Le Journal d’Anne Frank est l’un des témoignages les plus poignants sur la seconde guerre mondiale.
Une histoire intime portée par la plume saisissante d’une enfant, Anne, écrivant dans la cachette de la maison familiale à Amsterdam.
Les nombreuses traductions ont fait de ce livre un symbole lu par plusieurs générations.
Le cinéma, la télévision, le théâtre ont fait d’Anne une héroïne. Il ne restait plus qu’une adaptation possible : un musical.
Dès sa création, Anne, le Musicalemporte les critiques avec cette partition originale composée par Jean-Pierre Hadida.Plus surprenant encore, le slam et le rap sont convoqués pour ce spectacle aux côtés des envolées lyriques.
Le spectacle est joué pour une date exceptionnelle le jeudi 30 janvier au Théâtre du Gymnase à Paris, l’occasion de renouer avec une histoire forte et universelle et de redécouvrir le destin de cette enfant au talent intemporel.
Anne, Le Musical représentation exceptionnelle le jeudi 30 janvier 2014
Déshabillez mots 2 : prolongations pour cause de succès jusqu’au 5 janvier 2015 !
Nous avions aimé lorsque Flor et Léonore nous donnaient un petit cours de langue française expliquant tour à tour ce qu’est la pusillanimité, ou la procrastination. C’était le premier volet de Déshabillez mots.
C’est donc confortablement installés dans l’hémicycle du théâtre de L’Européen, transformé en studio de radio que nous avons découvert le deuxième volet de Déshabillez mots 2.1h30 de “streep texte”, c’est à dire des jeux de mots tricotés et détricotés, incarnés par deux artistes du verbe. Après neuf mois d’écriture ces deux grosses bosseuses, lectrices inconditionnelles ont trouvé une nouvelle série de mots à nous suggérer. Des termes qu’elles trouvent dans leur quotidien en fonction des situations qu’elles traversent ou des questions qu’elles se posent.
Photo by Philippe Delacroix
Flor et Léonore retournent les sens en se glissant dans la peau de ces nouvelles créatures de la langue française, s’interviewant mutuellement. Voilà leur défi, s’habiller de mots et les faire exister comme de vrais personnes. La brune et la blonde se muent donc à tour de rôle en compromis, en inconstance ou encore en politesse.
On sent une grande complicité entre ses deux femmes qui se sont rencontrées en jouant du Tchekhov il y a plus de quinze ans. Après être intervenues plusieurs saisons sur France Inter ces deux comparses ont retrouvé leur lieu de prédilection, la scène.
On débute avec Le Sympa, méprisé par sa propre mère, Mme la Sympathie qui le considère comme une amputation d’elle-même. Ce pauvre sympa semble un tantinet schizophrène tantôt amical ou enjoué, tantôt méprisant selon l’intonation.
Séduisantes, vêtues de noir et de strass les comédiennes nous font parfois rire aux éclats comme lorsque Léonore joue un point virgule, né de son papa point qui clôt les phrases net, et de sa maman hystérique toujours en cavale entre deux phrases. Ce point virgule qu’on ne sait jamais où mettre dans la phrase semble sacrément “amoché”!
Puis c’est Flor qui arrive sur scène comme une balle “survitaminée” sur une musique rock pour jouer le signe de ponctuation le plus “bankable” du moment… le Slash !
Le spectacle remporte l’adhésion des spectateurs et en particulier des femmes qui aiment lire les doubles sens dit-on. Chaque spectateur tire de l’évocation des mots un état d’apaisement ou de questionnement. C’est là tout l’art de ces deux artistes qui cisèlent un joli spectacle de poésie drolatique, tout en finesse, humour et sensualité. Une performance que ne renieraient ni Pierre Dac, ni Raymond Devos.
Ces deux linguistes coquines – plus glam qu’Alain Rey ! – qui ont toujours un projet d’avance, caressent désormais le rêve de transformer ce spectacle en un programme court pour la télévision.
Déshabillez mots n°2 écrit et interprété par : Léonore Chaix et Flor Lurienne mis en scène :Marion Tomé
Reprise exceptionnelle du 16 octobre 2014 au 4 janvier 2015 !
du jeudi au samedi à 19h30
et dimanche à 16h30
Après plus de 1000 représentations en 15 ans, 286 reprises à travers le monde et 10 ans d’absence, Court sucré ou long sans sucre ? revient à Paris et à laComédie Bastille.
Cette fois c’estJean-Luc Moreau qui passe à la mise en scène.
Et cette collaboration émane d’une envie réciproque entre la troupe, quasiment la même qu’à la création. Pour l’anecdote, le metteur en scène fût l’un des premiers spectateurs de la pièce en France.
Le pitch ? Une agence d’évènementiel s’apprête à recevoir Thierry Blanchard, un client fidèle, pour préparer la prochaine convention commerciale des Charcuteries Flocel, qui doit permettre à la société de remettre ses comptes à flot.
Mais s’ajoutant au “marasme agro-alimentaire ambiant”, une consultante nymphomane d’un grand cabinet d’audit anglo-saxon débarque pour superviser l’opération.
Jusqu’où faudra-t-il aller pour sauver le contrat ?
Quiproquos surréalistes, mensonges éhontés, passions exacerbées…
Un vaudeville accroché au monde un peu fou de la communication: c’est très rare !
10 ans que ce succès n’avait pas été joué, et aux dires d’un des auteurs, Olivier Yeni (patron d’une société d’évènementiel), il n’a pas fallu beaucoup réadapter le texte pour le mettre au goût du jour.
La troupe est impatiente de remettre le couvert sous la houlette de Jean-Luc Moreau: un oeil neuf sur le texte et le jeu des comédiens donc une mise en scène plus acérée et percutante encore.
De quoi nous donner de bonnes tranches de rires sur un univers unique aux codes si particuliers.
Alors ne tardez pas pour réserver et courir voir Court sucré ou long sans sucre.
Court sucré ou long sans sucre ?
A partir du 18 janvier 2014
Du mardi au samedi a 21h
Samedi et dimanche a 17h
à la Comédie Bastille
5, rue Nicolas Appert 75011 PARIS
Avec
Sylvie AUDCOEUR
David BASANT
Bruno CHAPELLE
Olivier YENI
Martyne VISCIANO
BON PLAN ! Tarif Jeune (moins de 26 ans) 10 € en fonction des places disponibles, réservation uniquement au téléphone auprès du théâtre ou sur place le jour même.
Même pas vrai ! c’est un couple qui affiche 20 ans de mariage au compteur.
Un couple qui cherche à rebooster la flamme et qui du coup emporte tout sur son passage, fils, amis et un bout de décor.
La pièce mise en scène par Jean-Luc Revol a entamé un tour de France au mois de septembre dernier, embarquant les rires au passage.
Après deux mois passés à Lyon, Même pas vrai !nous arrive à Paris fin janvier pour un début d’année amical et jubilatoire.
A juger de l’ambiance qui règne dans les coulisses, l’entente entre les comédiens n’est pas fictive. Ce qui nous laisse présager d’une entrée sur la scène du Théâtre Saint-Georges en trombe.
Vous nous trouvez un peu sûrs de nous ?
La pièce est passée devant le plus intransigeants des thermomètres un soir d’automne dans la ville d’Orange : un pompier volontaire présent dans les coulisses.
A la fin des saluts, ce dernier s’approche de Raphaëline Goupileau pour lui faire le baisemain et de préciser : “d’habitude je m’endors, mais ce soir j’ai tenu tout le long !”
Les deux auteurs trentenaires, Nicolas Poiret et Sébastien Blanc, avouent modestement qu’ils écrivent ce qu’ils aimeraient voir sur scène.
Gageur de la sincérité de leur démarche et des surprises qu’ils nous réservent.
Au fait saviez-vous que Raphaëline Goupilleau et Bruno Madinier étaient faits pour s’aimer ?
La preuve : ils avaient participé à 3 lectures de pièces où ils interprétaient déjà un mari et une épouse avant que le metteur en scène de Même pas vrai ! ne leur mette définitivement le grappin dessus.
Classe !
Même pas vrai ! Du Mardi au Samedi 20h30 et matinées samedi 17h
De : Nicolas Poiret, Sébastien Blanc
Mise en scène : Jean-Luc Revol
Avec : Anne Bouvier, Bruno Madinier, Christophe Guybet, Raphaëline Goupilleau, Thomas Maurion, Valérie Zaccomer
Décors : Stéfanie Jarre
MY FAIR LADY la comédie musicale qui a tenu le haut de l’affiche du Théâtre du Châtelet en 2010 est de retour pour combler le plus grand nombre de spectateurs.
Le spectacle de fin d’année idéal pour les foreigners à Paris et les passionnés de grands shows avec supplément d’âme.
Vous vous demandez – et c’est légitime – si ce spectacle pourrait plaire à l’hipster que vous êtes ou que vous tendez à devenir ?
Vous êtes plus habitué aux concerts de rock en sous-sol ou aux bars à cocktails entre potos ?
Et la perspective d’avoir un programme tout rose sous le bras à votre entrée en salle vous fait frissonner plus encore que de perdre accidentellement votre barbe de 3-4 jours ?
Contre tout attente, My Fair Lady va titiller votre oreille anglophile. Les accents nombreux – mélange de classes, d’origines – sont un vrai exercice, de phonétique que ce soit pour Eliza, la vendeuse de fleurs et que ce soit pour les spectateurs.
De plus, votre petite amie ne va pas bouder son plaisir : c’est girly, c’est glamour et romantique. Rajoutez à ceci l’ombre d’Audrey Hepburn – l’actrice a interprété le rôle au cinéma – qui plane sur cette production de très haute volée et le nom d’un metteur en scène amoureux des drapés, rideaux imposants, perspective et profondeur de champs.
Le coeur de votre belle va chavirer et votre coeur sensible sous vos airs de garçon indifférent.
Le talent du metteur en scène Robert Carsen est aussi bien de savoir imposer une scénographie forte et spectaculaire – kitsch au premier coup d’oeil, seulement – que de favoriser le décalage et les aspects burlesques de la partition.
Et puis l’histoire n’est pas si désuète que le laisse présager le pitch. Une jeunette des quartiers populaires se transforme en une jeune femme du monde raffinée grâce aux talents du professeur Higgins. Bien au-delà de l’éternel mythe de Cendrillon, l’histoire oeuvre à révéler les contradictions de chacun.
La performance de la soprano Katherine Manley ce soir-là, est assez subjuguante. Alternant le phrasé populaire et argot et la pleine maîtrise de la langue de Shakespeare, c’est un rôle en or pour toute chanteuse talentueuse. Face à elle le chanteur Alex Jennings compose une interprétation à la fois tonitruante et délicate de ce professeur aussi bien autoritaire qu’audacieux.
Toutefois, malgré nos arguments, vous craignez que votre charme pâtisse face à la gueule d’ange du prétendant de la jeune femme, interprété par le ténor Ed Lyon.
C’est vrai qu’il y a de quoi s’enfoncer dans son siège lors de ses apparitions. Et vous vous rendrez vite compte qu’il n’est pas nécessaire de solliciter l’aide d’une paire de jumelles pour juger de son charisme.
Cependant rassurez-vous sa présence sur scène est limitée à la fin du premier acte et quelques scènes du second.
Le soir de la première, il n’est pas rare de croiser des spectateurs présents à la création en décembre 2010.
Des spectateurs-trices comblés une nouvelle fois par cette production française.
MY FAIR LADY jusqu’au 1er janvier 2014 au Théâtre du Châtelet Place du Châtelet
75001 PARIS
Décors : Tim Hatley
Costumes : Anthony Powell
Chorégraphie : Lynne Page
Lumières : Adam Silverman
Dramaturgie : Ian Burton
Interprétation
Eliza Doolittle : Katherine Manley en alternance avec Christine Arand Henry Higgins : Alex Jennings Colonel Pickering : Nicholas Le Prevost Alfred P. Doolittle (jusqu’au 28/12 incl.) : Donald Maxwell Alfred P. Doolittle (du 29/12 au 01/01/14) : Phillip Joll Mrs. Higgins : Caroline Blakiston Freddy Eynsford-Hill : Ed Lyon Mrs. Pearce : Lee Delong
On n’aime jamais mieux Marianne James que quand elle cabotine et joue les divas.
Et elle les connaît ces actrices-chanteuses-performeuses capricieuses.
Elle les connaît si bien qu’elle prend un malin plaisir à saisir leurs travers, à écorner leur mythe et à les poursuivre jusque dans leurs plus viles contradictions.
Il y a eu Ulrika Von Glott, vedette du show L’Ultima Récital, il y a eu Marianne J., redoutable juré de la Nouvelle Star, il y a désormais Andrée Carpentier. Pardon Miss Carpenter. Une sorte de Claudette Colbert, Marlène Dietrich ou Vivienne Leigh qui vivrait éternellement des succès et récompenses du passé, faisant perdurer sa légende jusqu’à son dernier souffle.
Et après tout Miss Carpenter n’est pas la seule à vouer un culte féroce à son animal de compagnie. Lauren Bacall, vedette de chefs d’œuvre comme Le Grand Sommeil et Le Port de l’angoisse a bien consacré plusieurs pages dans son autobiographie Seule à ses nombreux bonheurs avec ses boules à poil.
À la différence de l’actrice que l’on surnommait “The Look“, Miss Carpenter doit reprendre du service pour ne pas se faire (ir)radier par Pôle Emploi. Camouflant son âge comme elle le peut, elle va de casting en casting, d’essai radio à des réclames pour consommateurs bien de son âge.
Le show Marianne James est inaltérable : chantant, vociférant, prenant à partie son public, titillant ses partenaires de jeu, 3 garçons qui n’ont pas froid aux yeux.
C’est aussi par la présence de ces 3 gars que la pièce offre de vrais moments cocasses et de drôlerie.
Les bruitages de sonnerie de téléphone réalisés live, l’installation d’accessoires, le chant, la danse.
Hommes-objets, Bastien, Romain et Pablo sont à eux-trois la touche de fantaisie supplémentaire pour que la James soit au diapason.
Bien sûr certaines blagues sont un peu faciles, certaines répétitions lassantes sur la durée et une mise en scène qui aurait pu être un bien plus audacieuse considérant l’énergie de la comédienne, mais les bonnes idées ne manquent pas.
Comme la jolie petite Emilie, gamine de 9 ans qui ne connaît pas grand chose de la vie et pourtant…
MISS CARPENTER
Une pièce de Marianne JAMES et Sébastien MARNIER
Une mise en scène de Éric-Emmanuel SCHMITTet Steve SUISSA
Avec Marianne JAMES
Et Bastien JACQUEMART, Romain LEMIRE et Pablo VILLAFRANCA
« Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont faites celles qui l’ont précédée.
Ce n’est pas la peine de lui donner des idées. » Sacha Guitry
Sacha Guitry a fait du sentiment amoureux son sujet de prédilection. Au cours de sa longue carrière et vie, le dramaturge n’a eu de cesse d’en révéler les joies, les excès et les dérives à grand renfort de mots d’esprit et de tirades cultes.
The Guitrysrevient sur l’histoire d’amour la plus passionnante et rocambolesque pour les protagonistes eux-mêmes, les témoins et les nombreux lecteurs de magazines de l’époque. Plus qu’une histoire d’amour, la passion d’Yvonne Printemps avec Guitry est une véritable épopée qu’Eric Emmanuel-Schmitt nous propose de (re)découvrir.
Dans les coulisses d’un théâtre, Guitry, le maître, s’éloigne des huissiers bien décidés à lui faire payer sa propension à jouer avec les billets. L’écriture est son sacerdoce, son évasion mais il va prendre le temps de se remémorer quelques-unes de ses plus belles années avec la comédienne Yvonne Printemps avec qui il partagera une dizaine d’années de vie. Une vie personnelle et professionnelle imbriquée l’une l’autre.
Première rencontre dans une loge, la Printemps est meneuse de revue et chanteuse à ses débuts. Guitry observe et épingle assez vite ce talent à sa boutonnière. Elle est jeune, ingénue, gouailleuse. Lui, bénéficie d’une belle notoriété.
Il lui écrira pièces et chansons. “Esquisse de femme” à ses débuts, la comédienne apprendra l’amour, le jeu, le luxe et la séduction. Claire Keim use de tous ses charmes pour incarner ce personnage attachant, provocant et malicieux. L’occasion nous est aussi donner de retrouver le joli timbre de voix de la comédienne-chanteuse.
Il faut avouer que la perspective de passer une soirée avec Martin Lamotte n’était pas une priorité dans notre agenda bien garni.
Et pourtant, l’acteur nous bluffe par son incarnation savoureuse et tout en nuance de maître Guitry. Prouvant au passage que nombre de metteurs en scène et réalisateurs ont manqué d’intuition et d’audace pour son jeu.
Le duo de comédiens joue à merveille la palette d’émotions, de la roucoulade initiale au coup de foudre, de l’effervescence de la scène aux éclats en coulisses, jusqu’à l’impossible capitulation de chacun.
La mise en scène de Steve Suissa qui s’appuie d’écrans vidéo pour offrir des changements de décors et d’ambiance à l’envi est ingénieuse.
Le texte d’Eric-Emmanuel Schmitt est savoureux, donnant pleine mesure du charme de ces deux personnages d’un autre temps.
THE GUITRYS
Une pièce de Éric-Emmanuel SCHMITT
Une mise en scène de Steve SUISSA
S’il y a un spectacle à s’offrir parmi la pléthore de propositions à l’affiche pour les fêtes c’est Kooza ! Le Cirque du Soleil fait une nouvelle halte à Paris – à l’Ile Séguin très exactement – pour un mois de shows à l’incroyable démesure et à la poésie contagieuse.
La compagnie qui compte 20 productions simultanées à travers le monde – spectacles résidents à Las Vegas et Orlando et les tournées mondiales de Londres à Tokyo, en passant par Dubaï et Rio de Janiero – va vous donner à nouveau des ailes.
Les paroles d’un standard viennent facilement à l’esprit quand on a les yeux projetés dans les airs : “I believe I can fly.” L’aisance des acrobates – de vraies showmen & showomen – peut faire croire à tous les possibles : comme oublier le vertige, faire de la corde à sauter dans le vide ou du vélo à plusieurs mètres au-dessus du sol.
On les croirait nés sur un fil, sur un trapèze, ou sur une montagne de chaises, ces artistes venus des quatre coins du monde.
Alors que la télé-réalité met en avant des personnalités insipides, sans autre talent que de savoir prendre la lumière, les artistes du Cirque du Soleil devraient être les modèles de nos p’tites têtes blondes ou brunes.
Les sauts sur la Roue de la mort font croire parfois à de la pure inconscience. Mais c’est sans compter les années de pratique de cet agrès si particuliers pour les deux acrobates endiablés.
Rajoutez-y une corde à sauter, alors que la roue tourne à pleine vitesse, et votre cœur va battre à tout rompre.
Le manque d’équilibre est parfois palpable – mais à chaque fois maitrisé – et le numéro est exécuté à un rythme insensé.
Surenchère aussi pour le numéro sur le fil de fer double. Deux fils donc pour 4 funambules qui piétinent littéralement en hauteur. Le vertige n’a l’air de n’avoir jamais été une préoccupation pour ce quatuor.
Saut vertigineux au-dessus de son partenaire, vélos et chaise en équilibre : les combinaisons sont au-delà du raisonnable pour le commun des mortels.
Côté humour, le clown est un roi accompagné de deux bouffons à sa botte et d’un cabot de chien. Lors de ces sketchs, le public est mis à l’épreuve, avec un réel bonheur. Et ça rit à grands éclats, petits et grands, tant les tours que nous réserve la compagnie frappadingue sont désopilants.
La scénographe est aussi spectaculaire. On croirait “Le Bataclan” – élément de décor accueillant un groupe de musiciens et chanteuses live – réservé aux seules salles de show à l’américaine comme Las Vegas.
Et pourtant ce décor gigantesque offre un cadre enchanteur à faire saliver tout décorateur.
Ce vendredi soir, nous avons aussi eu la chance de goûter aux joies d’une soirée VIP Rouge. Une prestation comprenant des places centrées avec une belle visibilité et un cocktail gastronomique avant spectacle et pendant l’entracte.
Champagne et buffets salés et sucrés dans un chapiteau feutré pour débuter la soirée, une heure avant le début du spectacle.
Ce qui séduit c’est à la fois les toasts, hors d’œuvre et petits plats servis dans ce cadre feutré. Le tout accompagné de musique de la Compagnie.
À l’entracte, on fond devant la pizza chocolat avec glace au Baileys, les macarons et autres petits choux du traiteur de Saint-Cloud. L’ambiance “private” est chaleureuse et loin d’être pédante, comme on pourrait le craindre.
De quoi oublier le rythme de la ville de l’autre côté de l’Ile.
Le dépaysement et le show exceptionnel qu’offre Koozaarrive à point nommé pour nous réchauffer au milieu de l’hiver.
KOOZA
du Cirque du Soleil
jusqu’au 19 janvier 2014
Grand Chapiteau à l’Ile Seguin
Boulogne Billancourt
Talons hauts, fauteuil roulant, violoniste-funambule et duos amoureux dans les airs Le Bal des Intouchables déroule un théâtre d’envolées poétiques, de sensations intenses au Parc de la Villette jusqu’au 29 décembre.
Il y a des entrées en piste plus inoubliables que d’autres.
Et celle que vous réserve la troupe des Colporteurs à l’affiche du Parc de la Villette n’est pas prête de s’effacer de votre mémoire.
Incroyable, spectaculaire, absurde sont les maîtres de mots de ce spectacle pour petits et grands et pour cette entrée au bal des circassiens transportés dans des sacs poubelle.
Le terme exact serait plutôt déversés, sans beaucoup d’égard – en apparence.
Les sacs vont prendre vie sous le regard de spectateurs bluffés par de telles contorsions opérées.
Les Colporteurs réinventent le cirque avec une délicate poésie, un panache rare et une troupe gorgée des expériences et des parcours de chacun.
Le jeunisme célébré par d’autres cirques contemporains est proscrit ici. Les générations se mélangent pour transporter les spectateurs.
Les prouesses impressionnent comme ce numéro de trapèze exécuté par un athlète qui a passé la quarantaine, au profil de Chet Baker.
À la force de… la tête et des cervicales, le trapéziste se maintient en équilibre sur son agrès qui se balance, au dessus du sol, la tête à l’envers.
Le numéro tient en haleine les spectateurs sur la durée pour offrir une image indélébile.
Ce n’est pas le seul artiste à impressionner.
La funambule à talons hauts face à un clown gauche offre une séquence délicate et gracieuse.
L’humour a sa place aussi, en dehors des clous habituels des chapiteaux.
Une circassienne adepte de la corde lisse retrouve le sol ferme pour effectuer des sauts de cabri aux côtés du clown de service.
Espiègle, provocante et manipulatrice, la jeune femme offre une performance hilarante.
Une dernière info : le Bobybar vous accueille les soirs de représentations pour un dîner avant spectacle ou verre pour un debrief endiablé. Le Bal des Colporteurs est à savourer en famille. Réservez vite vos places !
Le bal des intouchables
Compagnie Les Colporteurs
Conception : Antoine Rigot, Agathe Olivier, Cécile Kohen
Mise en scène : Antoine Rigot
Avec Tatiana-Mosio Bongonga, Gilles Charles-Messance, Sarah Cosset (rôle créé par Balthasar Moos),
Pauline Dau, Mosi Espinoza Navarro (rôle créé par Aourell Krausse), Karl Heinz Lorenzen, Natalie Oleinik, Agathe Olivier
Composition musicale et interprétation : Boris Boublil, Guillaume Dutrieux, Antonin Leymarie, Coline Rigot
Le jeudi à 19h30,
les vendredi et samedi à 20h30
et le dimanche à 16h Le 7 novembre à 20h30
Relâche exceptionnelle
le 30 novembre
Alors que le Musée du Louvre débute un cycle consacré à Robert Wilson, le Théâtre de la Ville présente la dernière création du metteur en scène américain.
L’affiche de The Old Woman a excité l’imaginaire des spectateurs depuis l’annonce de la programmation du Festival d’Automne à Paris. Et pour cause, la présence de deux monstres sur scène : l’acteur américain Willem Dafoe et le danseur russe Mikhael Baryshnikov. Deux noms qui évoquent succès cinématographiques, scéniques et convoquent tous les superlatifs liés au talent de chacun.
Ce samedi soir au Théâtre de la Ville, actrices (Clotilde Courau, Kristin Scott Thomas), galeriste (Kamel Mennour) et couturier (Alber Elbaz) se sont donnés rendez-vous séparément pour assister au nouveau sacre du metteur en scène et plasticien.
Portée par deux farceurs que l’on imagine tout droit sortis d’un écran de cinéma à l’époque du burlesque, l’adaptation de la pièce de l’auteur russe Daniil Kharms fait la part belle à l’absurde.
Juméléité troublante et quasi parfaite entre Dafoe et Baryshnikov, grimés à l’excès et scénographie tout en couleurs font de cette création un voyage hors-normes dans l’inventivité d’un créateur qui nous surprend encore.
Exit l’austérité et l’âpreté de Quartett avec Isabelle Huppert, présenté au Théâtre de l’Odéon en 2006. Ici, les acteurs prennent un réel plaisir à jouer les troublions dans un théâtre composé d’images fortes, de grimaces et autres cris, de danse et autres répétitions de monologues – qui peuvent agacer sur la longueur.
Toutes les influences convoquées pour The Old Womanemportent le spectateur dans une histoire de vieilles dames qui tombent par la fenêtre, d’un faiseur de miracles qui n’est pas tenté de mettre en pratique son don et de pensées déroutantes : “qu’est-ce qui est pire : un enfant ou un mort ? “
Cette pièce ne joue pas pour autant la facilité mais offre des vrais moments de poésie : le duo d’acteurs sur une même balançoire, le sourire incroyable de Willem Dafoe, Baryshnikov dans un clair-obscur au cours d’un changement de décor.
L’ensemble, séquencé, est appuyé par une bande-son patchwork d’émotions jazzy, rock ou classiques qui participe à la joyeuse partition visuelle et théâtrale de cette première en France.
À la fin, le public est prêt à se lever. Et les acteurs rient et se font des politesses.
THE OLD WONAN
d’après l’oeuvre de Daniil Kharms
mise sn scène : Robert Wilson
avec Mikhael Baryshnikov et Willem Dafoe
jusqu’au 23 novembre 2013
au Théâtre de la Ville 2 place du Châtelet
75004 PARIS
Et prochainement Peter Pan avec le groupe Cocorosie du 12 au 20 décembre 2013
au Théâtre de la Ville