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La nuit a dévoré le monde : sublime et silence

Avec La nuit a dévoré le monde, le réalisateur Dominique Rocher nous embarque dans une épopée solitaire, « le journal intime d’un naufragé » comme il aime à le décrire.
Sam, un jeune homme artiste et mystérieux, se réveille seul dans un grand appartement.
Adaptation du livre de Martin Page, le film est un vrai délice de fantastique, bien loin des excès d’hémoglobine made in USA.

Zombies, petits tracas et autres avantages

Un groupe de zombies, c’est salissant avec le sang qu’ils répandent mais ça règle un gros problème à Paris : le logement.
En faisant disparaître une grande partie des Parisiens.nes, les zombies permettent l’impensable : avoir l’appartement de ses rêves, à moindre frais.
Autre avantage, les distractions sont moins nombreuses, les possibilités de sortie quasi inexistantes, les zombies grattant à la porte. Pas d’autre choix qu’un recentrement sur soi et apprécier enfin la culture du DIY (do it yourself). Bien obligé de s’adapter à un monde extérieur quelque peu hostile.

La nuit a dévoré le monde

Une révélation nommée Anders Danielsen Lie

Et finalement c’est la vie de Sam. Il n’était visiblement pas doué pour la communication, l’échange avec l’autre. Se retrouvant tout seul, il doit chercher un sens à sa nouvelle vie. Il part à la découverte d’un immeuble entier qui lui est étranger, en fait son terrain de jeu. Les surprises ne manquent pas de piquant ou de poésie.
Mais la menace est toujours présente, les zombies rôdent et son voraces.
La performance du comédien danois Anders Danielsen Lie est assez bluffante. Son rôle est muet mais c’est tout son corps qui parle.

La nuit a dévoré le monde est un film surprenant qui nous fait renouer avec la culture du genre made in France.
C’est redécouvrir la ville, Paris calmée, Paris vidée de ses Parisiens, Paris sublimée.
Une belle pépite est aussi à trouver dans ce film : la comédienne Golshifteh Farahani.

La nuit a dévoré le monde

Martin Page à la Cinexpérience

Leçon d’un auteur adapté

Lors d’une avant-première, Martin Page a donné une leçon à tous les auteurs qui ont la chance que l’une de leur œuvre soit adaptée au cinéma :
«  L’important c’est l’appropriation. Il n’y a donc pas de trahison.
C’est pour ça que je ne comprends pas Stephen King qui s’est senti trahi avec Shining réalisé par Stanley Kubrick »
Pour l’auteur, le film a sa propre vie et chacun, chacune est libre de retrouver à l’œuvre d’origine, en l’occurrence le livre.

Bonus : la plupart des zombies sont des danseurs. Un chorégraphe a travaillé sur la gestuelle et les corps.
Avantage d’un film avec peu de dialogue et la présence d’un acteur bilingue : pouvoir tourner les scènes en anglais pour la version internationale !

La nuit a dévoré le monde

La nuit a dévoré le monde
un film de Dominique Rocher
Scénario, adaptation, dialogues : Guillaume Lemans, Jérémie Guez, Dominique Rocher
adapté du roman de Martin Page alias Pit Agarmen
avec : Anders Danielsen Lie, Goshifteh Farahani, Denis Lavant, Sigrid Bouaziz

 

sortie en salle le 7 mars 2018 

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Intercités Paris-Normandie : dans les coulisses du technicentre !

Il y a quelque temps, nous partions explorer Granville, en Normandie. Une destination qui est d’accès pratique, confortable et rapide par le train.
Cette fois, on vous propose de découvrir les coulisses de ces voyages, en partageant notre visite dans le Technicentre SCNF de Clichy. La plaque tournante de la maintenance des trains fonçant vers la Normandie. Rencontre avec des hommes et des femmes passionnés de rails.

Intercités

En prise directe avec la réalité du terrain

C’est sur site que se gère toute la maintenance des Intercités et des TER à destination de la Normandie.  De l’intérieur à l’extérieur des trains, rien n’est laissé de côté. Ceci grâce à une équipe de 310 agents qui œuvrent  7j/7 et quasiment 24h/24. Ils doivent s’assurer que 11 trains circulent quotidiennement sur les rails. Aussi bien par grand froid ou forte chaleur et parfois c’est hard.

Pour y parvenir, ils ont à leur disposition trois immenses ateliers, des dizaines de voies extérieures.

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Au Technicentre, toutes les pièces sont disponibles : du  plus petit boulon ‘à l’énorme groupe de climatisation.
Le tout pour plus de praticité mais aussi de réactivité.

Intercités

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C’est impressionnant de voir ces voitures stockées ça est là, sur des fosses de maintenance ou surélevées.

Intercités IntercitésIntercités

Une gestion quotidienne planifiée…

Chaque train, chaque rame, chaque voiture a bien évidement un cycle planifié d’entretien.
Le plus court (quasi quotidiennement à une semaine) : le simple remplissage d’eau,  vidange des toilettes,  au nettoyage poussé de l’intérieur et de l’extérieur.
En cycle moyen (hebdomadaire à mensuel) : contrôle des organes de sécurité, éléments mécaniques,  les semelles de freins,  les toitures,  le confort et les  portes…
Contrôle annuel ou semi-annuel : des visites techniques pour procéder au remplacement éventuel d’organes mécaniques,  de systèmes de freins, la réparation du réseau électrique, des sièges…

Intercités Toutefois, cette planification rencontre aussi des aléas.

Le dernier fût la forte vague de neige et de froid de ce mois de janvier 2018 : 40 fenêtres abimées ou cassées à remplacer en express. Ce fût  l’occasion d’un grand chamboulement en termes d’organisation.
Cet épisode neigeux a aussi nécessité l’utilisation de 13 tonnes de sel pour maintenir le site de Clichy en état de fonctionnement.

Intercités

Une autre facette de la SNCF

Dans ces coulisses, loin du bashing commercial sur la SNCF, on a rencontré des agents fiers de leur job. Ils font tout pour que nous, voyageurs, ayons des conditions optimales lors de nos déplacements.

On a bien senti un peu de tension suite aux dernières réformes de l’organisation du travail. Et certaines grèves engendreraient aussi des désagréments pour les agents du Technicentre de Clichy.
Il n’y aurait donc pas que les clients SNCF qui seraient touchés.

Intercités
Tout est mis en œuvre pour que vos voyages vers la Normandie se déroulent sans encombre et dans un confort maximal. Alors pourquoi ne pas foncer en gare et prendre des billets pour vous offrir quelques jours de repos au Mont Saint-Michel ou au Havre ?

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Hostiles : rédemption dans les grands espaces #cinéma

Un western en 2018 : pari plutôt osé !
Alors Hostiles doit être un film plutôt osé, brut et novateur pour pouvoir séduire et conquérir les écrans et les spectateurs.

Avec Christian Bale dans le rôle principal et dans un film en costumes sur l’histoire, un peu honteuse, des USA, ça fait “badoum badoum” dans mon petit cœur de cinéphile.
Mais, malgré tout, trotte dans ma tête la phrase d’un prof de ciné à la fac : “Impitoyable est le film qui marque le crépuscule du western“…

Hostiles

États-Unis en 1892, à la frontière du Far West au Fort Berringer, le capitaine de cavalerie Joe Blocker (Christian Bale), ancien héros de guerre attend sa fin de carrière en ressassant le passé.
Jusqu’au jour où le Président Harrison émet un ordre spécial. Mourant, le chef indien Yellow Hawk (Wes Studi) des Cheyennes du Nord, prisonnier du fort, doit être escorté jusqu’à ses lointaines terres ancestrales afin qu’il puisse y passer ses derniers jours.
C’est le capitaine Blocker, qui a capturé le chef indien sept ans auparavant, qui est choisi pour diriger cette équipée à travers 1 500 km de plaines et de montagnes.
Dernière mission avant sa retraite.

Hostiles

Hostiles : un petit peu, en effet

Après la séquence d’introduction très violente et très brute, je me dis que le film va donner une nouvelle vision des rapports guerriers entre Amérindiens et Américains. Comme une pierre à l’édifice de l’Histoire.

Le premier dialogue entre Blocker et Wilks (Bill Camp) laisse transparaître de profondes blessures. Celles de militaires survivants façonnés par la souffrance, la violence et la mort. Celle de leurs amis et camarades. Mais aussi celle infligée à l’ennemi, les indiens décrits comme les pires barbares, que Blocker et Wilks sont capables de tuer avec la même sauvagerie qu’ils leurs reprochent.

Hostiles
Alors, oui la base est bien là pour mettre à plat l’un des plus grands massacres d’êtres humains, de jauger si les tords sont unilatéraux ou partagés…

En fait non, j’ai vu trop grand.
Ce film est simplement une histoire d’hommes, de rédemption avant la mort ou la retraite.
On suit (trop) facilement la convergence des deux ennemis d’antan Blocker et Yellow Hawk. Un rapprochement qui se conclue pour éviter une mort trop proche.
C’est sans oublier Rosalie Quaid (Rosamund Pike), secourue en chemin par Blocker, qui est le catalyseur de cette remise en question des deux hommes.

Hostiles

Un scénario trop simple…

… pour un film pourtant parfait sur tout le reste.
Les plans larges sont superbes, les costumes façonnent parfaitement les personnages et donnent de la véracité au contexte historique. Les acteurs sont justes. Et il faudra avoir l’oreille aiguisée pour saisir, en VOST, tous les dialogues souvent marmonnés avec des accents prononcés.
L’ajout d’échanges en langue cheyenne entre le capitaine Blocker et ses prisonniers renforce encore plus l’immersion historique.

Hostiles

Hostiles n’est pas un mauvais film

Son plus gros défaut : la structure du scénario. Elle est basique et cyclique.
Sans trop divulguer l’histoire, à chaque arrêt de la caravane, un élément bouleverse la progression. Et, au fur et à mesure de l’avancée du film, le futur des personnages se devine aisément. Aucune surprise dans la trame.

Pourtant, j’étais ravi de découvrir dans cette escorte autant de personnages secondaires, avec du potentiel scénaristique et empathique. J’aurais adoré connaitre plus de la vie des coéquipiers de Blocker.
Notamment celle du soldat Desjardin (Thimothée Chalamet nommé aux Oscars 2018 pour son rôle dans Call me by your name). Mais ce rôle est vite éclipsé sans savoir comment ni pourquoi ce soldat franco-américain se retrouve à combattre dans cette armée.

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De quoi faire un grand film

Car oui, toutes les bases sont réunies pour que Hostiles soit un très bon western : les images, les personnages,  les costumes et l’interprétation.
Mais les facilités scénaristiques réduisent donc ce film une histoire basique de rédemption, pas inintéressante et qui traine un peu trop en longueur.

Alors peut-être que Philippe Ortoli, mon prof de fac n’avait pas tout à fait  tort…

Hostiles

Hostiles

Un film de Scott Cooper
Scénario :
Scott Cooper et Donald E. Stewart

Avec : Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi, Bill Camp, Jonathan Majors, Timothée Chalamet, John Benjamin Hickey, Stephen Lang

Sortie en salle le 14 mars 2018

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Samuele en interview : on a parlé sirène, amour, écriture

Samuele est prête à séduire la France avec son premier album Les filles sages vont au paradis et les autres vont où elles veulent. La chanteuse québecoise va assurer une série de concert pour partager son songwriting élégant avec un gros lot de paillettes et un sourire irrésistible.

Samuele sera en concert le 11 octobre à Paris dans le cadre de Décibels Vendanges et en mini-tournée.

Samuele

INTERVIEW SAMUELE 

UsofParis : Comment t’es-tu préparée à conquérir le cœur et les oreilles des Français et Françaises ?

Samuele : J’ai changé les cordes de ma guitare et rempli mes valises de paillettes. J’adore les paillettes.  C’est ma façon de me préparer pour un spectacle, je me couvre de paillettes et je fais un gros câlin à Alex (contrebassiste) juste avant de monter sur scène.

La leçon que tu tires de tes concerts dans les bars et qui t’aide maintenant ?

Je pense que j’ai surtout appris à faire un bon contact avec le public. Ça prend beaucoup d’effort pour captiver les gens, il y a beaucoup de distractions dans un bar. J’apprécie beaucoup ma nouvelle vie d’artiste de salle, c’est tellement plus facile d’inviter les gens dans mon univers et je peux me permettre d’aller plus loin dans mes histoires.  Apprendre à jouer dans les bars c’est aussi apprendre à jouer dans des conditions sonores parfois désastreuses, j’ai donc appris à bien connaître et utiliser mon matériel, je suis aussi très facilement comblé par la sono en salle et rarement désarçonnée par des problèmes techniques.

Comment écris-tu ? Les mots viennent-ils facilement, réécris-tu beaucoup avant d’enregistrer tes titres ?

J’écris toujours. J’ai un cahier et un crayon avec moi en tout temps. J’écris des bouts de poèmes, des idées de chansons ou des réflexions sur tout et rien. J’écris dans pleins de cahiers en même temps c’est un peu chaotique mon truc, mais j’y trouve une précieuse équilibre.   Certaines de mes chansons se sont écrites pratiquement toutes seules comme La Sortie, par exemple, que j’ai écrite en moins de deux heures et d’autres comme ‘cours toujours’ doivent être réécrites des dizaines de fois avant que je sois satisfait.

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Un secret de fabrication au sujet du titre La révolte, qui me plait beaucoup ?

J’ai écrit cette chanson-là pendant la grève étudiante de 2012. J’étais remplie d’espoir, de colère et de tristesse et j’ai eu besoin d’en faire une chanson.  Je ne voulais pas en faire un hymne aux ‘carrés rouges’ (symboles de la grève). J’ai voulu en faire quelque chose de plus universel et y mettre de façon très poétique tout mon expérience de militance de la façon dont je perçois la révolte comme quelque chose de contagieux et de solidaire à la façon dont l’État (le roi) utilise les médias et la propagande pour invalider les mouvements populaires radicaux, mais surtout l’idée que l’État a raison d’avoir peur de la solidarité entre les personnes flouéEs/négligéEs par l’État (les fous) parce qu’elle est infiniment puissante.

J’aime aussi beaucoup Sirène. Où a été conçu cette chanson ?

J’ai écrit la première version de cette chanson-là sur la banquette arrière d’une camionnette pendant que mon amante racontait ses incroyables récits de voyages au conducteur qui nous avait prises en stop.  J’étais complètement sous le charme de cette sirène qui avait le don de  faire voyager en racontant ses histoires ramassées partout sur le globe.  Elle avait des amantes sur chaque continent et j’espérais me tailler une place dans son cœur avec une chanson.

As-tu déjà fait une déclaration d’amour en chanson, plutôt qu’en texto ?

Je préfère de loin déclarer ma flamme de vive voix, alors définitivement pas par texto, mais j’ai déjà essayé de séduire une certaine sirène en lui écrivant une chanson…

Le résultat a été concluant ?

Hahaha ! Non, mais ça reste un texte dont je suis très fière.

La plus belle chanson d’amour jamais écrite ?

C’est une grosse question, ça. Pour moi je crois que c’est To make you feel my love de Bob Dylan. J’ai entendu mon père la chanter à ma mère et je l’ai aussi beaucoup chanté à mon fils quand il était petit. C’est un texte qui me touche à chaque fois.

Une appli que tu adores ?

Magic 8 bit 8 ball.
Parce que j’adorais le côté mystique des magic 8 ball quand j’étais gamine.  C’était un peu une version 80’s des boules de cristal. Je pose régulièrement des questions à mon app.  J’adore avoir de l’aide pour prendre une décision, le design lo-fi et les bruits de laser.

Un mantra qui t’aide à vivre ?

Inspire, expire, lâche prise.

Un spot à Montréal inconnu des touristes français à nous conseiller ?

Le café coop Touski. C’est un endroit que j’ai appris à aimer à l’époque où j’habitais seul avec mon fils. C’est un espace accueillant pour les adultes et les enfants et c’est plutôt rare comme combo. La bouffe est bonne et abordable, l’ambiance est relaxe,  il y a une salle de jeux pour les enfants, des expos sur les murs et des concerts régulièrement. C’est aussi un espace militant important pour la communauté.  Je fais partie du collectif Touski Folk, qui organise une soirée mensuelle de musique et de poésie non mixte. Le Touski, c’est un peu comme mon deuxième salon.

Interview by Alexandre

Samuele

SAMUELE
1er album :
Les filles sages vont au paradis. Les autres vont où elles veulent
(
In Tempo)

CONCERTS

11.10.18 Décibels Vendanges – Le Bar Commun / Paris 18ème

12.10.18 Festi’Val de Marne / Sud-Est Théâtre à Villeneuve St-Georges

20.10.18 Café de l’Union / Monnetier-Mornex
21.10.18 La teuf@Urgence Disk / Genêve (CH)
25.10.18 Duke’s / Lausanne (CH)
26.10.18 Clafoutis en scène / Delémont (CH)
27.10.18 Hessel / Orbe (CH)

site officiel : Samuelemusique.com

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Douce-Amère aux Bouffes Parisiens : une partition incroyable

Avec Douce-Amère, Michel Fau, passionné de textes oubliés, nous révèle une facette surprenante de Jean Poiret. Dans les années 70, l’auteur a croqué avec une justesse folle les réalités du couple, de l’amour et a saisi les contours d’une femme libre. Une pièce audacieuse, captivante et intelligente qui nous renvoie à nos propres questionnements intimes. 

Philippe a la clairvoyance d’observer que son couple est malade, proche de la fin. Il se rend vite compte aussi que Michel, son invité, est son « antidote » parfait pour que son épouse se détourne de lui. Mais il souhaite garder le contrôle et ne pas être totalement dessaisi de sa vie conjugale. Ainsi, il s’intéresse aux hommes de la constellation de sa femme.

Un texte d’une folle modernité

Le constat est saisissant :  les dialogues sont d’une intelligence, d’une finesse qui emporte. Cette histoire de couple nous révèle à notre propre vécu. Car oui, il faut avoir connu l’amour pour vibrer à l’unisson de ces personnages. Leur questionnement a été le nôtre ou le sera.
Écrite en 1970, ce texte corrosif à l’époque à l’humour un poil acide, résonne encore avec modernité aujourd’hui.

Comment éviter, une fois séparés, de se cogner au souvenir de lieux et décors que nous avons fréquenté avec notre ex ?
Dans quelle mesure effacer les traces de l’autre dans nos habitudes, notre nouvelle relation ?
Et quid de la vitale nécessite d’enchaîner sur un autre amour ou de succomber à sa pleine liberté ?

Le décor inspiré par le désigner Pierre Paulin, les costumes colorés, barrés, aux coupes improbables plantent le cadre de jeu so 70’s.
Mélanie Doutey est belle, vibrante, exaltée, irraisonnable face à un Michel Fau qui en impose en assurance, bons mots et cynisme.
Quant aux prétendants, ils composent à eux trois l’image de l’homme parfait. Michel (Christophe Paou) est cultivé, classe et raisonné, Stéphane (David Kammenos) un baroudeur aux cheveux ras, brut de forme et aventureux. Et Gilles (Rémy Laquittant) un petit oiseau tombé du nid, musclé et imberbe, peau parfaite, personnalité à façonner.

Douce-Amère, “une pièce imprévisible”
Lors de notre rencontre d’après représentation, Michel Fau nous a confié sa passion pour Jean Poiret et pour cette pièce à “l’écriture très sophistiquée et à la forme particulière. Il apprécie “ce qu’elle dit des différents fantasmes : charnel, platonique, virtuel… Les sentiments humains n’ont pas changé, à la différence des codes.”
Il ajoute au sujet du choix de remonter cette œuvre sortie de l’oubli : “Je n’aime pas les textes qui donnent des leçons. J’aime l’ambiguïté. C’est une pièce qui a des mystères.”
La complicité qu’il a avec son interprète, Mélanie Doutey est évidente. Il lui a offert un rôle en or : “ce qui est beau, c’est qu’Élisabeth est aussi fascinante qu’agaçante !

Et au sujet de sa nécessité de mettre en scène et jouer, Michel Fau a la parole sage : “Je suis un chef d’orchestre et c’est important que le metteur en scène soit sur le plateau. Certains metteurs en scène deviennent paranoïaques quand ils ne jouent pas, car ils finissent par se sentir extérieur à tout ce qui se passe sur le plateau.
Mes angoisses de metteur en scène sont calmées quand je monte sur scène. Et mon ego d’acteur est remis à sa place.”

BONUS : Michel Fau garde en continu un œil sur ses partenaires. Et il fait donc des notes, qu’il dépose en loges, après les représentations pour que les comédiens restent dans la vérité et la justesse de leur jeu et personnage. Classe ! 

Douce Amère

Douce-Amère
de Jean POIRET
mise en scène Michel FAU
avec Mélanie DOUTEY, Michel FAU, David KAMMENOS, Christophe PAOU, Rémy LAQUITTANT

jusqu’au 22 avril 2018

de mardi au samedi à 21h
en matinées le samedi à 16h30 et le dimanche à 15h

Bouffes Parisiens
4 Rue Monsigny
75002 Paris
Tel. 01 42 96 92 42

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Don’t Worry de Gus Van Sant : vibrant et profondément juste

Avec Don’t Worry, He won’t get far on foot, Gus Van Sant offre le portrait d’un personnage insensé : John Callahan.
Ce dessinateur américain a trouvé la pleine inspiration après un tragique accident de voiture, causé par un penchant pour l’alcool démesuré.
Une histoire lumineuse et pas du tout larmoyante, portée par Joaquin Phoenix.

Gus Van Sant
Gus Van Sant à l’avant-première parisienne

« Si tu n’es pas sensible, tu n’es pas sublime » Voltaire

L’histoire d’un dessinateur tétraplégique, fonçant avec son fauteuil roulant dans les rues de Portland, alcoolique et qui vit avec une souris ? Oui, sur le papier ce n’est pas le scénario de rêve ! On serait plus tenté par un Marvel, même moyen, pour nous faire oublier notre quotidien.

Pourtant, le film de Gus Van Sant exerce une fascinante attraction continue sur le spectateur, encore faut-il qu’il soit un minimum doué de sensibilité.

John est un mec qui a eu sa bonne dose de loose et pourtant il est loin de céder à la déprime. Il en a fait même une force et s’est révélé doué pour le dessin et l’humour corrosif.

Don t worry

Joaquin, John et les autres

Joaquin, en vrai caméléon de cinéma, se retrouve cette fois cloué dans un fauteuil. Est-ce que le film devient pesant pour autant ? Pas du tout, on s’amuse de ses emmerdes, on s’intéresse à ses errements, on se passionne pour ses nouvelles rencontres.
Et bonheur, il ne pleure pas toutes les 5 minutes et surtout quand il commence à se plaindre, un groupe d’incorruptibles est là pour lui rappeler l’essentiel.

Aux côté de Joachim, Jonah Hill est absolument insensé en gourou oisif, à la tête d’un petit cercle d’addicts à l’alcool repentis. Sa blondeur est presque indécente, sa répartie parfois agaçante mais il nous amuse et nous émeut.
Scène culte : quand il dense en mini-short dans son appart.

Jack Black a l’occasion de montrer de belle facette de son jeu. On ne le croyait pas capable de retenue. Il est excellent !

Et surprise : Beth Ditto en guest, avec grosses lunettes, le plus souvent avachie dans un fauteuil et sans artifice.
Une apparition assez incroyable qui mérite un total respect.

Don’t worry rend modeste, nos petits tracas se prennent vite un mur quand on découvre la capacité inouïe de John de palier à son handicap.

Don t worry

Don’t worry, He won’t get far on foot 
de Gus Van Sant
avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Jack Black, Beth Ditto

Sortie le 4 avril 2018

Film présenté au festival de Sundance 2018 et à la Berlinale 2018

Bonus : le film sort en exclu mondiale en France. Les Américains devront attendre un mois.

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PENDENTIF : Vertige exhaussé, un album orgasmique #interview

Notre groupe chouchou, Pendentif, nous revient avec une nouvelle chanteuse, Julia Jean-Baptiste et une inspiration aussi givrée que délicieuse avec l’album Vertige exhaussé.
Interview à deux voix avec Benoit et Mathieu#kiff

Pendentif sera de retour à la Maroquinerie le 16 octobre ! 

Pendentif

INTERVIEW 

UsofParis : Quelle est la question la plus souvent posée au sujet de Vertige Exhaussé ?

Pendentif : Pourquoi avez vous mis autant de temps à sortir votre second album ?

Comment y répondre cette fois de manière totalement originale ?

Au début, on a voulu faire un concept album sur l’oisiveté mais cela demandait trop de boulot, on a préféré faire une pause. 🙂

Plus sérieusement. On a d’abord fait une tournée d’une centaine de dates qui nous à amené partout en France et à l’étranger : Angleterre, Chine, Russie, Canada. Notre première chanteuse Cindy nous a quittés pendant cette tournée et c’est Julia qui l’a remplacé. Cette fin de tournée nous a permis de mieux  connaitre Julia musicalement et de passer du temps ensemble. C’était parfait pour commencer ce second album. Benoit qui écrit les chansons est parti habiter à la montagne ce qui a beaucoup influencé la couleur de Vertige Exhaussé qui est plus bleu, plus froid que le premier.

Qu’est-ce qui n’a pas encore été dit sur l’album et que vous souhaitez nous confier ?

Cet album a été fait pour prendre de la hauteur. On voulait que l’artwork et sa présentation soient vécus comme une expérience dans le paysage.

C’est pourquoi les photos de presse et la pochette ont été réalisées lors d’une randonnée sur un glacier dans les alpes. Et nous avons fait une présentation de deux morceaux de l’album à bord d’un ULM au-dessus des nuages.

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Une punchline d’enfer pour donner envie d’écouter ce nouvel album ?

Ce disque est comme un orgasme qui n’en finirait plus de monter.

Focus sur le titre Armes Égales que j’aime beaucoup. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Ce titre fait parti des premières démos qu’on a faites pour ce nouvel album.
On l’a ensuite délaissé, et finalement c’est Thomas Brière le réalisateur de l’album  qui a relancé le titre  en divisant le BPM par deux pour en faire quelque chose de plus planant.
Les paroles racontent les déboires amoureux d’un des membres du groupe, mais on ne dira pas qui. 🙂

J’aime aussi Saphir. Un secret / une anecdote de fabrication ?

Là où vit Benoit dans les Pyrénées, il y a des séismes.
Il y avait l’idée de considérer les replis des montagnes, les vallées comme les micros sillons d’un vinyle. Un paysage qui fait vibrer des émotions en nous comme cette chanson.
Pour ce morceau, Mathieu a fait une prise de guitare direct dans la carte son, et la première fut la bonne, on n’a jamais réussi à retrouver le même son par la suite.

Le dernier choc musical ?

Pas de choc mais plein de bonnes ondes comme King Krule, Washed Out, Rhye, Myd, Muddy Monk, CCFX, Boy Pablo. Il y a tellement de bonnes choses qui sortent en ce moment…

Une leçon à tirer de votre belle tournée qui est passée par la Chine ?

La Chine est un pays où les libertés sont très cadrés, on nous a coupé le son 2 fois car notre concert dépassé de 5mn le temps alloué par les autorités.
Attention en Chine les festivals se termine à 21h. Du coup le public se déchaine le plus qu’il peut.
Ils sont très chaleureux, c’est la 1ère fois où le public nous demandait de faire des autographes sur leurs vestes en jean.
On a aussi redécouvert que l’on mange vraiment bien en France 🙂

La chose la plus folle que vous ayez faite ou que vous aimeriez faire sur scène ?

On aimerait passer  en rase motte au-dessus du public en ULM, sauter en vol pour un slam d’anthologie.

La plus belle chanson d’amour ?

Initials BB.

Le plus beau concert de votre vie ? Un des vôtres ou d’un autre artiste.

Le dernier concert de Philippe Katerine. 
Et le chant des oiseaux tous les matins.

Un mantra pour votre vie ou votre carrière musicale ?

Il faut prendre le temps de prendre son temps
Alexandre le Bienheureux.

Interview by Alexandre

Pendentif

PENDENTIF

Nouvel album : Vertige Exhaussé
(Le Label – Pias)

CONCERT le 16 octobre, La Maroquinerie (Paris)

Page FB officielle : Pendentif

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Pop-up store Food is Great @ Galeries Lafayette Gourmet

Jusqu’au 6 mars, les Galeries Lafayette Gourmet nous font économiser le prix d’un billet aller-retour Eurostar. Le pop-up store Food is Great concocté par Emma’s Corner regorge de produits anglais de qualité pour s’inspirer de saveurs inédites.

Food is greatFood is great Bonne nouvelle ! Le porridge, une des exceptions culinaires anglaises, est apprécié par les Français, la preuve avec la marque Rude Health dans plusieurs enseignes parisiennes. Et pourtant c’était encore inimaginable il y a une dizaine d’années.
Maintenant que nous sommes prêts aux audaces Made in England, cédons à d’autres tentations !

Sous le thème de Shakeaspeare in love, en mode trendy, quirky et innovant, le pop-up store Food is Great dévoile quelques merveilles à tester sans attendre.

Food is greatBien sûr, c’est le sucré qui nous a tapé dans l’œil en premier.
Notamment la belle collection de tablettes de chocolat carrées signées Willie’s Cacao. On a adore les noms : Milk with the stars, Luscious Orange, Milk of the Gods… Il y en a une dizaine d’autres à découvrir sur place.

Food is great

La représentante de l’Ambassade de Grande-Bretagne nous a conseillé de céder au sticky toffee pudding, à réchauffer pour une pause sucrée, idéale en plein hiver. Il faut aussi goûter aux pies, les tourtes salées anglaises : traditionnelles (creamy mushroom) ou un peu plus originales (épinards). Les produits de la marque Clive’s sont bio, vegan et faits maison. Une gageure.

Food is great

La famille royale est représentée dans les rayons du pop up store avec la Mey Selections du Prince Albert qui valorise les producteurs autour du Castle of Mey, demeure royale en Écosse.

Préparons-nous dès maintenant à l’été, il va vite arriver. En réserve : la boisson rafraichissante number 1 en UK et encore inédite en France, Pimm’s. Car aussi incroyable que cela puisse paraitre : “il peut y avoir les mêmes vagues de chaleur à Londres qu’à Paris !

Food is Great

Pop-up store FOOD IS GREAT
by Emma’s Corner

aux Galeries Lafayette Gourmet
Rez-de-chaussée
35, Boulevard Haussman
75009 Paris

jusqu’au 6 mars 2018

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Château de Versailles : sous les Grandes eaux musicales – visite exceptionnelle !

La saison des Grandes Eaux Musicales revient en force. L’occasion de visiter les coulisses de ce patrimoine français. Pas d’électronique, ni d’ordinateur à Versailles pour contrôler l’ensemble de la mise en eau des bosquets et autres fontaines dorées de jour comme de nuit. La mécanique souterraine n’a plus d’âge : 400 ans, imaginez !
Et nous de crapahuter dans les galeries souterraines et sous le spectaculaire et étroit Bassin de Latone.
 

Les petites mains des fontaines 

C’est une équipe de plus d’une dizaine de personnes qui se charge tous les week-ends d’avril à septembre d’actionner les manivelles pour lancer la féerie des eaux.
Ce samedi d’avril, c’est le fontainier Jean-Luc et son adjoint Jean-Paul qui nous font la visite des souterrains qui cachent 35 km de canalisations.
Claustrophobes et autres craintifs.ves de lieux humides, notre terrain d’exploration du jour ne vous plairait sans doute pas.

Et pourtant, il recèle quelques secrets que nombreux aimeraient découvrir en vrai.
Petite descente sur chemin de terre et les premières canalisations nous accueillent dans une lumière électrique, la lumière du jour n’est qu’un souvenir. Les longs tuyaux vont nous suivre jusqu’à la découverte de l’araignée sous le Bassin de Latone. 

On ne sait même pas si Louis XIV y a mis seulement un seul soulier, mais nous, c’est généreusement que nous offrons mains, dos et jean pour cette visite exceptionnelle.
Le parcours est semé d’obstacles : sol glissant par endroits, canalisations qui vous encerclent, voûte qui invite à vous courber, échelle étroite et tuyauterie humide.
En chiffre, c’est 4 500 m3 d’eau à l’heure qui circulent pour alimenter les bassins.

Spectaculaire Bassin de Latone

Pour explorer les dessous du Bassin de Latone, le meilleur moyen est d’escalader cette araignée faite de bras soudés au plomb. L’occasion pour le fontainier de nous rappeler qu’il n’y a plus de formation pour la soudure au plomb d’où la difficulté de recruter de nouveaux profils. C’est étroit, humide et sans éclairage naturel. Et pourtant la vision est unique et inoubliable.

Une fois dehors, on contemple le coup de mains et reins du fontainier qui s’attelle à lancer le ballet d’eau du Bosquet des Rocailles ou salle du Bal.

Découvrir la fontaine d’en haut est impressionnant. Proximité totale avec cet ensemble de rocailles qui compose cette architecture.

Le Bassin de Latone se déploie et joue de sa brillance avec les rayons de soleil. L’avantage des mois d’avril et mai est l’affluence plus raisonnable des jardins qui permettent de profiter au mieux de cet ensemble.

BONUS : depuis l’année dernière, Le Bassin des Enfants Dorés est remis en eau. Discrète, cette fontaine ne doit pas vous échapper pour autant.
Enfin, l’art contemporain est présent aussi de manière pérenne avec la création de verre par Jean-Michel Othoniel jouant de sa transparence. Captivant !

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Château Versailles spectacles 2018

Les Grandes Eaux Musicales
les samedis et dimanches du 31 mars au 28 octobre
les mardis du 22 mai au 26 juin
et vendredis 30 mars, mardi 8 mai, jeudi 10 mai et mercredi 15 août

Les Jardins Musicaux
les mardis du 27 mars au 15 mai (sauf le 1er mai)
puis du 3 juillet au 30 octobre
les vendredis du 6 avril au 26 octobre

 

Horaires :
Mise en eau du Bassin de Neptune : samedi et dimanche, toutes les 15 minutes de 10h à 17h, puis de 17h45 à 19h
les mardis et vendredis, toutes les 15 minutes de 10h à 19h

Mise en eau du Bassin du Miroir : toutes les 10 minutes de 10h à 19h
Mise en eau du Bosquet du Théâtre d’Eau : toutes les 15 minutes de 10h à 19h

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Foray en interview : on a parlé Grand Turn Over, concert et écriture

Depuis le Point FMR où nous l’avions rencontré, Xavier Feugray alias FORAY a foulé les scènes des Francofolies de la Rochelle, du Granby au Canada, reçu le Prix Félix-Leclerc “une belle surprise” et a signé avec Columbia pour son premier album qui sortira le 25 mai.
En attendant, on savoure comme des fous son dernier single Si tu ne dors pas.

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INTERVIEW SELFIE

selfie original pour UsofParis !

UsofParis : Une émotion forte depuis notre dernière rencontre ?

Foray : Les Francofolies de la Rochelle ! On jouait au Théâtre Verdière en plein après-midi et dès le premier morceau, il s’est passé un truc dans la salle. Il y avait plein de monde. Le public était déjà à fond avec L’Amour s’en va. Je n’en revenais pas. Une belle émotion.
Jouer aussi devant 10 000 personnes, à Granby, au Canada, c’était trippant !

Tu acquières de l’assurance à force de tourner ?

Non pas du tout 🙂
Je suis toujours en train de me remettre en question. C’est pénible !

Personne ne te rassure ?

J’ai toujours ce doute. Il va falloir que je vive avec et que je m’adapte.
C’est sûrement ce qui me fait avancer.

Qui est “elle” de ton titre Elle voudrait ?

Une femme qui a envie de vivre autrement, de s’évader de son quotidien qui n’est pas forcément glamour.

“Elle” existe ?

lle peut exister. Je l’ai peut-être rencontrée via des témoignages. Et j’ai fait une chanson à partir de bribes entendues. J’ai un peu inventé. 😉

Elle a quand âge ?

Une petite trentaine passée. Mais elle est très jeune dans sa tête. 🙂

Quand l’as-tu écrite ?

Foray : Au tout début de l’aventure Nord. Elle a évolué avec le temps.
Elle s’est dessinée pendant ces deux ans. J’ai tenté de trouver un bel écrin à cette chanson.
J’ai refait toutes les prods avec Thierry Minaud qui m’accompagne aussi sur scène. Je lui ai confié la réalisation du disque.
Il a remis des synthés au titre. Sinon, elle aurait été plus folk.

Le clip a été tourné en Normandie ?

A Cherbourg. On avait envie avec Erwin et Camille, les réalisateurs, d’un décor qui fasse penser à l’Irlande. Que l’on n’est pas l’habitude de voir ces côtes-là.
Il y a un côté sauvage à Cherbourg, avec l’idée de fuguer, d’aller ailleurs. Une très bonne idée de leur part.

Foray

Tu me disais avoir une tendance au noir, à une certaine chanson française sombre. Va-t-il y avoir plus de lumière dans l’album ?

J’avais pas mal de titres plus lumineux, comme Elle voudrait.
Avec le premier EP, j’étais dans quelque chose de plus intime. Je parlais de moi, de mes petits malheurs.
Et là, j’ai envie d’élargir. Que ce soit le Grand Turn Over (titre de l’album), des émotions et des sentiments qui te traversent et te chamboulent… C’est “ma petite entreprise“.

Il y aura moins de “je” dans cet album ?

Oui. J’ai tenté d’écrire autrement après l’EP, à partir d’Elle voudrait. Il y a une autre chanson qui parle de l’autre “Tu n’as pas changé“..
Je prépare l’album, j’ai quelques titres à terminer. J’ai encore un mois pour me décider s’ils feront ou pas partie de l’album. 95% des titres sont enregistrés. J’ai posé des voix témoin sur certaines chansons, je vais les réenregistrer. J’ai encore un peu de boulot.

Comment écris-tu ?

J’aime bien écrire isolé. J’ai besoin de moment de concentration, de doute Les chansons viennent, en fait, du doute. Tu remets en cause pas mal de choses et tu poses ce qui te fait avancer, ce qui te fait réfléchir, réagir.
Je pars souvent d’un constat pour écrire. J’aime me mettre des frissons tout seul.

Quand sais-tu que la chanson est bonne ?

Foray : Quand tu as le premier frisson justement, tu sais que tu tiens quelque chose. Mais après, c’est parfois dans l’habillage que tu peux te prendre la tête.
Tu peux vouloir mettre une chemise, alors que tu préfères être en t-shirt. Et c’est difficile car le temps est changeant.

Avec qui collabores-tu ?

Thierry Minaud et Ludwig, guitariste, bassiste, claviers. Il est venu nous filer un coup de main sur les guitares électriques.
Et une copine qui est venue pour les cuivres.

Tu es prêt à rencontrer ton public ? A la plein lumière ? 

Un album fait en huis clos. J’aime travailler dans le secret aussi.
J’ai envie de connaître la lumière. J’aimerais que ça aille plus vite. Je suis impatient parce que je commence à vieillir.
Mais “On n’est jamais vieux quand on a le cœur ardent” comme le dit Clark Gable dans le film The Misfits.

Interview by Alexandre

Foray

FORAY

premier album Grand Turn Over
(Columbia) 
Sortie prévue le 25 mai 2018

concert aux Etoiles, Paris, le 14 juin 2018

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