Soirée de ouf à l’Élysée Montmartre avec en tête d’affiche PINK pour le NRJ Music Tour Paris. Un bouquet de fleurs dans les premiers rangs de la fosse, une bande de lutins à bonnets rouge de Noël, un public venu de toute la France et une team de fans européens de Pink.
A ses côtés, Rag’n’Bone Man bluffe, Kyo le grand retour et un talent en pleine ascension Malo’.
PINK : show woman hallucinante !!!
Même court – 6 chansons – le concert a droit à un collage de setlist sur la scène, quelques minutes avant l’entrée de la star américaine. Les fans sont fébriles. Même moi, je n’en peux plus d’attendre. Je ne l’ai jamais vue sur scène. Alors aussi près de Pink : forcément c’est le pied ! Get the party started met le feu total. Les écrans de téls bougent dans tous les sens, la lionne parcourt la scène, s’amuse de son micro. Elle descend pour un bain de foule maîtrisé mais joue la proximité, ce qui est rare pour une telle artiste. Bête de scène, Pink arrive à signer des photos tout en chantant.
Le nouveau titre Beautiful Trauma a déjà de nombreux adeptes, les paroles sont connues d’une grosse partie du public.
What about us, on plane total, c’est d’une intensité folle. On surlike. Toute de noir vêtue, ses chaussures rouges à talon en impose. La chanteuse n’hésitera pas à se mettre à se mettre à genou devant son guitariste sur Just like a pill.
Elle se confie rapidement et évoque toutes ces artistes féminines en tête. Parmi elle, Gwen Stefani à qui elle rend hommage avec la reprise du démoniaque : Just like a girl mixé avec le titre Funhouse.
Cette femme a décidément tous les talents. Un fan lui tend un bonnet de Noël. Elle l’enfile sans se décoiffer pour le dernier tube So what! Une dernière acrobatie sur une enceinte et la star s’en va, déjà.
À la fin du show, on n’a qu’une envie : partir en tournée avec elle en 2018 !
Rag’n’Bone Man : peace and love
Révélation internationale de l’année aux NRJ Music Awards 2017, Rag’n’Bone Man en impose. On pourrait croire à un bad boy en mode Booaa, mais l’Anglais d’1m96 surprend par ce sourire bluffant.
Les smartphones se lèvent sur les premières notes de Human. Le titre est incroyable en live et galvanise le public. Roy offre un bonus avec une version “rappée” tout aussi trippante.
About you, titre plus doux offre une qualité d’écoute côté public assez rare. Ils sont peu à parler à leur voisin. Le chanteur touche littéralement et semble sincèrement heureux de cet accueil qui lui a été réservé.
Kyo “Ça faisait longtemps !“
“C’est un vieux groupe !”Ai-je bien entendu, dernière moi ? Si Kyo est un vieux groupe alors quid de Pink ?
Les smartphones se lèvent dès le premier titre sur Contact, suivi de Je saigne encore. Les fans sont surexcitées de retrouver le groupe. Une voix hurle entre deux titres : “Ça faisait longtemps !“
Les boys s’échauffent avant la tournée qui ne débutera qu’en mai avec passage par l’Accor Hotel Arena en novembre seulement.
Ton mec, extrait du nouvel album Dans ta peau, séduit aussi bien les fidèles des premières heures que les jeunots qui découvrent le groupe.
Ça chante à tue-tête sur neiges éternelles. Duo parfait pour Le Chemin avec le public, exit la chanteuse Sita. Fin de set avec un inédit.
Et un constant : je suis toujours admiratif de ces artistes capables de chanter avec un chewing-gum en bouche.
Étoiles dans le public pour Malo’
Y’a un côté à la fois Polnareff et Simply Red dans le cheveu. Le jeune homme a assuré la première partie des Insus au Stade de France à seulement 23 ans. Total respect !
Il danse franchement sur I Believe. Malo a pris de l’assurance depuis la dernière fois qu’on l’a vu sur scène.Bien sûr, certaines lui préféreront le charme de son bassiste barbu. Mais Malo assure !
Il s’en va en partageant : “J’aurais envie de chanter toute la nuit, avec un public comme vous !“
Hercules and Love Affair revient en concert à Paris cette semaine pour faire tripper le public avec son excellent nouvel album Omnion, en version live.
Andy Butler, rencontré à Rock en Seine 2017 nous révèle son rapport à la scène, les secrets de sa condition physique et les coulisses de création de son album.
INTERVIEW – SELFIE
UsofParis : Qu’y-a-t-il de nouveau avec cet album, Omnion ? Andy Butler : Il y a beaucoup de nouveautés. Déjà, il y a un cast de nouveaux chanteurs : Gustaph, Rouge Mary ! 🙂
J’ai changé de direction aussi. Ce n’est pas un album typé électro, disco ou house. Je n’aime pas les genres en musique. Même si je sais que les gens ont besoin d’étiquettes, mais c’est ridicule !
La musique dépasse la simple catégorie.
J’ai pas mal expérimenté avec différents sons, textures, instruments. Plus de digital que les précédents albums, d’instruments analogiques et enregistrés live.
Quels instruments ?
Il y a beaucoup d’instruments enregistrés live pour cet album, comme un quatuor à cordes, un petit ensemble de cuivres.
J’ai besoin de mélanger tout ça.
Le contenu du disque est un peu moins de mon identité ou de l’identité queer et plus de frontalité avec ce qu’est vraiment le monde, sortir de mon nombril en quelque sorte. 🙂
J’adore la chanson Omnion. Elle m’obsède !
C’est aussi une expérimentation et une technique de production.
J’étais intéressé plus par l’atmosphère, l’artisanat sonore plus que par trouver la bonne sonorité de synthétiseur.
La participation de Sharon Van Etten donne encore plus de mystère au titre.
Regardes-tu le public dans les yeux quand tu es sur scène ?
A chaque début de set, j’essaie d’en regarder quelques-uns. Mais ça prend du temps, avant que je sois vraiment à l’aise pour les regarder dans les yeux. J’ai cette tendance à être anxieux malgré le nombre de concerts. Depuis le tout premier jusqu’à maintenant, je me sens toujours un peu mal avant de monter sur scène. Y’a quelque chose de terrifiant.
Mais c’est une bonne adrénaline malgré tout.
Qu’aimes-tu faire quand tu joues en festival ?
J’adore vérifier si la bouffe est bonne ou mauvaise. Et j’adore être surpris qu’elle est bonne ! 😉
As-tu un conseil pour un Américain de 20 ans, qu’il soit gay ou pas ?
C’est une chance, en tant qu’Américain, d’avoir vu le monde.
Chaque pays pense qu’il est le meilleur et les Etats-Unis ne sont pas différents.
Mon conseil : pars découvrir le monde et ne crois pas à la hype.
Et ton modèle ne doit certainement pas être Kardashian, regarde au-delà. 🙂
Quel est ton mantra dans la vie ?
Je me dis simplement : fais le meilleur que tu puisses et amuse-toi ! Parce que le plaisir que tu as sur scène, tu le transmets forcément au public.
Et ne jamais être misérable sur scène ! 😉
Faire de la musique te rend plus heureux ?
Absolument ! Je pense que c’est la meilleure – pas l’unique – thérapie que j’ai eue dans ma vie. 🙂
Ton corps est waouh ! 🙂 J’adorerais avoir le même. Quel conseil peux-tu me donner ?
🙂 Ce n’est pas évident de l’entretenir… avec l’âge.
Mais le meilleur conseil : fais en sorte que ce soit toujours fun et change tout le temps d’activité. Si tu fais toujours la même chose pendant 6 mois, un an, ça ne marchera pas. Ce sera ennuyant !
J’ai fait plein de choses dans ma vie : j’ai étudié le ballet, la danse moderne, la danse africaine, la natation, j’ai joué dans des équipes sportives. J’ai fait du pilates.
J’adore les activités physiques !
La clé c’est le changement
Que fais-tu actuellement ?
Une sorte de crossfit. Je suis un horrible addict ! 🙂
Samedi – Gaité Lyrique – Derniers concerts de l’édition anniversaire Les Inrocks Festival 2017.
Soirée à déclinaison pop-rock, de l’acidulée Calypso Valois aux électriques Obliques.
On retiendra une sensation : Moodoïd mais aussi une déception : Alex Cameron. Report.
Moodoïd : 1 salle, 2 ambiances
On commence en mode pop, plus que rock avec Moodoïd.
Le groupe présente pour la première fois en live des titres de son nouvel EP, Reptile. Rythmes chaloupés, Pablo Padovani chante l’amour avec des mots décalés, une légèreté assumée et pointe d’humour incluse.
“Faisons l’amour” clame le chanteur. Les 5 premiers rangs du public sont à fond. A l’arrière un peu moins pour ce début de set. Miss Smith, une de leur dernière compo clôt la partie aérienne du live.
“J’entends des gens sifflés? Oui, Je sais que mon batteur, c’est le plus beaux des batteurs ! ”
Nous, on a kiffé sa grosse voix trafiquée en mode Dark Vador qui ponctue certains apartés du chanteur.
Et d’un coup, le groupe switche en mode rock.
Les guitares sont puissantes. Ça pulse sur scène.
Les textes sont toujours autant décalés mais les orchestrations plus amples. Cette partie de show, plus pêchue, emporte toute la salle de la Gaîté Lyrique.
Un “A poil!” jaillit du public avant le dernier morceau.
“C’est un peu tôt, le premier concert pour se mettre tout nu 🙂 !” lance Pablo.
Pour conclure son retour sur scène, Moodoïd interprète une reprise d’Yves Simon, Au Pays Des Merveilles de Juliette. Une version classe et parfaite, avec deux rythmes différents. Une métaphore parfaite du concert de ce soir.
Calypso Valois : une pop girly mais pas que
C’est une pop plus acidulée que propose la chanteuse. Mais si la musique est plus légère, les paroles à l’inverse sont plus noires.
“N’hésitez pas à avancer, il y a un espace de creux-là.” dit-elle en montrant le devant de scène.
Dans ce concert aussi il y a un creux, car la voix de la chanteuse est un peu en dessous.
Si elle et ses musiciens sont impeccables sur scène, on en veut un poil à l’ingénieur du son. Il faut tendre l’oreille pour saisir sa voix, couverte par les instruments de ses partenaires. Et cela en tous points de la salle… Dommage
On aurait aimé profiter un peu plus du timbre sensuel de Calyspo. Et aussi des textes à la poésie classe pour ce live envoutant.
Posé en fond de salle près des consoles, l’un des 2 programmateurs du Fnac Live profite des concerts, tranquillement accoudé aux barrières.
Obliques : pas de faux pas
Venu de New York, le groupe, emmené par Zach Van Hoozer et Ben Flesch, a posé ses enceintes rock. Une première française pour eux et on sent qu’ils prennent leur pied.
Coté zick, c’est un bon pop rock new-yorkais. On sent bien l’influence US dans les mélodies et les guitares.
Ce n’est pas révolutionnaire musicalement mais leurs chansons sont taillées pour la scène.
Une découverte de festival comme on aime.
Alex Cameron : l’OVNI australien
On se demande parfois si assumer autant les années 80 est une bonne chose.
Les Anglo-saxons ne connaissant pas le second degré, il y a fort à parier que le public de la Gaité Lyrique en a beaucoup plus qu’Alex Cameron.
Vous l’aurez compris, on n’a pas trop accroché à ce beau show au kitsch musical 80’s assumé.
Le public lui ne semble pas bouder son plaisir devant la tête d’affiche du festival.
Jeudi – Gaité Lyrique – Première soirée de concerts Les Inrocks Festival 2017 à afficher complet en partie à cause de la présence de Django Django. À 18h, l’artiste superstar Xavier Veilhan s’est posé le temps d’une rencontre pour partager son aventure folle à la Biennale de Venise – qui connaît ses dernières heures. La bonne bouffe bat son plein avec le cuissot du Verre Volé, Antony Cointre. Et côté scène, 4 groupes dont Dani Terreur, Rex Orange County, L.A Salami ont fait le show.Report
Otzeki : sensation et bogosse à mèche
On aimerait bien comparer le groupe à un autre pour nous aider, accrocher une ref. Mais rien ne vient pendant le concert, excepté David Bowie. La voix de Joel emballe, surprend, touche. “What you gonna do” chante-t-il, on se laisse prendre par le flow.
Mike le synthé sourit timidement, se plaque les mèches de cheveux derrière les oreilles entre les morceaux. Quand le chanteur lâche sa guitare, prend le micro en main et jongle avec, sa voix devient tout autre, comme sur I was in touch.
Il se mue alors en bab boy, montant sur une enceinte, jetant sa bouteille d’eau dans le public et traversant la fosse pour imprimer les esprits. Il y a quelques excès de voix à la Kurt Cobain mais ça reste sage.
I’m already dead passerait presque pour un titre optimiste tant le rythme nous prend, une transe s’opère.Mais ne pas trop répéter les paroles pour autant, notre subconscient risquerait d’y croire.
Dans le public, j’aperçois des petites tapes aux fesses du côté de deux trentenaires barbus, lovés, lovers.
Joel, le bogosse à mèche a aussi un sourire ravageur. Otzeki est taillé pour la tournée à rallonge.
En sortant de la salle, je capte un très beau “C’est quand même questionnant !” au sujet des parents d’une quadra. Un peu plus loin, une trentenaires se plaint de ses échanges avec les mecs. Certainement pas la saison pour tomber amoureuse.
Django Django : “here we go!”
“Monsieur, vous savez qui joue après ?” Une spectatrice étourdie à un cameraman. Il y a pourtant des programmes des Inrocks Festival 2017 un peu partout dans la Gaité Lyrique.
L’aventure recommence ici même avec les tout nouveaux morceaux du prochain album. Cela faisait un moment que les musiciens ne s’étaient pas retrouvés sur scène de l’aveu du chanteur.
Tout est propice à fêter les 30 ans du festival.
Une projection avec effets d’optique psyché sur écran de fond de scène donne le ton.
Une quadra un peu saoule pousse son keum en costard à s’approcher de plus en plus du chanteur pour ses Instastories.
Et il a envie d’impressionner sa belle avec son iPhone semble-t-il X, en main. Il fend donc la foule à plusieurs reprises.
En son absence, la quadra tente bien quelques photos avec son ptit modèle… de smartphone, mais additionne les flous et les surex. Elle me fixe par deux fois, flippant. Je lui souris. Elle me demande via une note sur son tel si j’ai fait une belle photo, je lui fais un beau signe positif de la tête et m’éloigne un peu.
Couleurs pop rainbow sur Each Day, comme un côté Beach Boys 2017 qui nous fait du bien. Django Django reprend ses tubes, flashs de souvenirs.Le public connaît les chansons, secoue la tête.
Une blonde totale in love de son homme au gabarit de rugbyman trouve toujours un prétexte pour lui rouler une pelle. La passion sur fond musical est toujours plus euphorisante.
Le nouveau single est plus efficace en live que sur YouTube ! On apprécie.
Django Django sourit, ne perd pas de temps à parler entre les morceaux. Le groupe apprécie tout autant que nous nos retrouvailles.
Encore 2 jours de food, cinéma, talks et concerts dont Ibeyi ce vendredi et Moodoid samedi.
BONUS food Très bon le hot-dog de Linda Granebringservi dans le foyer historique de la Gaité. Attention, son prix est un peu bourratif.
Il faut compter 7€ pour un sandwich fait avec amour par une jeune chef venue de Suède.
Vous n’êtes sans doute pas passé à côté du tube No Roots que l’on entend partout depuis plusieurs semaines ! La jeune chanteuse Alice Merton est numéro 1 des écoutes sur Spotify et accumule plus de 50 millions de stream.
Avant de la retrouver sur la scène de la Maroquinerie le 13 mars, retour sur son tout premier concert à Paris.
D’origine germano-britannique, Alice a beaucoup déménagé durant son enfance. Née en Allemagne, elle s’est envolée ensuite à New York, a passé une partie de son enfance au Canada avant de finir au Royaume-Uni.
Et c’est justement de cela dont il est question dans son titre No roots.
Auteure et compositrice de ses morceaux, la chanteuse est perfectionniste. Il lui aura fallu 2 ans pour sortir les 4 titres de son EP. L’album est prévu pour 2018.
Celle qui s’est affranchie des labels, qui lui demandaient de changer des choses dans ses compo pour vendre, en créant le sien (Paper plane records) afin de garder sa liberté, a eu bien raison. Nous sommes sortis de son concert totalement conquis.
Ce Lundi, à La Boule Noire nous avons donc pu écouter les 4 titres (No Roots, Jealousy,Lie to my face et Hit the ground running) en live ainsi que plusieurs inédits.
Nous avons rarement vu un public aussi enthousiaste, réceptif pour le premier concert d’une artiste dont l’album n’est même pas sorti.
Il faut dire qu’Alice Merton prend vraiment possession de la scène et captive la foule dès la première chanson. Accompagnée par trois musiciens (dont un petit Frenchy), les titres pop rock s’enchaînent et le public n’en finit plus de danser et chanter. Un vrai beau moment de partage, de musique, de bonheur.
Alice Merton fera même l’effort de quelques mots en français « Je suis très contente d’être à Paris ce soir ». Elle prendra plusieurs fois la parole pendant la soirée, pour présenter certains morceaux et en dévoiler un peu plus sur ceux-ci.
Le public le lui rend bien. Quel plaisir de voir une artiste émue, qui n’en revient pas de l’accueil qu’on lui fait.
Alice a aussi réussi à nous émouvoir avec Back to Berlin. Seule sur scène en piano-voix, même si elle n’était pas très à l’aise avec le piano sur lequel elle n’a pas l’habitude de jouer, l’émotion était bien là. Ce titre chanson évoque ce cœur qu’elle a brisé en Allemagne et auprès de qui elle demande pardon.
A la fin du titre, une promesse : revenir avec son piano de tournée lors de son prochain concert à Paris.
Le concert se termine en apothéose sur No Roots, qui est définitivement un tube. Repris en chœur par le public, qui en redemande après sa sortie de scène. Elle revient avec un inédit I don’t hold a grudge.
Et à la demande du public, elle a enflammé une dernière fois La Boule Noire en reprenant à nouveau son tube pour notre plus grand plaisir.
Un vrai bon concert d’une artiste qui aime la scène et qui partage avec son public. Une très belle découverte, le coup de cœur de cette fin d’année 2017. On attend la sortie de l’album avec impatience.
Natalie Dessay et Michel Legrand se retrouvent en douceur autour de Between Yesterday & Tomorrow.
Avec cette histoire musicale, ou concept-album, la soprano et le compositeur créent un conte d’une heure.
Un conte à la hauteur de la généalogie de ce disque.
En effet, un projet artistique (livre, film, disque) peut mettre des années à voir le jour. Between Yesterday & Tomorrow aura mis 40 ans !
On a eu le plaisir de découvrir l’album entier en présence de ces deux grands artistes dans un bel hôtel parisien avant de les retrouver au Théâtre des Champs-Elysées le 29 et 30 mars.
Mais tout d’abord, retour à New York, dans les années 1970.
D’hier à Demain… et aujourd’hui
Michel Legrand travaille dans la Grande Pomme. Avec un couple ami, Alan et Marilyn Bergman, ils décident de créer un drame musical : un disque épopée intitulé Life Cycle of a Woman et de le proposer à Barbara Streisand. Michel Legrand s’occupera de la musique et les Bergman des paroles.
La chanteuse est emballée par le projet. Après cinq ans de travail, si quelques chansons ont bien été enregistrées, Barbara ne peut terminer les cessions de studio.
“Elle n’arrivait pas à chanter le premier et le dernier titre, Birth et Last Breath. Il y avait trop d’émotion pour elle dans ces titres, précise Michel Legrand. Alors, je lui ai dit que sans le début et la fin, la vie n’est pas une vie. Et que si elle ne les enregistrait pas, il n’y aurait pas d’album.”
Ce premier chapitre du conte s’arrête donc. Malgré tout, trois de ces chansons enregistrées par Barbara Streisand en 1973, sont éditées par la suite : Between Yesterday & Tomorrow and Can You Tell The Moment? sur l’album Just for the Record (1991) et Mother & Child sur Release Me (2012).
Années 2000, Michel Legrand travaille avec Natalie Dessay. Un jour il lui joue les chansons de Life Cycle of a Woman.
“- Et là elle me dit : “C‘est ça que je veux faire, rien d’autre !” confie Michel Legrand
– Ce qu’il ne dit pas c’est que je l’ai poursuivi tous les mois pendant 5 ans, pour faire ce projet”, ajoute-t-elle.
On sent la cantatrice heureuse de pouvoir présenter son travail, d’avoir réussi cette collaboration. “Michel a beaucoup évolué dans son travail. Et ce que vous allez entendre sont des orchestrations actuelles. Il n’aurait certainement pas fait les mêmes il y a 45 ans.“
Between Yesterday & Tomorrow
Natalie Dessay aime présenter cette œuvre musicale comme un oratorio moderne (un opéra uniquement chanté et sans mise en scène). C’est vrai que cette heure de vie en chansons, toutes liées les unes aux autres, s’en rapproche dans la forme. Mais rien de lyrique dans l’interprétation. Les morceaux sont assez courts et uniquement en anglais.
De Birth à Last Breath, la voix de Natalie Dessay nous transporte dans les méandres, les joies et les péripéties de la vie.
Dès l’entrée de l’orchestre, on reconnait le style Legrand. On replonge alors directement dans les comédies musicales à succès de Jacques Demy. Les orchestrations, même contemporaines, agissent comme une madeleine de Proust. On ressent encore l’atmosphère 70’s.
On a retenu cinq titres qui nous ont particulièrement séduits.
Nos 5 chansons coups de coeur
Where Does the Wind Com From?
“Ma vie est pleine de questions, auxquelles personne n’a de réponse“. On adore le coté cavalcade musicale de ce titre. Elle transmet à merveille la fougue de la jeunesse et son avidité à apprendre. L’énumération de questions, comme les enfants savent en poser à leurs parents, est très bien rendue.
Vous savez, le genre de questions auxquelles vous ne savez donner de réponse simple.
Fairy tales and story books
“Les contes de fées ont des fins heureuses et les enfants y croient“. Une vraie ballade optimiste empreinte de douceur qui réconforte. La composition très simple lâche d’un coup les chevaux pour nous transporter dans un univers féérique.
You and I Plus One
“Maintenant, c’est toi et un de plus, et la vie n’est plus la même” Si vous n’êtes pas amoureux ou amoureuse, cette chanson vous donnera envie de l’être. L’orchestre et Natalie Dessay virevoltent sur un 3 temps tout en mouvement.
The more you Have
Dans toute histoire d’amour et comme dans toute vie, il faut un peu d’amertume pour apprécier les plaisirs de la vie. “The more you have, the more you want […] the more you get: the more you have to loose.”
“Plus vous avez, plus vous en voulez […] le plus vous obtenez : plus vous avez à perdre” Des paroles qui ont plus de 40 ans et qui résument, sur un air jazz et enjoué, un certain état d’esprit de notre société.
Yesterday’s apples
“Les pommes plus douces, les enfants plus jeunes, les étés plus longs...” On ne sait pas si l’on peut être d’accord avec les paroles de cette chanson. Cela restera comme un débat au long court. Mais ce qui est sûr, c’est que ce titre restera comme l’une des plus belles de cet album tant au niveau de la musique que de la mélodie.
C’est cotonneux, gracieux et moelleux.
Il y a une dramaturgie et une musicalité très Broadway dans ce disque. Et la voix de Natalie Dessay nous emporte dans une envolée musicale qu’elle ne pouvait déployer à l’opéra. Un disque qui plaira autant aux amoureux de Michel Legrand, qu’aux amoureux de belles mélodies. C’est ouaté, cosy et réconfortant.
On ne peut que fondre.
Nathalie Dessay, Michel Legrand album Between Yesterday & Tomorrow
(Sony Music)
Musique : Michel Legrand
Chant : Natalie Dessay
Paroles : Alan & Marilyn Bergman
Il y a des artistes pour lesquels on se dit “J’aimerais m’assoir autour d’une table pour parler musique”. André Manoukian est de ceux-là. Apatride, son nouvel album nous a offert cette chance.
Sa jovialité naturelle a donné naissance à une discussion conviviale, dense et riche, dans son appartement parisien.
Beethoven, Dave Brubeck, histoire de la musique et familiale : rencontre avec un homme aussi chaleureux que son album.
INTERVIEW – SELFIE
En écoutant l’album, sans prêter attention aux titres, j’ai senti une filiation avec Dave Brubeck. Pourquoi a-t-il autant influé sur cet album ?
André Manoukian : En fait, Dave Brubeck a écrit Blue Rondo à la Turk, et les rythmes à la turque. Ce sont des rythmes composés à 5 temps, 7 temps, 9 temps ou 11 temps. Je crois que c’est le premier à avoir fait ça. De la même manière qu’en découvrant la musique de mes ancêtres, j’ai découvert des nouveaux modes, des nouveaux rythmes.
Et il se trouve que ces nouveaux rythmes sont plutôt turcs. C’est ce qui m’a plus dans la musique de mes grands-parents. Si on m’avait dit, quand j’étais petit : « tu joueras la musique de ta grand-mère ! », j’aurais éclaté de rire.
Et j’ai découvert des petites cellules mélodiques un peu entre Satie et Ravel pour un projet documentaire sur la diaspora arménienne. Quelque chose que se marie super bien au jazz en fait. Au même moment, j’étais juste en train de me poser la question de me remettre au piano sans chanteuse. L’idée c’était de trouver une clef, parce qu’entre Thelonius Monk et Bill Evans le paysage est large.
Quand j’ai fait la musique de ce documentaire, je l’ai joué : piano, contrebasse et percussion balai. Du coup, mes potes jazzmans me disaient :
« – C’est incroyable ! Tu devrais en faire un disque. C’est des standards? – Non, non ce sont des thèmes traditionnels Arméniens »
Eh bien je me suis dit : « Pour une fois que mes ancêtres m’amènent autre chose que des névroses, je vais en profiter ! » Et pour moi c’était un beau cadeau.
Je voulais explorer un peu ce sentiment très oriental qui est de se réjouir de la mélancolie. Mais ça c’est pareil avec le blues, la saudade, c’est les même mots, ou le Spleen de Baudelaire. Ça évoque l’idée que nous, les musiciens quand il nous arrive un truc pas cool, on se met derrière le piano et on en fait un truc cool. Ça nous guérit de notre tristesse bizarrement. L’expression musicale de la tristesse vous guérit de votre propre tristesse. Et sur ce troisième album, j’avais envie d’aller sur des choses festives.
Vous avez pointé tout de suite le propos du disque surtout autour du morceau Apatride. Dans Brubeck Jan, jan c’est un suffixe qu’on peut coller à tout le monde qu’on s’aime bien.
Écoutez la musique de ses ancêtres, ça fait remonter des émotions ? La musique a-t-elle une mémoire ?
André Manoukian : Bonne question ! Non seulement la musique a une mémoire mais alors pour le coup la première fois qu’on m’a demandé de jouer quelque chose d’arménien j’ai dit « Mais c’est quoi cette question ? Qu’est-ce que je vais faire ? »
Je me suis assis derrière le piano et je me suis souvenu d’une vague mélodie d’une berceuse de ma grand-mère. Alors ça m’a remis dans cette histoire-là. Il y a un morceau que j’ai appelé Danse du sable, qui fait un peu penser à Khatchatourian [et sa danse du sabre].
Mais surtout la Danse du sable, c’était pour moi ma grand-mère qui marchait dans le désert Deir-Zor et qui disait quand il y avait du vent « le sable, il va nous emporter. Il ne va rien rester de nous.» Et finalement, elle est restée, elle a survécu.
Donc c’est pour ça qu’il y a aussi des morceaux qui sont comme le parcours qu’à fait ma grand-mère : 1 000 kilomètres du nord de la Turquie, au débord de la Mer Noire, jusqu’au désert de Syrie. Pendant que mon grand-père était prisonnier chez les Russes parce qu’il avait été enrôlé de force dans l’armée Ottomane. Il s’est échappé, il est revenu, mais il ne retrouve pas sa famille. Et pour finir, il se retrouve par miracle chez un cousin en Bulgarie qui faisait des roses (la Rose de Damas). Et c’est la même rose que celle de Ronsard qui poussait à Cachan, mais ce n’est pas le Cachan de chez nous. C’est une ville de Perse où la rose est née et Ronsard vivait à Cachan.
Bref, il y avait des boucles comme ça dans l’histoire, dans la musique qui m’ont alimenté pour aller vers tous les titres de cet album.
Comment vous composez ? Vous êtes forcement derrière votre piano, ou il vous arrive de poser des notes sur le papier ou sur un smart phone ?
Beaucoup de smartphone ! Enclencher le record et jouer des choses le matin. Et même sur un tire-fesse, j’ai eu une super mélodie mais mon smartphone ne marchait pas. J’ai sorti un bout de papier et j’ai écrit comme j’ai pu. J’ai vite fait une portée et quelques lignes. Quand les mélodies viennent, il ne faut pas les louper.
Les thèmes aussi, je les ai beaucoup travaillés. C’est un répertoire qui peut se jouer tout seul au piano. Comme si c’étaient des pièces classiques.
En composant cet album j’étais dans Beethoven. J’avais retrouvé une sonate n°8 que je bossais quand j’étais petit et tout d’un coup je vois des accords géniaux. Et quand on commence à les analyser à l’aune du jazz, les compositeurs classiques font tous des accords incroyables. Ce que j’aime chez Beethoven c’est sa manière de contracter, d’être très sombre et puis tout d’un coup d’ouvrir. C’est ce va-et-vient permanent, cette espèce de passion.
J’ai lu une interview où vous dites « J’ai mis ma libido dans le piano ». On veut en savoir plus !
Ça veut dire qu’avant c’était le timbre de voix d’une chanteuse qui m’inspirait. Il y a des timbres qui me racontaient des histoires. Un jour je faisais mon premier album avec mes musiciens. On était dans un studio à Grenoble, il y a une fille métisse mimi qui passe. On était tous en train de s’engueuler pour savoir qui allait faire le prochain solo. On la rattrape, on lui pose le casque et elle se met à chanter. Et là elle chantait comme Sarah Vaughan !
C’est là que je suis passé du côté féminin de la Force. Et j’ai vu ce que c’était qu’une muse. Puis un jour je suis allé voir le docteur qui m’a dit :
« – Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Vous tombez amoureux, vous écrivez. Vous êtes largué, vous écrivez. – Que dois-je je faire, docteur ? – Mettez votre libido dans le piano ! »
Et ça fait mal !
Maintenant, la chanteuse c’est mon piano. Et ce n’est pas le plus facile des instruments pour sortir une expression. Pour moi, il y a plein de pianistes qui font chanter leur piano, comme Brad Mehldau.
Et le piano est une belle muse ?
Oui ! Le piano mais plus que ça : l’Orient ! En plus d’une muse, j’avais trouvé, tout d’un coup, une source d’inspiration incroyable. Aujourd’hui une musique pour qu’elle se régénère, elle doit incorporer des éléments nouveaux.
Le jazz c’est devenu la musique classique des noirs américains. Et tout ce qu’il se passe d’intéressant et de nouveau aujourd’hui, ça vient d’Orient quand on le mélange. C’est Tigran Hamasyan, c’est Ibrahim Maalouf, c’est Dhafer Youssef. Il y a tout un courant.
J’ai découvert un pianiste de flamenco Dorantes. J’étais sur le cul : c’est Jean-Sébastien Bach qui rencontre les gitans. J’ai le sentiment que je suis toujours en train de tirer sur un fil et dérouler et de découvrir des trucs de dingue.
Quelle est la création la plus personnelle dans cet album ?
Apatride. Je l’ai appelé comme ça parce que j’ai retrouvé les papiers de mon grand-père il n’y a pas longtemps. Et dessus il y avait un gros tampon apatride. On était en plein débat sur la déchéance de nationalité et je me suis dit : « Mais putain les gars, il y a un moment où on était tous des apatrides ! » Et je le revendique. Pour moi, apatride ça serait presque la solution. Et les musiciens par essence, ce sont des gitans, ce sont des nomades. Leur patrie c’est la musique.
Et pour cet album, je suis allé enregistrer avec des musiciens Turques, Iraniens, Palestiniens, Syriens. Pas pour faire « United Colors of B… » mais juste pour aller choper une âme musicale. J’ai rencontré un violoncelliste turc qui avait une telle manière de jouer. Il avait un super vibrato. Tu avais l’impression qu’il y avait des voix qui sortaient de l’instrument.
A la fin il me dit : « c’est quoi cette musique ? » On était à Istanbul et l’ingé son lui dit « c’est un Arménien qui l’a faite ». Il m’a pris dans les bras et m’a dit « Kardeş » : ça veut dire mon frère en turc.
J’avais aussi envie de replacer la musique Arménienne dans son contexte. Parce que depuis le génocide, les Arméniens ont eu tendance à dire « On n’a plus rien à voir avec l’Orient, on est des occidentaux ». Ils ont même enlevé les quarts de tons de leur instrument.
Donc j’ai eu envie de retrouver la musique d’avant que j’ai imaginée, d’avant le génocide, d’avant la catastrophe. L’époque où ils vivaient heureux, tous les uns avec les autres.
Un bel endroit où l’on peut écouter cet album ?
Dans une bagnole, sous la pluie avec un paysage qui défile. Mais ce n’est pas forcément une musique des grands espaces c’est plus une musique de cocooning. Peut-être sous la couette.
Le souvenir d’un beau concert cette année ?
Oui, c’est trois cinglés : deux saxos et un batteur : Moon Hooch. C’est génial. ! C’est une nouvelle génération de gars qui maîtrise tout.
D’abord le jazz, et comme ce sont des mômes, ils sont venus avec l’électro. Ils arrivent à faire des plans électro juste avec leurs instruments acoustiques en faisant des espèces d’accidents qui font penser à des loops. Ou en jouant des riffs de techno, des séquences hyper répétitives en allant vers la transe. C’était chouette !
André Manoukian nouvel album APATRIDE
(Enzo Production)
CONCERTS
28 novembre 2017 à Nîmes : Elodie Frégé et Andre Manoukian en duo
16 décembre 2017 à Marseille : Malia / Andre Manoukian 10 janvier 2018 à Dijon : China Moses / André Manoukian 13 janvier 2018 à Saint Michel sur Orge : Malia / André Manoukian 19 janvier 2018 à Vierzon : Elodie Frégé et Andre Manoukian en duo 29 janvier 2018 au Trianon – Paris
C’est le boss depuis les années 60’s.
Qu’on l’aime ou non, Johnny Hallyday reste l’un des piliers du rock français. Ce 17 novembre sort, On a tous quelque chose de Johnny, l’album de reprises de 16 de ses standards. Artistes incontournables ou nouveaux venus sur la scène musicale, chacun a abordé avec humilité sa reprise du maître du rock.
Certains vont certainement crier à la récup, voir à l’ignominie musicale ! Lisez ces lignes avant de hurler.
On a tous quelque chose de Johnny : notre avis
Un “Tribute” n’est pas toujours de bon augure pour les oreilles. Mais là niveau musical, c’est du lourd. Normal, c’est Yarol Poupaud qui a fait tous les arrangements de l’album (à part celle de Calogero). Son travail est ciselé sur quasiment tous les titres, proche des univers des chanteurs. On sent vraiment l’envie d’une cohérence artistique. On sent aussi l’énergie de l’enregistrement live.
Johnny lui-même pourrait poser sa voix sur les versions instrumentales de ces 16 titres.
On pourra éventuellement discuter de certaines interprétations qui ne nous ont pas toutes convaincues. En effet, il peut être dur de marcher dans les pas de Johnny…
Les patrons, ceux qui ne tremblent pas
Il n’y a que peu de noms à mettre dans cette catégorie.
On commencera par Garou. Sa version de Ma Gueule est très proche de l’originale. On y retrouve la puissance de Garou, un grain de voix proche de Johnny et une émotion à la hauteur de la chanson. L’ami québécois a l’organe pour cette reprise. sans prise de risque. Nolwenn Leroy tire aussi son épingle du jeu avec sa version de Quelque chose de Tennessee. On aime son charme et son émotion dans l’interprétation. Une très belle version.
On mettra Que je t’aime d’Amel Bent dans cette catégorie, mais elle devrait avoir un place un peu à part.
Comme on l’a dit : difficile de concurrencer le patron. Malgré tout Amel Bent s’en sort plus qu’honorablement.
Si le début de sa reprise est un peu en dessous, elle arrive à nous emporter sur la fin. Sa voix est assez puissante pour rivaliser avec le boss, son interprétation empreinte d’émotion.
Les vraies surprises
Ce sont les artistes juniors qui osent. Même si certains anciens nous ont aussi surpris, voir cueillis.
Avec Louane et La musique que j’aime, on se propulse dans une vraie ballade blues. On embarque dans une bagnole pour fendre les grands espaces US. Elle ne tombe pas dans les pièges de la chanson.
C’est d’ailleurs la seule à n’avoir faire qu’une seule prise à l’enregistrement. Chapeau.
Ce qui nous a surpris avec la version de Slimane, c’est que peu de journalistes présents à l’écoute ont reconnu sa voix.
Preuve que sa version de Marie est bien loin de l’image consensuelle que peut laisser un gagnant de The Voice. Sa voix très expressive nous a surpris.
Place au benjamin de l’album : Lisandro Cuxi et son Noir c’est noir. Ce que l’on aime dans cette interprétation, c’est le côté frais et nonchalant. La fougue de la jeunesse en somme.
On plonge dans un autre style avec Patrick Bruel. Il nous cueille avec J’ai oublié de vivre. A tel point qu’on aurait aimé lui poser la question suivante en interview : “Avec une telle émotion dans la voix, que dit cette chanson de vous ?”
On finit cette partie avec la reprise énergique du titre Les Coups by Marco Prince et FFF. On y retrouve une rage urbaine dans un arrangement hyper rock. Les cuivres sont très présents. Ça balance du groove avec énergie, très rythmée. Un des gros kiff de cet album.
Ceux qui sont passés un peu à côté
Tout d’abord Florent Pagny, qui même s’il fait le job, livre un Requiem pour un fou propre, puissant mais sans âme, sans réelle folie. Pourtant, il parait qu’il est sorti rincé de sa cession d’enregistrement.
De son côté, Kendji Girac pêche un peu par son manque de puissance vocale, de coffre. L’envie n’est pas l’une des plus faciles à chanter sans se faire comparer à Johnny.
Le Pénitencier de Gauvain Sers ne nous convainc pas forcément non plus. L’arrangement est un trop “horse road movie” à notre goût, vraiment trop folk pur. Cela donne un ton très décalé au titre.
Sur Tes tendres années, Raphaël est en mode Raphaël. C’est pas mal produit, mais on ne sent pas de réel frisson, de conviction dans la voix.
Et malgré tout certains arrivent à transporter Johnny dans leur univers.
Johnny Hallyday VS un univers musical
Car oui, tout comme Raphaël fait du Raphaël, Benjamin Biolay fait lui aussi du Biolay.
Mais le dandy lyonnais semble le faire avec plus d’envie. Mais surtout avec plus d’émotion. L’orchestration très 70’s de Retiens la nuit, survolée par l’orgue style hammond, s’unit parfaitement à la voix retenue et rocailleuse de Biolay.
Dans un autre style, Gaëtan Roussel transporte lui aussi Je te promets dans son monde. Cette ballade plutôt douce devient alors plus rugueuse. Et d’un coup, la voix du leader de Louise Attaque apporte sa propre transe à ce tube.
On a accroché de suite à l’univers festif que Thomas Dutronc propose sur Gabrielle. D’ailleurs, c’est durant l’enregistrement qu’il a découvert le second degré du texte, en ayant les paroles sous les yeux. Et ce nouvel éclairage ce ressent dans l’interprétation : fraiche, légère et totalement folk-rock avec une guitare bien présente comme on aime pour ce morceau.
Reste maintenant l’OVNI de ce tribute : Calogero.
Car s’il y a bien un artiste qui possède son univers, c’est bien lui.
Ce n’est pas pour rien que “Calo” est le seul à avoir pu faire sa propre orchestration. Alors c’est vrai que Elle m’oublie est totalement transfigurée à la mode Calogéro. C’est aérien, doux, exquis mais un poil décalé par rapport à la cohérence musicale de l’album.
En somme pas de gros gadin sur cet album hommage à Johnny Hallyday, juste des versions un peu en dessous pour les moins bonnes et d’autres très surprenantes à l’opposé.
Un album qui réconciliera donc les amateurs de Tribute (et de musique) qui pouvaient être déçus des dernières sorties dans les bacs.
Pour en savoir plus sur le projet, notre interview croisée à lire ici.
On a tous quelque chose de Johnny
album disponible à partir du 17 novembre 2017
Avec la participation de : Kendji Girac, Slimane, Garou, Benjamin Biolay, Louane, thomas Dutronc, Lisandro Cuxi, Patrick Bruel, Gauvain Sers, Florent Pagny, FFF, Amel Bent, Gaëtan Roussel, Nolwenn Leroy, Raphael, Calogero
Focus sur la sortie de l’album On a tous quelque chose de Johnny. USofParis a assisté à la conf de presse avec Yarol Poupaud (le guitariste de Johnny Hallyday) et Sébastien Farran (le manager du rocker) et a réalisé une série d’interviews avec trois artistes passionnés : Marco Prince (de FFF), Slimane et Lisandro Cuxi.
Même si c’est Universal qui est à l’initiative de ce disque, c’est bel et bien le tout premier album hommage autour de Johnny Hallyday.
Il faut alors savoir que le tôlier était partie prenante dès le début dans sa conception. Sa femme et lui ont d’ailleurs choisi les artistes.
Johnny s’est plutôt concentré sur les chanteurs proches de son univers et Laetitia a proposé des chanteurs plus jeunes et d’autres plus éloignés de l’univers de Johnny, comme Benjamin Biolay.
Si tous les artistes présents sur ce disque ont été validés par le boss, tous ceux qui se sont proposés n’ont pas forcément été acceptés.
D’ailleurs, Lisandro Cuxi, le benjamin de l’album, n’en revient toujours pas. “Ma maison de disque m’a dit : «Veux-tu participer à l’album de reprises de Johnny ?» J’ai fait : « Euh… quoi ? … Vraiment !?»
Et puis après, on a décidé quel morceau j’allais faire : Noir c’est Noir».
Reprendre Johnny Hallyday : une folie ?
“Je pense qu’il y a une dose d’inconscience ou de folie quand tu décides de faire une reprise en sachant que l’interprète c’est Johnny et le créateur Stevie Wonder, confirme Marco Prince (le leader du groupe FFF). Il faut y aller avec le degré d’inconscience qui sied au chanteur. Y aller sans y réfléchir parce que si tu réfléchis, c’est effrayant.”
Slimane ajoute que “ce qui était important c’est que ce soit validé, par Johnny et qu’il en ait envie. Et c’était un honneur de me dire qu’il allait entendre ma voix posée sur une de ses chansons.”
Lisandro a conscience que “chanter après Johnny, ça peut être un danger. Les gens ne peuvent ne pas aimer. Mais je pars du principe que si je prends du plaisir en l’enregistrant et que j’aime, et bien tout roule.”
Pourtant pas de quoi s’inquiéter car d’après le manager de Johnny, Sébastien Farran : “Ce qui plaît le plus à Johnny, c’est d’avoir un vrai panel artistique large, il a été très touché par ça. Il a souhaité que l’on fasse perdurer cet état d’esprit du rock’n’roll. Si le projet final ne lui avait pas plus, il ne serait pas sorti.”
De la sélection des titres au studio
Côté musique c’est Yarol Poupaud qui a supervisé les arrangements et les orchestrations de cet album. “Musicalement, on voulait rester dans un univers proche de celui de Johnny. Garder la couleur rock, les premières prises, toujours les plus vivantes. On a été surpris des choix des artistes. Comme Louane avec Toute la musique.”
Pourquoi ce choix ?
Lissandro – Noir, c’est Noir : “J’ai eu un feeling pour cette chanson. C’est un peu à l’ancienne dans le blues, le rock… dans la rythmique. Je voulais qu’il y ait cette touche que j’ai au fond de moi aussi. J’ai mis dans cette chanson ce que je ne peux pas mettre dans mes albums.”
Marco Prince – Les Coups : “On a hésité longtemps entre reprendre une ballade et une chanson plus énergique, dont le groove nous semblerait plus palpable. C’était important, parce que ce n’est pas exactement notre culture musicale non plus. On avait besoin de ressentir physiquement un émoi sincère. On s’est dit : « On ne sait pas où ça ira, mais c’est sur celui-là qu’on est le plus à l’aise, que l’on s’exprime le mieux, on a trouvé un espace.»
Yarol Poupaud a donc fignolé les arrangements en fonction des artistes qui faisaient les reprises. Pour Louane, “on a baissé la tonalité, fait un peu moins rock brut niveau musique.”
En studio avec les musiciens de Johnny
“On a enregistré live, musiciens et chanteurs” confirme Yarol Poupaud.
Marco Prince a kiffé le fait de retrouver cette sensation de liberté en enregistrement : “C’était une espèce de fantasme musical d’avoir tout le monde dans le studio. De faire 3, 4 et bam : tu balances la chanson et tu vois ce qu’il se passe. On a fait le titre en une journée. Il y a eu très peu de prises, à l’ancienne quoi !”
Slimaneétait en studio pour son album en même temps. “Je ne voulais pas trop répéter la chanson [Marie], pour ne pas en perdre l’essence. Cette folie et ce premier jet que l’on a quand on fait une chanson. Donc je l’ai travaillée directement en studio.”
Au final, Marco Prince juge que le plus intéressant : “c’était de réussir à trouver ma place, sans me faire vampiriser par la version de Johnny, ni celle de Stevie Wonder. Il y a même eu un truc assez animal : le fait d’être à la place de Johnny.J’estime avoir réussi à faire ça. Et j’y ai pris beaucoup de plaisir à le faire. C’était très joyeux.”
Johnny, dans nos mémoires…
Pour conclure, on a demandé aux artistes quelle était l’image la plus forte qu’ils avaient du king Hallyday.
Pour nous, c’est un concert diffusé à la TV dans les années 80. Avec la chanson phare La Peur, et un Johnny en tenue cuir-cloutée et sanguinolent dans la mise en scène. En mode Mad Max parfait. Un peu effrayant aussi quand tu es gamin.
Lisandro se souvient d’un live, à la télé aussi, “où il a chanté Allumer le feu. Il y avait plein de flammes derrière qui partaient dans tous les sens. Je me suis dit : « Waouh, c’est du vrai show ! ». J’ai eu envie d’être à sa place en mode show-man, d’être avec lui, de chanter avec lui. Vraiment c’était dingue.”
Pour Slimane, ce sont les concerts au Stade de France : “C’était impressionnant. Je n’y étais pas, j’étais un peu jeune. J’ai vu des vidéos. Mais quand tu es jeune chanteur, c’est le genre de choses qui te font rêver.”
Et pour conclure, Marco Prince se souvient d”‘images proches de la transe de Johnny à la télévision, en très gros plans et en sueur, avec un costume bleu azur et des strass. J’étais gamin.
Plus tard , j’ai trouvé que ça ressemblait à des images de James Brown.”
On a tous quelque chose de Johnny
album disponible à partir du 17 novembre 2017
Avec la participation de : Kendji Girac, Slimane, Garou, Benjamin Biolay, Louane, thomas Dutronc, Lisandro Cuxi, Patrick Bruel, Gauvain Sers, Florent Pagny, FFF, Amel Bent, Gaëtan Roussel, Nolwenn Leroy, Raphaël, Calogero
Après Mi et El, le chanteur Ours ajoute Pops à sa discographie, des mélodies plus dansantes, plus chantantes, pour un album résolument pop.
Entre temps, Charles Souchon a participé à plusieurs projets, les prochains mois vont être intenses avec la tournée, la promo, Le Soldat Rose… Nous l’avons rencontré pour discuter de tout.
Interview-selfie OURS
UsofParis : Dans une interview lors de la sortie de ton deuxième album, tu disais que tu avais déjà de la matière pour le prochain. Et au final, on a attendu 6 ans pour Pops. Que s’est-il passé ?
Ours : Je n’ai pas mis autant de temps à faire ce disque, j’ai juste accepté d’autres projets musicaux qui sont venus à moi. Des musiques de pièces de théâtre, pas mal de créations : la réalisation du prochain album de Pauline Croze ou composer des musiques avec mon père et mon frère pour le prochain Soldat Rose, écrire des chansons pour d’autres gens… tout ça a stoppé l’élan.
C’était bien que je fasse ces autres projets. Déjà ça fait une récréation plutôt que d’être recroquevillé sur ses chansons, ses émotions et ça nourrit mon album. Je suis allé en Afrique pour faire un disque.
Cela a enrichi et nourrit l’album je pense. Tout est expérience et un album est un peu le résultat de toutes les expériences qu’on a eu ces dernières années et ça en fait partie.
Cet album est beaucoup plus pop que les précédents, c’était une envie de ta part ? C’est venu assez naturellement, l’envie d’être un peu moins bavard, moins de textes, ne pas hésiter à répéter les mots. Au lieu de faire 3 couplets bien denses, j’en fait que 2 et je n’hésite pas à en répéter un. Je suis aussi plus synthétique, au lieu de dire pleins de choses je résume le tout en un gimmick.
Pourquoi ? Pour laisser plus de place à la musique. J’avais envie de ça. Dans cette phase de vie, j’avais envie d’un truc plus chantant, plus généreux. Et c’est ça aussi le fait de faire un album plus pop, c’est un album plus facile d’accès, avec des mélodies plus chantantes.
Ta collaboration avec Lily Allen a joué dans ce cheminement ? Ça a dû influencer oui. Ce n’est pas ça qui a déclenché du tout, mais c’est vrai qu’au début j’avais très peur avec ce duo. Je me suis vraiment amusé à le faire quand je l’ai fait dans mon petit studio. Une fois que c’était en boîte et que ça passait à la radio je me suis dit « Mais c’est très pop pour moi ça !». Puis avec du recul, j’ai trouvé ça bien « si tu as aimé le faire pourquoi tu as peur maintenant que c’est en radio » ça m’a passé au bout de 3 jours. Puis y’a eu le duo avec Ornette en anglais aussi. Ça a débloqué quelque chose chez moi.
Il y a deux duos sur l’album dont un avec Pauline Croze, comment s’est passée cette rencontre ? Elle m’a vu en concert, je jouais dans une soirée privée où il y avait Matthieu Chedid. Elle s’est retrouvée dans mon mélange de chansons à textes et en même temps de musiques rythmées.
Elle a demandé à Matthieu mon numéro, il nous a mis en relation et elle m’a dit : « je cherche quelqu’un pour réaliser mon album, tu aimerais bien le faire ? » J’ai répondu : « j’aimerais bien mais je ne sais pas si je sais le faire. »
Je lui ai proposé de faire un essai. Elle m’a avoué qu’elle avait demandé à d’autres gens aussi. On a fait l’essai et puis elle a préféré ce que je lui avais proposé. Et de là on a fait plus qu’une réalisation, on a fait un atelier. C’est elle qui a fait toutes ses chansons, ses textes, ses musiques. On a passé beaucoup de temps ensemble à travailler sur ses titres avec Romain Preuss. Et à un moment est venu ce morceau qui part d’accords de Romain, Pauline fait la mélodie des refrains, moi je fais la mélodie des couplets. C’était marrant, on a fait ça ensemble, un vrai truc à 3. On s’est dit que la chanson irait sur l’album qui sortira en premier, et donc j’ai gagné :-).
Les noms de tes 3 albums forment MiEl Pops, c’était prémédité ? Un petit peu. En fait, ça me dérange même de donner un titre à ce format qui est un recueil de chansons qui sont toutes différentes, qu’ont des thèmes différents. Trouver un titre d’album m’a toujours embêté parce que c’est réducteur pour moi, trop emphatique…
J’ai trouvé un moyen de contourner ça en trouvant des noms un peu neutres, des non-noms. Le premier, je l’ai appelé Mi parce que c’est la note qui revient le plus souvent. Et j’ai pensé tout de suite que le prochain je l’appellerai El, que ça ne voudra rien dire mais que les deux accolés formeront le mot Miel. Ça illustre un truc plus logique pour moi, pour dire que chaque disque est une pierre posée et que tout cela est un chemin, qu’on tire des leçons à chaque fin de disque.
On peut imaginer une suite pour le 4e ? Je ne sais pas. Je pensais m’arrêter à Miel, mes amis m’ont beaucoup charrié, y’a eu pleins d’idées comme « Eux » pour faire Mielleux, Miel d’Acacias, enfin bon pleins de trucs. Et c’est devenu Pops, qui sont ces fameuses céréales qui font partie de notre pop culture, même le packaging. Je l’ai fait pour la blague, pour contourner et j’aime bien quand c’est un peu ludique, marrant. Ça n’a pas beaucoup de sens mais je l’ai appelé Pops pour continuer ce puzzle mais aussi parce que l’album est plus Pop, mais aussi un petit clin d’œil à Pop Satori un album d’Etienne Daho que j’aime beaucoup.
Quelle est l’origine du titre Liu Bolin, le nom d’un artiste chinois ?
Ours : En fait, c’est son travail. C’est un artiste très controversé qui est même interdit de son pays en Chine, il ne peut plus y retourner. Quand j’ai vu ses œuvres qui se dessinent en trompe l’œil au milieu d’un décor, ça m’a parlé. Lui a son message politique, sur la société de consommation, on est noyé dans cette société. Moi j’ai pensé au fait qu’on était effacés. Que certaines personnes s’effaçaient dans la société, et la société effacent des personnes.
J’ai pensé à tous ces gens, qui sont comme noyés dans la masse, qui sont pour moi des héros discrets à l’heure où tout le monde veut être sous les projecteurs, A la recherche de la Nouvelle Star, on veut monter sa start-up, on fait des profils Facebook,… je fais partie j’imagine de tout ça. Mais il y a aussi tous ceux qui ne bronchent pas et qui vont travailler dignement.
La chanson qui clôt l’album est Tordu, tu parles de toi ? OUI. Je me complique la vie. Je ne suis pas extrêmement torturé, mais je suis hypocondriaque. Je ne suis pas fondamentalement torturé, je suis assez optimiste et joyeux. Mais j’ai souvent des idées sombres et morbides. Je pense à des trucs un peu bizarres, mon imagination va trop vite, je me complique parfois.
Qu’est-ce qui arrive dans les prochains mois pour toi ?
Je pars en tournée jusqu’en juillet, je vais défendre mon album encore, un autre single peut-être. Je viens de composer avec mon frère et mon père toutes les musiques du prochain Soldat Rose qui sort le 24 novembre. On a travaillé avec beaucoup d’artistes comme Jean Louis Aubert, Sandrine Kiberlain, Édouard Baer, Calogero, Gaëtan Roussel, … Ce sera le 20 novembre sur scène à l’Olympia.
Il y a aussi le deuxième album sur mon père Souchon dans l’air (vol.2) qui est fait. Il va sortir un peu plus tard.
Et puis, je voudrais vite refaire des chansons pour moi. J’aimerais aller vite pour ce prochain disque.
Ton dernier coup de cœur musical ?
Andy Shauf, c’est un gars comme ça qui a l’air penaud avec sa guitare et c’est super. J’aime bien aussi Solange Knowles, la sœur de Beyoncé.
Ton dernier concert ?
Ours : J’ai vu une prestation dans un concert multi-artistes de Rover et j’ai adoré. Ça m’a même bluffé !
La chanson que tu aurais aimé avoir écrite ? Je veux être un homme heureux de William Scheller.
Une bonne adresse food à partager avec nous ? Le Flakes, c’est un bar à céréales. C’est sur la pop culture, c’est drôle, on mange des céréales, on boit du lait.
Ta madeleine de Proust ?
Michaël Jackson et Phil Collins en musique.
L’île-de-Bréhat en Bretagne.
L’odeur quand on ouvre un livre neuf de la colle qui relie les pages.