L’exposition MMMà la Philharmonie est le fruit d’une rencontre entre un musicien, Matthieu Chedid, instrumentaliste de talent à l’univers artistique à part entière et du photographe anglais Martin Parr, membre de l’agence Magnum, réputé pour son goût du kitsch, des couleurs saturées et au ton décalé.
Il s’agit d’une balade réjouissante, au cœur de La Philharmoniede Paris, mêlant l’image et le son. On contemple à la fois de magnifiques fresques murales, des photographies en petit format et des projections d’images qui se distinguent d’un simple diaporama.
Pas moins de 500 photos à regarder mais on ne s’en lasse pas ! On va, on vient, le tout bercé par des compositions musicales enivrantes.
Véritable expérience sensorielle et visuelle, on se laisse bercer par les 9 pistes sonores (synthétiseur, guitare électrique, acoustique, voix, basse, piano, percussions, célesta, claviers) crées par le musicien où chaque thématique et associée à un son bien distinct, mis en valeur par un équipement acoustique de haute qualité.
Grâce à cette composition musicale, les images prennent vie : on se sent bien, on prend son temps, on flâne, on regarde les images défiler assis confortablement sur des transats estampillés Martin Parr, on est bercé au rythme des vibrations des basses… mon voisin d’à côté s’est même endormi !
On redécouvre avec plaisir l’univers décalé et ironique de Martin Parr : projection de photographies d’animaux réels ou imaginaires, de touristes accrochés à leurs appareils photo, de chapeaux divers et variés… on se régale.
Magnifique rencontre entre deux artistes aux univers bien tranchés, MMM est une exposition qui unie à merveille l’image et le son. A voir absolument et à revoir sans modération.
By Caroline
Exposition MMM – Matthieu Chedid rencontre Martin Parr
Musée de la Musique (Cité de la musique) Philharmonie de Paris
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris
jusqu’au 29 janvier 2017
Horaires
du mardi au vendredi : de 12h à 18h
samedi et dimanche : de 10h à 19h
fermé les lundis, le 25 décembre et le 1er janvier
C’est la rétrospective artistique de l’année que nous propose la Monnaie de Paris : Not Afraid of Love de Maurizio Cattelan. Artiste à la retraite depuis 2011, l’Italien est connu pour des œuvres provocatrices, volontairement ou pas, et souvent autobiographiques.
En pénétrant dans cette exposition composée de 17 installations majeures, il faut oublier ses préjugés et se laisser envahir par un univers surréaliste.
Entre réflexion, humour et philosophie, le coeur d’USofParis bat pour le monde de Cattelan.
“Post-requiem show“
Après son ultime All, présentée au Guggenheim à New York, Maurizio Cattelan annonça sa retraite artistique. Not Afraid of Love est donc la première grande rétro présentée en Europe depuis. Un parcours de 17 œuvres sélectionnées par l’artiste lui-même. Un défi, quand on connait sa révulsion à faire un choix.
A la base, je n’étais pas conquis par le travail de Maurizio Cattelan.
Souvenir de sculptures provocatrices, de reportages pas forcément éclairants sur son travail.
Il faut parfois reconnaître que l’on peut avoir des idées préconçues et qu’elles peuvent être levées. C’est donc sans grande conviction que je me rends à cette visite privée à la Monnaie de Paris.
Un éclairage bienvenu
Notre guide-conférencier, Mathieu, nous propose de jeter un œil nouveau sur Not Afraid of Love. Et comme tous les visiteurs ne pourront bénéficier de ces explications, je vous conseille grandement de lire les cartels des œuvres. Ils apportent un certaine
distanciation et offre une nouvelle appréhension de celles-ci.
Original ! La Monnaie de Paris a aussi proposé à des personnalités de donner leur interprétation, selon leur sensibilité, sur le travail de Cattelan : Audrey Azoulay (Ministre de la Culture et de la Communication), Christian Boltanski,Charlotte Casiraghi, Christian Lacroix, Olivier Py, Elisabeth Quin, Guy Savoy, Oliviero Toscani… une quarantaine en tout.
Il y a donc toujours une double lecture dans le travail de Cattelan. Il faut passer la première impression de rejet ou de trouble, face à ces corps en souffrance, pour comprendre.
Pour faciliter cette adhésion à son travail, voici une mise en lumière de cinq œuvres de l’exposition.
Not Afraid of love : décryptage
Sans titre (La Donna Crocefissa) : premier contact
C’est la première installation que vous croiserez en arrivant à la Monnaie de Paris, avant même d’acheter votre ticket.
On peut voir dans cette femme crucifiée un hommage à Francesca Woodman. Cette photographe, établie à New York, avait l’habitude de se mettre en scène, tout comme Maurizio Cattelan. Ce dernier reprend ici une photo mythique de la photographe.
Deux éléments à noter : la sculpture est présentée dans sa caisse de transport : une façon signifiante de marquer le statut de création. Présentée hors de sa boite, elle prendrait une autre signification, se fondrait plus facilement dans le décor. Et la saleté visible sous les pieds renvoie aux peintures du Caravage. D’ailleurs, il fut longtemps décrié pour le réalisme de ses représentations.
La Nona Ora : une provocation ?
C’est bien l’une des deux pièces emblématiques qui commence véritablement l’exposition : le Pape Jean-Paul II écrasé par une météorite.
Depuis 1999, cette statue de cire a déchainé les passions.
Cattelan a réfuté l’anti-catholicisme de cette vision.
Le titre (La Neuvième Heure) est une référence à l’heure de la mort du Christ. L’ancien pape étant en habits sacerdotaux, on peut y voir un symbole de l’homme écrasé par sa charge, sa fonction. Et à travers la vie de Maurizio Cattelan on peut aussi y percevoir une image plus freudienne, celle de la mort du père.
Dans le miroir qui fait face à la sculpture, on découvre la “croix” de La Donna et les pattes du cheval de Novencento. Ces dernières affleurent tout juste sans passer devant la femme. Tout en minutie. On retrouve cette volonté de perspective dans toute l’exposition.
Sans titre, 2001 : d’un monde à l’autre
“Je préfère prendre des interprétations aux autres plutôt qu’en donner”
Cette phrase de Cattelan est vraiment révélatrice de son univers. Chacun prend ou trouve, ce qu’il veut dans son art. Il faut se l’approprier.
Et quand Cattelan se représente c’est toujours via une caricature, en plus petit.
Ici, il transperce réellement le sol du musée. Un collaborateur de la Monnaie de Paris a vraiment le double de Cattelan dans son bureau !
Face à cette sculpture en cire, un miroir (installé pour l’occasion), dans lequel l’artiste semble se regarder.
Il passe une tête dans l’établissement pour se voir dans le reflet et semble se dire “C’est bien moi qui suis exposé dans un musée ? ” C’est l’interprétation introspective.
Mais on peut aussi y voir une version politique. La statue étant réellement juchée sur une pyramide de livres, l’explication pourrait être : l’éducation conduit à la culture.
Un éclairage tout autre car Cattelan a toujours eu un rapport difficile avec l’école. Celui-ci est évoqué avec Charlie Don’t Surf, dans la salle suivante.
All : une résurgence du passé ?
Neuf gisants en marbre : une façon simple de décrire cette installation.
Sauf qu’il est rare de voir des gisants recouverts d’un voile. Est-ce un renvoi vers le passé de Cattelan qui a travaillé dans une morgue ?
Car, ici, il ne montre pas la mort, il la suggère avec ces silhouettes.
Et on est simplement stupéfait par ces drapés sculptés. Un hommage à la dextérité des artistes de Carrare d’où provient le marbre. Il y a dans ces neufs défunts une telle fluidité qui rend le travail de sculpture très aérien. Chaque pièce pesant 300 kg environ, elle semble comme dégagée de ce poids.
Choisi avec minutie – volontairement avec le minimum d’inclusions pour un rendu plus esthétique – ce marbre donne sa pleine uniformité à cette composition. Ces deux choix (uniformité et unicité) créent un problème de taille : si l’une des neufs sculptures est abimée ou cassée, il faut refaire la série en entier.
Him : la plus contestée !
Lui (Him) celui que l’on n’ose pas nommer : le mal absolu. Lui est en prière, agenouillé de manière catholique. Lui questionne l’acte de contrition : une doctrine fondamentale pour cette religion. Pourra-t-on lui pardonner un jour ?
L’autre interprétation que l’on peut faire avec cette statue de cire est se confronter à ses peurs, leur faire face pour les vaincre. Mathieu, notre guide, fait un parallèle surprenant avec les films d’horreur pour illustrer son propos. En effet, pour survivre à des monstres comme Freddy Krueger ou Candyman, le héros doit les affronter en face-à-face.
Reste une dernière question : peut-on représenter celui qui incarne le mal absolu ?
Cette sculpture est le prêt d’un collectionneur américain qui a fui l’Autriche durant la seconde guerre mondiale. Lui-même l’expose dans son salon. Une façon de clore le débat autour de cette question.
Une mise en scène en miroir
Maurizio Cattelan a vraiment mis un soin extrême dans la mise en scène de son travail.
Il y a toujours un jeu de perspective, un placement précis des pièces dans les salles.
Et parfois c’est très subtil, comme avec ces deux labradors qui semblent surveiller, chacun de son côté, une des deux portes de la salle.
Au final, cette rétrospective de Maurizio Cattelan est pleine de finesse et de clins d’œil.
Ce n’est pas pour cela que vous ne serez pas chahuter par cet ensemble de pièces que vous découvrirez. Vous pourrez donc être ému, énervé et même rire devant le travail de l’artiste italien.
LE PLUS : Parcourir Not Afraid of Love à la nuit tombée offre aussi une toute autre ambiance.
Privilégiez la nocturne du jeudi soir.
By Emmanuel
Not Afraid of Love
exposition de Maurizio Cattelan
jusqu’au 8 janvier 2017
Tous les jours de 11h à 19h
Nocturnes les jeudis jusqu’à 22h
La 2e édition du Comic Con Paris est ouverte. Cosplayers, fans de comics, amateurs d’avengers et autres personnages de fiction se donnent rendez-vous ce week-end à la Grande Halle de La Villette. USofParis a foulé les allées de la convention dès son ouverture, ce vendredi. Let’s go!
Fait est de constater que l’organisation du salon a largement été revue depuis l’année dernière. Un gros plus pour cette édition 2016 : les stands de restauration sont en périphérie et le Comic Con Paris a aussi pris possession des mezzanines de la Grand Halle.
On respire un peu plus. Et c’est top.
Mais il semblerait aussi que l’affluence soit moins forte pour ce premier jour.
Un espace pour les créateurs
C’est d’ailleurs sur la mezzanine que nous ferons notre premier stop avec l’Artist Alley. Ici, sont regroupés les dessinateurs, illustrateurs et auteurs qui exercent leurs talents dans les comics ou à travers des créations perso.
On a bloqué sur une artiste dont le travail est plutôt inattendu : Cécile Morvan.
Ses peintures sur verre sont vraiment aguichantes et laissent transparaitre une véritable fibre artistique. #Cute
Costumes & cosplay
C’est aussi pour ça que l’on vient au Comic Con Paris : voir des amoureux de séries, de films et de personnages revêtir les habits de leurs héros préférés.
Voici une petite sélection de ceux croisés ce premier jour.
Starwars en force !
L’univers Batman à foison !
Des avengers en grand nombre
Sans oublier le clown revenu à la mode ces derniers temps !
On a aussi croisé un mister très dans son monde : Aïz.
Aïz : Conscience 2.0
Harnaché de ses ipods, lecteurs MP3 et autres engins de mix, le sieur Aïz nous lâche d’emblée : “Je ne suis pas costumé, je suis équipé !”
Qu’à cela ne tienne. Il est là pour faire le show, son show, en mode 2.0.
Et Aïz profite de toutes les occasions pour faire un mini showcase. En prise directe avec des spectateurs (qui attendent leur tour pour une séance photo), il joue sa création.
C’est aussi ça le Comic Con Paris, créer de la rencontre, échanger quelques minutes et se dire “je veux en savoir plus sur lui“.
Alor si vous aussi, vous voulez tout savoir sur l’univers d’Aïz, c’est par ici.
Promos et expos
Ce n’est pas que l’on déteste la mise en avant des futurs films, mais il faut bien dire que cette édition 2016 du Comic Con fait tout de même la part belle aux studios.
Avec Warner, vous pourrez voir des accessoires originaux de la Saga Harry Potter.
Ces objets ont été convoyés sur le salon dans des mallettes ultra sécurisés avec gardes du corps, d’après les hôtesses.
On retrouvera Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, Arrow et autres personnages.
Côté mix/jeu vidéo, le mini-musée Warcraft ravira les fans.
Le Comic Con Paris en mode VR
En un an, on peut aisément capter les évolutions technologiques.
Cette année : la VR (réalité virtuelle) fait son entrée par la grande porte. Deux animations lui sont consacrées.
Tout d’abord, avec Partouche et son Roller Baster que nous avions testé en avant-première.
L’évolution : l’Oculus RIft a été remplacé par le HTC Vive et ses manettes !
De l’autre côté, on sent l’offensive de Sony, qui après le salon GeekLive, est présent ce week-end pour faire la démo de son casque VR.
Coup de cœur permanent : la 501st Legion
Il faut bien dire que ce sont les stars costumées du Comic Con Paris.
Les hommes, femmes (et enfants) de la renommée 501 St Legion french Garrison.
C’est eux qui insufflent cette ambiance très starwarsienne au salon.
Et nous on les kiffe. Petite galerie de portraits.
Et en mode 1.0, pour les non-initiés n’hésitez pas à tenter l’aventure escape game avec l’équipe Team Break. Trois univers nomades vous proposés : Mission Impossible de 20 min, Steampunk de 15 min et une évasion expresse de 10 min
Le Comic Con Paris, on adore et on n’en redemande !
Il vous reste tout le week-end pour côtoyer stars en dédicaces (dont Dominique Purcell de Prison Break) et anonymes en costumes, mais aussi pour participer aux nombreuses conférences. Ou alors tout simplement déambuler dans les allées du salon.
Foncez sans hésiter.
Les collections particulières sont souvent l’occasion de découvrir de petits bijoux. Celle-ci s’est constitué au XVIIIe siècle. Un Suédois à Paris, la collection Tessin offre, durant 3 mois, aux yeux des visiteurs du Musée du Louvre une présentation de pièces exceptionnelles. Accompagné par le Nationalmuseum de Stockholm (fermé pour cause de travaux de rénovation), le Louvre accueille cette collection en tout point magnifique. L’occasion unique de découvrir des œuvres qui ne reviendront pas de sitôt chez nous.
Qui est CG. Tessin ?
Carl Gustaf Tessin est issu d’une famille d’artistes.
Son père et son grand-père étaient des architectes de grandes renommés. Son père a notamment dessiné le Palais Royal de Suède. C’est sur cette base artistique solide que Tessin arrive à Paris. Une épopée de collectionneur en 3 étapes va débuter.
Pour son premier voyage, le jeune homme a pour but de s’imprégner de l’art en général. Ce sera l’occasion pour lui de commencer sa collection avec des dessins.
Lors de son deuxième séjour à Paris, il tisse des liens d’amitié dans les milieux de l’art. Sa collection prend du volume.
Et lors de sa troisième venue, alors diplomate, il revient pour négocier un traité et défendre les intérêts de la Suède contre la Russie. En parallèle, il finit de constituer son exceptionnelle collection.
Un Suédois à Paris : comme un inventaire
C’est l’une des caractéristiques de cette collection Tessin.
Elle permet de faire un état des lieux, un panorama, non pas de l’art au XVIIIe siècle, mais du marché de l’art au XVIIIe, à Paris. Un instantané historique qui court de 1714 à 1742.
Rare, plaisant et très jouissif.
Et il a bien été difficile de faire une sélection. Rembrandt, le Titien, Dürer, Raphaël, Rubens… Tout ça peut faire tourner la tête, même celle d’un néophyte.
Alors, on s’est dit que le mieux était de montrer des pièces incontournables mais aussi des coups de foudre artistiques et uniquement des pièces de maitres.
Un Suédois à Paris : 5 pièces pour chavirer
Ça vraiment été un crève-cœur de faire un choix parmi les 120 pièces que composent cette exposition. Trop de chef d’œuvres, trop de grands maîtres, trop de singularités aussi.
Les sanguines
Les dessins rouge-ocre ont la part belle dans la collection Tessin.
Si l’on y croise Rembrandt, nous avons envie de nous arrêter sur une esquisse de Pietro Testa : Étude pour la figure d’Apollon dans la gravure d’été.
Oui, le titre est un peu long, mais le trait est vif et accrocheur. On sent le mouvement dans ce crayonné, catchy et moderne. Si le thème n’était pas olympien, on pourrait penser à un athlète en préparation.
Mais comme sur USofParis, on est avide de partage, on ne peut résister à cette sanguine signée Rembrandt.
On profite de cette première mise en avant pour un petit rappel historique, essentiel pour la présentation des tableaux. Tessin va être l’un des premiers à écrire son nom sur les cartouches de présentation des œuvres, comme collectionneur.
Depuis, c’est passé dans les mœurs.
Richelieu
Ce n’est pas le renom de l’artiste, Claude Mellan, qui nous a fait nous arrêter sur ce dessin, mais le nom de cette figure imposante qui a traversé les siècles. Personnage vs artiste.
C’est surtout le fait que ce dessin montre le cardinal emblématique sous des traits qu’on semble tous reconnaitre. C’est assez fulgurant. Cette image, revenue des années 1700, colle de si près à l’image moderne qu’on lui connait tous.
Jeune femme à l’éventail
Encore un Rembrandt – il y en a pléthore dans cette collection Tessin. On ne va pas s’en plaindre.
Même si cette pièce n’est pas forcément la plus emblématique des tableaux du maître, on ne va pas faire la fine bouche. C’est du Rembrandt. Tout en nuance et en fine touche. Ce portrait reste touchant.
Et pour les fans du peintre hollandais, vous aurez de quoi vous régaler avec les dessins et crayonnés du maître.
La naissance de Vénus
C’est un gros stop qu’il faut faire devant ce tableau de François Boucher.
Même entourée de tous les artistes majeurs déjà cités, c’est la véritable pièce maîtresse de cette exposition.
Pourquoi ?
Ce tableau est jalousement gardé par nos amis suédois. C’est la première fois qu’il sortira du musée de Stockholm, et la seule et unique aussi.
Alors, il vous est conseillé de passer de nombreuses minutes à le contempler, durant son arrêt à Paris avant son retour en Suède.
Précision supplémentaire
Tous les tableaux présents dans cette exposition possèdent des cadres d’époque. Le musée de Stockholm a pris soin de retrouver les ornementions d’origine. Impressionnant !
Portrait de Ferdinand 1er Gonzague
#OMG
Oui, c’est bien un des Rubens que recèle la collection Tessin qui est devant nos yeux. Car ce n’est pas le seul. Et chez USofParis on aime ce genre de surprise. Des traits fins, des notes manuscrites. Un plaisir pour les yeux.
La Collection Tessin d’Un Suédois à Paris nous propose bien des découvertes de ce genre. De quoi remplir de joie ou d’extase les yeux des aficionados d’art.
Toutes ces toiles et dessins sont à découvrir dans le nouvel espace dédié aux arts graphiques tout juste inauguré.
Et ce Suédois à Paris s’accapare même les deux lieux prévus dans la rotonde Sully.
Un espace si grand : pas mal pour un suédois disparu il y a plus de 300 ans…
Un Suédois à Paris, la collection Tessin
Expositiondu 20 octobre 2016 au 16 janvier 2017
Visites avec conférencier les mercredis à 19h et les samedis à 11h30 (à partir du 26/10, sur réservation)
Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi
Nocturne jusqu’à 22h les mercredis et vendredis
C’est une petite exposition que nous proposons de découvrir. Avec Geste baroque,dans les Collections de Salzbourg, le Musée du Louvre accueille des pièces venues tout droit d’Autriche. Le Louvre n’est pas très riche en art baroque germanique. C’est donc l’occasion de voir ces créations qui résument l’histoire artistique d’une des villes les plus célèbres d’Autriche.
Retour à la fin du XVIe siècle. Salzbourg est en pleine transformation.
Sous l’impulsion de Wolf Dietirch, petit-fils des Médicis, la cité autrichienne va connaitre un profond bouleversement architectural.
Mais cette métamorphose touche bien évidemment tous les arts.
Avec l’exposition Geste baroque, le Musée du Louvre(en partenariat avec le Salzburg Museum) a voulu mettre sous les projecteurs des créateurs (peintres, sculpteurs, orfèvres, …) qui ont œuvré auprès des princes-archevêques de la ville. Ceux-ci sont, aujourd’hui, totalement inconnus.
Geste baroque : focus en 5 pièces
Parmi les dessins, sculptures, peintures, esquisses architecturales et pièces d’orfèvrerie, nous avons choisi cinq œuvres pour un avant-goût parfait à cette exposition.
Couvercle de sarcophage en forme de squelette
Prévue pour orner la sépulture d’un membre du conseil municipal, cette sculpture très expressive de Hans Conrad Asper accroche l’œil dès l’entrée dans l’exposition.
Massive et imposante mais finement ciselée, c’est une œuvre magnétique.
Allégorie du peintre
Ce n’est pas la plus grande pièce de l’exposition (en taille), mais c’est l’une des plus fines. Johann von Spillenberger illustre ici le destin de l’artiste confronté aux difficultés du quotidien : la femme ailée peinant à s’élever, maintenue au sol par des accessoires de créateur et par un sablier, symbole du temps qui court.
Finesse et profondeur des traits pour ce dessin en forme de parabole.
Maquette de colonne mariale
Initialement, cette colonne devait être érigée sur la place devant la cathédrale de Salzbourg. Mais elle est restée à l’état de projet.
Aucune information sur le pourquoi de la non réalisation.
On perçoit dans le travail de Johann Lucas von Hildebrandt une forme de légèreté, malgré le côté massif de la statue de la vierge surplombant le monument. A noter que, sur cette maquette en bois, les figurines du socle étaient bronzées à l’origine.
Ostensoir de Ferdinand Sigmund Amende
Rubis, diamants, saphirs, émeraudes, améthystes, olivines et bien sûr or coulée ! Cette création d’Amende est certes la plus clinquante de cette exposition mais c’est aussi la plus ancienne des œuvres connues de l’artiste.
Tape à l’œil et finement ciselée, un vrai bijou dans cette collection.
Christ de douleur
Comme souvent, l’art baroque est largement empreint de religion.
Cette statue en bois sculpté est représentative du travail de Johann Meinrad Guggenbichler – reconnu comme l’un des sculpteurs les plus talentueux de la région de Salzbourg. Les personnages qu’il met en scène ont toujours une attitude dansante, des couleurs très présentes et un fort élan religieux.
Autour du geste baroque :
Pour rendre hommage au plus célèbre Salzbourgeois, une programmation Mozart est à découvrir à l’auditorium du Musée du Louvre durant l’exposition.
Après cet amuse-bouche, à votre tour maintenant choisir votre TOP 5 parmi toutes les pièces exposées dans les deux salles qui composent l’exposition Le geste baroque.
Geste baroque, dans les collections de Salzbourg
Expositiondu 20 octobre 2016 au 16 janvier 2017
Visites avec conférencier les 29 octobre et 26 novembre à 11h30
Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi.
Nocturne jusqu’à 22h les mercredis et vendredis
La folie de Salvador Dali a influencé la créativité et le trait de l’impossible Joann Sfar. Le dessinateur, auteur du Chat du Rabbin et d’une œuvre déjà monumentale, s’est laissé séduire par une proposition alléchante : se frotter à l’artiste espagnol en plein cœur de Montmartre.
L‘Espace Dali Paris ouvre son espace à un dialogue 100% original, surréaliste et addictif.
Dali ressuscité
Joann Sfar a été marqué par l’exceptionnelle œuvre de Dali dès sa plus tendre adolescence. Dali c’est un champ entier de possibles, une expérience sans fin, des digressions à n’en plus finir, un génie de la déraison, un parc d’attraction à lui tout seul.
Sfar et Dali ont en commun d’être des grands raconteurs d’histoires et d’eux-mêmes. Leur union ne pouvait qu’être délicieusement psychédélique.
Après avoir rendu hommage au peintre Pierre Bonnard, il était légitime que Sfar – créateur infatigable, capable de travailler en même temps aussi bien sur des BD, un journal intime en dessins qu’un scénario de film – se penche sur le cas du génie à moustache.
Beaucoup des aspects de l’œuvre de Dali ont passionné le dessinateur comme ses liens avec le corps, les muses, la religion…
Sauver le monde
L’idée brillante de Joann Sfar est de faire que son héros, Seabearstein, n’est d’autre choix que de ressusciter Dali pour sauver le monde. Le Catalan aurait, sans nul doute, été enthousiaste face à cette proposition surréaliste à souhait.
Pour ce récit, certaines de plus belles créations de l’artiste espagnol trouvent ainsi une seconde jeunesse, cette fois en noir et blanc. L’hallucination est proche, le délire créatif est en marche.
Les muses de Sfar
Comme Dali, Joann Sfar est un brillant croqueur de femmes, en dessins. Pour cet épisode inédit de la vie du génie espagnol, les muses retrouvent ainsi vie à travers de nouvelles, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait d’autres. Elles s’appellent Dana Fiona Armour, Louise Lacoste, côté blondes incendiaires et Gaelle et Lauriane Call, côté brunes sisters.
Les corps sont vibrants, d’autant plus quand ces femmes revêtent des robes d’Elsa Schiaparelli – clin d’œil de Sfar à la collaboration entre la créatrice de mode et Dali.
Les + :
– la scénographie qui offre des gros plans de certaines planches, en dialogue avec les œuvres de Dali et les dessins originaux de Sfar
– une bande sonore originale de plus d’une heure composée par Oliver Daviaud pour accompagner la visite
– la présentation de pièces rares, sorties des réserves de l’Espace Dali Paris, comme la sculpture du Torero Hallucinogène à ne pas manquer
– les ateliers et visites pour le jeune public
Sfar / Dali, c’est un dialogue sensationnel entre deux artistes réunis dans un espace-temps surréaliste, un génie ressuscité, la bouche de Mae West qui retrouve enfin un regard, une aventure totalement psychédélique avec champignons hallucinogènes et muses plus vraies que natures.
Joann Sfar / Salvador Dali, une seconde avant l’éveil exposition
Le Grand Palais nous envoie à plus de 9 000 kilomètres pour une plongée saisissante dans les grandes œuvres mexicaines du XXe siècle. Saisissant ensemble chargé de couleurs, de visages, de paysages connus et inconnus, de toiles cultes comme de plus méconnus travaux ; des sculptures miniatures font face à des toiles démesurées. L’exposition Mexique (1900 – 1950) en 5 chefs-d’œuvre c’est ici !
Frida Kahlo en majesté
C’est le souffle coupé que l’on arrive devant les toiles de Frida Kahlo. Non à cause du grand escalier qui nous mène au premier étage des Galeries nationales mais bien la simple vision de cet ensemble. Les deux Frida (1939) nous fait (font) face avec gravité, intensité. Captivant tout simplement. Difficile de se décrocher de ce double regard.
D’autres toiles de l’artiste à l’aura international entourent cette pièce maitresse, des toiles au format plus confidentiel mais tout autant attachantes. Dont le très bel Autoportrait aux cheveux coupés de 1940 en provenance directe du Museum of Modern Art de New York, réalisé après sa rupture avec son mentor Diego Rivera.
Un autre autoportrait, à quelques pas de là, intrigue tout autant. Il s’agit de celui de Rosa Rolanda. Cette toile est d’une modernité folle dans la composition et la pose de l’artiste. Ca a un goût de “strike a pose!” à la Madonna. Il pourrait s’agir aussi d’une blogueuse prise dans un tourbillon infernal, un selfie couvert d’associations troublantes et riches. Ce portait date pourtant de 1952.
Diego Rivera, le maître
Un nom majeur qui a permis à l’art mexicain de réveiller le monde, de s’émanciper et aussi d’oser est largement représenté dans cette exposition. Diego Riviera se dévoile à travers des grands formats commeLa Rivière Juchitan(1953-1955) et d’autres toiles qui célèbrent le peuple mexicain.
La vendeuse d’arums, révèle l’affection de l’artiste pour cette fleur d’origine africaine et figure récurrente dans son œuvre. La toile est délicate et bouillonnante de couleurs.
Plus rare mais tout aussi intéressante, l’expérience cubiste de Rivera qui ouvre l’exposition au Grand Palais. Un clin d’œil parfait à la ville qui accueille l’exposition et qui est l’objet de plusieurs toiles de ce parcours. La vue derrière Adolfo Best Maugard est bien Paris.
Mexique au Grand Palais :
c’est un voyage aux mille influences, une immersion dans un ensemble foisonnant, palpitant, insensé aussi.
C’est un patchwork dense qui pourrait donner le tournis.
C’est à la fois du cubisme, du surréalisme, du naturalisme ou de l’abstrait.
C’est aussi et surtout des pièces phares très rares sur le sol français.
Mexique (1900-1950) Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clemente Orozco et les avant-gardes
Exposition Grand Palais, Galeries nationales, Paris
jusqu’au 23 janvier 2017
Horaires :
Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h
nocturne jusqu’à 22h le mercredi
Fermetures anticipées à 18h les samedis 24 et 31 décembre
Oubliez tout : travail, rentrée, corvée. Le Rêve n’attend pas !
Il mérite pleine liberté, fantaisie, surréalisme, absence de limite.
Le Musée Cantini à Marseille offre un parcours fantaisiste, joyeux et riche de centaines de propositions artistiques. De Victor Hugo à Salvador Dali, en passant par Rodin, Braumer ou encore Magritte, le rêve est une passion folle partagée nombre d’artistes.
L’art du rêve
Les créateurs ont cette facilité à transgresser l’impossible et à coucher leurs et nos secrets les plus intimes sur toile ou en sculpture. Au fond, qu’y a-t-il de plus personnel que le rêve, le fantasme ou le cauchemar ?
Le parcours de cette exposition reprend le cycle – à peu près normal – d’une nuit : sommeil, nocturnes, hallucination jusqu’au réveil.
À travers une sélection foisonnante d’œuvres, les commissaires tentent d’illustrer ces instants obscurs, que les mots ont parfois du mal à formuler.
Rêvez !
L’injonction de Claude Lévêque “Rêvez !” – mot écrit de la main de la mère de l’artiste – nous accueille. Dès le début, le visiteur est invité dans une autre dimension, où il peut accepter rêveries, délires, formes inconnues, effroi, digression. A quelques pas, Odilon Redonoffre deux interprétations subtiles et sublimes.
Magritte nous fait entrer dans le repos à travers deux toiles : L’épreuve du Sommeil – formidable gros plan, qui exclut tout décor – et Le cap des tempêtes – possible autoportrait de l’artiste. Encore quelques pas et La Dormeuse aux persiennes de Picasso nous fait un charme fou.
Deuxième salle, l’araignée de Louise Bourgeois (Spider II) nous plaque au mur. Le bronze en impose aux côtés des évocations nocturnes. On entre dans la nuit, une forêt et on se délecte de la composition de Salvador Dali, Portait de Luli Kollsman. L’artiste espagnol a été marqué par Freud, ça transpire dans toute sa peinture.
Sur une plage…
Dali encore impose, cette fois une miniature de la plage de Cadaquès. Suenos en la playa, œuvre très rarement présentée est une petite perfection de minutie.
Rêve encore avec l’image forte de l’exposition : la bouche d’un rouge éclatant de Man Ray, A l’heure de l’observatoire.
La nuit nous accueille, la course folle de notre cerveau se poursuit pour surfer sur les fantasmes. Ces derniers sont aussi foisonnants, incroyables que troublants. Que ce soient avec les poupées d’Hans Bellmer (La Toupie) ou ce Songe de Louis XIII (ou la Belle Martyre) de Félix Labisse.
D’un songe au cauchemar, la frontière s’obscurcit. Orphée fait son entrée aux enfers sous les pinceaux de Pierre-Amédée Marcel Beronneau. Les visages révèlent leur part obscure comme avec l’énigmatique Conciliation extrême de Victor Brauner.
A la toute fin du parcours, alors que le réveil est prêt à sonner, un artiste marseillais, Valère Bernard, vient révéler les derniers secrets du rêve avec ses allégories, comme ce ballet autour d’une pieuvre. Saisissant !
Le + :le Rêvomaton
pour réaliser un photomaton totalement barré et 100% original ! Celui-là on n’aurait presque pas envie de le partager sur les réseaux.
Exposition Le Rêve
jusqu’au 22 janvier 2017
au Musée Cantini
19, rue Grignan
13006 MARSEILLE
Horaires :
du mardi au dimanche de 10h à 19h
fermé le lundi
Après avoir privilégié ces dernières saisons les expos collectives, la Halle Saint Pierre ouvre à nouveau ses espaces à une monographie. Jusqu’au 23 avril (prolongations), c’est un artiste totalement barré et d’autant plus passionnant qui envahit tout l’espace de jeu. Gilbert Peyre, homme discret à l’imagination débordante, nous entraîne dans un univers incroyable.
Interdiction de toucher !
Toutes les œuvres exposées à la Halle St Pierre s’animent quand une main experte vient les éveiller. Il suffit juste de demander aux gardiens de l’exposition et la magie opère. Gilbert Peyre conçoit des scénarios insensés, surréalistes, des associations qui peuvent déconcerter.
Pas de longues descriptions pour expliquer telle ou telle œuvre. Seuls éléments à lire : un titre, une date et la technique.
Après, c’est l’expérience avec l’œuvre qui prime.
Il y a deux dimensions dans ce parcours : ce que l’on imagine avant la mise en route de l’œuvre et ce qui va arriver. Et bien sûr, la réalité artistique dépasse totalement notre conception de simple mortel.
Gilbert Peyre est un génie de l’assemblage : il conjugue les matériaux de toute sorte, créé des vagues avec des boîtes de conserve, donne vie à une danseuse avec un abat-jour et fait se tortiller une armoire en bois.
Il est aussi un génie de la mise en scène. Il imagine des duos, des couples d’amoureux sans corps, ni visage, offre un vrai sourire à la Joconde, ressuscite Edith Piaf.
On imagine sans mal la difficulté du transport de ces œuvres et leur installation. Qu’elles soient de petites tailles ou immenses comme le décor de l’opéra Cupidon Propriétaire de l’Immeuble situé sur l’Enfer et le Paradis.
Chaque œuvre est faite de petits détails, qui sont parfois dissimulés. Des détails qu’il faut assembler avec minutie pour que la magie et la poésie opère.
Le voyage dans la fantaisie sans limite de l’Electromécanomaniaque offre des images fortes, des scénarios diaboliques, des fantaisies inouïes, en images, en mouvements et en sons.
Au premier abord, difficile de créer un pont entre le Château de Vincennes et le street art. C’est le pari qu’a relevé le sulfureux Zevs (prononcé Zeus) !
Street-artist – le terme peut paraître un peu péjoratif – déploie ici son talent aux multiples facettes à travers l’expositionNoir Éclair.
Graf, peinture, bronze, installation, vidéo… tout passe entre ses mains. Une expo tellement riche et créative qu’il est difficile de la synthétiser en quelques oeuvres.
Zevs : tout feu, tout flamme
Parmi les 24 créations présentent sur le site du Château de Vincennes, tout commence par les extérieurs.
On commence par Les Cibles – trois tourets de bobines de câblages installés dans la cour – évoquant l’homme de Vitruve de De Vinci ou encore les flammes de Proper Graffiti / Flaming taguées – ou plutôt grattées – dans les mousses recouvrant les murs des douves du bâtiment principal. Zevs impose tout de suite sa patte. Ces grafs organiques géants, (graffiti propres dont il est le précurseur) sont là pour mimer les flammes dévorant les tours du donjon principal. Une esthétique très brute.
L’autre touche exotique se trouve dans le dispositif lumineux mis en place tout autour du chemin de ronde du bâtiment principal : In girum… (imnus nocte et consuminir igni). Visible de nuit, il doit rappeler à chacun(e) que le lieu est investi d’une présence inhabituelle.
Zevs et Vincennes : l’osmose historique
Pour celui qui n’a jamais mis un pied au Château de Vincennes, cette exposition lui permettra de s’approprier les lieux d’une manière totalement unique.
Loin d’être un simple agrégat d’oeuvres contemporaines, Noir Éclairoffre un vrai mix entre l’histoire du lieu et une mise en perspective artistique.
Avec Machination, Zevs confronte plusieurs degrés d’appropriation. Ce distributeur, issu du monde moderne, est couplé à la dimension historique de la Terreur révolutionnaire.
En effet, sur les assiettes, des personnages illustres condamnés à mort par l’échafaud : Louis XVI, Danton, Robespierre, Mari-Antoinette…
Un minuteur permet au visiteur de connaître le moment précis de la prochaine exécution. Il deviendra alors le spectateur passif, impuissant mais consentant de cette peine capitale moderne.
On retrouve aussi cette envie de confronter l’Histoire avec l’Autoportrait de Louis XIV.
Ce moulage en bronze, copie de celui du Bernin exposé à Versailles, a été fondu à partir du moule original fourni par la Réunion des Musées Nationaux. L’artiste l’a ensuite emmené au four solaire d’Odeillo-Font Romeu afin d’être “scarifié” par les rayons du soleil.
Cette oeuvre fait écho aux premiers travaux de Zevs qui parasitait les logos de marques comme McDonald’s ou Ferrari. L’idée étant ici de dégrader le Roi Soleil uniquement avec la puissance de l’astre “Soleil”.
Autre espace, autre gageure : Invisible Graffiti. Ou comment rendre visible les traces du passé.
Le Château de Vincennes a été, durant de nombreuses années, une prison. Les détenus ont témoigné de leur passage via des textes ou des dessins gravés dans la roche.
Grâce à une encre spéciale et une lumière noire, Zevs fait ressortir un des graffitis gravé par un prisonnier.
Et le message choisit résonne de façon toute particulière quand on sait que le Roi Louis XIV venait dans cette ancienne cellule de détenu pour observer le ciel avec sa longue vue.
Zevs : les gènes de l’artiste
Appuyée sur un mur et seule dans la pièce, Ma musée est une oeuvre sonore particulière.
En 1998, à 20 ans, l’artiste a interviewé de façon anonyme et par téléphone des galeristes parisiens en leur demandant de répondre à une simple question : “Comment deviens-ton artiste ?”
Zevs nous offre ici l’occasion d’entendre ces conversations dans une performance inédite. Les réponses sont parfois froides, bienveillantes mais aussi agacées.
LDV : Léonard De Vinci
Le génie italien est une référence ultime pour Zevs.
Ce dernier s’en inspire à de nombreuses reprises comme avec La Cène, détournée en repas à la Maison Blanche avec Obama et des chefs d’entreprise de la Silicon Valley dans Repas. Même le cadre en or blanc recèle des clins d’oeil logotypés de ces sociétés internationales.
Il s’approprie aussi La Joconde dans Mona Lisa and Handbag en l’enfermant dans une cabine, style peep-show en référence à sa possible petite vertu. Le visiteur doit attendre son tour, que la lumière rouge indiquant l’occupation des lieux passe au vert, pour accéder à l’oeuvre.
Le sigle LDV sur le sac renvoie à une marque inventée par Zevs en 2005 (LDV pour Léonard De Vinci)
Et c’est dans la dernière salle de l’exposition que vous pourrez découvrir des créations fabriquées spécialement pour cette exposition. Des pièces de maroquinerie réalisées par un artisan New-yorkais, toutes estampillées LDV.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, avec cette marque créée en 2005, ce n’est pas l’industrie du luxe qui est montrée du doigt ici, mais le commerce de la copie. Dans une salle, en recoin, vous découvrirez Alibaba : une installation de 100 sacs “Made in China”.
On ne pensait plus qu’un artiste français pouvait avoir un tel esprit d’éclectisme. Noir Éclair est vraiment une installation jubilatoire. Et les autres créations sont toutes aussi intéressantes, intrigantes voire même participatives.
Lors de votre visite, n’hésitez pas à vous arrêter sur les cartouches explicatives des oeuvres, vous n’en prendrez que plus de plaisir.
Noir Éclair de Zevs
Du 6 septembre 2016 au 29 janvier 2017
Jusqu’au 21 septembre : ouvert tous les jours de 10h à 18h
Du 22 septembre au 29 janvier: ouvert tous les jours de 10h à 17h
Fermé les 1er novembre, 11 novembre, 25 décembre et 1er janvier.