Les notions de loisirs et de liberté sont quelque peu malmenés en cette période de crise sanitaire… L’exposition Golden Years à la Galerie Artes est une bulle d’évasion salvatrice d’un temps où artistes et photographes aimaient se jouer l’un de l’autre avec une certaine complicité. Ainsi, sous l’oeil passionné de François Dumont, nous retrouvons David Bowie, Iggy Pop, Alain Bashung ou encore Serge Gainsbourg sur des clichés rares voir inédits !
Tout commence, comme souvent, un peu par hasard…
François Dumont fait du tri et tombe sur des photographies faites dans le courant des années 90. A cette époque, il était photographe professionnel pour des agences et la ville de Noisy-le-grand. De ce fait, il avait accès à de nombreux événements musicaux.
Emilie, trentenaire férue de musique, est immédiatement fascinée par ces clichés et l’indéniable talent du photographe. En effet, ses clichés sont sensibles, énergiques et solaires, captant à chaque fois LE bon moment… Mais aussi par cette étonnante liberté d’accès aux artistes, caractéristique de cette période.
La photographie n’était alors pas aussi développée. Elle n’était ni instantanée, ni à la portée de tout le monde. Certains clichés ont été publiés mais la grande partie de la collection est composée d’inédits qu’ils décident de partager : sur scène, en sortie de concerts ou dans la rue, posés ou volés !
Aussi, François Dumont est présent tous les jours à la galerie. Allez à sa rencontre afin d’obtenir des détails ou anecdotes sur son travail. Il est resté un enfant, ses yeux brillent quand il parle, la passion est évidente et échanger avec lui est un plaisir… 🙂
En tirage limité et numéroté, les photographies sont disponibles à la vente sous différents formats.
Claudia Andujar est une photographe engagée dans le sens noble du terme. Elle a passé une vie entière à trouver son objectif, son but. C’est en 1970 au Brésil, pays de ses parents, qu’elle rencontre une tribu : les Yanomami. Elle abandonne alors sa carrière de photographe pour se consacrer à relater leurs vies, leurs coutumes et leurs combats. L’exposition de la Fondation Cartier Claudia Andujar : la lutte Yanomami relate 50 années d’archives photos montrant la lutte d’un peuple pour la vie.
Claudia Andujar : anthropologue par l’image
C’est par passion de l’humain que Claudia Andujar a noué des liens avec les Yanomami.
La vie quotidienne parmi ces indiens lui a permis d’approfondir et de documenter tous les aspects de leur culture, totalement méconnus jusqu’alors.
Elle doit aussi s’adapter à l’humidité et la luminosité de l’Amazonie. Elle développe alors des techniques lui étant propres pour prendre ses photos, notamment sur des temps de pause longs avec un rendu de lumière particulier…
Petit à petit, une profonde amitié se crée. Elle apprend leur langue et se fait même initier à leur rite le plus intime : le Reahu.
C’est un rite funéraire mais également une cérémonie annuelle permettant aux communautés Yanomami de s’allier.
Passant de photographe à militante, elle prend faits et causes pour ces indiens vivant au nord du Brésil.
Elle participe aussi aux campagnes de recensement et de vaccination.
Elle voit aussi les dégâts des premiers contacts avec la civilisation extérieure à travers l’envie de conquêtes des lieux sauvages. Les grands travaux d’infrastructures routières (abandonnés par la suite) ont apporté aux peuples Yanomami rougeole, alcoolisme, prostitution et autres fléaux jusqu’alors inconnus.
C’est l’une des causes de révolte de Claudia Andujar… La sauvegarde des Yanomami afin de préserver une communauté.
Être Yanomami : un combat de tous les jours
Car il n’y a pas que les indiens Guarani ou les Kayopo (avec leur emblématique chef Raoni) qui luttent pour leur survie.
Et si cette exposition peut mettre en avant les combats d’une autre tribu, l’œuvre de Claudia Andujar ne sera pas vaine.
Protégés durant des décennies grâce à des accords délimitant leurs territoires, ces peuples se retrouvent de nouveau en péril…
Avec le Président Bolsonaro au pouvoir, les orpailleurs clandestins sont revenus sur les terres des indiens Yanomami.
Ils sont près de 22000 actuellement et leur nombre fluctue en fonction du cours de l’or.
C’est toute cette histoire que l’exposition de la Fondation Cartier met en valeur. 50 ans d’archives de vie, de passion et d’émotions pour un combat que nous ne devrions pas occulter… L’aventure d’une vie…
Claudia Angdujar : la lutte Yanomani
Réouverture Jusqu’au 13 septembre 2020
Du mardi au dimanche de 11h à 20h
Nocturne les mardis jusqu’à 22h
L’exposition Toulouse-Lautrec du Grand Palais porte un sous-titre résumant parfaitement l’artiste : Résolument moderne. Pour beaucoup, Toulouse-Lautrec c’est principalement des affiches et quelques portraits célèbres. Pourtant, le réduire uniquement à cela ne serait pas lui rendre hommage tant son travail est prolifique. Les quelques 200 œuvres exposées au Grand Palais pour cette exposition temporaire en sont la preuve… À cette occasion, Danièle Devynck, conservatrice en chef, nous sert de guide !
La première chose qui surprend dans cette exposition, c’est la scénographie ouverte et épurée. Nous sentons bien que l’afflux de visiteurs a été pris en compte. Une excellente chose, nous respirons en nous disant que nous pourrons pleinement apprécier.
Et puis, nous plongeons dans la vie de Toulouse-Lautrec…
Toulouse-Lautrec : l’humain avant tout !
La peinture de Toulouse-Lautrec est une peinture énergique. Elle respire la vie. À l’instar de ses portraits où il capte parfaitement l’instant. C’est ce qui rend son travail unique pour son époque.
Comme le souligne Danièle Devynck : “Il est toujours aussi fascinant. Ça repose sur le fait que Lautrec est intéressé par la vérité de l’humain. Dans son regard sur les autres, il y a des choses qui sont particulièrement présentes : une grande perspicacité, une acuité du regard, un sens de l’observation qui font qu’il va immédiatement saisir, capter l’individu qui est en face de lui par delà le masque social. Et l’authenticité de son regard, et donc de sa démarche qui met au service de son regard, est toujours perceptible par nos contemporains.”
C’est cela qui captive dans la peinture de Toulouse-Lautrec.
En compagnie de Danièle Devynck, conservatrice en chef et Directrice du musée Toulouse-Lautrec d’Albi, partons à la découverte de quelques toiles du Maître.
L’expo du Grand Palais en quatre œuvres : décryptage
C’est grâce sa grande passion pour le japonisme et tous les courants d’avant-garde comme le synthétisme ou le divisionnisme de Seurat que Toulouse-Lautrec dynamite les codes de la composition.
Et notamment ceux de la perspective comme dans cette toile : Au cirque Fernando (écuyère)
Impossible ne pas faire un tour dans l’univers très connu de Montmartre avec le tableau : Au Moulin Rouge.
“Dans les scènes de maisons closes, ou dans certains portraits de femmes, il y a une forme de tendresse. Un regard qui n’est jamais dans le jugement moralisateur, notamment vis à vis des prostituées. Il témoigne de ce qu’il voit, il est assez distant pour ne pas porter de jugement.” – Danièle Devynck
Outre ses portraits de femmes, Toulouse-Lautrec aime peindre ses amis, et surtout son cousin : Le Docteur Tapié de Céleyran. Nous retrouvons dans ce tableau l’acuité à saisir l’humain qu’avait l’artiste, même en arrière plan.
Le tout dernier tableau de chevalet de Toulouse-Lautrec est une mise en scène. Mais avec Un examen à la Faculté de médecine, il arrive à percer les sentiments, à retrouver l’émotion d’un moment malgré la reconstitution. Humain comme toujours.
https://youtu.be/roo6IBAtEzg[
Une exposition dense et complète
Passer les portes du Grand Palais, c’est se confronter à l’intime de Toulouse-Lautrec. C’est aussi se défaire des a priori sur l’artiste, comme l’évoque Danièle Devynck: “Tout le mythe autour de Lautrec (son handicap, ses origines aristocratiques, sa vie à Montmartre…) fait parfois un petit peu d’ombre à la lecture de son œuvre. Dans cette exposition, on met cela à sa juste place : tout cela existe mais l’œuvre de Lautrec, c’est bien plus que cela. On essaye de réinscrire cette œuvre en montrant sa pertinence, sa force et en montrant toutes les voies nouvelles qu’Henri de Toulouse-Lautrec va ouvrir.”
Une nouvelle fois, le Grand Palais nous livre la découverte dans son ensemble d’un artiste sous toutes ses facettes. Qu’elles soient reluisantes ou moins glorieuses, elles font parties d’un tout et offrent un regard complet et authentique sur Toulouse-Lautrec.
À ne pas manquer donc…
Toulouse-Lautrec : Résolument Moderne
Jusqu’au 27 janvier 2020
Lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h
Mercredi, vendredi et samedi de 10 à 22h Fermeture hebdomadaire le mardi
au Grand Palais 3 avenue du Général Eisenhower 75008 Paris
Qu’il agace ou séduise, André Manoukian ne laisse personne indifférent. Il va sans dire que nous lui devons beaucoup dans la démocratisation de la musique. Quel lien existe-t-il entre Robespierre et le jazz ? Qu’est-ce que le psycho-érotisme ? Grâce à sa pédagogie, sa finesse et son sens de l’humour caractéristique, son spectacle Le chant du Périnée, au théâtre de l’œuvre, est comme lui : atypique et brillant !
En 2017, nous l’avions rencontré pour la sortie de son album Apatride.
André Manoukian aime parler, échanger et tout mélanger comme ça vient. Aussi bien la musique, les femmes, ses muses, que sa vie personnelle, ses origines, ses passions ou le jazz. Il possède un univers bien à lui et c’est une joie que de pouvoir le découvrir !C’est exactement ce sentiment que l’on retrouve sur scène : l’homme, deux pianos et un esprit bouillonnant n’attendant qu’à s’exprimer.
La musique… féminine
C’est bien l’axe principal de cette discussion-conférence. En effet, André Manoukian est passionné par les femmes. À l’instar de Beethoven, «Jean-Seb», Mozart ou Wagner dont l’inspiration provient autant de leur amour que de leur dépit…
Inspiratrices mais également parfois destructrices, elles lui permettent de composer ses partitions. Après une énième déception et son passé Arménien refaisant surface, il décide de s’affranchir d’elles afin d’écrire et de composer.Il aura maintenant une nouvelle compagne : son piano.Ce même piano qui, adolescent, ne lui donnait pas l’avantage face aux guitares des séducteurs du lycée. D’ailleurs, beaucoup se retrouveront dans cette anecdote… 😉
Le chant du périnée !
C’est quand même assez fou parce qu’André (oui, nous sommes intimes maintenant) nous donne envie de retrouver nos 9 ans et de nous inscrire au solfège ! Mais uniquement avec sa méthode, intuitive, artistique et non rébarbative ou fastidieuse…
Il éclaire aussi sur l’évolution de la musique : l’improvisation étant la base de tout jusqu’au 19ème siècle. C’est à cette époque qu’apparaissent les «conservatoires» de musique. Le but était de conserver et diffuser cet héritage précaire voué à disparaître. À partir de ce moment-là, les musiciens jouent en devenant de simples exécutants. En voulant sauver un patrimoine, c’est tout un art qui se retrouve complètement castré de son principe fondamental…
Vous découvrirez aussi une kyrielle d’histoires passionnantes sur l’importance de la musique dans les relations diplomatiques, mais aussi pourquoi la moustache d’André Manoukian se met à transpirer à l’écoute de certains morceaux. En effet, il serait bien réducteur de croire que la musique éveille simplement l’ouïe…
Soyez bien à l’écoute de votre corps, laissez circuler les notes et vous pourriez être surpris… Nous en avons fait le test et le résultat est intéressant !
Le chant du périnée, c’est véritablement 1h40 (et parfois plus) de plaisir, qu’il soit musical, instructif, pédagogique ou poétique. Sans oublier bien entendu le décryptage des morceaux à deux mains en live sur clavier ou stand-up version Manoukian !
Passionnés de musiques ou novices, il ne faudrait pas rater ça !
Sinon, on vous a dit que nous avions adoré ? 😉
Le chant du périnée
Conférence psycho-érotique pianotée
de André ManoukianTous les lundi à 20h
Jusqu’au 30 décembre 2019
Difficile d’être objectif lorsque nous sommes en totale communion avec un artiste. La première fois que nous avons vu une peinture du Greco, ce fut comme un coup de foudre… Alors, se retrouver au milieu de plus de 70 toiles du Maître avec Guillaume Kientz, le commissaire d’exposition passionné et passionnant, c’est un moment unique. En vidéos et photos, nous espérons vous donner l’envie de rencontrer ce peintre au style si singulier.
Le Greco a commencé sa carrière de peintre par des icônes et des pièces liturgiques. Simplement sublimes.
Une exposition majeure
Son passage en Italie ne se passe pas aussi bien qu’il l’aurait souhaité. Alors il part en Espagne et c’est là que son art explose.
En effet, le contraste entre le blanc et la couleur offre une esthétique du dessin novatrice. Le peintre crétois est clairement en dehors des codes du 17ème siècle. Sans filiation directe, il ne sera jamais copié.
Mais l’élément déclencheur de cette exposition, c’est “l’opportunité d’avoir à Paris la Grande assomption du musée de Chicago qui la prêtait pour la première fois en dehors de ses murs depuis 1904.”
Le Greco est une personnalité artistique extrêmement forte qui suscite beaucoup d’empathie et nous entraîne avec lui dans un voyage géographique et temporel.
Plonger dans l’univers du Greco, c’est aborder un remarquable univers de création en admirant un style graphique unique.
Découvrons ensemble et en détail, les secrets de ses créations en compagnie de Guillaume Kientz.
Greco : focus quatre œuvres
Tout juste entré dans l’exposition, le tableau Saint François recevant les stigmates attire le regard. Une pièce magnifique qui pourrait devenir le précieux d’un membre de l’équipe !
Découverte au cours d’un voyage à New-York , la toile Portait du cardinal Niño de Guevara reste pour nous toujours aussi fascinante. Tout y est, la puissance évocatrice du Greco, l’art de mettre en lumière le sujet, tout est millimétré.
Cette Pietà est tout aussi exceptionnelle.
“Les corps chez Greco sont beaux. Il n’y a pas un érotisme au sens où on l‘entend aujourd’hui. Mais il y sans doute une érotisation dans le sens où le beau doit être séduisant. Il ne doit pas entraîner vers la concupiscence, vers de mauvaises pensées. Le maniérisme est un art extrêmement sensuel, quelque fois provocateur et qui a été parfois condamné en tant que tel. Greco joue sur cette gamme.”
Avant de quitter cette exposition, il faut s’arrêter sur quatre toiles au sujet identique : Le Christ chassant les marchands du temple. On reste stupéfait par la maîtrise du sujet, le mouvement des corps quasi similaire dans chaque version et la majesté des couleurs.
Prendre son temps pour Greco
Dans cette rétrospective du Grand Palais, on pourrait passer des heures à scruter les détails des peintures du Greco.
Ou alors contempler avec bonheur ces portraits espagnols.
Impossible de vous montrer tous les chefs d’œuvres de ce peintre. Et ce serait dommage de tout vous dévoiler…
Pour chaque amateur d’art, cette exposition est tout simplement immanquable !
Et une autre video interview de Guillaume Kientz est à retrouver sur notre page Youtube.
Greco
Jusqu’au 10 février 2020
Lundi, jeudi, dimanche : 10h à 20h
Mercredi, vendredi et samedi : 10h à 22h.
Fermé le mardi et le 25 décembre 2019
Grand Palais Galerie sud-est
3, avenue du Général Eisenhower
75008 Paris
J’ai envie de toi envoie tout valser aussi bien les murs, les convenances, les moitiés et une mamie sur fauteuil. Le Théâtre Fontaine accueille la création de Sébastien Castro qui excelle aussi bien comme comédien que comme auteur de boulevard.
Sébastien Castro, ce trublion !
Sébastien Castro est un trublion du théâtre aussi attachant qu’inventif.
On avait aimé son seul en scène, cette fois, il s’offre une pièce agrémentée d’une galerie de portraits tous déjantés.
Tout commence par une cloison défoncée par ses soins. La rencontre de son voisin furax. Un texto à la mauvaise destinataire. Et l’avalanche de quiproquos avec trois adorables femmes. La première fête son anniv et fait garder sa mère en fauteuil roulant. La seconde est une mannequin qui vient pour un plan cul. L’autre est l’ex du voisin.
Manque de bol, Youssouf (Sébastien Castro) à la déduction un peu capricieuse. Des subtilités lui échappent et il collectionne les gaffes.
Il sera la source d’un bordel sans non.
1ère réussite : le casting
Castro est entouré de cinq excellents comédiens. Parmi eux, notre chouchou : Alexandre Jérôme qui va mettre du temps à arriver mais une fois en scène, c’est une tornade virile. Un nouveau chouchou : Guillaume Clérice, un BG très organisé.
Et trois adorables drôles de dames : Maud le Guénédal, Anne-Sophie Germanaz et Astrid Roos.
2e réussite : l’écriture
Il y a de vraies trouvailles qui renouvellent la figure du boulevard.
Bien sûr, des portes claquent, des coups de sonnettes sont insistants et des passages par le placard sont légions mais pas que.
Un personnage aura aussi beaucoup de mal à finir ses phrases.
Et le bourreau des cœurs n’est pas forcément celui que l’on croit.
J’ai envie de toi est une comédie branchée sur du 1000 volts qui renouvelle le boulevard avec une inventivité revigorante.
Les + de la pièce :
l’abondante pilosité de Sébastien Castro. Pour les fans de poils !
le jean moulant d’Alexandre Jérôme. Pour les amoureuses de mecs baraqués !
J’ai envie de toi
de Sébastien Castro
Mise en scène : José Paul
Avec Sébastien Castro, Maud le Guenedal, Anne-Sophie Germanaz, Astrid Roos, Guillaume Clérice et Alexandre Jérôme.
Azay-le-Rideau renoue avec les spectacles nocturnes. Après une pause pour cause de travaux, le Château accueille tout l’été Les Nuits Fantastiques. Déambulation dans le parc et projection sur la façade invitent à une exploration poétique et inventive d’un cabinet de curiosités Renaissance.
Azay-le-Rideau en plein jour !
Très souvent les monuments, châteaux se dérobent à la vue des visiteurs quand le soleil se retire. A Azay-le-Rideau, l’été, la nuit réserve quelques surprises et de drôles de rencontres. Le château qui a retrouvé son éclat absolument magistral n’en finit pas de créer la surprise, l’émerveillement.
La visite débute immanquablement en plein jour. On commence par l’escalier magnifique qui fait état de ce savant mix entre tradition française et innovation italienne.
Ensuite, les intérieurs raffinés, éclatants et chargés de détails de ce monument de la Renaissance. Azay-le-Rideau est un château de la Loire, même si c’est l’Indre qui coule à ses côtés – une des nombreuses particularités de ce monument.
C’est si beau un château la nuit !
Cet été, il est plus que conseillé de prolonger son séjour en terres Ridelloises. Les Nuits Fantastiques donnent accès au château quand la température se rafraichit un peu et que la Lune devient témoin de vos pérégrinations.
La nuit venue, il est ainsi possible de se promener dans le parc paysager, un havre romantique conçu au 19e siècle. Là, on redécouvre le décor, différent forcément, avec des éléments projetés, des animaux à contempler, des palettes de couleurs à apprécier. Tout peut s’animer, arbres, cours d’eau ou encore chapelles.
Armé de son smartphone, certains éléments peuvent être flashés pour avoir plus d’infos sur vos rencontres nocturnes. Ainsi, la balade devient encore plus ludique pour les enfants.
L’éclat final se produit sur la façade du château. Les différents tableaux projetés viennent raconter le passé Renaissance du monument et ouvrir un carnet de curiosités foisonnant.
Des œuvres d’art mythiques, des mécanismes savants réinventent le monument chaque soir.
Clin d’œil aux 500 ans de Léonard de Vinci, Mona Lisa fait une apparition remarquée.
Il sera difficile de quitter ce décor enchanteur.
CONSEIL : ne fixez pas uniquement le Château dans la nuit. Scrutez aussi son reflet dans le miroir d’eau. Vous pourrez voir un très beau ballet de chauves-souris qui sont en territoire conquis.
Saviez-vous qu’elles entretiennent la charpente en bois de chêne, en se nourrissant des insectes qui y séjournent ?
BONUS: Un donateur italien – qui a offert un tableau portrait d’Anne d’Autriche au château – a été impressionné, lors de sa visite toute récente, par la beauté du travail de la charpente. Tous les éléments de bois sont chevillés. Il n’y a aucun clou. Le Milanais a retrouvé des techniques utilisées à la Renaissance, côté Italie.
Les Nuits Fantastiques
au Château d’Azay-le-Rideau
tous les soirs du 4 juillet au 31 août 2019
Spectacle à 21h45
ouverture des caisses à 19h
déambulation dans le parc : 45 min
projection sur la façade du château : 15 min
Un bon resto !
Une bonne adresse d’avant spectacle, testée et largement approuvée :le restaurantRipaille, juste en face de l’entrée du Château. Ses atouts :
large terrasse d’été ombragée dans cour intérieure
spécialité à la carte : la fouée (sorte de pain fourré)
cornets de frites maison gargantuesques (donc à partager)
plats généreux et savoureux
desserts de folie : la pavlova fruits rouges généreuse et délicieuse ou la coupe glacée géante totalement #foodpon.
Nathalie Zaouati alias The Parisienne est une arpenteuse, vadrouilleuse du bitume. Rien ne lui échappe, aucune nouvelle adresse, aucun commerce de qualité, ni façade, ni accessoire lifestyle indispensable. Ses instastories content ses découvertes et son récent guide Dis Paris, qu’est-ce que tu fabriques ? partage le made in Paris, le Paris manuel des artisans.
Dis Paris, une mine de belles adresses
Nathalie a l’œil, elle a aussi ses sources pour partir à la recherche de pépites. Elle est donc allée à la rencontre des artisans dont certains se soustraient parfois au regard, trouvant un espace de travail au fond d’une cour ou dans une impasse…
De ces échanges, The Parisienne a conçu un guide complet Dis Paris, qu’est-ce que tu fabriques ? avec des portraits qui ne donnent qu’une envie : pousser les portes pour découvrir les coups de main, les savoir-faire et qui sait trouver sa vocation ou les bonnes raisons d’une reconversion. pro.
Nathalie nous offre un condensé du Paris manuel, vibrant, toujours en mouvement. A l’opposé des guides sur l’architecture ou les boutiques mode…
Nous trouvons donc le dernier matelassier de France, un bottier barbu, une chapelière, un luthier, un fabriquant de lunettes uniques, une designer…
Focus sur Karoline Bordas, In Cute
Lors de la soirée de lancement du livre, nous sommes tombés sous le charme de deux créatrices. L’une est maroquinière, l’autre conceptrice de bijoux. Les deux ont le contact facile et savent transmettre leur passion, leur histoire et leur goût des autres.
Car être artisan c’est être à l’écoute, prêt à échanger avec ses clients, ces curieux qui hésitent. Être de bons conseils pour que chacun-chacune trouve l’objet qui répondra à ses attentes.
On commence par Karoline Bordas, la sellière-maroquinière de la “page 40“. La Vosgienne, passée par la Normandie, rêvait de Paris : “ville de création, de tous les rêves.”
Elle est installée dans le 20e depuis 11 ans. Elle trouve plus d’avantages que d’inconvénients à cette vie dans la capitale.
Son savoir-faire ? Karoline n’utilise que des techniques anciennes pour la réalisation de ses sacs à main, pochettes : couture main, cire d’abeille, point cellier (un point inimitable par la machine.”
Elle a commencé par faire des ceintures toute la journée : “une fois dedans, l’esprit part. C’est thérapeutique. Karoline aime partager, avec des élèves, en classe ou dans son atelier avec les adultes qui, le plus souvent, viennent parce qu’on leur a offert ce moment privilégié. Chiner est aussi dans ses gènes, lui permettant de rajouter une touche unique à ses créations. Il n’y a donc jamais deux sacs identiques.
Focus sur Flav Paris
On poursuit avec Flav Paris, créatrice de bijoux (page 109). Son créneau : le zéro déchet, la nique au plastique, des diamants éthiques, une affection pour le sur-mesure (même si chronophage avec les rendez-vous, dessins et autres maquettes). Cette Champenoise adore Paris, qui est par excellence la ville de la joaillerie. Flav a fait ses classes comme apprentie chez Cartier pendant 4 ans, la bague panthère n’a plus de secret pour elle.
Sa clientèle est plus féminine. “Pour un homme, un bijou fait 20 ans. Et les jeunes peuvent être gênés du regard des autres.”
Particularité : Flav fait sertir à l’envers le diamant sur les solitaires. Original pour une alliance !
Beaucoup d’autres rencontres passionnantes sont à faire grâce au guide de Nathalie ! Nous, nous allons poursuivre notre tour du Made in Paris.
Dis Paris, qu’est-ce que tu fabriques ?
A la rencontre des artisans parisiens guide de Nathalie Zaouati
(Éditions Rue de L’échiquier)
Situé en plein cœur de Paris, le jardin des Tuileries est l’endroit idéal pour qui désire se relaxer le temps d’une pause. Souvent traversé à la hâte, mais rarement observé dans le détail, que savons-nous de ce jardin maintes fois foulé pour rejoindre l’Étoile ?
Tout l’été, le Musée du Louvre, en partenariat avec GameScape, nous offre un jeu stimulant totalement gratuit pour (re)découvrir un décor aux mille secrets. Nous avons adoré !
Mystères aux Tuileries : La mission
Un archiviste du Louvre a retrouvé par hasard les plans d’énigmatiques colonnes érigées par André Le Nôtre, jardinier du Roi, peu de temps avant sa mort. Elles détiendraient le secret pouvant mener à un trésor jusqu’ici bien conservé…
Mais pour permettre à ces colonnes de s’ouvrir, il nous faut trouver un mot de passe…
Ainsi, comme seules pistes, nous avons un objet insolite, une lettre au contenu nébuleux, des plans d’époque et un décodeur d’un autre temps.
C’est parti !
Des surprises à foison
Nous commençons alors à sillonner le jardin à la recherche d’indices en rapport avec le peu que nous avons. De ce fait, nous l’observons bien plus attentivement et nous sommes surpris par tout ce que nous voyons. Les bassins, forcément, mais aussi les nombreuses statues et d’autres choses bien plus inattendues !
Des œuvres d’art contemporain sont disséminées un peu partout, à côté d’aires de jeux pour enfants, de divers kiosques et même de trampolines ! (D’ailleurs, nous les avons testés au cours de la mission mais, chut, ça reste entre nous…).
Autre curiosité : saviez-vous que Charles Perrault avait une statue en son honneur dans un des bosquets ?
La végétation est également surprenante… Ici, se dresse un jardin à la française étriqué tandis qu’à côté profite une petite jungle luxuriante, quasiment sauvage !
Le déroulement des énigmes
Le jeu est vraiment bien conçu et totalement adapté à l’endroit. Pour réussir, il faut, bien sûr, faire preuve d’une bonne observation, de pas mal de réflexion et d’un esprit logique.
Mais si vous êtes bloqués, pas de panique ! Vous avez deux indices à déchiffrer pour avancer. Et si vous n’y arrivez toujours pas, de nombreuses personnes du Louvre sillonnent le parc pour vous aiguiller. Ainsi, que vous soyez un joueur habitué ou novice, vous trouverez votre plaisir.
Nous avons particulièrement apprécié la qualité des supports ! Les parchemins, les visuels ou le souci du détail, tout est vraiment là pour rentrer dans l’histoire. Et ce n’est tout de même pas gagné lorsque le jeu se fait en plein air !
Au final, la seule chose nous ayant perturbé est une touriste américaine au goût vestimentaire incertain hurlant en voyant mon canotier : «Oh ! It’s so cute, it’s so French !!»... Ahem…
USofParis a particulièrement aimé :
Les supports !
Être en extérieur avec ce temps.
Se poser tranquillement sur les fauteuils verts pour réfléchir aux énigmes.
Discuter avec les passants intrigués autour de nous.
Pouvoir aller à notre rythme et du coup profiter du jardin en même temps. Notre équipe a mis environ deux heures.
Découvrir le lieu avec attention.
Pouvoir utiliser au moins une fois dans nos vies le théorème de Pythagore !
L’investissement du personnel du Louvre, pourtant peu habitué à ce genre d’expérience.
Lorsque vous arrivez enfin à découvrir le mot mystère, une véritable surprise vous attend ! Et si finalement l’aventure ne faisait que commencer ?… 😉
Le Bonheur est une petite échoppe de la rue Saint-Honoré, face à l’oratoire du Louvre. Un petit clin d’oeil de Saint-Pétersbourg qui amuse Laurent Moreno. En effet, il a établi sa pâtisserie face à la cathédrale Saint Isaac, il y a quelques années.
Schast’ye (Счастье) Le Bonheur, il le fait vivre depuis 2008 à tous les amateurs de ses créations, notamment ses pralinés. C’est ses petits cubes en chocolat qu’il partage depuis quelques mois avec les Parisiens et Parisiennes. Originaux et délicieux.
50 g de douceur parfumée
Les emballages colorés attirent le regard avant même d’entrer dans la boutique. Et une fois à l’intérieur, les petits morceaux découpés invitent tout de suite à la dégustation.
Mélange des saveurs : classiques avec noix de coco (un fruit qu’adore Laurent Moreno !), nougatine, cerises et éclats sablés. Osées : praliné sésame et sel marin, noix de cajou et roselle, riz soufflé et gingembre.
Notre coup de cœur ? Le praliné pistaches et basilic !
Pas très étonnant, c’est l’un des plus plébiscités par les Russes et les premiers clients parisiens. Pourtant, sur le papier, ce n’était pas évident nous confie le pâtissier.
On était déjà comblé par sa collection parisienne, composée de 11 variétés. Mais l’édition limitée Printemps-Été 2019 fait tout autant la part belle aux saveurs originales : graines de lin, canneberges et menthe, ou lavande. Et notre chouchou printanier sera l’assemblage myrtilles et thym.
Et nous avons aussi adoré le praliné Fève Tonka, une exclu française !
“Ici, tout est naturel et fait maison !“
Exemple avec les herbes aromatiques. Car c’est du vrai basilic qui est incorporé à la recette. L’herbe fraîche broyée se lie avec la graisse du chocolat pour révéler ses parfums.
Dans ces pralinés, si la base reste les fruits secs broyés, à hauteur de 50 % minimum, le secret réside dans l’ajout d’ingrédients originaux dans cette recette de base : noix de coco, baie de goji, thym, sésame, cerise… C’est bien l’amour du produit qui transparait à chaque bouchée.
Une chose est sûre : chez Le Bonheur, tout est artisanal. De la fabrication des recettes au garnissage des moules originaux qui donnent leur forme à ces cubes de plaisir. Et même l’emballage est assuré à la main.
Mais tout se fait à Saint-Pétersbourg, la maison mère.
Question de coût et aussi de tour de main.
Retour à Saint-Pétersbourg
C’est en 2008 que Laurent Moreno est invité par un ami à Saint-Pétersbourg, pour découvrir son restaurant.
Et après avoir travaillé pour les plus grandes maisons parisiennes (La Tour d’Argent, Pierre Hermé ou Ladurée), il décide de s’établir dans cette ville. Avec une ambition : faire du praliné un produit raffiné.
Car cette douceur populaire en Russie était trop sucrée, trop grasse, trop dénigrée.
Depuis, Laurent Moreno a réussi son pari pâtissier en ouvrant un salon de thé, une pâtisserie et plusieurs corners comme dans l’aéroport de Saint-Pétersbourg.
Paris est comblé de pouvoir découvrir ces petits cubes. Ces pralinés sont à partager pour des fins de repas encore plus conviviales.