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Les Inséparables @ Théâtre Hébertot : généalogie des sentiments

Les apparences sont trompeuses, aussi bien dans la vie qu’au théâtre. Nous n’attendions pas grand-chose de cette pièce, Les Inséparables, exceptée l’excitation de retrouver nos deux chouchous Valérie Karsenti et Thierry Frémont sur scène. Nous avons été happés par le double rôle de Didier Bourdon et cette histoire qui touche au cœur.

Deux hommes entrent dans un atelier d’artiste à la large verrière pour faire entrer la lumière. Ils attentent un troisième homme, sujet de leur conversation. Il est question d’un artiste mondialement connu : Gabriel Orsini (Didier Bourdon), de l’héritage de cet appartement et de son manque d’inspiration depuis 3 ans.
Arrive un homme aigri, peu affable et cassant vis-à-vis de son fils et de son galeriste.

Les Inséparables
photo © Bernard Richebé

Le décor tournoie et offre une nouvelle histoire. Celle d’un banquier amoureux d’une peintre russe. La vie de bohème en plein Paris.
La vraie trouvaille de cette mise en scène est le décor, qui en pivotant, permet de changer d’époque.

Très vite, on s’attache à ces personnages qui ont tous des fêlures, des contradictions. On se prend à sourire face à ce banquier attentionné, à cette peintre pas si légère que cela et à ce peintre qui se révèle à nouveau à lui-même.

Les Inséparables
photo © Bernard Richebé

Didier Bourdon surprend par son jeu et sa capacité à changer de rôle tout au long de la soirée, jusque dans l’émotion.
Valérie Karsenti est divine en artiste espiègle et provocante.
Thierry Frémont touche aussi. Le cynisme de son personnage cachant une instabilité affective.

Les Inséparables

Les Inséparables est une pièce sur l’amour, la filiation, l’attachement, la mémoire.
Elle parle aussi des non-dits familiaux qui peuvent malmener les relations.

Quelques larmes couleront sans doute sur les joues d’hommes et de femmes sensibles, comme nous. Sans doute aussi, vous penserez à votre propre histoire et à la nécessité de vivre intensément chaque jour.

Les Inséparables

Les Inséparables

Une pièce de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie
Adaptation et mise en scène Ladislas Chollat
Avec Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Frémont, Pierre-Yves Bon, Élise Diamant

Du mercredi au samedi à 21h
Samedi à 16h30
et dimanche à 16h

au Théâtre Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris

Tel. 01 43 87 23 23

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Formidable ! L’art et la singulière manière de WALTER

Après Belge et méchant, on avait très envie de revoir Walter sur scène.
Formidable ! n’est pas un cri du cœur, c’est le titre du dernier spectacle de l’humoriste qu’il va reprendre au Petit Palais des Glaces à partir du 20 septembre, avant de voir un peu plus grand. 

Nous voilà partis à la rencontre de l’ami du Nord.
Salle comble pour le show, un soir de Saint-Valentin ! Certains couples vont grincer des dents…
Il arrive en fanfare sur scène. Et la première réaction est : c’est quoi cette moustache ? On aimerait bien le tacler sur ce détail physique, mais il ne nous en laissera pas le temps.
En tout cas, il porte fier chemise et gilet.

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Un spectacle irrévérencieux

Oui, il ne faut pas s’attendre à un humour polissé ou politiquement correct. Même si Walter met des guillemets ou les formes pour atténuer certaines vannes qui pourraient ne plus être dans l’air du temps, on rit sans complexe.
C’est pour cela que l’on vient voir des humoristes sur scène.

Il en rajoute sur les clichés belges. Lui qui avoue avoir gommé son accent pour (baiser) séduire plus facilement. Il attaque tous les sujets de manière frontale, sans détour ni filtre.
L’Europe (oui c’est pas glamour), les nouveaux rapports homme/femme, les vieux, les Chinois, les noirs, le couple, notre bonne conscience…
Et lui aussi, via nos travers. Ça dézingue à tout va.
Parfois, on sent la salle Point Virgule avoir le rire à fleur de peau.

Mais Walter a du talent pour vanter les mérites d’être homo, interpréter un ado contrarié alors que cette génération n’a aucune raison de se plaindre. Au passage, il balance sur l’icône Coluche et convoque sa mère pour une séquence trash à souhait.

Walter

Un peu plus critique

On ne va pas cacher que certaines vannes ont déjà entendues.
Mais Walter a un tel brio pour les détourner qu’elles passent à merveille. Son phrasé, sa façon de casser le rythme de la syntaxe font le reste. On est toujours surpris.

Est-ce que le label “humour made in Belgique” offre un supplément d’indulgence face à certaines belles horreurs qu’il nous sort ?

A vous de vous trouver la réponse. En bonus, vous apprendrez quelques mots d’argot belge. Que signifie “clinche” ? La réponse est dans Formidable !

En attendant, on n’a toujours pas la réponse pour cette moustache…

Walter

Formidable !

de Walter
spectacle écrit par Walter et Étienne de Balasy 

du 20 septembre au 29 décembre 2018
(relâche le 24 novembre)

au Palais des Glaces
37, rue du Faubourg du Temple
75010 PARIS
tel. 01 42 02 27 17

Page FB officielle : Walter.officiel

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Papa va bientôt rentrer au Théâtre de Paris : une réussite

Papa va bientôt rentrer à l’affiche du Théâtre de Paris surprend avec brio. L’on s’attendait à une comédie pure mais le fond de guerre du Vietnam frappant à la porte va bouleverser autant cette modeste maison sur scène que les spectateurs dans la salle.
Lysiane Meis, Marie-Julie Baup et Benoit Moret nous enchantent littéralement.

Papa va bientot rentrer Jean Franco, l’auteur de Papa va bientôt rentrer, est parti d’un sujet sur les papas plats (flat daddys). Ces reproductions cartonnées de papas militaires américains partis en guerre et qui laissent leur avatar à leur famille pour calmer l’absence qu’ils causent.
C’est drôle mais aussi complément aberrant et malheureusement ça a été une réalité pour nombre de familles dans les années 80, lors de la guerre d’Afghanistan.

Transposée en 1967, en pleine guerre du Vietnam, l’histoire prend tout son sens sur la légitimité de ce conflit, les conséquences de la séparation géographique et la vie singulière de ces femmes de militaires.

Mia et Suzan sont deux voisines à la personnalité diamétralement opposées. «  Ce qui m’a touché dans cette pièce c’est le fait que ces personnages qui auraient pu ne jamais se rencontrer, ont besoin de se retrouver et de se serrer les coudes. ” confie la comédienne Lysiane Meis après la représentation.
Ce deux femmes apprécient l’équilibre précaire de la conversation plusieurs fois par jour pour des petits riens, cédant aussi aux commérages, pour masquer l’absence.

Arrive un déserteur. Sa présence vient rappeler à Mia son engagement passé, ses blessures et le choix qu’elle fait.

Papa va bientot rentrer

Leçon de mise en scène de José Paul 

José Paul a partagé avec nous ses techniques de mise en scène.
Il travaille sur la pièce deux à trois mois avant les répétitions : “les acteurs ont besoin d’avoir quelqu’un qui sache tout avant !
José Paul souhaite qu’ils connaissent leur texte pour répéter dans les meilleures conditions. “J’aime travailler sur le long terme, les répétitions durent 2-3 mois.
Parce qu’il joue aussi : “je sais quand un acteur est heureux ou malheureux en répétition.

Le décor : “tout ce qui est sur le plateau est américain !” Son assistante a profité d’un voyage aux States pour chiner et rapporter des accessoires d’époque, années 60. Ouvrez donc l’œil sur les détails.

Enfin, il a eu l’occasion de lancer une belle réplique à un comédien qui souhaitait insuffler quelques changements dans son jeu, sur une précédente production : “Celui qui a raison est dans la salle !
#classe

Papa va bientôt rentrer est une pièce drôle, touchante et intelligente. Une histoire de liberté, de courage et d’amour. Un vrai beau moment de théâtre.

Bonus : Lysiane Meis avoue préférer ne pas savoir qui est présent dans la salle, journalistes comme amis avant d’entrer sur scène.
Manque de chance, ce jeudi soir, elle a vite identifié le rire d’un de ses partenaires de jeu, dans la salle : Sébastien Castro.

Papa va bientôt rentrer

Papa va bientôt rentrer
une pièce de Jean Franco
collaboration à l’écriture Jean-Yves Roan
mise en scène : José Paul 

avec Lysiane Meis, Marie-Julie Baup, Benoît Moret

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 17h
matinée le dimanche à 15h

au Théâtre de Paris
15 rue Blanche
75009 PARIS
tél. 01 42 80 01 81

BON PLAN : réservez vos places directement sur le site du Théâtre de Paris pour bénéficier d’un tarif spécial jusqu’au 4 mars.

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Classe libre de comédie musicale au Cours Florent : tous en scène !

Stage Entertainment France c’est déjà 11 années de production depuis la gestion de la direction du Théâtre Mogador.
La production a adapté des comédies musicales célèbres. Et c’est pour une annonce plutôt marquante que nous avons rejoint la rue Mogador : une alliance avec le Cours Florent.

La création d’une classe libre Comédie Musicale, voilà une vraie (r)évolution dans le monde de l’enseignement artistique en France.

Comme il existe déjà une formation Comédie Musicale au Cours Florent, une seule question est à poser.

Dans les coulisses de Cats

Pourquoi une classe libre pour la Comédie Musicale ?

Frédérique Farina, qui dirige la filière Comédie Musicale du Cours Florent rappelle le contact : “Au début, on s’est posé la question d’une 4e année dans la classe Comédie Musicale.
Et puis, on s’est penché sur l’idée d’une classe libre donc ouverte à tous sur concours.

Cours Florent

Les musicals sont des spectacles qui attirent les professionnels. “Pour Chicago [programmée la saison prochaine], il y avait  600 candidat(e)s à l’opencall.” complète Eric Loustau Carrère.
Mais la grande problématique a toujours été : y a-t-il de la place pour les musicals à Paris ?  “Oui ! affirme Laurent Bentata, DG de Stage Entertainment, et  il y a de bons acteurs ! Mais on va créer une passerelle entre la théorie et la pratique

D’ailleurs, durant les auditions de Chicago, un casteur venu de New York a confié au staff : “Il y a 30 ans, c’était l’enfer pour trouver des acteurs au top niveau danse et chant à Broadway !”

Alors que les comédies musicales acquièrent leurs lettres de noblesse en France, il était temps de créer un appel d’air d’un genre nouveau.

Cours Florent
Mais pour le créateur des Cours Libres Théâtre du Cours Florent,  Francis Huster, un seul mot d’ordre : “Il faut faire des élèves des objets rares. On ne doit rien exiger des élèves mais qu’ils trouvent leur rareté. Ce n’est pas de faire des acteurs des chanteurs et inversement.”
Pour résumer, si un boucher ou une boulangère qui a du potentiel scénique souhaite se présenter,  ni l’un ni l’autre ne doit être exclu.

Une formation diplômante

Le Cour Libre Comédie Musicale c’est 8 mois de formation intensive,  avec plus de 500 h de cours. L’enseignement se  répartira à moitié aux Cours Florent et pour l’autre moitié sur scène au Théâtre Mogador.
Le but s’est de former [les élèves] seul, ou à deux pas uniquement en groupe.” Alors tous les aspects de la comédie musicale seront approchés (danse, chant et jeu d’acteur) ainsi que la physicalité de la scène.

Grease le musical
Grease, le musical

 

L’objectif principal : une promotion de 16 à 20 élèves avant l’été 2019. Ils seront titulaires d’un diplôme reconnu à l’international grâce à la notoriété combinée du Cours Florent et de Stage Entertainment.
Et bien sûr, les élèves de cette classe auront automatiquement accès aux castings de des comédies musicales produites à Mogador.

Yanis Si Ah
Grease, le musical

C’est parti pour les inscriptions…

Ce concours est donc ouvert à tous et toutes, de 16 et 35 ans au niveau européen !
Un seul prérequis : avoir des bases, en chant,  en danse, ou en jeu (ou les trois).
Il se déroulera donc en 3 tours qui testeront toutes ces aptitudes : épreuve de danse en groupe, épreuve de chant libre ou imposé (en français et ou en anglais) et aussi des scènes à jouer.

  • 1er Tour au Cours Florent : du 1er au 16 juin 2018
  • 2ème Tour au Cours Florent : du 20 au 23 juin 2018
  • 3ème Tour au Théâtre Mogador : du 2 au 3 juillet 2018

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 28 mai 2018 à 18h.

Cata, le musical

Et pour vous motiver un peu plus le parrain de cette première promotion sera Laurent Lafitte

Plus d’infos sur les modalités du concours sur la page des Cours Florent.

Inscription au concours : 95 €
Frais d’inscription annuelle (pour les lauréats) : 370 €

Bonne chance à tous les futurs candidats

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Speakeasy à la Cigale : acrobaties cinégéniques #interview

SPEAKEASY un spectacle mêlant acrobaties, numéros de voltiges et scènes de cinéma revient à Paris pour deux dates exceptionnelles : les 23 et 24 mars à la Cigale.
Le pari réussi de la Cie The Rat Pack est d’associer arts du cirque, ambiance film noir des années 30 et bande-son hip-hop.
Rencontre avec Xavier Lavabre, un des membres fondateurs pour nous dévoiler quelques secrets de cette production à ne pas manquer.

INTERVIEW

Speakeasy

UsofParis : Une punchline pour donner envie de voir Speakeasy.

Xavier Lavabre : Il y a trois façons de faire un spectacle : la bonne façon, la mauvaise façon et la notre façon.

Une leçon, une expérience à retenir du spectacle Il n’est pas encore minuit… qui vous aide pour ce spectacle ?

Nous avons gardé les bons côtés et essayé d’améliorer les moins bons afin d’avancer autrement sur les fonctionnements.
Nous avons aussi gardé cette envie d’aller toujours plus loin techniquement et artistiquement.

Quelle est la 1ère scène qui a été conçue pour Speakeasy ?

Nous avons créé le spectacle sous la forme d’un scénario. Au cinéma, les scènes sont tournées dans le désordre et remises dans le bon sens au montage final. Nous ne pouvions pas fonctionner de la sorte afin d’éviter une erreur dans le mise en scène et le déroulement du scénario.
Alors, la 1ère scène qui a été conçue pour  Speakeasy est la scène d’ouverture de la soirée.

Est-ce qu’une scène de cinéma totalement culte vous a inspiré un numéro ? Si oui laquelle et pourquoi ?

L’oreille coupée de Reservoir Dogs. Il nous fallait un rebondissement dans le scénario, une scène forte et choc. Comme Tarantino a été une grande inspiration pour nous dans la création de ce spectacle, nous avions étudié tous ses codes cinématographiques. C’était une évidence pour nous de réaliser ou de s’inspirer de cette scène de torture qui est à la limite de l’agréable à regarder, avec la musique qui créer un décalage.

En plus de vos numéros, vous incarnez aussi des personnages. Est-ce que la concentration et l’entrée en scène sont différentes par rapport à un spectacle “plus cirque” ?

Oui, elle est différente. Cela nous demande de vivre le moment présent et de le jouer avec une seule émotion à la fois. C’est un vrai travail d’acteur qui est long et dur à digérer afin de pouvoir le reproduire à la perfection chaque soir.

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Un très bon conseil de votre coordinateur artistique, Régis Truchy ?

L’ IIINNNTTTEEENNNTTTIIIOOONNN et surtout AAAMMMUUUSSSEEEZZZ-VVVOOOUUUSSS !

Une anecdote de scène. Drôle ou pas ?

Pas plus tard qu’en janvier à Séville sous un très beau soleil, le théâtre a démarré le spectacle sans que nous, artistes et techniciens, ne soyons prêts. Les spectateurs sont restés 10 min dans le noir. 😛

Une moins drôle… a été un gros raté, avec plus de peur que de mal heureusement, mais qui nous a tout de même poussé à annuler le spectacle du lendemain. Une chute d’environ 3 mètres d’Ann-katrin Jornot du mât chinois courant juillet 2017.

Comment prend-on soin de son corps quand on joue tous les soirs et quand on est en tournée ?

Les entraînements … Les entraînements journaliers sont indispensables. Ils permettent de maintenir notre corps en forme. Il y a plusieurs types d’entraînements afin de pouvoir gérer la préparation au spectacle, la fatigue de la tournée et la fatigue physique.

Pour ce qui est de l’alimentation, chacun se gère comme il le ressent. Et pour enfin dévoiler le mythe de l’artiste, oui l’artiste boit avec grand plaisir une bière ou un bon verre de vin après le spectacle tout en respectant «  l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». Il paraît en plus que la bière enlève les courbatures !

Un mantra ?

Tant qu’on s’amuse, on continue !

Interview by Alexandre

Speakeasy

Speakeasy

Par Cie The Rat Pack
Mis en scène : Régis Truchy
Avec Vincent Maggioni, Andréa Catozzi, Clara Huet, Ann-Katrin Jornot, Xavier Lavabre, Guillaume Junca
musique : Chinese Man

Les samedis 23 mars à 20h et dimanche 24 mars à 19h

à La Cigale
120 boulevard de Rochechouart
75018 PARIS

et du 11 juin 2019 au 10 août 2019
du mardi au samedi à 19h30

au Palais des Glaces 
37 rue du Faubourg du Temple
75010 PARIS

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Photo du mois #71 : Contraste(s)

Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Toutes les photos sont publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 de chaque mois à midi, heure de Paris.

Cette fois, c’est au tour de Jemelivre de choisir le sujet : Contraste(s).

C’est à la Seine Musicale vendredi dernier, lors des Victoires de la Musique 2018 qu’un contraste est apparu dans mon objectif.
Eddy de Pretto seul en scène, a fendu la pénombre de la scène pour emporter le public avec sa Fête de trop. Une performance remarquée qui nous a rappelé celle d’une autre révélation, il y a quelques années : Christine and The Queens.

Cette photo a été appréciée par le jeune chanteur qui l’a postée sur son Instagram.

Eddy de Pretto

 

D’autres beaux contrastes sont à découvrir ici :
BiGBuGS, Renepaulhenry, Lilousoleil, Gilsoub, Cara, Chiffons and Co, Escribouillages, Angélique, Betty, Amartia, magda627, DelphineF, Frédéric, Aude, Julia, Mirovinben, Who cares?, Kellya, Nicky, La Tribu de Chacha, Philisine Cave, La Fille de l’Air, écri’turbulente, Marie-Paule, Lau* des montagnes, Lavandine, Christophe, Tambour Major, Jakline, Philae, Laurent Nicolas, Danièle.B, Alexinparis, Giselle 43, François le Niçois, Morgane Byloos Photography, Xoliv’, Josette, Blogoth67, Nanouk, Sous mon arbre, Céline in Paris, Eurydice, Carolyne, J’habite à Waterford, Josiane, Magouille, Pat, Mamysoren, Chat bleu, Sandrin, El Padawan, Krn, Akaieric, Lavandine83, Lyonelk, Gine, Cricriyom from Paris.

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C’était quand la dernière fois ? – un duo vraiment mortel

A quelques jours de Saint-Valentin, C’était quand la dernière fois ? propose un scénario surprise imparable pour pimenter sa relation conjugale. Virginie Hocq et Zinedine Soualem campent à merveille un couple fatigué, blotti dans ses habitudes qu’une simple annonce va totalement rebooster.
Le Théâtre Tristan Bernard est le cadre d’une délicieuse séparation, drôle, dynamique et pimentée.

C etait quand la dernière fois
photo de Fabienne Rappeneau

Séparation originale et palpitante

C’était quand la dernière fois ? est l’histoire d’un couple qui se prépare à la séparation, qui se sépare mais de manière insolite, inédite voire inspirante pour certains mauvais esprits.
C’est Madame qui a lancé les hostilités en version du poison dans le dîner de son mari.
Alors que le poisson fait effet, Zinedine Soualem se débat comme il peut. Il est combatif et digne, touchant quand le mal l’atteint.
Cet empoisonnement (pas tout à fait indolore) est l’occasion de revenir sur quelques souvenirs, quelques moments ratés aussi pour le couple qui s’est laissé bercer par un confort et des certitudes.

c etait quand la derniere fois

Rôle sur mesure

En sortant du théâtre, on se demande qui d’autre que Virginie Hocq aurait pu interpréter cette bourgeoise à collier de perles capable des plus belles montagnes russes.
En effet, elle passe en un éclair de la complicité à la femme tranchante comme une guillotine, de l’espièglerie au doux sentiment de fatalisme.
Annoncer avec un tel aplomb à son mari qu’on l’a empoisonné tout en faisant le ménage – car oui, madame est maladivement maniaque – est quasi exemplaire.
On aime Virginie Hocq dansante, virevoltante avec sa longue robe rouge, provocante et volontaire pour un dernier élan et diablement manipulatrice.

C’était quand la dernière fois ? est une comédie piquante, délurée et efficace.
Elle fait aussi bien rire que réfléchir. Une pièce qui donnera envie certainement à des couples de redynamiser leurs sentiments avant qu’il ne soit trop tard.

C était quand la dernière fois

C’était quand la dernière fois ?

une pièce d’Emmanuel Robert-Espalieu
mise en scène : Johanna Boyé
avec Virginie Hocq et Zinedine Soualem

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 16h

au Théâtre Tristan Bernard
64, rue du Rocher
75008 PARIS
Tél : 01 45 22 08 40

BONUS : Chincilla, une autre pièce de l’auteur Emmanuel Robert-Espalieu se joue aux Feux de la Rampe à Paris, actuellement.

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Détenues de Bettina Rheims @ Château de Vincennes : expo miraculeuse

La Saint-Chapelle du Château de Vincennes accueille exceptionnellement une cinquantaine d’inconnues. Des Détenues qui sont passées devant l’objectif de la photographe Bettina Rheims.
Une série de face-à-face avec les visiteurs aussi troublants, touchants, intrigants qui se dévoilent dans une très belle scénographie.

Detenues Détenues

Ce jeudi matin de vernissage, les rayons de soleil jouent avec les vitraux et les pierres de la Saint-Chapelle. Le monument récemment restauré est le cadre d’un recueillement un peu particulier.
Les portraits des Détenues de Bettina Rheims sont installés dans des sortes d'”oratoires“, voulus par l’artiste et son scénographe.

Ce qui trouble c’est que le milieu carcéral est totalement effacé des épreuves photographiques qui nous font face. Bettina Rheims confirme : “Rien ne dit la prison dans mes photos. J’aurais pu les photographier dans des cellules, dans les couloirs. Ce sont des portraits de femmes presque normales.”

“J’ai eu l’impression d’être utile en prison”

Bettina Rheims a rencontré plus d’une centaine de femmes. Certaines ont refusé d’être photographiées car leur famille ne sait pas, pense qu’elles sont en voyage.
Pour celles qui ont accepté, les motivations ne sont pas toutes identiques : elles ont voulu la photo soit pour elles, soit pour leur famille, leurs amis, soit pour s’en servir à leur sortie de prison, pour rencontrer quelqu’un, par exemple. Toutes étaient impatientes de recevoir leur portrait offert par l’artiste.

L’espace réduit pour installer le studio photo a imposé une proximité totale entre la photographe et ses modèles.
J’avais ma photo assez vite. Mais je prolongeais le moment. Je passais une heure avec chacune. Elles m’ont beaucoup parlé et elles m’ont toutes dit ce qu’elles avaient fait.” Mais à aucun moment l’artiste a posé un jugement sur l’une d’entre elles.

Toutefois, elle a eu besoin de retranscrire les mots qu’on lui avait confiés en rentrant à l’hôtel avec sa journée de shootings. Certains extraits de ces échanges sont intégrés dans l’exposition. Impossible en revanche d’en connaitre son auteure, ils sont anonymes.

Ce projet interroge sur la féminité. Certaines modèles n’ont pas voulu se maquiller car “on se maquille quand on a un amoureux. Ici, il n’y a pas de plaisir“. D’autres ont pioché dans la modeste garde-robe que Bettina Rheims apportait en prison.

Détenues

Détenues

“Je suis quelqu’un de libre, je ne veux pas que l’on m’enferme”

Bettina Rheims confie et dit sa peur de la prison avant d’y rentrer la première fois. Elle a pourtant accepté la proposition de Robert Badinter d’aller à la rencontre de ces femmes “que plus personne ne regarde, qui sont laissées à l’abandon.”
A son tour, la photographe a été fouillée, s’est fait confisquer son téléphone. Elle a entendu les verrous se fermer les uns après les autres derrière elle.
Une fois passée cette première journée, elle est retournée à la rencontre d’autres femmes, dans d’autres prisons. “J’ai passé un hiver en prison. J’aurais pu continuer ce travail.”

Détenues est une expérience inédite et hors normes par son sujet et le lieu qui l’accueille.

Détenues

Exposition Détenues 
par Bettina Rheims

à la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes
1 avenue de Paris
94300 VINCENNES

jusqu’au 30 avril 2018

Horaires :
ouvert tous les jours
de 10h30 à 13h et de 14h à 16h30

Détenues
(Editions Gallimard)
c’est aussi un livre d’une soixantaine de photographies avec la participation de Robert Badinter et Nadeije Laneyrie-Dagen.

L’exposition sera présentée au Château de Cadillac à partir du 1er juin 

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La Tragédie du Dossard 512 de Yohann Métay : rire à en perdre haleine

Sur scène, il apparaît en trottinant, Yohann Métay, la quarantaine est un sportif repenti. Son ancienne prédilection : la course à pied. Au cours d’une soirée “souvenirs sportifs” entre potes, le quadra, à l’époque un poil bedonnant à cause de la bière du nord, se voit lancer un “T’es cap’ ou t’es pas cap ?” Rien de tel pour froisser l’égo de notre homme.
Et c’est parti pour une passionnante course de fond intitulée : La tragédie du dossard 512 qui a rempli les salles de Paris et de France.
Attention ! Deux dernières dates :
les 27 et 28 décembre à la Cigale.

Sur le papier, un spectacle comique sur un trail de 160 km réalisé en 40 heures, qui part de Chamonix pour arriver à Chamonix, ça n’a rien de palpitant. “Deux jours deux nuits sans dormir… de Chamonix… à Chamonix ! Avant, j’étais normal.” comme l’intéressé le dit lui-même.
C’est sans compter la manière si particulière pour un accro au sport de tourner en dérision sa propre passion. Sportif ou non sportif, vous trouverez votre compte de rire dans ce spectacle.

Photo de Yohann en action
Photo de Yohann en action

La tragédie du dossard 512 : l’effort en mode comique

Yohann, affiné après quelques mois de préparation, nous embarque avec lui sur ce trail, qui pour beaucoup peut paraître inhumain. C’est un show particulier car l’homme, acteur et athlète, arrive à nous faire frissonner à travers cette expérience peu commune.
Des anecdotes de préparation avec la précieuse crème NOK – un must chez les coureurs – aux amitiés éphémères du peloton sur la ligne de départ, ce dossard 512 ne nous épargne rien des sacrifices et de la douleur de l’effort, mais toujours avec un second degré assumé.
La sélection des musiques d’illustration est parfaite. On a tous connu ce moment où Vangelis a été poussé à plein régime pour transcender la force du sportif. Un cliché qui a la vie dure.

Mais l’acteur-auteur-sportif, a aussi le sens de la rupture, laissant le silence envahir la salle. Un moment vraiment unique qui doit être différent chaque soir suivant les réactions, plus ou moins gênées du public, face au coureur en action.

Tragédie du dossard 512 avis critique Yohann Métay Comédie des boulevards spectacle humour paris sport one man show photo © Olivier SagotL’une des bonnes idées de ce spectacle est de laisser littéralement la parole à son corps durant l’effort. Les dialogues entre l’orgueil, la raison, les muscles et autres organes du corps du sportif soumis à la douleur intense de l’effort sont réellement virevoltants.
Il faut mettre l’accent sur la très belle tirade du foie qui résume en 3 minutes les sacrifices imposés par le coureur pour parvenir à terminer cette course de 160 km.

On mettrait un petit carton jaune sur quelques petites longueurs de jeu à certains moments. Mais rien qui ne nous fasse perdre le plaisir comique de ce spectacle. Surtout quand on est capable de faire un teaser comme celui-ci :

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Sous l’œil des pratiquants…

Dans la salle, les sportifs viennent en nombre. Ça se sent dans les rires et dans l’ambiance plus festive que d’habitude. La complicité est bien présente dans les rangs.
Nous avions convié un ami coureur à nous accompagner.  Et il est affirmatif : “Yohann décrit parfaitement les différentes phases par lesquelles passe un sportif dans ce genre de course. Le spectacle est vraiment drôle, on peut s’y reconnaitre facilement“.
Et d’après les discussions entendues dans la file d’attente, il arrive à Yohann de jouer son spectacle lors des rendez-vous sportifs auxquels il participe. Plutôt incongru, non ?

La Tragédie du dossard 512 c’est 1h15 de rires garantis durant lesquels on souffre tout de même avec lui !

La Tragédie du dossard 512

one man (sport) show de et avec Yohann Métay

Les jeudi 27 et vendredi 28 décembre 2018

à La Cigale
120 boulevard Rochechouart
75018 PARIS

site officiel : www.yohannmetay.com

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