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Aurélien Mole, artiste et visiteur passionné du Château d’Oiron

Aurélien Mole est un artiste à la barbe qui change selon les saisons.
Dans le cadre de l’exposition Déclassement au Château d’Oiron, il a conçu une série de cartels aussi discrets que barrés pour réinventer les œuvres de cette collection unique en France.
Son brin d’humour et de surréalisme nous ont convaincu de la nécessité d’échanger avec lui.
Autre particularité, Aurélien Mole a une relation forte avec le Château d’Oiron qu’il a fréquenté jeune, en voisin, déterminant sa fibre artistique.

Aurélien Mole
selfie de l’artiste exclu pour UsofParis

Rencontre

UsofParis : Une image forte du Château d’Oiron ?

Aurélien Mole : Ma première visite à 17-18 ans a été marquante. Ça a été la découverte d’un lieu et de son influence sur les œuvres exposées. Il y a une vraie alchimie entre les œuvres et le lieu. Je me souviens du fait de pousser des portes, l’absence de gardien et donc la liberté de déambuler, d’explorer.
Ça a déterminé toute ma carrière. Aujourd’hui, je travaille autour du concept de l’exposition.

Quelle a été ta démarche pour cette œuvre in situ ?

C’est une pièce ancienne que j’ai faite à différents endroits (Villa Arson…). Quand Barbara Sirieix, la curatrice de l’exposition, m’a invité, elle a parlé de déclassement, le fait de ne pas toucher au Château. Il y avait en fait beaucoup de contraintes dans ce qu’elle proposait.
Et j’ai proposé de réactualiser cette pièce, Un cabinet d’amateur. C’est une façon d’étirer les œuvres vers des dimensions fictionnelles.
Je ne fais pas d’œuvres autonomes. L’exposition est toujours importante. Mes cartels sont des sortes de collage par rapport à des œuvres déjà présentes et comment broder des fictions, comme une tapisserie.

Aurélien Mole

Aurélien Mole

Les cartels n’ont pas tous le même effet sur les visiteurs.

Il y a un rapport de vérification entre ce qui est écrit et l’œuvre.
Il y a une trentaine de cartels, certains vraiment très loufoques, d’autres se veulent explicatifs et aussi des ouvertures dans le fantastique.
Ça s’appelle Un Cabinet d’amateur en référence à Georges Perec mais ça s’inscrit vraiment dans l’idée de l’exposition de Jean-Hubert Martin – ancien Directeur artistique du château d’Oiron et conservateur général du patrimoine.

Comment écris-tu, face aux œuvres, sur place ?

Je connais bien les œuvres, je les avais en tête.
Mais, en général, je demande des photos, sans texte pour les autres lieux. Car les photos font sortir des points saillants de certaines pièces. Et c’est à partir de là que je peux commencer à broder des choses.
Je fais beaucoup de photographies d’expositions et je transforme les objets en image. Ainsi, je vois apparaître des choses dans les images qui ne se voient pas forcément dans les œuvres.

Joie d’Hélène Bertin

Connaissais-tu les autres artistes de Déclassement ?

Oui, je connaissais Hélène Bertin et Flora. Je les ai photographiées. En revanche, j’ai découvert l’Américain Tyler Corburn.
Barbara Sirieix a un commissariat très peu formaliste. Les propositions sont très différentes d’un artiste à un autre.
Mais il y a plein d’échos, on s’en rend compte à posteriori.
Et puis, le château influence énormément le travail de chacun.

De quel artiste serais-tu le plus proche ?

Plutôt de Tyler Corburn, qui a une démarche plus conceptuelle, comme moi. Même si j’accepte de produire des formes.
En fait, je suis un conceptuel défroqué ! 🙂

L’œuvre qui te touche le plus au sein de la collection du Château d’Oiron ?

C’est compliqué. Je les aime toutes.
Je passais beaucoup de temps dans la pièce de La Collection de Mama W. Ça ressemblait peu à ce que faisait Daniel Spoerri.
J’aime aussi la pièce de Claude Rutault pour sa radicalité. Je la trouve assez forte, dans sa volonté de disparaître complètement.
La pièce de Sol Lewitt est aussi très bien placée.

L’humour est-il nécessaire dans l’art ?

Il faut de tout pour faire un monde…” comme la chanson du générique d’Arnold et Willy. 🙂
L’humour n’est pas nécessaire. Mais il est important d’avoir un bon mauvais goût. Et dans l’humour, il peut y avoir quelque chose de l’ordre du mauvais goût. Réussir à cultiver quelque chose de dissonant est important.
L’humour peut être dissonant.
Par exemple, j’adore William Wegman et Buster Keaton, c’est à la fois très drôle et poétique.

L’œuvre de ta vie est-elle déjà réalisée ?

Ça peut se dire rétrospectivement. Je vise quand même un temps très long.
J’aimerais être un bon vieil artiste. 🙂
Il y a des artistes qui donnent tout jusqu’à l’âge de 30 ans et après ils restent enfermés dans le carcan formel. Et puis, il y en a d’autres, parce que découverts tard ou qui se remettent en question, qui a 70 ans ont encore des choses à dire. Ils charrient tout un pan d’histoire.

Propos recueillis par Alexandre

Exposition Déclassement

au Château d’Oiron
10 Rue du Château
79100 Oiron

jusqu’au 30 septembre 20018

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Le Jardin : un brunch ultra gourmand à quelques pas de la Tour Eiffel

Le restaurant de l’Hôtel Mercure Tour Eiffel, Le Jardin, devient le nouveau spot estival good food et détente à quelques pas du monument célèbre parisien. Un cadre vert que l’on pourrait arpenter pieds nus, loin de la folie touristique à proximité.
Nous avons testé le brunch du week-end en compagnie d’un beau soleil. Ici, le chef valorise les produits locaux et de saison et accueille aussi bien les carnivores que les végétariens. 

Le jardinLe jardin

Le Jardin : + qu’une simple terrasse ! 

Ce samedi, les parasols ont raison de s’ouvrir en grand pour contrer les rayons ardents. Devant nous, une série de tables pour lovers ou famille et grandes tablées pour groupes de potes.
On s’installe. Nous ne sommes finalement pas si pressés de découvrir l’offre gargantuesque du buffet.
Et si on prenait le temps d’apprécier le cadre, la verdure, les jolies roses, l’espace, la musique qui nous accompagne ? Ce sont les vacances avant l’heure. Je me verrai bien fêter mon anniv en juillet ici même, à la fraiche.

Un verre de vin et puis on se dirige à l’intérieur dans l’espace restaurant nommé Le Jardin dont les tables sont exceptionnellement désertées pour cause de beau temps.
Les yeux ne savent plus quelle est la priorité : sucré, salé, raisonnable, régime d’été ou céder à toutes les tentations.

Le jardin

Le jardin

Buffet pour tous les palais 

Le cœur bat pour une tranche de jambon Prince de Paris qui a une classe folle, une salade de lentilles délicates, des légumes grillés savoureux. Le pain est en option. L’ensemble peut se déguster sans partenaire.

Côté jardin, un spot plats chauds poursuit avec des langoustines ou un morceau de bœuf. Les pommes grenailles confites nous feraient presque oublier que nous sommes carnivores. Nous aurions pu nous passer de viande.

Les viennoiseries nous emportent : il y a du petit pain au choc, un feuilleté discret et bon. Une brioche régressive, simple comme dans notre enfance. Bien entendu, je l’ai entamé en lui décrochant le chapeau.

Desserts et fruits : quelle folie !

Le jardin

Le jardin

Le Jardin 

Hôtel Mercure Paris Centre Tour Eiffel
21, rue de la Fédération
75015 PARIS

Restaurant ouvert tous les jours de 12h à 22h30

Brunch tous les samedis et dimanches
Et 3 dimanches par mois un brunch thématique pour les enfants avec animations et ateliers

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Déclassement au Château d’Oiron : expo insolite et cosmopolite

Pour les 25 ans de sa collection atypique, le Château d’Oiron invite 10 artistes à dialoguer avec le monument et ses œuvres.
L’exposition Déclassement c’est 10 propositions artistiques inattendues, originales comme autant de questionnement sur la place du jeune artiste, la notion d’effacement, de recyclage et de l’irrévérence.
DéclassementDéclassement

Déclassement vs collection culte

La collection historique du Château d’Oiron en impose : Christian Boltanski, Annette Messager. Anne et Patrick Poirier, Pierre Huygue, Marina Abramovic….
Pas évident pour un jeune artiste de se frotter à autant d’icônes de l’art contemporain.
Sous l’impulsion de la curatrice, Barbara Sirieix, 10 artistes ont eu carte blanche pour des projets singuliers.

3 démarches nous ont particulièrement titillés.

Déclassement

Déclassement

Tyler Coburn, un Américain à Oiron

Les fausses pierres de l’Américain Tyler Coburn sont à la fois anecdotiques, irrévérencieuses et espiègles.
Quand on découvre celle accrochée sur un mur extérieur du château, Inherrent Vice, il y a comme une impression que l’œuvre fait partie intégrante du décor depuis des années, voire siècles. Cette excroissance va se dégrader avec le temps.
Alors que l’autre proposition, In perpetuity, dans le jardin du château, elle, devrait être éternelle et se reconstituer, après la pluie, grâce à une bactérie qui lui est propre. Fascinant.

Pour l’anecdote, les deux œuvres sont arrivées par un transporteur depuis les States et, bien sûr, une fois déballées, elles étaient cassées.
Ça n’a aucunement gêné l’artiste qui a trouvé que ça correspondait totalement à sa démarche. Les artistes nous surprendront toujours. 🙂

Aurélien Mole

Les cartels plein d’humour d’Aurélien Mole

Ces pointes d’humour qui ponctuent le parcours de visite sont discrètes mais efficaces. Les cartels d’Aurélien Mole – qui composent l’œuvre Un Cabinet d’Amateur – poussent à la parenthèse heureuse, au clin d’œil avec le public et à des instants de décalage savoureux.
L’imagination de l’artiste est sans limite. Sa connaissance du Château d’Oiron également, car il l’a fréquenté assidument, en voisin. Son interview est en ligne.

Déclassement

Velours de Céline Vaché-Olivieri 

Poésie pure. Céline Vaché-Olivieri a accompagné l’objet qu’elle a souhaité scanné pour réaliser des impressions énigmatiques. Cet objet issu du Château d’Oiron apparait tout autre, impossible à identifier sur le rideau en velours blanc. On se prend à interpréter alors que la lumière du jour traverse l’œuvre pour donner à voir les détails.
L’installation est sobre, délicate et purement esthétique, comme on aime aussi.

Déclassement

BONUS : Jay Tan, la conceptrice d’un gif de dizaines de portraits de Keanu Reeves a une passion débordante pour l’acteur canadien. Lors du vernissage, elle arborait une chemise avec le visage de l’acteur américain multiplié à l’infini. On adore !

Déclassement

Exposition Déclassement

avec Béatrice Balcou, Héléne Bertin, Tyler Coburn, Mathis Gasser, Moblier Peint, Aurélien Mole, Jay Tan, Céline Vaché Oliviert, France Vallicionni

jusqu’au 30 septembre 2018

au Château d’Oiron
10 Rue du Château
79100 Oiron

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Lollapalooza Paris 2018 : Years and Years à la folie, The Killers grandiose !

Pleine chaleur, coups de soleil, crème solaire et hydratation au max pour le J2 de Lollapalooza Paris.
Et des lives puissants comme ceux de The Killers, Years and Years et Dua Lipa.
Alors que Damon Albarn s’essouffle un peu certainement à cause de la tournée des festivals.
Et un raté, sans gravité : French Montana.

Years and Years

BB Brunes éternellement jeunes

Une fille à oreilles de lapine, des mecs torse poil chantent à tue-tête : « tu es plate comme une affiche au mur ! »
BB Brunes traversent les générations, de ma mère, en passant millennials et moi.
La fougue du groupe a toujours autant d’emprise sur la foule. Les festivaliers sautillaient de plaisir et couraient dès qu’ils entendaient un tube de jeunesse pour se rapprocher de la scène.

French Montana

French Montana bourrin

Une DJette fait monter le son avant l’entrée de French Montana, qu’elle surnomme Frenchie alors qu’il n’a absolument rien de français dans son pedigree.
Explosion, le rappeur évite le bord de scène à cause des effets pyrotechniques. Ce serait dommage de mourir jeune.
Le set est bourrin à mort avec les jets de flamme et de fumée, des effets sonores de cornes de brume – qu’on entend plus souvent dans un stade de foot. Le trentenaire convoque Nirvana et d’autres sons cultes pour masquer le manque d’inspiration.
Un seul titre sauvera le set : Unforgettable que j’ai écouté à l’usure.

Dua Lipa: Kiss me!

Une entrée à la Madonna avec un message oral sur une intro musicale. Grands coups de batterie, Dua Lipa débute la chanson en coulisses. Les photographes sont mis à l’écart et ne saisiront que son profil gauche.
La chanteuse a un petit côté Victoria Beckham en mode brunette fatale, levant la main gauche en chantant ou remettant sa mèche en place. Classe !
L’Anglaise est tellement heureuse qu’elle pleure des larmes de joie – elle a bien précisé que ce n’était pas de la sueur. Les artistes anglo-saxons ont toujours tendance à en faire un chouilla trop.
La pop de Duo est prenante et donne envie de se trémousser même si on a passé l’âge pour ses bleuettes. Be the one est imparable. J’ai vu des barbus chanter le refrain de No Godbye. One Kiss de Calvin Harris a fini d’exhaler le public.
Une fan tend un panneau : Kiss me! Il ne semble pas qu’elle ait eu ce qu’elle voulait.

Stereophonics : les beaux quadras

Kelly Jones affiche un visage peu marqué malgré les tournées, l’âge. On a un doute en revanche sur la couleur de cheveux, il y a un reflet qui fait penser à une légère coloration. Richard Jones, le bassiste tatoué des avant-bras, semble le plus heureux du band affichant un beau sourire à destination du public.
Si les derniers titres ont du mal encore à convaincre, sans doute parce que peu connus, entendus, Only One Night, Maybe Tomorrow nous font palpiter le cœur avec bonheur.

Years and YearsYears and Years

Years and Years: high sensuality

Explosion de cris à l’entrée sur scène du charismatique Olly Alexander.
Le chanteur de Years and Years offre un duo tactile et sensuel avec un danseur sur Sanctify.
Take Shalter fait soulever les bras. De nouveaux danseurs viennent fouler la scène sur Shine, chorée toujours très langoureuse.
Le soleil de fin de journée en pleine face, Olly transpire à grosses gouttes mais continue de sourire et de saluer ses fans.
Il remarque des « cute people in the audience!, avant de rajouter : « Paris ne déçoit jamais ! »

Years and Years

La plupart des chansons de Years and Years sont taillées pour le clubbing comme Hallelujah qui est sur le dernier album du groupe, Palo Santo, comme All for you.
Le show est génial, jeune, généreux, léger et finit en apothéose avec King.

The Killers – Las Vegas

Brandon Flowers, le tombeur aux dents ultra bright a un sourire de dingue.
Le King Presley se serait-il réincarné en lui ? En tout, il y aurait une filiation dans le kitsch assumé comme ces revers de veste colorés et pailletés avec palmiers, ces chaussures à talonnettes – le trentenaire fait 1m78, c’est pas la cata non plus.
Shine of light
Quel bonheur de réentendre Somebody told meRead my mine, When we are young, Mr. Brightside, Human… Des tubes qui font sautiller les gars amoureux qui chantent à tue-tête.

Shot at the night. Autour de moi, les mecs embrassent leur copine, sont attentionnés, joueurs, mimi aussi torse poil ou chemise ouverte.
Des confettis bleus, blanc, rouge, c’est le 14 juillet avec les Américains !

Scène culte aussi avec un jeune fan qui monte sur scène pour accompagner le groupe sur un titre. Brandon est tout sourire, il n’en revient pas de la dextérité de François.
C’est définitivement le champion de Lollapalooza Paris 2018.
On n’aura jamais vu un chanteur aussi heureux que Brandon aujourd’hui. Incroyable élan pour le public, de tout donner comme une dernière ou une renaissance.
Il a offert un show de festival vraiment grandiose.

Rendez-vous à Lollapalooza Paris 2019 
#cantwait

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Lollapalooza Paris 2018 : adorable Zara Larsson & Lil Pump bad boy

Exceptionnellement, focus sur les concerts de l’après-midi du premier jour du festival Lollapalooza 2018 à Paris.
Report des lives des artistes qui ouvrent le festival, ceux qui assurent le show sans trop de jeux de lumières pour cause de lumière du jour, avec le soleil qui chauffe. Et qui chantent avec assurance alors que les festivaliers arrivent tout juste, prennent le pouls avant de surchauffer avec les têtes d’affiche comme Kasabian et Depeche Mode.
De la musique pour tous les goûts avec Zara Larson, Lil Pump, Black Rebel Motorcycle Club et Kaleo.

LollapaloozaLollapalooza

Zara Larsson, la pop qui pétille 

Zara Larson est pétillante à souhait avec son deux pièces griffé à ses initiales. Elle chante et danse l’amour, affole les jeunettes et attise l’attention des boys. La Suédoise offre une pop estivale, parfaite en mode plein air, tout aussi attachante que celle de Katy Perry.
La chanteuse Alma qui a assuré le premier concert du Lollapalooza Paris 2018 est sortie des backstages avec sa team pour danser à la fin du set. Elle a fait quelques selfies avec les festivaliers qui la reconnaissaient.

Lollapalooza

Bad boy nommé Lil Pump

Lil Pump se fait désirer, très désirer, plus de 25 minutes d’attente. Son DJ balance les beats en continu, avec un sigle @ThaLightsGlobal qui tourne en continu sur le grand écran. Les fans de Depeche Mode qui sont déjà en place contre les barrières de sécurité endurent comme ils peuvent.
Coups de flingues à son entrée, le Gucci addict est surexcité. Les bras se lèvent. Les fans ont déjà pas mal pogoté avant son arrivée. Et là, ça sursaute de partout.
L’Américain se met à l’aise pour fendre la foule, enlève tous les accessoires : grosse bague, lunettes, sweat, ceinture papillon – oui oui, Lil Pump peut être un gars sensible aussi.
Il ne gardera que son pendentif avec l’inscription jet ski.
Beaucoup de « fuck » pour donner ordre à la foule de laisser le passage, car il se prépare à un bain de foule sur les épaules d’un gorille de la sécu.
Le rappeur de 17 ans fait le show histoire de créer un peu plus sa légende à chaque apparition. Une équipe de filmeurs et de photographes le suit à la trace pour immortaliser sa bougeotte. Il saute du stand technique en face de la scène. Il surexcite les festivaliers.
Fin de set sur les rotules pour tout le monde.

Lollapalooza

Black Rebel Motorcycle Club

Blousons en cuir à plus de 26 degrés, Black Rebel Motorcycle Club ne renie pas son style malgré la chaleur.
Le band from US balance un rock musclé mais sans excès pour autant. On a parfois l’impression d’entendre le même titre mais la sauce prend avec les festivaliers qui trouvent le bon son pour bouger ensemble, sans déboitement d’épaules pour autant.

Lollapalooza

Kaleo, le doux folk d’Islande

De la folk made in Iceland, un chanteur bogosse à la mèche collée qui tient à toute épreuve et le rythme qui s’adoucit après les deux gros coups de chaud musicaux juste avant.
Les esprits se détendent, les épaules aussi. Le songwriting du groupe est élégant. La bande-son qu’il nous offre est parfaite pour faire une pause, susurrer des mots love love à son-sa partenaire de festival. Les Islandais sont attachants. On serait prêts à les suivre jusque dans leur île.

Mais Lollapalooza nous offre beaucoup d’autres raisons de nous rejoindre.

Lollapalooza

Lollapalooza Paris 2018 n’est fini !
Encore un jour complet de concerts avec Gorillaz. The Killers, Years and Years, dimanche.

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Une pluie sans fin : le non-film de l’été à voir !

L’affiche du film Une pluie sans fin pourrait en rebuter plus d’un. Un premier film, un titre qui n’engage pas forcément un récit léger. Le tout avec une sortie en plein été : il fallait oser. Wild Bunch, le distributeur, l’a fait.
Voici nos 3 arguments imparables si on nous sort une excuse bidon pour ne pas aller voir le film dès sa sortie.

Une pluie sans fin

Un film chinois sans combat, non merci !

Effectivement, il n’y a pas de flingue, ni de règlement de compte ou de sabre d’un autre temps.
Pourtant le récit noir qui se déploie intrigue suffisamment pour capter toute notre attention.

Une série de meurtres de femmes ayant pour décor une fonderie. Un agent de sécurité, Yu Guowei, qui se prend pour un détective.
Une séquence de bal poétique et une relation énigmatique sont d’autres atouts de ce récit.

Il pleut tout le temps, quel enfer !

Nous sommes bien à l’abri dans nos fauteuils de cinéma. Imaginez les comédiens et surtout l’acteur principal Duo Yihong qui a dû endurer son sacerdoce pratiquement chaque jour de tournage. C’est lui qui a vécu l’enfer.

Sur l’écran, la pluie est cinégénique, elle donne une atmosphère unique, qui nous rappellerait quelques films noirs américains. L’ensemble est moite, boueux, sale, exténué aussi.

Comme cette quête du meurtrier à travers cette campagne et cette usine en pleine Chine de la fin des années 90.

Une pluie sans fin

Un 1er film ? J’attendrai qu’il en fasse un 2e !

On peut toujours avoir un doute sur un premier film de cinéaste. Les écueils sont légions : récit ou rythme pas assez maîtrisé, de l’autobiographie en majorité.

Rares sont les coups de maître. Le réalisateur Dong Yu, lui, a frappé fort dès le premier coup.

Il rend son héros désabusé attachant, on se plaît à ne pas comprendre sa relation avec sa hiérarchie ni avec cette jeune femme qu’il fréquente.

Une pluie sans fin est le non film de l’été parfait. Il vous fera encore plus apprécier la chaleur et le grand soleil à votre sortie de la salle.

Une pluie sans fin fait ralentir le rythme, prenant le temps d’une histoire qui se dévoile progressivement. Et qui ne laisse pas deviner son épilogue.

Une pluie sans fin

Une pluie sans fin

un film de Dong Yue
avec Duo Yihong, Jiang Yiyan, Du Yuan, Zheng Wei, Zheng Chuyi, Zhang Lin

Sortie en salle le 25 juillet 2018

Grand Prix du Festival intertional du Film Policier de Beaune 2018

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Tristan Lopin au Palais des glaces : fou sentimental !

Tristan Lopin joue les prolongations avec Dépendance affective pour cause de succès mérité. Après le théâtre Trévise, il investit le Palais des glaces.
L’humoriste croque sa vie de trentenaire avec une exceptionnelle générosité. Tristan est un antidépresseur idéal après une rupture douloureuse ou après avoir fait son propre constat d’échec face au bonheur des autres.  

Tristan Lopin

La si jolie de vie de Tristan Lopin

Alors non, le jeune homme n’a pas trouvé le prince charmant. Et c’est bien ça le problème. 

Mais il n’empêche qu’il se dégage de son spectacle une force vive. Il a un réel désir de bouffer la vie à grands coups de cuillères de Nutella, accompagné en bande-son de Britney et Céline – précisons que le garçon n’est pas dépressif.

Alors oui, il n’est pas un garçon comme les autres. En l’occurrence, il n’a pas une bite à la place du cerveau. C’est plus subtil dans son cas ou plus spectaculaire…

One-man-show sans cliché

Tristan partage donc sa séparation avec force détails poilants. Il a aussi une conception tout à fait réaliste du mec / de la fille plaqué(e) et qui se met en quête du prince charmant. 

Il n’hésitera pas non plus à se mettre dans la peau de sa nièce et de sa tante pour prouver que la jeunesse de maintenant est vraiment capable de trucs total #wtf et qu’en face, la partie senior n’a plus aucun filtre, sa parole est libérée et frontale.

Dépendance affective de Tristan Lopin est un bonbon sucré à souhait. Un spectacle tendre, malicieux avec des pincées d’humour trash bien pensées. 

Et puis comme dirait une spectatrice à une pote découvrant la carte à faire dédicacer à la sortie du spectacle : “on a envie de lui grattouiller le menton !

Tristan Lopin

Tristan Lopin – Dépendance affective

A partir du 8 octobre

Spectacle dans la grande salle à 20h

Palais des glaces
37 rue faubourg du temple
75010 Paris

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LA PETITE FILLE AUX ALLUMETTES épopée musicale @ Théâtre de la Renaissance

La Petite Fille aux Allumettes, la comédie musicale tirée du célèbre conte d’Andersen revient sur la scène du Théâtre de la Renaissance. Un spectacle drôle, émouvant et bourré de rebondissements. La magie opère et toute la famille est conquise.

Entendons-nous bien, il s’agit d’une adaptation. Le spectacle est accessible dès l’âge de quatre ans, il fallait donc un peu l’édulcorer. Ici, pas de vision de famille heureuse festoyant devant un bon repas de Noël, pendant que la gamine, frigorifiée derrière la fenêtre, meurt de faim. Et ce, dans l’indifférence générale.

La petite filles aux allumettes
La petite fille aux allumettes a bien changé. Intrépide et déterminée, elle est libérée de la timidité du conte originel de Hans Andersen. Bien au contraire. Désireuse de retrouver sa grand-mère (Nathalie Lermitte) décédée, la frêle Emma (Marlène Connan)  navigue entre le monde réel et le monde imaginaire. Ce dernier, dirigé par une reine qui est également l’aïeule de la petite, est menacé par l’ignoble Fragotov (Julien Mior-Lambert). Pour l’affronter, Emma s’entoure de Sacha (Alexandre Faitrouni), un valet rigolo et facétieux ainsi que d’une magicienne drôle et charismatique(Gaëlle Gauthier).

La petite filles aux allumettes

Un monde féerique

Tout au long de ce voyage, les décors légèrement kitsch changent à une vitesse impressionnante et les instruments jouent à tout rompre. Les couleurs sont chatoyantes et la musique enlevée. Pour capter l’attention des enfants pendant 1h15, le rythme est soutenu du début à la fin. Les bambins en remarqueront à peine les quelques répétitions dans les thèmes musicaux. Quant aux adultes, ils y trouveront également leur compte. La musique est bien menée et enveloppe parfaitement le spectacle.

Seul petit bémol, dans le monde imaginaire, le château est dirigé d’une main de maître par Miroslav (Guillaume Beaujolais), un majordome aussi caricatural que possible. Le personnage très maniéré aurait certainement gagné à faire tomber les clichés en montrant un peu plus de modération. Cela reste toutefois un détail. La pièce est drôle et le bonheur des enfants, captivés par l’intrigue, se lit sur leur visage.

La petite filles aux allumettesLes couleurs, les danses et les chants (formidable casting) sont justes, mais comment aborder l’épilogue tragique de l’histoire ? Pendant qu’elle livre bataille dans ses rêves, Emma est rattrapée pas sa condition de simple mortelle. La faim et le froid se font sentir. Vient alors l’épineuse question de la mort. L’auteur évoque le trépas sans s’appesantir. En cela, c’est plutôt réussi car rien n’est caché. Le monde peut être cruel, avec son lot de violence et de mensonges. Les plus jeunes ne comprendront certainement pas toujours le concept de mort, libre alors aux parents de leur expliquer. Ou bien de les laisser rêver encore quelques temps, d’un ailleurs féérique.

by Joël Clergiot

La Petite Fille aux Allumettes

comédie musicale de 4 à 12 ans

d’après le conte d’Andersen

Mise en scène de David Rozen
Musique : Julien Salvia
Livret : Anthony Michineau
Paroles : Ludovic-Alexandre Vidal

Avec : Alexandre Faitrouni, Nathalie Lermitte, Gaëlle Gauthier,
Thomas Ronzeau, Julien Mior-Lambert, Guillaume Beaujolais,
Lilly Caruso, Marlène Connan, Lucie Riedinger, Sophie Delmas, Véronique Hatat, Pierre Hélie… 

au Théâtre de la Renaissance
20, Boulevard Saint-Martin
75010 Paris

à partir du 20 octobre 2018

les samedis et dimanches à 14h
1er novembre à 14h
tous les jours pendant les vacances scolaires à 14h
(relâche le 26 octobre et le 25 décembre)

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Photo du mois #76 : le vent

Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.

Cette fois, c’est au tour de Pat de choisir le sujet : le vent.

Suspendu au-dessus de New York au 102e étage du One World Trade Center, j’admirais la vue magnifique à 360° sur la ville ensoleillée.
C’était sans compter l’arrivée d’une masse de nuages en provenance du Nord, de Harlem.
Fascinant de voir engloutir, petit à petit, Manhattan, jusqu’à embrasser ma tour d’observation. Fascinant aussi d’entendre son déluge, vent et pluie, frapper les parois de verre.
Aucun intérêt à redescendre sous les tombereaux de précipitations. Alors comme beaucoup,  j’ai profité de ce spectacle de déchainements des éléments pendant 1h, à 380 mètre du sol !

le vent

D’autres coups de Mistral sont à découvrir sur les blogs participants :
Sandrin, Gine, Morgane Byloos Photography, Gilsoub, Xoliv’, Lavandine, Céline in Paris, Marie-Paule, Rythme Indigo, Pat, Laurent Nicolas, La Tribu de Chacha, Christophe, Pilisi, Dr. CaSo, Chiffons and Co, FerdyPainD’épice, écri’turbulente, DelphineF, Renepaulhenry, Escribouillages, J’habite à Waterford, Eurydice, Lau* des montagnes, Nicky, Bubble gones, Jakline, Pink Turtle, Nanouk, Blogoth67, Krn, Sous mon arbre, Ventsetvoyages, Mirovinben, Cricriyom from Paris, Angélique, Amartia, Philisine Cave, Who cares?, Akaieric, El Padawan, Weeteweete, Lilousoleil, Nanie, Mamysoren, Tambour Major, Betty, magda627, Frédéric, Giselle 43, Julia.

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123 DATA l’expo qui fait adorer les données digitales ! @ Fondation EDF

Sur le papier, une expo sur les datas (les données numériques) ce n’est pas forcément très glamour.
Avec 123 Data, la Fondation EDF réunit en un espace des œuvres iconoclastes qui mettent en relief des manières différentes de traiter les données. A travers des visions d’artistes originales, elles prennent forme et vie pour se rendre plus accessibles.
Plongeon dans l’art des données.

Data-Art ou Data-Design, on peut être dubitatif face à ce sujet.
Mais c’est sans compter sur la richesse créative des artistes. Ainsi que leur travail basé sur les traces que les données (personnelles ou non) laissent à travers la toile, entre autres.

123 data

Tout l’art du commissaire de l’expo,  David Bihanic, a été de rendre sexy et ludique des chiffres et des ondes totalement abscons.

123 Data : une expo en 3 temps

Exposer, Expliquer et Explorer.
1, l’artiste utilise les données comme un matériau brut pour créer une installation vidéo, photo ou plus concrète.
2, le créateur cherche à rendre lisible des données, à éclairer le visiteur sur la signification réelle de ses données.
3, c’est au visiteur de se confronter aux données via les interfaces créées afin de se faire sa propre idée de l’interprétation des données. #Visiteur2.0

123 data

Comme aucun domaine n’échappe au stockage numérique,  l’imaginaire des créateurs est sans limite. Il leur est alors permis de vulgariser ce que sont les  “Big Data”.

Biométrie maritime, météorologie, acoustique, statistiques, données issues d’Instagram ou venue de Google, tout est bon pour créer de nouveaux modes de représentations de ces datas totalement immatérielles.

Quand les 1 et les 0 deviennent tangibles

Pour comprendre l’importance des enjeux de la data et pourquoi  il faut visiter cette expo, voici quelques exemples.

Simple et basique interprétation avec l’œuvre 4D de David BowenTele-Present Water retranscrit en temps réel les mouvements d’une parcelle d’eau de l’océan pacifique.

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Les données proviennent d’une balise dont la position GPS a été perdue.  Cette représentation est la seule façon de montrer cette parcelle d’océan venue de l’autre côté du globe.

Avec Income Inequality, l’autrichien Herwig Scherabon questionne la gentryfication de grands centres urbains.

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Sur un plan de ville en photo 3D, il montre, via des volumes, certaines réalités des territoires. A partir des chiffres issus des données publiques, l’artiste crée donc pour Los Angeles, New York, Chicago et Paris une architecture nouvelle et basée sur les revenus moyens des habitants.
Un résultat saisissant.

Pour Wind of Istanbul, un an de mesures a permis à Refik Anadol de modéliser les mouvements des vents au-dessus de la capitale turque.

123 dataPuissance, direction et température : tout est présent sur cet écran, en 3D et en 4K.
Et c’est très poétique.

Multiplicity pourra être obsessionnelle tellement Instagram a envahi nos vie de blogueur.
A la demande d’EDF, Moritz Stefaner a créé une installation qui agglomère des clichés publiés sur Instagram et localisés à Paris.123 data
Les photos répertoriées sont regroupées par similitude graphique et colorimétrique et forme des amas de photos.
Via une tablette, il est possible de naviguer dans ces amas et de se balader un grand nuage de photos.
#hypnotique

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Data Cuisine : quand les artistes et statisticiens choisissent de combiner chiffres et nourritures cela donne des interprétations totalement visuelles et gourmandes.

Et malgré tout, tous les sujets peuvent être traités très sérieusement. Comme cette étude sur la mortalité en Belgique illustrée avec des cercueils en chocolat.123 data

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Et aussi cette étude sur la place des femmes dans les universités déclinée en œuf au plat ! Visuelle mais très parlante.

New York à portée de data 

Avec On Broadway, on sort des données institutionnalisées.
Pour créer cette balade numérique du sud au nord de l’Avenue mythique de New York, ce sont les ressources des réseaux sociaux qui ont été compilées.

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A travers Google Street View, Instagram, Twitter ou Foursquare,…  c’est près de 660 000 photos qui ont été traitées.
On y retrouve aussi les commandes de taxis, les revenus moyens des habitants.

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Cette création propose un périple complet (à retrouver sur le site dédié), en data, le long de cette avenue qui traverse Manhattan des quartiers riches du sud aux quartiers pauvres du nord.

Loin d’être rasoir

Avec 123 Data, la Fondation EDF rend vivante toute une nébuleuse de chiffres et de données que l’on pourrait penser imbitable au décodage.

Ces données qui peuvent être poétiques, sont parfois utiles, mais peuvent aussi faire peur.
A nous de les dompter !

Exposition 123 Data

du 4 mai au 6 octobre 2018

du mardi au dimanche de 12h à 19h

Fondation EDF
6 rue Récamier
75007 Paris

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