MaMA 2018, le festival bat son plein dans une dizaine des salles de concert d’Anvers à Blanche. Ca pulse, rock, pop, se déhanche dans tous les coins pendant 3 soirs. J’ai pioché dans le programme en fonction de ma curiosité. Concrete Knives, Lary Kidd et Walter Dean.
Concrete Knives @ la Boule Noire
Une Boule Noire surchauffée pour le live de Concrete Knives au MaMA 2018. Il est bon de retrouver le groupe qui ne semble pas avoir vieilli depuis la dernière fois.
Les nouveaux titres sont aussi pop relevées que les tubes qui font sautiller.
La chevelure d’Adrien Leprêtre alias Samba de la muerte secoue l’air, la chanteuse n’a succomber à la chaleur malgré son kimono.
En fin de concert, retour à la réalité. Un t-shirt sur poitrine généreuse enfonce le clou : Music is a dirty job… J’ai bien une pote attachée de presse qui approuvera ce message.
Lary Kidd au Rouge Pigalle
Ma première fois dans ce décor culte sans âge de la nuit et de Pigalle. Et c’est un ourson québécois qui m’y a conduit. Lary Kidd un jeune rappeur barbu qui a un phrasé unique avec un bon accent ne permettant pas de saisir pleinement les subtilités de son song-writing aussi bien français qu’english. Mais on se laisse porter et emballer.
Entre deux titres, le rappeur lance « I let the music speaks for me » (Je laisse la musique parler pour moi). Ça claque !
Et une bonne punchline que l’on retient forcément : « Le rappeur le plus sous-estimé du Québec ». Génial !
Rajoutez sa marque de fringue Officiel qui affiche des « Montréal made me immortel » dans les rues de Paris. J’adore !
Mother fucker et des bitch qui ponctuent le live pour se la jouer bad boy époque Eminem. Ce petit côté teigneux de Lary Kidd est très plaisant. Ca l’a fait rire quand je lui l’ai dit, deux jours plus tard. Petit Jésus est son chef d’œuvre.
Et ce qui plait c’est que le rappeur a de la référence artistique en stock : Duchamp, Rubens (il a une de ses célèbres toiles tatouée sur le biceps).
Walter Dean @ Machine du Moulin Rouge
Trois projos vidéo de face qui irritent la rétine tout en envoyant des faisceaux de lumière et des figures géométriques.
Derrière moi, j’entends : « ça fait mal aux yeux ! »
Au bout d’un moment, un balaise me bouche la vue (suis assis), je ne me plains même pas.
Un quadra à chemise manches courtes filme en continu, son smartphone dans une main, sa bière dans l’autre. Est-ce le manager ?
Les compos de Walter Dean sont tellement minimales que l’on a l’impression que le live n’a pas vraiment débuté. Que c’est toujours une longue intro sans fin.
C’est loin d’être dansant, mais ça peut être trippant. Ça fait surtout l’effet d’une performance artistique qui serait sortie d’un musée d’art contemporain.
A la sortie, un mec du métier lance à sa voisine : « Tu sais le punk c’est pas très clair, maintenant ! »
MaMA 2018 c’est aussi Gaël Faye en live. Je ne l’avais pas vu sur scène. Il est puissant ce mec !
J’ai étonnemment aimé Madame Monsieur. De la pop belle comme un coeur ou un baiser. Et j’ai assisté au grand retour de Eagle Eye Cherry qui n’aurait pas fait de concert à Paris pendant 14 ans.
Zaza Fournier nous embarque dans un spectacle-musique original, déroutant et poétique. Le Déluge n’est pas à prendre à la légère tant il nous révèle à nous-mêmes. Mais il ne doit pas ralentir pour autant nos ardeurs à retrouver la chanteuse encore plus joueuse que jamais et prête à embarquer le public pour expérience musicale intense.
INTERVIEW
Quelle est l’origine de ce Déluge ?
Zaza Fournier : Ça a avoir avec un vrai petit déluge personnel.
Je lui ai laissé cours artistiquement lors d’une résidence. Je suis partie pour la première fois, seule, enfermée dans une maison proche du Bassin d’Arcachon. J’ai vu 2 personnes : la caissière du supermarché et le jeune mec qui vendait des huîtres qui rattrapait mon moral à deux mains.
Je m’autorisais des huîtres et du vin blanc à midi.
J’ai tout composé à la voix. Il y a eu un retour à la voix primaire, d’habitude je passais toujours par le vecteur d’un instrument.
Je me suis vraiment connectée à ma voix intime.
Le Déluge était présent dès les premiers jets ?
Bizarrement, tous les premiers jets sont restés. Il y a eu quelque chose de très évident dans l’écriture, ça ne m’était jamais arrivé.
La première chanson écrite est Pour que tu me voies, qui est la première chanson du spectacle.
Le fond est très concret, une chose que l’on a traversée, notre rapport au couple, à la fidélité, au désir. En revanche, j’ai vraiment écrit un conte pour adultes. Je voulais inviter un monde.
J’adore le titre Le Déluge. Est-ce que l’Orient s’est penché sur toi pour ce titre ?
C’est joli ! 😉
D’une façon plus large, je me suis connectée à ma voix ancestrale. Il y a une sorte d’harmonie sans âge qui s’est inscrite dans le chant tout de suite, dès la maquette. Je me suis sentie femme primaire au moment de la composition.
C’est ce que tu entends.
Je suis très associée à la chanson, ces harmonies je n’aurais pas pu les trouver en composant avec l’accordéon ou le ukulélé. C’est en ça que je parle de voix primaire.
Il y a aussi l’histoire de la femme dans le monde, la femme et son désir. Des questions anciennes.
Une punchline d’enfer pour inciter tout le monde à voir ton spectacle ?
Si tu veux que tes monstres retrouvent leur place, viens voir Le Déluge.
Le Déluge c’est aussi ouvrir de nouvelles voies artistiques ?
Je ne l’ai pas pensé comme ça, mais c’est ce que l’on me renvoie du projet.
J’ai l’impression qu’à chaque nouvelle proposition, j’avais ce retour.
Je vis ça comme une expérience renouvelée, un terrain de jeu total, ne me posant jamais la question du résultat.
Je laisse donc la possibilité à un résultat inattendu 😉
Ce spectacle, tu le portes depuis longtemps ?
J’ai la sensation que tout ce que j’ai fait ces 10 dernières années c’était pour faire ce spectacle. Bien sûr, je suis partie de la forme la plus légère possible, toute seule, à parler beaucoup entre les chansons. Et puis il fallut que je me concentre sur la forme guitare-basse-batterie pour attraper ma “légitimité de chanteuse“.
Ma dernière fois, on était deux sur le plateau et je tendais vers ce spectacle. Avec Le Déluge, j’assume d’où je viens, mes désirs de casser le cadre.
La femme en 2018 a-t-elle encore des choses à prouver ?
Je pense immédiatement à des femmes, sœurs, cousines d’autres pays, pour qui s’est un enjeu de chaque jour d’être femme et de tenter de trouver une sorte de liberté.
Sous nos latitudes aussi, en France, en Paris. L’actualité nous le dit haut et fort.
Il y a une violence latente auxquelles les femmes doivent faire face, mais les hommes aussi.
Ce qui est étrange dans cette violence-là c’est le poids de l’histoire que l’on se traine. Le regard de l’autre, le quotidien est un reliquat d’une violence sourde présente depuis l’origine.
Mélanie Doutey m’a répondu ne pas croire qu’un artiste est libre. Quel est ton sentiment ?
J’essaie de trouver ma liberté dans le fait d’être au plus près de ma singularité. Mais c’est remis en jeu tout le temps. Et il est très dur de s’échapper du cadre.
Le Déluge parle de ça : vivre c’est obéir à un cadre ou tenter de désobéir à celui-ci. Et là, ça dépasse le genre.
La liberté est quelque chose de conceptuel et tout à fait relative.
Le rapport au public a changé ?
Ce qui est différent, c’est que les chansons ne sont pas sorties. Les spectateurs sont dans la découverte totale. Au début, des gens sont déstabilisés, surpris, crispés aussi. Certains ont sans doute peur de l’endroit où je les emmène.
Mais le moment où ça se dénoue c’est hyper émouvant. Ça donne envie de jouir tous ensemble 😉
Le spectacle impose une écoute hyper active. Tout le monde est acteur du spectacle.
Mes chansons vont chercher quelque chose d’intime.
Je suis très émue de certains bouleversements.
Penses-tu que tu deviendras folle un jour ?
C’est une de mes angoisses profondes. Ma théorie : les fous ne sont pas fous et c’est nous les sains d’esprit qui sommes à côté de la plaque.
Ça nous pend tous au nez. J’ai un bon terrain.
Je pense que l’on est extrêmement facile et que c’est balèze de vivre. On est sans arrêt solliciter de corps et d’esprit. Et on tient, tout en gérant nos pulsions internes.
Qui tentes-tu d’imiter ?
Je ne parlerai pas d’imitation. Des gens m’inspirent beaucoup.
Un ami m’avait conseillé : pense aux gens que tu aimes entendre. Et c’est les gens que l’on dit fous que j’aime entendre comme Sébastien Tellier, Brigitte Fontaine.
L’œuvre de Brigitte me porte beaucoup. Il y en a peu des poétesses-artistes-interprètes totales, comme elle.
T’es-tu découvert le meilleur moyen d’évasion ?
Depuis toujours, je lis, trop, il parait.
Le monde ne m’intéresse pas tant et il est souvent plus intéressant dans les livres. Si c’était un métier, ce serait un truc qui me ferait de l’œil : lire toute la journée ! Ça ferait concurrence à la musique.
Garçons est une aventure révélatrice de ton autre part ?
Absolument ! Je suis vernie : j’ai le luxe d’explorer l’endroit de la masculinité qui est en moi. Quand on cherche dans la vie, on t’emmerde.
Tu fais un spectacle pour te révéler ça, on paie pour te voir : c’est une idée qui me réjouit beaucoup. De travailler avec d’autres artistes Carmen Maria Vega, Cléa Vincent et RaphaëlThyss notre musicien, ça fait énormément progresser, musicalement, vocalement.
Je ne voyais pas chanter Avec le temps. Non a été un réflexe et c’est Carmen qui me l’a proposé.
Rock en Seine 2018 J3 / D3 Alors que Macklemore célèbre sa dernière date européenne en famille, Justice fête ses 10 ans de zik lumineuse. Les Australiens particulièrement barrés de Confidence Man ont excité les festivaliers de Rock en Seine. Mashrou’Leila a offert ses délicates mélodies pour une transe orientale et métissée. Wolf Alice a elle montré toute sa puissance vocale.
Macklemore, the last show
Bien sûr, Macklemore en fait des tonnes. Trop de franges à sa veste noire puis son gilet rouge, une chemise à rayures verticales qui fait mal aux yeux, des changements de costumes à chaque chanson comme Lady Gaga, des sauts sur scène et des caisses sur « Paris my favorite city in the world… blabla».
Des jets de flamme aussi.
Et on a versé dans la guimauve quand il a exhibé l’amour de sa vie sur scène, sa très jeune fille qui n’a pas du comprendre où elle était vu son jeune âge.
Mais si on accepte que c’est un showman, alors ça passe. On est prêts à tout accepter, ses plus grands délires, son sourire ultrabright et son brin de mégalomanie. Il nous a fait penser à Jared qui s’est produit ici-même la veille.
L’énergie de Macklemore est telle qu’on se trouve emporté, soulevé. Quand les premières notes de Can’t Hold us se font entendre c’est le feu au festival.
Et puis nous aussi on veut se déguiser, partager son délire et aussi ses dollars.
Justice 10 ans, waouh!
Show spectaculaire avec force de lumière, de fumée, d’effets visuels et de beats pour fêter les 10 ans de Justice. Les enceintes Marshall ont été installées en nombre pour servir la set-list délirante des DJ.
Certains trouveront le son un brin bourrin, d’autre s’éclateront comme des fous pour un dernier délire collectif avant la reprise. Justiceest grand, brillant et toujours aussi intense.
Confidence Man :
Le batteur et le clavier ont bien du mérite de jouer torse poil, en boxer et masqués d’une voilette noire. Toute l’attention doit être centrée sur les deux membres charismatiques de Confidence Man. Et ils font un max pour se faire remarquer ces deux-là. Mini-short qui frôle presque l’indécence pour Sugar Bones, jupe moulante pour Janet Planet. Et ils se déhanchent, gesticulent, changent de costumes.
L’attention est donc à son comble pour le public qui se défoule avec l’électro barrée du duo. Les titres des australiens sont imparables pour décharger toutes les tensions.
Mashrou’Leila, la poésie pure
J’ai mis 10 ans pour voir le groupe sur scène. Je ne suis pas si déçu que ça de les découvrir sur scène seulement en 2018. Mashrou’Leila a un charme fou musicalement et physiquement : le Liban dans le sang et la chair. Et qui a vu un violoniste aussi musclé que Haig Papazian ?
Hamed Sinno, le chanteur, apparaît réservé et au fil du temps, de ce que lui renvoie le public, il commence à danser, à se laisser bercer par le public face à lui.
Les chansons ont toutes une orchestration vibrante, une émotion qui se ressent malgré l’incompréhension de la langue.
Le titre Roman me fait toujours l’effet d’une transe incroyable. Et c’est encore plus fort en live.
Wolf Alice bad girl rockeuse
De loin, il y aurait un mix entre Kirsten Stewart dans la silhouette ou le profil et de feu Dolores O’Riordian, chanteuse de The Cranberries.
Ellie Rowsell offre à la fois une frimousse douce tout en pouvant décharger un gros lot de fureur à travers le micro.
Ses partenaires de jeu tous masculins ne sont pas effacés pour autant. Le guitariste et le bassiste sont capables d’autant d’éclats et de force pour imposer le rock nerveux de Wolf Alice.
A noter quand même un fashion faux pas : le soutien-gorge noir sous nuisette blanche.
Rock en Seine 2018 J2 / D2. Thirty Seconds to Mars a drainé un grand nombre de fans voués au culte Leto. Fascinant ! Grosse attente pour le retour de Liam Gallagher sans son frère, donc sans embrouille possible d’avant concert. #bonheur Anna Calvi a aussi ses admirateurs, plus discrets mais tout aussi passionnés. A leurs côtés, Cigarettes after sex, SG Lewis et The Psychotic Monks.
Thirty Seconds to Mars : Jared Leto is the new guru
Jared Leto a fait une promesse : qu’il n’oublierait jamais cette date de sa vie.
Difficile aussi pour nous d’oublier un show pareil qui frise la démesure avec une audace incroyable.
Certaines mauvaises langues disent que le beau Jared s’est habillé dans le rideau de sa grand-mère, ses franges aux bras frisant le ridicule. D’autres voient plutôt une apparition papale avec ses gants de strass, la longueur de sa tunique. Voire une figure christique dans le profil du chanteur avec ses cheveux longs.
Il y a forcément du second degré dans ce grand show que Jared Leto mène comme un gourou d’une secte surexcitée et prête à tout pour l’approcher et obtenir une grâce (?).
Il bouge en continu sur scène – les photographes ont eu un mal fou à le saisir pendant les 2 premiers titres -, lève les bras, demande à la foule de porter son prochain sur ses épaules.
Les titres de Thirty Seconds to Mars sont taillés pour exalter, défouler, transcender le public. Les néophytes qui ne connaissent rien au culte Leto peuvent même prendre du plaisir.
Son show est digne d’une performance d’acteur, il est totalement habité par sa musique, sa proximité avec son public, les réactions qu’il arrive à faire monter de la foule. Son sourire prouve qu’il est au comble du plaisir et aussi de l’amusement.
Jared Leto est prêt à tout pour combler ses fans. Il fera monter au moins une cinquantaine de personnes sur scène pour un final mémorable. Lâcher de confettis, fumée.
Il faut vraiment voir Thirty Seconds to Mars une fois dans sa vie pour le croire.
The Psychotic Monks « not again »
Dernières paroles du concert répétées à l’envi : « Not again ».
C’est ce que j’étais tenté de dire au sortir du live tant la performance était ardue.
Mon voisin m’a lancé The Who comme référence possible pour comprendre la musique et la performance live de The Psychotic Monks. Il n’a pas tort.
Le chanteur se convulse avec sa guitare, il malmène le pied de son micro. Ses partenaires de scène se secouent aussi frénétiquement.
La bande son que produit The Psychotic Monk est âpre, brute et perchée.
Mon voisin de résumer : « Pour un bad trip dans le noir, en mode dépressif, c’est parfait ! » Je partage son avis.
Un DJ mimi nommé SG Lewis
Le DJ SG Lewis égaye l’après-midi des festivaliers avec son électro emballante. Accompagné de deux chanteurs, il offre une série de titres so summer. On se voit encore en maillot, sur la plage.
La température, elle nous remet vite dans la réalité. Le petit 20 degrés nous éloigne encore plus de nos vacances.
Le DJ producteur anglais ne cache pas sa joie d’être de retour à Paris.
La trop grande douceur de Cigarettes after sex
Pour une sieste, un petit coup de planeur sur l’herbe jaunie, Cigarettes after sex livre la bande son idéale.
Le soleil dans le dos chauffe suffisamment pendant le live pour ne pas s’endormir totalement.
On aimerait bien sûr plus de fougue mais les chansons ne le permettent pas.
On se prend à se demander s’il ne vaut mieux pas finalement écouter les albums chez nous plutôt que de voir le groupe en concert et en noir et blanc (demande du management).
Oh Anna Calvi!
Toute de noir vêtue chaussée de bottines blanches – cette faute de goût n’est pas validée par un membre d’UsofParis, Anna Calvi réapparaît sur la même scène où je l’avais découverte, il y a 7 ans.
On devine un bustier noir sous sa veste, ce qui donne encore plus de glamour à son apparition scénique.
Bien sûr, Anna Calvi a changé. Elle a délaissé sa blondeur angélique pour un brun hardant et qui contraste parfaitement avec le rouge vif de ses lèvres.
Mais elle est toujours aussi douée pour subjuguer de sa voix et de son rayonnante maîtrise de la guitare.
Ses nouveaux titres sont sans doute un peu moins accessibles mais ils opèrent quand même un énigmatique tourbillon musical qui emporte.
Liam Gallagher, le retour du roi
Définitivement plus couillu et charismatique que son frangin Noel vu en solo à Lollapalooza, Liam Gallagher n’a rien perdu de sa superbe avec le temps.
Égal à lui-même, provocant, quasiment incompréhensible quand il parle au public, on le retrouve presque tel qu’il était à l’époque brit pop, Oasis.
Liam se souvient même que c’est ici même qu’a eu lieu le dernier fight avec son frère conduisant à la fin d’Oasis, en coulisses juste avant le show.
Ne manquant pas d’humour, il dédiera une chanson à son frérot : Champagne Supernova.
Bref, on est content de le retrouver, d’autant plus quand on connaît son caractère et qu’il serait encore capable d’envoyer chier un festival entier.
Il nous permet de renouer avec les tubes du passé (Wonderwall, Don’t look back in anger… ) , tout en découvrant ses titres en solo qui ne manquent pas absolument pas de puissance.
Rock en Seine 2018 c’est pas fini ! Encore un jour de concerts ce dimanche.
Rock en Seine 2018 J1 / D1 en version fraicheur après la canicule. Le soleil se joue des festivaliers, un thermomètre qui nous ferait passer direct dans la case automne. J1 avec un beau cast : une révélation Terrenoire, le girl power de First Aid Kit, l’étrangeté de Dirty Projectors, Stefflon Don une Anglaise distinguée, Nick Murphy classe à mort, The Liminanas « oufissime ! ». Report presque complet avec un peu de rap.
Terrenoire, fratrie envoûtante
Théo (claviers) et Raphaël (chant), les frères stéphanois jouent la gémellité, même coupe de cheveux, même combo t-shirt blanc, jean noir.
Le projet Terrenoire a moins d’un an. Ce n’est pas pour autant que le duo manque d’assurance. Un clavier, deux voix, des textes qui font sens et une musique à la fois pop, electro, métissée de plein d’influences.
Les frères chantent des sortes de mantras : Vas-y saute ou Lâchons prise.
Mais aussi l’amour, comme avec un de mes titres préférés, La Pianiste (« J’aime une musicienne ») et ce Cœur en latex pour signifier le cœur paralysé sont deux belles pépites.
First Aid Kit, des suédoises en majesté
Merci Télérama Sortir. Si je n’avais pas lu l’édition de la semaine, je serai passé à côté des sœurs suédoises. First Aid Kit ce ne sont pas que des ballades, il y a aussi de la fougue.
La preuve en trouvant des fans de Linkin Park au 1er rang du concert.
Le duo enchaine une série de titres au charme certain, qui nous emportent et prolongent nos vacances.
La cover de Kate Bush avec non pas une mais deux voix d’anges finit de nous lier à ces girls à l’accent anglais si parfait.
Dirty Projectors : le groupe bizarroïde de Rock en Seine 2018
Groupe très étrange. Le chanteur n’a ni une voix de dingue, ni un charisme à faire tomber. Le batteur a la mèche collante sur le front, #passexy. Le bassiste barbu poivre et sel est lui mignon et souriant.
On ne voit pas trop de rapport entre les différents membres, à part qu’ils soient dans le même groupe.
La rythmique des chansons est très répétitive – l’effet lancinant en plus.
Mais ce n’est pas dansant pour autant.
Il ne semble pas y avoir de refrain. Il faudrait toutefois une seconde écoute.
On se prend à apprécier cette curiosité et pour savoir où va nous emmener Dirty Projectors.
Stefflon Don envoie du lourd
La Balenciaga addict varie les plaisirs. Elle balance du texte de bourrin avec des “pussy” et d’un coup elle devient plus sensible.
Il est assez troublant de découvrir Stefflon Donsur une scène. D’une part, parce qu’elle en impose et qu’elle n’a pas froid aux yeux. D’autre part, ses photos promo sont tellement retouchées qu’elles ne sont plus du tout contractuelles par rapport à l’original.
Le côté cash, un peu lourd, la main qui descend sous la banane finit par ne plus agacer. Ça fait partie du package rappeuse anglaise new generation.
Nick Murphy, ce mec est génial !
Une sorte de nonchalance à la Liam Gallagher – quand il met les bras dans le dos – court-circuitée par une maîtrise des instruments et un charisme diabolique. Nick Murphy joue de ses mains, sur le micro, sur le clavier et de son image aussi. Le chanteur a soigné son style pour jouer le dandy from Melbourne.
Reste une coupe de cheveux que l’on a du mal à valider.
Le live de Nick Murphy est un foisonnement de sources d’extase. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai été autant magnétisé. Rien d’explicable au fond, la musique capte, attrape les tripes. Nick opère une danse musicale qui frôle le génie. A écouter d’urgence : Missing Link.
The Liminanas culte à mort
L’idée brillante du live: un danseur, qui se dandine plus qu’il ne danse vraiment, en costume et cravate. Un côté rétro Deschiens charmant. Le décalage est génial.
Rien n’est vraiment sérieux avec The Liminanas, que ce soit la maîtrise de l’anglais des chanteurs qui les accompagnent, la couleur de cheveux hardante de Madame à la batterie, la longueur de barbe de monsieur à la guitare.
Et puis surprise, Emmanuelle Seigner qui vient chanter mais qui n’a qu’une bribe de voix.
Des paroles naïves, des refrains entêtants et un rythme enfiévré.
On aime à la folie The Limninanas !
Un photographe à la sortie du concert : « Oufissime, il y avait un mur de son ! Ne serait-ce que pour ça, ça valait le coup de venir ! »
Seule erreur de parcours de la journée 1 de Rock en Seine 2018 : Josman qui se croit sinon subversif tout du moins ultra cool en arrivant sur scène un joint à la main.
On le remercie d’avoir invité des potes à foutre le bordel car son jeu de scène est très limité. Dans la catégorie fumeurs de weed, nos préfères restent PNL, bien que leur live était mou du genou. Le cloud rap peut avoir ses limites.
Rock en Seine 2018 continue encore samedi et dimanche avec du très beau son !
Parfois, un mail débarque dans notre boîte, on clique sur un lien pour charger un album. Cette fois-ci, derrière le lien se cachait le groupe Belge PIANO CLUBdont l’album Colore sort ce 28 février. On découvre alors une petite pépite pop-rock qui remet la patate après une journée de taff vraiment dure… Du coup, cet album tourne en boucle dans nos oreilles depuis quinze jours. Faut-il vraiment dire qu’on avait hâte de les découvrir sur la scène du Bus Palladium, ce jeudi ?
Rendez-vous à 21h pour un concert 30 petites minutes plus tard. Le temps de repérer le bon angle pour les bonnes photos et le groupe débarque sur scène après une courte intro qui annonce Today, le premier titre de l’album. D’emblée, l’énergie du chanteur Anthony Sinatra et de ses comparses remplit la scène (trop petite à notre goût).
Comme pour prendre leurs marques, le groupe enchaîne de suite avec Ain’t No Moutain High. Ce titre reflète toute la fraicheur de la musique de Piano Club. On ne peut s’empêcher de suivre le refrain entêtant de cette chanson, les arpèges de synthé enivrants totalement 80’s. La batterie est au fond des temps et la basse de Gaëtan Streel, mène la danse.
S’enchainent alors leurs chansons électro-pop pleines de bonne humeur, aux sonorités si particulières : Not too old, The Captain, On the Wagon, Olivia. Malgré un salle un peu trop timide sans doute, on sent que le public accroche à cette musique qui peut balayer les coups de blues d’un riff de guitare.
On enchaîne sur un titre peu plus mélancolique A Long Time Ago suivi par ce qui pourrait être un vrai hymne de cette année 2014 Me and Myself. Rythme tenu, haletant, refrain prenant et ligne mélodique assurée. Le trio d’un soir prend visiblement plaisir à retrouver le public parisien.
Le concert prend fin sur deux titres de leur premier album – Andromedia – Love hurts et Your sadness. Moins familières pour nos oreilles tout juste formées à ce groupe, on aurait préféré que le set se termine par une chanson plus entraînante comme A day Like a Year – malheureusement pas sur cette set-list – un hymne juvénile qui est un véritable tube en devenir et aurait laissé aux spectateurs l’impression encore plus forte de flotter sur un nuage musical.
On prendra le temps, rapidement, de regretter le son un peu sourd et peu profond très éloigné de celui claire et céleste de l’album, mais peut-être dû à l’absence du batteur (Julien Paschal). En effet le groupe a maintenu sont concert parisien alors que celui-ci devenait papa dans la soirée. Le clavier (Salvio La Delfa) est donc passé à la batterie (une première pour lui et il assure !) , accentuant peut-être, les quelques travers acoustiques du Bus Palladium.
Mais quoi qu’il en soit, cette première parisienne, pour nous en tout cas, présage de prochains concerts à ne pas manquer et, pour vous, d’un album à mettre très vite dans votre play-list. Nous c’est déjà fait ! Un vrai bain de jouvence musical.
Dernière soirée pour le Festival Les Inrocks 2012. Ce mardi, l’événement musical de l’automne parisien s’offre un retour à la britpop des plus cultes.
PULP à nouveau réuni pour un live unique à Paris.
21 ans après le tout premier concert à La Cigale, Jarvis Cocker et ses acolytes nous replongent dans les 90’s.
Dans un Olympia sold out en quelques minutes, il y a ceux qui pensaient que le groupe n’avait pas composé de plus grands tubes que Common People ou Disco 2000,et il y a les autres, les fans des années 80, précurseurs d’un goût pour les textes délicieusement dépressifs du groupe.
Après une première partie électro et masquée en la compagnie de Tristesse Contemporaine, un laser vert fait défiler des phrases en français dans le texte pour chauffer la salle. Qui êtes-vous? Salut! C’est cool! ou encore On ne veut pas de problème, c’est tout!
Autant d’énigmes que nous pensons résoudre au cours live.
A 21h piles, Jarvis Cocker, le leader du groupe entre en scène chargé d’une féroce envie de prendre son pied.
Talonnettes, lunettes et coupe de cheveux improbable. Il fait sienne la scène, armé de son micro filaire un peu à la manière d’un Claude François old school, avec un Do you remember the first time? de circonstance.
Ne tardant pas à quelques échanges en français – car Jarvis foule le sol parisien depuis plus de 10 ans – il avoue sans pudeur qu’il lui faudrait sans doute “visiter un coiffeur” prochainement.
Il s’inquiète aussi de l’état de son public: Vous avez faim? …. Faim de Musique? Cris du public! La mezzanine n’a plus envie de s’asseoir.
Après une série de titres pulsés tels Pink Glove, Razztamazz, Something Change, Disco 2000 vient resserrer les amoureux entre eux.
Un garçon à foulard descend du balcon à toute trombe pour un déhanchement solitaire très twist.
Pour celles et ceux qui n’ayant jamais vu Pulp en show, l’étonnement est à son comble en découvrant un Jarvis Cocker exalté, provoc, osant quelques poses dont Madonna ne pourrait pas renier la paternité.
Et tout ceci devant les yeux amusés de sa mère, au premier rang de la mezzanine.
Une mère inspirée qui fête ce même soir ses 70 ans.
En quelques deux heures de frénésie sonores, le groupe nous quitte avec l’évocation d’un Bruno Coquatrix, autoritaire, ne permettant pas une dernière chanson pour la route.
On apprend sur le site setlist.fm qu’un vingtième titre était en bien prévu: “Play Hard”
Setlist PULP à l’Olympia:
Do You Remember the First Time? Pink Glove Razzmatazz Something Changed Disco 2000 Sorted for E’s & Wizz F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E. Acrylic Afternoons Have You Seen Her Lately? Babies Help the Aged This Is Hardcore Sunrise Bar Italia Common People