C’est une Carmen Maria Vega “émue” que nous avons rencontrée au Printemps de Bourges, dans le cadre de Rock in Loft dont elle était marraine. Chanter dans une chapelle n’était pas une première. Elle avait partagé un concert avec Mathias Malzieu aux Francos de la Rochelle. On a parlé de son dernier et bel album Santa Maria, Lana Del Rey, Mistinguett, VALD. Une rencontre passionnante avec une artiste déraisonnable à souhait.
Carmen à retrouver sur scène au Badaboum le 28 mars.
INTERVIEW SELFIE / CARMEN MARIA VEGA
UsofParis : Pourquoi avoir accepté cette invitation de Rock in Loft ?
Carmen Maria Vega : J’aime ce concept de faire des concerts rock dans des lieux insolites et dévoiler l’adresse que la veille pour créer la curiosité et l’envie. J’aime encourager les jeunes talents. Je connaissais Catfish. J’aime Mini-vague, c’est charmant !
Qu’a-t-il de plus Mathias Malzieu pour faire partie de ton album Santa Maria ?
Et Grand Secret résume le mieux mon histoire personnelle.
Ce Grand Secret touche au plus juste pour toi ?
Le mot reconstruire est très juste.
Cette quête d’identité était-elle quand même légère ?
Carmen Maria Vega : Ce n’est pas un album thérapeutique. Je n’aurais pas pu sortir en pleurs du studio toutes les 5 minutes.
Il commence avec Santa Maria qui est très lumineux, parlant du voyage. Et ensuite, on enchaîne sur la vérité. Il y a des chansons dures comme Amériques Latrines ou La fille de feu, une confession. Puis ça s’ouvre sur Tout ce qui est se finit en ine qui est plus brutal et punk, garage, sur les addictions. On parcourt ce qu’est l’identité en mon sens dans tout l’album. Et puis, dans les ténèbres, il y a toujours de lumière.
L’ambiance de ton concert au Divan du Monde était totalement débridée !
Je rêverais de pouvoir transporter tout ce que nous avions au Divan en tournée. Ava la Dame en Verte en première partie était un rêve et Maria Dolorès en maîtresse de cérémonie ! La scénographie est en revanche la même en tournée. C’est du chant, de la danse, de la comédie. Ce n’est pas vraiment un concert au sens classique.
Les premiers retours sur ton album sont à la hauteur de tes attentes ?
Je suis assez passionnée par des personnages forts des années 70 comme Pink Floyd, Freddy Mercury, David Bowie, Klaus Nomie mais aussi Lana Del Rey sur l’album Honeymoon où il y a quasiment rien. Genre : “ma dépression, je suis belle...” Je trouve que c’est son meilleur !
Y’a quoi de Lana Del Rey en toi ?
Avec pas grand-chose, en étant juste chargée, les émotions passent.
Beaucoup de sensualité assumée. J’en profite car un jour le collagène va se barrer. 🙂
Quand ça se barre, ça se voit.
Je suis beaucoup plus en paix maintenant. Ça s’entend dans ce disque. Je n’ai plus peur d’aller tâter mes aiguës que j’avais laissé sommeiller par crainte.
Santa Maria fait beaucoup d’effet. Il y a aussi “J’ai tout aimé de toi” de Zaza Fournier qui parle d’identité sexuelle, de transsexualité.
L’aventure Garçons avec Zaza Fournier est épanouissante ?
Pareil pour Mistinguett, quand son amoureux lui donnait des coups et qu’elle revenait. J’ai eu des messages fous : “Comment peut-on chanter et mettre en avant la violence conjugale ?” Fallait juste remettre dans son contexte la vie de Mistinguett, les mœurs et mentalités des années 20…
Un coup de cœur musical récent ?
Ça donne de l’espoir au niveau du rap. Je ne sais pas ce que je déteste le plus entre PNL et Jul. Mais je suis devenue hystérique de VALD, c’est un génie ! Il est drôle et a une écriture animale.
Que représente le Printemps de Bourges pour toi ?
Ce festival a été très important dans ma carrière, en 2007. On est passé d’abord dans le off, en retournant Bourges à chaque concert. On a pourri la ville avec des affiches. Ceux qui ne voulaient pas nous connaître, ils étaient obligés de nous voir.
C’est de bons souvenirs. On est passé ensuite au In (Phoenix, avant le W).
Un mantra qui t’aide dans la vie ?
J’essaie de faire du sport, de courir. La danse ! Le corps doit être dans l’action pour aller bien.
Interview by Alexandre
CARMEN MARIA VEGA
album Santa Maria
(Label Athome)
en concert au Badaboum Paris
le mercredi 28 mars à 19h30