Archives de catégorie : Spectacles

KINSHIP avec Isabelle Adjani – une révélation nommée Vittoria Scognamiglio

Isabelle Adjani revient sur scène après 8 années d’absence et avec un texte inédit de l’auteure américaine Carey Perloff. Deux défections – la comédienne espagnole Carmen Maura et le metteur en scène Julien Collet Vlaneck – la première de la pièce repoussée de plusieurs jours et un jeune premier, Niels Schneider, donnant la réplique à l’icône du cinéma.
Et si la révélation de cette création Kinship, au Théâtre de Paris, n’était pas là où on l’attendait ?

Affiche Kinship pièce Carey Perloff avec Isabelle Adjani Vittoria Scognamiglio Niels Schneider Théâtre de Paris mise en scène Dominique Borg photo by United States of Paris blog
Nous avons hésité avant de partager notre avis sur cette pièce. Sans doute parce que notre attente n’était pas dissimulée. L’attente de retrouver l’interprète inoubliable de La Dame aux Camélias – nous sommes encore hantés par son dernier souffle de vie sur la scène du Théâtre Marigny – et de La Dernière Nuit de Marie Stuart. Deux destins historiques et tragiques pour sublimer l’incarnation de l’une des plus grandes actrices.
Sans doute parce que la déception n’est pas totalement digérée, plusieurs jours après notre venue.

Autant dire sans attendre que le choix de cette pièce Kinship nous laisse encore perplexe. Si Adjani voulait tant jouer Phèdre pourquoi n’avoir pas céder à l’appel du texte originel de Racine ? Plutôt que se restreindre à une sorte d’adaptation diluée de sa flamme et sordidement contemporaine.
La pièce met du temps à démarrer, les séquences sont très courtes et entrecoupées de changements d’accessoires – pas de décor, nous avons droit à un écran géant en fond de scène – un peu laborieux, longs et qui empêchent de rentrer pleinement dans le récit. La mise en scène n’est pas audacieuse.

Isabelle Adjani dissimule sa silhouette dans des vêtements trop amples, n’hésite pas le port de lunettes de vue et de soleil – pour quelles raisons ? Seuls ses pieds auraient droit d’apparaitre nus et sans fard. Avec cette obsession du contrôle de son image, la grande Adjani n’émeut plus, ne trompe plus le public qui serait capable de tout lui passer si elle osait un réel lâcher prise face à l’âge qu’elle semble vivre comme un malheur.
Pourrait-elle seulement prendre un jour exemple sur une Jeanne Moreau, une Danièle Darrieux, sublimes à tous les âges qu’elles ont traversés ?

Avec cette pièce, la belle Isabelle ne peut malheureusement plus être un exemple de jeu pour les apprentis comédiens qui se préparent à l’entrée du Conservatoire. 

Face à elle, Niels Schneider l’interprète de Xavier Dolan – Les Amours Imaginaires – semble avoir perdu de son charisme en ôtant son aura cinématographique. Son interprétation est juste mais il ne donnera pas plus, le rôle étant finalement trop étroit pour lui.

Niels Schneider Isabelle Adjani Vittoria Scognamiglio salut pièce Kinship de Carey Perloff Théâtre de Paris mise en scène Dominique Borg photo blog united states of paris

La vraie surprise, vous l’aurez devinée, est la comédienne d’origine italienne Vittoria Scognamiglio. Celle que l’on n’attendait pas et qui doit prouver chaque soir sa légitimé à avoir repris au vol un rôle – qui avait été répété par une autre avant elle – est d’une incroyable justesse.
C’est à se demander si Isabelle Ajani n’aurait pas fait une erreur de personnage. Et si au lieu de jouer une nouvelle fois l’amante folle de passion, irraisonnable et désespérée, elle n’aurait pas dû choisir d’interprété la mère de Niels.
L’auteure Carey Perloff n’aurait-elle finalement pas réalisé tout simplement avec Kinship le fascinant portrait d’une mère aimante et effacée ? Si telle était sa volonté, alors la pièce a un réel attrait.

Vittoria Scognamiglio est à elle seule le meilleur des arguments pour motiver tous ceux et toutes celles qui ont réservé leurs billets et qui pourraient s’en vouloir de les avoir chèrement payé, après avoir lu plusieurs critiques mitigées ou vu passé un tweet virulent.

KINSHIP
de Carey Perloff
texte français : Séverine Magois
mise en scène : Dominique Borg 

avec Isabelle ADJANI
Vittoria SCOGNAMIGLIO
Niels SCHNEIDER

du mardi au samedi à 21h
matinées le samedi à 16h et dimanche à 15h30

au Théâtre de Paris
15 rue Blanche
75009 PARIS

Share

Genesis : la danse de nos origines par Sidi Larbi Cherkaoui à la Villette – Concours des invits à gagner

Vous connaissez certainement Sidi Larbi Cherkaoui. Il nous avait enchanté avec son spectacle Tezuka à la Villette en hommage au créateur japonais. Le chorégraphe revient à La Villette avec son tout dernier projet : 生长 Genesis, une collaboration avec la danseuse chinoise Yabin Wang.

Genesis de Sidi Larbi Cherkaoui Tezuka La grande Halle La Villette Yabin Wang danse live show ©Koen Broos
Des personnages en blouse blanche, un masque chirurgical devant la bouche, observent d’autres personnes et leur font subir des tests. Grâce à ces cages en verre et ces  gigantesques éprouvettes 生长Genesis, cherche à faire savoir d’où nous venons, à rapprocher l’humain de la nature, qui s’est perdu dans un monde de plus en en plus artificiel.

Genesis de Sidi Larbi Cherkaoui Tezuka La grande Halle La Villette Yabin Wang danse live ©Koen Broos
Toujours inspiré par l’Extrême-Orient et de son expérience avec des moines Shaolin, Sidi Larbi Cherkaoui nous invite à partager son récit des origines, de nos originaes. Yabin Wang, danseuse et chorégraphe star en Asie, est la pièce maîtresse de cette nouvelle chorégraphie. Rendue célèbre pour sa danse des tambours dans le film Le Secret des poignards volants, elle donne vie à cette nouvelle oeuvre du chorégraphe belge amoureux des scènes parisiennes.

Image de prévisualisation YouTube

CONCOURS

Vous avez envie découvrir le nouveau spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui ? Nous vous offrons des invitations pour 2 pour le mardi 2 décembre, à 20h.

Pour gagner vos places, rien de plus simple envoyez-nous un mail avec vos nom et prénom (avec en objet Genesis) à : usofparis@gmail.com

Le gagnant(e) sera tiré au sort parmi les participants. Il recevra un mail lui confirmant son lot (2 invitations).
Avant de participer, vérifiez bien que vous êtes libres le 2 décembre pour laisser leur chance aux autres participants !!

Bonne chance à toutes et tous !

Genesis de Sidi Larbi Cherkaoui Tezuka La grande Halle La Villette Yabin Wang danse live affiche
生长Genesis

Du 1 au 5 décembre 2014
Grande Halle de La Villette
211, avenue Jean Jaurès –  Paris 19ème

Plus de jeux concours
Création de concours Facebook

Share

QUATRE MINUTES : pièce intense au Théâtre La Bruyère avec Andréa Ferréol

Vous recherchez une pièce haletante, à l’interprétation parfaite et à la mise en scène intelligente.
Prenez sans attendre votre billet pour un vrai numéro d’acteurs avec Quatre minutes au Théâtre de la Bruyère.

On avait lu, on savait et pourtant difficile de ne pas être impressionné par la transformation physique – pour les besoins du rôle – de la comédienne Andréa Ferréol.
Celle qui se fait plus rare sur les plateaux de cinéma, est une femme de théâtre à suivre pour ses choix de pièces audacieux.

Photo de Lot
Photo de Lot

Ce rôle de professeure de piano rigide, autoritaire – qui en rappelle tant d’autres formés à la tradition des doigts crochus et du poignet affirmé, un cauchemar ! – était taillé pour elle. Face à Traude Krüger,
Pauline Leprince interprète Jenny, une jeune taularde en constante rébellion qui va apprendre la discipline non sans remous. Une performance physique accompagnée d’une belle maîtrise du piano.

À leurs côtés, deux personnages qui apportent encore plus d’épaisseur à cette histoire intense et rythmée. Le gardien de prison mélomane (Erick Deshors) et un membre de la famille d’Anna – on vous laissera découvrir lequel, interprété par Laurent Spielvogel.

Photo de Lot
Photo de Lot

Ce qui rend cette pièce palpitante ce sont les zones d’ombre des personnages. Peu à peu le passé se dévoile, crée des répercussions sur le présent jusqu’à ces quatre minutes qui vont changer le cours de la vie de chacun, chacune.
Ceux qui connaissent le film sorti en France en 2008 et réalisé par l’auteur-scénariste, Chris Kraus, redécouvrirons avec entrain la tension de ces échanges. La chance de ceux qui ne l’ont pas vu est de pouvoir se laisser capter tout entier par ce récit d’une incroyable maitrise, le tout sur une bande son soignée avec des extraits de Schumann et une composition originale de François Peyrony.

Affiche Quatre Minutes pièce de Chris Kraus avec André Ferréol Pauline Leprince Erick Deshors Laurent Spielvogel Théâtre La Bruyère Paris

QUATRE MINUTES

pièce de Chris KRAUS
Adaptation théâtrale Nycole POUCHOULIN et Sylvia ROUX
Mise en scène Jean-Luc REVOL
Décor Sophie JACOB
Costumes Aurore POPINEAU Lumières Philippe LACOMBE

avec Andréa FERREOL, Pauline LEPRINCE, Erick DESHORS, Laurent SPIELVOGEL
du mardi au samedi à 21h
matinée 15h
au Théâtre La Bruyère
5 rue La Bruyère
75009 PARIS
Share

Le Bal des vampires, la comédie musicale culte envoûte le Théâtre Mogador avec un show millimétré – Interview

En matière de comédie musicale, Paris est une ville qui restait encore à bousculer. Le Bal des Vampires le musical, sous la houlette de Roman Polanski a tous les atouts pour devenir une référence en France. Avant de débarquer à Paris, cette comédie musicale qui est capable de réunir fans de Mylène Farmer (époque Désenchantée), groupies de Twilight et fins cinéphiles, a conquis 7 millions de spectateurs à travers l’Europe. 

Image de prévisualisation YouTube

Créé il y a 17 ans à Vienne (Autriche) Le Bal des Vampires  enchaîne les succès. Mais pour sa création à Paris, le musical a bénéficié de la mise en scène de son créateur cinématographique : Roman Polanski.
Alors que pour les autres pays, le cinéaste restait plutôt en retrait, il a assuré dans le moindre détail la mise en scène de cette version française.

Même si les basiques du spectacle sont les mêmes à Paris que partout ailleurs (les décors sont ceux de la dernière  production, les costumes façonnés sur les mêmes patrons etc.) la patte du maître Roman ne doit pas être négligée.
Et le Théâtre Mogador est un écrin qui sied à merveille à une
production de ce type.

Avant d’entrer dans le vif du spectacle voici, en chiffres, ce qui rend cette comédie musicale unique sur une scène parisienne : 35 acteurs sur scène, 22 tonnes de décors, 230 costumes et un orchestre en live. C’est le show le plus imposant mis en production par Stage Entertainment à Mogador.

Le Bal des vampires - Comédie Musicale - Théâtre Mogador Paris ©BRINKHOFF-Mögenburg
Et c’est bien ce qui saute aux yeux dès les premières scènes, les décors impressionnants qui apparaissent et disparaissent dans une sorte de chorégraphie.

Il est évident que la machinerie du spectacle est particulièrement bien huilée. L’auberge imposante, les couloirs menant à la crypte, le hall principal du château et les salles attenantes, tous ces éléments bougent avec une aisance particulière . Même si l’on est un(e) habitué(e) des grands shows comme le Roi Lion, Mamma Mia ou La Belle et la Bête, il faut bien se résoudre à dire que celui-ci les dépasse tous avec sa démesure scénique.

Le Bal des vampires - Comédie Musicale - Théâtre Mogador Paris ©BRINKHOFF-Mögenburg

Mais une comédie musicale se juge aussi et surtout par sa musique. Et là, point de faux pas. Même avec ses 17 ans, la partition de Jim Steinman reste ancrée dans une modernité assez surprenante. Les cordes se mêlent avec subtilité aux guitares, l’orchestre enveloppe les voix et les accompagne pour vous donner des frissons musicaux. Il faut dire que le thème principal, composé par Jim Steinman, et basé sur le fameux Total Eclipse of the Heart, ponctue le spectacle avec de belles envolées – appuyant toutefois un peu le trait dans certaines scènes.

Mais cet hymne des années 80 agit comme une petite madeleine de Proust. On pardonnera volontiers la légèreté des rimes voulu par la traduction car la partition rock convient parfaitement à cette histoire baroque.

Le Bal des vampires - Comédie Musicale - Théâtre Mogador Paris ©BRINKHOFF-Mögenburg

D’ailleurs, la partition de Jim Steinman est servie par des acteurs-chanteurs de haute volée. En première ligne, Stéphane Métro qui campe un Comte Von Krolock particulièrement juste. Sa voix à elle seule fait hérisser nos poils par son interprétation et sa puissance contenue.

Daniele Carta Mantiglia est un Alfred naïf à souhait. David Alexis est au top dans son rôle du Professeur Abronsius, le découvrir sans son maquillage est bluffant. Raffaëlle Cohen revêt à merveille les habits de la parfaite ingénue tentée par les avances du Comte aux dents longues. Il faut noter aussi les performances de Sinan Bertrand, dans le rôle d’Herbert, le fils du Comte Von Krolock, qui apporte une fraicheur dans ce spectacle et de Pierre Samuel sous le visage de Yoine Chagal, l’aubergiste, qui est un des personnages par lequel la comédie originale transparait.

Un bémol : le final plutôt épuré. Sans doute sommes nous trop habitués des shows à l’américaine qui finissent avec excès de danse, de décors, de chants dans un tourbillon grisant. Roman Polanski nous prend par surprise en épurant l’ensemble.

Le Bal des vampires - Comédie Musicale - Théâtre Mogador Paris ©United States of ParisLe Bal des Vampires, le Musical est l’un des spectacles les plus réjouissants qui se joue actuellement à Paris.
Sombre, drôle et émouvant, il comblera toutes vos attentes : visuelles, musicales, scéniques et artistiques.

Et si vous voulez en savoir plus sur ce spectacle, foncez sur notre interview de quatre artistes du spectacle.

Le Bal des Vampires

du mardi au samedi à 20h
matinées samedi et dimanche à 15h

Théâtre Mogador
25, rue de Mogador
75009 Paris

Share

Comédie au Théâtre la Boussole : un ROMAN PHOTO à vivre de l’intérieur

Anne-Elise Barré et Jean-Christophe Barc signent une pièce drôle et originale, portée par des comédiens énergiques et impeccables dans leur rôle. Un résultat qui ne laisse aucun répit à l’ennui.

Roman Photo pièce comédie de Jean Christophe Barc et Anne-Elise Barre avec Dominique Bastien Magali Bros Nathalie Portal Théâtre la Boussole Paris photo © Catherine Cohen

Comment faire pour (re)lancer sa carrière de photographe quand on est cantonné à prendre des clichés grotesques pour des magazines ou des pubs ? Betty (Magali Bros) voit sa carrière piétiner en travaillant sur le dépliant d’une société de livraison à domicile. Maxime (Jean-Christophe Barc), son mari, ne fait guère mieux en termes d’épanouissement professionnel. Décorateur d’intérieur incompris, il manque de contrats et de reconnaissance.
A partir de là, le décor est planté, l’intrigue de la pièce, jouée jusqu’au 15 février 2015 au Théâtre la Boussole, peut commencer.

Betty va donc assouvir sa passion pour le roman-photo et tenter de donner un coup de fouet à sa carrière. Épaulée par Grégoire (Dominique Bastien), un ami comédien qui court le cachet et accumule lui aussi les déceptions professionnelles, elle va mettre en images le scénario qu’elle a écrit en secret.
Devant nos yeux, se déroulera alors l’envers du décor d’un roman-photo : pauvreté du scénario, mises en scène grotesques, inexpérience, caprices de stars ou rivalités entre mannequins, rien n’est épargné. Chaque photo est l’objet d’un déluge de blagues.

Ironie et énergie à tous les étages
Ponctuée des commentaires cyniques de Maxime, entrainé malgré lui dans l’aventure, la pièce ne se permet aucun temps mort, enchaînant les rebondissements et les petites phrases assassines. Et quand débarque alors Agathe (Nathalie Portal), une jeune femme aux formes plus que généreuses (et loin de l’image que Betty s’était faite de Manuella, son héroïne), nous sommes conquis. En effet, Agathe est plus habituée à prendre des pauses lascives devant sa webcam que de poser devant l’objectif d’une photographe…

Il fallait bien ce genre de spectacle pour baptiser le Théâtre de la Boussole, tout nouveau, tout neuf, dans le 10ème arrondissement. C’est simple et efficace. La pièce ne cherche pas à nous arracher le rire de force. On rit de bon cœur, tant les répliques sont lancées avec naturel et spontanéité. Car rien d’artificiel, tarabiscoté ou de scabreux là dedans. Les dialogues, s’ils sont toutefois parfois un peu faciles, font mouche à tous les coups.

Roman Photo comédie pièce de Jean Christophe Barc et Anne-Elise Barre avec Dominique Bastien Magali Bros Nathalie Portal Théâtre la Boussole Paris humour photo scène © Catherine Cohen

Les quatre acteurs se déchaînent sur scène et montrent leur talent tout au long de la pièce. Jean-Christophe Barc et Nathalie Portal rivalisent d’exubérance et portent la pièce à bout de bras, sans jamais tomber dans les travers d’exagération du théâtre de boulevard. Malheureusement, le personnage de Grégoire est caricatural et affaiblit un peu la pièce. Mais le ton reste juste, on passe un bon moment.

L’histoire évoque un roman-photo de 27 illustrations. Désolé de gâcher un peu la surprise, mais vous n’assisterez pas à la prise de vue de ces 27 photos. Il fallait vous prévenir, car nous aussi, nous avons été frustrés.

by Joël Clergiot

Affiche pièce ROMAN PHOTO comédie de Jean Christophe Barc et Anne-lise Barre avec Dominique Bastien Magali Bros et Nathalie Portal au Théâtre La Boussole Paris humour spectacle

Roman Photo
pièce écrite et mise en scène par : Jean-Christophe Barc et Anne-Elise Barré
avec : Jean-Christophe Barc, Dominique Bastien,  Magali Bros et Nathalie Portal

du mercredi au samedi à 21h
matinée le dimanche à 18h

au Théâtre la Boussole
29, rue de Dunkerque
75010 PARIS

Share

Têtes de lard (et caractères de cochon) : une comédie bouchère au Café de la Gare

Vous pensez avoir tout vu au Café de la Gare : Thé à la menthe ou t’es citron ?, J’aime beaucoup ce que vous faites ou encore la Maîtresse en maillot de bain. Des comédies cultes à hurler de rire assaisonnées de répliques qui fusent. Frottez-vous donc à Têtes de Lard de Bernard Fructus… Vous risqueriez bien de ne pas vous remettre tout à fait de ce huit-clos familial aussi captivant que dérangeant, toujours sur le fil du couteau.
3 représentations exceptionnelles les 19 avril, 17 et 31 mai 2015

photo de Katia Maeder
photo de Katia Maeder

Shining, Alien, Blade Runner… Un boucher cinéphile perdu dans un village de campagne ne peut pas être un mauvais bougre.
Alors quand Louis jette son dévolu sur une bête de 412 kilos pour en faire une gigantesque cochonnaille, il serait plutôt touchant. Sa mère, Léonne, un brin hystérique, voire plus terre-à-terre que nous, ne le voit pas du même œil.

Bienvenue à la boucherie Ginesty, mère et fils – le père ayant cassé sa pipe depuis un moment – une adresse qui voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de ce cochon prénommé Raoul, dont, au passage, la présence scénique est exceptionnelle.
Au milieu de l’atelier passe aussi une sœur en plein désarroi amoureux, Charlotte et surtout accueille le retour de Barnabé, l’ami d’enfance du fils boucher.

Les dialogues sont tordants tout du moins au début de la pièce. La description des rapports familiaux, par l’auteur, offre de vrais moments de tensions.
Peu à peu, la situation se grippe, les non-dits du passé remontent à la surface.

La direction d’acteurs de cet illustre metteur en scène inconnu – existe-t-il seulement, ce Tim Remis ? – a mis en avant le jeu des corps jouant sur les situations de conflits et ce qu’elles provoquent de malaise. Les comédiens donnent pleine mesure à la folie de l’épaisseur de leur personnage, voire leur folie ; tordant le coup, au passage, à certains de nos préjugés.

photo de Katia Maeder
photo de Katia Maeder

Les compositions sonores et les bruitages renforcent le côté cinématographique de cette pièce, intensifiant le drame qui se joue devant nous.
Ajoutons que sonoriser un cochon en direct sur une scène est un exercice complexe : pour cette pièce l’équipe technique s’est surpassée.
A vous maintenant de découvrir le résultat sans tarder.

Têtes de Lard
de Bernard Fructus

mise en scène : Tim Remis
avec Morgane Bontemps, Loïc Legendre, Timothée Manesse, Carole Massana

au Café de la Gare
41, rue du Temple 75004 PARIS

Dimanche 19 avril – 20h30
Dimanche 17 et
31 mai – 2030

Share

Comédie de Paris : Sébastien Castro vous présente ses condoléances, on en redemande !

Prolongations du spectacle culte : Sébastien Castro vous présente ses condoléances à la Comédie de Paris jusqu’au 15 novembre.

Le comédien Sébastien Castro vous présente ses condoléances photo de scène Comédie de Paris spectacle humour

Il faut l’imaginer dans un salon XIXème siècle un peu désuet ou dans une de ces maisons ouvrières de la banlieue londonienne, transformée en maison bourgeoise dans les années 1980.
Sur la scène de la Comédie de Paris, Sébastien Castro garde un flegme tout britannique lorsqu’il se met dans la peau de ce personnage un peu naïf (pour ne pas dire autre chose), qui se fait rouler, non seulement par sa femme adultérine, mais également par une ribambelle d’individus sans scrupule : un vendeur de vêtements d’un nouveau genre, une prostituée… et même l’un de ses élèves.

Maltraité, abusé, menacé et même volé, ce personnage pataud et mal assuré n’a toutefois pas l’air si malheureux.
Il prend la vie comme elle vient, acceptant les situations les plus rocambolesques avec une sérénité impressionnante… pour notre plus grand plaisir ! « Sébastien Castro vous présente ses condoléances » est un spectacle à l’humour pince-sans-rire, dans lequel nous passons d’un sketch à l’autre, devinant au dernier moment une chute toujours plus drôle et absurde. Effet garanti !

Un artiste multifonction

Mais l’humoriste n’a pas qu’une corde à son arc. Il montre également qu’il a de l’énergie à revendre. La deuxième partie du spectacle caricature une pièce de boulevard durant laquelle les vrais faux effets techniques sont tout aussi catastrophiques que le scénario.

Les habitués de ce genre théâtral apprécieront certainement, mais ce n’est malheureusement pas ce qu’on retiendra du talent de Sébastien Castro. La comédie de boulevard n’a pas besoin d’être singée, elle le fait déjà suffisamment elle-même. Et certainement mieux. Certes, il passe d’un registre (et de costume) à un autre avec beaucoup d’aisance, mais nous préférons largement le ton monotone de ce monsieur tout le monde, à qui un malheur n’arrive jamais seul mais qui, en toute circonstance, reste toujours stoïque. Quant aux spectateurs, ils restent difficilement de marbre.

by Joël Clergiot

Sébastien Castro vous présente ses condoléances

jusqu’au 15 novembre 2014

à la Comédie de Paris
42 Rue Pierre Fontaine
75009 Paris

du mardi au samedi à 20h
Share

MISTINGUETT : comédie musicale 100% originale avec Carmen Maria Vega

“Paris c’est une blonde. Ça c’est Paris ” Mistinguett, reine des années folles

La brunette incendiaire, Carmen Maria Vega, transfigure la reine des nuits parisiennes tous les soirs au Casino de Paris. Son interprétation de Mistinguett est le meilleur atout possible pour vous inciter à assister sans attendre à la création de la rentrée qui affiche un beau succès et des prolongations jusqu’au 18 janvier 2015.

La chanteuse Carmen Maria Vega est Mistingett Reine des années folles spectacle musical comédie musicale au Casino de Paris photo by Nathalie Robin

Que savent au juste les jeunes âgés d’une p’tite vingtaine d’années au sujet de Mistinguett ?
Pas grande chose. À peine connaissent-ils le nom de son partenaire de scène et amant pendant 10 ans, Maurice Chevalier. Cet homme qu’elle a sauvé de l’Allemagne alors qu’il était prisonnier de guerre.

Le couple Mistinguett / Chevalier était aussi mythique qu’orageux, à l’instar de Sacha Guitry et Yvonne Printemps. Et c’est par un de leurs coups d’éclat en coulisses que débute cette histoire romanesque sur la scène du Casino de Paris.
Jacques Pessis, véritable conteur des destinées célèbres (Edith Piaf, Jacques Brel…), s’est attelé à non pas conter la vie et la carrière foisonnante de cette chanteuse et meneuse de revue. Il a préféré sélectionner un épisode dont le contexte, les personnages et la trame pourrait être un parfait scénario de film.

photo by Anthony Ghnassia
photo by Anthony Ghnassia

Et dès son apparition, Carmen Maria Vega est une incarnation parfaite de Mistinguett. Gouailleuse, joueuse, espiègle, ce personnage était taillé pour la jeune chanteuse qui connaît la scène comme sa poche.
Déjà suffisamment à l’aise, la chanteuse n’hésite pas à blaguer avec ses partenaires, à rajouter de courtes répliques, histoire de pimenter l’ensemble. (Synonyme d’incorrigible). En coulisses, la chanteuse avoue “aimer les personnages qui maltraitent les autres“, suivi d’un éclat comme on aime.

La première partie du spectacle n’enchaîne pas les tours de chant comme on pourrait l’attendre d’une comédie musicale classique.
Au contraire, son écriture tend les fils des personnages pour s’y attacher et en saisir leurs évolutions. Mistinguett, la première, ne pourrait être résumée à ses caprices de vedette en début de récit. Les failles et autres aspérités sont plus nombreuses qu’il n’y paraît à première vue.

Image de prévisualisation YouTube

Côté musique, les succès de l’artiste trouvent une seconde jeunesse avec la réorchestration et surtout les chansons originales composées par Alain Chamfort, Bertrand Allagnat, Jean-Pierre Pilot et William Rousseau, sur des textes de Vincent Baguian … Ça emporte forcément.

photo by Nathalie Robin

Autour de Carmen MV, une galerie de comédiens-chanteurs excellents dont Patrick Maktav, Cyril Romoli. Et l’occasion de retrouver Fabian Richard, l’inoubliable interprète de Cabaret (saison 2006-2007 aux Folies Bergère) dans la peau de Scipion, parrain de la pègre de Pigalle.

Quant aux costumes signés Frédéric Olivier, ils n’ont rien à envier aux plus belles revues de Paris et de Broadway. Ils en étourdiront plus d’un et d’unes dans la salle.

Costume de scène par Frédéric Olivier coulisses de Mistinguett reine des années folles spectacle musical comédie création Casino de Paris photo by United States of Paris blog

MISTINGUETT, reine des années folles
le spectacle musical 

avec Carmen Maria Vega (Mistinguett), Patrice Maktav (Léon Volterra), Cyril Romoli (Jacques Charles), Fabian Richard (Scipion, le voyou), Mathilde Olliver (Marie), Grégory Benchenafi (Harry Pilcer)

Mise en scène : François Chouquet
Chorégraphie : Guillaume Bordier

Livret : François Chouquet, Jacques Pessis, Ludovic-Alexandre Vidal 

 

Toute l’actu du spectacle Mistinguett sur le site officiel : www.mistinguett-lespectacle.fr

Mistinguett, reine des années folles l’album disponible
Capitol Records

Share

HUMOUR : Willy Rovelli revient plus excité que jamais à la Comédie de Paris

Le titre du spectacle est évocateur. Willy Rovelli, « en encore plus grand ». C’est lui qui le dit et à voir l’énergie qu’il dégage à la Comédie de Paris, quatre soirs par semaine, du 24 septembre au 20 décembre, on serait tenter de le croire.

photo by Orely du Lac
photo by Orely du Lac

Willy va mieux ! La route fut toutefois semée d’embuches et de rencontres pour le moins farfelues. Ca ne lui a pas facilité la vie, mais ça l’a visiblement inspiré et il tient à le faire savoir. Pour notre plus grand plaisir. Un coach-de-vie dragueur, un agent immobilier qui vend un placard à balai comme il vendrait Versailles, ou encore une psychologue obsédée par le complexe d’Œdipe, Willy Rovelli campe des personnages aussi drôles que réalistes, évoque sa mère italienne, son enfance dans une HLM délabrée et ses difficultés à draguer les filles.

Parce que c’est vrai, du haut de son mètre 64, une taille dont il se moque aujourd’hui, la vie n’a pas toujours été simple. Toutefois on ne se demande pas si ce qu’il raconte est vrai ou non, on s’en fiche. On est là pour se détendre et s’amuser. Le jeune trentenaire y arrive très bien et nous fait suivre le fil conducteur de son spectacle, sans jamais se perdre dans tous les tiroirs qu’il ouvre pendant une heure et demie. Il a bien quelques trous de mémoire de temps en temps, mais c’est souvent pour rire des réactions du public.

Le public comme aire de jeu
Parce qu’il y va parfois un peu fort, l’ami Rovelli. Doué dans l’art de l’improvisation, il s’autorise même quelques apartés avec le public. Apostrophant les spectateurs du premier rang, mais également ceux assis plus au fond de la salle, il n’hésite pas à brocarder les malheureux selon leur réponse.
Un conseil, ne vous faites pas choper à vous éclipser quelques minutes pour aller aux toilettes (si, si, certains le font), Willy n’hésitera pas à interrompre son spectacle pour vous attendre. Côté discrétion, ce sera raté !

AFFICHE Willy Rovelli en encore plus grand à la comédie de paris humour nouveau spectacle one man show Fort Boyard europe 1

Outre les blagues de café-théâtre classiques, Willy Rovelli mêle danse et chant, occupant toute la scène. Certainement une réminiscence de son passage dans « 1789, les amants de la Bastille ». Mais rassurez-vous, le spectacle n’a rien à voir avec une comédie musicale mièvre et sirupeuse. On rit souvent, rarement à gorge déployée, mais on ne s’ennuie jamais.

Le petit, plutôt séduisant, bien qu’il répète souvent le contraire, nous rappelle ses ainés, sans jamais les singer. Elie Semoun, un peu, Florence Foresti, beaucoup, Elisabeth Buffet, pour son langage cru à ne pas mettre entre toutes les oreilles ou encore Elie Kakou, quand il se met à grimacer ou à danser. On regrette parfois ses emprunts à d’autres comiques. Toutefois, perdues dans le flot d’originalité de l’ensemble, ces blagues vues et revues, passent comme une lettre à la Poste. On sort de là ravi, regrettant presque de ne pas avoir vu son premier spectacle!

by Joël Clergiot

« Willy Rovelli en encore plus grand », par Willy Rovelli
à la Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 PARIS
Métro Blanche

Du mercredi au samedi à 21h15
jusqu’au 20 décembre 2014

Share

“Cuisine & Confessions” : bons petits plats et cirque par la Cie Les 7 doigts à la Cigale et en tournée

Dans la catégorie création scénique made in Québec, il n’y a pas que le Cirque du Soleil qui rayonne à travers le monde. La Compagnie Les 7 Doigts de la main n’as d’ailleurs pas fait sa fourmi et s’est faite un nom. C’est donc normal qu’elle revienne à Paris, à La Cigale et dans onze autres villes en France ( Marseille, Villefranche sur Saône, Quimper , Vannes.. ) avec son spectacle Cuisines et Confessions.

 Image de prévisualisation YouTube

La cuisine est un lieu de rassemblement, là où se transmet un savoir-faire source de plaisirs. Mais c’est aussi la pièce de la maison qui permet des confidences. Des secrets dissimulés dans les casseroles et autres marmites bouillonnantes.  C’est aussi, pour beaucoup d’entre nous, le lieu de la découverte d’un des sens majeur,  le goût. La saveur du chocolat chaud que l’on mélange aux blancs en neige  pour un fondant, le four qui dore ce merveilleux gigot, ou plus tard les amis qui passent à l’improviste avec lesquels la soirée s’éternise dans des éclats de rires inoubliables.
Nos souvenirs seront toujours exacerbés par ces instants marquants autour d’un bon plat.

C&C_Juin14_FR - PARIS
Les 7 Doigts de la main
, avec cette nouvelle création, arrive à unir l’univers du cirque, toujours physique, à  celui des sens : le toucher, l’odorat et le goût. De véritables prouesses techniques et artistiques qui ne laisseront que de l’émerveillement pour nos yeux et nos oreilles.

Les 7 Doigts de la main c’est l’assurance d’un spectacle aux numéros spectaculaires et poétiques comme Psy et la Vie présentés à la Villette en 2011 et Séquence 8 à l’affiche en février dernier à l’Olympia. Des classiques

Affiche cuisine et confessions 7 sept doigts de la main La Cigale paris cirque spectacle live show évènement théâtre

Cuisine & Confessions

par la Compagnie Les 7 doigts de la main

du 2 au 6 décembre
au Théâtre du Gymnase
4 Rue du Théâtre Français,
13001 Marseille

du 09 décembre 2014 au 03 janvier 2015
à La Cigale
120 Boulevard de Rochechouart
75018 Paris

Et tournée française à partir de janvier 2015 :
Villefranche sur Saône, Quimper, Voiron, Vannes…

Share