Reprise pour cause de succès (mérité) de ce texte culte : Le mec de la tombe d’à côté. A défaut d’avoir vu la pièce, on connaît forcément le titre. Notre curiosité a fini par être intenable. Il nous fallait courir aux Feux de la Rampe pour enfin découvrir ce qui se cachait derrière ce phénomène littéraire et théâtral.
Une histoire qui débute dans un cimetière, ce n’est pas forcément l’euphorie à tous les étages. Qui dit cimetière, dit perte et donc deuil. Depuis combien de temps Daphné et Jean sont-ils en deuil ? On ne le sait pas. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’ils ont chacun leur rituel. Ils viennent régulièrement se recueillir, se confier à leur proche. Elle maintient le lien avec son mari défunt et lui avec sa mère.
Ils ne se connaissent que de vue, se croisant régulièrement, s’évitant aussi.
Jusqu’au jour d’un petit miracle, où un échange de sourires totalement inopportun va chambouler la vie de cette bibliothécaire “beige” et de cet agriculteur “aux trois doigts à la main gauche“.
Maladresse, choc de deux mondes, passion charnelle. L’emportement est incroyable, irréel presque. C’est tour à tour drôle, touchant, crève-cœur et euphorique.
Le texte de Katarina Mazetti est un vrai bijou. Il renvoie à toutes nos préoccupations de couple. Dans quelle mesure pouvons-nous accepter la différence de l’autre ? Quelle est la limite des compromis à accepter ? Pourquoi se retenir quand il y a une telle évidence ?
Ma complice pour cette soirée connaissait le texte, à la différence de moi. Elle avait imaginé les traits de Jean, ce quadra aux mains sales, plus séduisants. La projection physique qu’elle s’en était faite n’est pas tout à fait raccord avec la réalité scénique.
Qu’importe ! Elle a pris un réel plaisir à retrouver ces deux personnages. Et à renouer avec leur idéal d’amour, et le nôtre aussi.
Et moi, je me suis retrouvé à me prendre en pleine face ce que je vivais. Le questionnement de l’amour, ces ravins infranchissables dans lesquels on se jette, à deux, au lieu de créer des ponts ou passerelles pour les éviter. Seul regret, ne pas avoir été aussi accompagné de la personne qui partageait ma vie jusqu’à il y a quelques jours et qui aurait trouvé des clés à notre histoire grâce à ce récit.
Bref, un texte fort qui fait écho grâce à l’interprétation de Florence Hebbelynck et Stpéhane Fievet, d’une justesse folle.
La mise en scène est astucieuse pour transformer, en peu de temps, un banc de cimetière en un lit d’amour. Forcément #cute
Les plus :
un texte qui touche tout le monde : homme, femme, ado, retraités, blasé ou passionné…
si vous avez envie de rire et de pleurer le même soir : foncez !
un coup de mou dans votre couple ? Foncez à deux !
la salle, en plus d’être confortable, est climatisée. En plein été, ça n’a pas de prix !
Le mec de la tombe d’à côté
Auteur : Katarina Mazetti
Adaptation : Alain Ganas
Mise en scène : Panchika Velez
Avec : Florence Hebbelynck et Stéphane Fievet
Envie de vivre un coup de foudre détonnant et passer une soirée magique ? Ce concours est pour vous ! Nous vous proposons de gagner 2 invitations pour voir la pièce Le mec de la tombe d’à côté.
Pour tenter votre chance, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous en choisissant la représentation de votre choix : – jeudi 11 août à 21h30
– jeudi 18 août à 21h30
– jeudi 25 août à 21h30
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour la représentation de la pièce Le mec de la tombe d’à côté.
ON RADOTE mais c’est le cas à chaque fois : avant de participer, vérifiez bien que vous êtes disponibles aux dates proposées afin de laisser sa chance à tous et toutes !
Michel Bouquet, comme Judith Magre ou Robert Hirsch, est un brillant nonagénaire pas du tout décidé à quitter la scène. Il reprend un texte qu’il avait servi, il y a plusieurs années (16 ans exactement), aux côtés de Claude Brasseur. Au Théâtre Hébertot, il nous réconcilie avec sa stature d’acteur incontournable, référence de nombreux autres artistes avec A tort ou à raison.
Michel Bouquet en grâce
On avait marqué une pause avec Michel Bouquet, trouvant que son jeu, ses effets de voix sinon nous agaçaient, ne nous surprenaient plus tout à fait.
Mais le souvenir d’un texte fort, la curiosité de revoir ce grand comédien et l’envie de retrouver Francis Lombrail qui nous avait impressionné dans Les Cartes du pouvoir ont eu raison de notre motivation.
A Berlin, un commandant américain est bien décidé à en découdre avec un chef d’orchestre allemand à l’allégeance présumée et troublante avec le régime nazi. Wilheim Furtwängler cache-t-il derrière les traits d’un vieillard évitant les problèmes, le sceau d’un pacte inaltérable avec l’ennemi déchu ?
Le militaire est interprété par Francis Lombrail,qui ne quitte pas la scène pendant les 2 heures de lutte acharnée à faire éclore la vérité, ou celle qu’il a cru cerner. Steve Arnold réunit les preuves, quelques témoignages pour forger l’étau dans lequel Wilheim devrait passer la tête. Mais l’artiste exigeant n’est pas décidé à se laisser faire. L’entourage du commandant comme même à fléchir, à douter, à ne pas vouloir se compromettre dans une tentative de révélation totalement utopique.
Chose inhabituelle, Michel Bouquet est sur le fil de la sobriété, comme si son personnage était las mais pas suffisamment au point de capituler. Le comédien nous apparait, cette fois, tout autre, comme dépouillé de ces excès de voix qui devenaient des tics, au risque de desservir les textes précédents. Son chapeau accessoire cachant la fatigue (mais laquelle précisément ? celle du personnage ou de l’interprète) pourrait empêcher d’avoir pleine prise sur le visage du comédien. Au contraire, il faut doubler d’effort pour ne rien rater du faciès qui pourrait à tout moment trahir.
Notre attention a chancelé en cours de représentation, sans doute à un moment où le rythme n’avait plus prise sur nous. Mais l’échange final offre un face-à-face brillant et prenant.
A tort et à raison avec Michel Bouquet est définitivement immanquable !
A tort et à raison
de Ronald Harwood
mise en scène : Georges Werler avec Michel Bouquet, Francis Lombrail, Juliette Carré, Didier Brice,Margaux Van Den Plas, Damien Zanoly
30 représentations exceptionnelles
du 18 septembre 2016 au 2 janvier 2017
Charlotte Creyx revient sur scène, et cette fois au Point Virgule, avec son spectacle sobrement appelé L’intégrale, tout l’été. Il est temps de la découvrir, le mardi à 21h15. Suivez notre avis !
Une fille qui à la niaque, en veut et vous retourne un théâtre ! Voilà, ce qu’est Charlotte Creyx. Une meuf qui défonce tout… ou presque. Parce que la fille dynamique qui nous enfume avec sa bonne humeur agaçante ou des torrents d’aigreur contre le monde qui l’entoure, c’est pas vraiment son truc ! Charlotte Creyx n’a pas d’énergie à revendre, il lui suffit de nous raconter ses histoires de vacances, de boulot et de… se taire. C’est ce qui est fort chez elle. Un simple regard, une attitude, et on sent déjà nos zygomatiques qui s’activent. « Beaucoup d’humoristes sont sur la sur-énergie alors que ce n’est pas nécessaire. Certains le font très bien, mais pour les autres, c’est souvent une béquille », explique-t-elle.
Neurasthénie Tout comme Charloose, le personnage qu’elle a créé pour son premier spectacle, en 2008, et qu’elle reprend dans son Intégrale, Charlotte Creyx est timide et a tendance à voir le côté négatif dans toute chose. « C’est ma mère qui m’a donné ce surnom. J’ai passé mon bac et mon permis de conduire à de nombreuses reprises tant j’étais angoissée à l’idée de passer un examen. ça m’a inspiré. J’aime les loosers, les outsiders. Quant on rate, c’est souvent drôle et touchant à la fois ».
Bien vu, son stoïcisme à la limite de la neurasthénie fait mouche et le spectacle, malheureusement un peu trop court, est désopilant. Anti-héroïne par excellence, elle a des faux airs de Nora Hamzaoui, Elle affronte la vie la fleur au fusil et se vautre avec le même entrain. L’écriture est fine et incisive mais jamais cruelle. Si elle se moque, c’est souvent d’elle même. La jeune femme, n’a pas froid aux yeux et n’y va pas de main morte. Elle raconte ses nuits d’amour dans un langage aussi cru que grossier. Ça surprend mais les silences qui suivent sont tout aussi drôles que les répliques en elles-mêmes. « Je me considère comédienne avant d’être humoriste. Je ne veux pas uniquement raconter des blagues. Je joue avec le dialogue intérieur du personnage. Mon corps est en contradiction avec de ce que je dis », continue-t-elle.
Le théâtre contemporain, l’une de ses cibles préférées, lui donne également matière à réflexions. Il faut la voir décrire dans un récit très imagé une pièce dont on taira le nom par respect pour l’auteur (et le théâtre qui l’a programmé). C’est jubilatoire ! Le spectacle devrait évoluer et tout l’art contemporain en général pourrait y passer. D’autres personnages, dont celui de sa tante Marie-Do, devraient également être développés. Chouette ! Nous avons déjà hâte d’entendre les conseils de cette dame très avisée.
“Les Franglaises à Bobino : une méga claque musicale ! Un kiff d’enfer. Le pied !!!”, tweet envoyé à la sortie du spectacle à Bobino. La joyeuse compagnie est de retour à Paris avec une nouvelle version de leur show Molière du meilleur spectacle 2015. Au programme : toujours autant de folie, des nouvelles choré, un décor flambant neuf et des surprises !!
Autant être prévenu, les membres de la troupe Les Franglaises sont de grands malades. Ils ne tiennent pas en place et n’hésitent pas à se répandre dans les allées de Bobino juste avant de monter sur scène pour amuser le public. Alors, une fois le plein feu des lumières sur eux et leurs instruments, ils ne sont plus du tout contrôlables. Le délire est total ! Et le Molière 2015 du Théâtre Musical est mérité !
Le Viens-Retour à Bobino
Les Franglaises c’est un blind-test original. A la différence que ce ne sont pas les premières notes d’une chanson (comme chez Ardisson) qu’il faut reconnaître, mais bien la traduction fidèle en français des plus grands hits musicaux anglo-saxons. Queens, Beach Boys, Michel Fils-de-Jacques (Michael Jackson), The Beatles, Les Filles Épices, tout y passe. Le répertoire est sans limite : du slow au disco, du rock à l’électro, tout en passant par la britpop ou la ballade amoureuse.
Le maître de cérémonie-présentateur de la soirée, Yoni Dahan, est un vrai trublion qui met en œuvre les meilleures conditions pour préparer nos tympans aux interprétations loufoques qui suivent.
Et les beaux atours des 12 chanteurs (8 mecs, 4 nanas) ne doivent pas nous tromper. Ils ont beau être fringants – on les croirait prêts pour la prochaine cérémonie des Molière – ils ont capables des plus belles cabrioles et blagues et aussi des meilleurs déhanchés et moonwalk qui n’ont pas à démériter de l’original.
La séquence Billie Jean en VF est bluffante. Les Franglaises ne sont pas que des excellents chanteurs et musiciens, ils sont d’insoupçonnés comédiens.
Mention spéciale pour Quentin Bouissou dont les faux airs de Droopy, sont tordants, surtout quand il se lance dans un captivant duo sur Hello, Goodbye des Beatles.
C’est jubilatoire du début à la fin. Les interprétations sont des vrais diamants polis de multiples facettes ; surveillez bien le fond de scène, il s’y passe aussi des choses.
Et on reprendrait bien 5 chansons en bonus pour finir la soirée.
Au fait, faudra nous trouver une bonne raison de ne pas courir voir le retour fracassant des Franglaises à Bobino !
La Villette a la très bonne idée de réunir aussi bien les passionnés de ballon rond que les autres, les étourdis, les rétifs, les très jeunes autour d’une multitude d’activités aussi ludiques, curieuses que décalées, jusqu’au 10 juillet.
L’Euro 2016 ne nous émeut pas plus que ça, mais on a kiffé Foot Foraine. La preuve !
FOOT FORAINE for everyone!
Nous avons écourté une grasse mat pour participer au lancement de Foot Foraine à la Villette, le premier dimanche de juin. Autant vous dire que notre vigueur n’était pas exceptionnelle d’autant plus quand il s’agit, pour nous, d’un sport qui ne nous a pas fait vibrer à part en 1998. On n’est pas insensible non plus ! 🙂
La Grande Galerie du Foot
Géniale immersion dans une salle carrée dédiée à l’art et au foot, curieux duo ! D’un coup d’œil panoramique, on perçoit l’ensemble des propositions artistiques réunies. Et il faut bien avouer que l’on a été bluffé par l’inspiration que le foot a pu susciter chez nombre d’artistes, dont quelques-uns que nous affectionnons particulièrement.
A chacun de choisir son coup de cœur, de passer devant Beckham par Lachapelle sans le reconnaitre, de rire devant le portrait irrévérencieux de son épouse, Victoria. Mais surtout tombez sous le charme du portrait d’un supporter inconnu par le génial Kehinde Wileyd’une exceptionnelle maitrise pour un artiste contemporain.
Autre œuvre incroyable de composition et de réalisme, “le chef-d’œuvre du Red Star”, une peinture à l’huile composées de 8 panneaux de bois réalisée par Guillaume Bresson suite à la commande public du club de football parisien du Red Star FC. Une composition qui fixe les joueurs aussi bien sur le terrain que dans les vestiaires.
Et que dire de cette cage de foot baptisée Finale faite d’acier et vitraux imaginée par le génial artiste belge Wim Delvoye et qui nous envoie dans un décor pour le moins inattendu ?
Soccer Party Club
Le petit a déjà fini son tour ? Et n’est pas sensibilisé par l’art ?
Pas de panique, laissez-le filer pour se divertir sur son terrain de foot virtuel géant. Ça peut donner l’effet d’une boite de nuit ou d’un quartier de Tokyo avec ces écrans multiples, ces effets de lumière, mais votre bambin trouvera forcément manette à sa hauteur pour relever le défi.
Bon à savoir, le jeu se remet à zéro au bout d’une longue plage de partie. A ce moment, les écrans ne sont plus contrôlables et un immense lâcher de ballons de foot vient inonder les écrans, telle une installation artistique.
A la Villette, l’inattendu est partout. Comme dans la galerie des consoles rétro. Ici, on retrouve la sensation de la manette de notre console SEGA, de notre bon vieux Gameboy. Retour en enfance pour tous !
Activités au grand air
Le foot et l’animation se poursuit en extérieur. Des attractions devant la Grande Halle, avec carrousels rétro, village de gonflables, toboggan géants, trampolines. L’éclate peut être totale, à surtout à moindres frais.
Des tournois sont aussi au programme, ainsi que des initiations, retransmissions de matchs et autres ateliers pour jeune public.
FOOT FORAINE
jusqu’au 10 juillet 2016
Exposition à la Grande Halle
du mercredi au dimanche de 14h à 20h
Damon Albarn est de retour à Paris, cette fois dans l’ombre, génial compositeur du musical Wonder.land. Cette Alice au pays des merveilles vit avec son temps, son smartphone à la main, gère comme elle peut ses problèmes d’ado (parents séparés, petit-frère qui prend trop de place, l’arrivée dans un nouveau collège). La coproduction qui nous arrive de Londres, prouve une fois encore que le Théâtre du Châtelet ne vit pas que dans la dorure et qu’il sait se renouveler et miser sur des projets audacieux.
TroisAlice sinon rien !
La qualité d’adaptation du récit de Lewis Carroll par Moira Buffini est d’avoir conçu non pas une mais trois déclinaisons d’Alice : une collégienne addict à son smartphone, son avatar blond au tablier bleu version jeu vidéo (proche de l’héroïne crayonnée par Disney) et la directrice de collège alias la Reine de Cœur. L’attrait pour cette histoire transfigurée est tout entier. On redécouvre Alice à la fois autre et pourtant tout aussi curieuse de suivre ce lapin blanc mystérieux et de découvrir qui elle est vraiment.
Ici, ce dernier est psychédélique tout comme la chenille (incroyable costume et interprète d’une classe folle).
La surprise est continue d’un bout à l’autre des péripéties de ces Alice. Bluffant !
Un nouveau Damon Albarn
Albarn est un génie de la musique, capable de se renouveler d’un projet à un autre avec une aisance folle. Comme David Bowie, il engage non pas de changements de looks radicaux mais bien de nouvelles directions musicales aussi captivantes qu’enthousiasmantes.
Alors qu’il nous avait emmené fleureter, en 2007, avec un singe en Chine (Monkey, Journey to the West) avec sauts en hauteur et séquences de kung-fu, il nous revient au Châtelet avec une histoire que l’on aurait cru bien loin de ses préoccupations. Et pourtant, à la simple évocation d’Alice il a dégainé son smartphone à ses deux complices de création (Moira Buffinit et Rufus Norris) en montrant l’écran et déclarant : “ça, c’est le terrier du lapin !”
Son Alice serait 2.0 ou ne le serait pas ! Un visionnaire.
Musical débridé !
Les costumes, l’inventivité des décors – dont la majeure partie des éléments est sur roulettes-, la création vidéo font de ce musical un incroyable opéra contemporain qui arrive à réveiller l’enfant qui est en nous.
L’ensemble est ludique, malin et efficace.
Il y a de l’audace à avoir créé un costume de souris en peluche déglingué, autant qu’une chenille dont chaque élément de son long corps est décomposé.
Les projections sur écran servent à la fois de toile de fond pour illustrer la ville, le collège et d’écran géant de smartphone pour la quête qu’Alice entreprend avec son jeu vidéo.
L’illustration des transports en commun (métro, bus) est aussi un monument de trouvailles.
Les plus :
– Alice / Reine de Cœur est aussi barrée, autoritaire que démoniaque : un vrai délice interprété par Anna Francolini.
– certaines courtes répliques sont en français dans le texte. Clin d’œil de l’équipe artistique pour le pays coproducteur de ce musical. Classe !
– les tarifs de 14 à 55 € ne devrait freiner la curiosité de quiconque.
WONDER.LAND
musical rock
Musique : Damon Albarn
Livret et paroles : Moira Buffini
Mise en scène : Rufus Norris
L’été 2016 sera déjanté ou ne le sera pas ! Les pièces se faisant rares en période de vacances, réservez sans attendre votre place pour Nuit d’Ivresse – nouvelle mise en scène, nouveau duo – qui tient l’affiche jusqu’au 3 septembre au Théâtre Michel.
Buffet is the new Balasko
Élisabeth Buffet peut-elle faire oublier totalement Josiane Balasko, auteure et interprète de cette pièce culte, devenue film ?
Rappelons que l’humoriste à la crinière blonde est un oiseau de nuit qui nous avait emmenés en boite et sur une piste de pole dance dans son précédent one woman show.
Point de grand écart et de montée sur mât dans Nuit d’Ivresse, mais son rôle n’en est pas moins physique : rock endiablé, pirouettes, défilé de majorette sans bâton… Même avec une cheville bandée – pour le rôle – la grande Bubu se donne à fond. Elle ménage aussi ses effets comme son entrée en robe rouge sur Love to Love You Baby de Donna Summer : mémorable !
La Buffet est une vraie bourrasque scénique.
Maréchal, moumoute et poils
Le simple fait de découvrir Denis Maréchal avec des cheveux est un atout charme indéniable pour celles et ceux qui en pinçaient déjà pour l’humoriste quadra au crâne glabre et au sourire ravageur. C’est un détail mais ça change un homme, des cheveux, même 100% synthétiques.
Son personnage, Jacques Belin, est bourré toute la première partie de la pièce. Et l’on peut dire que son interprète tient le rythme de l’alcoolémie sans défaillir. Hilarité, aplomb et provoc sont les maitres mots de cet homme de télé qui peine à trouver le plein bonheur.
Au réveil, la moumoute s’est barrée mais les poils du torse sont apparents. Nouvel atout charme pour les admiratrices.
Café de gare et appart design La production de cette pièce offre au public deux décors qui donnent tout leur cachet pour nous transporter dans le récit de cette nuit foutraque, bordélique et déjantée à souhait. Papier peint qui part en vrille, juke box rétro pour le café, tables et chaises sans âge et surtout le rideau de porte en lanières plastiques multicolores, un grand classique !
Après l’entracte, poufs coussins en plastique qui s’affaissent dès qu’on y pose une demi-fesse, table basse télécommandée : les petits détails forment un cadre de jeu parfait pour emporter la mise au réveil.
Cette Nuit d’Ivresse2016 ne fait donc pas dans la demi-mesure que ce soit dans l’interprétation, les décors ou les costumes. De très bonnes raisons pour céder à l’appel de l’humour en période estivale.
Nuit d’Ivresse
une comédie de Josiane Balasko mise en scène : Dominique Guillo avec Élisabeth Buffet et Denis Maréchal Jean-Christophe Barc en alternance avec Philippe Gruz ou Didier Caron
du mardi au samedi à 20h30
matinées le samedi à 16h30 et dimanche à 17h
Le boulevard reste un des styles majeurs dans les théâtres parisiens. USofParis vous propose de découvrir Une folie, une pièce d’un maître du théâtre français, Sacha Guitry au Théâtre Rive Gauche. Un vaudeville en plein cabinet psychiatrique, c’est pas banal !
Le docteur Flache, célèbre psychiatre, est sur le point de prendre sa retraite. Il va quitter Paris pour s’établir dans le midi, laissant ses patients, son joli petit pavillon du XVIIIème et son infirmière…
Mais c’est sans compter sur l’irruption soudaine de Jean-Louis, puis de la charmante Missia dans son bureau : chacun lui demandant d’examiner son conjoint, que chacun croit devenu fou.
Une folie : un sujet en avance sur son temps
Une folie joue sur un sujet d’avant-garde pour les années 30 : le divorce. Sacha Guitry ose écrire de façon visionnaire sur ce sujet et met en avant par son écriture particulière une situation totalement contemporaine pour briser ce tabou avec humour et finesse…
On ne peut encore rien vous dire de la mise en scène de Francis Huster et de l’interprétation des comédiens, la pièce débute à partir du 2 juin 2016. En revanche, on peut déjà vous inviter à découvrir la pièce.
Une folie
avec Olivier Lejeune, Lola Dewaere, Manuel Gélin, Marianne Giraud, Alice Carel
mise en scène de Francis Huster
Envie de porte qui claque et de tromperie sur scène ? Ce concours est pour vous !
Pour tenter votre chance, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous pour la représentation du : – mardi 14 juin 2016 à 21h
Date limite de participation : le vendredi 10 juin à 23h59. Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour la représentation de la pièce Une folie.
ON RADOTE mais c’est le cas à chaque fois : avant de participer, vérifiez bien que vous êtes disponibles aux dates proposées afin de laisser sa chance à tous et toutes !
Il y a quelques semaines, nous partagions nos premières impressions de Oliver Twist, le musical, lors de la conférence de presse. Cette semaine sort le clip du titre Fastoche, l’occasion pour nous de vous faire rencontrer Ladislas Chollat, le metteur en scène et de Nicolas Motet qui joue le rôle-titre.
INTERVIEW Ladislas Chollat
UsofParis /Joan : Nous étions invités aux répétitions. De voir tout ce travail prendre vie sur scène c’est assez magique. Surtout la scène finale… Ladislas Chollat : …qui n’est pas encore au point, mais ça va ça s’améliore.
Pour moi, c’est très imparfait, c’est toujours étonnant de montrer un travail comme ça, qui est en cours. Mais c’est un exercice.
C’est un peu le comble du metteur en scène, de ne jamais être totalement satisfait et de toujours trouver quelque chose à revoir ? Il y a quand même des fois où je suis satisfait, où je suis ravi et c’est d’ailleurs les soirs les moins fatigants pour moi puisque je n’ai rien à noter. Je ne suis pas toujours insatisfait, au contraire. Il y a même un moment donné où je dis « Ça y est, je l’ai vu le spectacle aujourd’hui, maintenant il est à vous, il faut qu’il vous appartienne et que je disparaisse ». La mise en scène c’est quelque chose de soluble, ce n’est pas fait pour exister, pour moi c’est fait pour disparaître. Je préfère qu’on me dise « Quel beau spectacle ! » plutôt que « Quelle belle mise en scène ! ». La mise en scène n’est pas là pour exister, elle est là pour porter le texte, les artistes, etc. Elle n’est pas là pour être en avant, elle est là pour être digérée.
Pourquoi avoir choisi de travailler sur Oliver Twist, le musical ? En fait, vraiment parce que les musiques de Shay Alon m’ont séduites et les paroles écrites par Christopher Delarue également.
Quand j’ai découvert l’œuvre je n’avais pas lu le roman, je l’ai lu récemment. L’œuvre est importante, écrite par épisode pour des journaux. Et, à vrai dire, je ne me serais pas dit : “je vais monter Oliver Twist au théâtre.”
C’est vraiment leurs musiques et ce que la poésie de leurs musiques amènent à l’œuvre. C’est ça un bon musical finalement, c’est quand la musique apporte au livret et que le livret apporte à la musique. Il y a des personnages géniaux, très complexes, psychologiquement très intéressants. Il y a beaucoup de méchants dans cette œuvre, et les méchants c’est génial à travailler.
Quand je me lance dans des projets j’essaie à chaque fois de faire les choses les plus diverses possibles.
On le voit avec vos différents projets comme Momo, Résiste, … C’est le propre du metteur en scène de se fondre dans des univers. Je suis quelqu’un d’assez ouvert, je crois que mes choix me ressemblent car je suis quelqu’un qui aime aussi bien La Callas que France Gall. J’essaie de faire le spectacle qui me ressemble.
Avez-vous vu Oliver!, le musical de Londres ? Non. Quand je monte une œuvre, je ne cherche pas trop à voir les autres. Je peux aller voir une œuvre au cinéma car c’est différent. Par exemple, j’ai vu Oliver Twist de Polanski. J’ai peur des influences négatives et à vrai dire si je vois que c’est très bien, ça va m’enlever de l’envie. J’ai peur que ça imprime des images et que je me mette à recopier. D’ailleurs, quand je vais voir une grande œuvre extrêmement bien montée au théâtre, je sais que je ne la monterai pas. Parce que si ça a été bien, je me dis : « Qu’est-ce que je pourrais faire de plus ? J’ai été satisfait de ça. »En revanche, quand je vais voir des œuvres et que cela ne me plait pas du tout, là ça me donne envie de créer.
C’est la première fois que la Salle Gaveau va accueillir une telle production. Est-ce que cela limite votre mise en scène ? En fait, il y a plein de choses qui sont impossibles à faire, dès que j’ai vu la salle j’ai su. Du coup je me suis dit « qu’est-ce qu’on peut ? » et c’est ça qui est intéressant. Dans ma façon de penser je suis plutôt très positif, je pense toujours à « Qu’est-ce qui est possible ? », « Comment on réalise le rêve ? » Je regarde toujours le verre plein et pas le verre vide. Et, à Gaveau, j’ai vu la hauteur, je me suis dit qu’il y avait des dessous de scène et qu’on pourrait faire des trappes. Donc on va faire des trappes pour faire venir des choses du sol. Ce qu’elle ne peut pas faire, le deuil en a été fait le premier jour où j’ai ouvert la porte.
La présentation était sur une scène centrale, ce sera le cas à la Salle Gaveau également ? Pas du tout. C’est moi qui ai voulu une scène centrale ici. J’ai voulu montrer exactement ce qui ne sera pas à Gaveau. Je voulais montrer l’esprit, je ne voulais pas montrer le spectacle. Ce n’est pas ça que vous allez voir, on vous donne une idée de ce que vous allez voir. Je voulais générer l’envie.
Quel est votre dernier coup de cœur musical ? Benjamin Clementine que j’adore. C’est celui dont la voix récemment m’a le plus « Wow », ça me fait partir. Il y a aussi Selah Sue.
La comédie musicale que vous préférez ? Billy Elliot, The Musical et Hamilton que j’ai vus récemment à New York et que j’ai adoré. Avant c’était Billy Elliot. Je répondais toujours Billy Elliot. Maintenant je dis Billy Elliot et Hamilton.
En français ? La dernière que j’ai vu et que j’ai beaucoup aimé, mais ce n’était pas en Français, c’est Singin’ in the rain au Châtelet. Je préfère, en fait, ce qui est anglo-saxon.
INTERVIEW Nicolas Motet
USofParis/Joan : Tu as été découvert dans The Voice Kids, tu as eu beaucoup de propositions après ? Nicolas Motet : Après The Voice Kids, j’ai eu la chance de faire une émission sur Disney Channel, Disney Talents, qui était chorégraphiée par Kamel Ouali. C’était une très bonne expérience et après cette émission c’est là qu’il y a eu Oliver Twist.
Pourquoi as-tu dit oui ? Quand j’ai entendu la toute première chanson Ce qu’il faut faire, c’était juste au piano, il y avait les paroles écrites sur un post-it que j’ai appris comme ça. On m’avait demandé de l’apprendre très rapidement, sur le coup. Et tout de suite, quand je suis sorti je me suis dit « Wow ! ». En fait, la première fois que j’ai entendu la chanson, Shay le compositeur m’a appelé et m’a demandé de venir pour chanter. On était juste tous les deux. Il m’a filmé en train de la chanter mais je ne savais pas du tout pour quoi c’était. C’est après qu’on m’a demandé de revenir pour la chanter devant les casteurs. Par la suite, quand j’ai découvert le projet en intégralité je n’ai pas regretté une seconde.
Tu as le rôle-titre, c’est ton premier grand rôle, ce n’est pas trop stressant ? Sachant que je suis le plus jeune, j’ai encore tout à apprendre. Je suis entouré d’une troupe qui a un talent incroyable et qui a beaucoup d’expérience. Ils sont vraiment là pour moi, m’aident beaucoup et s’assurent que je ne stresse pas trop. Il y a le stress du rôle-titre, mais entouré d’une troupe comme ça je sais que tout ira bien.
D’où te vient cette envie de chanter ? A partir du moment où j’ai su marcher, j’étais déjà en train de danser. On a des vidéos de moi prises avec une vieille caméra où je chante et danse dans le salon. Ma mère pensait que c’était juste quelque chose comme ça. On m’a inscrit à un club de sport, car on pensait que c’est ce qu’il me fallait. Mais ça ne collait pas. Je leur ai dit qu’il ne m’avait pas demandé ce que moi je voulais faire, et c’est là qu’une amie a proposé à ma mère une école de comédie musicale. Je me suis inscrit, j’ai fait mon tout premier stage à 8 ans et j’ai tout de suite accroché, j’ai adoré et j’ai continué.
Quand le spectacle va commencer en septembre, tu vas être pas mal exposé, tu appréhendes ce moment ? Ca va me faire bizarre ! Mais bon dans la rue je suis enveloppé dans des dizaines de couches pour ne pas tomber malade. Pour le moment, cela m’est arrivé une fois.
Quel est ton dernier coup de cœur musical ? L’album de Troye Sivan que j’ai beaucoup aimé.
La comédie musicale que tu préfères ? J’ai toujours toujours aimé Cats.
Tu joues avec Prisca Demarez, qui tient le premier rôle à Mogador… Oui ! Je l’ai vue en plus et c’était génial !
Et si je te demande une comédie musicale française ? Starmania.
Nous avons rencontré Élise Noiraud, auteure et interprète de Pour que tu m’aimes encore, à la sortie de son spectacle, joué jusqu’au 25 juin, à la Comédie de Paris. Chevelure bouclée et large sourire, la jeune femme a l’écriture fine et de l’énergie à revendre.
INTERVIEW
USofParis : Dans ton spectacle, on est émus, parfois aux larmes, mais on rit également beaucoup. Dans quelle catégorie devons nous le mettre ? Élise Noiraud : C’est un seul en scène, avec un texte de théâtre. Ce n’est pas un one woman show comique, avec une blague à chaque réplique. Il jongle entre l’humour et l’émotion, avec parfois quelques répliques noires. C’est important de mêler les genres, je travaille sur comment l’intime rejoint l’universalité. Ça ne peut pas être que triste ou que comique. Je veux que le texte fasse effet de miroir à la réalité de tous.
Quelle est la part de vérité dans cette histoire ?
Tout est vrai et faux en même temps. Les personnages et les situations viennent de ma vie, mais tout est circonscrit pour qu’ils deviennent de la fiction. La prof de sport existe, par exemple, mais elle n’avait pas le même nom et n’avait pas réellement ce comportement. Je ne cherche pas à coller au réel, mais à donner une sensation de réel.
C’est jubilatoire de faire ce spectacle. Je m’amuse, ce n’est jamais douloureux pour moi. Les comédiens qui souffrent sur scène parce qu’ils parlent d’eux-mêmes de façon très introspective, c’est pénible à regarder.
Les femmes dans l’humour sont de plus en plus nombreuses. Elles osent se lancer sur scène. Que se passerait-il si elles devenaient majoritaires ?
Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre que ça change quelque chose. C’est un texte et la façon de l’interpréter qui font le spectacle, plus que le sexe de la personne qui le joue.
Quel est ton entraînement pour avoir une telle forme sur scène ?
C’est effectivement très sportif. Au début, j’ai eu un peu de mal. J’étais épuisée. Mon sport, c’est le théâtre. Je bois beaucoup d’eau et je fais attention à ce que je mange. Je ne suis pas très sportive mais j’aimerais m’y remettre. Désolée, je n’ai pas d’autres conseils forme pour les lecteurs ! Mais on peut parler cheveux et maquillage si tu veux !
Que dit ta famille de se voir racontée dans tes spectacles ?
Elle sait que c’est du théâtre et de la fiction. Elle ne le prend pas mal du tout. Ce n’est pas violent, j’essaie de retranscrire l’expérience de grandir. Mais il évident qu’il faut passer des barrières quand on fait des trucs un peu autobiographiques, sinon, tu restes toujours un peu frileux. C’est compliqué d’être l’enfant de quelqu’un. Ici, l’ado ne critique pas sa mère, elle ne la juge jamais. Elle veut juste sortir de sa bulle familiale.
Ton spectacle est la suite de La Banane Américaine, il faut s’attendre à un troisième spectacle ? Pour que tu m’aimes encore ne succède pas exactement à La Banane Américaine. C’est une suite mais la démarche d’écriture est différente. On peut voir les deux spectacles indépendamment l’un de l’autre.
Cela dit, plus je joue, plus j’imagine une suite. Mais j’ai d’autres projets en parallèle. Je joue actuellement une adaptation des Comtes du chat perché, de Marcel Aymé, au Théâtre Lucernaire (jusqu’au 29 mai, NDLR) et j’ai envie de créer des spectacles, de faire de la mise en scène. Il faudra donc être un peu patient.