Les notions de loisirs et de liberté sont quelque peu malmenés en cette période de crise sanitaire… L’exposition Golden Years à la Galerie Artes est une bulle d’évasion salvatrice d’un temps où artistes et photographes aimaient se jouer l’un de l’autre avec une certaine complicité. Ainsi, sous l’oeil passionné de François Dumont, nous retrouvons David Bowie, Iggy Pop, Alain Bashung ou encore Serge Gainsbourg sur des clichés rares voir inédits !
Tout commence, comme souvent, un peu par hasard…
François Dumont fait du tri et tombe sur des photographies faites dans le courant des années 90. A cette époque, il était photographe professionnel pour des agences et la ville de Noisy-le-grand. De ce fait, il avait accès à de nombreux événements musicaux.
Emilie, trentenaire férue de musique, est immédiatement fascinée par ces clichés et l’indéniable talent du photographe. En effet, ses clichés sont sensibles, énergiques et solaires, captant à chaque fois LE bon moment… Mais aussi par cette étonnante liberté d’accès aux artistes, caractéristique de cette période.
La photographie n’était alors pas aussi développée. Elle n’était ni instantanée, ni à la portée de tout le monde. Certains clichés ont été publiés mais la grande partie de la collection est composée d’inédits qu’ils décident de partager : sur scène, en sortie de concerts ou dans la rue, posés ou volés !
Aussi, François Dumont est présent tous les jours à la galerie. Allez à sa rencontre afin d’obtenir des détails ou anecdotes sur son travail. Il est resté un enfant, ses yeux brillent quand il parle, la passion est évidente et échanger avec lui est un plaisir… 🙂
En tirage limité et numéroté, les photographies sont disponibles à la vente sous différents formats.
Chaque mois, les blogueurs et blogueuses qui participent à la Photo du Mois publient une photo en fonction d’un thème. Les photos sont alors publiées sur les blogs respectifs des participants le 15 du mois à midi, heure de Paris.
Cette fois, c’est au tour de Akaieric de proposer le thème : mon amie mon ombre.
Peu de temps après cette photographie, l’être m’ayant éveillé à la vie s’en est allé.
Pétri de douleur, je suis ainsi devenu une ombre, me déconnectant peu à peu d’un monde dans lequel je ne me retrouvais plus.
C’est alors qu’elles sont arrivées, les ombres de mon ombre.
Partageant une solitude malgré les frontières, me tenant la main afin d’apaiser mon sommeil ou me gavant de chocolat jusqu’à en devenir dodu. Mais aussi en insistant pour conserver un contact malgré l’agressivité de ma détresse…
La vie est drôle parfois. Une vague connaissance d’un jour finit par devenir un complice de toujours.
L’amitié véritable est une ombre de toi-même, elle te suit et ne t’abandonne jamais. Cependant, elle a l’avantage de te guider (en râlant souvent 😉 ) lorsque tu oublies ta route…
Chaque artiste aimerait que son travail lui subsiste. Le (difficile) secret réside sans doute dans le fait de choisir un sujet intemporel, et lui permettre d’être adaptable à toutes les époques. La mégère apprivoisée en fait partie ! Venez assister à la version 2020 de l’œuvre de Shakespeare. La libre interprétation de Frédérique Lazarini est comme ses comédiens, pleine de charme, subtile, vive, terriblement actuelle et délicieusement surprenante…
En voyant la scène vide, un premier élément interpelle d’emblée. Nous y trouvons des bancs, du linge d’une autre époque et surtout, un énorme écran de cinéma. Cette adaptation semble prometteuse d’audace !
Nous sommes à Padoue, dans les années 50. Luciento et Tranio conversent avec ferveur lorsque l’écran se met en marche. Dans la plus pure tradition des films de l’époque, en noir et blanc, Baptista apparaît en présence de ses deux filles. Immédiatement, Luciento tombe amoureux de Bianca, la fille cadette, et désire la prendre en noces. Cependant, dans le respect des traditions, Baptista doit d’abord marier sa fille aînée : l’indomptable Catarina…
C’est une femme insoumise, se libérant de tout carcan et fardeau patriarcal. En effet, elle s’exprime, s’assume et le revendique haut et fort. C’est alors qu’entre en scène Pétruchio, son prétendant. Il montera tout un stratagème afin de dompter sa future épouse. S’ensuit alors une fresque, animée par la fraîcheur et le dynamisme d’une Italie enfiévrée !
Un message apprivoisé
Les comédiens portent la pièce de bout en bout avec entrain et dynamisme, sans un seul instant de répit ! Aussi inquiétante qu’éclatante, Sarah Biasani exulte aux côtés d’un bien malicieux Cédric Colas. Ils forment un duo détonnant et étrangement complice. Quant à Pierre Einaudi et Guillaume Veyre, leurs facéties et tendres désillusions convainquent. Autant que Maxime Lombard en père désespéré !
La mise en abyme de la pièce grâce aux séquences vidéos est un choix judicieux et particulièrement éclairé. Ainsi, Frédérique Lazarini insuffle au texte l’énergie et le vent de libération sociale du cinéma italien de cette époque. La misogynie se veut drôle tant elle semble déplacée et la soudaine soumission de Catarina éveille les soupçons… C’est trop facile, trop lisse, quelque chose nous échappe et nous le ressentons bien.
Au final, qui se joue des autres ? Qui s’amuse ? Il faut attendre les toutes dernières minutes afin que tout s’éclaire pour un final d’une délectable finesse…
La Mégère Apprivoisée
D’après William Shakespeare
Adapté et mise en scène par Frédérique Lazarini, assistée de Lydia Nicaud.
Avec : Sarah Biasini, Cédric Colas, Pierre Einaudi, Maxime Lombard, Guillaume Veyre et la participation de Charlotte Durand-Raucher, Didier Lesour, Hugo Petitier et Jules Dalmas.
Jusqu’au 11 mars 2020
Du mardi au vendredi à 20h30
Samedi à 17h et 20h30
Dimanche à 17h
Initiée par François 1er en 1532, cette inestimable collection a su s’enrichir au fil du temps et des souverains. Jalousement conservés dans des coffres ou mis en avant lors de cérémonies officielles, l’aura autour des Diamants de la Couronne a suscité fascination, émerveillement et convoitise… En grande partie dispersée lors d’une vente organisée par l’État en 1887, le Louvre acquiert de nouveau certaines pièces. Ainsi, la galerie d’Apollon a dû être restaurée et repensée afin de les sublimer et d’offrir une meilleure expérience au public. Opération réussie !
Découvrons tout d’abord la galerie d’Apollon, méritant une attention particulière…
Galerie de réception initialement conçue pour Louis XIV, sa décoration a mis plus de 200 ans. Les thèmes retenus furent le soleil, la terre, l’eau et le temps, représentés par 105 œuvres allant de Charles Le Brun à Eugène Delacroix. Parfaitement harmonieux, cet ensemble de peintures, sculptures et tapisseries offre une vision idyllique de l’univers dont Apollon, dieu solaire, est le garant.
A noter que la galerie, avec sa somptuosité et ses presque 62 mètres de long, a servi de modèle à la galerie des glaces du château de Versailles… N’hésitez donc pas à lever les yeux !
Parlons maintenant des Diamants de la Couronne avec une sélection de pièces nous ayant marqué…
Diamant, dit «Le Régent»
Découvert en Inde en 1698, ce diamant est considéré alors comme l’un des plus beaux du monde. Avec ses 140,64 carats, son eau exceptionnelle et parfaitement taillé, il est l’acquisition idéale pour le royaume de France. Au nom de la Couronne, il est ainsi acheté en 1717 par Philippe d’Orléans, assurant la régence de Louis XV. D’où lui vient son nom : «Le Régent».
Pièce maîtresse de la collection, il a été porté par tous les souverains français. Que ce soit en couronne, bouton d’épaule, ganse de chapeau ou sur une épée. En effet, après leur utilisation, les pierres étaient souvent démontées puis remontées au gré des personnalités et des modes.
Dérobé en 1792, retrouvé puis mis en gage à plusieurs reprises par le Directoire, il intègre ensuite de façon pérenne le musée du Louvre.
Couronne de haut de tête de l’impératrice Eugénie
En plus de sa beauté et ses quelques 2490 diamants et 56 émeraudes, cette couronne a une histoire singulière.
Tout d’abord parce que son époux, l’empereur Napoléon III n’a jamais été sacré… Qu’à cela ne tienne, pour l’exposition universelle de 1855, deux couronnes furent commandées par le couple impérial. Le but est alors de montrer l’excellence du savoir-faire français à l’international. Et lorsqu’on observe la finesse des emblèmes de l’Empire avec les aigles en or ciselé, les longues feuilles de laurier ou le raffinement des palmettes, nul doute que ces créations eurent leur effet…
Ensuite, du fait que la couronne était composée de pierres appartenant principalement à l’impératrice, celle-ci lui fut rendue lors de son exil. Ce qui en fait aujourd’hui l’unique couronne de souverain français conservée dans l’état original. En effet, s’il existe également la couronne de Louis XV, seule la base est d’origine, les pierres ayant été déposées.
Parure en micro-mosaïques de l’impératrice Marie-Louise
Parmi tous les joyaux présentés dans la galerie d’Apollon, il existe aussi quelques parures personnelles. C’est le cas de cet ensemble de l’impératrice Marie-Louise, composé d’un peigne, d’un collier, d’une paire de bracelets et de boucles d’oreilles.
Son style emprunt de son époque la différencie des autres, ainsi que le choix des matériaux. Les délicates feuilles de vigne en or et la micro-mosaïque en verre contrastent par leur (relative…) simplicité. Elle échappe d’ailleurs à la grande vente de 1887 du fait de sa valeur, jugée “dérisoire”. Particulièrement séduisante, sa sobriété ne lui retire aucune saveur, au contraire !
De tous les monarques, Louis XIV fut sans doute le plus fervent collectionneur. Sont d’ailleurs exposées des gemmes (pierres fines d’ornement) qu’il aimait considérablement. Tout au long de son règne, il n’eut de cesse de chercher de nouveaux objets, spécialement commandés ou ayant déjà une histoire…
Au final, il n’y a qu’une chose véritablement décevante dans cette exposition. L’impossibilité d’emprunter les Diamants de la Couronne. J’aurais bien vu le Sancy comme joyau de chapeau… Malheureusement, malgré tout mon charme, cela n’a pas suffi…
Décidément, l’inspiration de Nicolas Cloiseau n’en finira jamais de nous surprendre ! Son secret réside sans doute dans la manière à susciter le désir. Le fait d’amener de nouvelles saveurs à ses tablettes suffisait déjà à nous combler… Mais une fois de plus, ce Meilleur Ouvrier de France va y ajouter sa note personnelle afin de les transformer en Tablettes Démentes pour La Maison du Chocolat ! Le principe ? Déconstruire la tablette afin de multiplier par deux la source du plaisir… Maintenant, à vous de savoir si vous désirez partager ! 😉
Pour tous les goûts
Les Tablettes Démentes se déclinent en six combinaisons capables de satisfaire tout un chacun.
Tout d’abord, les régressives à souhait, fleurant bon les souvenirs d’enfance… Avec Blanc Frissonnant, au chocolat blanc et riz soufflé, légèrement vanillé, nous retournons directement dans une cour d’école. Quant à Noisettes Démentes avec son chocolat au lait et ses noisettes entières légèrement caramélisées, je voyais discrètement ma grand-mère, sourire aux lèvres, me chiper un carré, l’air de rien !
Ensuite, viennentTapage Noisette avec sa bicouche chocolat noir, chocolat au lait noisette-éclats de noisettes et Cavale Fruits Secs au chocolat noir et éclats de fruits secs (noisettes, amandes et pistaches). Des tablettes certes plus classiques. Mais là où l’innovation semble moins évidente, le parfait équilibre des saveurs contraste le tout. Mon père peut vous le confirmer à en juger sa façon de partager sa tablette Cavale Fruits Secs…
Enfin, celles que nous avons trouvées les plus gourmandes ! Pécan Blondinet, avec une couche chocolat blanc caramélisé et une chocolat au lait, noix de pécan. Probablement un des mélanges le plus subtil. Pour terminer, le coup de cœur unanime du blog : Passion Vibrante! Une bicouche fruit de la passion, chocolat noir et crêpe dentelle. Chaque élément est présent en étant justement dosé afin de laisser ressortir uniquement les qualités de chacun.
Une présentation interactive
Lors de la soirée de découverte à l’Atelier des Chefs, nous avons eu la chance de pouvoir créer nos propres tablettes. Le coup de main n’est pas si évident.
Nous avons pu attester de la qualité des matières premières en les goûtant plusieurs fois. Dans un but d’éthique et d’objectivité, bien entendu ! De surcroît, Nicolas Cloiseau a clairement validé notre travail, ce qui nous a rendu assez fiers, nous devons l’avouer.
Malgré le fait que la chaleur s’installe, ne boudez pas ces tablettes, ce serait une erreur ! À vous de choisir de quelle façon vous souhaitez être raisonnable. Pour le chef de La Maison du Chocolat, c’est jusqu’à six kilogrammes de chocolat par mois ! Mais bon, comme il m’a dit droit dans les yeux : « Ça dépend du métabolisme de chacun ! »
Situé en plein cœur de Paris, le jardin des Tuileries est l’endroit idéal pour qui désire se relaxer le temps d’une pause. Souvent traversé à la hâte, mais rarement observé dans le détail, que savons-nous de ce jardin maintes fois foulé pour rejoindre l’Étoile ?
Tout l’été, le Musée du Louvre, en partenariat avec GameScape, nous offre un jeu stimulant totalement gratuit pour (re)découvrir un décor aux mille secrets. Nous avons adoré !
Mystères aux Tuileries : La mission
Un archiviste du Louvre a retrouvé par hasard les plans d’énigmatiques colonnes érigées par André Le Nôtre, jardinier du Roi, peu de temps avant sa mort. Elles détiendraient le secret pouvant mener à un trésor jusqu’ici bien conservé…
Mais pour permettre à ces colonnes de s’ouvrir, il nous faut trouver un mot de passe…
Ainsi, comme seules pistes, nous avons un objet insolite, une lettre au contenu nébuleux, des plans d’époque et un décodeur d’un autre temps.
C’est parti !
Des surprises à foison
Nous commençons alors à sillonner le jardin à la recherche d’indices en rapport avec le peu que nous avons. De ce fait, nous l’observons bien plus attentivement et nous sommes surpris par tout ce que nous voyons. Les bassins, forcément, mais aussi les nombreuses statues et d’autres choses bien plus inattendues !
Des œuvres d’art contemporain sont disséminées un peu partout, à côté d’aires de jeux pour enfants, de divers kiosques et même de trampolines ! (D’ailleurs, nous les avons testés au cours de la mission mais, chut, ça reste entre nous…).
Autre curiosité : saviez-vous que Charles Perrault avait une statue en son honneur dans un des bosquets ?
La végétation est également surprenante… Ici, se dresse un jardin à la française étriqué tandis qu’à côté profite une petite jungle luxuriante, quasiment sauvage !
Le déroulement des énigmes
Le jeu est vraiment bien conçu et totalement adapté à l’endroit. Pour réussir, il faut, bien sûr, faire preuve d’une bonne observation, de pas mal de réflexion et d’un esprit logique.
Mais si vous êtes bloqués, pas de panique ! Vous avez deux indices à déchiffrer pour avancer. Et si vous n’y arrivez toujours pas, de nombreuses personnes du Louvre sillonnent le parc pour vous aiguiller. Ainsi, que vous soyez un joueur habitué ou novice, vous trouverez votre plaisir.
Nous avons particulièrement apprécié la qualité des supports ! Les parchemins, les visuels ou le souci du détail, tout est vraiment là pour rentrer dans l’histoire. Et ce n’est tout de même pas gagné lorsque le jeu se fait en plein air !
Au final, la seule chose nous ayant perturbé est une touriste américaine au goût vestimentaire incertain hurlant en voyant mon canotier : «Oh ! It’s so cute, it’s so French !!»... Ahem…
USofParis a particulièrement aimé :
Les supports !
Être en extérieur avec ce temps.
Se poser tranquillement sur les fauteuils verts pour réfléchir aux énigmes.
Discuter avec les passants intrigués autour de nous.
Pouvoir aller à notre rythme et du coup profiter du jardin en même temps. Notre équipe a mis environ deux heures.
Découvrir le lieu avec attention.
Pouvoir utiliser au moins une fois dans nos vies le théorème de Pythagore !
L’investissement du personnel du Louvre, pourtant peu habitué à ce genre d’expérience.
Lorsque vous arrivez enfin à découvrir le mot mystère, une véritable surprise vous attend ! Et si finalement l’aventure ne faisait que commencer ?… 😉
Qu’il est bon de stimuler un esprit créatif déjà foisonnant ! Afin de célébrer les trente ans de la Pyramide, le Musée du Louvre a laissé libre cours à Jean-Michel Othoniel pour une création originale : La Rose du Louvre.
Outre l’attrait artistique de cette installation composée de six peintures inédites, c’est tout le processus menant à sa création qui nous a saisis. En effet, chaque œuvre possède en elle un point de départ, une histoire et des anecdotes… C’est cette âme insufflée par l’artiste qui en donne tout le caractère, la beauté et la pérennité. Alors, prêts à partir à la rencontre de La Rose du Louvre ? 😉
Un voyage dans le temps
Lorsque Jean-Michel Othoniel évoque ses souvenirs, il se métamorphose. Son visage s’illumine, ses yeux pétillent et son sourire devient malicieux. Il évoque son enfance marquée par la nature à observer les végétaux et composer des herbiers. Mais également son job d’étudiant comme gardien au Musée du Louvre.
«Dans l’ancien musée, celui d’avant la Pyramide ! Nous changions de salles tout le temps. J’étais un piètre gardien d’ailleurs… Je passais plus de temps à observer les œuvres autour de moi plutôt que le public ! Revenir ici n’est pas sans émotion…»
Lorsque le Louvre le contacte pour les trente ans de la Pyramide, l’artiste appréhende le musée d’un œil nouveau en quête d’inspiration.
«Je me suis intéressé à la symbolique des fleurs dans la peinture. Elles transmettent des choses et amènent du sens. C’est un peu comme la 3D dans les films ! Puis elles sont populaires, universelles et peuvent même être des emblèmes comme avec la révolution des œillets ou celle du jasmin.»
Toutes ces recherches font d’ailleurs l’objet d’un recueil atypique que nous vous recommandons : «L’herbier merveilleux».
L’emplacement idéal
En déambulant à la recherche de sa muse, Jean-Michel Othoniel remarque un détail du tableau de Rubens«Le mariage de Marie de Médicis et d’Henri IV». Au pied des mariés gît une rose, délicate, subtile et furtive, tel un pinceau essuyé sur la toile.
«C’est la reine des fleurs, elle inaugure l’histoire à venir ! C’est exactement ce qu’il fallait pour le Louvre !»
S’ensuit alors la réalisation de six tableaux à l’encre sur feuilles d’or, représentant chacun une variation de cette rose de Rubens.
Quant au choix de l’endroit, la cour Puget s’est assez naturellement imposée. Effectivement, six tableaux pour les six niches vides entourées d’anciennes statues venues du Château de Versailles, représentant les différentes saisons. La Rose du Louvre ne pouvait que s’y épanouir !
En quittant le musée, j’en profite pour faire un détour par le Kiosque des Noctambules. Même artiste mais autre œuvre, autre époque, autre style et donc autre histoire. Alors, je m’arrête un instant, j’observe et j’imagine. Amusé, je me rends compte que j’arbore un petit sourire à la Jean-Michel Othoniel. 🙂
« Un de perdu, dix de retrouvés ! »
En réalité, lorsqu’on se fait larguer, ce qu’on récolte, ce sont plutôt dix névroses… Après une (lente) période d’agonie, surgissent des questions sur la vie, les imbéciles dans nos vies, le temps qui passe ou encore nos innombrables forces et nos négligeables faiblesses. Il en résulte un sujet de prédilection pour les chansons de variété ! Avec Femme, Femme, Femme au Théâtre Lepic, les Divalala explorent avec ingéniosité ces tubes où les femmes sont mises en lumière. Grâce à leur univers atypique, drôle, sensible et délicieusement glamour, vous allez succomber !
Autant vous le dire tout de suite, je me suis totalement laissé surprendre par les Divala ! Le concept est pourtant simple : reprendre des chansons a capella en y ajoutant une note personnelle. Et c’est justement là où la magie opère !
Alors, bien entendu, il y a de grands classiques comme Clara Luciani, Stromae ou Beyoncé. Mais aussi des plaisirs inavoués (pas totalement assumés) comme Herbert Léonard ou Jean-Pierre François. Il nous arrive même de vouloir les accompagner. Sincèrement, massacrer du Lara Fabian en s’époumonant, ça n’a pas de prix !
Là où le spectacle se démarque, c’est dans sa subtilité et son talent. Déjà parce que vocalement, on tombe sous le charme… En effet, les trois voix s’expriment en toute complémentarité. Tantôt séductrices, espiègles ou passionnées, elles sont toujours justes, complices et pétillantes. Pour vous dire, elles arrivent quand même à rendre Ophélie Winter classe… Quant aux reprises, il m’est arrivé d’en trouver certaines plus abouties que les originales !
Il y a également de nombreux et étonnants accessoires. Ici, une flûte de pan improvisée avec des bouteilles de champagne et de bière, là, des verres-percussions plus ou moins remplis d’eau ou encore une cravate-vibraphone… L’ensemble formé est ainsi astucieux et subtil. À chacun de trouver le message délivré !
L’amie qui m’accompagnait ce soir-là était plutôt d’humeur mélancolique. Au final, elle a beaucoup ri, un peu pleuré mais elle a surtout beaucoup vibré. De là à dire que les Divalala sont un remède miracle, ce serait exagéré… Néanmoins, elles permettent probablement de donner l’impulsion à un lâcher-prise nécessaire pour avancer ou tout simplement de se faire plaisir.
Alors, ça vaut le coup de tenter, non ? 😉
Bonus : Si vous êtes gentils (comme moi), vous aurez droit à une bise à la fin du spectacle !
Le travail de construction identitaire menant à notre épanouissement personnel est fastidieux, surtout si nous évoluons dans un milieu hostile… L’Affranchie, c’est une femme qui était sous le contrôle d’un entourage malveillant lui délivrant avec parcimonie des échantillons de sa vie. Mais un jour, elle trouve la force de briser son flacon d’existence. C’est ainsi que vous sentirez se répandre, au Théâtre de Nesle à Paris, le souffle libérateur et enchanteur d’une personne s’éveillant de nouveau à la vie.
Alice nous accueille dans son nouvel appartement où tout est à construire. Elle espère y recevoir bientôt son fils qu’elle n’a pas revu depuis la plus tendre enfance. En attendant, elle commence à faire du tri dans ses cartons, mais également dans son esprit, en se remémorant son passé.
Après avoir perdu sa mère à 4 ans, Alice grandit au sein d’une famille recomposée. Avec son frère adoptif Vincent, elle partage un amour fusionnel, passionné, au point de tomber enceinte à l’âge de 13 ans. En conséquence de quoi sa mère de substitution demande la garde de l’enfant et la fait interner jusqu’à ses 18 ans, ne supportant pas cette grossesse précoce et quasi-incestueuse.
Aujourd’hui, libérée de sa camisole chimique annihilante, Alice découvre qu’elle possède un don. En effet, elle développe une hyper-sensorialité transformant son rapport au monde en un instant serein et éternel. Alors, sans amertume, elle part à la redécouverte du bonheur et tend à retrouver l’amour de son fils.
Pauline Moingeon Vallès incarne avec ferveur un personnage prenant, troublant et extrêmement attachant. Lorsque le visage d’Alice s’illumine enfin, vous sentez presque de la chaleur vous atteindre, c’est un enchantement…
Ce seule-en-scène dégage énormément d’espoir. Il nous rappelle qu’en dépit de situations difficiles, il faut toujours croire en notre propre force. C’est le sel de notre vie, accordant toute sa saveur aux moments vécus, en nous reliant les uns aux autres…
La réussite advient bien souvent d’une revanche à prendre sur la vie. Avec Deux frères et les lions, nous en avons l’exemple probant.
En effet, des frères jumeaux issus d’un milieu modeste vont construire au fil du temps un solide empire financier. Inspirant mystère, admiration ou convoitise, il semblerait que leur influence soit illimitée. Et pourtant… Un évènement, aussi surprenant qu’inattendu, va les bousculer… Au Théâtre de Poche-Montparnasse, découvrez une pièce où se mêlent adroitement esprit, satire et bonne humeur !
Tandis que nous attendions sagement d’être placés, des scones et des tasses de thé bien chaudes nous sont proposés. C’est assez inhabituel, mais loin d’être désagréable vu le temps. Mêlé au salon cossu d’influence britannique présent sur scène, nous sommes tout de suite pris au jeu et transportés dans une ambiance intimiste. L’endroit est propice aux confessions !
Deux hommes nous livrent alors leur histoire. Nés en Écosse, ces jumeaux grandissent en ayant l’ambition de faire partie de ceux qui ont marqué le monde. Ainsi, avec un peu d’audace, un talent avéré et la conjoncture aidant, ils nous racontent leur ascension fulgurante, au point de devenir une des plus importantes fortunes de Grande-Bretagne.
Forts de leur succès, ils achètent une île afin d’y vivre à l’abri du monde alentour, cultivant une image énigmatique. Cependant, cette île Anglo-normande a plusieurs particularités. Outre le fait d’être un paradis fiscal, elle est toujours régie par un droit féodal ! Ce qui complique la transmission de cette propriété à leurs filles respectives… De ce fait, les deux frères vont devoir faire face à d’insolites déconvenues. Vont-ils vaincre le droit normand ?
Deux frères et des lions : votre soutien compte !
Nous prenons un véritable plaisir à suivre les aventures de ces deux frères, brillamment interprétés par Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre et Romain Berger. Tantôt drôles ou sérieux, ils ne jouent pas la simple carte du mimétisme gémellaire mais bien de la complicité. L’interaction avec le public est effective par de petites attentions et un rapport scène-salle quasiment inexistant. D’ailleurs, après les derniers mots s’installe naturellement une conversation avec les comédiens afin de prolonger un peu ce moment !
Le texte est aussi subtil que l’interprétation. Malgré des termes abordés parfois délicats tels que le capitalisme, le féminisme, la famille ou les traditions ancestrales, il n’y a ni jugement, revendication ou provocation. Le message délivré par cette pièce est multiple et universel. Libre à chacun d’y trouver le sien ! Étant ce jour-là avec mon frère de cœur, j’ai opté pour l’optimisme et la force. Ensemble, tout est possible. 🙂
Très librement inspirée d’une histoire vraie, les deux frères tentent d’interdire l’utilisation du texte et l’exploitation de la pièce. Certains se battent pour changer un droit féodal alors pourquoi ne pas défendre la liberté d’expression et la diffusion d’un art fragile mais néanmoins nécessaire ?
Que ce soit par conviction ou simplement pour passer un bon moment, vous savez où aller !
Bonus: Vous l’aurez compris, le spectacle commence avant le lever de rideau, alors n’hésitez pas à arriver un peu en avance… 😉
De : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre
Avec : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, Lisa Pajon et Romain Berger
Mise en scène : Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre et Vincent Debost
du mardi au samedi à 19h
matinée le dimanche à 15h.
jusqu’au 17 mars 2019 Relâches exceptionnelles les 25 et 26 février; 8 et 13 mars.