Le Cirque du Soleil ne délaisse jamais bien longtemps la France. Pour preuve son grand retour avec Amaluna, après avoir présenté Quidam à Bercy, l’année dernière.
Au programme cette année, non pas une mais deux amourettes, des numéros encore une fois totalement fous et bluffants. Amaluna c’est un show calibré comme un diamant, installé au Parc de Bagatelle jusqu’au 3 janvier 2016.
Sur une île à forte dominance féminine (70% de la troupe), une jeune femme, Miranda va de découvertes en découvertes avant de croiser le très séduisant Roméo.
Ces deux personnages ont chacun droit à un numéro en solo. Miranda (Iuliia Mykhailova, originaire d’Ukraine) réalise une incroyable performance de suspension à deux mains, puis à une seule entrecoupée de plongeons dans un bassin incurvé. Plus d’une fois on frémit. Une glissade et le coup du lapin peut si vite arriver. La maîtrise est totale, malgré les mains moites.
A la fin, notre héroïne est rejointe par son prétendant pour un dernier plongeon, à deux. Jeux de transparence dans leur mini-bassin. So romantic!
Roméo (le français Edouard Doye), quant à lui, préfère l’air à l’eau. Et se suspend à un mât chinois avec une dextérité rare. Le numéro a été mainte fois vu et revisité dans nombre de spectacles mais cette version-là nous tient en haleine, sans aucune seconde de répit. La performance étant de chuter et de se retenir à ras du sol, et plus d’une fois.
Maïnha, la nounou, et Papulya, le valet, coulent la parfaite romance. D’un gradin à un autre pour un lâcher de bisous à distance aussi naïf que tendre. Arrive la balade en bateau, non sans petits désagréments. Et le tout fait rire aussi bien petits que grands. Ces parenthèses comiques sont saupoudrées parfaitement pour ne pas plomber le rythme de l’ensemble et dissimuler subtilement le changement des agrès des athlètes entre deux numéros. De la dentelle.
Un autre numéro, totalement inédit nous a aussi fait retenir notre souffle. ll s’agit de l’art délicat de la Déesse de l’équilibre. Une dizaine de minutes à manier ces plus ou moins longues tiges qui s’imbriquent les unes aux autres dans un jeu parfait avec l’air et la pesanteur. Sans musique, avec le simple souffle de l’artiste, la tension est intense et les respirations du public se font discrètes. La tentation de parler à son voisin n’est même pas envisageable.
Et enfin, autre prouesse de la troupe : une voltigeuse chanteuse. Sur son cerceau, la Déesse de la Lune offre un numéro tout aussi incroyable que les précédents. Elle y rajoute son filet de voix, en plus de jouer les grands écarts à plusieurs mètres du sol. C’est aussi féérique que subjuguant. Un rêve qui semble à porter de main et pourtant combien de jours, de mois, d’années pour atteindre cette perfection.
Les hommes ne sont pas en reste avec la voltige des naufragés, aux corps secs et charpentés. Là aussi, l’enchainement des sauts étourdit et semble irréaliste.
Le Cirque du Soleil c’est, rappelons-le de la musique live avec musiciens et chanteurs, des maquillages et costumes toujours inégalables. Quand on sait que pas moins de 8 spectacles de la troupe sont à l’affiche de Las Vegas ; avec Amaluna, c’est un peu une part de rêve américain que l’on s’offre pour les fêtes. Et l’assurance d’un souvenir indélébile.
AMALUNA
spectacle créé par le Cirque du Soleil
mis en scène de Diane Paulus
à la Plaine de jeux du Parc de Bagatelle
Paris
du mardi au samedi à 20h
matinée le samedi à 16h30
le dimanche à 15h30 et 17h