Archives de catégorie : Spectacles

West Side Story : intense, beau, moderne, passionnel !

La Seine Musicale accueille le grand retour en France d’un succès scénique planétaire. West Side Story dans la version Broadway, avec artistes talentueux, décors new-yorkais et orchestre en live, offre une soirée d’une intensité folle. 

West Side Story
Crédit Johan Persson
West Side Story
Crédit Nilz Boehme

West Side Story : totalement moderne

Étonnant de découvrir un spectacle qui fête ses 60 ans cette année et qui a gardé toute sa fougue, sa force et sa modernité au fil des années. Les chorégraphies n’ont rien de désuet. Au contraire, le brio est toujours au programme.
La musique de Leonard Bernstein, composée à la fin des années 50 reste d’actualité, punchy, jazzy et charmeuse mais toujours juste.

Côté scène, les couleurs claquent aussi bien avec les lumières d’une rare perfection qu’à travers les costumes.  L’orchestre est parfait. Tout concorde pour faire de ces retrouvailles un moment de poésie musicale et vocale unique et enchanteur.

West Side Story

Tony et Maria : une pulsion d’amour

Entendre Maria, Tonight,  America ou A boy Like That est absolument inoubliable tant l’interprétation étant parfaite. Certaines chorégraphies sont les mêmes que celles de la création originale. Et parmi toute les productions de cette comédie musicale, seule la troupe le reproduit à l’identique actuellement.

Et rien à redire côté chanteurs et chanteuses, toutes les sensibilités des rôles sont là. Les voix percutent nos âmes de spectateurs, transperce une carapace parfois épaisse.
Même les insensibles à l’amour ne peuvent prétendre à l’ennui face à l’interprétation de la troupe.  

West Side Story c’est le tourbillon de la vie à la fois violente,  accidentée, excessive et belle.
C’est un souffle passionnel et passionné en mode Roméo et Juliette,  une dose d’amour éperdue qui nous rappelle que, parfois, le bonheur doit nous rendre insouciants. Malgré tout.

Bonus : la soirée de gala a permis d’inaugurer officiellement le rideau de scène de la Seine Musicale. Une création autour d’Orphée conçue en un temps record par Nicolas Buffe. Magique ! 

West Side Story

West Side Story
le classique original de Broadway

du 12 octobre au 12 novembre 2017

à La Seine Musicale 
Ile Seguin
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

Représentations supplémentaires :
les dimanches 29 octobre, 05 novembre et 12 novembre à 20h

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Viktor Vincent – Les liens invisibles et troublants

Les liens invisibles est un spectacle aussi bien poétique, troublant que bluffant. Viktor Vincent a un réel talent pour conter des histoires. Notamment la sienne, et celles de 3 personnes réunies à des siècles différents par un mystérieux lien.
Sa moustache et ses favorites sont des atouts charme rétro ++

les liens invisibles
Photo © Lisa Lesourd

Les liens invisibles et troublants 

Viktor Vincent convoque la science, l’histoire, la chance, le destin et l’illusion pour ce nouveau spectacle qui nous rappelle la magie du Cercle des Illusionnistes d’Alexis Michalik. 

Ce n’est pas un hasard puisque l’artiste a vu la pièce là même où il se produit : à la Comédie des Champs-Élysées.  

Les liens qui nous relient les uns aux autres sont troublants comme la présence de Patrice Leconte à nos côtés ce mercredi soir à qui le mentaliste envoyait des lettres quand il était étudiant en cinéma. Un autre lien plus subjuguant encore : la présence de Michel Houellebecq dans la salle.

les liens invisibles
Photo © Lisa Lesourd

Économie de moyens pour gros effets

Viktor Vincent évoque aussi bien le souvenir de son mentor Daniel Miraskill que l’influence du célèbre Houdin pour tisser un récit dont lui seul a le secret. 

Des expériences avec un spectateur, tiré au sort par 2 ou 3 dès suivant son siège, ou le public en entier ponctuent ce récit de haute volée. 

Un paquet sur les cuisses d’une spectatrice nous tiendra en haleine tout au long du spectacle, comme ces mots écrits à la main et placés dans la poche de trois volontaires. 

les liens invisibles

Tout serait rationnel pour l’artiste-illusionniste mais la solution garde tout son mystère. Notre sommeil a été altéré la nuit suivante, notre cerveau rejouant certains numéros pour tenter comprendre.

Entre émotion et incompréhension, les mystères de Viktor Vincent sont tout autant dans la narration de ses contes que dans la magie de ses tours.

les liens invisibles

Les liens invisibles
avec Viktor Vincent

du mardi au samedi à 20h30
Matinée le dimanche à 16h

à la Comédie des Champs-Élysées
15, avenue Montaigne
75008 PARIS

En tournée en 2018 !

site officiel de Viktor Vincent : viktorvincent.fr

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Bric Brac Cabaret des Sweet Simone : divinement pétillant

Vous affectionnez le charme suranné des cabarets d’antan ? Alors le show des Sweet Simone est fait pour vous ! Mené tambour battant, les pin-up du Bric Brac Cabaret font combiner ensemble le glamour, la danse et le burlesque dans un tout nouveau registre au sein duquel elles excellent. Elles l’ont baptisé : le clown-up ! Le cycle Récits de femme du Théâtre La Croisée des Chemins évoque ici l’empowerment au féminin entre rutilance et clairvoyance.

Bric Brac Cabaret

Panique générale pour les Sweet Simone ! Leur manager omniprésent vient de les abandonner juste avant la représentation. Complètement perdues sans ce repère masculin, elles se doivent de donner le change face à un public qui les acclame.

Au début, tout se passe pour le mieux. Avec les Andrews Sisters en fond sonore, elles sont somptueuses dans un numéro qui fait revivre les heures de gloire du music-hall.

Très rapidement, la situation dégénère et devient presque incontrôlable… La personnalité de chacune prend le relais sur l’aspect lisse et uniforme qu’une pin-up doit avoir. Nous découvrons Simone la séductrice, finement aguicheuse, Simone la meneuse, légèrement autoritaire et Simone l’ingénue, délicieusement maladroite.

C’est en pleine euphorie qu’elles décident d’assumer pleinement qui elles sont pour notre plus grand bonheur ! Les situations abracadabrantes, touchantes ou absurdes en découlant sont tout simplement enivrantes. La mise en scène est soignée, riche et nous offre un grand moment de divertissement ponctué de beaucoup de rires !

C’est par un humour fin et fou que les Sweet Simone pointent du doigt les diktats de l’apparence et les clichés attribués à la gent féminine. Avec beaucoup de délicatesse et de subtilité, le trio montre la splendeur de l’individualité aux facettes multiples que tout un chacun possède, nous rendant si unique et attachant…

On vous dit à très bientôt les filles ! 😉

by Jean-Philippe

Bric Brac CabaretBric Brac Cabaret

Bric Brac Cabaret

par les Sweet Simone
Eline Esteve, Chloé Demonet, Mélanie Uriot

Jusqu’au 4 novembre 2017

les samedis à 21h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Agnès Hurstel bande, ose et libère ! au Sentier des Halles

L’humour trash n’est plus réservé aux hommes ! Agnès Hurstel parle de teubs, de vaginou, de fist, d’amour, pour le plus grand plaisir des femmes. Jamais vulgaire, sur le fil du rasoir, Agnès dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas sur la scène du Sentier des Halles à Paris et ça fait un bien fou.

Agnès Hurstel
selfie original exclu pour #UsofParis

“Bienvenue dans ma cave !”

Poids plume au joli minois ne niant pas ses origines bourgeoises, la jeune femme détonne par la crudité de ses propos. Énergique, pétillante, impertinente, ultra culottée, Agnès Hurstel est trash mais toujours souriante.
Elle interprète, avec justesse, ses trois organes qui fonctionnent de manière totalement contradictoire : son cerveau, son cœur golmon, et son vaginou. Il y a trois femmes en elle, trois femmes qui n’arrivent pas forcément à s’accorder face à un homme.

Nous avons beau chercher, il nous semble que c’est bien la première fois que nous ayons entendu un vagin parler.  Dans les Monologues du vagin, ce sont les femmes qui parlent de leur intimité, avec Agnès c’est son organe tout entier qui a droit à la parole. Son entrée de scène est aussi incongrue, stupéfiante qu’abondante ; pas sûr que vous vous en remettiez totalement. Le vagin d’Agnès déborde littéralement de la scène.
Particularité : cet organe-là a un accent du sud, donnant à son monologue un supplément de soleil.

Son aparté sur le « gérant » d’une startup est hilarant ! Agnès se déchaine en nous expliquant tous les travers que peut engendrer ce métier. Connu de près ou de loin, tout le monde s’y retrouve et s’esclaffe à gorge déployée !
Agnès est généreuse avec son public. Elle questionne, interroge et choisi son amoureux qui aura la lourde tâche de lire sa lettre d’amour sur scène. Jamais méchante, Agnès a de la répartie à revendre. Son « ce n’est pas un dialogue » à fois qu’un spectateur lui répond est à mourir de rire.
Agnès nous fait du bien. Son discours est là pour déculpabiliser les femmes de tous les discours féministes dont nous sommes les cibles quotidiennes.

“Réveiller la femme !”

La jeune comédienne-humoriste de 25 ans a débuté l’humour il y a tout juste un an. Elle a fait sa première scène sur un coup de tête en mai dernier au Paname Art Café. Après avoir commis plusieurs “pièces très tristes“, comme elle nous le confie à sa sortie de scène, Agnès écrit un texte sur elle. Et c’est le déclic. Pousser par ses amis, elle enchaîne les scènes ouvertes, fait évoluer son texte. “Au début, je parlais aux mecs et c’était pas évident, je m’en prenais pas mal dans la gueule. Et me suis rendu compte qu’il fallait que je sois plus directe et que je parle aux femmes.” Avant de rajouter : ” je souhaite déculpabiliser la femme, la sortir de cette dictature du bonheur prônée par la presse.”

BONUS : vous allez enfin savoir dans quelles circonstances Oscar Pistorius a perdu ses jambes !

by Caroline et Alexandre

Agnès Hurstel

Agnès Hurstel

Jusqu’au 28 décembre 2017

Tous les jeudis à 20h15

au Sentier des Halles
50 Rue d’Aboukir
75002 Paris

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Cirkopolis du Cirque Éloize : absolument merveilleux

Venue étrenner le tout nouveau Théâtre Le 13ème Art, la compagnie québécoise du Cirque Éloize se révèle à nous avec un spectacle au rayonnement inédit. En mêlant danse, arts du cirque, technologie et théâtre, Cirkopolis nous entraîne avec frénésie dans un tourbillon enchanteur dont nous sortons complètement éblouis… Vous l’aurez probablement compris, nous avons adoré !

Le rideau s’ouvre sur un homme, assis à son bureau, avec en toile de fond des impressions 3D de gratte-ciels mornes et tristes. Cet homme sera le fil conducteur du spectacle inspiré du film Metropolis. S’anime alors autour de lui, tel un ballet administratif, une kyrielle de collègues austères, vêtus de gris.

Le rythme cadencé qu’impose une vie routinière dénuée de sens semble se gripper… Les personnages vont alors majestueusement fissurer le carcan dans lequel ils s’étaient eux-même enfermés.

Cirkopolis

Cirkopolis

Un hymne à la vie

À partir du moment où l’impulsion libératrice est enclenchée, nous assistons à un épanouissement de l’âme qui passera par la révélation et l’exaltation du corps dont l’expression va aller en s’amplifiant pour notre plus grand bonheur !

Place à de l’électro-swing pour le premier tableau qui nous subjugue d’emblée. Sans répit, les numéros se suivent et ne se ressemblent pas. Toute la magie est là, nous sommes toujours bluffés !

Cirkopolis

À l’énergie salvatrice d’un tableau va se succéder un numéro poétique et sensible. Ainsi, l’émotion se mêle à la prouesse artistique et c’est ici tout le caractère singulier du spectacle. Par la roue allemande, le mât chinois, le diabolo, la roue Cyr ou la corde lisse, nous explorons la solitude, l’évasion, la folie mais aussi l’amour.

Les artistes qui œuvrent sur scène sont solaires, radieux et aériens. Ils délivrent une beauté et un optimisme sans faille. La musique et les projections vidéos affirment le côté contemporain et innovant de l’ensemble. Un souffle nouveau nous traverse. Il nous redonne le sourire et il serait dommage de passer à côté !

Un plaisir à partager en famille sans hésitation ! Au sortir du spectacle, je fus très amusé de constater que j’avais la même bouche bée que mon voisin de 6 ans. En nous regardant, nous avons pu mutuellement contempler les étoiles qui brillaient dans nos yeux…

C’était magique 🙂

By Jean-Philippe

Image de prévisualisation YouTube

Cirkopolis

Cirkopolis

par la compagnie du Cirque Éloize

Auteur : Jeannot Painchaud
Metteurs en Scène : Jeannot Painchaud et Dave St-Pierre

Jusqu’au 29 octobre 2017

Du mardi au samedi à 21h
matinée : le mercredi et samedi à 16h,
le dimanche à 15h

Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
Avenue d’Italie
75013 Paris

Tél. : 01 53 31 13 13

Site du spectacle : cirkopolis

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Nuit Blanche 2017 : 5 installations à ne pas manquer

Nuit Blanche 2017 à Paris c’est maintenant.
Cette année vous avez le choix entre 97 oeuvres rien que pour le IN, on vous propose notre top 5.
5 oeuvres découvertes en preview, la veille de l’événement.
Au programme : danse, performance, tournage de cinéma, projection…
C’est parti pour la 15ème édition !

Nuit blanche 2017

 

The master’s tools : la plus barrée

On commence par le parcours nord dans la Halle Hébert.
Juste derrière le nouveau spot de street art l’Aérosol, un grand hangar accueille le collectif (LA) HORDE.
Cette installation-performance est un ballet de corps, de voix et de véhicules.Nuit blanche 2017

Nuit blanche 2017

Tournage d’une séquence de révolte en extérieur où policiers et manifestants se confondent, corps à corps entre chanteurs et fenwicks.

Nuit blanche 2017

On reste subjugué par la chorégraphie des acteurs-performeurs autour de cette limousine. En mouvement perpétuel, certains taguent au sol “Demain est annulé“, tandis que les autres effacent immuablement leurs messages.

Mille et une danses : la plus énergisante

Sous la Canopée des Halles, on retrouve le génial danseur et chorégraphe Olivier Dubois entouré de 300 danseurs amateurs.
Cette méga troupe envahit littéralement l’espace, en petits groupes ou en masse.
Le chorégraphe précise : “Avec le nombre de répétitions, l’implications, le terme amateur n’existe pas pour moi. Je donne le moyens à ces danseurs d’assurer comme des pros.”

Nuit blanche 2017
Sur des musique populaires, films de Funès ou de jeux vidéo comme Tétris, les corps s’animent dans des chorégraphies millimétrées, ou en mode flash-mob plus chaotique.

C’est totalement euphorisant. Olivier dubois offre une belle dose d’énergie et de fougue pour recharger ses batteries au milieu de la nuit. Avant de continuer son parcours.

English Magic : la plus décalée

Sur des arrangements de musique pop joués avec un ensemble de steel-drums, Jeremy Deller propose une vidéo drôle, sombre et esthétique.

Nuit blanche 2017
A travers elle, l’artiste veut montrer qu’une identité culturelle, ici l’anglaise, n’est pas homogène, mais composée d’un aggloméra de choses multiples et divers.
Une vidéo hypnotique. On adore la version de The man who sold the world qui devient d’un coup beaucoup moins dark que celle de David Bowie.

Un monument dédié au siècle des révolutions : la plus historique

De mémoire de Nuit Blanche, on a rarement vu une installation qui convoque à ce point la grande Histoire.

Nuit blanche 2017 Nuit blanche 2017

A l’occasion des 100 ans de la Révolution russe d’octobre 1917, le collectif Chto Delat ? (Que faire ?) a voulu retracer l’histoire des révolutions à travers le monde.
Les 1h30 de vidéo d’archives vont de l’Iran à mai 1968, en passant par la Roumanie ou l’Afrique du Sud…Nuit blanche 2017
On n’a pas pu visionné la totalité du film, mais cette oeuvre est vraiment prenante et offre un vrai recul sur notre situation actuelle.

Marée des lettres : la plus connectée

Sur les quais de Seine, Invisible Network Playground plante ses lettres géantes.

Nuit blanche 2017
Grâce à une application téléchargeable, chacun.e de nous peut faire évoluer l’oeuvre Marée des lettres. Lancez votre slogan et si les utilisateurs l’aiment, il sera transformé en lettres géantes que les promeneurs pourront admirer. 100 % ego trip !

Et si vous souhaitez vous faire surprendre, sans établir un plan d’attaque précis, laissez vous porter par la ligne orange qui parcourt les trottoirs de créations en créations.

Toutes les infos sur le site officiel de la Nuit Blanche

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Être ou paraître / Julien Derouault : audacieux et beau

Avec Être ou paraître, Julien Derouault impressionne en roi-clown-danseur pris entre la poésie, la nuit et la tragédie de la vie couchées par le génie d’Aragon et de Shakespeare. Télescopage en jean bleu, couronne de roi, canne de bonimenteur et rythmes électro au Studio Hébertot. 

Julien Derouault

Être ou paraître : solo de danse poétique 

Il faut le voir pour le croire. La force d’interprétation qui confère presque à la folie est spectaculaire. Julien Derouault danse, vit les mots qu’il interprète dans tout son corps, les transpire.
Ses contorsions sont aussi vitales que les mots qu’il nous lance.

Les extraits de textes sont chargés de sens, de génie, ce qui n’empêche pas l’interprète de faire preuve d’humour, de détourner le propos, de désarçonner le sacré.

On croit parfois halluciner, comme si l’interprète devant nous étant pris d’une transe, sous influence d’un dieu ou d’un démon inconnu.
Sa vibration corporelle est palpable, son souffle si près de nos oreilles grâce à la proximité de la salle.

Être ou paraitre : une interprétation subjuguante, animale, essentielle.

Ma voisine ce lundi – qui est aussi ma mère – résume le mieux la performance : Julien a donné tout ce qu’il pouvait donner. C’était prenant. Je suis abasourdie. J’ai été soufflée. Se donner à fond, comme ça, j’en avais mal pour lui.”

Julien Derouault

Être ou paraître 

Avec Julien Derouault
Mise en scène et chorégraphie : Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
musique : Yannael Quenel

Un spectacle du Théâtre du Corps

Le dimanche à 19h
Le lundi à 20h 

au Studio Hébertot
78 bis Boulevard Batignoles
75017 PARIS

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(In)achevé @ Théâtre La Croisée des Chemins : authentique & passionné

Dans la vie, il n’y a pas d’échappatoire. C’est également le cas en amour. Il n’est jamais aisé d’aborder le déclin d’une relation qui nous a longtemps transportée sans ressentir de la souffrance. Cette affliction, il faut la vivre. Elle fait de nous des êtres particuliers et nous accorde ainsi notre valeur. Puis, discrètement, ressurgit en nous un sentiment que nous pensions avoir perdu à jamais : l’espoir. C’est tout cela que Zem-Zem nous livre dans (In)achevé une pièce qui ne laisse rien au hasard…

Inachevé

Nous découvrons Elle et Lui, deux personnes partageant leur ultime moment à deux : la rupture. C’est alors qu’ils revivent devant nous, telle une rétrospective, les moments forts et intenses de ce qui fut Eux.

En premier lieu, il y a la rencontre, drôle, touchante, unique, qui vous fera sourire. Puis l’euphorie des débuts, jusqu’aux premiers instants où la résistance fait timidement place à la confiance. Aux moments heureux se succèdent les doutes et les premières blessures. Chacun va alors les combattre pour retrouver la complicité donnant toute la beauté à la relation. Seulement parfois, les sentiments et les efforts ne suffisent pas…

Inachevé

Zem-Zem et Maxime Couette font vibrer cette partition humaine par leur énergie, exprimée aussi bien par les mots que par l’expression physique. En effet, comment parler d’amour sans y inclure la sensualité du corps ? Il est le miroir de nos sentiments. La mise en scène souligne parfaitement son importance jusqu’à le laisser parfois s’exprimer seul, apportant une légèreté parfois nécessaire.

Bien que relatant l’histoire d’un couple, cette pièce est une révérence à toutes les rencontres humaines, bouleversant une vie, dont l’empreinte reste immuable…

En sortant du théâtre, une pensée positive nous traverse. Si parfois la vie nous laisse quelque part entre l’agonie, l’optimisme et l’expectative, cela nous rappelle que nous sommes des êtres humains et que nous sommes en vie… 😉

by Jean-Philippe

(In)achevé


De et mise en scène : Zem-Zem
assistée pour la mise en scène de Ghislaine Bizot

avec : Zem-Zem et Maxime Couette
Musique : Folo

Jusqu’au 5 novembre 2017

les samedis et dimanches à 19h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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Je les signe tous : Mathilde chante l’amour en langue des signes

Dans Je les signe tous, au Studio Hébertot jusqu’au 6 janvier 2018, Mathilde, révélée par le télé-crochet The Voice, propose un concert original mêlant chant, conte et langue des signes. Du point de vue de l’adolescente un peu niaise à celui de l’adulte réaliste et blasée, l’amour est disséqué sous toutes ses formes, des plus joyeuses aux plus tragiques.

Jes les signe tous
Photo © Christine Coquilleau

La mise en scène est épurée : quelques ampoules qui pendent au plafond, un tapis, deux fauteuils et un guitariste. Mathilde, la chanteuse lance des regards complices à son acolyte, Maylis, qui dans des mouvements gracieux signe les textes et les émotions que dégagent les chansons. Car c’est là que réside toute la beauté scénique du spectacle. Maylis Balian ne se contente pas de traduire les chansons en LSF (Langue des Signes Française), elle les interprète. Cela s’appelle le chansigne, une manière de signer la LSF, propre aux chansons, dans une expression plus libre, en inventant des mots et en remodelant la langue. Le spectacle devient alors accessible aux sourds, à qui se révèle le caractère poétique ou engagé des textes, ainsi qu’une initiation esthétique à la LSF pour les entendants.

Jes les signe tous
Photo © Christine Coquilleau

Une louche de sucre

Mathilde assume la naïveté de son personnage, mais pas sûr que tout le monde s’y retrouve. Les mots sont jolis et la voix est puissante. L’ensemble parlera toutefois davantage à une trentenaire fleur bleue à la recherche de l’âme sœur plutôt qu’au quadragénaire qui aura certainement plus de mal à s’identifier au personnage.

Jes les signe tous

Que cela ne l’empêche pas de pousser les portes du théâtre. Le concert est plus subtil qu’il n’y paraît. Sous cette énorme couche de sucre, tout n’est pas rose bonbon. Bien au contraire ! Au fil du spectacle, les chansons s’engagent : la liberté, le corps, le féminisme ou encore l’homosexualité, de nombreux sujets de société sont abordés, tantôt frontalement, tantôt de manière plus détournée. La langue des signes devient alors de plus en plus expressive. Mêlée à des textes incisifs, elle se transforme alors en chorégraphie.
Sourds comme entendants, elle ne laisse personne indifférent.

by Joël

Jes les signe tous

Je les signe tous

Avec Mathilde, Maylis Balian et Vladimir Medail (en alternance avec Antoine Laudière)

Tous les samedi à 17h

jusqu’au 6 janvier 2018

Studio Hébertot
18 bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris

page officielle du spectacle : Je les signe tous

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Au départ… : parenthèse incisive & pleine de vie au Théâtre La Croisée des Chemins

Telle une déclaration envers les femmes et leurs combats, le Théâtre la Croisée des Chemins initie cette saison un cycle intitulé : Récits de femmes. Au cours de certains spectacles, des thématiques variées seront abordées d’un point de vue féminin. L’adaptation du roman Au début… de François Bégaudeau ouvre ce cycle. La rencontre de deux femmes nous livre un portrait aussi impétueux que tendre sur la maternité, avant, pendant et après la naissance.

Au départ

Judith est une institutrice belle et rebelle, garçon manqué, ex-punk qui a longtemps rejeté sa féminité. Avoir un enfant ? La belle affaire… Certainement pas ! Au fil du temps se mature une pensée inspirée par une phrase de son père… Ou la grossesse d’une collègue qui… À moins que peut-être son compagnon… ?

Emmanuelle, ingénieur agronome, a vu sa construction identitaire entachée par les nuisances de sa mère à son propos. Sa souffrance grandit en même temps qu’elle. Son désir d’enfanter est inexistant tellement la peur de reproduire ce schéma est intense. Néanmoins, son corps semble prendre peu à peu le dessus sur son esprit…

Au départ

C’est avec tendresse et fougue que ces deux destins vont se mêler, s’enlacer, s’entrechoquer ou se compléter. Le chemin menant au désir d’enfant, à la grossesse, à l’accouchement et aux premiers instants d’être maman est ainsi livré sans fard. Entre joies et désillusions, attentes et surprises, le spectateur se retrouve à faire des liens entre ces deux personnages attachants qui ne nous laissent pas indifférents.

La mise en scène permet de dégager véritablement les émotions du texte. Le jeu des comédiennes est abouti, les chorégraphies libératrices, l’interaction avec le public présente sans être intrusive. Cette pièce avait pour but d’exposer le lien indéfectible que la maternité révèle entre les femmes. Pari tenu ! Avec beaucoup de pudeur, d’humour et de délicatesse, nous levons le voile sur les méandres de secrets enfouis…

by Jean-Philippe

Au départ

Au départ…



d’après Au début… de François Bégaudeau
Adaptation et mise en scène : Jacques Grange
Avec : Cécile Martinet et Yasmine Bargache

Jusqu’au 3 novembre 2017

les jeudis et vendredis à 21h30

au Théâtre La Croisée des Chemins
43, Rue Mathurin Régnier
75015 Paris

Réservations : 01 42 19 93 63

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