Un concert de DEAD CAN DANCE est par essence exceptionnel, du fait même de la rareté des tournées du groupe.
Il l’est encore plus sous le ciel de Lyon.
Cette année, le groupe s’offre une tournée hexagonale de plusieurs dates en France avec les Arènes de Nîmes, le Zénith de Paris et Hérouville St Clair à venir.
Etape céleste à Lyon ce jeudi.
A Fourvière, les nuits peuvent être fraîches mais clémentes. Ce jeudi, au dessus du Théâtre Antique, les nuages gris sont joueurs et offrent quelques gouttes. Pas de quoi entamer la motivation du public venu pour son trip world musique de la saison. Certains étaient venus avec leurs plus atours, tout de noir vêtus.
Première partie démoniaque avec la fougue d’Emel Mathlouthi.
Une vraie surprise qui sera la cerise sur le coup d’une soirée intense en sonorités universelles.
Avec un set de 5 chansons, la chanteuse d’origine tunisienne a emporté le public exigeant de Fourvière.
Coup de force vocale porté par une musique aux influences orientales magnifiée d’une vague d’électro et sourires timides ont alterné cette première rencontre avec une artiste que nous ne manquerons pas de suivre.
Emel peine à réaliser la chaleur des applaudissements.
22h. Brendan Perry en costume gris et Lisa Gerrard en robe longue et cape font leur entrée sur scène. Éclairage progressif pour découvrir chaque musicien présent pour cette soirée.
L’entrée en matière se fait avec Children of the sun interprété par Brendan Perry, comme pour conjurer un pacte avec le ciel. Lisa, derrière son cymbalon, sourit, regarde le public et ferme les yeux.
Suit Agape, interprété par la contralto, troublante par son ascétisme, le visage comme épargné par le temps.
La chanteuse ne parlera pas de la soirée, pourtant sensible à l’accueil du public. Elle semble pourtant prononcer quelques mots mais totalement inaudibles.
Les premières notes de Rakim forcent les applau des plus fidèles des spectateurs à l’oreille affûtée.
On se prend à rêver que ce titre pourrait faire partie de la bande-son nous accueillant au Paradis. Brenda serait Dieu le père, Lisa, la Vierge Marie. Le set prend un tour mystique pour certains.
Kiko, Amnesia nous amènent sur d’autres rives encore. Du côté de l’Afrique. Avant que Sanvean ne vienne exalter la fosse et les gradins de Fourvière, véritable hymne adressé à l’humanité.
A la fin de la chanson, Lisa salue ses deux partenaires de scène.
Black Sun et un nouvel hymne du groupe: Nierika.
Brendan, tel un roi lion, chevauchera au cours de la soirée un tambour africain. Il remercie poliment en français, mais ne prendra la parole qu’une fois de la soirée pour introduire le titre Ime Prezakias qu’il traduit en anglais par : “I’m a junkie“.
Sur le morceau instrumental Cantara, Lisa Gerrard entame une chorégraphie délicates avec des manjira, sorte de mini-cymbales. Gestes lents et précisions imposent soudain le recueillement.
Dernier titre avant rappel avec All in good time. A cet instant, le chanteur baryton montre une nouvelle facette de sa personnalité, devenant crooner avec un texte que n’aurait pas renier Sinatra, s’il était encore parmi nous.
Suivront ensuite 5 derniers titres alternés par les sorties et entrées de scène de Lisa qui part se réchauffer en coulisses, une chanson sur deux. Un manteau porté par un assistant l’attendant après le rideau de scène.
Fin de partie avec Return of the She-King et pluie de coussins à la surprise des musiciens. Lisa, imperturbable, lancera des baisers au public.
Prochains concerts de Dead Can Dance
Arènes de Nîmes, le 29 juin
Le Zénith de Paris, le 30 juin
Festival Beauregard, le 7 juillet
Merci aux Nuits de Fourvière qui nous ont permis de partager ce concert coup de coeur avec vous !