectif, son but.
C’est en 1970 au Brésil, pays de ses parents, qu’elle rencontre une tribu : les Yanomami.
Elle abandonne alors sa carrière de photographe pour se consacrer à relater leurs vies, leurs coutumes et leurs combats.
L’exposition de la Fondation Cartier Claudia Andujar : la lutte Yanomami relate 50 années d’archives photos montrant la lutte d’un peuple pour la vie.
Claudia Andujar : anthropologue par l’image
C’est par passion de l’humain que Claudia Andujar a noué des liens avec les Yanomami.
La vie quotidienne parmi ces indiens lui a permis d’approfondir et de documenter tous les aspects de leur culture, totalement méconnus jusqu’alors.
Elle doit aussi s’adapter à l’humidité et la luminosité de l’Amazonie. Elle développe alors des techniques lui étant propres pour prendre ses photos, notamment sur des temps de pause longs avec un rendu de lumière particulier…
Petit à petit, une profonde amitié se crée. Elle apprend leur langue et se fait même initier à leur rite le plus intime : le Reahu.
C’est un rite funéraire mais également une cérémonie annuelle permettant aux communautés Yanomami de s’allier.
Passant de photographe à militante, elle prend faits et causes pour ces indiens vivant au nord du Brésil.
Elle participe aussi aux campagnes de recensement et de vaccination.
Elle voit aussi les dégâts des premiers contacts avec la civilisation extérieure à travers l’envie de conquêtes des lieux sauvages. Les grands travaux d’infrastructures routières (abandonnés par la suite) ont apporté aux peuples Yanomami rougeole, alcoolisme, prostitution et autres fléaux jusqu’alors inconnus.
C’est l’une des causes de révolte de Claudia Andujar… La sauvegarde des Yanomami afin de préserver une communauté.
Être Yanomami : un combat de tous les jours
Car il n’y a pas que les indiens Guarani ou les Kayopo (avec leur emblématique chef Raoni) qui luttent pour leur survie.
Et si cette exposition peut mettre en avant les combats d’une autre tribu, l’œuvre de Claudia Andujar ne sera pas vaine.
Protégés durant des décennies grâce à des accords délimitant leurs territoires, ces peuples se retrouvent de nouveau en péril…
Avec le Président Bolsonaro au pouvoir, les orpailleurs clandestins sont revenus sur les terres des indiens Yanomami.
Ils sont près de 22000 actuellement et leur nombre fluctue en fonction du cours de l’or.
C’est toute cette histoire que l’exposition de la Fondation Cartier met en valeur.
50 ans d’archives de vie, de passion et d’émotions pour un combat que nous ne devrions pas occulter…
L’aventure d’une vie…
Claudia Angdujar : la lutte Yanomani
Réouverture
Jusqu’au 13 septembre 2020
Du mardi au dimanche de 11h à 20h
Nocturne les mardis jusqu’à 22h
Réservation obligatoire
Fondation Cartier
261, Boulevard Raspail
74014 Paris
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