Archives de catégorie : Spectacles

Condamnée à Avignon Off : interprétation libérée de Victor Hugo

Roman écrit il y a presque 200 ans, lu à mes 15 ans, adapté au théâtre à mes 30 ans (et plus si affinité). La vie est une question de temps et c’est ce que nous rappelle Condamnée cette adaptation du Dernier jour d’un condamné à l’affiche du Théâtre des Italiens à Avignon off 2018.

Le temps ? Le personnage n’en possède plus beaucoup seul dans son cachot. Juste quelques heures avant son exécution afin de retracer son parcours depuis son procès.

Nous ne connaissons pas la raison de cette condamnation, ni la vie de cette personne. Ici est tout l’intérêt. Ne pas s’attacher à une histoire, une entité mais à un être humain, comme vous et les autres.

Si l’issue est inévitable, tout le parcours pour y accéder est intenable. Le personnage oscille entre tous les sentiments possibles, de l’espoir de s’en sortir à la résignation, de la réalité à la folie, de la fragilité à la révolte…

«La prison m’enferme entre ses murailles de granit, me cadenasse sous ses serrures de fer et me surveille avec ses yeux de geôlier. »

Betty Pelissou nous livre ici une interprétation épurée mais tellement puissante et poignante qu’il nous faut parfois détourner le regard afin de ne pas être submergé par l’intense flot émotionnel ressenti. Son corps, son âme, ses tripes, tout y est sur le fil du rasoir et dans un tel éclat que le chemin de la vie menant à la mort serait presque bordé de lumière…

Cette plaidoirie magnifiquement mise en scène par Vincent Marbeau est malheureusement toujours d’actualité… Cependant, il faut continuer à se battre pour la dignité humaine et, rappelons-nous ces paroles de Victor Hugo : « Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper. »

by Jean-Philippe 

Condamnée

adaptation du roman Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo
Comédienne : Betty Pelissou
Metteur en scène : Vincent Marbeau

Avignon Off 2018

du vendredi 6 au dimanche 29 juillet à 11h30
relâche les mercredi 11, 18 et 25 juillet

Au Théâtre des Italiens
82 bis, rue du rempart Saint-Lazare
84000 Avignon

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Les feuilles de blettes à Avignon Off 2018 : tendres à souhait !

Chaque endroit dans lequel nous avons vécu porte en lui l’intensité de qui nous sommes aujourd’hui. Certains auront eu besoin de le fuir, d’autres de s’y réfugier. Mais il arrive parfois que tout le monde finisse par s’y retrouver. Les feuilles de blettes, c’est lorsqu’une mère et son fils vivent ensemble leurs derniers instants dans l’appartement familial. Passé, présent et futur s’entrechoquent au Théâtre des Italiens à Avignon dans une pièce à l’ombre lumineuse, à la fois vive et douce.

Beyrouth. Un homme et une femme autour d’une table. L’ambiance est assez lourde, du genre de celle qui précède un grand bouleversement. La parole est là. Discrète. Mais seulement à demi-mot, teintée de pudeur et de sous-entendus. Nous comprenons alors que le jeune homme est venu aider sa mère, contrainte de quitter son domicile.

photo de Grégory Tiziano

Pendant l’élaboration du dîner, les souvenirs resurgissent. Les beaux, mais aussi les maux, sortent de chacun. Cependant, le but est de comprendre et d’affronter enfin les démons du passé pour avancer. Les histoires s’enchaînent avec beaucoup d’humour, quelques larmes, des incompréhensions et finalement une complicité retrouvée autour de recettes de cuisine, lien rassurant du présent. Les sentiments s’apaisent et l’esprit s’allège pour un nouvel ailleurs…

Si le texte n’est pas toujours d’un abord évident, il n’en reste pas moins délicieux. En effet, il s’en dégage une incroyable poésie servant de baume à des cœurs usés… Parmi eux, Sonia Morgavi est une mère fragile et touchante. Elle chante et enchante de sa voix suave et rassurante tandis que Vincent Marbeau incarne un fils tiraillé dont la colère intérieure l’empêche de vivre pleinement.

Ainsi, ils portent véritablement la pièce grâce au charisme et à l’émotion dont ils font preuve. À eux deux, ils incarnent toutes les difficultés de nos vies : la solitude, les désillusions de l’enfance, le manque de lien mais également l’incapacité à dialoguer ou le poids des non-dits.

Cette pièce sert à faire le bilan de deux vies entremêlées et ne peut s’empêcher, avec délicatesse, de faire écho à nos histoires, elles aussi entre ombre et lumière…

by Jean-Philippe

Les feuilles de blettes

De : Mazen Haïdar
Avec : Vincent Marbeau, Sonia Morgavi
Mise en scène : Vincent Marbeau, assisté de Florent Nemmouchi

Avignon Off 2018

Du vendredi 6 au dimanche 29 juillet
tous les jours à 16 heures. Relâche le mercredi.

Du même metteur en scène, au même théâtre, les mêmes jours mais à 11h30, prenez le temps de découvrir l’intense et excellent Condamnée !

Au Théâtre des Italiens
82 bis, rue du rempart Saint-Lazare
84000 Avignon

Tél. : 07 81 40 04 66
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Océan et ses Chatons Violents : sniper au coeur tendre @ Théâtre Lepic

Océan n’en finit pas de nous sidérer avec Chatons Violents qu’il reprend au Théâtre Lepic à Paris, tous les samedis. Attention, ce spectacle est grinçant.

Ça commence plutôt mal. Une prise de bec domestique. Un couple qui s’en envoie à travers le nez. Reproches, on répète ce que l’on a déjà dit (la veille, la semaine dernière, le mois dernier), reproches à nouveau et tentative de redresser la barre juste avant de claquer la porte pour filer au boulot.

On se dit que la détestation de l’autre et la phase chagrin d’amour risquent d’être longues après une telle hystérie.
Le décor planté, Océan peut laisser aller sa pleine fantaisie, ses coups de crocs à tire larigot et nous attirer vers un tout autre récit que celui que l’on prédisait au cours de ces toutes premières minutes de spectacle.

chatons violents

Bêtes à poil, Marseille et BBB

Après Paris et la partie loufoque autour de deux bêtes à poil pas si attachantes que ça mais drôlement désopilantes – au passage notre humoriste, également chanteur aurait très bien pu jouer dans Cats le musical, son imitation du chat est assez digne – notre gars et son meilleur pote, Jérôme, filent à Marseille, histoire de changer de cadre.
Mais la carte postale qu’il nous envoie de cette ville n’est pas aussi idyllique qu’on ne le pensait. Exit le Mucem (elle s’en fout totalement, aucune mention), exit la bonne bouffe (ça n’a pas l’air non plus d’être son trip).
Non, il préfère nous parler de leurs déconvenues, des Corses et tirer le portrait d’une cagole pur cru. La métamorphose est troublante de réalisme. Un Molière serait mérité.

Après la cité phocéenne, place à la ville de proche banlieue parisienne, paradis des BBB (“Bons Blancs Bobos”) et de leurs bambins. Ça respire “la mixité sociale”, l’échange, la compréhension.
Toutefois, Océan est embusqué. Il guète. Et en snipeur du rire, il dégomme à tout va les comportements les plus aberrants qu’il puisse croiser. La bonne conscience dégommée, l’affirmation de laïcité démontée, l’ascension sociale incroyablement exclusive éradiquée, sans parler des clôtures en bambous. Ça fait rudement mal pour celui qui se reçoit les salves mais c’est un défoulement incroyable pour le public. La subtilité n’est pas toujours son fort, c’est coriace et il attaque frontalement. Il a le don de balancer des vérités aussi gentiment qu’un pitbull à l’approche de votre jambe.

Chatons violents et autres jubilations

Et quid des petits chatons violents du titre du spectacle, dans ce délirant bordel ? Crakinette et Froustinette ne sont que les prétextes à cette violence sourde qui nous entoure, nous saute aux oreilles grâce au regard acéré et incroyablement vif d’Océane.
Mais ne croyez pas qu’il aboie pendant 1h15 de spectacle. Son sourire complice, ses retournements et même son autocritique font de cet mec-là un délicate caricaturiste du XXIe siècle. A défaut de crayon, c’est sa verve qui mène la danse. On jubile !

Chatons Violents
un spectacle de et avec Océan

Mise en scène : Mikaël Chirinian

au Théâtre Lepic
1 avenue Junot
75018 PARIS
Réservations : 01 42 54 15 12

à partir du 15 décembre 2018 

les samedis à 17h30

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Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose : subtile espièglerie

Quel sens donnons-nous aux conversations que nous avons avec autrui ? À force d’avoir été utilisées, ne sont-elles pas déjà éculées ? Voici la réflexion de deux cousins tenant un drôle de commerce.
En se trompant de destination, une jeune femme entre. Débute alors un voyage inopiné en Absurdie où les certitudes de chacun se retrouvent ébranlées. Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose au Théâtre des Béliers à Avignon Off 2018 est une petite pépite, élégante et sagace sur notre monde.

Penser qu on ne pense a rien

Paulbert, bougon susceptible, et Gérard, débonnaire, sont en pleine répétition dans leur boutique quasiment désaffectée. Quatre chaises défraîchies se battent autour d’une verrière à l’aspect décrépit.

C’est en plein milieu de cet échange capital qu’arrive Barbara. Elle cherche du vin. Nos deux compères lui expliquent alors qu’ils ne vendent ici que des discussions originales. Ils pensent que tout a déjà été dit et ne comprennent pas la vacuité des conversations dont nous sommes les initiateurs. Barbara s’interroge, perplexe.

Alors, un échange spontané et paradoxal s’engage entre les trois protagonistes aux visions différentes. Une joute verbale des plus stimulantes s’amorce ainsi autour du temps qui passe, des notions de passé, présent et futur. Chacun campe sur ses positions avec une argumentation aussi farfelue que plausible.

Pour Barbara, l’ennui est quelque chose d’essentiel pour vivre plus intensément chaque moment. Gérard essaie alors cette méthode qui sera pour lui une révélation ! Il arrive même à résoudre des énigmes historiques comme le secret de la Joconde ou la vie de Jésus…

L’enchaînement est pudique, aérien et possède quelque chose de feutré. Nous rions souvent des situations malgré le côté grave de certains aspects. Les personnages nous surprennent. Un peu sauvages au début, ils se dévoilent, laissent entrevoir les fissures de leur intimité. Les comédiens sont tout bonnement délectables… Nous sommes touchés par leur candeur, le fait qu’ils soient désabusés, fragiles mais en même temps si beaux et forts, terriblement humains…

by Jean-Philippe

Penser qu on ne pense à rien

Penser qu’on ne pense à rien c’est déjà penser à quelque chose

De et mise en scène par : Pierre Bénézit
Avec : Anne Girouard (6 > 8 puis 14 > 24 juillet) ou Nadia Jandeau (9 > 13 puis 25 > 29 juillet),  Olivier Broche (16 > 29 juillet) ou Luc Tremblais (6 > 15 juillet), Vincent Debost

au Théâtre des Béliers
53, rue du Portail Magnanen
84000 AVIGNON
Réservation : 04 90 82 21 07

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JeanFi décolle à Bobino et en tournée – le comique qui nous envoie en l’air

JeanFi Janssens est le dernier phénomène comique médiatique. Il y a un an personne ne le connaissait. Quelques passages à la radio, il se retrouve propulsé en quelques semaines au Grand Point Virgule, puis à l’Alhambra et maintenant à Bobino !
Entre anecdotes personnelles et des tranches de vie dans les airs, JeanFi nous embarque dans son univers pas si lisse.

JeanFi

Embarquement porte 1

Avec JeanFi, on passe de l’autre côté du rideau de cabine d’un avion.
Et parfois, on peut se retrouver dans le passager qu’il décrit : un peu lourd, voire agaçant ou stressé par le vol. Même si chacun ne se voitjamais tout à fait comme tel.
Si les passagers en prennent pour leur grade – et toutes classes confondues -, JeanFi n’est pas tendre avec ses collègues non plus.
Et il ne fait pas bon travailler dans les airs : vieillissement accéléré, compréhension limitée… des clichés parfois mais pas que.

Hors des couloirs de l’avion, l’homme du Nord nous convie à ses repas de famille, nous dévoile sa vie intime. Parents, sœur, petit(e)s ami(e)s. Tous y passent.

Et si vous pensez que la vie de steward est toujours rose, on vous déconseille l’escale à Bangkok !

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JeanFi n’en fait pas trop

Au risque de paraître iconoclaste, on a sans doute fait le tour de l’humour communautaire.  Mais l’ami JeanFi sait partagé son trait d’intimité sans lourdeur.
Les 1h20 de spectacle passent sans longueur, même si le début du show semblait moins rythmé.
On a droit à un humour parfois cru mais sans trash attitude et sans ostracisme. 

Si les traits d’humour sont plutôt bien sentis, JeanFi reste sage, trop sage pour nous. Le quadra n’est pas très joueur avec son public.
Dommage alors de ne pas profiter à ce public tout acquis à son humour pour le titiller un peu plus, ou rebondir sur les commentaires venant de la salle.
Malgré tout, on passe un très bon moment dans les airs sur le vol de JeanFi Airlines.

JeanFi

JeanFi Janssens Décolle

mise en scène : Flore Vialet et Régis Truchy

du 13 au 17 mars 2019

à Bobino
14-20, rue de la Gaîté
75014 Paris

Et toujours en tournée aérienne en 2019

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Le Sacre du Printemps par Circa aux Nuits de Fourvière #concours

Le Sacre du Printemps en plein air, de nuit, avec l’Orchestre national de Lyon et la folie de la compagnie australienne Circa de retour en terres lyonnaises : on fonce direct !
Aux Nuits de Fourvière 2018, les 28 et 29 juin, le chef d’œuvre de Stravinksy ne sera exceptionnellement pas dansé mais acrobatique, aérien, sensuel.

Le Sacre du Printemps

Le Sacre du Printemps circus 

Le plus excitant c’est que l’on ne sait rien de cette création qui est a éclos début avril en Australie.
Lyon, coproducteur du spectacle, est seulement la 2e étape d’une tournée qui s’annonce longue comme les autres envolées de la compagnie australienne.

Pour avoir vu deux précédents spectacles : Wunderkammer à Paris et Beyond dans un magic mirror à Lyon, Circa est une valeur sûre quand il s’agit de performance, force physique, dépassement de soi, le tout avec des pointes d’humour et de sensualité.

Circa émerveille, subjugue et se réinvente à chaque spectacle.
En plus du Sacre du Printemps, deux autres compositeurs, cette fois français, auront les honneurs d’une réinterprétation musclée. Berlioz et Ravel seront, à n’en point douter, aux anges comme nous, de là où ils seront fin juin.

Le sacre du printemps

CIRCA avec l’Orchestre national de Lyon
Direction artistique Yaron Lifschitz

Le Sacre du Printemps (Igor Stravinsky)
Les Nuits d’Eté (Hector Berlioz)
Le Tombeau de Couperin (Maurice Ravel)

les jeudi 28 et vendredi 29 juin à 21h30

au festival Les Nuits de Fourvière (Lyon)
Grand Théâtre
17 Rue Cléberg
69005 Lyon

#CONCOURS 

Je serai de retour à Lyon, le vendredi 29 juin pour célébrer le grand retour de Circa et passer une soirée à la belle étoile renversante.
Je vous propose de partager cette soirée en vous faisant gagner 2 invitations.

Pour participer au tirage au sort, remplissez vite le formulaire ci-dessous.

Bonne chance à tous et toutes !

Concours Circa NDF 2018
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Concours Gratuits

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Iliade au Lucernaire : appropriation inventive & vivifiante d’un classique

Lorsque d’aventure deux frères se retrouvent dans le grenier de leur grand-père après son décès, le passé resurgit. À travers tous les bibelots à l’âme singulière, un livre d’Homère retient leur attention. Iliade, c’est l’histoire délicate et tendre de deux adultes décidant de vivre pour la dernière fois l’épopée de leurs héros d’enfance.
À cette occasion, la scène du Lucernaire se transforme, le temps d’une soirée, en une espèce de joyeux bordel pour notre plus grand plaisir…
Reprise pour cause de succès à partir du 27 juin.

Iliade

Tout débute par une promesse. Comme dernière volonté, un homme demande à ses deux petits-enfants de ranger son grenier. Ça fait tout de même plus de trente ans qu’il le demande ! Ainsi, face à ce capharnaüm sans âge, la nostalgie produit son effet. Entre la puissance de la mémoire, les rouages du temps qui passe et un présent devenu maussade, il ne reste alors que les souvenirs, plus étincelants et intenses que jamais…

À l’aide de tous les objets leur tombant sous la main, les protagonistes entament une invraisemblable guerre de Troie. Une vieille passoire ou des brosses usées font office de casques, les casiers de bouteilles sont de solides remparts, les manteaux de fourrure habillent les divinités… En une heure, vous allez revivre, grâce à une imagination débordante et foisonnante, les combats entre Achéens et Troyens.

Iliade

C’est avec complémentarité et une passion évidente que les comédiens transposent ce récit d’Homère. Arriver à faire rire le public par des situations improbables et loufoques tout en restant totalement fidèles au texte, franchement : respect !

Aussi, lorsque Achille rencontre Hector afin de se venger de la mort de Patrocle, nous avons envie de monter sur scène et de brandir fièrement une frite de plage pour le soutenir !

En conclusion, si vous désirez passer une soirée originale, ludique et énergique, vous savez maintenant où aller.

by Jean-Philippe

 

Iliade

D’après Homère
traduction de Jean-Louis Backès (Editions Gallimard)
Avec et mise en scène : Damien Roussineau, Alexis Perret

du 27 juin au 26août 2018

Du mercredi au samedi à 19h
Matinée le dimanche à 15h

Lucernaire
53, Rue Notre Dame Des Champs
75006 Paris

Tél : 01 45 44 57 34

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Mama Khan et le chant de la terre Lakota : rencontre poignante @ Avignon

Au travers de récits Amérindiens contés par Mama Khan, notre guide atypique, nous partons à la découverte de la tradition Lakota (Dakota du Sud) et de ses merveilles. Tel est le pari osé, mais parfaitement maîtrisé, de Khadija El Mahdi. Lauréat du P’tit Molière du « Meilleur seul en scène 2017 », nous la retrouvons à Avignon Off 2018 au Théâtre al Andalus. Nous sommes sous le charme…

Depuis l’aube de l’humanité, Mama Khan est là pour transmettre aux générations à venir la mémoire du monde. Son but est de permettre l’ancrage profond de nos racines archaïques afin de vivre en harmonie avec le monde moderne.

Doucement et sans bruit, l’âme de Mama Khan s’invite dans le corps qui va lui servir de faire-valoir. Elle nous transporte avec elle en terre Lakota à la découverte d’une culture première qui n’en finit pas de nous apprendre. Les Amérindiens nous livrent leurs savoirs et leurs moyens de s’ouvrir à la sagesse au travers de la tortue, du corbeau, du pivert, du bison et de l’aigle. Ils incarnent ce qui est nécessaire au coeur de l’homme pour s’épanouir : la liberté, l’expression de l’art, la beauté, le silence et les mots…

Derrière ce projet, il y a une femme qui attendait de pouvoir vivre sa vie. Elle avait un manque quant à son héritage culturel et familial. Du coup, elle peinait à construire son identité. Puis un jour, elle fait un rêve : elle découvre un contact inconnu, bordé d’amour et de bienveillance avec des grands-mères. Elle se rend compte de l’importance de leur enseignement : la transmission aux enfants de la conscience de la fragilité de l’être…

Khadija El Mahdi a ainsi reçu l’étincelle qui lui a permis de faire rayonner sa vie et par la même occasion, la nôtre. Elle est ainsi au service de la diffusion de la paix, de l’amour de la conscience et du goût de la liberté.

De tout notre cœur, Merci.

by JeanPhilippe

Mama Khan et le chant

Mama Khan et le chant
de la terre Lakota

de et avec : Khadija El Mahdi
masque : Étienne Champion
Scénographie : Joëlle Loucif

spectacle tout public à partir de 7 ans

Avignon Off 2018

du 6 au 29 juillet 2019
à 16h30
(relâche les lundis)

au Théâtre al Andalus
25, rue d’Amphoux
84000 AVIGNON

Et du même metteur en scène, au même théâtre, les mêmes jours à 13h15, découvrez Sang Négrier, une véritable claque !

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Sang Négrier à Avignon off 2018 : fervent trait de génie

Laisser sombrer dans l’oubli la mémoire d’un passé historique peu glorieux, c’est prendre le risque de nier son existence. Sang Négrier raconte l’histoire d’un esclave ayant repris sa liberté. Il soumet alors au commandant d’un navire négrier une vengeance l’entraînant aux lisières de la folie… Au Théâtre al Andalus, pour Avignon off 2018, découvrez la profonde et frénétique rencontre entre les mots de Laurent Gaudé, le talent de Bruno Bernardin et la rage de Khadija El Mahdi…

Sang Négrier

Une voix brisée, un corps marqué, une âme terrifiée : voici l’aperçu de l’homme déchu se présentant à nous. Tel un testament, ou plutôt une tentative de rédemption, il va nous conter sa sombre histoire…

Tout débute sur un navire négrier. En route vers les Amériques avec les cales pleines d’une cargaison fraîchement acquise, notre commandant décide de faire une escale à Saint-Malo. Cette décision va faire basculer sa vie…

En effet, à peine arrivés, cinq esclaves en profitent pour s’affranchir. La cité Malouine se trouve alors en émoi. Une effroyable chasse à l’homme s’engage, révélant les bas instincts d’une nature humaine terrifiante. Ainsi, les fugitifs sont traqués, isolés, abattus, exposés.
Sauf un.

Sang Négrier

Si son corps demeure introuvable, sa présence rôde cependant dans la ville… Bientôt, ses doigts sont retrouvés cloués sur des portes, les uns après les autres. Chacun est le présage d’un malheur à venir… Les habitants de Saint-Malo, et plus particulièrement notre homme, vivent alors au rythme de cette vengeance et sombrent dans une folie dont ils sont les cruels initiateurs…

À la fin de la représentation, nous sommes bouleversés par l’intensité de ce que nous venons de partager… Khadija El Mahdi sert avec passion ce texte incisif et puissant. Par la bande-son, les jeux de lumière et le décor modulable, elle fait tomber le masque. Quant à Bruno Bernardin, il est saisissant de justesse, notamment dans sa capacité à vivre les émotions.

Une claque ! Voici le mot résumant le mieux ce moment fort et nécessaire de mémoire, de partage et de transmission…

by Jean-Philippe

Sang Négrier

De : Laurent Gaudé
Mise en scène : Khadija El Mahdi
Avec : Bruno Bernardin

Avignon Off 2018

du vendredi 6 au dimanche 29 juillet à 13h15

au Théâtre al Andalus
25 Rue Amphoux
84000 Avignon

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Tabarnak : le coup de force du Cirque Alfonse à Bobino

Messe totalement loufoque et physique à Bobino avec l’infatigable Cirque Alfonse. Acrobaties, sauts, portées, suspensions, prouesses en patins roulettes, derviches tourneurs en tricot, le tout en musique et en chansons : Tabarnak a une énergie communicative qui fait un bien fou.

Tabarnak

Tabarnak : du muscle, du poil et de l’humour

Le muscle est la vertu première de cette incroyable épopée bucolique en terres québécoises. Aussi le poil, de barbe, très représenté dans la troupe. Dans la première partie du spectacle, la troupe ne se sert que de son corps pour partager sa folie. Du tricot sage et collectif en attendant les spectateurs, on passe vite à une tornade qui pousse les bancs et fait grimper le vitrail dans les cintres de Bobino.

Les 6 gaillards et ladys qui allient physique, dextérité et foi absolue non en Dieu – encore que – mais en leurs partenaires nous propulsent dans leur joyeux bordel.

Ils défrisent les tours de patins à roulettes en concevant une chorégraphie spectaculaire. Le numéro des sangles par Nikolas est aussi un moment fort comme les portées qui doivent malmener les corps tant la charge est importante par moment. Imaginez tenir en équilibre 2 personnes debout sur vos épaules.

Au côté des athlètes, 3 musiciens-chanteurs (Josie, David et Guillaume) qui apportent du rythme et les ambiances tour à tour de tension, de joliesse et quelques kitscheries 100% québecoises totalement folkloriques.

Tabarnak

Standing ovation pour Tabarnak tous les soirs et c’est extrêmement mérité !

BONUS : Pour avoir participé à une initiation aux arts du cirque avec les gaillards de la troupe, je comprends encore plus la maîtrise, le sang-froid à toute épreuve dont ils font preuve.
Qu’importe la personne qui leur grimpera sur les épaules, ils sont capables de tout endurer et de tout anticiper avec le sourire.
Un tour de balançoire ? Ils peuvent réceptionner tout type de sauteurs des plus aguerris aux frileux.

Image de prévisualisation YouTube

TABARNAK
spectacle du Cirque Alfonse

jusqu’au 9 juin 2018

à Bobino
14-20, rue de la Gaîté
75014 Paris

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