Villette en Cirques se poursuit avec le grand retour du CNAC (Centre national des arts du cirque) pour le spectacle de fin d’année de la promo sortante.
Euphorie collective sous le chapiteau pour …Avec vue sur la piste. Out austérité et ennui. Que du renouvellement des numéros, de l’humour pour la 27e promo aussi stylée que talentueuse !
Dès notre entrée pour prendre place dans les gradins, nous sommes conquis. Les jeunes circassiens ne sont pas cachés dans les coulisses avant de faire une entrée tonitruante ou poétique sur la piste.
Non, ils sont là pour nous accueillir, nous placer, nous faire patienter avec un p’tit tour de chant ou un morceau de pomme à la cannelle. Ça fourmille de partout, court, interpelle ou encore mieux : rase une barbe naissante.
Ces petits riens participent à la convivialité avant même que le spectacle commence. On s’attache aux premiers visages, à quelques sourires, à un trait de personnalité, à un accent aussi.
Une entrée en matière intelligente signée du metteur en scène Alain Reynaud, ancien élève du CNAC – il y a maintenant 25 ans – qui ne laisse présager que du meilleur pour la suite de la soirée aux côtés des 17 artistes fringants.
Et nos petits camarades ne se prendront pas au sérieux de la soirée. Faut dire qu’un clown (créateur de la compagnie Les Nouveaux-Nez) est à la manœuvre pour diriger ce groupe : ça se voit et ça se ressent à tous les instants.
Mais la troupe ne bâcle pas, pour autant, sa partition (tout le monde joue d’un instrument de musique) et ses numéros physiques (ils sont nombreux).
Les portées (main à main) et sauts dans les airs font frémir, mais sont toujours rattrapés. Dextérité totale quand une trapéziste à l’accent québécois se met à chanter la tête en bas ou quand elle rattrape une de ses partenaires. Exceptionnellement, les voltiges aériennes de ce spectacle ne sont pas mixtes. Les 4 jeunes femmes (Gabi, Garance, Lucie, Léa) nous bluffent avec leur cadre aérien. Leur aisance nous apporte frisson sur frisson.
L’arrivée de la bascule coréenne ne nous enchante guerre. On se souvient de précédents numéros longs, trop longs, par le passé. Ici, c’est joyeux, ça sautille avec le sourire. Les sauts s’entrecroisent avec un brio tout en fougue. Et ça ne joue pas les prolongations inutiles.
Il faut aussi citer un numéro plus inhabituel, sur un mât indien. L’arrivée de cet agrès n’impressionne pas. Mais la mise en scène autour de Lucas au crâne glabre – mais pas le torse – sera suffisamment piquante pour capter notre pleine attention. L’arrivée d’un garçon en robe va introduire une nouvelle séquence tordante où les conventions sont bouleversées. Et que dire de cet animal improbable qui nous pousse une nouvelle fois au rire.
Ces jeunes ont un tel punch, un tel humour, un tel glamour et surtout une passion débordante pour leur art que le smile ne nous quittera pas de la soirée.
…Avec vue sur la piste
de la 27e promo du CNAC
mise en scène : Alain Reynaud (Compagnie Les Nouveaux-Nez)
collaboration artistique : Heinzi Lorenzen
Mercredi, vendredi et samedi 20h
Jeudi 19h30
Dimanche 16h
jusqu’au 21 février 2016
à l’Espace Chapiteaux
La Villette