Les Schtroumpfs, le spectacle musical joyeux pour petits et grands à l’affiche des Folies Bergère. Reprise dès le 17 décembre et en tournée en France en 2017.
Le spectacle des Schtroumpfs nous plonge immédiatement dans l’univers des petites créatures bleues créées en 1958 par Peyo, auteur belge francophone de bande dessinée.
Dès leur entrée sur scène, ils fredonnent la chanson qui a bercée notre enfance Lala la schtroumpf lala et qui restera à jamais gravée en nos mémoires.
Il s’agit du moment le plus attendu pour nos Schtroumpfs : l’arrivée du printemps célébré par la bienveillante Dame Nature. Le village est en effervescence, toute la tribu s’attèle à le rendre le plus merveilleux possible.
Mais c’est sans compter sur l’affreux sorcier Gargamel et le pire ennemi des schtroumpfs ! Accompagné par son chat Azraël, il va user de tous les subterfuges pour anéantir l’arrivée du Printemps par Dame Nature. Va-t-il enfin arriver à ses fins ? C’est ce que nous raconte ce spectacle musical plein de rebondissements.
Le spectacle est énergique, composé à la fois de chorégraphies dynamiques, de chansons entrainantes et de moments interactifs avec le public. La représentation des schtroumpfs est très réussie, les décors sont fidèles à ceux de la bande dessinée. Ça chante, ça danse, pour le plus grand bonheur des petits et des grands.
L’histoire est jolie, accessible aux enfants et également porteuse d’un message écologique sur le respect de l’environnement. Les personnages sont tous attachants avec une mention spéciale pour le schtroumpf grognon.
Le spectacle musical des Schtroumpfs est un spectacle joyeux, frais et pêchu. Les enfants sont ravis, et comme ma fille, ils ont tous adoré détester Gargamel.
Retour aux sources où découverte pour les enfants, Les Schtroumpfs, le spectacle musical !, permet à toute famille de passer un bon moment.
Dernier spectacle flamboyant avant fermeture pour travaux du Théâtre du Châtelet ! 42nd Street, palpitante, joyeuse et fougueuse comédie musicale, est calibrée pour plus d’un mois de vagues d’applaudissements. Claquettes, paillettes, romance, American dream : votre billet pour Broadway est à portée de main jusqu’au 8 janvier 2017.
42nd Street en claquettes La comédie musicale est un chef d’œuvre du genre, succès à Broadway et à l’affiche à Londres en 2017.
Le Théâtre du Châtelet offre à ses spectateurs une petite pépite qui commence avec un numéro de claquettes grandiose pour une entrée dans le show immédiat. 42nd Streetc’est New York, Broadway, Times Square. La rue des succès mais aussi d’échecs cuisants. La rue des miracles et des révélations scéniques.
Que l’on soit producteur, metteur en scène, artiste, chaque soir on (re)joue sa carrière sur les planches.
1933, un producteur mise tout pour monter le spectacle Pretty Lady. Il se trouve contraint de collaborer avec la star sur le déclin : Dorothy Brock, chouchoute d’un magnat des voitures qui finance une partie de cette production.
Dans ce cocktail détonant, l’arrivée d’une jeune première, Peggy Sawyer, très vite chaperonnée par le ténor Billy Lawlor va pimenter l’ensemble. Sans compter la présence du jeune amant de la star et d’un couple d’auteurs haut en couleur.
Le récit est pétillant à souhait, les personnages soigneusement croqués et le rythme dense. Le décor est une scène de coulisses avec escaliers métalliques, loges, éclairages. Ça bouillonne, ça vibre dans tous les recoins comme à New York.
Distribution magistrale Pour cette nouvelle production estampillée Théâtre du Châtelet, on retrouve le beau brun Dan Burton qui avait excellé dans Singin’ in the Rain, sur cette même scène, la saison dernière. Il chante finalement moins qu’il ne danse – ses numéros de claquettes sont excellents. Monique Young qui campe Peggy Sawyer, cette jeune ingénue venue d’Allentown, est bluffante. Douée aussi bien pour jouer la maladresse du jeune âge qu’incarner la révélation que toute la troupe attendait.
À leurs côtés, il faut compter sur le coffre et la présence de la tonitruante et attachante Jennie Dale dans le rôle de Meggie Jones, la co-auteur de Pretty Lady. Elle dégage une vraie intensité aussi bien dans le registre comique que dans la danse.
42nd Street c’est de la fantaisie à tous les étages du Châtelet, qui déborde même sur la façade avec ce néon lumineux et clignotant. So Broadway!
Un casting de choix.
Une bourrasque de fraîcheur.
Des numéros de danse inouïs.
Une réussite !
Equipe artistique
Musique : Harry Warren
Lyrics : Al Dubin
Livret (d’après le roman de Bradford Ropes) : Michael Stewart et Mark Bramble
Mise en scène et chorégraphie originales : Gower Champion
Production originale à Broadway : David Merrick
Adaptation musicale, arrangements et orchestrations supplémentaires : Donald Johnston
Mise en scène et chorégraphie : Stephen Mear
Direction musicale : Gareth Valentine
Décors et costumes : Peter McKintosh
Lumières : Chris Davey
Distribution
Julian Marsh : Alexander Hanson
Dorothy Brock : Ria Jones
Peggy Sawyer : Monique Young
Billy Lawlor : Dan Burton
Maggie Jones : Jennie Dale
Bert Barry : Carl Sanderson
Ann Reilly : Emma Kate Nelson
Andy Lee : Stephane Anelli
Pat Denning : Matthew McKenna
Abner Dillon : Teddy Kempner
Phyllis Dale : Chantel Bellew
Lorraine Flemming : Charlie Allen
Diane Lorimer : Emily Goodenough
Ethel : Jessica Keable
Oscar : Barnaby Thompson
Mac, Doctor, Thug 1 : Scott Emerson
Frustré(e) de ne pas voir danser Fauve Hautot dans la dernière saison de #DALS ? Inconsolable même ? Pour vous, comme pour nous, un shoot live avec un max de danse, de musique et de jeux de lumière est prescrit sans attendre ! Rdv dès le 9 février 2017 pour vibrer, chanter et s’éblouir avec Saturday Night Feverau Dôme de Paris – Palais des Sports.
Fauve plein les yeux
Pour avoir vu en live et en exclu quelques tableaux du spectacle prochainement à l’affiche à Paris, le rythme vous attrape sans appel. On a manifesté aucune résistance et la magie a opéré sans aucun préliminaire. Quand Fauve Hautot fait son entrée à La Fièvre du samedi soir !, notre regard est capté. Vous aurez beau venir en couple, l’infidélité des yeux ne trompera pas. Impossible de la lâcher, on oserait à peine cligner des yeux de peur de perdre un moment de grâce. Fauve magnétise tout simplement.
La danse semble si naturelle, si simple avec elle.
Ses robes de lumière savent épouser ses formes tout en laissant à la danseuse la pleine maitrise de ses mouvements.
Un Travolta tatoué
Fauve a un pendant masculin tout aussi doué de son corps dans son costume blanc quelque peu rétro – ça sent en fait la fin des 70’s à plein nez ! – mais au charme indéniable.
Nicolas Archambaultva marquer les esprits et va faire des émules, en reprenant le rôle de Tony incarné au cinéma par John Travolta. Le trentenaire nous vient de loin, du Québec. Il a la particularité d’être largement tatoué. Avez-vous remarqué le hérisson en dessous de la silhouette d’Edward aux mains d’argents sur son bras gauche ? Pas besoin de sortir votre paire de jumelles, il suffit de mater le clip Stayin’ alive !
Beaux et belles gosses Alors que la distribution finale n’est pas encore connue entièrement, l’on sait déjà que la troupe de danseurs et danseuses qui va accompagner les artistes a de quoi émoustiller les spectateurs. Ils et elles ont tous les atouts : charisme, muscles, agilité et silhouettes parfaites pour assurer le show sur le large plateau du Palais des Sports de Paris.
If I can’t have you Un soin tout particulier a été accordé à la réorchestration des chansons cultes de Bee Gees. La version 2016 de If I can’t have you est entêtante à souhait avec la voix de Jess Glynne.
L’album du spectacle offre aussi d’autres invités de marque comme Kylie Minogue, Julien Perretta ou Nile Rodgers. Ils ne seront pas sur scène mais les chanteurs de cette production ne démériteront pas. Ils ont assurés lors du showcase de lancement.
Saturday Night Fever, le spectacle musical La Fièvre du samedi soir !
avec Fauve Hautot (Stéphanie), Nicolas Archambault (Tony), Gwendal Marimoutou (Monty, le DJ)…
Mise en scène : Stéphane Jarny
Scénographie : Stéphane Roy
et en tournée dans toute la France à partir du 13 mai 2017 : Épernay, Amneville, Amiens, Lille, Dijon, Orléans, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Lyon, Nice, Montpellier, Albertville, Limoges, Caen…
Laurent Baffie revient au théâtre avec deux casquettes qui lui vont plutôt très bien : auteur et metteur en scène. Il signe la comédie Jacques Daniel à l’affiche du Théâtre de la Madeleine avec un trio d’acteurs désopilant avec Daniel Russo, Claude Brasseur et Nicole Calfan.
Un bar, deux ivrognes, une serveuse… jusqu’ici des banalités. Et pourtant !
Deux hommes, que tout oppose à première vue, se découvrent un point commun… la perte d’un être cher, leur femme tant aimée. S’enchaînent alors de longs échanges servis par une multitude de verres de whisky ; du Jack Daniel’s, bien sûr.
Et si cette perte s’avérait en fait être un nouveau départ pour ces trois protagonistes… comme la fin d’un cycle ?
Du désespoir, des railleries, de la joie, de la mélancolie, le tout servi par un jeu concluant d’acteurs. Nicole Calfan est époustouflante dans son rôle. Cette perruque blonde lui va si bien.
Laurent Baffie renouvelle quelque peu son style d’écriture qui peut apparaître pour ses inconditionnels comme un peu inhabituel. Ce qui est loin de nous déplaire.
by Cédric
Jacques Daniel une comédie distillée et mise en bouteille par Laurent Baffie avec Claude Brasseur, Daniel Russo et Nicole Calfan
Il y a des pièces qui frappent avec plus d’intensité que d’autres. Qui ont un vrai écho en nous avec cette sorte de sidération, de curiosité, de complicité auteur, interprètes, spectateurs. Petits crimes conjugaux au Théâtre Rive Gauche nous happe brillamment, nous accapare au moment où l’on s’y attend le moins.
Les premières minutes de Petits crimes conjugaux ont une tonalité étrange. Un homme rentre vraisemblablement chez lui. Il ne reconnait plus rien de ce décor, ni la femme qui a partagé sa vie jusqu’à son amnésie. Difficile de se douter de la direction que va prendre l’auteur, Eric-Emmanuel Schmitt, pour nous capter totalement et ne plus nous lâcher.
Aucune perspective ne peut laisser penser ce qui va se jouer entre Gilles et Lisa, si ce n’est que le couple a flanché. Les deux membres étant chaos de leurs excès du passé (d’amour pour l’une, d’indépendance pour l’autre).
La partition joue les montagnes russes avec de vraies montées sensationnelles où les sentiments sont affirmés avec une intensité folle. On reprend notre souffle, comme les deux comédiens face à nous.
L’amour et toutes les problématiques qui l’accompagnent – la séduction, la fidélité, la confiance, la dissimulation, la bienveillance, la maturité, l’indépendance – sont questionnées avec une qualité d’observation rare. Les mots sont justes tout simplement et d’un bout à l’autre du récit.
Fanny Cottençon est belle, incarnant une femme cabossée, chancelante mais aimante. Sam Karmann surprend par l’aisance qu’il a de révéler les errements sentimentaux et intellectuels de son personnage.
C’est une pièce pour tous les couples et même les célibataires. Jeune couple, courrez la voir pour balayer quelques erreurs que l’on a tendance à faire par amour. Couple mature, penchez-vous sur ce qu’il reste de lien, sur ce que vous ne maîtriserez plus tout à fait avec l’autre.
Célibataire, l’exemple est parfait pour vous préparer à accueillir au mieux votre prochain coup de cœur qui risquerait bien de vous changer la vie.
Petits crimes conjugaux
De Eric-Emmanuel SCHMITT Mise en scène Jean-Luc MOREAU Avec Fanny COTTENÇON, Sam KARMANN
Tout commence par des ombres chinoises qui nous narrent, dans un très joli décor, le début de l’histoire avec grâce et délicatesse. Puis, le chat (joué par la pétillante et radieuse Élisabeth Abt), pas encore botté, arrive sur scène ! Il va confier une mission de la plus haute importance aux enfants, très concentrés : ils doivent absolument l’aider à modifier la vie de son maitre, le plus jeune fils du meunier, pour qu’il puisse ainsi échapper au triste sort que lui réserve ce dernier.
Le malicieux chat botté va donc nous embarquer dans une succession d’aventures captivantes et interactives avec les enfants. Andréa, 7 ans, est complètement conquise ! Elle a réellement peur et crie de toutes ses forces pour avertir le chat botté de la présence non désirée de son maitre.
Les enfants participent avec ferveur quand il s’agit de trouver des idées pour aider ce drôle de petit matou. Ils chantent à tue-tête la chanson récurrente du spectacle et je n’y crois pas mes yeux quand Andréa, d’habitude réservée, se lève pour mimer la chorégraphie imaginée par la comédienne. Une réussite !
Le Chat Botté est un spectacle énergique, pétillant, joyeux qui mêle à la fois marionnettes, ombres chinoises, comédienne et chansonnettes. Les enfants sont captivés et rentrent dans la pièce sans hésitation. A la fin du spectacle, cerise sur le gâteau, ils peuvent même être photographiés avec le chat botté !
Spectacle principalement dédié aux enfants, je dois avouer que je suis sortie autant émerveillée et légère que ma petite fille. A voir absolument.
Le Chat Botté
Texte : Elisabeth Gentet-Ravasco Mise en scène : Sophie Balazard Avec : Laure Maloiselou Aline Barré et Elisabeth Abt Musiques : Sylvestre Balazard Chanson : Christian Ravasco Décor et Marionnettes : Lucie Lizen Ombres chinoises: Eliot Gentet Lumières : Vénus Debarge Production : La Compagnie Picrokole
La Manufacture des Abbesses
7, rue Véron
75018 Paris
Métro : Abbesses ou Blanche
Du 2 octobre au 7 décembre 2016
Les mercredis et les dimanches à 15h00
Représentations supplémentaires pendant les vacances scolaires les lundis et mardis à 15h00 soit les 24, 25, 31 octobre et 1er novembre 2016
Genre : Conte théâtral pour les enfants de 3 à 8 ans
Durée : 40 minutes
Ce qu’il y a d’étonnant avec le nouveau cirque c’est que l’on peut toujours être surpris par sa mise en forme et par les détours qu’il peut prendre. La preuve avec le Cirque Le Roux. A Bobino, le quatuor comble le public avec son spectacle The Elephant in the Room. Entre théâtre et performances scéniques, on rigole, on est attendri et on frissonne d’effroi mais aussi de surprise.
Automne 1937, au mariage de Miss Betty, le mari, l’amant et le majordome font irruption dans la pièce où celle-ci, était venue s’isoler. On sent de suite qu’il y a une ambiguïté avec la belle. Une histoire trouble va se dérouler devant nos yeux émerveillés et parfois interloqués.
Le Cirque Le Roux crée une fable, sous forme de comédie dramatique, qui se fonde sur les codes du cinéma du muet. Générique, dialogues entre personnages (pas très verbaux mais génialement bruités) et aussi la mise en scène : tout débute comme un film du siècle dernier. On y retrouve aussi ce comique de situation cher à Charlie Chaplin et Buster Keaton.
Spectacle en deux temps
Dans la première partie, très burlesque, les acrobaties restent bon enfant. Entre grandes glissades, petites cabrioles et quelques portées simples – mais tout de même osées – le spectacle semble mettre du temps à s’installer, à rentrer dans le vif. Toutefois, ces quelques minutes volontairement déstabilisantes mettent l’eau à la bouche.
Il faut donc attendre le deuxième acte de l’histoire pour totalement tomber dans l’univers et la poésie du Cirque Le Roux.
Le point de bascule : l’arrivée sur scène de nos quatre compères en habits de nuit, version années 30.
C’est la scène la plus complexe au niveau de la technicité, la plus chargée d’adrénaline et de frissons, de peur d’un ratage acrobatique. John Barick (Yannick Thomas), le colosse de l’équipe fait des prouesses dans les portées. Miss Betty (Lolita Costet) virevolte entre ses différents partenaires tel un fétu de paille. Angoisse et prouesses.
Deux scènes en forme d’apothéose
Pour autant, ce deuxième acte offre encore un autre changement d’univers visuel et narratif.
A la technique pure, on ajoute la poésie. Et c’est à ce moment que le spectacle offre sa première claque.
Le duo entre Monsieur Bonchon et Mister Chance (Grégory Arsenal et Philip Rosenberg) nous offre un duo magistral et sensuel. Des figures instables mais tenues pour des corps en totale harmonie. Un moment de pure magie scénique éclairé simplement par des lustres tombés du ciel.
L’autre moment d’apothéose : la scène finale. Sur une musique d’Ennio Morricone – à glacer le sang ou à pleurer d’émotion – toute la tension du spectacle explose en un superbe feu d’artifice de prouesses physiques et de jeux d’équilibre.
Le Cirque Le Roux arrive à jouer sur ce thème musical, ultra connu et ultra référencé, d’une telle manière que son art se sublime. Entre drame et volupté, émotion et envoutement. C’est intense et foudroyant.
Le temps de nous remettre de nos émotions, nous pénétrons dans les loges pour poser quelques questions à deux des membres de la troupe : Philip et Lolita.
C’est l’occasion d’en savoir plus sur les coulisses de ce spectacle, obtenir quelques anecdotes mais aussi faire un point sur leur carrière à Broadway.
Cirque Le Roux : Interview-selfie
USofParis : Philip, 3 adjectifs pour décrire ton partenaire Yannick ?
Philip : Attentionné, bon vivant et légèrement maladroit.
Lolita, 3 adjectifs pour décrire Grégory ?
Lolita : Énergétique, organisé et drôle, vraiment drôle.
Comment fait-on pour toujours prendre du plaisir à jouer un spectacle après un an et demi ?
Philip : Pour nous, surtout avec ce spectacle où il y a plein de couches, c’est l’intégration du jeu d’acteur avec le cirque qui est nouveau. Le cirque traditionnel où tu ne fais que des acrobaties, on en a déjà fait beaucoup. Il y a toujours le moment où te dis « oui je sais quoi faire ! », ça devient plus une routine.
Mais avec Elephant in the Room, ce qui est intéressant c’est l’échange avec le public et aussi entre nous sur scène. Ça change chaque jour au niveau des émotions, de nos humeurs. C’est vraiment une surprise chaque soir. Lolita : Et puis on change tout le temps. On revoie toujours des petits détails, il y a toujours des choses nouvelles. On a aussi des moments où l’on est libre de faire ce que l’on veut.
Il y en a un qui surprend l’autre car il est plus motivé ce soir-là, il fait des blagues aux autres…
Qu’est-ce qui a changé depuis la création ?
Lolita : Beaucoup de choses ! C’était très long au début. Il a fallu couper. Philip : Le spectacle durait 1h45 au début. On a fait une avant-première publique justement pour voir ce qui accrochait et ce qui accrochait moins. Et à partir de cette énorme base-là, on a réduit et réduit. Lolita : Mon solo du début a changé sept fois, à peu près. On a essayé différentes choses pour voir comment ça allait pour le public. Le fil conducteur, le poison, n’était pas présent au début, par exemple.
Un conseil, de votre metteuse en scène a-t-il été essentiel pour vous préparer à ce spectacle ?
Philip : De trouver le plaisir dans tout. D’abord, si tu trouves drôle ce que tu fais sur scène et que tes compagnons aussi, c’est sûr que ça va se transmettre au public.
Et elle disait aussi tout le temps : « Vous n’êtes pas des mimes ! Même si vous ne parlez pas, lâchez des sons, vivez sur scène!» Lolita : Quand on fait du cirque, on part toujours avec beaucoup d’énergie quand on rentre sur scène. On est hyper stressé, on est à bloc.
Et justement, Charlotte nous répétait de faire l’opposé. Pour commencer au théâtre, il faut, au contraire, être relax et prêt à tout recevoir.
Quand on a réussi, ça a changé considérablement. Maintenant, on pose le début, on peut incarner les personnages.
Et comment vous avez fait pour vous calmer ?
Lolita : C’est du psychique. Moi ça va. Mais Yannick, je sais qu’il fait encore le tigre en cage. Philip : Moi, c’est les cinq minutes juste avant de rentrer sur scène que je suis encore en train de penser à pleins de trucs, un peu crispé, stressé. Et j’ai l’impression que quand je rentre sur scène toute cette pression se relâche. Je suis plus détendu.
Comment prend-on soin du son corps lors d’une tournée et qu’on change de salle tous les soirs ?
Lolita : On est différent là-dessus. Philip : Moi je suis un peu plus tendu. Et pour être souple, il faut que je m’étire, que je m’étire, surtout le dos, avant le spectacle mais aussi après. Je trouve le bon équilibre comme ça. Lolita : Honnêtement, en tournée ce n’est pas toujours facile. Ici à Bobino, on a un échauffement avant le spectacle.
Essayer de me coucher pas trop tard pour me lever tôt et avoir une petit muscu tous les jours. Ne pas trop fumer. Si je me couche tard et qu’on fait des réunions : boire le moins possible d’alcool. Parce que les tournées c’est aussi : du monde qui vient nous voir, des réunions. Ce n’est pas forcément faire la fête mais c’est simplement discuter. Pour moi, c’est vraiment d’essayer de ne pas avoir trop de fatigue, d’avoir un moment de musculation et de stretching. Et bien manger ! Philip : Et un bon lit aussi ! Lolita : Un bon matelas c’est vrai. Les tournées avec un mauvais matelas, on a beaucoup de mal à s’en remettre. Philip : Le matin, quand tu sors comme un bloc, oh non !
Est-ce qu’il arrive que le corps soit ingrat, qu’à un moment il dise stop ?
Philip : Ça arrive vraiment très très rarement. Lolita : Mais ça arrive des fois. Alors c’est massage, douche chaude, ostéopathe. Et s’il y a des réunions, on ne les fait pas et on va directement se coucher.
Une anecdote sur scène : quelque chose d’inhabituel, de drôle, ou un ratage ?
Lolita : Dans la scène où je dois lui dire qu’il est ridicule, un soir Philip a écrasé le bout de ma chaussure. Du coup, mon pied est sorti de la chaussure, mais la sangle est restée autour de la cheville. Il a donc fallu que je fasse toute la scène où il prend mon soutien-gorge, le reprend et passe par la porte avec une chaussure en moins. Ça a donné quelque chose d’hyper drôle. Philip : J’en ai une un peu plus trash. On jouait à Salzbourg. Au moment où Grégory tombe de scène, le plateau de service. Au lieu de tomber à côté de lui, il a rebondit et il est arrivé sur son front et l’a coupé. Il est remonté sur scène sans s’en rendre compte, mais nous si. Lolita : Il saignait et avec la transpiration ça dégoulinait. Philip : Du coup, Lolita a dit « Bouchon, sort ! Dehors ! » Lolita : Et lui, il est resté dos au public, qui n’a rien vu du coup. Il a fait sa cascade. Une fois au sol il a tourné la tête de l’autre côté et j’ai pu le faire sortir. Philip : Après, il est quand même rentré avec un énorme pansement sur le front qui était bien dans son personnage.
Qui a eu l’idée de cette très scène assez érotique en clair obscur ?
Philip : En fait, ça a commencé avec les lampes. Après, on les a fait descendre et on a commencé à faire des acrobaties en-dessous. On avait déjà les photos dans les cadres derrière. A un moment Charlotte Saliou, la metteuse en scène, a dit « Allez, on va essayer de pousser ça. Bouchon, tu rentres avec un plateau de fruits de 3 mètres. On pousse ça plus dans la décadence » C’est parti de nous et c’est elle qui a vraiment transformé ça.
Et une anecdote avec un spectateur, des mots échangés après le spectacle qui ont pu vous toucher ?
Lolita : Dans un échange avec des enfants après un spectacle – et c’est pour moi la meilleure question qu’on m’ait posée – il y a un qui a dit « J’ai une question pour Miss Betty. J’aimerais savoir quel produit tu mets dans ta bouche pour pouvoir rire comme ça »
Quand j’ai dit « En fait, je ne mets rien du tout », j’ai vu que j’étais un avenger pour lui. Ça m’a vraiment fait rire.
Il y a aussi un papy à Salzbourg qui était là où on buvait un verre. Il nous a dit qu’il allait repartir à sa voiture sans sa cane tellement le spectacle l’avait bouleversé. Il a pleuré à la fin du spectacle. Et ce soir-là, j’ai vraiment pris conscience qu’on fait passer des sentiments et que ça peut changer quelque chose chez un spectateur. Ça m’a vraiment fait du bien.
La plus belle leçon que vous ayez apprise en vous produisant à Broadway ?
Philip : C’est de faire attention aux détails. Il y a une équipe de 200 personnes par spectacle mais chacune a vraiment un œil pour garder son boulot toujours aussi précis. Les accessoires, la musique, les déplacements sur scène. Tout est vraiment travaillé. Tout est pensé. Et du coup, quand on a décidé de faire ce spectacle, ça m’a un peu inspiré de dire « Est-ce qu’on a poussé ça assez loin ? Est-ce qu’on a pensé à chaque détail ? Est-ce que ce truc dans le décor est-ce que ça sert à quelque chose ? Pourquoi il est là ? » Lolita : Il y a plein d’autres choses, c’est tellement vaste Broadway. Mais c’est une des choses que j’ai retenue aussi. Philip : J’ai appris aussi : il faut toujours penser « Qu’est-ce qui est le mieux pour le spectacle ? » Même si tu as mis beaucoup d’argent, beaucoup de temps dans quelque chose, et même si tu as envie que ça marche mais que ça ne sert pas le spectacle : mets ton égo de côté pour faire ce qui est le mieux. On enlève, on ajoute, mais penser comme une personne extérieure. Lolita : Par exemple, dans le spectacle on devait avoir une armure.
Au lieu de sortir par le bureau, Miss Betty devait être cachée dedans et l’armure de marcher. On trouvait ça génial, et ça l’était. On a acheté une armure – très chère et avec notre argent – au début du spectacle et ça n’a jamais fonctionné. Philip : On a essayé de couper l’armure pour qu’elle rentre dedans. C’était un métal vraiment pas solide. Et quand on a commencé à couper, le métal partait morceau par morceau. Lolita : Notre argent partait en lambeaux et donc on s’est dit « Tant pis ! ».
The Elephant in the Room Cirque le Roux
Mise en scène : Charlotte Saliou
Avec : Lolita Costet, Yannick Thomas, Philip Rosenberg et Grégory Arsenal
L’Éveil du chameau au Théâtre de l’Atelier : drôle de rencontre entre un responsable d’ONG et une mère de famille dévouée aux espaces verts de Paris. Un face-à-face vibrant entre Barbara Schulz et Pascal Elbé autour d’un enfant qui n’est pas le leur.
Oh Barbara !
Le rôle est taillé pour elle. Les apartés en entrée de scènes, face au public, sont des petits instants en suspension qui nous font aimer son personnage dès les toutes premières minutes de la pièce. Barbara Schulz rayonne littéralement, tout simplement.
Elle incarne une mère déterminée, qui n’a qu’une chose en tête : le bonheur de sa fille. Maryse va pourtant se laisser déstabiliser par un homme plus retord qu’il n’y paraît.
Les dialogues sont savoureux, fins, sans filtre. L’évolution des rapports est tout en délicatesse. Et les pointes d’humour sont nombreuses tout au long du récit.
Tout les oppose
On est pris par ce jeu de contrastes de vies, de personnalités, de regards sur le monde et sur les liens humains.
L’auteure, Murielle Magellan, fixe devant nous la trajectoire de deux forces vivent que tout oppose, avec une réelle justesse. Dès les premières minutes, notre curiosité est accrue et ne perd pas en intensité.
Pourtant douée dans la catégorie pot de colle, Maryse est touchante. L’intransigeance de Mickaël pourrait fatiguer à la longue mais elle est plus subtile qu’elle n’y parait.
Un jeu d’attraction va finalement débuter. Attendrissant !
Seul bémol : la voix trop grave de Pascal Elbé qui transpire au bout du compte la caricature du “mâle” et qui perd en nuance de jeu.
L’Éveil du chameau : c’est une histoire tendre, un trio efficace et d’une réelle profondeur. Des échanges cocasses. Quelques parts de pizza sur une table basse totalement improbable. Un questionnement essentiel sur les liens du sang.
L’Éveil du chameau
de Murielle MAGELLAN
mise en scène de Anouche SETBON
avec Barbara SCHULZ, Pascal ELBÉ et Valérie DECOBERT
Embarquement immédiat pour vivre une folle aventure de pirates au Théâtre Corps Sains, à Avignon, avec Augustin, Pirate des Indes, un spectacle pour enfants et leurs parents en odorama.
Déjà, il y a le décor : nous sommes sur un vrai bateau (péniche La Nouvelle Seine) et puis il y aussi un capitaine pirate, Augustin Volubile, pirate des Indes, passionné d’épices (joué par l’énergique et sympathique Julien Large), un équipage composé par les enfants, une traversée à rebondissement, des pirates hollandais, un perroquet avec un drôle de nom, des animaux sauvages étonnants, une princesse, un trésor convoité… Bref, tout y est.
Augustin Volubile – car il parle beaucoup depuis qu’il est tout petit- va nous faire vivre une aventure extraordinaire sur la mythique route des indes. A travers son expédition, les enfants auront la chance, entre autres, de découvrir des animaux sauvages. Les baleines à bosse n’auront plus de secrets pour eux grâce à l’intervention scientifique du professeur Palouf.
Quand ce dernier évoque les intestins de l’animal, Andréa, 7 ans, me dit : « Oh maman, ça me fait penser à mon exposé sur le corps humain ! » Bravo Augustin, ma fille est captivée comme le reste de l’assemblée.
Et puis, il n’y a pas que les baleines à bosse ! Il y a aussi les tigres, les orangs-outans… Tous ces animaux que les enfants vont pouvoir mimer. D’ailleurs, ces derniers s’en donnent à cœur joie : ils rient, ils crient, ils participent avec énergie au spectacle. Des surnoms plus ou moins étonnants fusent de leur petite bouche quand il s’agit de trouver un nom au perroquet. Andréa lance un « Crouki !» et s’esclaffe de rire quand le perroquet, du coup, croque le nez d’Augustin. Nos chères petites têtes blondes, brunes vont également être initiées aux senteurs d’épices grâce à des drapeaux de pirate imprégnés d’huiles essentielles de clou de girofle, de muscade et de cannelle. Ces odeurs captivent les enfants et remémorent des souvenirs plus ou moins heureux, comme une visite chez le dentiste, aux parents.
N’oublions pas non plus la musique et les chansons entêtantes. Au bout de quelques répétitions, Ils fredonnent à tue-tête celle inventée par notre pirate « Des épices pour les pirates, Augustin, tu nous éclates ! ».
Augustin Pirate des Indes est une aventure extraordinaire, magique, pétillante, interactive, innovante, drôle et énergique. Les enfants sont très souvent sollicités et ils adorent ça. Ils en ressortent joyeux, des rêves plein la tête et peut-être comme ma fille, fredonnent encore « Des épices pour les pirates, Augustin, tu nous éclates ! ».
A voir absolument, pour le bonheur des petits comme des grands.
Augustin, Pirate des Indes
Interprète : Julien Large
Réalisateur/Metteur en Scène : Marc Wolters
Auteur : Marc Wolters
Photos : Eugénie Martinez
Illustrations : Pierre Jeanneau
“Je suis avant tout un visuel, un homme d’image.”
Hergé (entretiens avec Numa Sadoui, 1971)
Peut-on apprécier l’expo Hergé au Grand Palais sans être un fan inconditionnel de Tintin ? On s’est posé la question avant de faire notre entrée dans les Galeries nationales. La réponse est surprenante.
Hergé côté face
On débute le parcours non pas par le célèbre personnage globe-trotter et son adorable chien, mais par la partie plus méconnue de son créateur. Ses premières toiles d’abord, aussi bien touchantes que captivantes avec cette pointe de Miro qui déborde ici et là.
Ensuite les œuvres des autres. L’univers de Georges Remi, alias Hergé, était baigné de tableaux et sculptures d’autres artistes, de renom (Poliakoff, Fontana, Wesselmann, Dubuffet, Litchtenstein). Le dessinateur est devenu, à son tour “modèle” ou sujet. Le plus bel exemple étant le double portrait réalisé en 1977 par Andy Warhol. Forcément culte ! Plus rare aussi l’admiration de Salvador Dali. En témoigne ce télégramme psyché non daté.
Un peu plus loin dans le parcours, l’on découvrira Hergé illustrateur. Capable de vraies trouvailles visuelles pour affiches et réclames d’un autre temps. Le génie du dessinateur ne peut donc pas être réduit qu’à la seule invention du personnage à houppette mondialement connu.
Hergé côté pile
L’ombre de Tintin est partout mais elle n’est pas étouffante pour autant. Et puis on peut bien avouer : Hergé, pour nous, c’était plus Quick & Flupke que le genre idéal bien propre sur lui. On a toujours aimé l’espièglerie du duo d’écoliers capables de toutes les facéties. Le globe-trotter, quant à lui, était sans doute trop sage pour nous emballer vraiment. Alors joie : des planches de Quick & Flupke originales en noir et blanc.
Mais coups de bluffe aussi quand on perçoit les traits de Tintin à travers les nombreux crayonnés présentés, le passage à l’encre et les aquarelles et gouache (bleus de coloriage). Toutes les étapes de la conception de la bande-dessinée sont documentées.
Tintin ou la beauté du trait
La ligne claire, dont Hergé était le digne représentant, n’est pas synonyme de simplicité des traits. Bien au contraire, la maîtrise de la composition de la case est absolue. La mise en espace un sans-faute et la réception des mouvements des personnages parfaite pour les lecteurs.
“La bande dessinée en l’an 2000 ? Je pense, j’espère qu’elle aura (enfin !) acquis droit de cité… qu’elle sera devenue un moyen d’expression à part entière, comme la littérature ou le cinéma.” (Interview d’Hergé, le 20 janvier 1969). Sans Tintin et donc sans Hergé, Bilal, Moebius, Sfar et tant d’autres dessinateurs auraient-ils vu le jour artistiquement et auraient-ils été à leur tour célébrer de leur vivant ? Cette reconnaissance était une des préoccupations de l’artiste. Pouvait-il seulement imaginer qu’il battrait des records de vente avec ses planches originales ?
Spéciale dédicace
Quand on connait un peu l’histoire d’Hergé et surtout quelques détails sur le contrôle de l’image de l’ensemble de l’œuvre du dessinateur, il faut saluer le travail des équipes de la RMN / Grand Palais qui ont pu mener le projet de cette exposition folle à son terme. C’est d’autant plus fou quand on considère que c’est une partie du trésor national belge qui est pour la première présenter à Paris.
Le résultat est tout simplement dense, détaillé, complexe (quand on considère l’étendue de la production de l’artiste), euphorisant.
Et les non-fans de Tintin comme nous vont trouver enfin une très bonne raison de se pencher avec une réelle attention sur ses aventures.
Hergé Exposition au Grand Palais, Galeries nationales, Paris
jusqu’au 15 janvier 2017
Hors vacances scolaires : tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h et en nocturne jusqu’à 22h le mercredi Vacances scolaires (du 20 octobre au 2 novembre 2016 et du 18 décembre 2016 au 2 janvier 2017) : Samedi, dimanche, lundi de 10h à 20h
Nocturnes le mercredi, jeudi et vendredi jusqu’à 22h
Fermeture anticipée à 19h le jeudi 29 septembre
Fermetures anticipées à 18h les samedis 24 et 31 décembre