Archives de catégorie : Spectacles

Le Big Show : rires, talents et révélations au Théâtre Le Bout !

À toi, le Parisien qui loupe les barbecues à la campagne et les châteaux de sable sur la plage en ce merveilleux mois d’août caniculaire, enfile ton bonnet et tes bottes ! Rendez-vous au Théâtre Le Bout où l’Ecole du One Man Show à Paris te propose un concours d’humoristes en live dont tu es le jury. Le Big Show c’est un spectacle différent chaque soir où s’expriment les futurs talents de demain et autant vous le dire tout de suite : vous allez succomber !

Le Big Show

Dès l’arrivée, le spectacle commence. Nous rencontrons la pétillante Charlotte Boisselier fière de ses origines savoyardes et le boute-en-train Damien Buffet qui, en plus de jouer sur scène, gèrent l’installation du public et l’animation de la soirée. L’ambiance est chaleureuse, conviviale et détendue. Parfait pour se mettre dans le bain. Deux chapeaux nous sont distribués.

Au gré du hasard, et d’une main chaste du public, les élèves humoristes sont scindés en deux équipes. Chaque apprenti s’élance alors sur scène afin de nous séduire avec un sketch de cinq minutes. À l’issue de quoi, le public décide de l’équipe qui poursuivra la deuxième manche.

Place à un nouveau sketch pour Charlotte, Damien, la pittoresque Priscille Aquila et la rayonnante Charlotte Juliette Landes ! Dans une ambiance complice et heureuse, ils se donnent à fond pour nous faire rire et nous leur rendons bien !

Le big Show

Un lancer de chapeaux permettra de les départager. Ce soir, c’est le bogosse Romain Harel (dont le sulfureux déhanché a déchaîné la salle) qui remporte le trophée avec le récit épique de ses jobs passés et obtient une ultime récompense : le droit de nous jouer un troisième sketch !

Ce qui ressort le plus de ce show c’est la dynamique et la solidarité du groupe. Ils s’éclatent sans esprit de compétition. C’est franchement drôle et chacun y trouvera son compte. Ils savent entraîner le public dans leur folie humoristique et nous adorons ça !

Pire… Nous en redemandons ! Ça tombe bien, il y a trente élèves humoristes dans la troupe. Ils se relaient tous les soirs. On vous le disait, chaque spectacle est unique. Vous avez eu un coup de cœur pour la solaire Chloé FleurieFanny Wolff aux mimiques délicieuses ou Matthieu Brillard et ses expériences borderlines ? N’hésitez pas à revenir un autre soir et votez pour eux qu’ils puissent vous en montrer un peu plus !

by Jean-Philippe 

Le Big show

Le Big Show

à partir du 15 septembre 2017

tous les vendredis à 21h
tous les samedis à 19h

Théâtre Le Bout
6 rue Frochot
75009 Paris
Tél. : 01 42 85 11 88

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Les Faux British au Saint Georges : incroyablement jouissif !

Pourquoi attendre pour s’offrir une dose de rires XXL ? Les Faux British, la comédie catastrophique, ne fait pas de pause depuis qu’elle est à l’affiche du Théâtre Saint Georges. La preuve : déjà plus de 1000 représentations qui ont comblé le public
La nouvelle distribution est excellente, courez-y avant de succomber au Gros diamant du Prince Ludwig au Palace.

Les Faux british

Les Faux British : une équipe gagnante ! 

Le talent d’écriture du trio Henry Lewis, Henry Shields et Jonathan Sayer est à la hauteur d’un Thé à la menthe ou t’es citron, voire le surpasse.
Aucun temps mort, aucune envie de regarder sa montre.
On serait presque pris de spasmes tellement le rythme est effréné, les quiproquos s’enchaînent. On se prend à angoisser même pour les comédiens (les vrais) qui sont capables de cascades, d’accent improbable, de jeu très approximatif.
Avant tout, il faut être un très bon acteur pour jouer aussi mal avec brio !

Une pièce dans la pièce

La troupe de comédiens amateurs devant nous tentent de donner en représentation une enquête policière qui semblerait être signée Conan Doyle. Il y a un manoir, un meurtre, du suspense, de la passion.
Le tout est relevé par un décor bancal, des accessoires manquants, des bruitages inutiles et laborieux. C’est de l’amateurisme pur et qu’est-ce que c’est poilant !

Bref, la mécanique prend l’eau et le bordel débute très vite.  Alors il suffit d’une porte qui ne s’ouvre pas et c’est la cata. Tout va s’enchainer telle un grand 8 avec de magnifiques envolées et des descentes vertigineuses. On reste agripper à nos sièges.

On rit d’un bout à l’autre de la pièce.  Les Faux British est un chef d’œuvre d’humour.
Totalement inadaptable au cinéma, il faut donc foncer le découvrir en live !

Et bonne nouvelle : il n’y a pas d’âge pour succomber au charme très particulier des Faux British.

Les Faux British

Les Faux British

de : Henry Lewis, Henry Shields et Jonathan Sayer
Adaptation :
Gwen Aduh et Miren Pradier
Mise en scène :
Gwen Aduh
Avec (en alternance) : Gwen Aduh, Sandra Valentin, Christophe de Mareuil, Dominique Bastien, Henri Costa, Herrade Von Meier, Jean-Pascal Abribat, Lula Hugot, Michel Cremades, Michel Scotto Di Carlo, Yann de Monterno, Jean-Pascal Abribat, Yann Papin, Virginie Gritten

Molière de la comédie 2016

du mardi au vendredi à 20h30
samedi : 18h et 21h

51 rue Saint-Georges
75009 Paris
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Les Coquettes : divines, piquantes & pétillantes @ Grand Point Virgule

Un trio de girls qui renouvelle la chanson française à texte, sans tomber dans les travers d’un Vincent Delerm, d’un Bénabar ou d’une Linda Lemay. Trois petites tornades en robe qui, les trois réunies, sont captables de soulever une salle entière (Le Grand Point Virgule à Montparnasse).

Les Coquettes sont attachantes, bitcheuses à mort et tordantes à souhait.

Les Coquettes

Marie, Lola et Juliette sont les Coquettes !
Le rideau s’ouvre et apparaissent trois femmes succulentes, pulpeuses et gracieuses alias Les Coquettes. Vous les avez sûrement déjà entraperçues : Marie, croisée dans Nos chers voisins et dans de nombreuses comédies musicales tout comme Lola qui nous a laissé un souvenir inégalé dans Love Circus et Juliette rencontrée dans Le Soldat Rose.

Une amitié assumée et une langue bien pendue qui se transcrivent dans une écriture de texte osée et engagée avec une mise en scène acidulée. Toutes les chansons sont accompagnées par un musicien italien avec lequel elles sont hyper complices.

De la chanson, du rire, des Louboutin

Tour à tour, elles sont amies pour la vie, ennemies, râleuses-mauvaises-graines, séductrices quand il s’agit d’allumer le mec du premier rang.
Leurs envies, leurs passions, leurs charmes… elles dévoilent tout pour notre plus grand plaisir. Un spectacle de femmes pour femme ? Pas du tout ! Des tenues rouges et roses éveillent en nous une passion assumée et généreuse tout comme la transparence des décolletés.

Alors on ouvre grand les yeux et les oreilles, et surtout on sort les doigts du *** pour apprécier la fessée du dimanche soir que nous proposent les trois coquettes coquines. Messieurs, à vos calepins… on prend des notes et surtout on met en pratique tous les conseils donnés par notre trio. Avec Les Coquettes, votre vie sexuelle débridée va être remise en ordre avec douceur.

Des choubidous et du trash

Chacune d’entre elles rompt avec le cliché qui leur collerait à la peau : la blonde, la pestouille, la ronde. Elles nous invitent donc à une grande réflexion sur l’apparence et le paraître, tout en chantant des choubidous choubidous à tue-tête.

Peut-on parler du suicide dans une jolie chanson ? Oui, le défi est relevé ! “Mais chut, on n’en parle pas !” vous diront-elles. Beaucoup de sujets – trash qui tachent – viennent ainsi ponctuer le spectacle lors de ces moments intimes où elles nous rejoignent comme pour nous susurrer des confidences. Ce sont à chaque fois des petites merveilles textuelles d’une inventivité folle.

Peut-on parler de tous les sujets entre copines ? Hummmmm pas forcément vous répondront-elles ! En effet peut-on dire à sa super copine qu’on adore sa chatte ? Et bien non, sauf si on invente un nouveau mot. C’est chose faite avec ce spectacle.

Les Coquettes sont définitivement toutes les femmes de ta vie, avec ou sans Louboutin.

Les Coquettes

LES COQUETTES
avec Juliette Faucon, Lola Cès et Marie Facundo


Reprise le 31 août 2017

du mercredi au samedi à 19h45

au Grand Point Virgule
8 bis, rue de l’Arrivée
75015 PARIS

site officiel : lescoquettessurinternet.com

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Christophe Dellocque fait sa Sylvie Joly : une déférence douce et éclatante !

Lorsque l’on évoque Sylvie Joly, il nous vient immédiatement à l’esprit une élégante choucroute blonde, une bouche toujours élégamment soulignée d’un rouge pimpant, une allure singulière et une parfaite maîtrise de la gouaillerie. Pour Christophe Dellocque, c’est bien plus. Il nous offre au Lucernaire une entrevue vive et attendrissante avec celle qui l’a marqué pour toujours.

christophe dellocque

A onze ans, Christophe Dellocque remarque à la télévision une femme qui le subjugue par son visage, son style, ses mimiques et surtout son talent si unique. C’est ainsi que Sylvie Joly entre dans sa vie et s’y installe durablement. Les 33 tours, la mise en scène de ses sketchs dans une MJC locale et surtout ses prestations en live, ne font que tisser un lien invisible entre eux.

Un projet se trame alors au fil du temps dans l’esprit du comédien… Créer un spectacle sur cette relation atypique. Laisser s’entrecroiser délibérément l’idole avec ses sketchs cultes (qui restent drôlement actuels !) et le parcours touchant et intime de l’admirateur à qui cette grande dame a beaucoup apporté.

christophe dellocque

Sans se déguiser, Christophe Dellocque est tantôt une coiffeuse, l’enfant qu’il était, tantôt une pâtissière, lui-même adulte… Il montre ainsi sa féminité sans fard, jouant avec sa voix, sa gestuelle pour accentuer les traits de caractère des personnages qu’il incarne. Une part belle à la pantomime dont on devine aisément de qui provient l’inspiration 🙂

Dans un monde qui n’en finit pas de s’étioler, qu’il est bon de voir ce que l’humain peut encore apporter. Christophe Dellocque a finalement pu rencontrer celle à qui il n’a jamais parlé, bien qu’elle ait insufflé en lui tant de talent et de passion. C’est un joly moment de théâtre à partager où les deux artistes trinquent ensemble au rire et à la vie !

by Jean-Philippe christophe dellocque

Christophe Dellocque fait sa Sylvie Joly

Textes : Christophe Dellocque, Sylvie Joly, Fanny Joly, Thierry Joly, Henri Mitton et André Ruellan
Collaboration artistique : Sylvain Maurice
avec : Christophe Dellocque

du 5 juillet au 26 août 2017

du mercredi au samedi à 21h et le dimanche à 17h

Le Lucernaire
53, Rue Notre Dame Des Champs
75006 Paris
Tél : 01 45 44 57 34

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La petite fille de Monsieur Linh au Lucernaire : sublime et éloquent #Reprise

Il est des rencontres qui bouleversent… Lorsque Sylvie Dorliat découvre le roman de Philippe Claudel : La petite fille de Monsieur Linh, elle est intimement touchée par ses mots aussi simples qu’ils sont difficiles à oublier. Avec Célia Nogues, elles adaptent au Lucernaire ce conte intense, tout en poésie, qui trouve de la beauté là où on ne l’attendait plus.

Le spectacle reprend cet automne 2020 !

 

photo Philippe Boyé

Nous découvrons Monsieur Linh, vieil homme meurtri par la guerre et ses atrocités. Il est contraint de fuir son pays avec une valise, quelques vêtements, une photographie usée et surtout sa petite fille chérie Sang Diû, comme seuls liens de sa vie passée. Au terme d’une pénible traversée, il arrive dans une ville occidentale dont la culture lui échappe. Il déambule, hagard, dans l’indifférence la plus totale de ce nouveau monde qui sera désormais le sien.

Par le hasard d’un banc, un inconnu lui parle. Au fil du temps, un lien insolite se crée entre les deux hommes. À défaut de mots, ils se comprennent par le coeur. Ces deux âmes en survie redécouvrent avec réserve et délicatesse des sentiments qu’ils pensaient avoir perdu à jamais…

Pour sublimer cette relation si singulière, Célia Nogues compose une douce et pudique mise en scène qui permet le rayonnement des dons naturels de Sylvie Dorliat. Sa voix grave, suave et sa prestance magnétisent…

Le fait de ne connaître ni le pays d’origine, ni celui d’exil de M. Linh nous fait rapidement transposer ce conte à l’actualité de notre monde. L’issue tragique de cette histoire (mais nettement moins que la détresse et le désespoir qu’elle exprime) soulève en nous de nombreuses questions. Que savons-nous du ressenti des personnes qui quittent leur pays dévasté par la guerre ? Sous couvert de bienveillance, nos actions sont-elles toujours adaptées ?

Nous vous le disions, il est des rencontres qui bouleversent…

by Jean-Philippe

Lucernaire

La petite fille de Monsieur Linh

adapté du roman éponyme de Philippe Claudel
Mise en scène : Célia Nogues
Comédienne : Sylvie Dorliat

REPRISE

du 26 août au 11 octobre 2020

du mardi au samedi à 19h30,
le dimanche à 15h30

Le Lucernaire
53, Rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
Tél : 01 45 44 57 34

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SLAVA’S SNOWSHOW : dans les coulisses du spectacle à sensations

Les clowns russes sont de retour à Paris, pour nous apporter un supplément de neige qui risque une nouvelle fois de nous manquer pour Noël. Le Slava’s Snowshow, source d’une euphorie contagieuse aussi bien pour les petits que pour les adultes, est à l’affiche du Théâtre Le 13ème Art à partir du 13 décembre. Courrez, réservez, riez, pleurez.

Bulles de savon, nuages de fumée, ballons sautillants, tonnes de confettis : tous ces ingrédients ludiques participent au pouvoir hautement attractif de ce périple du clown Slava, accompagné de drôles de partenaires de voyage.
Nous avons eu la chance de passer derrière le rideau de scène du Trianon pour accéder aux coulisses du show, juste après la représentation en matinée, ce samedi. Ici, règne une ambiance surréaliste entre deux représentations. Des enfants courrent et chahutent, les clowns sont habillés de noir, une figure historique du cirque de Moscou, Alexandre “Sacha” Frish, garde ses chaussures de scène de 50 centimètres de long pour arpenter les couloirs. L’ambiance est familiale et chaleureuse, le verre de vodka est proposé généreusement. Ça parle russe, anglais, français. A voir ce qui se passe en coulisses, on comprend mieux les origines de l’incroyable tourbillon qui se produit tous les soirs.

Clown Robert Saralp slava snowshow spectacle russe russian show photo_by_mushimoro

Moment rare, le patriarche Slava étant retenu à Moscou, il nous est autorisé de rencontrer un des interprètes qui partagent la scène. C’est Robert Saralp, un quadra aux cheveux ras, souriant, bon vivant qui nous accueille dans la loge des clowns. Dans l’autre pièce, Sacha se change tout en gardant une oreille attentive à notre dialogue.

En anglais dans le texte, Robert le Caucasien nous invite à voir le spectacle en soirée : “ce n’est pas le même spectacle, les réactions ne sont définitivement pas les mêmes en matinée pour les enfants et le soir avec une majorité d’adultes.” Il poursuit en russe, plus à l’aise et sèche à répondre à notre première question à savoir depuis combien de temps joue-t-il dans ce spectacle ? Il demande à la mémoire vive de la troupe, Sacha, répond : “17 ans !” En rappelant que le Slava’s Snowshow a fêté son jubilé de 20 ans en 2013. Robert de rajouter en riant : “J’étais à la source !
Angel Clown Greez Slava s Snowshow snow show pectacle clown Trianon de Paris tournée en France Russie
Robert confesse se sentir plus proche du clown vert (qui fait partie des Greenz) que du jaune, pourtant plus emblématique. Ce personnage, il se l’approprie totalement mais quand il s’agit d’interpréter le jaune, il joue son histoire à lui à travers ce personnage atypique : “le Slava’s Snowshow est un vrai spectacle dramatique et pas seulement un spectacle de clown. Je suis un acteur dramatique, je ne suis pas un clown. Ce qui est passionnant c’est de pouvoir jouer toute la dramaturgie mondiale dans ce seul personnage de clown vert, silencieux.

Pour la suite de l’interview, Sacha se lève pour répondre à notre question sur les origines du clown vert dont la légende voudrait qu’il vienne du Nord de la Russie. Avec une voix incroyable : “je vous invite à prendre le livre majeur d’Alexandre Soljenitsyne, L’Archipel du Goulag, qui parle des répressions staliniennes.  Beaucoup de gens voient dans le clown vert toute la souffrance du peuple russe.” Avant de rajouter : “Slava que je connais depuis 53 ans et 15 jours a fait cette traversée de souffrance pendant la période soviétique.” 

Sacha passionné et l’oeil pétillant n’affiche aucune lassitude à remonter sur scène aussi souvent qu’il le souhaite : “j’ai travaillé pendant 20 ans au cirque de Moscou et chaque soir j’étais sur une chaise et je tombais. Mais chaque soir, je tombais différemment.” 

Image de prévisualisation YouTube

Grimés, chapeautés, les comédiens sur scène sont difficilement reconnaissables et identifiables par les spectateurs. La répartition des rôles, chaque jour en coulisses, décrite par Robert est assez surprenante : “La plupart du temps c’est Slava qui décide, mais il nous arrive de faire des blagues et de dire que c’est le premier qui a pris le costume qui jouera le rôle. Aujourd’hui nous avons deux spectacles, et nous ne savions pas qui jouerait dans le premier et qui jouera dans le second jusqu’au dernier moment.”

Photo by Oleg Lugovskoy
Photo by Oleg Lugovskoy

“Je joue avec le même plaisir tous les jours”
Et que lui apporte de partir en tournée et de remonter sur scène chaque soir : “u
n million de fois je me suis posé la même question sur ce que j’étais et je suis en train de faire, si c’est pour cela que j’étais destiné. Pour un homme, c’est important de faire ce que tu aimes professionnellement. Ça permet d’aboutir à quelque chose dans la vie. Et pour cette vie-là c’est dans mon karma que d’être sur scène. Quand j’étais jeune je ne me suis jamais posé la question de savoir ce que j’allais faire de ma vie. Dieu merci, tout de suite après l’école, j’ai été admis dans la meilleure école de théâtre de Moscou.”
 Slava Polounine Polunin clown loge des clowns Trianon Paris spectacle Slava s snowshow photo by United States of Paris blog

Il fait la connaissance de Slava Polounine lors d’un festival en Russie. Le patriarche qui voit Robert et ses partenaires sur scène les invite dans son “Académie internationale des Fous” (centre culturel et théâtral à Saint-Pétersbourg) à travailler pendant un an. A son retour du Cirque du Soleil, Slava crée le Slava’s Snowshow et invite Robert à faire un essai pour le clown vert. Il n’y avait que deux personnages au début : le jaune et le vert.

“Nous sommes dans un climat créatif et d’échange”
Le spectacle est fait de plein de petits détails.
Et l’artiste nous confirme qu’il y a beaucoup de nouveautés par rapport au départ : “des choses ont disparu depuis car elles ne fonctionnaient plus, comme un numéro avec des sifflets (numéro de clown un peu trop classique) et un numéro avec une poupée pour introduire la séquence coeur transpercé par les flèches de l’amour.

Robert porte un regard tendre sur le créateur de la troupe, Slava Polounine, figure patriarcale à l’ancienne : “Ce qui est très rare aujourd’hui, en plus d’être un clown de talent entouré d’artistes talentueux, Slava est un très bon chef d’orchestre. Il est intuitif et sait très bien associé les artistes qui s’entendront sur scène. Ce qui permet une bonne ambiance, évitant toutes les intrigues, rivalités dans une troupe. J’apprends aussi bien pour mon métier et qu’humainement.”

“Ce que j’ai appris ce sont les relations avec les comédiens, le respect et l’attention, peu importe le talent de chacun. Slava prend soin de nous – la plupart du temps en Russie les metteurs en scène sont des dictateurs – lui n’use pas les gens.”

En fin d’interview, un mystère restera entier, celui portant sur le nombre d’interprètes femmes du spectacle. Ni Robert, ni le manager ne voulant nous renseigner sur ce point. Le clown n’aurait pas de sexe dit-on.

Rappelons que ce spectacle est conseillé aux enfants à partir de 8-9 ans. Certains plus jeunes peuvent ne pas apprécier les facéties de la troupe. Comme cette fille de VIP âgée de 3 ans, arrivée en retard avec ses parents ce samedi après-midi et qui effrayée face à Slava : “j’ai peur maman“. Le couple était le seul de l’assemblée à partir au bout de 15 minutes de spectacle. Shame !

SLAVA’S SNOWSHOW 

du 13 décembre au 07 janvier à 20h
au Théâtre Le 13ème Art
Centre commercial Italie 2
30 Avenue d’Italie
75013 Paris
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L’homme cirque aux Nuits de Fourvière : David Dimitri incroyable !

En ce premier week-end de juillet, le village cirque guinguette des Nuits de Fourvière est officiellement lancé au sein du Domaine Lacroix-Laval. Malgré un temps mitigé et quelques averses, les familles sont venues nombreuses. Les enfants sont occupés aux différents ateliers cirque proposés en partenariat avec la MJC Ménival (Lyon 5ème) et l’École de Cirque de Lyon : ruban, trapèze volant, jeux d’acrobaties et d’équilibre. Certains adultes semblent même regarder leurs bambins avec envie, se voyant volontiers prendre leur place. Une petite fille aux cheveux blonds de 3-4 ans fait l’admiration du public, n’hésitant pas à s’accrocher par les pieds au trapèze. Elle vole avec une facilité déconcertante, peut-être une future vocation. On peut facilement se laisser aller à se rêver en artiste de cirque faisant écho à la fameuse chanson « J’aurais voulu être un artiste… »

Ce village placé au milieu du parc vallonné de Lacroix Laval nous emmène hors du temps, dans une ambiance de saltimbanque. A cette occasion, deux chapiteaux ont été dressés, le Cirque des Nuits qui accueille le spectacle des acrobates de Simple Space et celui de L’Homme Cirque de David Dimitri, que les spectateurs pourront découvrir tout au long du mois de juillet. Des bals, apéritifs musicaux et projections de films sont aussi au programme.

Nous apercevons alors David Dimitri se diriger discrètement vers son camion, un poids lourd imposant siglé « David Dimitri, L’Homme Cirque ». Le temps des roulottes est bien révolu, nous rappelant que ces spectacles nécessitent des moyens matériels et une logistique importante.

Il est maintenant 20h15, nous sommes invités découvrir l’univers de L’Homme Cirque. L’ambiance est intimiste. Je suis ravie de la proximité que nous allons avoir avec l’artiste. Des objets comme un cheval d’arçon roulant avec sa tête surmontée d’une crinière de laine, un accordéon, un tapis roulant recouvert d’un tissu rouge, disposés sur la piste nous donnent des indications sur l’univers de l’artiste, situé entre modernité et tradition.

Je suis impatience de le découvrir cet Homme Cirque, comme sorti d’un cabinet de curiosités, mi-homme mi-animal de cirque, sorte d’hybride, capable de tenir son public en haleine, seul en scène, pendant plus d’une heure. Son spectacle est hallucinant mais n’est rien dû au hasard. David Dimitri est, en effet, le fils du célèbre clown Dimitri et a évolué dans l’univers du cirque depuis son plus jeune âge. Il sait que les arts du cirque requièrent une grande exigence. Son CV est impressionnant : il se forme à l’École du Cirque de Budapest, à la Juilliard School de New York puis intègre ensuite les célèbres Cirque Knie, Cirque du Soleil et Metropolitan Opera House.

Il est 20h35, le fameux Homme Cirque se présente à nous. La cinquantaine, de taille moyenne, son corps fin donnerait presque une impression de fragilité mais celle-ci est trompeuse. Un large sourire éclaire son visage. Il change de chaussures et nous embarque dans un numéro clownesque sur le tapis roulant. Le public commence à rire. Puis, le voilà parti à exécuter quelques acrobaties comme s’il avait des ressorts sous les pieds.

Vient ensuite un numéro à la fois poétique et drôle avec le cheval d’Arçon. Il fait venir un garçon sur scène qui fait semblant de donner à manger à l’animal. Il joue aussi de l’accordéon, nous emmenant ainsi dans une autre époque. Il ne parle pas, son corps et son visage suffisent à exprimer ses émotions et à les transmettre au public.

David Dimitri n’a aucune aide extérieure pour le son et les lumières. Il gère cela tout seul grâce à un petit boitier en bois vers lequel il fait fréquemment des allers et venues. Il n’y a pas de jeux de lumière spectaculaires mais l’essence de son spectacle n’est pas là. L’Homme Cirque préfère la simplicité et la proximité avec le public.

Le voici désormais suspendu sur un fil. Il enchaîne pirouettes, saltos, danse avec une facilité déconcertante, tout en jouant de la trompette ou de l’accordéon. Avec une malice non dissimulée, il fait même semblant d’échouer sur une acrobatie et recommence son numéro devant un public déjà conquis par ce personnage attachant.

Il est maintenant 21h20, nous le voyons découvrir et placer le fameux canon sur la piste, drôle d’engin métallique avec des roues en bois. Notre Homme Cirque est aussi un sacré bricoleur. Nous sommes impatients de voir ce numéro spectaculaire. On se demande comment il va s’y prendre.

Le voici désormais en haut du chapiteau, il ouvre une petite fenêtre découpée dans la toile, par laquelle il souhaite s’engouffrer et nous fait signe de sortir. Chacun a hâte de voir ce qu’il nous a réservé. Nous l’apercevons alors suspendu sur un fil à environ 20 mètres au-dessus du sol, sans aucune protection. Il avance confiant et précis, simplement aidé par une longue barre horizontale. Tout le monde retient son souffle. Ouf, le voici arrivé de l’autre côté, les applaudissements retentissent dans le parc. David Dimitri descend l’échelle rapidement avec une grande aisance puis nous salue tout en se dirigeant vers son chapiteau. C’est un homme discret qui ne s’attarde pas avec des saluts interminables. Il a déjà ouvert la porte de son chapiteau, nous salue une dernière fois et disparaît.

by Émilie Jacquemier

L’homme cirque

spectacle sous chapiteau de et avec David Dimitri

au Domaine de Lacroix-Laval

jusqu’au 23 juillet 2017

dans le cadre des Nuits de Fourvière

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La Mouette @ Théâtre de l’Epée de Bois : pertinente et dans l’air du temps

Tchekhov apprécie mettre en scène des personnages invariablement en survie. Ces êtres humains tentent candidement d’aérer leurs vies par la seule force des dons naturels qu’ils possèdent. Autant dire que la désillusion est bien souvent inéluctable… C’est là tout le raffinement de son œuvre entre impétuosité et indulgence que nous retrouvons avec La Mouette dans une adaptation soignée d’Isabelle Hurtin au Théâtre de l’Epée de Bois.

La mouette
Treplev, jeune écrivain tourmenté, souhaite réinventer le théâtre pour un monde nouveau. Il écrit une pièce pour son amour, Nina, qui l’interprète. Il cherche à s’affirmer et à éblouir sa mère Arkadina, célèbre comédienne. La maison de campagne familiale avec son lac servira de décor. Par un jeu d’ombres chinoises, la quête idéale de Treplev ne séduit pas les auditeurs. Nina le quitte alors pour Trigorine, l’amant de sa mère. C’est ainsi que se terminent les rêves parfois…

La coquille, dans laquelle se protègent les différents personnages, se craquelle alors insidieusement… À travers leurs passions, leurs ambitions artistiques et amoureuses, chacun se dévoile en se laissant parfois porter par un instinct trompeur.

La mouette

 

La mouette

Le reflet que projette cette dramatique comédie sur nos vies est terne bien que nous ne puissions le nier. Entre l’ambition, l’espoir, le rêve, la liberté, la trahison et le désenchantement, comment ne pas reconnaître nos vies désaccordées ?

C’est une balade onirique dans un clair-obscur permanent où les arts exaltent la passion, les aspirations et les dissensions entre tous les personnages. Treplev compte réinventer le théâtre, Nina aspire à devenir actrice. Arkadina a peur de finir dans l’ombre, Trigorine trouve et aspire sa muse…

Entre les jeux de lumières, les interludes musicaux, les jeux d’ombres qui reflètent des images insolites et le jeu des acteurs absolument merveilleux, nous sommes envoûtés jusqu’au dénouement funeste comme notre monde, mais poétique et plein de promesses comme notre idée du monde…

by Jean-Philippe

La mouette

La Mouette

Adaptée de l’oeuvre éponyme d’Anton Tchekhov

Metteur en scène : Isabelle Hurtin assistée par Marie Vitez & Kevin Chemla
Avec  Isabelle Hurtin, Mathieu Saccucci, Didier Sauvegrain, Léonor Ilitch, Jean-François Chatillon, Marjorie Hertzog, Fanny Jouffroy, Thomas Cousseau, Frédéric Cuif, Bruno Bisaro, Kévin Chemla

Jusqu’au 28 Juin 2017
les lundis, mardis et mercredis à 20h30

Théâtre de l’Epée de Bois – Cartoucherie
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris

Crédit photographies : Kévin Chemla

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L’homme cirque aux Nuits de Fourvière : coup de cœur #concours inside

Les Nuits de Fourvière battent leur plein depuis que Lamomali de -M- et Arcade Fire ont ouvert le festival début juin. La programmation folle nous réserve des moments intenses, physiques et poétiques du côté du Domaine de Lacroix-Laval. L’homme cirque de David Dimitri est notre coup de cœur 2017. Voici les 4 raisons !

L'homme cirqueNous n’avons jamais vu de numéro d’homme-canon. C’est un numéro de cirque incontournable mais plutôt rare de nos jours. L’impatience est grande ! 

David Dimiti est multi-talents. Il n’a pas qu’une seule discipline à son actif. Il joue de la trompette, de l’accordéon, est capable de contorsions incroyables, de marcher sur un fil et de s’envoyer dans les airs.

David D a foulé les scènes du monde entier, en collaborant avec le Cirque du Soleil, le Metropolitan Opera House de New York, le cirque Knie. Des preuves évidentes de ses talents. 

L’homme cirque se produit au Domaine de Lacroix-Laval. C’est un cadre à la fois vert, de détente, éloigné des bruits de la ville. Un petit havre de paix, pas si loin non plus, qui surtout permet de poursuivre la soirée après le spectacle.

#CONCOURS Nuits de Fourvière

Nous vous faisons gagner des invitations pour notre coup de cœur Nuits de Fourrière 2017. Venez avec nous découvrir L’homme cirque le samedi 1er juillet à 20h30.

Pour participer il suffit d’être disponible le jour J, d’être dans la région et de remplir le formulaire juste en-dessous.

L’homme cirque de David Dimitri
spectacle sous chapiteau

du 1er au 19 juillet 2017 à 20h30
tous les jours sauf le lundi

au Domaine de Lacroix-Laval
Route de Sain-Bel
69280 Marcy-L’Étoile

dans le cadre des Nuits de Fourvière – Lyon

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Oh my God! au Théâtre Tristan Bernard : déjanté et épatant !

Adaptation d’un succès de Broadway au Théâtre Tristan Bernard. Un jeu de marionnettes dans une paroisse qui part en vrille totale. Une performance d’acteurs exceptionnelle, un humour acéré, des chansons qui nous rappellent Un long fleuve tranquille. Oh my God! est taillé pour faire salle comble cet été. 

L’animatrice a bien du mérite à faire classe devant quelques jeunes brebis qui tentent tant bien que mal de préparer le spectacle de la paroisse. Mathias est plus récalcitrant que les autres, ado bad boy à casquette, sweat et TN : un cliché sur pattes musclées. Il est campé par Jérôme Alexandre que l’on avait apprécié en jeune premier dans La Poupée Sanglante. Cette fois, son faciès est limite flippant, à se contorsionner, se démonter le cou, et cracher. Difficile de le reconnaître. La performance vaudrait à elle seule de prendre son billet pour la pièce. 

À ses côtés, une jeune fille sans relief en apparence et un garçon réservé, doué de ses mains pour réaliser une marionnette qui dépote. Il forme un duo inséparable avec Raymond – plus excessif encore que Jean-Marc, le compagnon de Jeff Panacloc – et qui va générer une source de conflits inouïe. On salue le jeu physique de qui est pris dans une sorte de montagne russe avec retenue et moments très intenses. 

Le Père Alexandre suit ce joyeux bordel avec discernement, patience et raison. Il est aussi attachant que les autres personnages car il est un humain comme les autres. 

Ce qui est passionnant dans cette écriture c’est que le manichéisme est balayé. C’est un joyeux pétage de plomb généralisé avec du grand guignol, de l’amour, de la passion dévorante, des quiproquos en série. C’est surtout beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît. 

On se laisse happer sans résistance que l’on soit spectateur “grand public” ou un fin “théâtreux”. 

Bonus : le spectacle commence dès votre arrivée, dans le hall du théâtre. Pour une fois, n’hésitez pas à écourter vos discussions sur le trottoir et à venir plus tôt. 

Oh my God! 

de Robert Askins
adaptation : Sébastien Azzopardi et Sacha Danino
mise en scène : Sébastien Azzopardi

avec : Thomas Ronzeau, Patrice Latronche, Tadrina Hocking, Alexandre Jérôme, Marie-Camille Soyer

Théâtre Tristan Bernard
Rue du Rocher
64, rue du Rocher
75008 Paris

du mardi au samedi à 21h
matinée le samedi à 18h

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