Stéphane Thidet nous avait glacé les corps avec une installation de bois gelé sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris pour la Nuit Blanche 2016.Cette fois, il nous rapproche de la Seine et crée un nouveau rapport avec le fleuve.Détournement à la Conciergerie est aussi spectaculaire que surréaliste, poétique que photogénique.
Détournement aussi visuel que sonore
Alors oui c’est barré, sacrément perché, déconcertant, voire inutile et artificiel pour certains.
Mais il faut vraiment passer les portes de la Conciergerie pour avoir matière à parler et/ou critiquer cette œuvre originale.
Pour nous, le concept est amusant, curieux, audacieux. On s’est plu à redécouvrir le monument que l’on fréquente à chaque événement ces dernières années.
Cascade lumineuse dans la salle des Gardes, lumière tamisée, cours d’eau calmé, reflets, duo pierre/bois du meilleur effet…
Il y a vraiment matière à s’émerveiller, à contempler et à photographier. L’œuvre a été conçue comme “un jeu d’enfants” par l’artiste évoquant ces constructions de petits barrages en brindilles de bois et autres prouesses rudimentaires quand on a la chance d’avoir une rivière à proximité.
Stéphane Thidet s’attendait à ce que “la Seine soit plus colorée“. Mais elle est changeante, elle fait de la mousse, charrie du sable et change aussi de couleur selon les jours. Il a eu le temps de l’observer de près : “les 15 derniers jours, nous avons travaillé nuit et jour.”
Une folie administrative !
Détournement est une pure folie, “une aventure administrative” pour Philippe Bélaval, Président du Centre des monuments nationaux. En effet un nombre d’autorisations important a été nécessaire, sans compter les précautions sanitaires. Il sera effectivement impossible d’effleurer l’eau à portée de main.
Et le comble : il serait plus compliqué de rendre l’eau au fleuve que l’inverse, l’en extraire. La Conciergerie offre des instants créatifs, des dialogues originaux avec des artistes, tout en faisant la part belle à l’histoire.
Le prochain rendez-vous se penchera sur une occupante célèbre : Marie-Antoinette. L’exposition évoquera l’incarcération, la mort et la postérité de la Reine de France.
Détournement installation de Stéphane Thidet
jusqu’au 31 août 2018
à la Conciergerie 2, boulevard du Palais
75001 PARIS
Tél. 01 53 40 0 80
Horaires :
ouvert tous les jours de 9h30 à 18h
Nocturne de la Conciergerie : le 19 mai jusqu’à 23h30 Nocturne de Détournement : les mercredi 9 mai et 6 juin jusqu’à 21h
Des pass pour 2 pour découvrir cette installation incroyable sont à gagner ici même. Avec un totebag griffé Centre des monuments nationaux pour 2 d’entre vous.
Il suffit de remplir le formulaire pour participer au tirage au sort.
Attention ! Perle de cinéma et d’humour avec casting de haute volée. La mort de Staline nous dévoile un pan méconnu de l’histoire de cette figure historique russe. Si on m’avait dit, avant de voir le film, que je rirais avec Staline, je ne l’aurais pas cru.
La mort de Staline : brillant, drôle et glaçant
Le réalisateur arrive à trouver l’équilibre parfait pour, à la fois, dénoncer la purge communiste absolument dramatique, les jeux de pouvoir au sommet de la nomenklatura et les aberrations de ce régime qui frisent carrément le burlesque.
Chose étonnante à la sortie du film : l’envie de se plonger dans un manuel d’histoire pour vérifier ce qui est vrai, ce qui relève de la caricature ou de l’invention scénaristique.
Le film ne fait pas l’économie de morts. Mais ils ne sont jamais montrés. Il est question de listes de personnes à abattre, d’exécutions et de tortures mais hors-champs.
La mort de Staline fait penser à La vie est belle de Roberto Benigni. Dans un contexte terrible, il est possible de rire, de rire de l’absurdité, de rire du non-sens des hommes de pouvoir.
Casting en or
Steve Buscemi interprète un Khrouchtchev malingre, improbable et manipulateur. Jeffrey Tambor est un chef de parti adjoint aussi effacé qu’inexpérimenté. Alors que Simon Russell Beale (Beria) est un incroyable stratège capable d’être sur tous les fronts.
Les addicts de la série Homeland seront tout excités de retrouver Rupert Friend dans le rôle de Vassili, le fils de Staline. Moustachu, classe et complément barré. Il porte bien aussi bien la veste d’officier que le débardeur.
Et une grâce, interprétant une pianiste rebelle et incendiaire : Olga Kurylenko !
La mort de Staline
de Armando Iannucci
Scénario de David Schneider, Ian Martin et Peter Fellows d’après le livre de Fabien Nury et Thierry Robin
avec Steve Buscemi, Jeffrey Tambor, Olga Kurylenko, Michael Palin, Simon Russel Beale, Rupert Friend…
Guernica est une vraie icône artistique du 20e siècle. Cette toile qui raconte l’Histoire, a elle aussi sa propre histoire.
C’est cette histoire que le Musée Picasso Paris nous propose de découvrir : de la genèse par Pablo Picasso à l’inspiration qu’elle suscite auprès des artistes contemporains. Une expo épatante !
La genèse : une ode au peintre
En mai 1937, une Exposition Universelle doit se tenir à Paris.
Le gouvernement espagnol souhaite faire de son pavillon une arme symbolique pour défendre la République vacillante face à Franco. Divers artistes sont contactés dont Pablo Picasso qui se voit doter d’un espace monumental de 3,49 m x 7,76 m.
Loin de vouloir politiser sa toile, le thème de l’œuvre est “le peintre et son modèle”.
Tout bascule le 26 avril 1937 avec le bombardement de la ville basque de Guernica par les nazies, alliés des franquistes.
Picasso réagit immédiatement. La mise sur toile de cet évènement sera exécutée en un temps record, entre le 10 mai et le 4 juin.
Lors de l’inauguration du pavillon espagnol le 12 juillet 1937, Guernica se dévoile au public parmi les œuvres de Miró, González ou Calder.
Après cet événement, la toile fera le tour du monde. Des expositions qui serviront à lever des fonds pour les républicains espagnols.
Cette création marquera ainsi l’engagement politique de Picasso.
Avec Franco au pouvoir au sortir de la guerre, Picasso refusera que sa toile retourne en Espagne avant la chute du dictateur. Guernica sera donc de retour sur le sol hispanique qu’en 1981. Elle ne l’a plus jamais quitté depuis.
Guernica : l’émotion de la création
Vous comprendrez alors que la toile n’est pas présente dans cette exposition. Dommage… Mais La Joconde, elle non plus, ne quitte plus le Louvre (et elle est beaucoup plus petite…😉 ).
C’est une reproduction (un peu plus grande que l’originale) qui nous accueille. Elle ouvre le parcours de 12 salles qui nous plonge dans le contexte de création.
Le Musée Picasso nous offre une exposition intelligente, claire et simple pour appréhender cette période emblématique de Picasso.
Et exceptés les férus d’art, peu de gens connaissent en détail la véritable histoire de Guernica, ses prémices et ses influences.
Dans chaque salle, on se confronte à l’art du maître espagnol, souvent en noir et blanc (crayon, encre de chine ou eau-forte) mais aussi en couleur avec des toiles qui marquent un aspect essentiel de la création de Guernica.
On découvre aussi des pièces peu connues comme ces quelques strips (sorte de bande dessinée) de Songe et mensonge de Franco.
On croise la vie sentimentale de Picasso avec Dora Maar qui immortalise la création la toile mais qui influence aussi son art en mode politique.
C’est tout aussi frappant de voir ces œuvres hommages à Guernica qui ponctuent la visite et mettent en perceptive l’aura que ce tableau a dans le monde. Un vrai symbole.
Guernicaest une exposition didactique qui montre qu’une œuvre majeure ne peut être créée sans un contexte particulier et traversée par de multiples influences.
On vous propose de découvrir le dernier film de Gus Van Sant, Don’t worry, He won’t get far on foot. Le réalisateur américain offre le portrait d’un personnage insensé : le dessinateur John Callahan. Une histoire lumineuse et pas du tout larmoyante, portée par Joaquin Phoenix. Notre critique est en ligne !
Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d’une nuit de beuverie avec son ami Dexter (Jack Black), John Callahan (Joaquin Phoenix) n’a pas la moindre intention d’arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne (Rooney Mara) et un mentor charismatique (Jonah Hill), et se découvre alors un don inattendu… Il crée des dessins à l’humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie… Tiré d’une histoire vraie, ce film poignant, incisif et drôle sur la rédemption, le pardon et le pouvoir de guérison de l’art est adapté de l’autobiographie de John Callahan et réalisé par Gus Van Sant.
Don’t worry, He won’t get far on foot
réalisé par Gus Van Sant
avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara et Jack Black
Sortie le 4 avril 2018
Plus d’infos sur la page FB officielle du film : www.facebook.com/dontworry.film N’hésitez pas à réagir sur Twitter ou Facebook avec #DontWorry
CONCOURS
Des places à gagner pour Don’t Worry, He won’t get far on footjuste en-dessous !
Le principe est simple : il suffit juste de remplir le formulaire avant le 8 avril 2018.
Après tirage au sort, les gagnants recevront directement leur lot (1 place) par courrier.
Bonnes chances à tous et toutes !
Attention : concours réservé à la France Métropolitaine
Le documentaire animalier n’est pas réservé qu’aux enfants. Blue nous émerveille avec ses images à couper le souffle, ses espèces de poissons méconnues et son art de la narration. 3 ans de travail ont été nécessaires pour réaliser ce film. La sortie de Blue marque les 10 ans de Disneynature qui renouvelle le genre, nous invitant à réagir pour préserver la Terre plus que jamais menacée.
Un océan-palette de couleurs
Blue est un jeune dauphin qui découvre, tout comme nous, les merveilles de l’océan, ses secrets, l’incroyable créativité de ses occupants pour assurer leur survie. Keith Scholey, l’un des réalisateurs confie avant la projection événement à Paris : “l’idée est que vous deveniez tous des dauphins pendant 1h20. 🙂 ” Et le pari est réussi !
J’avoue que je suis tombé raide amoureux d’une squille multicolore. Elle pourrait être un sujet de film à elle seule tant elle est belle que captivante. Elle a de nombreux atouts dont l’incroyable capacité à distinguer dix fois plus de nuances colorées que nous pauvres humains (jusque dans l’ultra-violet).
La baleine à bosse n’est pas en reste. Massive et gracieuse, elle sera en lutte, dans une scène impressionnante, contre des orques pour sauver son petit.
Reste un poisson sinon irrésistible, tout du moins très intriguant, le poisson perroquet à bosse. Il semble avoir la grimace figé, nageant la bouche ouverte.
“Quand on vit sur Terre, on ne voit pas forcément la beauté des océans” Alastair Fothergill
Les images sont saisissantes, une palette de peintres en mouvement constant.
Cette beauté ne doit pas faire oublier la menace qui pèse sur cet écosystème. Pour Jean-François Camilleri, créateur de Disneynature, lors de l’avant-première mondiale du film à Paris : “c’est la beauté qui sauvera le monde ! ” Il en a profité pour lancer un appel aux réalisatrices “pas assez nombreuses” et aux jeunes réalisateurs pour participer à cette formidable aventure.
Blue est un film qui crée l’émerveillement tout en participant à la prise de conscience nécessaire pour assurer la pérennité de ces espèces et, par conséquent, de notre monde.
Blue film de Keith Scholey et Alastair Fothergill histoire racontée par Cécile de France Par Disney Nature
Pour ses 70 ans, le Théâtre de la Huchette s’offre un retour dans le passé à la fois musical, pétillant et original. Comédiens ! pose un regard en coulisses à travers 3 personnages qui se préparent à leur soir de première parisienne. Contraintes scéniques, débrouilles, foirages, révélations… ; les répétitions sont un joyeux bordel en chansons.
Ça répète à la Huchette
Pierre et Coco, couple de théâtre, lui est metteur en scène-comédien, elle muse et comédienne, s’activent pour la représentation du soir. Ils ont fait appel à un autre comédien au pied-levé, Guy, pour assurer le remplacement de leur partenaire de jeu habituel.
Retard, scène trop petite pour le décor, mémoire qui flanche, savonnages et autres cafouillages vont être le lot de ce filage improbable et incroyablement rythmé.
Sur scène, ça rit, chante, s’active.
Le mélange des genres est jouissif : vaudeville, comédie musicale, chansons gaudrioles, chansons avec fond, vaudeville et aussi drame.
A star is born : Marion Préïté
On s’attache très vite à ce trio. Fabian Richard est un metteur en scène aussi séduisant qu’excessif. Marion Préïté, a star is born, touche par sa joliesse et son envie d’émancipation. Cyril Romoli campe un trublion aussi sensible que talentueux.
Peu à peu, les aspérités de chaque personnage apparaissent, déstabilisent l’équilibre précaire d’une création artistique. L’esprit de Pierre s’échauffe à cause de la pression.
La fin déstabilisera sans doute quelques-uns.unes, preuve que le compromis n’a pas sa place même en chansons.
Comédiens !est une comédie lumineuse, un superbe trio d’acteurs et une très fine écriture de théâtre.
Ce spectacle a reçu 5 prix aux Trophées de la Comédie Musicale 2018.
Comédiens !
librement inspiré de l’opéra Paillasse de Ruggero Leoncavallo
Concept et mise en scène : Samuel Sené
Livret et paroles des chansons : Eric Chantelauze Musique : Raphaël Bancou
Avec Fabian Richard, Marion Préïté et Cyril Romoli
Friture décalée et inventive pour Pâques 2018. La Maison du Chocolat cède pour la 1ère fois à l’appel de la mer avec cinq poissons en chocolat rigolos, beaux et joueurs ; Pâques tombant un 1er avril.
Cette collection conçue par Nicolas Cloiseau, meilleur ouvrier de France, va ravir aussi bien les enfants que nous trentenaires ou quadras qui aimons la fantaisie.
Poissons de Pâques en majesté !
Poisson chat, poisson pané, poisson scie, Nicolas Cloiseau s’est amusé avec les noms composés pour cette collection de 5 beautés des mers chocolatées pour Pâques.
Les enfants seront forcément séduits. Espérons qu’ils ne demandent pas tous le poisson clown (praliné lait amandes) en souvenir d’un certain Némo.
Nous on a pris un certain plaisir à mettre en scène le Poisson Rouge qui ne souffre absolument pas de son hameçon et le Poisson Pané tout en haut de l’Arc de Triomphe.
La composition nous séduit littéralement : plaque de chocolat et praliné croustillant.
On a gouté au Poisson Pané. Au programme ; chocolat au lait associé à un praliné noisette aux éclats de crêpe de dentelle. C’est une pure merveille ! Finesse, craquant, saveur chocolatée endiablée.
Autant préciser que la durée de dégustation de ce poisson partagé en trois a été réalisée à une vitesse éclaire. Notre petit groupe a réellement succombé.
Le Poisson Rouge, lui, fait de la résistance pour le moment. Mais son chocolat ivoire coloré, praliné noir amande/noisette aux éclats de biscuits caramélisés ne tiendra pas d’ici Pâques.
BONUS : nous gardons nos distances vis-à-vis de l’œuf d’eau douce. Un œuf géant qui pèse 6,6 kg en édition limitée et qui est surtout composé de 34 petits poissons. Lui faire face serait un vrai défi pour les gourmands que nous sommes.
Poissons de Pâques créations originales de La Maison du Chocolat
En boutique et en ligne à partir du 7 mars 2018
Collection de 5 poissons : poisson scie, poisson chat, poisson pané, poisson clown et poisson rouge.
Poid : 130g chacun.
C’est une Carmen Maria Vega “émue” que nous avons rencontrée au Printemps de Bourges, dans le cadre de Rock in Loft dont elle était marraine. Chanter dans une chapelle n’était pas une première. Elle avait partagé un concert avec Mathias Malzieu aux Francos de la Rochelle. On a parlé de son dernier et bel album Santa Maria, Lana Del Rey, Mistinguett, VALD. Une rencontre passionnante avec une artiste déraisonnable à souhait.
Carmen à retrouver sur scène au Badaboum le 28 mars.
INTERVIEW SELFIE / CARMEN MARIA VEGA
UsofParis : Pourquoi avoir accepté cette invitation de Rock in Loft ?
Carmen Maria Vega : J’aime ce concept de faire des concerts rock dans des lieux insolites et dévoiler l’adresse que la veille pour créer la curiosité et l’envie. J’aime encourager les jeunes talents. Je connaissais Catfish. J’aime Mini-vague, c’est charmant !
Qu’a-t-il de plus Mathias Malzieu pour faire partie de ton album Santa Maria ?
D’abord, c’est un ami ! Ça justifie beaucoup de choses. Mais c’est pas parce que l’on a des amis qu’on les invite ! 😉 Certains, on les aime mais de loin. Y’a plein de choses en Mathias qui me passionnent et me donnent plein d’espoir en ce métier. Peu d’artistes sont romancier, musicien, chanteur, cinéaste. Il me fait penser à Boris Vian.
Je voulais parler d’identité dans ce disque, au moment où il était en pleine tourmente personnelle, relevant de son identité aussi avec le changement de son rhésus sanguin – c’est presque de la science-fiction. Je lui avais demandé cette chanson, il y a 5 ans. Il ne m’avait pas encore sondée. Et après moultes copinages, apéros… on a appris à se connaître. Cette histoire l’a touchée.
Et Grand Secret résume le mieux mon histoire personnelle.
Ce Grand Secret touche au plus juste pour toi ?
Il y a quelque chose d’universelle avec cette chanson. Mais ce qui est aussi troublant c’est que 4-5 chansons m’ont été offertes par des gens que je ne connaissais pas. Ils ont juste connu le projet du nouvel album.
Santa Maria parle parfaitement de la quête de départ et Baptiste, son auteur, je ne le connaissais pas avant qu’il ne me propose ce titre. J’étais épaté qu’il soit aussi juste.
L’identité ce n’est pas que l’endroit où l’on naît, c’est aussi ce que l’on construit dans sa vie personnelle, l’amour, les rencontres…
Le mot reconstruire est très juste.
Cette quête d’identité était-elle quand même légère ?
Carmen Maria Vega : Ce n’est pas un album thérapeutique. Je n’aurais pas pu sortir en pleurs du studio toutes les 5 minutes.
Il commence avec Santa Maria qui est très lumineux, parlant du voyage. Et ensuite, on enchaîne sur la vérité. Il y a des chansons dures comme Amériques Latrines ou La fille de feu, une confession. Puis ça s’ouvre sur Tout ce qui est se finit en ine qui est plus brutal et punk, garage, sur les addictions. On parcourt ce qu’est l’identité en mon sens dans tout l’album. Et puis, dans les ténèbres, il y a toujours de lumière.
L’ambiance de ton concert au Divan du Monde était totalement débridée !
Je rêverais de pouvoir transporter tout ce que nous avions au Divan en tournée. Ava la Dame en Verte en première partie était un rêve et Maria Dolorès en maîtresse de cérémonie ! La scénographie est en revanche la même en tournée. C’est du chant, de la danse, de la comédie. Ce n’est pas vraiment un concert au sens classique.
Les premiers retours sur ton album sont à la hauteur de tes attentes ?
Ils sont dithyrambiques ! 🙂 Sérieusement, je suis attachée à cet album, je suis ravie. Les gens sont surpris. Et pendant le live, il y a un gros charbon mais je rassure que l’on va le polir et que ça se passera bien. Ce qui me touche dans les retours, c’est la thématique du beau. J’avais demandé à Kim que les chansons soient belles, malgré les arrangements minimalistes – ce qui était volontaire.
Je suis assez passionnée par des personnages forts des années 70 comme Pink Floyd, Freddy Mercury, David Bowie, Klaus Nomie mais aussi Lana Del Rey sur l’album Honeymoon où il y a quasiment rien. Genre : “ma dépression, je suis belle...” Je trouve que c’est son meilleur !
Y’a quoi de Lana Del Rey en toi ?
Cette passion du rien. C’est un truc d’artiste contemporain !
Avec pas grand-chose, en étant juste chargée, les émotions passent.
Beaucoup de sensualité assumée. J’en profite car un jour le collagène va se barrer. 🙂
Tu arrives à garder une émotion intacte ?
Quand ça se barre, ça se voit.
Que t’a apporté l’aventure Mistinguett dans ta pratique du chant ?
Plein de choses ! J’ai refait de la danse professionnellement ce qui me manquait, car il faut du temps pour danser. Revenir au théâtre, c’est ma formation initiale. Y’avait une promesse tenue de comédie. Et en termes de chant, j’avais un coach vocal toutes les semaines. Ce qui aide à prendre confiance en soi.
Je suis beaucoup plus en paix maintenant. Ça s’entend dans ce disque. Je n’ai plus peur d’aller tâter mes aiguës que j’avais laissé sommeiller par crainte.
Un message d’un de tes fans, followers qui t’a touché ?
Ce qui me touche le plus, c’est que certains qui n’ont pas vécu l’adoption ou découverte de la vérité tardivement… sont bouleversés sans pouvoir dire pourquoi. Ils me disent :”j’écoute cette chanson et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la chiale !”
Santa Maria fait beaucoup d’effet. Il y a aussi “J’ai tout aimé de toi” de Zaza Fournier qui parle d’identité sexuelle, de transsexualité.
L’aventure Garçons avec Zaza Fournier est épanouissante ?
Carmen Maria Vega : Il n’y a rien de plus passionnant que de jouer sur les genres. On a tous ça en nous. A quel moment emporte le masculin ou le féminin sur nous ? Est-ce important ? Ça ne dérange au fond quelques cons et bien-pensants ou quelques c… de la Manif pour tous. 🙂
Ce qui était intéressant c’était de chanter des textes d’hommes sur des femmes. Et des hommes rustres qui avaient une certaine manière d’aborder l’amour. Ce qui était drôle c’était de faire sien un texte pareil, en assumant cette période.
Pareil pour Mistinguett, quand son amoureux lui donnait des coups et qu’elle revenait. J’ai eu des messages fous : “Comment peut-on chanter et mettre en avant la violence conjugale ?” Fallait juste remettre dans son contexte la vie de Mistinguett, les mœurs et mentalités des années 20…
Un coup de cœur musical récent ?
Mathilde Fernandez. Tu vas me dire : “vous êtes très obsédée par la mort, madame !” Elle a un truc morbide. Il faut regarder son Instagram, passionnant : elle a des photos de sang.
Elle a une voix lyrique, dingue avec un physique très enfantin et très sexy. Un peu dérangeant comme l’actrice du film American Beauty.
J’ai aussi rencontré un jeune talent dans une émission radio : Chilla. Je l’ai écoutée et vue en live. Elle a 22 ans et elle a une maturité dans son écriture, étonnante. Elle est d’une beauté !
Ça donne de l’espoir au niveau du rap. Je ne sais pas ce que je déteste le plus entre PNL et Jul. Mais je suis devenue hystérique de VALD, c’est un génie ! Il est drôle et a une écriture animale.
Que représente le Printemps de Bourges pour toi ?
Ce festival a été très important dans ma carrière, en 2007. On est passé d’abord dans le off, en retournant Bourges à chaque concert. On a pourri la ville avec des affiches. Ceux qui ne voulaient pas nous connaître, ils étaient obligés de nous voir.
C’est de bons souvenirs. On est passé ensuite au In (Phoenix, avant le W).
Un mantra qui t’aide dans la vie ?
J’essaie de faire du sport, de courir. La danse ! Le corps doit être dans l’action pour aller bien.
La bande-annonce de Ready Player One pourrait laisser perplexe. Mais difficile de résister à l’appel du film d’aventure en mode réalité virtuelle de Steven Spielberg. D’autant plus quand il y une inspiration 80’s mixée à un univers de science-fiction. Enfile ton casque VR pour suivre Parzival, Art3mis, Aeach et en prendre pleins les yeux ! #kiff
Ready Player One est une véritable expérience de cinéma d’une puissance vertigineuse à vivre exclusivement sur grand écran.
En 2045, les humains se réfugient dans l’OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Juste avant de mourir, il a décidé de léguer son immense fortune (et la gestion de l’OASIS) à quiconque découvrira l’Easter Egg numérique (qu’il a pris soin de dissimuler dans cet univers virtuel). Mais lorsque Wade Watts, qui n’a pas le profil d’un héros, décide de participer à cette chasse au trésor, c’est l’avenir de ce monde numérique qui bascule…
Les Goonies en mode 2.0
En voyant l’affiche, on a pensé aux Goonies, un film d’aventure avec des ados sorti en 1985. Une association de personnalités distinctes et attachantes mues par le seul dessein d’atteindre un Graal. Ready One Player est son prolongement avec force d’effets spéciaux, de rembondissements et de rythmes effrainés. Le lien étant encore fort, entre les deux films, avec ces références multiples aux 80’s tant en musiques (A-ha…), qu’en flash-back et autres jeux d’époque.
Grâce à Parzival/Wade Watts, on (re)plonge dans la pop culture colorée, audacieuse.
Le film de Spielberg est une odyssée numérique, un vrai conte 2.0 où le réel disparait dans un peu plus de 40 ans d’histoire du jeu vidéo grand public. C’est finalement un monde de tous les possibles grâce à son avatar.
Retour vers le futur,Doom, King Kong, Tron, Cosmocats, Van Halen… Impossible de citer toutes les références. Adapté du livre d’Ernest Cline, le scénario tient la route, y compris dans ses excès incroyables.
A travers une réalisation virevoltante et un brio qui lui est propre, Spielberg s’offre une véritable cure de jeunesse – c’est un film de jeune réalisé par un sexagénaire. Au passage, il nous gratifie d’une madeleine de Proust pour trentenaires, quadras et autres.
Les parents peuvent partager leur univers avec leurs bambins.
Ready Player Oneest un film pop-corn à voir sans complexe et sans retenue.
On prend un pied d’enfer à lutter aux côtés des héros et de leur avatar numérique avec, malgré tout, deux bémols.
Bémol 1 : une petite longueur dans ce film de 2h20.
Bémol 2 : un manque de musique des 80’s, époque fil rouge du film. De ce point de vue, LesGardiens de la Galaxieréussit mieux cette fusion de SF et de rétro.
Il est absolument inutile d’attendre pour plonger, toi aussi, dans l’OASIS !
Ready Player One
Un film de Steven Spielberg Adapté du livre d’Ernest Cline
Avec : Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn, T. J. Miller, Mark Rylance, Lena Waithe, Win Morisaki…
Les expos du Jardin du Luxembourg sont le plus souvent l’occasion d’en prendre plein les yeux, à travers des voyages en photographies. AvecOrigines d’Oliver Grunewald, on se prend une grande claque visuelle. Énergie, couleurs, passion et écologie sont les maitres-mots du photographe.
En 80 photos, c’est une rétrospective de 35 ans de travail qui s’affiche sur les grilles du Palais du Luxembourg, pour un projet né il y a 7 ans.
Origines : la Nature dans l’obturateur
Après ses études aux Gobelins, il a fallu peu de temps à Olivier Grunewald pour se rendre compte que c’était la nature qui l’obnubilait avant tout.
Cette expositionOrigines, est l’occasion de mettre en avant sa passion pour les forces de la Nature, les énergies de la Terre et les beautés géologiques.
A travers 35 ans de reportages, avec des clichés réalisés en argentique à la chambre photographique jusqu’au numérique pour ces dernières années, le photographe transcende les forces de la nature.
Et ce n’est pas un exercice facile, même en mode 2.0.
Mais l’artiste applique toujours sa devise : “La photo c’est une tranche de vie” : attendre le bon moment, la bonne ambiance et la bonne lumière, même en numérique…
Toucher et capturer un instant unique.
“Ce qui est fascinant, c’est de voir que la Terre vit”
Et avec Olivier Grunewald, on reste bouche-bée face à ces décors qui vivent, vibrent !
Il faut dire aussi que les tirages réalisés par le labo Phidap sont magnifiques. Sur certaines photos exposées, on a la sensation de relief alors qu’elles ne sont qu’en 2D. Les contrastes noir/couleurs sont bluffants.
#Exceptionnel !
C’est fou d’être si proches de la force de la nature par ces images, et c’est si rare d’avoir quasiment des frissons devant des vues si énergiques et si humblement réalisées.
Avant tout c’est l’humanité du photographe qui séduit. Lui qui est l’un des 3 ou 4 spécialistes mondiaux de la photo de volcan et force le respect : “avec la nature, on est hors de notre contrôle.”
Et pour ceux qui ne pourraient venir à Paris, rendez-vous sur le site dédié. #Classe
Exposition Origines
de Olivier Grunewald
du 17 mars au 15 juillet 2018
Grilles du Jardin du Luxembourg
Rue de Médicis
75006 Paris