30 ans que Les Inrocks Festival nous enchante d’exclus, révélations, grands noms de la musique. Pour l’édition 2017, le son s’associe exceptionnellement aux belles lettres, à l’art, à l’image et au food. Save the date! Du 23 au 26 novembre, La Gaité Lyrique et le Casino de Paris vont vibrer à plein régime.
Le coeur bat pour la prog’
Les soirées concerts débutent par le retour de Django Django à Paris qui dévoilera les premiers titres de son album Marble Skies qui ne sortira pas avant janvier 2018.Otzeki, des cousins aussi barrés que géniaux, seront aussi à la Gaité Lyrique le premier soir qui affiche déjà sold out.
Le lendemain, place au hip-hop côté Gaité Lyrique et à la douceur côté Casino de Paris. D’un côté, les furieux H09909, Bon Gamin des gars sensibles qui ne cachent pas leurs larmes, Josman et Nadia Rose enflammeront la première scène.
De l’autre, Ibeyi donnera son premier concert en France, pour dévoiler ses nouveaux titres en mode live. Ça semble tellement naturel : Les Inrocks sont fans number one, comme nous, du duo de sœurs fascinant.
Vendredi, Moodoïd, le trublion de la chanson française qui aime tant se déguiser, réservera un set halluciné, suivi de l’adorable diablesse : Calypso Valois.
Inconnus pour le moment
Les Inrocks Festival ce sont aussi des noms d’artistes improbables qui provoquent une pleine curiosité. Cette année, nous comptons bien être surpris par L.A Salami, LOST,Obliques…
Talk with…
L’édition spéciale 30 ans propose des rencontres avec des écrivains, artistes et philosophes. Il y aura Delphine de Vigan, Will Self, Simon Liberati…
On s’impatiente déjà de l’échange avec Xavier Veilhan qui a représenté avec talent la France à la Biennale de Venise cette année.
A moins d’un mois, le mystère reste entier sur les parties Food et Cinéma. We keep in touch!
Comme David Bowie ou U2, Corson s’est frotté à l’énergie berlinoise. C’est là que les premières notes du nouveau single, Je respire comme tu mens, ont été posées.
Cordon nous dévoile, en avant première, quelques secrets sur cette nouvelle aventure et son nouveau single Nos amours embouties.
INTERVIEW SELFIE / CORSON
Quand as-tu décidé de devenir chanteur ?
Très tôt. Déjà petit, je pianotais sur le piano de mon cousin. Je pouvais y rester des heures.
Ça a donné l’idée à ma mère de m’inscrire au solfège. J’ai commencé à prendre des cours de piano, tout en débutant le chant. C’est venu assez instinctivement.
J’ai commencé à avoir des groupes. J’ai fait le conservatoire de ma région, en chant lyrique.
Après mes études, je me sentais pas de bosser dans une banque. Je suis parti, vers 22 ans, pour essayer de ne faire que de la musique et d’en vivre. Je l’ai dit à mon père. Il n’était pas très content.
Une émotion musicale intense dans ta jeunesse ?
C’était à l’âge de 12-13 ans. C’était la première écoute de Bloody Sunday. J’étais en colo de ski. C’était le soir de la boom où tu essaies de pécho un peu.
Ça m’a fait une réaction physique quand j’ai entendu le titre. Et quand on m’a dit U2, j’ai filé tout écouté ! Et je me suis dit : “je veux être Bono, je veux faire de la scène !”
Qu’est-ce qui est à l’origine de ton nouveau titre Je mens comme tu respires ? Du vécu ? Un sentiment ?
C’est un constat de ce que je peux voir autour de moi : des séparations, certains qui se trompent. Arrivé à mon âge – c’est pas une préoccupation à 20 ans – tu te poses la question de savoir si ta relation va durer, si tu vas avoir des tentations, si la routine va tuer le couple ou pas.
La rythmique de ce titre est prenante.
J’ai composé la chanson à Berlin avec mon collègue danois, Jesper Nielsen. Nous avions la base de chanson. Et je suis revenu poursuivre la compo à Paris.
J’ai fait les arrangements avec le réalisateur de mon 1er album, Boban Apostolov. On voulait un rythme répétitif et lancinant qui retrace la routine du couple. Comme si tout était écrit et qu’un marteau vienne marteler tout ce qui allait se passer année par année, jour après jour.
Tu retravailles beaucoup tes compos ?
Je suis partisan du premier jet. Il est toujours bon pour moi. Les premières notes au piano sont les bonnes. Plus je travaille une mélodie moins elle est bonne.
Ensuite, c’est au niveau des arrangements qu’on se prend la tête. Le choix de vraies cordes ou de cordes synthétiques, par exemple.
Qu’est-il autorisé de dire sur le nouvel album ?
Il parle essentiellement des relations amoureuses dans tous les états possibles. Fille à Copenhague parle d’un amour manqué, quelqu’un qui croise une jeune femme dans cette ville (je suis aussi allé y composer un titre). C’est quand on se dit : pourquoi je ne suis pas allé lui parler ? Qu’est-ce qui ce serait passé, si je l’avais rencontrée ?
Le titre Faisons l’amour parle des gars qui sont timides. Je l’étais il y a dix ans, quand je sortais en boite. 🙂
J’ai fait quelques titres aussi en Bretagne.
Une anecdote de studio ?
L’enregistrement des cordes s’est fait à distance. J’étais en Bretagne et Boban à Skopje avec les cordes. Je suivais l’enregistrement à distance. Mais j’avais une mauvaise connexion. J’entendais tout en décalé et je suis devenu fou.
Qu’a-t-il de particulier Jan Pham Huu Tri ?
Jan est un ami. Il a collaboré avec David Hallyday, Brigitte et il a fait les guitares de mon premier album. Pour le nouvel album, il joue de la guitare (avec un archet) et de la basse. Il a un son bien à lui. Il a une façon d’aborder les titres très instinctive.
Un duo de rêve ? Un fantasme ?
J’en ai plein ! 🙂
Il y a le titre Fil Amant que j’aimerais partager avec une artiste. Je n’ai pas encore d’idée. Mais je cherche.
Sinon, j’aimerais beaucoup chanter avec Cœur de Pirate. Une artiste que j’aime de plus en plus.
Une anecdote de concert ?
Une première partie au début chaotique. C’était au Zénith, en ouverture du concert de Laura Pausini. J’étais avec mon musicien, Brice Davoli. Et il avait un clavier connecté à un ordi pour une palette de notes mais qui ne marchait pas. On ne comprenait pas pourquoi.
On a fini par faire le live en piano voix. C’était un beau moment mais beaucoup de stress.
Une belle rencontre musicale ?
Mon réalisateur : Boban Apostolov. On s’est rencontré à Londres. C’est un jeune réalisateur macédonien. Et je bosse depuis mon premier album tout le temps avec lui. On travaille aussi pour d’autres artistes. Il a beaucoup de talent.
Quel rapport as-tu avec les réseaux sociaux ?
C’est moi qui gère. J’aime tweeter des photos, des vidéos, j’aime beaucoup Instagram parce que j’adore faire de la photo.
FB c’est un lien quand t’es pas en promo, en concert. Je réponds aux questions quand je peux.
Une chanson pour dire Je t’aime ? La nuit je mens d’Alain Bashung.
Une chanson pour pleurer ? Ne me quitte pas de Brel.
Une chanson pour s’évader, quitter Paris ? No Surprises de Radiohead.
Une claque musicale récente ? Half Moon Run, un groupe canadien. Je l’avais vu au Trianon, en 1ère partie.
Le batteur faisait à la fois de la batterie et du pad. J’aimerais bien l’avoir pour mes prochains lives.
Le groupe mélange pas mal l’électro et l’acoustique et j’adore la voix du chanteur.
Rencontré au début de sa tournée estivale au festival We Love Green, Pierre Loustaunau alias Petit Fantôme nous dévoile son album Un mouvement pour le vent avec sincérité.
Un accident technique l’a conduit à tout recommencer en urgence. Le résultat est planant, une série de haïkus musicaux, purs à l’image de leur interprète.
Petit Fantôme est en tournée et sera en concert à la Gaité Lyrique le 20 mars 2018.
INTERVIEW PETIT FANTÔME
UsofParis : Que retiens-tu de ton aventure avec François and The Atlas Mountains ? Petit Fantôme : Ça m’a bâti ! La personne que je suis maintenant n’est pas la même sans tout ce que j’ai vécu. Ça a fait mon ADN. C’est ma base, mon essence. Et ce que j’ai vécu avec François c’est d’une intensité incroyable. J’ai tout appris : la scène, un langage, un langage commun de concert, de live, de transe…
Un langage musical ? Un langage corporel ? C’est un langage mystique, un langage commun… un langage avec les gens, avec ce qui se passe sur scène… Pourquoi on fait de la musique, pourquoi on veut montrer sa musique… Pourquoi on veut l’expliquer, pourquoi on veut la jouer, pourquoi on veut la mener plus loin, la jouer plus fort.
Et cet album tu l’as conçu où ? En tournée ? En voyage ? En revenant vivre au pays basque. Je me suis reposé, un peu, avec mon amoureuse. Je me suis décentré de plein de choses, de la vie de tournées avec François. Je me suis décentré un peu de ma vie, en prenant un peu de recul. Je me suis apaisé.
Je vis à côté de la montagne et de l’océan. Ça m’a fait beaucoup de bien, ce petit moment où j’ai fait autre chose : des travaux, du bâtiment, du plâtre, des cuisines, du chantier.
C’était pour te libérer l’esprit ? Oui. Pour faire autre chose. Et aussi peut-être inconsciemment pour me créer une frustration, pour me donner une envie forte de faire de la musique. 🙂
Et le premier titre composé a été ? Ma naissance qui vient de sortir.
Et l’autre morceau qui s’appellera Quelque chose à vivre.
L’album, je l’ai créé à Bayonne et j’ai tout perdu ce qu’il y avait sur mon disque dur. J’ai dû le recréer très vite avec Vincent qui joue à la base dans le groupe. J’ai récréé des morceaux que j’avais réussi à faire comme Manaissance et après on a retravaillé, on a écrit des morceaux.
C’était nouveau, c’était plus frais. C’était super !
Finalement, la perte ça a été une bonne chose ?
Oui car je m’étais enfermé dans des choses qui étaient très compliquées et comme dirait un bon copain : “ne fais pas compliqué quand tu peux faire simple.”
Donc tu as simplifié du coup ? Parce que c’était l’urgence ?
Oui, parce que j’allais perdre trop de temps sinon.
Je suis allé à Paris enregistré les basses et les batteries avec Jean de François and The Atlas Mountains et Vincent à la basse. On a enregistré les batteries dans son studio à Pigalle, dans une toute petite cave. Après j’ai récupéré toutes les pistes et j’ai fait tout chez moi, dans ma chambre, une petite chambre de musique.
Je suis revenu mixer à paris.
Quelle est la chanson la plus personnelle de cet album ?
Elles le sont toutes !
Il y en a une sur ma mère qui a été très malade. C’est celle-là la plus personnelle.
Et pourquoi écrire sur ce sujet ?
Ce groupe c’est une catharsis et m’aide à libérer la parole, les mots… des choses qui m’émeuvent, des choses qui me font mal.
J’essaie d’universaliser le message du coup ça peut paraitre perso mais ça passe. Les gens ne font pas gaffe, alors que moi je sais que c’est très perso. C’est très référencé et vraiment ça me fait du bien.
Ça peut paraitre comme un manque d’humilité de parler de soi, d’avoir des choses personnelles, mais moi je ne fais pas de psychanalyse, je fais de la musique.
C’est quand même assez génial de pouvoir se libérer par la musique et c’est de transcender l’âme ; d’aller en profondeur dans des choses libératrices et de pouvoir chanter de sa mère qui est malade devant des gens ou devant ses copains ça me libère…
Mais ça fait remonter des émotions ? Si mais ça fait du bien d’être pur comme ça, d’être dans la pureté. Je ne suis pas là pour raconter un mec qui va coucher avec une meuf.
Je déteste raconter des histoires en fait et a part William Sheller y a personne qui sait le faire.
Il y a très peu de paroles dans mes titres c’est des sortes de haïkus.
Qui a grâce à tes yeux dans la chanson française ?
Sheller, Manset, Dominique A, Katerine.
Et Amadou et Mariam c’est mon groupe préféré qui chante en français ! Je les ai vus plusieurs fois sur scène.
Et il y a aussi Chocolat, un super groupe canadien que j’adore. Corridor aussi.
As-tu as un mantra qui t’aide à vivre où qui t’aide à survivre ?
« Sois bien ! ». J’adore me dire ça. Et « Offre ta musique », tu te dis ça avant un concert, « Ne t’excuse pas pour qui tu es ». C’est un poème de René char qui dit «Impose ta chance, à te regarder ils s’habitueront ».
Çacorrespond plus à ma musique. Fais ta musique, même si c’est trop chelou, ils s’habitueront.
Claques scéniques récentes ? Teenage FanClub ! C’est un groupe culte écossais. Ils ont 60 ans.
J’ai enchainé 3 concerts géniaux : les Swans à Biarritz, Teenage FanClub et Chris Cohen à Bordeaux.
Pour mes claques musicales : c’est Powerdove et Chocolat. Chocolat c’est super !
Une chanson qui te fait pleurer ? Un homme heureux de William Sheller me fait pleurer et je suis souvent touché par Le petit bal perdu de Bourvil.
& EN TOURNÉE
08/11 :AMIENS / LUNE DES PIRATES
12/11 :LA ROCHELLE / LA SIRÈNE (AVEC PARCELS)
15/11 :TOURS / TEMPS MACHINE
16/11 :BEAUVAIS / OUVRE BOITE (AVEC HER)
27/11 :NANTES / SOY FESTIVAL
09/12 :CLERMONT / COOPE CLUB
Tournée 2018
18 janvier — Bordeaux — Rock School Barbey
19 janvier — Biarritz – Atabal
27 janvier — Saint Etienne – 10 ans du Fil
2 février — Montpellier – Rockstore
3 février — Lyon – Transbordeur Club
(20 ans du Festival Woodstower)
Yanis Si Ah porte le perfecto à merveille depuis plusieurs semaines pour interpréter le rôle de Kenickie dans Grease, le musical. Le comble pour ce jeune artiste est de jouer le rôle d’un étudiant alors qu’il s’est arrêté avant le lycée.
Vraie performance physique : le cuir colle à la peau quand l’artiste danse et chante sur scène.
#Respect
UsofParis : Quelle était l’ambiance des auditions ?
Yanis Si Ah : Les castings ont été longs. Il y a eu 8 tours. On était nombreux à vouloir les passer. Je ne pensais pas être pris. J’ai été très surpris.
Il y avait une très bonne ambiance. On ne s’est jamais senti juger.
C’était 8 tours de plaisir.
Une anecdote ? J’étais dans CATS, il y a 2 ans et j’étais doublure de 6 rôles.
Quand j’ai été auditionné, comme l’équipe savait que j’avais la capacité de changer de rôle facilement, on m’a fait jouer tous les T-Birds (ou Burger Palace). Je suis passé de Danny à Kenickie, puis Doody.
Ce qui est drôle : j’ai jonglé plusieurs personnages jusqu’à la fin.
C’est pour ça aussi que je n’y croyais pas trop.
Et l’équipe ne m’a annoncé qu’à la fin que j’étais pris pour le personnage de Kenickie.
Comment s’est passée l’annonce ?
Quand l’équipe m’a appelé, elle m’a dit que j’avais oublié mon t-shirt. J’oublie tout partout. 🙂 Hyper crédule, j’ai répondu : “désolé ! ”
On m’annonce qu’ils ont encore besoin de moi pour un nouveau tour dans 2 mois. J’ai foncé dedans : “ah oui ?”
Et ils ont fini par me dire que j’étais pris. Et là, les larmes, les violons. “Je vais raccrocher pour appeler maman.”
Ton 1er coup de fil était pour ta mère ?
Oui, c’est un peu mon agent ! 😉
Qu’as-tu en plus des autres qui ont passé le casting ?
Ce n’est pas à moi de répondre 🙂
Sans doute que je suis à fond. J’ai fait mon maximum.
Qu’est-ce qui est difficile pendant les répétitions ?
Être constant. Ne pas se laisser avoir par la fatigue, le quotidien.
Garder le niveau chaque jour. Garder en mémoire ce que tu as appris la veille pour toujours progresser.
SOL (Samy Defosse), talent de The Voice 2016, parcourt les routes de France tout en offrant des reprises (sur)prenantes de Sting, Rag’nBone Man ou Bill Withers sur sa page Facebook.
En attendant son premier album au casting prestigieux (Boris Bergman, parolier de Bashung en tête), l’EP Mon Frère confirme le talent de ce jeune homme indocile et charmant.
INTERVIEW-SELFIE DE SOL
UsofParis : Comment on sort de l’aventure The Voice ?
Sol : On sort très fatigué, surtout physiquement. C’est beaucoup de rythme, c’est du 7j/7. On est très sollicité et on chante beaucoup. Mais mentalement, du fait que ce n’est pas une télé-réalité qui pénètre ton quotidien, c’est assez tranquille.
Émotionnellement c’est chargé. Pour faire descendre la pression, je suis rentré chez moi.
J’ai gardé la même vie après : mêmes amis, même appart.
Les meilleures leçons à retenir pour ta jeune carrière ?
L’importance de l’image que l’on renvoie. La résistance en tant que chanteur. Comment arriver, semaine après semaine, à performer, à aller plus loin.
Donner l’impression “step-up” à chaque, devenir meilleur.
Et imagination : pour se renouveler. Trouver des façons de chanter différentes, procurer des émotions autres.
Être un sujet d’observation via les réseaux sociaux, c’est troublant ?
Au début, on passe son temps à tout regarder. Je regardais les commentaires Youtube. Et au final, on apprend à se détacher, car Internet est une zone de récré pour tout le monde et pour des trolls que l’on a du mal à cerner. J’ai fait rapidement le tri.
Et j’ai eu beaucoup de choses positives pendant The Voice.
Je jouis d’une côte de sympathie, je le vois dans la rue.
Une voix, ça s’entretient aussi quand on est jeune chanteur ?
Sol : Ce sont des muscles, des tissus. C’est de l’organique. On s’entraîne comme un sportif. On se préserve aussi. Y’a du coaching. On prend de la propolis, de l’homéopathie.
Ils ne sont peu nombreux les finalistes de The Voice à signer un EP, un album. As-tu eu une bonne étoile ?
Une bonne étoile. Et un bon directeur artistique. Universal m’a contacté dans l’été qui a suivi l’émission, pour me proposer un contrat d’artiste. C’est une grosse boite mais un label à taille humaine.
Il faut être à la hauteur. C’est un challenge.
C’est bonne enfant mais on travaille beaucoup.
Quand as-tu écrit la chanson Mon Frère ?
Sandro Abaldonato m’a proposé un sample de guitare des 70’s, des Commodores (groupe de Lionel Richie). En rentrant chez moi, dans le TGV Paris-Dijon, j’ai écrit le texte. Sur un bout de table. Après je l’ai finalisé chez moi.
Comment se passe la conception de ton premier album ?
J’aime bien bosser en équipe, en atelier, comme les pôles d’auteurs US qui bossent sur les séries. C’est l’émulation qui motive. On pouvait être 7/8 autour de la table avec l’équipe des Mutin & Nazim qui sont des hit makers français. Ils écrivent pour beaucoup de monde.
Mais j’aime aussi être seul ou m’isoler dans la musique quand il y a du monde autour pour être sûr de ce que je dis, ce que j’écris.
En fait, on a tout essayé avec cet album et c’est génial.
Quel sera le style ?
Je suis très fier de cet album : il est populaire et chic ! Le mélange est assumé.
Je suis très content. Les thématiques sont pour tous, les mélodies faciles à fredonner. Sans léser les moyens : arrangements, les timbres, les couleurs musicales, de vraies cordes, des guitares enregistrées à l’ancienne.
Comment s’est faite la rencontre avec Boris Bergman ?
Sol : C’est grâce à Benjamin qui est mon DA. Il m’a posé la question : “t’aimerais bosser avec qui dans un monde idéal ?” Je lui réponds : “Sais pas, Bergman, Faulque… des mecs comme ça !”
Il me dit répond : “ok, on se rencontre la semaine pro“.
Bergman revenait d’Oxford – il est prof d’écriture – style rockeur à l’ancienne : “suis crevé, jet lag…” Ça déconne pas !
Il me raconte sa vie, incroyable : ‘j’ai travaillé pour Placebo, Prodigy et puis Christophe il a pris 2 chansons…”
Bergman t’avait vu à la télé ?
Oui, il avait vu ma presta dans The Voice, il était flatté que je connaisse si bien son boulot, sa vie.
On avait une instru sur laquelle j’avais posé un yaourt en anglais et je l’ai proposée à Boris.
Il était à Londres, il l’a écrit en 3 jours. Le texte était génial. Le Grand Écart parle des relations homme/femme et de la difficulté d’être fidèle dans ce monde et des remords que l’on peut avoir.
Il a le son au cœur de sa démarche d’écriture.
Qu’es-tu prêt à faire pour qu’il rencontre le plus grand nombre d’oreilles ?
Je suis prêt à le défendre, à m’investir totalement. On est sans arrêt sur scène. Il y a du contenu numérique qui sort Et le laisser vivre aussi, car l’album a sa vie propre.
Arrives-tu à t’étonner encore ?
Tous les jours ! Suis étonné de tout. Je suis étonné là.
As-tu trouvé un moyen d’évasion ? De partir ailleurs ?
Je suis un éclectique, intéressé par tout : les jeux vidéo, le cinéma, la zic c’est sûr. Un geek ! Et je reprends le sport.
La plus belle chanson d’amour ?
Les vieux amants de Brel.
Une chanson qui te fait pleurer ?
Les vieux chanteurs de soul américains comme Anne Peebles. Les vieilles divas : Ella Fitzgerald. Round midnight de Thelonious Monk me fout à l’envers.
Radiohead aussi. Les Anglais qui font de la belle folk.
Je suis un peu un tire l’arme au cinéma et en musique mais moins dans la vie.
Dernière claque musicale ?
C’est tous les jours quand on écoute ce que font les autres. Mais la toute dernière : Kendrick Lamar. Hoshi en France.
Un mantra ?
Sol : “Je suis le maître de mon destin. Je suis le capitaine de mon âme” de William Ernest Henley
Et Nelson Mandela : “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends.”
AYO, un sourire qui fait littéralement fondre, revient avec un nouvel album au charme profond, fort et émouvant. Un 5e disque qui a suivi l’arrivée d’un troisième enfant. Ce petit dernier accompagne sa maman lors de la promo.
On a parlé maternité, amour, inspirations avec la chanteuse qui a quitté Paris pour New York.
Une interview sur un nuage.
INTERVIEW AYO
UsofParis : Le premier post FB après une longue absence a été la photo de la naissance de ton ptit dernier. Pourquoi partager cet événement très intime ?
Ayo : Parce que je n’ai rien posté pendant ma grossesse. Personne ne savait. Même mes amis proches. Ce n’était pas la peur. Mais javais déjà eu une grossesse extra-utérine. C’est un cadeau donc c’était entre moi et Dieu.
J’étais tellement heureuse le jour de la naissance que je souhaitais partager.
Comment on gère sa vie entre la famille, ce nouveau né et le nouvel album ?
Je ne sais pas sincèrement. 🙂 Je suis un peu dans la twilight zone. J’avais même peur, j’ai 36 ans. Je pouvais être plus fatiguée. Je voulais presque annuler la promo.
Je me demandais si mon fils allait supporter, car chaque enfant est différent. Mais en fait, c’est la paix. Il est calme.
Il y a le jet lag bien sûr mais aussi l’excitation d’être là.
Quand as-tu écrit I’m a fool pendant ta grossesse ?
C’est une vieille chanson. La vidéo n’a rien à voir avec l’histoire d’origine.
Je l’ai écrite pour mon premier fils qui était amoureux fou d’une fille. Il était tellement maladroit. Ça m’a fait penser à ma première fois quand je suis tombée amoureuse. Je me souviens de ces sentiments.
Et c’est en fait le même sentiment qu’avec un bébé, les papillons dans le ventre.
Mais l’origine c’est une jeune fille de 11 ans qui était venue à un de mes concerts. Sa mère m’a contactée 8 ans après pour m’informer que sa fille, Yasmine, allait signer pour Wagner. J’ai voulu l’aider, la conseiller.
J’ai tenté d’écrire une chanson pour elle, alors que je n’écris jamais pour d’autres artistes. Et j’ai pensé à l’amour, mon fils m’inspirant.
Tu as sorti un album après ton 2e enfant, là ton dernier album avec ton 3e enfant.
C’est par hasard !
Avant la grossesse, je ne savais pas si j’allais signer et avec qui, si j’allais faire un nouveau disque. J’ai quitté Paris, je me retrouvais à New York.
J’avais envie d’être maman, d’être avec mes enfants. Je n’avais pas eu l’habitude de faire la cuisine pour eux. Ils ont voyagé pas mal avec moi.
Quelle est l’histoire de Boom Boom ?
Boom Boom a 3 ans. Je l’ai écrite suite à l’assassinat de Michael Brown à Ferguson, ça m’a touchée énormément. J’ai pensé à mon fils qui avait 8 ans et me suis dit que ça pouvait être lui. Comment une mère peut ressentir ça ?
Je voulais sortir cette chanson sans maison de disque. J’ai fait la vidéo chez moi avec des images fortes. Et je l’ai mise en ligne sur Youtube en pleine nuit. Plus de 10 000 personnes l’ont vue en très peu de temps. Je l’ai retirée après.
C’est une histoire qui fait écho à d’autres actuelles.
Je ne comprends pas pourquoi un Jay-Z (le rap c’est la voix des gens) n’écrit pas sur ces drames.
Et Pray ?
Je l’ai écrite à Paris, dans mon appart de 45 m2, j’avais mon stanway. Je l’ai enregistrée avec mon smartphone et c’est le son que l’on entend sur le disque. Mais ce n’était pas un contexte heureux. J’ai eu des problèmes avec l’administration française, à cause d’impôts à payer,. J’avais pourtant une cabinet qui s’occupait de mes droits. J’en payais en Allemagne, j’en payais en France. Et j’ai écrit Pray la nuit précédent ma comparution au tribunal. J’avais tellement peur. J’ai écouté la musique, je me suis mise à danser, la preuve avait disparu.
As-tu une anecdote de tournage du clip I’m a fool ?
J’étais tellement enceinte. La vidéo était mon idée, c’était ma première réalisation.
Tout a débuté en retard. Le studio était disponible pour peu de temps.
On a loué la baignoire. 3 semaines après le tournage, j’avais encore de la couleur dorée.
A la fin de la vidéo, j’ai eu des contractions. Je me suis dit que c’était dangereux si l’accouchement avait lieu dans toute cette couleur.
Les mouvements de tissu représentaient les mouvements du bébé dans le ventre.
Quelle est la meilleure raison d’écouter ton disque ?
Il y en a plein !
Si on veut être inspiré et avoir un regard sur le monde actuel. Avoir l’amour et un message aussi.
C’est au lendemain de son concert acoustique au Théâtre Déjazet que nous avons rencontré Anne Sila. L’occasion de revenir sur son passage dans The Voice, sur ses deux tournées et de sa participation à la fresque musicale Jésus. Un véritable moment d’échange et de partage avec une artiste adorable et passionnée.
INTERVIEW SELFIE ANNA SILA
USofParis : Ton album est sorti il y a plus d’un an, tu as fait une première tournée avec un groupe et ensuite une tournée plus intimiste en acoustique. Comment ça va Anne Sila ?
Anne Sila: Je me sens chanceuse parce que j’ai vraiment un public attentif et ça me touche beaucoup car je cultive beaucoup l’instant et le moment très intime. Je trouve ça hyper agréable. On a commencé par une grosse tournée avec beaucoup de musiciens sur scène, qui avait son charme aussi parce qu’on avait une grosse énergie de groupe. Et là on est sur quelque chose de plus intime, qui me plaît beaucoup aussi, on a plus de possibilités d’interagir avec le public. En piano-voix, on a beaucoup plus de plages d’improvisation et de moyens de proposer des concerts différents chaque soir.
Tu reviens un peu à ce que tu faisais à New York, le piano-bar, c’était une volonté de ta part ? Ma volonté ce n’est pas vraiment de revenir à ça, mais c’est de mélanger les styles. Et ce qui est cool dans le piano-voix c’est que c’est assez subtil, on peut faire une chanson pop, une chanson française la transformer un peu, partir vers des allures jazz, un peu classique. Ce qui m’intéresse c’est de mélanger ça. Je trouve que là on a un bon compromis et je sens que les gens sont réceptifs à ça. C’est ça qui me plaît et me rend encore plus heureuse.
Tu nous as fait revivre ton audition de The Voice à l’aveugle, en plongeant la salle et la scène dans le noir. C’était un moment important pour toi j’imagine cette émission ?
Ça apporte de l’adrénaline d’une manière improbable, dont on ne peut pas se douter quand on n’y est pas, mais il y a surtout tout cette médiatisation qui apporte le lien avec les gens. Aujourd’hui, il y a pleins pleins de groupes, de personnes qui chantent, qui écrivent des trucs de dingues qu’on ne connaîtra jamais… et c’est vrai que ce n’est pas évident d’avoir un lien avec le public aussi « facilement » qu’avec une émission qui est vue par des millions de personnes. Forcément c’est énorme médiatiquement !
Tu avais essayé déjà de présenter ton travail en maison de disque ? J’étais en train d’écrire un peu mais je ne savais pas trop, donc je n’avais pas vraiment essayé. J’avais sorti des choses mais c’était dans ma région.
Effectivement, The Voice ça te propulse là-haut, ensuite il faut faire bien là-haut et savoir vers quoi tu vas. C’est une super expérience. J’ai rencontré Florent Pagny (ndlr : son coach dans l’émission), j’ai rencontré pleins de gens que j’adore et j’admire. J’en garde un très bon souvenir.
Si Zazie s’était retournée, elle ne pouvait pas puisqu’elle était complète, est-ce que tu aurais fait un autre choix ?
Moi je voulais Zazie ou Mika. C’est drôle parce que Jenifer et Florent se sont retournés et dans ma tête c’était les deux autres que je voulais.
Mais je suis vraiment fière d’avoir fait l’aventure avec Florent. C’est une rencontre inattendue et je le respecte beaucoup, c’est quelqu’un de très humble et de très fiable. Il me soutient encore aujourd’hui. Si c’était à refaire, je referais la même chose.
Tu as écrit et composé la plupart de tes chansons sur l’album, comment se passe ton processus d’écriture ?
Je suis du genre à ne pas écrire beaucoup. Une chanson elle sort d’un coup comme ça. Soit il m’est arrivé quelque chose soit à une personne de mon entourage. J’aime bien parler de l’humain, du rapport aux gens. J’ai du mal à faire quelque chose de descriptif. Je suis dans le toi et moi, l’humain, la relation à l’autre. C’est assez instinctif, je ne me dis pas : “aujourd’hui, j’écris un couplet.”
Il y a certaines de tes chansons qui datent de 10 ans, ça veut dire que ton album était déjà prêt avant l’émission ? Non, en fait quand on m’a proposé de faire l’album je leur ai dit « Voilà ce que j’ai ». J’ai pris toutes les chansons que j’avais, pour moi c’était l’occasion de ma vie de faire un album donc j’ai pris Tends-moi les bras que j’ai écrit à 19 ans, Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? quand j’avais 17 ans.
C’est pour ça que j’ai hâte aussi de faire un deuxième album. Le premier c’est un peu une sorte de melting-pot de mes 10 ans passés. Le prochain ce sera Anne de maintenant.
Peux-tu nous parler du titre A la dérive ?
C’est une amie qui s’appelle Norig qui m’a envoyé un texte en me disant qu’elle avait pensé à moi et que je pouvais en faire ce que je veux. Le texte m’a beaucoup touché. J’étais devant mon ordinateur, je me souviens parfaitement de ce moment, j’ai reçu le texte, je l’ai pris et j’ai composé la musique dessus. Ensuite ce qui est rigolo c’est que je suis parti en studio pour enregistrer Mon amour qui est une chanson d’un autre ami, Mehdi. On avait des cordes à disposition. J’ai demandé à l’arrangeur de faire une surprise à Norig : d’enregistrer la chanson et de mettre des cordes dessus. Pour moi, c’est une des chansons les mieux produites de l’album.
Tu as été choisie pour jouer le rôle de Marie dans Jésus, de Nazareth à Jérusalem la comédie musicale de Pascal Obispo. Qu’est-ce qui t’a attiré dans ce projet ?
Anna Sila : Sur le coup, c’était un peu comme The Voice, un peu comme tout ce que je fais, je suis souvent dans le doute quand on me propose des projets. Puis on me propose surtout des projets à l’inverse de ce à quoi j’aspire, enfin je crois. Par exemple, The Voice, je sortais du jazz, pour moi c’était improbable de passer à la télé et j’étais sûre que je n’allais pas le faire, et pourtant.
Quand ils m’ont dit le titre, j’étais un peu sceptique. Je me suis dit que comme projet c’était compliqué, surtout aujourd’hui. J’ai eu la chance de rencontrer Pascal Obispo et Christophe Barratier que j’admire beaucoup.
Et j’ai été touchée vraiment par le côté humain de l’histoire. Je ne suis pas du tout dans une approche religieuse. Quand on a tourné le clip de L’ Adieu j’ai appréhendé le rôle dans une manière très humaine. Je me suis imaginée une mère qui perd son fils. C’est comme ça que je vis pour l’instant le projet. Le clip qu’on a tourné c’est une des meilleures expériences de ma vie.
C’était une envie de faire de la comédie musicale ?
Ça m’attirait depuis longtemps. Après, je rêvais de Broadway, de New-York. Je pense que ça va être un beau projet. C’est vrai que ce sera sûrement quitte ou double mais en tout cas ce sont des gens biens qui savent ce qu’ils font. Je crois que juste pour le côté humain, il faut y aller.
Et si tu pouvais jouer dans une comédie musicale, laquelle choisirais-tu ? C’est une bonne question. Je ne pense pas que je pourrais faire ce rôle-là, mais c’est un rôle qui m’a vraiment marqué lorsque j’avais vu The Lion King à New-York. C’est le rôle de Rafiki qui était joué par une femme dingue. Ça c’est un beau rôle. C’est n’est pas très sexy mais c’est un beau rôle.
Tu prépares déjà le prochain album ?
Anna Sila : On est déjà en train d’y réfléchir. J’ai déjà quelques chansons qui arrivent et je suis en pleine prise de possession du terrain. Je commence à me demander ce que je vais faire. Je tate un peu. J’écris des chansons, je demande aux gens autour de moi ce qu’ils en pensent. On n’est pas en train de faire l’album mais on y réfléchit sérieusement.
Tu sais déjà un peu ce que tu as envie avec cet album ? J’ai envie d’être plus proche de moi aujourd’hui. Un peu plus comme ce que je fais en tournée acoustique, un peu plus sobre que l’album dans la manière de produire. Je voulais en mettre partout, j’étais très enthousiaste. Pour moi ça manque un peu d’authenticité. Peut-être quelque chose qui va plus à l’essentiel, où la voix et les paroles sont plus mises en valeur.
Ton dernier coup de cœur musical ? Ce n’est pas le dernier, mais j’écoute l’abum My favorite faded fantasy de Damien Rice(Elle est trop marrante car à chaque fois qu’elle dit un nom, elle s’approche du micro pour que j’entende bien après pour retranscrire).
Je l’écoute en boucle en ce moment.
J’ai un vrai coup de cœur pour la nouvelle chanson d’Amy Lee, c’est exactement le genre de truc que j’aimerais faire. Elle faisait partie d’Evanescence et elle a fait un projo solo : Speak to me. C’est magnifique ! La chanson est parfaite.
Le dernier concert que tu aies vu ?
Anna Sila : Oh la, il serait temps que j’aille voir un concert… Je crois que c’était Francis Cabrel il y a un an.
Ah ! Puis Pascal Obispo, j’ai fait sa première partie à Bercy et après j’ai vu son concert.
Si je pouvais faire apparaître n’importe qui pour que tu puisses faire un duo, ce serait qui ? Alain Leprest ! Tu écouteras Le temps de finir la bouteille. Il y a une version live où il est malade, c’est un peu compliqué, mais c’est magnifique. Le pire c’est que je l’ai rencontré, et je n’ai pas osé lui parler. 3 fois et je n’ai jamais osé.
La chanson que tu aurais aimé avoir écrite ? Aimer pour deux d’Alex Beaupain.
Ehla, jeune artiste pétillante, qui cache bien sa timidité, sort cette semaine son premier EP Au loin. Fabien alias Grand Corps Malade, en véritable ange gardien, l’a aidée à révéler ses talents d’écriture.
Au total, 4 titres qui dévoilent une personnalité attachante que l’on a hâte de découvrir en live sur la scène du Réservoir à Paris, le 25 septembre.
Interview selfie EHLA
UsofParis : Te souviens-tu de ta première émotion musicale ?
Ehla : Mon père fait de la musique. Pendant les voyages en voiture, je me souviens qu’on chantait tous les 3 avec ma sœur, Lara.
Les premiers émois sur scène, ça a été avec la danse.
Et Alicia Keys, le premier gros concert que j’ai vu. Elle est musicienne, souriante, auteur-compositeur. J’ai un vrai crush pour elle. Et aussi Ben l’Oncle Soul, j’aime le RnB, la soul.
Qui a dégainé en premier pour faire de la musique, ta sœur ou toi ?
J’étais un peu le Tanguy de la famille. 🙂 Je faisais de la musique dans ma chambre en attendant que ça arrive. Clara est partie plus tôt, à 18 ans. Moi, ça a été 5 ans plus tard. J’avais besoin de faire d’autres expériences.
Si elle n’avait pas ouvert la voie, tu serais quand même partie ?
J’ai eu des opportunités qui m’ont convaincue que j’étais faite pour la musique. C’était tellement une passion pour moi, que je serai partie quand même.
Vous donnez-vous des conseils mutuellement ?
Oh oui ! J’ai un manager mais ma sœur est mon 2e manager et inversement.
On se consulte pour tout : une tenue pour la scène, pour les clips (je suis la première à voir ses clips). Qui peut être plus franc qu’une sœur ?
Des fois, ça fait mal mais au moins c’est réaliste.
Quels mots de Grand Corps Malade t’ont touchée ?
Fabien m’a vue en concert à la Bellevilloise et quand je suis sortie de scène, il m’a attrapée par le bras et m’a dit : “y’a pas de doute, t’es une putain d’artiste !“
Ce qui est touchant, c’est qu’il est le même sur scène et en dehors, sincère. J’ai envie de suivre son exemple.
Comment s’est passée l’écriture des textes ?
Dans l’EP, j’ai coécrit Demain Encore et La Perle avec Fabien.
Sinon, je suis allée le voir sur une petite scène dans le Sud. Il a eu le temps de m’analyser, on a voyagé en train ensemble. Il y a peu de chansons sur la timidité. Je lui en ai parlé et deux jours après je recevais le texte La Timide. C’était du sur-mesure. Je me reconnais dans toutes les paroles. C’est juste moi et beaucoup d’autres personnes aussi.
Pour les musiques, je travaille en studio avec High P, mon producteur. Pour Demain Encore, on a débuté guitare-voix, j’ai fredonné un mix franço-anglais, j’ai commencé à écrire.
Avec l’intervention de Fabien, le texte a été bouclé en 30 minutes.
Pour l’écriture, tu as besoin d’être seule ?
Seule oui et avec aucun bruit, pour être concentrée. C’est plus dur d’écrire que de trouver des mélodies avec mon synthé. Ce n’est pas encore un plaisir.
Je suis dans la rythmique avec les mots. Ils sonnent bien mais n’ont pas forcément de sens.
C’est là que Fabien m’aide aussi. Il m’aide à concevoir une histoire.
L’album sera-t-il différent de l’EP ?
Sur l’EP, il y a des sonorités différentes. Et le liant de tout ça c’est la patte musicale d’High P et ma voix. C’est assez éclectique. Je ne pense pas que l’EP sera un avant-goût de l’album.
High P est très rapide, il est très ouvert. Il a mille inspirations. C’est un guitariste.
Comment passe-t-on de l’ombre à la lumière et on va au-delà de sa timidité ?
Je ne sais pas si je la dépasse. Sur scène, je continue de l’être. 🙂
Je l’ai intégrée, je ne cherche pas à être quelqu’un d’autre. Ca peut être touchant aussi.
Il y a 10 ans, je pense que j’étais incapable d’acheter une baguette de pain sans bégayer. Ce sont, au final, des caps que l’on passe sans s’en rendre compte.
Mes premiers concerts, chanter devant Grand Corps Malade pour la première fois sont aussi des étapes qui ont fait que je suis moins timide.
Faire de la musique, c’est s’exposer à des critiques, des faux amis aussi. Te sens-tu prête à affronter ce côté-là ?
Avant, j’étais agent administratif, je faisais un métier qui ne me plaisait pas, avec une équipe difficile. Je me suis battue pour faire de la musique maintenant et je suis tellement heureuse, je fais en sorte de positiver.
Un mantra qui t’aide à vivre ?
N’avoir aucun regret. Tout tenter et n’avoir peur de rien.
Qu’est-ce qui te fait le plus rire ?
J’adore rire ! Je me calme quand je suis en interview. 😉
Il y a de très bon youtubeurs : Norman, Kemar. Et à la base, j’adorais Eric et Ramzy.
Mon côté du sud est d’observer les gens et de voir ce qui est drôle dans certaines situations.
Les réseaux sociaux, comment tu gères ? C’est naturel pour toi ?
Oui. J’adore Instragam, car j’aime la mode. Ça me permet de puiser des inspirations.
Tu as partagé sur FB que New York était une ville inspirante.
J’ai bossé là-bas, je suis partie avec mon ordi et un mini-synthé Logic.
La ville est plus énergique. Ça inspire d’autres choses. J’ai composé des titres, je vais les faire écouter à mon équipe. J’espère bien que ça se retrouvera dans l’album. 😉
Inüit est le jeune groupe qui te faire du bien, la cure de jouvence de tes lendemains de cuite, la touche de fraicheur qui te manquait dans tes écouteurs.
Le groupe nantais sillonne la France avec de beaux festivals avant de dégainer un premier album. Pour le moment, aucun titre, la bande des 6 entre en studio cette rentrée.
A Rock en Seine, on a extrait deux membres pour les cuisiner : Pablo, claviers, trombone et percus, passionné de synthé modulaire – oui oui, ça existe ! – et Simon, le batteur frénétique à casquette.
Le groupe sera en concert le 15 octobre à la Maroquinerie.
INTERVIEW DE PABLO & SIMON d’Inüit
UsofParis : Comment on se prépare à un gros festival comme Rock en Seine ?
Simon : On n’a plus travaillé plus qu’un autre concert. Même si c’est plus gros. Mais on a eu la petite pression de Culture Box. Pablo : Avec ces morceaux, on a fait pas mal de dates. On fait des filages tous les jours. C’est plus un instant qu’une vraie préparation. Simon : On les a dans les doigts les morceaux, ça fait 2 ans qu’on les joue pour la plupart.
Le but : c’est d’être tous les 6 synchro, dans la même énergie.
Vous ressentez la différence de public d’une date à une autre ?
Simon : C’était un public de 15h30. 🙂 Et sincèrement il était super à l’écoute. C’est grisant !
Quand tout le monde danse, ce n’est pas forcément mieux. Je suis sorti de scène en me disant : “je ne sais pas trop”. Et deux heures après : “j’ai trouvé ça mortel !” Pablo : Et le bon indicateur c’est qu’il y avait de plus en plus de monde.
Comment s’est faite la rencontre avec Benjamin (The Shoes) ?
Simon : Notre 4e date de concert c’était les Transmusicales de Rennes. Et il fallait enregistrer des titres pour être sur le CD promo du festival.
On a enregistré avec plusieurs personnes, mais on n’était pas satisfait. Comme on est 6 dans le projet et qu’on est un groupe de live, c’était pas évident. On avait envie d’un réal. L’album de The Shoes est sorti entre temps. On a adoré la rythmique. Pablo : On a envoyé un mail à un intermédiaire pour nous aider à contacter Benjamin. Il a aimé notre projet et notre manière de le contacter, hors agent. Simon : On est devenu super potes. Il nous a apporté beaucoup, le fait de signer notamment chez Cinq7.
Quel conseil vous a-t-il donné ?
Pablo : Il nous a aidés à appréhender certaines difficultés de musiciens comme l’impossibilité de composer. On a eu un moment de blocage, à nous 6.
Simon l’a eu au tél un soir et son conseil nous a libérés. Il nous a proposé d’enregistrer des petits bouts : “et on verra ça quand on réalisera l’album.”
C’est un peu notre tonton qui nous protège, qui a plus d’expérience que nous et qui nous guide. Inüit c’est une histoire de famille ! Simon : C’est du collectif !
Son meilleur conseil : “faites comme vous faites d’habitude !”
Que nous réserve le premier album d’Inüit ?
Simon : Un peu plus de musique africaine, un peu plus de jazz, de hip-hop. On évolue au gré de nos influences. Pablo : Il y a une plus grande place de nuances aussi, à la différence de l’EP. Parce qu’on a tenté d’aller plus loin dans l’énervé et aussi dans le calme et le minimal (quitte à ce que certains de nous ne jouent pas sur des morceaux). Explorer le calme et l’énervé. Y’a plus qu’à agencer tout ça. Simon : Y’a pas mal de taff !
Vous écoutez quoi en ce moment ?
Pablo : Ce qui nous met d’accord depuis très longtemps : Bad Bad Not Good… Simon : Arcade Fire aussi.
On a tous des goûts différents. J’ai pris une mandale avec l’album de Bon Iver (je vais le voir à la Salle Pleyel). J’écoute aussi Smino qui fait du hip-hop un peu jazz. C’est chamé.
Faire de le musique, ça vous rend plus heureux ?
Pablo : Pas pour moi. Ça dépend des genres en fait. La musique est plus un compagnon. Quand je ne vais pas bien, la musique ne va pas bien non plus. Simon : Moi c’était différent. J’ai fait une inversion vis-à-vis de l’école et il fallait très très vite que je ne fasse que de la musique. Ça fait mon bonheur pour le moment. Je ne ferai pas ça toute ma vie.
Un mantra, une philosophie de vie ?
Pablo : La remise en question. Simon : Et la discussion. Comme on est 6 et qu’on compose à 6. Donc c’est de l’écoute et avoir un but commun. Ce n’est pas toujours évident. Pablo : C’est dealer avec tous les aspects des personnalités. Pour composer l’album, on a passé un mois à se voir tous les jours, sauf le week-end. Et quand ça ne va, il faut discuter, savoir si ça va influencer le morceau en cours… Simon : Il faut faire extrêmement gaffe aux ressources humaines !
Vous arrivez à vous surprendre encore ?
Pablo : Ça fait tellement qu’on se côtoie, qu’on arrive à capter les micro-évolutions de ses amis. Et on se rend compte qu’en un an, l’un de nous va vachement se calmer sur sa personnalité, par exemple.
Qui se charge des réseaux sociaux au sein du groupe ?
Simon : C’est moi ! J’aime ça !
Pour Snapchat, je galère, je pense être trop vieux. Twitter : je galère aussi mais j’essaie. Je suis plus Insta.
Qu’est-ce qui vous fait le plus rire ?
Pablo : Les jeux de mots !
Mais c’est ringard ! 😉
Simon : On est hyper ringards ! 😉 On a un humour chelou. Pablo : Le dernier gros tweet qu’on a balancé c’était une série de jeux de mots car on s’emmerdait dans le camion. Simon : 1 Etienne / 2 Crécy. Et il nous a retweeté ! 😉
En 2017, Les demoiselles de Rochefort, le chef-d’œuvre de Jacques Demy réhaussé par la musique de Michel Legrand, célèbre son 50e anniversaire. Il est donc normal que ce soit la salle magique du Grand Rex qui accueille les deux représentations exceptionnelles des 30 septembre et 1er octobre prochain.
Voici 5 bonnes raisons de (re)voir ce film culte.
1 – Michel Legrand méga culte
Et ce n’est pas uniquement la bande originale du film.
Le compositeur Michel Legrand présentera pour la première fois, en création mondiale, La Suite Orchestrale des Demoiselles. Cette œuvre inédite réunit les plus grands thèmes de la célèbre comédie musicale. Sur scène, Michel Legrand au piano dirigera un big band de 20 musiciens.
2- Les Demoiselles de Rochefort forever
Le film aussi qui a été entièrement restauré. Et son casting est juste fantastique : Catherine Deneuve, Françoise Dorléac, Gene Kelly, Georges Chakiri. Jacques Demy est bien le maître incontesté de la comédie musicale française au cinéma.
3 – Le Grand Rex, so magical!
Parce que voir un concert, un film, un spectacle dans cette salle est aussi unique que d’aller à l’Olympia.
Pour avoir assister à la projection de L’Étrange Noël de Monsieur Jack en présence de Danny Elfman… : les étoiles dans les yeux dès les premières notes.
Pour l’anecdote : la salle est un modèle réduit du célèbre Radio City Music Hall de New York.
4 – 50 ans, ça se fête !
L’euphorie va être à son comble. La projection promet des moments chantés en chœur par toute la salle.
Souvenir inoubliable pour vos 50 prochaines années. T’étais où le 30 septembre 2017 ? Je fêtais les Demoiselles de Rochefort avec Michel Legrand : la classe.
Et qui te dit que Reine Catherine ne viendra pas faire un saut ?
5 -Digital Detox
Le cinéma est encore un des très rares lieux où le smartphone n’est pas de la partie. Lâche ton tél et profite du grand écran.