Archives de catégorie : Musique

Live report, chronique, interview…

AUSTRA en interview : on a parlé Future Politics, États-Unis, Montréal

“C’est toujours une joie de revenir à Paris” pour Katie Stelmanis, la leader du groupe Austra. A l’occasion de son concert au Trianon dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent, elle nous évoque son fascinant nouvel album Future Politics, sa relation avec les États-Unis, Montréal et surtout ce qu’elle attend de ses fans français !

INTERVIEW

 

UsofParis : Tu as débuté ta tournée aux États-Unis, comment
Katie Stelmanis : Notre live est une combinaison de nos trois albums. Il y a des moments très intimes, notamment avec les nouvelles chansons. Et on a remixé certains anciens titres pour les rendre encore plus dansant.
Je dirais que le public est plus passionné par le sens des chansons qu’en Europe. C’est surtout parce que l’on a débuté la tournée juste après l’élection de Trump. Les gens s’identifient vraiment au concept de “Future Politics“.

Comme David Bowie, es-tu “Afraid of America” ?
Je suis effrayée par certains côtés des États-Unis. Quand on s’arrête en plein milieu de nulle part avec notre tour bus, on se dit :”Fermez les portes !” 🙂 Je pense toujours au fait qu’il y a des armes là-bas.

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Qui est ton ange pour ce nouvel album ?
Alice qui l’a mixé ! On travaille ensemble depuis de nombreuses années ensemble.
C’était un peu un processus de création DIY (Do it yourself) : mix et production. Personne ne l’avait fait avant sans une aide extérieure.
Alice n’avait jamais mixé d’album avant. Du coup, j’ai été obligé de m’impliquer plus aussi dans cette partie.

We are alive est une de mes titres préférés.
C’est l’une de toutes premières chansons écrites pour cet album. J’ai passé des stades où je l’ai aussi bien aimée puis détestée. On l’a joué sur scène avant et je sortais du concert, en disant : “je veux la virer !” 🙂 Et après je disais l’inverse.
J’ai eu cette réaction parce que ce n’est pas une chanson “habituelle” d’Austra. Elle est plus simple, basique, strip down. C’était donc un peu inconfortable parce qu’aussi très vocal.
Pour moi, cette chanson est plus une conversation, ce n’est plus une ballade. Je parle aux gens. Je dois donc être investie de ce que je dis.

J’aime aussi beaucoup I love you more than you love yourself.
C’est aimer une personne qui est dépressive. C’est très simple en fait comme sentiment. Et en même temps très difficile, de faire s’aimer une personne.

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Quelle est l’histoire de la vidéo I love you more than you love yourself ?
L’idée du clip est basée sur l’astronaute, Lisa Nowak. Elle était la sensation aux États-Unis après son premier voyage dans l’espace. Et elle a eu un break-down. Elle était amoureuse d’un homme qui avait une autre femme dans sa vie.
Elle a essayé de le conquérir d’évincer s petite-amie. Elle avait tout un tas d’accessoires comme un pistolet et a traversé les Etats-Unis pour la kidnapper. Elle a été arrêtée et le mot qui lui était associé quand on cherchait sur internet était : lunatique.
On s’est servi de cette histoire, car les gens se sont acharnés sur elle, sans lui accorder justice. Il n’y a pas eu de jugement sur son état psychique et tout le stress qu’elle a pu ressentir en se préparer à son voyage dans l’espace. Avec cette vidéo, nous voulions apporter un point de vue compassionnel à son histoire.

Que pouvons-nous faire pour sauver l’humanité ?
Waouh ! Grande question. Je n’ai pas la réponse. 🙂
Mais ce que j’essaie de faire avec cet album c’est encourager les gens à penser différemment et à challenger les idées, à vérifier beaucoup plus les informations que ce que l’on fait.
Penser plus grand. Le changement doit être global et pas seulement local “être locavore”, par exemple.

As-tu un mantra pour mieux vivre ?
Je n’ai pas une façon poétique de le dire, mais ce qui est le plus important pour moi est de toujours de déstresser.
Être libérée du stress te rend capable de créer. Ce métier peut être très stressant. Beaucoup de mauvaises choses peuvent arriver, de critiques, mais il faut arriver à prendre la distance.
C’est la chose la plus importante de ma vie.

As-tu une bonne raison d’écouter Future Politics ?
Je n’avais pas anticipé quel serait l’ambiance au moment de la sortie de l’album. Je suis pessimiste quant à la politique actuelle et maintenant j’ai des chansons tristes sur la politique.

Quand sais-tu que tu as écrit une bonne chanson ?
Je n’ai pas la moindre idée. Pour moi, c’est une question de longévité. J’écris une chanson, je vois combien de temps je peux l’écouter.
Mais je travaille avec beaucoup de monde : mes musiciens, mon équipe en tournée, les gens de la maison de disque. J’ai donc beaucoup de conseils.
Et la meilleure des choses est de la jouer en live. Ne serait-ce que la répéter avec le groupe est une étape cruciale. Quand tu es chez toi, seule, c’est impossible à dire.

Une histoire marrante qui te serait arrivée à Paris ?
La dernière fois que je suis venue à Paris, j’avais un date. Et j’ai eu l’idée d’un moment romantique au Sacré Cœur avec une bouteille de vin. Je n’avais pas anticipé le fait qu’il y ait des centaines d’autres personnes qui avaient la même idée que moi.


As-tu fait une cure de français à Montréal ?
J’ai tenté d’apprendre à parler français. Je suis resté dans le quartier pendant un an. Et après je suis partie à Mexico et j’ai appris l’espagnol. Et du coup, je confonds les deux langues tout le temps.
J’ai un meilleur accent espagnol que français, en tout cas.
Montréal est unique au monde. Comme Berlin. C’est une ville allemande bien sûr, mais tellement différente de toutes les autres. Il y a beaucoup de gens qui y habitent qui ne parlent pas allemand, comme Montréal. Il n’est pas nécessaire de parler français pour y habiter.

Une belle adresse à nous conseiller à Montréal ?
Oui, un spot pour le petit-déjeuner que j’adore : Byblos Café.
C’est la première adresse où je vais quand je retourne à Montréal. C’est beau, apaisant et la nourriture est bonne.

Un message pour tes fans français ?
Continuez à être toujours plus excités et débridés que les berlinois.
Ces temps, le public berlinois est vraiment ennuyant. J’ai beaucoup d’attente avec le public français, qu’il soit toujours aussi fou.

Interview by Alexandre


AUSTRA
nouvel album Future Politics
(Domino Records)

Concert en France :
le 23 juin au festival Rock in Evreux

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Sônge en interview : on a parlé Debussy, contes et synestésie

Sônge fait partie de ces filles qui la jouent en solo pour créer et performer sur scène, comme Christine and The Queens ou Jain. Ces deux références n’en sont pas forcément pour cette fille au sourire inaltérable – et bien qu’elle trouve géniale leur évolution à chacune. Découverte aux Transmusicales, nous la retrouvons aux Inouïs 2017 du Printemps de Bourges pour un face-à-face sans filtre avant qu’elle file au festival Days Off et aux Vieilles Charrues.

SELFIE-INTERVIEW

UsofParis : Quand tu entres sur scène, on n’a pas l’impression que tu es une jeune femme adorable. Tu apparais mystérieuse.
Sônge : Je ne suis pas gentille ! 🙂
Quand j’arrive, je suis éblouie, je ne vois personne. Je suis dans ma bulle.
Pour l’anecdote, j’ai du mal à dormir et j’ai consulté plusieurs spécialistes. L’un d’entre eux m’a conseillé les lunettes de luminothérapie. Je les mets le matin, ça soulage le cerveau : c’est bon pour le stress, le moral et le sommeil. Du coup, je les ai gardées pour le spectacle.

As-tu le trac avant d’entrée sur scène ?
J’ai surtout le trac un mois avant le concert. Je stresse, du coup je me mets au point. Et comme j’ai réglé les choses bien avant,  j’arrive en meilleure confiance qu’un mois avant.

Ta tenue de scène, tu l’as prévoie un mois avant aussi ?
C’est en constante évolution. Jeanne Friot m’a confectionné ce bombers iridescent.
J’ai eu plusieurs retours. Comme à la Gaité Lyrique, on m’a dit : “c’est poétique, on dirait que tu marches sur des feuilles, à l’automne”. J’ai aussi eu :”la pluie qui ruisselle dans les rues de Paris.” J’ai beaucoup aimé. Les gens sont partis dans un trip.

Mon ingé son n’a pas du tout dit ça. Il a transpiré. C’est le piment du live ! 🙂

As-tu le temps d’écrire en pleine tournée ?
Entre les concerts, je fais des compos. Mais ça va très vite..
Et je ne peux pas créer si je ne vis pas. Je ne peux pas m’enfermer 2 semaines couper du monde avec mon ordi et synthés. Ce que tu vis se stocke quelque part, dans ton patrimoine. Et ça peut ressortir 5 après.
Quand j’ai vécu à Amsterdam, pendant un an, j’ai vraiment vécu et rencontré des gens de ouf. Mais je n’ai rien créé. J’ai créé quelques sons. Et j’ai eu ensuite des remontées, mais bien plus tard. Je me laisse nourrir.
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Quand tu crées un titre, tu commences par la musique ou le texte ? 
C’est toujours la musique qui arrive en premier. Je commence par une trame harmonique. J’entends ensuite des couleurs (Colorblind), c’est le propre de la synesthésie.
Ensuite, je travaille comme un dessin, une peinture, avec les contrastes.

 

Qu’est-ce qui t’inspire ?
Je lis pas mal de contes. Enfin, je m’arrange pour que l’on me les lise, parce que je n’aime pas lire. 🙂
J’ai beaucoup de contes de Mongolie, Ethiopie, du Maghreb. C’est super inspirant.
J’aime les bêtes magiques, les forêts, les pleines lunes. Un de mes titres s’appelle Phacochère, ça évoque des phacochères magiques dans des savanes.
J’aime aussi les films de science-fiction magique, pas machine, robots.
Les rencontres.
Les oeuvres de tout sorte. Par exemple, I come from pain a été influencé par Claire de Lune de Debussy. Je suis partie d’une progression harmonique que j’aimais trop. J’ai tenté de la refaire avec mon synthé, en changeant des trucs. Et ça en a fait mon morceau. Bien sûr, ça n’a plus rien à avoir mais je connais le parcours.
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La prochaine étape c’est de jouer sur scène avec des musiciens ?
Non. Je préfère rester toute seule.
Je préfèrerai plus avoir des danseurs que des musiciens avec moi.
Je me sens super libre et je veux garder ça.
Mon projet Sônge me donne de l’air et je ne voudrais pas qu’il devienne complexe avec des contraintes.

C’est instantané aussi. Si je veux faire une répét à 5h du mat, si je dors pas, je suis libre. Même chose, si je voulais faire une résidence à l’étranger.

Quel artiste du Printemps de Bourges te fait battre le coeur ?
Tommy Genesis !

Interview by Alexandre 

Sônge 

EP éponyme
A télécharger ici

CONCERTS  :
04.07.17 / Days Off – Soirée Hexagone #2 / PARIS
avec Jacques, Juliette Armanet, FAIRE et Requin Chagrin
14.07.17 / Les Vieilles Charrues / CARHAIX
28.07.17 / Cabourg Mon Amour / CABOURG

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Inna Modja : interview selfie et rayonnante pour Motel Bamako

Inna Modja marque son retour musical et son retour aux sources avec Motel Bamako. Un album qui invite au voyage dans le pays de la chanteuse : le Mali. On redécouvre l’artiste à travers des textes forts, engagés et une musique qui mélange les genres.
Rencontre avec la nouvelle Inna Modja, qui poursuit sa tournée en France et à l’international.

Le sourire de la chanteuse Inna Modja smile interview pour nouvel album Motel Bamako warner music 2015 photo originale united states of paris blog usofparis

INTERVIEW

UsofParis : Vendredi à la Cigale, j’ai découvert une nouvelle Inna Modja. Hip-hop, rap, world music, électro… La pop c’est fini ?
Inna Modja
: Non, la pop a influencé l’album précédent mais le premier qui était plus acoustique. Je ne sais pas si c’est fini, mais sur cet album j’avais envie de rentrer chez moi au Mali et de retourner là où j’ai commencé avec la langue et le genre aussi. Au Mali, après la musique traditionnelle, le hip-hop est la musique la plus importante et la plus populaire. Naturellement donc, j’en écoute et j’ai commencé à en faire quand j’avais 15 ans. Je ne me suis pas improvisée comme ça, c’est juste quelque chose que je n’avais pas eu l’occasion de faire sur les 2 albums précédents.
Je me dévoile plus sur celui-ci. Avant, je parlais beaucoup des autres, de ce qu’il y avait autour de moi, sur celui-ci je parle de moi, de ma vie, de ma culture donc naturellement c’est un genre qui s’est imposé avec la langue aussi.

Du coup, tu ne chantes pas en français sur l’album, ce sont les personnes avec qui tu es en duo qui l’utilise…
Pas sur celui-ci. Mais c’est parce que j’ai grandi en Afrique anglophone, notamment à Bamako, et je parlais anglais. L’anglais sur l’album n’était pas un choix, ça s’est fait naturellement, de façon cohérente. Peut-être que sur le prochain, il y aura du français à nouveau.

Inna Modja Marco Conti Siki The journey of wingsforfreedom in Bamako wingsforbamako photo Facebook

Tu es donc repartie au Mali pour faire cet album, c’était vital pour toi ?
J’habite en partie à Paris et en partie à Bamako, j’y suis très souvent. Au moment où la guerre a commencé, j’étais en tournée et je n’avais envie que d’une chose c’était de tout plaquer et partir auprès de ma famille pour être avec eux dans ce moment pas facile. Quand j’ai commencé à écrire l’album je suis donc partie, j’ai pris ma valise, je suis rentrée chez mes parents sans décider du moment où je reviendrais. Je me suis imprégnée du Mali encore plus. C’est une autre atmosphère, je peux mieux parler de là-bas quand j’y suis.

Cet album-là est très engagé, c’est important pour toi ?
Sur le précédent, il y avait pas mal de chansons engagées aussi comme EmilySpirit, … J’ai abordé beaucoup de thèmes mais quand on a une chanson qui prend le dessus comme French Cancan, les autres sont moins mises en lumière. French Cancan, c’est une chanson qui m’a tellement porté chance et ça m’a permis de faire un 3e album.
Sur cet album, je parle plus de moi, et je suis quelqu’un d’engagé. Ça fait plusieurs années que je milite contre l’excision, je suis ambassadrice de l’AMREF qui aide à former des sages-femmes en Afrique. Ça fait partie de ma vie et de mon quotidien, et donc forcément cela s’invite dans ma musique. En plus, mon pays est en guerre, je ne pouvais pas ne pas en parler car ça bouleverse tellement de choses dans nos vies.

Tu as co-réalisé le clip de Tombouctou, ton concert est très visuel, avec des vidéos magnifiques du Mali, est-ce toi aussi qui les as tournées ?
Oui, je les ai faites avec Marco Conti Sikic. On avait envie de montrer une Afrique différente. On a tendance à parler des guerres… j’avais envie de montrer quelque chose de plus juste, de plus réel. J’ai utilisé des codes africains comme la récup’, le studio de  Malick Sidibé, etc.
On est dans une période qui est un peu flippante, où l’on ne sait pas qui est l’autre et quelle est sa culture. Et je pense qu’en découvrant des cultures différentes et riches, les gens peuvent être amenés à s’intéresser. J’avais envie de montrer l’Afrique dans laquelle j’ai grandi, sans une vision misérabiliste car on n’est pas misérable !

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Qui sont les femmes qui apparaissent dans le clip de Tombouctou ?
Il y a ma mère, ma grand-mère, ma sœur et sa fille et ma petite-cousine. C’était une expérience familiale. Elles se sont prêtées au jeu car elles croient en ce que je fais et dis. Les engagements que j’ai, je ne les tire pas de nulle part. Mon père est le plus grand féministe que je connaisse, il pense que l’avenir de l’Afrique est entre les mains des femmes. Ma grand-mère aussi est ultra-moderne.

Je suis ultra fan de The Noisettes, tu as travaillé avec eux pour le titre The man accross the streets” comment est née cette collaboration ?
Ce sont des copains. On est parti à Brighton chez Dan Smith, on a passé une semaine là-bas à discuter, refaire le monde, faire de la musique… Avec Shingai Shoniwa, on partage beaucoup de choses, elle est originaire du Zimbabwe, on a beaucoup de choses en commun. Ça faisait un moment qu’on voulait faire quelque chose ensemble et pour cet album ça s’y prêtait bien.

Vous n’avez fait qu’une chanson ?
Non, on en a fait plusieurs mais on n’en a gardé qu’une. Pour le live, je pense qu’on fera des chansons qui ne sont pas sur l’album.

Quelle est ta chanson la plus personnelle sur cet album ?
Forgive yourself dans le texte est celle où je me dévoile le plus. Sambe et Tombouctou sont vraiment mon état d’esprit.

selfie original et exclu pour UsofParis
selfie original et exclu pour UsofParis

Dans une ancienne interview, tu disais que ton rêve était de faire un duo avec Baloji et Oxmo Puccino, tu l’as fait ! Une envie pour un nouveau duo ?
Oh non, quand je prie ça arrive… Je ne sais pas encore, je ne fais pas beaucoup de collaboration. Quand j’en fais, c’est parce que j’ai un coup de cœur artistique.
Je pense qu’avec Salif Keïta ce serait une belle chose. Mais ça se fera certainement.

Quel est le dernier concert que tu as vu ?
Asa
, mais c’était il y a un moment.

Ton dernier coup de cœur musical ?
Janet Jackson
. Je l’adore depuis que je suis enfant et son dernier album est très chouette.

Un concert inoubliable dans ta carrière ?
Celui de La Cigale, qui vient de passer, parce que 90% de la set-list était composée des nouveaux titres ou chansons moins connues. C’était quitte ou double. C’était un très beau moment. Les gens ont dansé tout le long. C’était génial !

Inna Modja smile lookée nappy interview pour nouvel album Motel Bamako warner music 2015 photo originale united states of paris blog usofparis

Pendant ce concert, tu as repris le titre Caroline de MC Soolar, pourquoi ce choix ?
J’adore MC Soolar, et il manque à la scène hip-hop actuelle. Il est venu au Mali quand j’étais toute petite, j’étais allée le voir en concert avec mes sœurs et Caroline était une chanson qui m’avait marqué. Je ne sais pas ce qu’il fait en ce moment mais « reviens ! ».

Une dernière question qui m’a été soufflée par une fille (elle rit) : le nappy est à la mode depuis 4-5 ans, tu es l’une des précurseurs, c’est une mode ou un réel black power ?
Je ne pense pas que ce soit black power, c’est juste la nature, qui on est.
J’ai commencé il y a un peu plus de dix ans, ce n’était absolument pas la mode. Je me souviens que je me faisais pointer du doigt dans la rue, on se moquait de moi, on m’appelait Jackson Five, etc.
Et je suis heureuse de voir de plus en plus de filles avoir leurs cheveux naturels parce que c’est qui l’on est. On ne peut pas toutes être des grandes blondes d’1m80, parfois on est brune, parfois on est rousse, parfois on a les cheveux crépus parce qu’on est métis, noire, asiatique, etc. On ne peut pas tous rentrer dans le même moule. Le fait d’accepter que chacun est unique est important. Si tout le monde se ressemble, il n’y a pas d’intérêt.

Interview by Joan
Photos by Emmanuel 

Cover Motel Bamako pochette nouvel album Inna Modja Warner Music France 2015

Inna Modja
album Motel Bamako
(Warner)

site officiel : innamodja.com 

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Asgeir : interview Afterglow, nouvel album électro-planant !

Asgeir le retour. L’Islandais super star sort son nouvel album Afterglow, avec de belles pépites électro.
Attaché à notre pays, les Français sont, pour lui, plus curieux que les autres et notamment. Ils sont prêts à écouter une chanson en islandais dans le texte, à la différence des Américains.
Il revient sur sa tournée mondiale et partage les coulisses de son nouveau disque.
Il est à retrouver en concert au Cabaret Sauvage, le 15 mai (sold out) avant un Bataclan le 12 octobre.

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INTERVIEW 

UsofParis : Qu’as-tu appris de cette longue tournée pour ton 1er album ?
Asgeir : Par quoi comment commencer ?
On a voyagé beaucoup pendant 3 ans. Les gens sont différents d’un pays à un autre. On ne peut connaître vraiment les villes où l’on joue. On reste un jour. Et du coup, je ne pourrais citer toutes les villes où j’ai chanté. Mais ce n’est pas si important.

J’ai appris des mots étrangers aussi.
Mais voir le monde ne m’a pas réellement changé 🙂

Gardes-tu un souvenir fort sur scène ?

Je ne suis pas un gros performeur. Quand je suis sur scène, c’est simplement moi. Je n’en fais pas plus. J’adore jouer. Je connais mes limites.
Je me souviens des concerts en Australie. Ça représente un marché important pour moi et l’on y a fait de gros concerts là-bas. J’aime aussi jouer en France, pas seulement à Paris. C’est très différent des autres pays.

Qu’y-a-t-il de nouveau dans cet album ?
Il y a plus de synthé, plus de piano, moins de guitare acoustique.
Moins folk et plus électro.
Je voulais que l’album sonne plus produit, plus travaillé que le précédent.
Je me souviens que l’enregistrement du premier album avait duré 3 mois et pour celui-là : 2 ans. On n’avait absolument rien quand on a fini la tournée.
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J’aime beaucoup Afterglow. Que peux-tu me dire sur ce titre ?
Quand je pense à cette chanson, je pense au temps passé dans ma ville natale : Laugarbakki.
J’y suis resté pendant plusieurs semaines. Mon père y habite toujours. C’est une chanson différente des autres. Parce c’est la première fois que nous étions ensemble, avec mon père, pour créer une chanson. Je lui ai joué le titre au piano et lui ai demandé d’écrire.
D’habitude, je compose la musique à Reykjavik et je l’envoie par mail pour qu’il écrive le texte.
Et c’est mon frère qui a traduit en anglais.
Le thème de la chanson est la nature, les paysages.
 
Un autre titre me plait aussi beaucoup : I know You know.

C’est la première chanson que j’ai composée pour cet album quand je suis rentré de tournée.
J’avais envie de quelque chose de fun. Et très vite, j’ai eu l’idée que la première partie soit acoustique que la suite soit plus électro. C’est une idée simple faite d’une boucle vocale, avec un ordi. Ce n’est pas une chanson composée au piano.

La scène te manque ?
C’est bon de faire un break, honnêtement. Mais j’ai envie de retourner sur scène maintenant car je n’ai pas joué depuis 2 ans.
C’est bon aussi d’avoir de nouvelles chansons à jouer sur scène. Les précédents ont les a joué tellement.
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Être une personne célèbre dans ton pays, ce n’est pas compliqué à vivre ?
En Islande, les gens ne dérangent pas les “super stars” pour une photo ou autre.
La seule différence, c’est qu’on me regarde plus dans la rue. Mais ça ne pose jamais problème.

C’est surtout quand je vais en centre-ville pour une soirée et que les gens sont bourrés. Alors là on me demande plus souvent des selfies.

Et est-ce que tu acceptes ?
Oui, si je suis bourré aussi ! 🙂

Un conseil pour découvrir au mieux ton pays ?
Profiter de Reykjavik et ensuite se balader autour. Il y a possibilité de se détendre facilement et de voir des concerts !
Le plus bel endroit est là d’où je viens, côté nord est. Prendre la route pour Hrutafjordur et Midfordur. C’est aussi très beau à l’est autour de Egilsstadir, Neskaupsstadur. Si tu as une voiture, roule et découvre tout le pays. Tout est beau !

Interview by Alexandre

Asgeir

nouvel album Afterglow 
(Because Music)

concerts :
15 mai au Cabaret Sauvage (Paris) : complet 

13 juin aux Abattoirs (Cognac)
14 juin à la Rock School Barbey (Bordeaux)
16 juin à la Cartonnerie (Reims)
17 juin à la BAM – Boite à Musiques (Metz)
18 juin au Brise Glace (Annecy)
23 juin à l’Hippodrome de Navarre (Rock in Evreux)

12 octobre au Bataclan (Paris)

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Printemps de Bourges 2017 : Petit Biscuit, Jacques, French 79 #livereport

J5 avec un bain d’électro aussi inspiré, trippant que relaxant. Notre top 3 des révélations électro du Printemps de Bourges 2017 sont : Petit Biscuit, French 79, Jacques et Jabberwocky. Quatre concerts aux styles bien distincts pour des DJsets détonants ! 

 

Jabberwocky groovy

C’est au trio électro poitevin Jabberwocky qu’incombe l’ouverture du W ce samedi.  En arrière scène, des lumières aveuglantes masquent l’entrée du groupe. Quelques notes de leur électro suffisent à faire monter le groove sous le chapiteau.


Mais le trio ne restera pas seul très longtemps. Le chanteur Opé Smith (vu aux côtés de Ben l’Oncle Soul, C2C et Beat Assailant) prend le micro, rapidement accompagné de Tessa B – comme pour leur Olympia de la veille.
Durant tout le show, ils enchaîneront les titres de Jabberwocky, tantôt en solo, tantôt en duo. Jeux de lumières léchées, percus bien appuyées et basses profondes : le groupe embarque avec lui le public qui afflue doucement vers la scène du W.

French 79 : on dit oui !

On ne l’attendait pas particulièrement, French 79. Sa scénographie est très simple. Trois petits écrans blancs derrière lui, des vidéoproj, 3 consoles. Pendant qu’on shoote les 3 premiers titres, une jeune crie : “Il est Français !” comme s’il y avait eu un doute.


L’électro du Frechy ne joue pas le tour de force, elle se déploie avec charme et séduit tous les publics.
Peu à peu la lumière laisse percevoir la blondeur du DJ qui semble touché par l’accueil et la présence en nombre des festivaliers “malgré l’heure“.


À la sortie, on capte un drôle d’échange dans le public. Un trentenaire lance à un autre qu’il aperçoit dans les gradins :”il n’a pas d’organe !” Étrange 

Petit Biscuit à la conquête des States


Dans la catégorie, jeune talent. Après Fakear la vieille, au tour du Petit Biscuit pour un DJset en solo. Alors que Fakear misait sur un gros dispositif (musicos, effets visuels…) le Rouennais auteur du génial Sunset Lover joue la discrétion avec guitare et écran fond de scène qui envoie des images d’aurores boréales.


Son set est maîtrisé, malgré une certaine timidité. Son échange avec le public ne pousse pas encore le délire des foules.  Mais il n’est qu’au début de sa longue carrière. Un set éblouissant qui va s’exporter au cours d’une tournée aux Etats-Unis cet été. 


Jacques : décoiffant !

Début de set en pleine lumière. Jacques débute ses bidouillages. Il sort une spatule  pour enregistrer un son. Un festivalier lui balance : “Tu vas faire des crêpes avec ?


Faut dire que Jacques ne fait rien comme les autres. Il fait tout en direct alors que la plupart des sets électro balancent des boucles pré-programmées. Ses instruments sonores sont classiques guitare, flûte à coulisse et plus avant-gardistes : raquette de badminton, cloche, ruban adhésif…


La lumière baisse, la tonalité sera rouge pendant une bonne partie du live. “Le concert a débuté… C’est le Printemps !” nous lance le facétieux compositeur. Jacques est un peu le Orlan de l’électro. Son choix capillaire peut dérouter, mais ça en fait toute sa différence.
Et au final, il bluffe tout simplement ! 

Rendez-vous l’année prochaine pour l’édition 2018 du Printemps de Bourges !

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Printemps de Bourges 2017 : Fakear, Electric Guest, Calypso Rose, Gaël Faye, Talisco #LiveReport

J4 du Printemps de Bourges 2017 en mode zapping. Beaucoup de beaux concerts au même moment et un dont d’ubiquité défaillant. On a réussi à capter le rituel de la pédale de François and the Atlas Mountains, le flow d’Electric Guest, la poésie de Gaël Faye, le feu de Calypso Rose, la théorie de l’élastique par Wax Taylor, la déflagration Talisco et le débardeur de Fakear.

François & the Atlas métissé 

Dans le cadre feutré du Théâtre Jacques Coeur, François Marry et ses acolytes ont titillé le public pour le faire décoller de son siège. Le set est étonnant, il débute illico par les deux premiers singles du dernier album : Grand dérèglement et Tendre est l’âme. Des chansons-pépites, dansante pour la première et légère pour la deuxième. La mèche blonde du chanteur bat le rythme sur son visage. On devait d’avoir des cheveux comme lui à notre vingtaine, mais les nôtres rebiquaient.
Il est bon de retrouver François plus assuré qu’à ses débuts, qui s’autorise des apartés amusants comme le rituel de la pédale au 3e titre, couché au sol, sautant pour rattraper son micro.
La musique de François and The Atlas Mountains est métissée, gorgée de mille nuances qui nous portent et emportent. #fascinant

Electric Guest is back! 

Les Américains se sont offert plusieurs dates en France pour présenter au plus grand nombre l’album Plural. À leur étonnement, le public est au rendez-vous malgré les 5 ans d’absence. Pendant cette période, ils ont notamment composé plusieurs titres pour un album de Charlotte Gainsbourg qui n’a jamais vu le jour (“l’inconvénient de travailler avec une star de cinéma très prise“). Le set du W est court. 40 petites minutes ne suffisent pas à apprécier à leur juste valeur nos retrouvailles avec le groupe. 

Mais il est toujours aussi plaisant de voir se déhancher Asa. Dear to me et Back for me sont deux premiers singles taillés pour le live. On en redemande ! 

Calypso Rose in fire! 

Immanquable la septuagénaire (77 ans le 27 avril) facétieuse venue de Trinidad. Elle a chauffé le Palais d’Auron avec un enthousiasme impressionnant. Elle arrive à tous petits pas sur scène, accompagnée d’un membre de son équipe. Et une fois dans son espace de jeu, elle navigue d’un bord à l’autre de la scène faisant découvrir sa tenue flamboyante et sa danse du ventre. À la fin du premier titre, elle quitte ses chaussures. Ses petits pieds font peine à voir mais ils continuent de porter l’artiste.

Les textes des chansons sont simples, compréhensibles par tous et toutes. Et sa musique nous emporte dans des paysages de bord de mer, des nuits folles de danse, sans aucune peur du lendemain. 

Au salut, Calypso Rose aperçoit un enfant en fosse :”je veux qu’on lui donne un album !” La classe ! 

Au même moment, Broken Back foule la scène du W : “Mon but dans un concert c’est de m’amuser “.
Alors la jeunesse de Bourges s’est massé contre les barrières de sécurité pour s’amuser avec lui. Faut dire que le jeune homme a l’énergie communicative, armé de sa guitare.


Même s’il a franchit le cap des 150 concerts donnée, sa fougue reste la même sur scène.
Du coup le public danse, chante et “quand 4000 personnes chantent avec toi, ça fout les poils !”
Comme Bourges, on aime bien avoir les poils avec Broken Back.

Talisco : pur rock ! 

Une lumière en fond de scène qui fait l’effet d’un contre-jour, pas évident de capter avec précision le visage de Jérôme Amandi.
On le prend à faire un sourire de bogosse à une jeunette qui jubile avec ses copines. Le quadra à la barbe de plusieurs jours, chemise sur débardeur dont le col en V laisse respirer un échantillon de poils, fait de l’effet aux girls. Autre style, son clavier est plus dandy avec la mèche blonde mobile et le petit fouloir autour du cou. 

Talisco se souvient : “Bourges, il y a 4 ans, c’était le premier vrai concert, le début de l’aventure.” Depuis, une tournée qui a joué les prolongations l’emportant aux States.
Son nouvel album est tout aussi nerveux, vif et brut. Le concert est une vraie déflagration rock : le pied !

Gaël Faye : Petit Pays au Palais Jacques Cœur

Dans la magnifique Salle des Festins, une bulle se crée dans le tumulte du Printemps de Bourges.


Avec la lecture musicale de son livre Petit Pays, Gaël Faye nous transporte avec émotions, rires mais aussi violence dans le Rwanda de son enfance, celui de la haine ethnique et du génocide.
Les mots virevoltent, claquent et résonnent dans cette salle où le public capte chaque geste, chaque parole et chaque note du duo.


Après cette heure coupée du monde, c’est le choc en sorti de salle. Il faut quelques minutes pour revenir au réel et aux bruits du festival.

Wax Tailor et la théorie de l’élastique 

Leçon d’humilité en conf de presse avec Wax Tailor, “l’ours grinchon de la musique” comme il se plaît à se présenter. Il a partagé avec nous sa théorie de l’élastique. Quand il bosse sur un projet, un album, il a l’impression d’être hyper loin par rapport à ce qu’il a fait avant (élastique tendu au max) et quand il finit et réécoute, il s’aperçoit qu’il a bougé de quelques centimètres (élastique détendu, relâché).
Au final, on ne change pas tant que cela de style. C’est pour cela que je fais en sorte d’ouvrir des petites portes.
Après Bourges, la grosse date de ouf de Wax est un live à Central Park (NYC) pour la Fête de la musique ! Un seul mot : waouh !

Le big show de Fakear

Le W devient une cour de récré en attendant l’artiste de 25 ans qui déplace les foules. Filles sur les épaules des garçons, ballons Calimero, cheval, Minions ou Barbapapa. Garçons déguisés en licorne ou lapin rose… L’ambiance est à la déconne totale. 

En conf de presse, Fakear avait prévenu :”ce soir, c’est un gros dispositif, qui ne sera présenté que deux fois dans l’année avec Rock en Seine.”
Avec du retard, Fakear fait son entrée sur scène sous les cris de jeunes surexcités. Deux-trois bugs sonores et le live peut débuter. Le bidouilleur de sons varie les plaisirs : Pad, percu ou platine. Il ne reste pas en place, ni figé comme certains dinosaures de l’électro. Seule fausse note du set : un débardeur de basketteur, trois fois trop grand pour sa carrure. 

Et si on pariait que dans 2-3 ans, il nous reviendra avec son nouvel album et des muscles en plus ? comme Bob Sinclar ou d’autres avant lui.

Le Printemps de Bourges c’est encore deux jours de live ! 

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Printemps de Bourges 2017 : Vianney, Jain, Boulevard des Aires, Sônge #livereport

J3 du Printemps à Bourges avec un soleil toujours au top. Une programmation dense qui fait sautiller de joie avec Boulevard des Airs, le nouveau show de Jain nous embarque dans un Sônge captivant et nous fait tomber sous le charme de Vianney. Poésie pure aussi avec un plateau 100% masculin qui a rendu hommage à Barbara autour du pianiste Alexandre Tharaud

 

Jain puissance 1000

Dès le début de journée, notre cœur battait pour le retour de Jain, elle en a dessiné un petit sur notre totebag de festival.
2e Printemps de Bourges consécutif pour l’adorable performeuse avec une création lumière au top dès le premier titre.
Elle prévient, elle termine sa tournée en proposant un “show progressif
Et  c’est grandiose ! Elle fait rentrer ses musicos en plein milieu du 3e titre, en plein délire. Les percussions ont d’un coup une tout autre saveur et un vrai impact dans les corps comme sur les titres : Come ou Paris.



Derrière Jain, les téléviseurs du début ont fait place à 4 écrans carrés qui diffusent des créations graphiques avec des visuels pop et street-art (on reconnaît la patte de Shepard Farey sur un titre).
La version 2017 de Dynabeat convoque le disco. Ça pulse à fond. La fatigue nous a quitté jusqu’au dernier titre : Mabeka aussi spectaculaire que trippant. En sortant, une seule envie : partir en tournée avec cette fille extra.

Plateau générationnel au W

Les 3 artistes qui partagent l’affiche ce jeudi, ont tous découvert la scène au même moment. Boulevard des Airs nous a rappelé en conf de presse que le groupe était invité en première partie de Vianney. Vianney qui choisit lui-même celles et ceux qu’il souhaite mettre en avant au cours de sa tournée. Normal : “on est une petite famille sur la route, une petite famille qui est fragile


Boulevard des Airs a ouvert la soirée avec un set aussi festif, joyeux que généreux. Ces gars-là ont le contact facile et ne restent pas en place derrière leur micro. Le tube Bruxelles fait chavirer. Le bol d’euphorie tient tout le concert. #bonheur

“Pour ceux qui ne m’ont jamais vu, il ne faut pas attendre les musiciens”

Vianney ose ce que certains ne se permettent plus : porter une chemise manches courtes. Faut dire que c’est plutôt pratique quand on est seul à la guitare.
Et le jeune homme n’a pas fini d’être surprenant. D’une part, parce qu’il nous avoue en conf n’avoir aucun trac. D’autre part, il emporte le public avec une aisance confondante. La créa lumineuse ferait presque oublier qu’il n’a aucun musicien autour de lui.
En plus d’avoir un sourire charmant, il a de l’humour, exemple avec “ce morceau dure 8 min” pour annoncer le titre Pas là.
Au cours du set, il abhorre une jo
lie guitare au visage de femme dessiné ou peint et au moins un drapeau breton aperçu lors du concert. De 4 collaborateurs, il y a 2 ans, ils sont 14 autour du jeune chanteur maintenant. C’est une vraie machine à tournée. Cet été, 26 festivals, celui-ci restera longtemps dans ma mémoire !

Plateau d’hommes pour chanter Barbara

Au Palais d’Auron, c’est une distribution 100% masculine qui a rendu hommage à Barbara. Le pianiste Alexandre Tharaud partage depuis de nombreuses années sa passion pour le répertoire de la chanteuse et auteur culte. Il nous a réservé avec ses invités de belles retrouvailles avec des textes, avec des découvertes de chansons plus rares.


Pierre Guénard (Radio Elvis) enchante avec ses versions de Ma maison et Mourir pour mourir. Albin de la Simone fait sourire avec Joyeux Noël et Les Voyages. A mesure que les invités se succèdent, on se surprend à apprécier ces textes forts avec une nouvelle palette vocale.
L’accordéoniste fidèle de Barbara est présent aussi. Romain Romanelli confie une anecdote à garder pour soi. La chanteuse se mettait à le vouvoyer quand il y avait un problème ou une contrariété, alors qu’ils se tutoyaient habituellement. C’est une très bonne méthode finalement pour faire comprendre à l’autre qu’il y un souci et désamorcer tout de suite le conflit.
Tim Dup fait siens les mots de l’artiste qui s’est éteinte l’année de sa naissance, comme “J’entends très bien du bout du cœur“. Superbe !
Vincent Dedienne délaisse son humour pour partager ces lettres de Vienne dans une version parlée, touchante à souhait.
En guest surprise : Julien Clerc vient clore le show avec Ma plus belle histoire d’amour avant un final collectif pour Göttingen.
Un spectacle beau et juste qui nous a fait ralentir notre course folle de festivaliers.

Inouïs 2017 : plateau hip-hop avec Sônge

Révélation des Transmusicales 2017, Sônge poursuit une trajectoire lumineuse avec un set plus assuré qui débute de manière spectaculaire avec cette paire de lunettes de luminothérapie. Mystérieuse, son entrée sur scène fait l’effet d’une apparition fantomatique.
Elle n’a qu’un EP dans la poche, dont elle offre quelques exemplaires avec un large sourire aux jeunes en bord de scène. Et elle arrive à planter un cadre musical passionnant, mouvant, charger de mille influences dont du Debussy.
30 minutes c’est définitivement trop court.


Printemps de Bourges c’est encore 3 jours de concerts !

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Printemps de Bourges 2017 : Placebo, Camille, Diva Faune, Inüit #livereport

2e jour de Printemps de Bourges avec du poids lourd : Placebo et Camille et des poids plumes qui n’ont rien à démériter : Last Train, Diva Faune, Inüit, Peter Henry Phillips.
Live-report complet en photos avec frissons, souvenirs et révélations. 


Placebo20 : tournée anniversaire
Une grande partie de l’attente de la journée était portée sur le passage événement de la tournée anniversaire de Placebo à Bourges.
21h, le public du W a rendez-vous avec ses souvenirs. 20 ans d’electropop qui a joué le glam, le mélange des genres, la liberté totale avec une pointe de subversif.
Mais avant, les festivaliers se familiarisent avec l’écran interdiction de smartphone. La consigne respectée, très peu d’écrans se lèveront en début de set.
Le clip Every me every you, en guise de mise en bouche, nous rappele sinon l’androgynie, la jeunesse de Brian Molko.
Et les idoles vieillissent. La frange droite et la coupe courte ne va finalement pas si bien à Brian Molko quand il débute sur l’excellent Pure Morning, parfaite intro pour une entrée de scène. C’est finalement son partenaire qui s’en tire le mieux, Stefan Olsdal se bonifie avec le temps. Tempes rasées et grisonnantes, queue de cheval, veste noire, bretelles qui pendent à l’arrière du pantalon, il faut le voir jouer de sa basse, tendre les bras pour porter son instrument.
Le sex appeal est à trouver plutôt derrière les deux leaders avec un guitariste ourson à la belle barbe, un cliché hipster qui colle à son époque. 

Le titre Loud like love annonce une soirée festive avec de belles émotions. Message de salut rapide de Brian pour souhaiter la “Bienvenue à la fête !” Une jeunette a sorti ses oreilles de chat qui brillent dans le noir pour l’occasion, certains ont gardé leur bonnet pour faire style.
Les tubes s’enchaînent à grande vitesse, pas de pause : Jesus’Son, Soulmates qui donne des frissons, Special Needs romantisme d’ado, Lazarus

Tubes à plein régime
Un panneau en carton apparaît dans le public : I’m a Placebo addict. Pas sûr que ça émeuve tant Brian. On découvre un titre récent : Exit Wounds qui prouve que Placebo n’est pas en manque d’inspiration. Protect Me a étrangement perdu son couplet en français dans le texte. Without You I’m Nothing nous rappelle nos premiers émois avec Placebo, époque 1998, avec un featuring de David Bowie.
Après la “session mélancolique”, place aux gros tubes qui en envoient : Slave to the wage, Special K, Song to say goodbye, The bitter end. Les bras se lèvent, les cœurs battent à plein régime.

Deux rappels qui leur permettent de faire une pause et offre un rapide échange eye to eye avec les festivaliers devant eux. Stefan brandit une guitare rainbow pour rappeler l’engagement des membres.

Au final, un show très pro mais sans réel échange avec le public comme si le groupe avait fait la fête dans son coin, sans se soucier que son public s’amuse ou pas. Dommage.

Pour préparer le W avec Placebo, Last Train a su envoyer toute la fougue de son jeune âge. Le groupe de Frenchies est à l’affiche du festival pour la 3e année consécutive. Il n’était pas prévu qu’il revienne cette année, mais les potos de Placebo a eu le dernier mot.
En 30 minutes de rock ténébreux comme on aime. 

Sur un nuage avec Camille
La chaleur humaine, rayonnante, poétique, il fallait prendre un aller simple pour l’Auditorium. Une salle pleine à craquer pour célébrer le retour de la sublime Camille avec son nouvel album Ouï.
Début tout en douceur et facétie, la chanteuse apparaît drapée, allongée au sol puis se lève pour entonner un premier titre.
Une rêverie éveillée, Camille nous prend à chaque fois au col pour nous emporter dans une transe musicale dont elle a le secret.
Tous les spectateurs ont pu profiter de sa présence, chevauchant les escaliers de la salle. Le charme est intacte.

Séquence révélations : Diva Faune, Peter Henry Phillips et Inüit 
On nous avait dit du bien de Diva Faune. Et en live le groupe assure. Il a réussi à faire se rapprocher le public qui était un peu éloigné de la scène, à notre goût. La pop est révélée, joyeuse à souhait.
The Age of man est l’exemple parfait de la maîtrise mélodique. On a envie de retourner en adolescence avec coup de foudre sur les bancs d’école ou bord de mer.


Juste le temps de capter deux titres au vol de Peter Henry Phillips, le Montréalais à bonnet. Suffisamment pour apprécier le songwriting du chanteur. 


Côté Inouïs 2017, notre cœur a chaviré pour Inüit. Pour le référencement Google, c’est sûrement pas le meilleur nom de scène. En revanche, pour la qualité du set, le groupe composé de 5 boys et d’une charmante girl fait un sans faute. C’est énergétique, captivant et dansant. Public conquis, les premiers fans attendaient la chanteuse à la fin du concert pour des selfies souvenirs. #cute 

Le Printemps de Bourges c’est encore un max de concerts dans toute la ville pendant 4 jours !

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Printemps de Bourges 2017 : Dylan, Renaud, Rebeka Warrior et des punks à Jacques Coeur #livereport

Brillant mélange desgens pour ce premier jour de Printemps de Bourges. L’édition 2017 a débuté avec une belle affiche : Bob Dylan avec la troupe du Français et Renaud malade mais résistant. Les anges déchus du punk, quant à eux, ressuscitent à travers les vieilles pierre d’un monument national. 

 

Comme une pierre qui… une première !

Première ce mardi d’ouverture. La Comédie Française prouve son audace et que, pour une institution de plus de 300 ans, elle peut aussi être pop et rock ! 
Bob Dylan : c’est pas trop mon grand amour. Et, très honnêtement, j’ai commencé à aimer Like a rolling stone quand Mick Jagger et sa team se sont décidé à la reprendre en 1995.
Mais la proposition de Marie Rémond et Sébastien Pouderoux qui font littéralement et musicalement revivre la session d’enregistrement de ce titre phare était immanquable.
Je ne pensais que je pourrais rire un jour avec Bob Dylan, un homme qui à la réputation de ne pas être très sociable, et la pièce nous le prouve.


1965, dans un studio à New York, un futur chef d’oeuvre de la musique est en train de naître. Plusieurs hommes à son chevet. Bob Dylan ne quitte pas son harmonica, Mike Bloomfield tente de traduire en mots et en musiques la vision du songwriter.
Dans cette proposition quasi documentaire d’un moment de création – tant de détails : des bouteilles de bières aux paquets de gâteaux, de la bouilloire au batteur qui se déchausse pour mieux jouer- l’humour vient nous surprendre.
Cette pièce qui mélange avec intelligence les genres est un pur bijou. Les apartés de chaque personnage permettent de comprendre l’importance de cet enregistrement dans leur vie.


L’interprétation est absolument excellente : les acteurs jouent en live. Sébastien Pouderoux (Bob Dylan) est mystérieux, silencieux et distant comme il faut. Son monologue en anglais dans le texte est impressionnant. Stéphane Varupenne (Mike Bloomfieldf) derrière sa guitare impose le profond respect : quelle assurance !
Christophe Montenez (Al Kooper) est touchant dans ses hésitations, son manque d’assurance. Gilles David (Tom Wilson) : une voix de producteur incroyable !
Gabriel Tur (Bobby Gregg), la classe avec ses baguettes de batteur et Hugues Duchêne, un geek d’un autre temps avec son piano, alto et yukulele.
Greil Marcus l’auteur du livre adapté pour ce spectacle a confié à la troupe : “Vous avez tout inventé mais tout est vrai !

Après la standing ovation, passage rapide par la scène du W pour le live de Renaud. Une voix d’outre-tombe nous accueille. Nous ne savons pas alors que le chanteur est malade : une petite rhinopharyngite. Les titres connus n’ont pas la même saveur que dans notre souvenir. La Renaudmania a l’air de pardonner, reprenant en chœur les refrains archi-connus, les bandanas rouges fleurissent dans la foule et la boutique de  merchandising ne désemplit pas à la fin du concert.

Self Made Punks

Le Palais Jacques Cœur est exceptionnellement punk avec une exposition de photographies en noir et blanc de la scène artistique de 1977. Des visages connus (Joe Strummer, Billy Idol, Patrick Eudeline…), d’autres tombés dans l’oubli (Squat Queen, Dave Vanian) viennent nous révéler le no future, l’underground, l’effervescence de cette époque. Combien d’entre eux-elles sont encore en vie ? Nous n’avons pas osé poser la question à l’un des photographes qui inaugurait cette expo.


C’est l’occasion de découvrir gratuitement pendant tout le festival ce monument assez incroyable par les détails multiples et incroyables. Cette demeure privée recèle de gargouilles, de sculptures discrètes sur les cheminées (lapins, singes, personnages, cœurs…). La charpente et certains plafonds en bois sont spectaculaires. A chaque nouvelle pièce, une découverte. Et des concerts cette semaine qui vont faire se rencontrer musique et littérature.

“Vous êtes doux mes agneaux”

Rebeka Warrior clôt la soirée avec un djset diabolique. Début de live en sweat à capuche et lunettes noires. On a comme un doute que l’égérie de Sexy Sushi soit bien présente sur scène.
Elle est accompagnée d’un jeune homme silencieux qui va débuter une danse très minimaliste avec enchaînement de gestes répétitifs et une séquence derviche tourneur en casquette.
Rebeka Warrior a décidé de mettre en transe les spectateurs téméraires avec son electro-techno qui décharge du beats à la seconde. Le djset est conçu comme un défouloir avec le public invité à se déchaîner sur scène et ces tenues improbables comme un chapeau de paille et même un chapeau léopard. On a même vu un festivalier en bermuda et tongs annonçant l’été. 

Le Printemps de Bourges se poursuit avec de nombreux concerts dans toute la ville jusqu’à dimanche !

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LP en live de la Salle Pleyel aux festivals d’été #fascinante

LP ne s’éloigne plus de Paris très longtemps. Après un Trianon sold out en décembre, la songwriter s’est offert plus grand : la Salle Pleyel avec vue sensationnelle sur les trois niveaux de spectateurs, avant un retour annoncé en festival à l’Hippodrome de Longchamp notamment. Ça tombe plutôt bien : Paris est son “favorite place in the world“.

Sa voix est aussi fascinante que son charisme. LP fait l’objet d’une vraie vénération. Dès qu’il est possible, les fans lui lancent des Fucking Love you ou Would you marry me? (même si c’est peine perdue, son cœur est pris).
C’est direct, sincère, parfois excessif. 

Très vite, l’Américaine touche les mains qui se tendent quand elle arpente la scène. On voit apparaître, dans la fosse, une composition de bâtonnets lumineux en forme de cœur, au centre les initiales LP pour Laura Pergolizzi. 

Au cours de la soirée, elle donne un avant-goût de son album Lost on you, version deluxe qui sort prochainement avec Suspicion et Let’s get high (référence à l’amour, pas à la drogue). 

Elle salue son fan club français qui est très actif et remercie l’accueil réservé à sa “girlfriend” Lauren qui a fait sa première partie ce soir. C’est ce fan club qui a appelé à venir avec un ruban rouge à brandir pendant une chanson et à imprimer la déclaration de pur love : “Our heart beats for LP“. Comment ne pas être comblée par autant d’attention. 

Tout au long de la soirée, les fans offriront aussi des cadeaux à leur chanteuse : ourson en peluche, cd, poster, cœur en papier, drapeau tricolore customisé. La prouesse de LP est de savoir recevoir et remercier par un regard, un geste de la main, tout en chantant. Aucune fausse note.

La performance offre des instants forts, la bande originale possible pour une histoire d’amour. C’est langoureux, déchirant parfois, cash et romantique. 

Au cours des tout derniers titres, les mains ne se lèvent plus seules. Ce sont les smartphones qui sont brandis pour que l’artiste immortalise quelques secondes d’elle en selfie vidéo. Jeu amusant qui ne déconcentre, encore fois, pas du tout LP. Elle jongle avec les écrans, s’amuse, regarde l’écran, tourne l’appareil. Respect.

Le set est finalement court quand on sait qu’elle écrit pour beaucoup d’autres. Elle promet de revenir vite, très vite. 

LP en concert cet été !

 

1er juillet : Avoine Zone Groove
6 juillet : Montreux Jazz Lab
7 juillet : Les Ardentes – Liège (Belgique)
8 juillet : Cognac Blues Passions
9 juillet : Les Déferlantes Sud de France – Argeles sur Mer
16 juillet : Musilac – Aix les Bains

22 juillet : Lollapallooza Paris – Hippodrome de Longchamp

29 juillet : Les Escales de Saint Nazaire
5 août : Le Chien à Plumes – Langres

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