Après deux tournages reportés pour cause de mauvais temps, un nouveau rendez-vous était ENFIN pris avec Kumi Solo, une fois le soleil de retour.
L’adorable chanteuse japonaise installée à Paris et auteur de l’album Cheap Pop Song et guest de la webtv Konbini nous ouvre les portes de son Paris.
J’avais, pour l’occasion, sorti le grand jeu pour ce tournage: nous étions trois acolytes pour accompagner ce joli brin de chanteuse nippone dans les rues de Paname.
Connaissiez-vous l’histoire du bar Le Cyrano Place de Clichy? Que savez-vous de la musique électro japonaise? Savez-vous comment on prononce Paris en japonais?
Toutes les réponses et bien d’autres sont à retrouver dans cette vidéo.
Le mauvais goût frappe toutes les saisons. Et Pâques ne fait donc pas exception à la règle, aux côtés de Noël et ses guirlandes hallucinées ou de l’Epiphanie et ses fèves Shrek ou Vache qui rit.
Après les dinosaures et autres animaux improbables, nous avons droit cette année à une série Harry Potter des plus surprenantes – j’ai l’impression que les lunettes du magicien ne sont pas droites.
Vous pouvez rajouter à ces pièces maîtresses, une tarte normande étouffe-chrétien rehaussée de quelques fritures.
Mais ce n’est pas tout, l’œuf en chocolat qui n’en est plus un devient aussi étendard de marque, comme ce très joli lapin sponsorisé par une célèbre marque de piles, vendu quand même 33 euros en plein Marais.
Reste cependant le sourire complice d’un petit mouton, qui nous rappelle à la simplicité de ce monde.
Je ne pensais pas le dire, ni même l’écrire un jour car il en faut beaucoup pour me choquer. Sachant que la danse contemporaine aime provoquer son public, à chaque spectacle je m’attends à une surprise : bonne ou mauvaise, audacieuse, dérangeante ou décalée.
Et puis vient l’accident de parcours. Les mots qui me sont venus à l’esprit pendant la représentation de la création du chorégraphe-plasticien belge, Jan Fabre, Prometheus-Landscape II, au Théâtre de la ville, sont toujours les mêmes après deux jours de réflexion: obscène et vulgaire.
Le plus terrible, c’est que je ne suis pas le seul à partager cet avis. Des connaisseurs de la danse, avec qui je quittais la salle, coutumiers de propositions borderline, ont aussi employé ces mots.
A la sortie, un spectateur parti plus tôt avait pris le soin de partager son ressenti en écrivant sur l’affiche du spectacle un Fuyez de circonstance.
Ce qui déstabilise dans ce genre de spectacle, c’est d’être considéré comme rétrograde uniquement parce que l’on ne partage pas l’enthousiasme de la haute sphère arty qui se gargarise de superlatifs pour décrire ce chaos scénique.
Alors bien sûr, il y a de belles images : des envolées de sable à travers la scène, l’unique séquence dansée, forcément trop courte. Mais que reste-t-il à la fin ? Le souvenir d’un texte indigeste étiré à l’ infinie ? L’écœurement de ces séquences de nudité ? L’éprouvante vision de l’acteur-danseur interprétant Prométhée, ligoté sur scène, bras et jambes écartés, pendant plus d’une heure?
A l’entrée de l’exposition que lui consacre la Cinémathèque Française, deux citations du cinéaste Stanley Kubrick frappent l’œil: « La meilleure formation en matière de films c’est d’en faire un » et « si on peut l’écrire ou le penser, on peut le filmer ».
Dès le tout premier film, Stanley Kubrick s’est donné les moyens de son art : une documentation minutieuse (des étagères entières pour le projet Napoléon), une maitrise totale de la préparation et du matériel technique, une exigence déployée sur le tournage (1 ans ½ de tournage pour Eyes Wide Shut) et la précision d’un compositeur au montage.
Au-delà de ces faits connus des cinéphiles, le visiteur fait un véritable pèlerinage, approchant des objets cultes, effleurant le maître à chaque détour, tout en renouant le fil de ses émotions de cinéma.
Le cœur de tout passionné de Kubrick doit être bien accroché car des pièces majeures sont au rendez-vous : la hache et les costumes des sœurs jumelles de The Shining, le costume d’Alex, héros d’Orange Mécanique, quelques esquisses du Docteur Folamour, une cuirasse de Spartacus, un élément de décor de 2001, l’Odysée de l’Espace.
Avec cette exposition, le cinéma deviendrait presque palpable tant la documentation présentée est exceptionnelle, allant de notes préparatoires avec dessins du maître à des essais photographiques de l’actrice Sue Lyon, révélation du film Lolita.
Cette exposition est aussi l’occasion de croiser le regard touchant de la femme du cinéaste, Christiane, rencontrée sur le tournage des Sentiers de la gloire et qui l’aura croqué à l’occasion de tournages ou de moments plus intimes.
Exposition Stanley Kubrick
A la Cinémathèque Française jusqu’au 31 juillet 2011
Cette semaine, changement de style. Ce n’est pas un portrait que je vous propose. Mais plutôt de découvrir et de partager le regard que portent quelques-uns de nos hôtes étrangers sur un artiste largement célébré aux Galeries nationales du Grand Palais. Je les ai rencontrés à l’occasion de l’exposition événement consacrée à l’oeuvre du peintre Odilon Redon.
L’exposition prend, depuis début juillet, ses quartiers d’été au Musée Fabre de Montpellier et ce jusquau 16 octobre 2011. En bonus exceptionnel, vous pourrez prolonger votre immersion dans l’univers foisonnant de l’artiste grâce à la visite de la bibilothèque de l’Abbaye de Fontfroide.
L’affiche est déjà une invitation à l’étrange. Difficile d’imaginer un artiste du XVIIe siècle réaliser des sculptures aussi étranges et contemporaines. Ca pourrait être du Jan Fabre, les cornes en moins.
La plus grande saveur que nous procure ce parcours proposé par le Louvre nait des difficiles interprétations que l’on peut apposer à ces bustes d’hommes tantôt grimaçants, souriants.
Est-ce que l’artiste cherchait à exorciser les démons qui le troublaient en les scellant dans l’étain ? Faisait-il référence à quelques travaux sur le comportement humain ? Composait-il une galerie d’expérimentations bien personnelles sur le genre humain ?
Etre dans l’incapacité de connaître les réelles intentions du sculpteur, ne rien savoir sur le point de départ d’une telle collection est pour le moins jouissif, à l’heure où tout n’est que relecture de l’histoire ou réinterprétation.
Reste donc un mystère… à portée d’yeux.
Imaginez : un plateau de cinéma dans un Musée ! L’enfant qui est en nous ouvre de grands yeux. Le cinéaste refoulé qui sommeille en votre collègue de boulot voit enfin un salut possible. Même l’ancien étudiant en cinéma trépigne rien que d’y penser. Mais l’aventure du Centre Pompidou a pris fin, après pourtant quelques jours de prolongation.
Michel Gondry a invité le public parisien à réaliser son plus beau rêve : faire du cinéma. Même si l’usage des techniques vidéo s’est démocratisé – chacun peut faire désormais son film à la maison – imaginer une mise à disposition de décors rien que pour nous, ça faisait chavirer forcément.
Mais avant de jouer, il fallait s’inscrire. C’est là que ça se compliquait : “il n’y a pas de place pour tout le monde”. Après s’être fait refoulé de la liste d’attente, les malheureux n’avaient plus qu’à errer autour des plateaux, s’asseoir à la terrasse de la cafet’ , jeter un œil au ciné-club, seul vrai décor accessible.
Et c’est dans ce lieu, rappelant l’ambiance du film Soyez sympa, remboninez, que l’on pouvait trouver de vraies pépites : les jaquettes des films tournés par les amateurs.
Cette expérience a permis aux créatifs de tout poil de se donner à cœur joie. Les trouvailles sont légion : un morceau de sandwich plus ou moins frais, des détournements de photos, d’affiches anciennes, des photocollages.
Et surtout des titres plus improbables ou ambitieux que jamais : Je vais bien rigoler quand tu seras mort aux toilettes ou Paye ton steak. Des existentiels : Qui sommes nouilles ? et Ma vie est aussi intéressante que la vôtre. Et pour finir, une idée qui en séduira plus d’un: Comment tuer sa belle-mère pour les nuls ?
Pour les stats : près de 300 films auront été tournés dans cette usine parisienne et un journaliste ciné des Inrocks s’est même laissé prendre au jeu.
Le retour du groupe Holden sur la scène parisienne est célébré par 3 soirs au Zèbre de Belleville. Des soirées festives en perspective pour annoncer la sortie de leur Essentiel, marquant « 10 ans de bons et loyaux services » dixit Armelle, le beau brin de voix du duo.
Car Holden nous gratifie d’un best-of, une compilation beaucoup plus généreuse que celles d’autres artistes, tous plus feignants les uns que les autres. Ainsi, nous n’avons pas droit à un ou deux titres inédits mais à 14 raretés. Armelle et Mocke nous gratifient de titres gardés secrets, d’expérimentations datant de leur séjour à Dublin à l’origine de leur union artistique, de morceaux ne trouvant pas tout à fait leur place sur le nouvel album.
Ces titres ont d’ailleurs une large place au cours du concert. On découvre avec plaisir un étonnant Mérinos, l’étrange douceur du Dernier pas ou encore un très rock Billy Boy Story.
Bien sûr, il manque dans ce set les beaux succès du groupe : C’est plus pareil ou Ce que je suis. Mais on se console avec une version aérienne de Madrid, expérimentée lors de la tournée new-yorkaise l’été dernier. Vous ne le saviez peut-être pas mais Holden a ses adeptes à l’étranger. Après le Chili, leurs balades ont séduit le public du Moma.
Je vous propose de rencontrer un jeune dessinateur américain, venu de Los Angeles, qui a profité d’une tournée de dédicaces en France pour découvrir Paris. Il est considéré par la critique comme le fils spirituel du grand dessinateur, Chris Ware.
John Pham a choisi d’emprunter les sentiers parallèles à la découverte de quelques librairies indépendantes, bien de chez nous et d’arpenter les rues moins fréquentées par les cars de touristes.
Avant sa dédicace chez Bd Spirit, je n’ai pas pu m’empêcher de lui proposer de savourer la plus belle vue sur Paris, depuis les marches du Sacré Cœur.
Son dernier album : Sublife 2
Editions Cambourakis
Ca aurait pu être un grand mix de formes — théâtre, cinéma, cabaret, cirque – histoire d’en mettre plein les yeux et de montrer les multiples influences de sa palette. Au contraire, JCDC a préféré choisir la forme épurée d’un concert, celui du groupe Nouvelle Vague, en habillant l’ensemble de subtiles pointes de fantaisie et de couleurs.
Ca commence par un texte à deux voix. Un échange étrange, fantomatique, en hommage au poète Robert Malaval, avec la présence de sa petite-fille, en mannequin d’un soir, face au créateur de mode.
Second levé de rideau et première chanson. Deux silhouettes féminines isolées sur une scène épurée, les musiciens concentrés sur une plate-forme étroite dans le fond, un Rubik’s Cube lumineux et géant à gauche, un chœur de jeunes garçons à droite.
Les perspectives surprennent, la distance physique artistes-public inquiète. Mais le metteur en scène est un farceur et va jouer sur l’espace tout au long du concert. Tantôt une apparition, tantôt un pas de danse, une pluie de néons colorées, un guitariste à épaulettes surdimensionnées, quelques projections sur un écran, des tenues joyeusement allumeuses. Cet ensemble sert de cadre magique aux reprises de standards musicaux allant de Cure à Jacno en passant par The Clash et Joy Division, des reprises toutes plus hallucinées les unes que les autres.
JCDC pourrait renouveler l’expérience plus vite qu’on ne le croit. On chuchote que le spectacle pourrait être repris à Broadway après seulement deux dates et une critique dithyrambique d’une journaliste américaine. L’impatience gronde. En attendant, un dvd du spectacle est sous presse.