Archives de catégorie : Exposition

Les expositions du moment à ne pas manquer

Evénement Zep, 400 dessins chez Arts Factory, Galeries Kamel Mennour et Arludik en vernissage le Jeudi 6 septembre @Paris

Le jeudi, Paris est ultra vernis.

Retour de vacances oblige, de nombreuses galeries ont choisi le jeudi 6 septembre pour présenter leur exposition de rentrée.
Le blogger, être humain anormalement doué d’une curiosité illimitée, va devoir trouver un plan d’attaque affuté s’il souhaite livetweeter et blogger sur l’actu artistique toute récente.

Petite sélection de la rédaction d’United States of Paris :

Zep passionnément à la Galerie Barbier et Mahon

Carton d’invitation vernissage exposition ZEP Passionnément

Le dernier album des aventures de Titeuf, A la folie, est en vente depuis le mois d’août. L’occasion d’une présentation exceptionnelle de planches originales de son auteur.
Exit la Galerie Bd Artistes de la rue Condorcet. Place à la Galerie Barbier et Mahon qui frappe un nouveau coup de maître après un vernissage royal avec les têtes d’affiche de la BD actuelle.

Cette nouvelle expo va faire le bonheur des spéculateurs qui ont décidé de banquer sur l’action Zep qui ne devrait pas perdre de valeurs d’ici les prochaines années.

Les autres, moins fortunés, pourront se contenter de deviner quels dessinateurs seront présents à la soirée. Un trombinoscope réel des plus beaux crayons de la BD. Et en prime, un catalogue en édition limitée signée de l’artiste en vente.

Enki Bilal fera-t-il l’honneur de sa visite ?

Vernissage le jeudi 6 septembre à partir de 19h00 en présence de l’artiste.

Galerie Barbier et Mahon
10 rue Choron 75009 Paris
Expositio jusqu’au 10 octobre 2012

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United Dead Artits – 400 dessins à vif par 69 artistes @ Arts Factory

 

C’est La Galerie itinérante que l’on suit jusqu’à Nantes et que l’on pourrait pister jusqu’à Vénus.

D’une part pour les ambiances bon enfant, conviviales de ses soirées d’ouverture. D’autre part, par les mille et unes découvertes que l’on y fait à chaque rendez-vous.

Les stars d’Arts Factory seront présentes grâce à l’invitation du dessinateur et éditeur Stéphane Blanquet. De l’irrévérencieux et attachant Tom de Pékin, au cultissime Loulou Picasso, En passant par des petits nouveaux subversifs: George Tourlas, Namio Harukawa ou encore Ion Birch.

Bref 69 artistes. Vous trouverez bien une œuvre à la hauteur de votre bourse.
Chips, vins en cubi et fraises Tagada en apéro. Vous êtes prévenus, l’ambiance est décontract!

Vernissage le jeudi 6 septembre de 16h à 21h, en présence d’une brochette d’artistes.

Arts Factory @ Galerie Lavignes-Bastille
27, rue de Charonne 75011 Paris

Expo du 7 septembre au 6 octobre 2012
Du mardi au vendredi : 12h30 à 19h30. Le samedi de 11 à 19h30

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Grégory Mardon, dessinateur de bande dessinée @ Arludik

 

Direction d’Ile Saint-Louis pour croiser, au hasard, le commissaire-priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr ou Michel Edouard Leclerc, deux fins passionnés de 9e art qui ont leurs habitudes chez Arludik.

Les invitations sont en tout cas lancées pour l’expo rétrospective de l’artiste Grégory Mardon. Auteur du récent Cycloman, réalisé avec Charles Berbérian, ce jeune dessinateur talentueux reconnu pour les albums Le dernier homme ou Les Poils, a donc les honneurs d’une première exposition dans ce décor qui a vu passé de grands noms comme H.R Gigher ou feu Moebius.

Les plus : l’accueil charmant de Diane, les discussions qui se poursuivent sur le trottoir et les punchs avec ou sans alcool.

Vernissage le jeudi 6 septembre de 18h30 à 21h30, en présence de l’artiste.

Galerie Arludik
12, rue Saint-Louis en l’Ile 75004 PARIS

Exposition jusqu’au 22 septembre 2012

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Camille Henrot @ la Galerie Kamel Mennour

Liatris sec, choux de décoration, pétales de roses et tuyau en plastique
Dimensions variables

La question posée par l’artiste Camille Henrot est implacable : Est-il possible d’être révolutionnaire et d’aimer les fleurs ?

Le Che n’aurait-il pas préféré la compagnie d’une fleur plutôt que celle d’un cigare, s’il avait pu assumer à l’époque?

La curiosité étant insoutenable, il n’est pas envisageable d’attendre plus pour découvrir le fin mot de cette proposition artistique. Une bonne occasion de nous interroger sur la jeune garde de l’art contemporain.

Vernissage le jeudi 6 septembre de 19h à 21h30

Galerie Kamel Mennour
47, rue Saint-André des arts 75006 PARIS

Exposition jusqu’au 6 octobre 2012

La Vogue Fashion Night

Pour la 4e édition, les fashionistas ont rendez-vous avec un nouveau quartier.

Exit l’Avenue Montaigne et le triangle d’or. Et welcome au quartier Saint-Honoré.
Les maisons Gucci, APC, Miu-Miu, Anne Fontaine ou encore Zadig & Voltaire vous réservent des lives fashion surprenants.
Parmi les fidèles, citons tout de même Chanel qui a le bonheur de suivre le nouveau parcours grâce à ses boutiques des Rues Cambon, Royale et Faubourg Saint-Honoré. Ça s’appelle la classe, tout simplement.

Festivités à partir de 19h

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Expo: JOANA VASCONCELOS, l’artiste portugaise à l’épreuve du Château de Versailles

Après avoir systématiquement et lâchement râté toutes les expositions monographiques à Versailles – de Jeff Koons à Xavier Veilhan, en passant par Takashi Murakami et Bernar Venet – la fine équipe a attendu qu’une femme expose en ces lieux, pour enfin célébrer l’union de l’art contemporain avec l’histoire de France.

Force est de constater que la rencontre avec l’œuvre de Joana Vasconcelos est loin d’être anecdotique, surtout quand vous avez pris le temps d’oublier tout ce que la presse avait choisi de vous présenter.

Armé de votre seule patience pour affronter la foule, le visiteur venu pour les installations de l’artiste portugaise est à contre-courant des touristes qui l’entourent. Il ne s’arrête pas sur les premières salles relevant de l’histoire du lieu, ignorent certaines toiles anciennes pour ne chercher que le Saint-Grall.

Première confrontation : un cœur en suspension à l’entrée de la Galerie des Glaces. Alors que pour certains la simple vue de ce corridor fait de dorures enthousiasme, le spectacle de Corrazon noir d’un côté et rouge de l’autre offre un instant de contemplation à l’écart car le regard porté par les hauteurs.

Entre les deux cœurs, une paire de chaussures à talon composée de casseroles amuse. D’autant qu’elle rappelle l’affection de l’artiste indien Subodh Gupta pour les ustensiles de cuisine.

Après un couple de homards plutôt anecdotique, une vision impressionne la cornée : la salle de gardes accueillant deux statues de lion – les gardes – recouvertes de dentelle. L’imposant dialogue de ces deux bêtes silencieuses pousse à la contemplation discrète.

Un peu plus loin plus loin, revers d’une tapisserie. La lumière qui la frappe offre un troublant jeu de couleurs. Plus marquant encore que la dernière vision en bout de parcours.

Jeux de suspensions dans les salles où trois œuvres monumentales faites de tissus se succèdent. La lumière de la verrière au-dessus irradie les prises de vue. Le jeu de volumes, de couleurs rappellerait des tentures d’apparat, des textures d’un autre siècle, celui de Louis XIV.

Trouble face à toute recherche de sens. Le spectacle est avant toute chose ascensionnel, l’hélicoptère à plumes en est la preuve ultime.

Joana Vasconcelos

au Château de Versailles
jusqu’au 30 septembre 2012

Grands Appartements et Jardins

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Exposition PANORAMA au Centre Pompidou Paris : le peintre Gerhard RICHTER en 4 oeuvres

L’affiche vous intrigue depuis plusieurs jours, voire quelques semaines.
Vous ne savez pas tout à fait si le peintre Gerhard Richter joue dans un figuratif évanescent ou si sa palette artistique n’est vouée qu’à l’abstrait.

Pour vous inciter à rencontrer l’oeuvre de l’artiste allemand âgé de 80 ans, nous avons sélectionné pour vous 4 tableaux présentés dans le parcours de l’exposition Panorama au Centre Pompidou.

La toute première toile à avoir accroché notre regard fait partie de la série 6 panneaux verticaux (6 Standing Panes), réalisée entre 2002 et 2011. Ce tableau pris individuellement n’a donc pas de titre. Et pourtant à lui seul vous pénétrer un espace-temps infini de possibilités car dans le détail se dessine un paysage. Un paysage fait d’une foison de strates. Il y a comme un parallèle à observer avec les espaces composés par Salvador Dali. Ici, par contre, aucune forme figurative. Tout est dans la projection que peut faire le visiteur. Quel univers pouvons-nous inviter, imaginer à partir de cette proposition plastique forte?

Deuxième proposition. Cette Peinture abstraite, comme elle est dénommée par son créateur et peinte en 1992 est une huile sur aluminium.
Et ce détail a toute son importance dans la perception de la matière sur son support que l’on peut avoir en se rapprochant.
Car des griffures, éraflures et autres coulures naît un dialogue étrange et hypnotique avec la surface en relief.

Poursuivons avec Strip, impression numérique sur papier récente (2011) et absorbante. La sensation est intense et marquante. D’un procédé original à partir d’une de ses oeuvres, l’artiste a joué sur la division des couleurs via un logiciel informatique.
Le résultat, spectaculaire, tendrait à rendre le visiteur silencieux, pour le plus grand bonheur de ses voisins.

Détail de l’oeuvre photographié avec l’application hipstamatic

 


Pour finir et rassurer certains lecteurs sur la diversité de l’oeuvre de 
Gerhard Richter. Vous l’avez sans doute reconnue: il s’agit de Betty reproduite sur l’affiche de l’exposition. Un portrait troublant de la fille de l’artiste.
L’une de plus belles rencontres artistiques qu’il nous soit donné de faire car simplement impossible avec ce visage détourné, dérobé à tout échange.
Au seine de l’exposition, ce portrait apparaît presque comme un pied de nez attendrissant face à  des visiteurs fascinés.

GERHARD RICHTER

PANORAMA

Exposition jusqu’au 24 septembre 2012
Au Centre Pompidou / Beaubourg – Paris
de 11h à 21h
nocturne le jeudi jusqu’à 23h

A noter l’exposition satellite au Musée du Louvre
Jusqu’au 17 septembre 2012

Gerhard Richter, dessins et aquarelles de 1957 à 2008
Aile Denon, salles 9 et 10

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Exposition LES MAITRES DU DESORDRE – Musée du Quai Branly Paris

L’exposition Les Maîtres du désordre offre un ambitieux dialogue entre oeuvres ancestrales et créations contemporaines.
Un parcours foisonnant autour de la question du désordre, des tensions entre ordre et chaos et entre forces bénéfiques et esprits destructeurs.

Le titre volontairement énigmatique peut ralentir plus d’un intrépide amateur d’art.
Quid du désordre?
à l’entrée de l’exposition du Musée du Quai Branly, quelle thématique pourrait bien nous écraser de toute la réflexion qui l’accompagne?

Chant des ourses de Julien Salaud
Bois, acrylique, clous coton
Oeuvre créée pour l’exposition Les Maîtres du Désordre

Si les sujets du rite, du chamanisme ou du chaos à l’échelle d’une petite communauté ne semblent pas de prime abord des questions fondamentales de notre existence si ce n’est les catastrophes naturelles ou les conflits humains.
Et force est d’apprécier que la structure décharnée de la scénographie invite à un éclairage saisissant sur des pièces chargées d’histoires et de croyances qu’il nous est donné d’entrevoir.

Prêtre Brahmane Pedanla
Bali, Indonésie

A partir de l’énoncé d’un désordre inhérent au monde permettant en quelque sorte de saisir l’équilibre fragile d’une vie, le parcours s’arrête sur l’imperfection. Face à ce constat, l’homme va chercher à apprivoiser soit le mauvais génie, soit l’esprit du mal avec force d’inventions.

Masque de chamane, population tlingit Etats-Unis
(1840-1860)

Dans cet ensemble de moyens de conjuration, le chamane apparaît comme une des figures orchestrant un dialogue avec les esprits à apaiser.
Dans certains pays, le chamanisme devient une danse et un véritable rite, comme le vaudou.

Costume de Sourvaskar
Bulgarie, avant 1990

 Dans ce parcours foisonnant et sonore – les vidéos retentissent de rugissements ou autres hurlements – les oeuvres de Picasso, d’Annette Messager, de Ben ou encore de Cameron Jamie viennent affirmer leur filiation avec les questionnements anciens.

La dernière salle offre un concentré chaotique de propositions contemporaines décalées, provocatrices et étrangement régressives.

Exposition Les Maîtres du Désordre
Musée du Quai Branly
Jusqu’au 29 juillet 2012

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MOMUMENTA 2012: Excentrique(s) de Daniel Buren au Grand Palais – Spectacle addictif

Après l’immersion gonflée d’Anish Kapoor en 2011 et son Léviathan toujours aussi obsédant une année plus tard, il semblait impossible au public fidèle du rendez-vous Monumenta de pouvoir être étonné une nouvelle fois par une toute autre proposition spatiale.

Et pourtant, Daniel Buren produit un spectacle absolument addictif fait de couleurs et de lumières dans la nef du Grand Palais.
377 cercles de couleur portés par 1300 pieds composent une sorte de forêt ou de prairie. Pour une expérience à vivre de jour comme de nuit.
De jour, les rayons jouent avec les reflets de couleur. De nuit, ce sont les projecteurs parcourant la Nef qui créent des jeux de lumière fugaces.

Lieu d’expérimentation pour les visiteurs. Faisant partie de l’oeuvre, le public a pleine liberté de points de vue dans ce terrain de jeu plastique. La conception du parcours permet ainsi de multiplier les surprises. Après la première immersion à votre entrée, la vue saisissante sur le dôme du Grand Palais grâce aux miroirs installés au sol ne laissera aucun photographe amateur insensible.
Il n’est pas rare de croiser des groupes d’amis se tirant le portrait debout ou couchés à même le verre. Tandis que d’autres prennent la pose pour une séance photo fashion.

D’ailleurs, le public est invité à partager ses clichés les plus créatifs pour la section PHOTOGRAPHIER MONUMENTA mise en ligne sur le site officiel et le Tumblr.

Véritable évènement, Monumenta 2012 est aussi hautement attractif pour tout touriste et autre artiste étranger de passage à Paris, bien renseigné. Comme ici Jake Shears. Alors en pleine promotion du dernier album Magic Hour des Scissor Sisters, le leader du groupe n’a pas hésité à se faire tirer le portrait couché sur le miroir central. Photo ensuite partagée avec ses followers on twitter.

Excentrique(s) Travail in situ
Monumenta par Daniel Buren

Au Grand Palais
jusqu’au 21 juin 2012

Tous les jours sauf le mardi
De 10h à 19h le lundi et le mercredi
Et de 10h à minuit du jeudi au dimanche

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Exposition événement et évolutive : WILLEM PRESIDENT ! au Point Éphémère @Paris

Au soir du 6 mai 2012, la France risque de changer de couleur politique.
Mais pas seulement. La source d’inspiration d’un de nos plus talentueux dessinateurs satiriques de presse risque aussi d’arborer un nouveau visage.

Les 5 années de présidence de Sarkozy ont fourni un formidable terreau à l’humour de Willem, dans les colonnes du journal Libération.
Pour fêter ces années fastes en détournement, mauvais esprit, provocations et surréalisme aigu et aussi pour ne rien oublier des excès de notre hyper président, le Point Éphémère invite à se replonger dans une série de plus de 100 dessins en petit et grand format.
Le dessinateur se réservant le droit de faire évoluer l’exposition Willem Président! en l’agrémentant des dernières esquisses de la campagne en cours.

Et force est de constater que Willem prend un malin plaisir à accentuer les contradictions et les fausses notes de Nicolas S. tout en révélant la relative inertie d’une opposition en pleine désolation.
Le trait fin est d’une efficacité désarmante.

Le poids des mots n’a bien souvent plus de raison d’être face un tel génie du dessin.

Il se chuchote que parmi les visiteurs, certains ne cacheraient pas une précoce nostalgie face à la perte de leur tête de turc qu’ils avaient tant aimé détester et critiquer.
D’autant plus que DSK, qui nous réservait de savoureux coups de théâtre au cours de son hypothétique quinquennat,  s’est saboté en les livrant tous en une salve.

Bonne nouvelle toutefois. L’exposition est accompagnée du recueil de dessins, Plus jamais ça !, édité aux Requins Marteaux. L’occasion de célébrer la bonne santé de cette maison d’édition originale, engagée et téméraire qui était proche de la banque-route.

Vive les Requins! Et vive Willem !

Willem qui offre à chacun de ses lecteurs, une dédicace originale. Votre voisin(e) n’aura jamais le même dessin que vous.
Nous l’avons vérifié lors du vernissage.

Exposition évolutive Willem Président ! 

jusqu’au 10 mai 2012

Au Point Ephémère
200, quai de Valmy 75010 PARIS

Ouvert tous les jours de 14h à 19h
Entrée libre

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Exposition HELMUT NEWTON au Grand Palais: audace, glamour et humour – Paris célèbre le photographe – VIDEO

Paris célèbre le photographe Helmut Newton jusqu’au 30 juillet au Grand Palais.

Provocateur, maître du noir et blanc, passionné de polaroids, influenceur de génie et aussi “kidnappeur” selon sa femme June, au vue des nombreuses références présentes dans ses photos, l’artiste a célébré la sensualité de la femme tout au long de sa carrière.

Image de prévisualisation YouTube

La caméra de la fine équipe  est allée à la rencontre de deux correspondantes de médias étrangers, premières visiteuses de l’exposition. Raquel du journal espagnol El Mundo et Anne Christine de la radio allemande ARD nous confient leurs premières impressions.
Nous avons aussi réussi à poser deux questions à Philip Pavel, ancien directeur de l’Hôtel Château Marmont à Beverly Hills, acteur et ami du couple  Newton, présent lors du vernissage.

 Première rétrospective de l’oeuvre du grand photographe depuis sa mort en 2004, l’exposition offre un passionnant voyage dans l’audace, l’avant-garde, le glamour et le décalage. En effet, l’humour n’est jamais très loin dans les oeuvres exposées même quand il s’agit de nus.

Car le corps de la femme, telle l‘Olympia de Manet (1863), ne s’expose pas de manière systématiquement frontale dans l’oeuvre de l’artiste. Il y a un contexte, un cadre, une mise à distance parfois subtile qui détourne bien souvent le regard ou le divertit. Prenons par exemple l’autoportrait de Newton avec son épouse June, spectatrice assise et le mannequin Sylvia Gobbel en 1981.
Le résultat donne à voir bien plus qu’un nu. Il s’agit avant tout d’une scène de studio comme seuls quelques privilégiés pourraient y assister. Une mise en abyme d’une séance photo plus spontanée que posée aux dires de June, qui a démystifié, lors de la conférence de presse, le contexte de préparation de cette photo. Elle a justifié,  au passage, sa présence comme accidentelle, car elle patientait.

Mais, dans cet ensemble original, se dessine une relation toute particulière entre un artiste et une ville d’inspiration. Paris, après Berlin, s’est révélé un formidable terrain de jeu. Peut-être parce qu’il avait une vouait une passion certaine pour le créateur de mode Yves Saint-Laurent symbole du Paris chic de l’époque.

L’affiche de l’exposition n’a sans doute pas été choisie par hasard quand on sait que le modèle a pris la pose en 1975, rue Aubriot dans le 4e, lieu de résidence du couple Helmut et June à partir de 61.
S’en suit une vue plongeante sur le modèle Bergstrom, au-dessus de Paris.
Les clins d’oeil à la capitale ponctuent le parcours: une station de métro, l’Île Saint-Louis et un portrait de June

A noter que l’ensemble des tirages a été réalisé du vivant de l’artiste.

Exposition Helmut Newton
Grand Palais
Galerie sud-est – entrée avenue Winston Churchill

Ouverture tous les jours de 10h à 22h sauf le mardi – jusqu’au 17 juin 2012
Fermé le 1er mai
Prolongation jusqu’au 30 juillet 2012

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Exposition à la Cinémathèque Française: la vague Tim Burton s’empare de Paris

C’est l’Evénement du début d’année, voire de 2012 tout entier. Le vaisseau Burton s’amarre enfin à Paris, à La Cinémathèque Française jusqu’au 5 août.

Alors que l’exposition que le MOMA à New York a consacré au cinéaste l’année dernière suscitait toutes les convoitises et poussait certains fans français à traverser l’Océan pour ne pas rater une occasion rare de pénétrer l’univers burtonien, la blogosphère n’en finit plus de trépigner depuis plusieurs jours, euphorique d’avoir un Maître à vénérer en chair et en os sur son sol.

Et quel plaisir effectivement d’avoir désormais les preuves originales des nombreux talents du cinéaste américain – expatrié à Londres – que l’on peut présenter aux grincheux convaincus que Burton ferait toujours le même film.

L’ouverture de l’exposition et de la rétrospective a été marquée par une master class sold out en moins de 10 minutes, un vernissage tapis rouge avec refoulement d’invités et une séance de dédicaces qui aurait, au final, fait plus de malheureux que de chanceux. A ce jour, le mystère reste entier sur les raisons de ne pas avoir stopper l’allongement de la file d’attente, quand il en était encore temps et avant qu’elle n’atteigne le Palais Omnisport de Bercy.

Au 5 étage du bâtiment dévolu aux expositions temporaires, ce n’est que surprises, régression, jubilation et longue contemplation individuelle. Face à autant de merveilles, vous ne pourrez pas commenter toutes les œuvres avec voisin.

Les superlatifs ou substantifs ne manquent donc pas devant l’ensemble des pièces ponctuant un parcours vaste dans l’univers de Tim Burton. Dessins, sculptures, courts-métrages de jeunesse, publicités et reliques de films dont le pull angora d’Ed Wood. L’interdiction de toute reproduction de cet objet fétiche est un nouveau mystère à soulever.

Autant être prévenu avant de grimacer sur le prix du billet ou devant la queue à prévoir au cours des week-ends. L’enfant qui est en vous, ne vous sera jamais autant reconnaissant de l’inviter à traverser l’imaginaire d’un maître de l’image : dessinée, animée et filmée.

Après que le carrousel d’animaux étranges (inspiré d’un dessin pour le film Beetlejuice) accompagné de la musique de Danny Elfman a fini de vous fasciner, vous allez entrer dans une vaste salle réunissant dessins, esquisses et autres tableaux. Vous reconnaîtrez l’enfant huitre, et rencontrerez aussi bien de drôles de couples que des personnages improbables. Galerie de portrait géante avec monstres, ogres, squelettes, gravures de mode métalliques, personnages tentaculaires et brouillons de Mister Jack.

L’œil en perdrait l’équilibre, si la curiosité ne nous poussait pas à explorer chaque nouveau thème qui s’offre à nous.

Un bébé bleu, certainement l’enfant caché de Sally, héroïne de L’Etrange Noël de Monsieur Jack, nous accueille dans une autre salle. Rencontre silencieuse avec ce enfant immobile, au visage rafistolé.

La sélection thématique est aussi l’occasion de revenir, entre autres, sur une légende. Celle de propositions refusées par Disney pour le dessin animé culte : Taram et le chaudron magique. Les pièces à conviction encadrées épatent car l’univers Burtonnien est bien présent. Néanmoins, on se prend à sourire en imaginant la tête des décideurs quand ils ont découvert des monstres à poil ou des tables anthropomorphiques. Plus d’un « gloups » a dû être étouffé.

Suit une enfilade consacrée aux courts et longs métrages. Les films sont évoqués par quelques dessins et pièces maîtresses : le costume et le gant de Johnny Deep dans Edward aux mains d’argent, une série de visages de Mister Jack, des maquettes de martiens pour Mars Attack !, un épouvantail à tête de citrouille évoque Sleepy Hollow.

Batman avec trois masques en latex.
Au sujet de ce dernier film, saviez-vous que Burton écoutait l’album The Wall de Pink Floyd pendant le tournage des aventures du superhéros masqué?
Les présentations sont parfois un peu synthétiques quand vous croisez l’un des films chers à votre cœur.

On en aurait bien pris plus dans les mirettes : des costumes par exemple, une ou deux exclus sur le prochain film 3D Frankynwinnie, du studio Disney.
Souvenons-nous de l’exposition consacrée à Stanley Kubrick qui s’étalait sur deux étages.  Tim Burton l’aurait tout autant mérité.

Reste une dernière question. Celle de l’achat du catalogue en version luxe avec lithographie signée de la main du maître. A 1000 exemplaires, cette édition a-t-elle quelque chance de prendre de la valeur avec le nombre des années?

Exposition et rétrospective Tim Burton
Jusqu’au 5 août 2012

à La Cinémathèque Française
51 rue de Bercy -75012 PARIS

Horaires :

Lundi, mercredi à vendredi  :12h-19h.
Week-end, jours fériés et vacances scolaires (14 au 29 avril et 4 juillet au 5 août) : 10h-20h.
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h.

Fermeture le mardi et le 1er mai

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Exposition : le folk-rock de Bob Dylan s’invite à la Cité de la Musique

La question impertinente de la semaine: pouvons-nous conseiller l’exposition événement Bob Dylan à la Cité de la Musique à un(e) ami(e) qui ne connaîtrait que peu de choses concernant le chanteur américain?

Ce lundi, soir de vernissage, il n’est pas rare de croiser des visiteurs curieux, d’autres qui veulent avant tout se montrer et quelques-uns qui ont trouvé un cadre amusant pour donner se rendez-vous entre friends.
Bref, il y a de grands écarts entre les fins connaisseurs comme Hughes Aufray, présent, et les autres, qui ne connaissent tout au plus qu’une seule – mais la plus emblématique – chanson du répertoire du song-writer: Like a Rolling Stone.

Ouvrant cette première exposition d’envergure sur l’artiste folk, la galerie de photos noir et blanc du photographe Daniel Kramer sur mur bleu impose le recueillement.

Les salles voisines seraient presque anecdotiques si elles ne contenaient pas quelques pièces rares dont une série de guitares réunies, d’après le commissaire de l’exposition, Robert Santelli, “pour la première et dernière fois en France”. Une raison unique donc de croiser des pièces mythiques comme le compagnon de route d’Elvis Presley, l’instrument culte de Woody Guthrie dont toutes les guitares portaient la mention: “This Machine Kills Fascists” (cette guitare tue les fascistes).

Face aux portraits d’un jeune homme en devenir, le visiteur ne peut qu’être touché. D’abord par la frêle silhouette, ensuite par la précocité de la vocation. Suivi au cours d’ne année entre 1964 et 65 par le photographe Daniel Kramer – assistant de Diane et Allan Arbus – Bob, âgé de 23 ans   s’illustre en compagnie de grands noms comme Joan Baez ou encore Johnny Cash, regard magnétique.

le photographe Daniel Kramer à la Cité de la Musique Paris

De l’aveu du photographe présent pour deux rencontres le soir de l’ouverture de l’expo: “Bob Dylan était un bon sujet photo et fallait que je sois un bon photographe, face à lui. C’était le point de départ indispensable pour débuter cette relation artistique.”

Suivra la réalisation de deux couvertures d’album pour le chanteur. La première, Bringing it all back, capte un Dylan pris au centre d’un effet visuel dont Daniel Kramer garde encore le secret. Cette couverture vaudra à ce dernier une récompense aux Grammy Awards.

La seconde pochette, jugée provocante à l’époque : Highway 61 revisited offre une scène de rue comme on pouvait assister dans le New York des années 60. Le chanteur est cette fois assis sur des marches d’escalier les cuisses un peu trop écartées pour l’époque. On distingue en arrière-plan une silhouette coupée au niveau bas ventre.

Cet ensemble d’arguments convergent à répondre par l’affirmatif à la question posée en début de billet. Bien que le personnage puisse décevoir, surtout depuis ses dernières tournées, par son manque de respect pour un public qui vient toujours en nombre, quelque soit votre niveau de connaissance du répertoire du chanteur, vous trouverez forcément une bonne raison pour vous rendre Porte de Pantin.

Exposition Bob Dylan, l’explosion rock 61-66
A La Cité de la Musique 
Jusqu’au 15 juillet 2012

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Exposition Yann Kersalé – Sept fois plus à l’ouest envoûte à l’Espace Fondation EDF

Toute région de France rêverait d’avoir un génie de la lumière sur ses terres capable de magnifier aussi bien quelques-uns des plus beaux monuments  de son patrimoine que des friches en cours de réhabilitation.

La Bretagne a la chance d’avoir en son sein un artiste unique: Yann Kersalé.
Un enlumineur des grands espaces, rêveur de formes en plein air, et trublion pourfendeur des nuits noires.

L’Espace Fondation EDF, ne réussissant jamais mieux que dans l’organisation d’installations – souvenons-nous celle du paysagiste Pascal Cribier ou de Patrick Blanc- accueille l’artiste jusqu’au 25 mars 2012 pour une plongée en eaux lumineuses, en digressions contemplatives et en jeux d’éblouissement visuels.

En lien direct avec la conception d’éclairages réalisés in situ dans des sites uniques comme le phare de l’Île Vierge à Plouguerneau, les Mégalithes de Carnac ou encore le Chaos du Diable à Huelgoa, le parcours est ponctué de propositions vidéo oniriques, délicates, voire abstraites.

Pas d’écran plat au menu. Que des formes originales : bulle gonflable miniature rappelant le Leviathan d’Anish Kapoor présenté dans la Nef du Grand Palais, nuée de ballons isolée dans un angle de salle avec projections de télévisions étrangères (Éblouis d’images du monde) ou encore surfaces rocheuses (Enrochement d’ombres).

Pour la séance de contemplation, osez le coussin à même le sol de l’installation Chrysalide. Vos yeux seront portés, au dessus de vous, par des figures passantes projetées sur une structure composée de morceaux de bois. Des sons de ville rythment les images. Vos idées peuvent s’envoler vers d’autres sommets.

Inspirez et regarder, l’art de l’artiste Yann Kersalé est une jouissance visuelle.

Exposition Yann Kersalé – Sept fois plus à l’ouest
Espace Fondation EDF
6, rue Récamier  75007 Paris

Jusqu’au 25 mars 2012

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