Avec pas moins de 10 comédies musicales à l’affiche en cette rentrée, le choix est difficile. Si vous hésitez encore sur quel spectacle jeter votre dévolu, je vais vous dire pourquoi il faut absolument voir Oliver Twist Le Musical à la Salle Gaveau, à Paris.
Une création française !
Le livret a été écrit par Christopher Delarue et Shay Alon. L’histoire est celle que l’on connait tous : un jeune garçon qui s’échappe de l’orphelinat et se retrouve malgré lui dans un gang de voleurs. Jeune homme de 24 ans, c’est en juin 2013 que Christopher a terminé l’écriture des chansons que mettra ensuite en musique Shay Alon. Un duo détonant, qui a su mettre du renouveau dans la comédie musicale made in France. Des paroles intelligentes, qui ont du sens, cohérentes sur de la musique inspirée de Broadway et de ses grands shows.
2 stars du musical français réunies sur scène
Prisca Demarez, qui a notamment tenu le rôle de Grizabella dans Cats à Mogador et David Alexis connu pour avoir joué Emcee dans Cabaret mais aussi le Professeur Abronsius dans Le Bal des Vampireset bien d’autres. C’est un plaisir de les voir ensemble sur scène et l’on regrette que cela ne soit pas arrivé plus tôt. David Alexis est magistral dans le rôle de Faggin (à quand un rôle sans barbichette ?) et Prisca est tout ce que l’on aime : une voix, une comédienne de talent, dans un rôle qui lui va à merveille.
Les premiers pas de Nicolas Motet sur scène
Découvert dans The Voice Kids, il tient ici son premier rôle dans un musical et pas des moindres puisque c’est le rôle-titre. Être le protagoniste d’un spectacle n’est jamais facile, surtout quand il s’agit d’une première sur scène mais Nicolas Motet relève ce challenge. Il porte le spectacle d’une main de maître. Très bon comédien, excellent chanteur, il nous surprend et nous touche tout particulièrement au cours du titre Ce qu’il faut faire où il est seul sur scène et émeut toute la salle.
Les comédies musicales françaises ne vous emballent pas plus que ça ?
Oliver Twist, le musicalrelève le niveau. Enfin un spectacle digne de Broadway ! Tant dans la mise en scène, que dans les chansons et les chorégraphies. Tout est réuni pour vous faire vivre un moment magique. Dès l’entrée dans la salle Gaveau, nous sommes plongés dans l’atmosphère du musical : lumière bleue, affiches et coupures de presse collées sur les murs, la scène et les balcons. Pas de rideau, la scène se découvre immédiatement et n’attend plus que les artistes pour s’animer. Des lampadaires à la lumière jaune parsèment la salle. Ladislas Chollat réussit à nous transporter dans un Londres, foggy à souhait, du 19e siècle ! Les scènes d’ouverture des deux actes sont collégiales et nous plongent directement dans le récit. Ça chante, ça danse, c’est rythmé, tout ce qu’on adore (peut être un tout petit peu trop de dialogues par moment, mais c’est un détail).
Des musiciens en live et un ensemble plein d’énergie
La musique jouée en live durant les spectacles se fait de plus en plus rare au détriment d’une bande play-back orchestre. Ici, pas de PBO, mais des musiciens bien présents, cachés et l’on peut voir Shay Alon les diriger depuis la loge du premier balcon. L’ensemble est composé de jeunes artistes talentueux qui chantent, dansent et jouent la comédie à merveille. On ressent une vraie symbiose entre eux ! Nous ne serons pas étonnés d’en voir certains, prochainement à la tête de rôles principaux dans d’autres créations.
Un spectacle « English Friendly »!
Puisqu’il est surtitré. Pour avoir jeté un œil de temps en temps sur ceux-ci, je dois dire que c’est parfait. Un excellent moyen de montrer aux anglophones que nous aussi nous savons faire du musical de qualité, d’autant plus que l’histoire est un classique !
Pour résumer, en amoureux des musicals de Broadway et du West End, c’est un vrai coup de cœur que j’ai eu pour Oliver Twist, Le Musical. Après la découverte de quelques tableaux lors de la présentation presse en mars dernier, j’étais impatient de voir le spectacle final et je ne suis pas déçu. Foncez le voir !
Les 21 et 22 octobre 2016, le Théâtre du Châtelet va vibrer de musiques et de rythmes que le bel établissement n’a pas forcément l’habitude d’accueillir. Le Nø Førmat! Festival promet des moments de purs communions avec des artistes aussi talentueux qu’impressionnants en live.
Parmi eux, ALA.NI, Vincent Segal, Blick Bassy et des invités prestigieux. Interview vérité avec Laurent Bizot, le fondateur passionné et généreux du label indépendant Nø Førmat!
INTERVIEW Laurent Bizot
UsofParis : 3 adjectifs pour décrire la Nø Førmat! touch ?
Laurent Bizot : Je suis pas très fort en adjectifs, allez je réponds par 3 noms
Edouard Glissant (j’aurais pu le citer comme adjectif), Bernard Lubat, et Naomi Klein (vous comprendrez à la fin de l’interview).
Ou alors ça y est j’ai une idée :
Blanc, lent, silencieux.
Quelles sont vos qualités qui ont permis à Nø Førmat! de résister depuis 12 ans ?
Humilité, observation, lenteur, capacité à savoir s’entourer.
Qui est à l’origine de cette carte blanche du Théâtre du Châtelet ? C’est le directeur du Châtelet, Jean-Luc Choplin, qui nous a proposé cette carte blanche spontanément alors qu’on se voyait pour la première fois, et pour parler d’autre chose ! On s’est rencontré au sujet de la nouvelle cité musicale sur l’Ile Seguin, il m’a fait visiter le théâtre, j’étais muet, la bouche grande ouverte, et le lendemain à 8h j’ai reçu une proposition pour deux jours de carte blanche.
Ensuite, j’ai rencontré Henri-Louis Peraro qui nous a déroulé le tapis rouge.
Je les remercie chaleureusement.
Quel est l’esprit du No Format festival ? Comment a-t-il été conçu ?
Très simplement. Koki Nakano et Chocolate Genius Inc sortent un nouvel album cet automne, on a pensé que le public aimerait les entendre dans l’écrin du foyer, en acoustique, très proche d’eux, comme on aime souvent décrouvrir un nouvel artiste. Ensuite on voulait une vraie soirée Mali car c’est un axe fort de notre catalogue et qu’on sort un beau coffret vinyle appelé « Mali Nø Førmat! » avec tous nos albums acoustiques maliens réalisés avec Ballaké Sissoko et Vincent Segal. On a proposé à la légende vivante du pays mandingue Kassé Mady Diabaté de venir rejoindre Ballaké et Vincent sur scène. Ca c’est la soirée du 21 octobre. Et pour le lendemain, on voulait simplement que Blick Bassy et ALA.NI, qui ont énormément tourné cette année, puissent jouer dans cette sublime salle avec des invités de leur choix. Blick a choisi Oumou Sangaré, dont on va sortir le prochain album, et ALA.NI a invité code, un ensemble à cordes avec qui elle a déjà collaboré, mais qu’elle voulait retrouver absolument au Chatelet.
Vincent Segal va performer 2 fois le 21 octobre. Pouvez-vous nous pitcher ce 1er jour pour nous donner définitivement envie de venir l’écouter ? Avec Koki, Vincent doit jouer des choses très ardues techniquement. C’est une musique écrite, précise, contemporaine et classique à la fois, très spéciale et qui nous fait entrapercevoir l’imaginaire musical dingue de jeune génie de 25 ans.
Avec Ballaké, la clé est de se détendre, tout est dans le feeling et l’interaction preque télépathique. C’est une musique orale, fluctuante, improvisée, mais aussi très marquée par la tradition mandingue.
ALA.NI, qu’est-ce qu’elle a de plus que les autres (artistes en général) ?
(soupir) comment décrire ça.. Une aura, quelque chose de surnaturel, de totalement fascinant…
Comment expliquez-vous ce pouvoir qu’elle a d’envoûter son public ?
Je ne l’explique pas justement c’est ça qui est beau. Elle a ce talent, cette grâce inné, et donc malgré sa grande timidité, ce pouvoir de transporter les gens dans un autre espace mental, celui de l’éblouissement. Un peu comme quand enfant on voit son tout premier Disney au cinéma..
Le Pass Nø Førmat a-t-il permis de créer une vraie communauté de fidèles ?Est-il à l’origine de belles rencontres ?
Oui on peut parler de fidèles, puisqu’ils acceptent d’acheter l’équivalent d’une année de nouveaux albums, à l’aveugle. Bon on produit peu d’albums par an, en general troi ou quatre, mais c’est un peu comme dans les AMAP, les gens ne savent pas ce qu’on va produire quand ils s’abonnent. C’est donc qu’ils ont un peu confiance en nous ! Ce faisant, ce qui est genial c’est ils nous aident à construire notre indépendance vis-à-vis du marché, et donc à préserver notre niveau d’exigence artistique. On ne se soucie plus de vendre mais uniquement de bien produire, de faire des belles choses. Et ça, ça change pas mal de choses mine de rien.
Et effectivement on retrouve beaucoup d’entre eux dans les petits concerts privés qu’on organise toute l’année dans le cadre du Pass, dans des lieux très intimes et sans amplification. Ces concerts privés sont donc des moments très détendus.
Une anecdote ?
Lors du dernier concert privé, ALA.NI a demandé si quelqu’un avait un livre sur lui, elle a saisi un bouquin en anglais sur le changement climatique qu’une abonné liui a tendu, et elle a improvisé une chanson complète en prenant des phrases au hasard dans le livre !
Un détail, une anecdote sur Nø Førmat! que le grand public, voire même les journalistes spécialisés, ne savent pas ?
Quand je cherchais un nom pour le label, je venais de finir le livre No Logo de Naomi Klein, qui m’avait mis une bonne claque..
Un retour touchant, des mots reconnaissants d’un artiste qui a signé avec vous ? Une lettre manuscrite de Gonzales, qu’il m’a envoyée quand il a monté son label et qu’il m’a annoncé qu’au lieu de renouveler notre contrat, il reprendrait lui-même l’exploitation de l’album Solo Piano. Il m’a écrit « J’ai adoré travailler avec Nø Førmat!, mais mon âme d’entrepreneur est trop forte pour ne pas créer mon propre label. »
au Théâtre du Châtelet
Place du Châtelet
75001 PARIS
Programme :
Vendredi 21 octobre 18h – Foyer : Koki Nakano & Vincent Segal (accessible uniquement avec le billet du concert de 20h30 ou avec le Pass Nø Førmat! ) Vendredi 21 octobre 20h30 – Grande Salle : Ballaké Sissoko & Vincent Segal + Invité (Kasse Mady Diabate)
Samedi 22 octobre 17h – Foyer : Chocolate Genius Incorporated (accessible uniquement avec le billet du concert de 20h30 ou avec le Pass Nø Førmat! ) Samedi 22 octobre 20h30 – Grande Salle : ALA.NI – Blick Bassy + Invités (Ensemble Instrumental Code, Oumou Sangare)
Tarifs de 25 à 50€
#CONCOURS
Envie de succomber à cette programmation de haut vol dans un cadre de rêve (avant fermeture pour gros travaux) ?
USOFPARIS vous offre 2 pass par soir.
Il suffit de choisir la date, le vendredi 21 ou le samedi 22 octobre 2016, être sûr(e) d’être dispo et de s’inscrire via le formulaire en ligne.
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour une soirée de concerts du NO FORMAT au Théâtre du Châtelet.
CHANCE SUPPLEMENTAIRE en partageant le concours sur les réseaux en citant USOFPARIS !
Derrière Scoth&Sofa se cache un duo espiègle et complice composé de Chloé Monin et Romain Preuss. Heureux parents d’un second album tendre baptisé Ailleurs, ils nous réjouissent de leurs textes fins et airs enveloppants, parfait pour affronter les premières fraicheurs d’automne.
SAVE THE DATE : le groupe sera en concert le 15 octobre au Divan du Monde !
INTERVIEW SCOTCH&SOFA
USofParis : Scotch & Sofa, c’est une histoire d’amour ? d’amitié ? Une belle histoire d’amitié depuis… Plus de 10 ans, ça nous rajeunit pas tout ça. Et une histoire de cœur pour ce projet.
Quel est le contexte ou décor de votre rencontre ? “Chanteuse cherche guitariste”
C’était l’intitulé de l’annonce sur laquelle Romain est tombé en arrivant à Montpellier. On s’est rencontré, on a jammé. Puis on s’est dit :”On fait un groupe ?”
Quelle est la Scotch & Sofa touch ? C’est la recherche du son, le nôtre. C’est ce que nous cherchons depuis le début de l’aventure. Ça a commencé très acoustique, puis la basse et la beatbox sont arrivées. Ensuite, les claviers et les machines.
Il faut que ça sonne, que ça résonne en nous.
C’est de la chanson française ouverte … à tout ce qui nous parle, sans restriction !
Chloé, 3 adjectifs pour décrire Scotch ? Juste, sensible et déterminé.
Romain, 3 adjectifs pour décrire Sofa ?
Aérienne, sensible, et coriace.
Pouvez-vous pitcher votre album pour donner une envie folle à nos lecteurs de vous écouter ? Ailleurs, c’est un deuxième album, notre ailleurs à nous.
C’est un album de pop en français, qui résulte de nos influences : pop, folk, electro.
C’est aussi un album enregistré à la campagne, avec l’aide de quelques amis bienveillants et talentueux. Romain Joutard à la batterie, Tom Terrien aux claviers sonores, Ours, Fabien Boeuf, Brazuk, Celine Righi, David Darmon au studio, Yann Arnaud au mixage.
Nous étions un duo augmenté dans cette aventure 🙂
J’adore le 1er morceau Ailleurs, où l’avez-écrit ? Une anecdote sur ce morceau ?
Ce morceau a effectivement une histoire.
Nous avons composé ce morceau entre la cuisine de Romain et la cabane de Fabien Boeuf dans les Landes, lieu calme et serein.
Le texte nous a tout de suite parlé, on a composé la chanson assez vite, c’était fluide.
L’instru a aussi une histoire. Pour terminer, l’enregistrement du premier album Par petits bouts, nous nous sommes faits prêter une église afin d’enregistrer des chœurs sur une chanson qui s’appelle Le Radeau. En fin de journée, on s’est fait plaisir en enregistrant des chœurs improvisés, juste pour le plaisir de manière très spontanée.
Deux ans plus tard, on est retombé dessus sur un disque dur et ça nous a beaucoup inspiré, à tel point que nous les avons utilisés pour composer cette chanson.
C’est cette plage de chœurs qui a été utilisée pour l’intro de Ailleurs. Ça avait du sens de créer un pont entre nos deux disques.
Que vous a appris le live qui vous aurait servi pour la conception de cet album ?
Romain: C’est drôle car nous travaillons dans l’autre sens ! On enregistre en studio et ensuite on arrange les morceaux pour le live, ça nous permet de tout s’autoriser et ne rien s’interdire lors de la composition des chansons et de l’univers sonore.
Une fois que le tableau nous parle, on cherche des outils et des manières de le dire en live.
A l’occasion de la nouvelle tournée, nous accueillons justement une troisième entité sur scène (Raphaël Charpentier, batterie/claviers/machines), ce qui nous permet d’être au plus près de l’univers que nous avions imaginé pour ces nouvelles chansons. Chloé : Le live m’a apporté un rapport plus direct au chant. J’ai moins le souci de faire un chant propre, juste etc.
Quel est le meilleur conseil que l’on ait pu vous donner dans le domaine musical ? (et de qui ?)
Chloé : Un jour, il y a très longtemps, Romain m’a dit :”chante comme tu parles“. Ça m’a parlé 🙂 Romain : Marlon Bois qui a mixé le premier album, nous a dit un jour : “vous avez plein de bonnes idées dans vos chansons, mais il y en a trop. Une ou deux idées par chanson, ça suffit. Simplifiez, vous gagnerez en lisibilité.”
Marcello Giulliani, avec qui nous avons bossé certaines préprods en amont de l’enregistrement du premier disque nous avait fait exactement le même retour.
Deux fois les mêmes remarques, émises par des personnes que nous estimions beaucoup, c’était un signe, et sûrement le bon moment pour les entendre, ça a raisonné chez nous.
Une belle adresse secrète à Montpellier pas du tout connue des touristes ?
Romain : Le cabanon d’un ami au milieu des étangs. On y joue de la guitare, on boit du vin, on discute. C’est beau et calme.
Chloé : Chez moi, dans mon jardin.
La chose la plus folle que vous ayez faite à Paris, ensemble ou séparée ? Chloé: Manger de la charcuterie au chocolat à la mairie de Paris avec Alain Souchon. Romain : Accompagner -M-sur quelques titres en novembre dernier au Cabaret Sauvage.
SCOTCH & SOFA
nouvel album Ailleurs (Helice Music)
Le cru Nach 2015 a été inouï ! Un premier album qui reçoit un accueil chaleureux, un début de tournée solo, une tournée estivale avec le clan Chedid et deux prix : le Prix Raoul Breton (fêté lors des Nuits de Fourvière à Lyon) et le Trophée Femmes en or 2015 dans la catégorie musique.
Sans oublier mes parents conquis lors d’un concert en province avec double affiche Nach et Brigitte. Ils sont tombés sous le charme de l’une et définitivement pas des deux autres ! Le constat est sans appel !
Elle terminera sa tournée au FLOW, sur les Berges de Seine, le 20 septembre pour une NACH PARTY de folie !
INTERVIEW (selfie)
USofParis : Tu as reçu le prix Femme de Musique au Trophée des Femmes en Or 2015. Est-ce que ça donne des ailes de recevoir un prix pareil ? Nach : Ça ne donne pas des ailes. Mais c’est mon premier album et donc c’est un beau signe qui dit « on te dit bravo ! » et ça fait du bien. Ça donne confiance.
Est-ce que ça t’inspire une nouvelle envie que tu n’avais pas forcément en tête ?
Non. En revanche, ça donne un petit coup de boost ! Je le prends comme un beau signe positif qui donne de l’entrain, pour mon deuxième album.
Dans ta bio, il est écrit : « A 18 ans, elle écrit une première chanson et décide alors de se consacrer à la musique ». Mais quel a été vraiment le déclic, de te dire : « ma vie c’est la musique » ?
En fait, je faisais plein de choses liées à la musique mais sans assumer que c’était ma passion. J’écrivais beaucoup de chansons et on m’a demandé d’en écrire une pour quelqu’un, ce que j’ai fait. J’ai commencé à la chanter et je me suis dit « en fait, je vais la garder pour moi, en fait j’ai envie de la chanter ! ». Et j’écrivais, je composais, je chantais, je faisais du théâtre, des claquettes. Je faisais plein de trucs mais j’en n’avais fait quelque chose qui reliait l’ensemble. Et le jour où je l’ai fait, je me suis rendu compte que c’est ça que je voulais faire.
Mais tu aurais pu monter une comédie musicale ?
Oui, j’ai commencé par le chant lyrique donc je pensais au début plutôt aller vers le classique. Et en fait non. J’avais envie d’écrire mes mots, de composer et de chanter mes mots. Donc j’ai écouté ce que j’avais envie de faire et je l’ai fait.
Et quelle était cette première chanson ? Avenir. C’est une chanson qui est sur un premier EP que j’ai sorti en 2008. C’est une chanson qui parle de l’avenir, et qui parle justement de se lancer et de se dire : « Bon ben voilà j’y vais. Je sais ce que j’ai envie de faire, je vais le faire et je vais assumer »
Et y a-t-il eu une rencontre qui t’a aidée à percevoir que finalement tu étais faite pour être auteure ?
Oui, je crois que c’est le lyrique, justement. Pendant mes études de chants lyriques, j’ai chanté des œuvres magnifiques. J’étais sur scène dans des mises en scène assez classiques, très théâtrales. Je me suis dit « Ouh-là, j’adore chanter, j’adore ce que je fais mais, ce n’est pas ça que je veux le faire ». Je voulais quelque chose de plus minimaliste. J’avais envie de faire de la chanson en fait. C’est ça le déclic aussi, je me suis dit « c’est sûr maintenant ! ».
Y’a pas un(e) prof qui t’a soutenue ?
Non, justement la prof m’a dit « t’es folle, t’es folle ! ». Elle était dépitée parce qu’en plus elle disait que j’avais un grand avenir dans le lyrique. Quand j’ai dit que j’allais faire de la chanson, pour elle, ça a été la grosse déception.
L’écriture est-elle facile pour toi ? As-tu besoin d’un cadre propice ou pas ?
J’ai besoin de solitude, même si je suis en voyage. J’ai besoin d’être toute seule. Si quelqu’un regarde mon cahier quand j’écris, je n’aime pas.
Mais ça peut m’arriver très souvent d’être dans des cafés avec plein de monde autour de moi et d’être toute seule dans ma petite bulle. Ça peut être partout en fait : dans le métro, dans la rue, chez moi, dans un concert. Mais ce sont des moments solitaires, c’est sûr !
C’est par brides, c’est par mots, comment tu écris ?
Ça dépend. Je travaille plus la nuit. Je peux écrire un texte en une nuit parce que je suis inspirée et que je ne veux pas lâcher le truc car je sais que c’est maintenant. Parfois, c’est une phrase que j’écris dans la journée et puis je retourne dessus deux jours plus tard. Et je peux me dire « putain c’est bien! » Il n’y a pas de règle. D’autres fois, c’est le texte que j’écris avant, parfois c’est la musique. C’est très aléatoire. Je n’ai pas de mode de travail.
Dans ton album, y a-t-il un texte qui est arrivé de manière fantaisiste ? Je suis moi ! Quand j’ai écrit ce morceau, c’était une blague pour moi. J’ai écrit le texte en cinq minutes parce que je ne me suis pas pris la tête. C’était un truc un peu drôle. Plus pour faire marrer mes copines que j’ai fait ce texte que pour en faire une chanson. Et je ne pensais même pas la chanter.
Je l’ai fait écouter à mes éditeurs, en petite blague, en leur disant vraiment « je ne veux pas le mettre sur mon disque celui-là ». Et là, ils m’ont dit « c’est le single ! ». J’ai fait « non, non, c’est pas vrai. Vous êtes sûrs ? » 🙂 Je l’ai laissé vivre, ce morceau, mais pour moi c’était un peu la blague du disque.
Et donc maintenant tu l’assumes ?
Oui, je l’assume. Il me fait marrer. Il fait marrer les gens quand je le chante en concert. Je vois les filles se marrer.
D’ailleurs puisque tu en parles. Quand est-ce que tu t’es acceptée comme tu es ? C’est-à-dire comme tu le dis « pas comme une gravure de mode ».
En fait j’adore ce truc-là de me dire qu’on est tous le beau ou le moche de quelqu’un. Moi, je fais jalouser des filles et il y a des filles que je jalouse. Voilà, c’est la vie, c’est comme ça. Ça c’est hyper intéressant et je trouve ça génial, génialement touchant et ridicule à la fois. Mais touchant car on est tous comme ça. C’est un sujet qui me fait marrer tout simplement. Et c’est léger.
Justement, Je suis moi, c’est au-delà du je-suis-moi physiquement. C’est-à-dire même psychologiquement, on est tous le con de quelqu’un. C’est la même chose pour moi. Rigoler de ça et assumer qui on est. Je trouve ça fédérateur en tout cas.
Mais quand on ne plait pas à la personne que l’on convoite c’est toujours un peu déstabilisant. On se dit qu’on n’a pas le charme qui pourrait faire flasher.
Oui, quand j’ai écris ce morceau, il y a quelques années, j’étais plus dans un truc de regard sur moi. Maintenant je ne suis plus là-dedans. J’ai du recul là-dessus. Mais si on ne plait pas à la personne que l’on convoite c’est que ce n’est pas la bonne.
Finalement, quelle est la chanson la plus personnelle de cet album ? Chante encore. C’est le dernier morceau du disque. Il parle de mon rapport au chant, à la voix et à la manière dont ça me sauve en fait. Je dis que même : « Quand tout ça sera fini, quand ce sera vraiment la fin, quand plongée dans la nuit, la nuit sans lendemain, mon tombeau sous les dunes sera l’opéra ». C’est très personnel.
Jusqu’à quel point le chant a été salvateur, il t’a sauvé de quoi ?
De tout. Ça m’a guidée… J’ai trouvé l’endroit où j’étais bien, où j’avais quelque chose à faire. Enfin c’est très fort pour moi.
Quelle question de journaliste ou de bloggueur a pu te mettre mal à l’aise ou au contraire t’amuser ?
Des questions par rapport à ma famille, il y en a eu pas mal. Genre : « Vous avez l’air un peu la famille Bisounours, alors vous vous engueulez quand même ? ».
Celle-là c’était dans Le Before de Canal + !
Pas que Le Before, pleins de fois !
Ça me fait marrer quand les gens ont envie que je raconte des embrouilles. Ils sont là « une embrouille, juste une ! » Mais non ! 🙂
Sinon, les gens me disent souvent : « votre album ne parle que d’amour ». Ben oui. Il parle d’amour parce que c’est la vie. Mais c’est quand même subtil. Mais franchement les gens sont gentils. Je ne suis pas tombée sur des méchants en tout cas.
Fais gaffe !… 🙂
Promouvoir ton premier album, partir en tournée avec ta famille, revenir toute seule, est-ce que ce n’est pas trop pour cette année ? Trop d’émotions ?
Si c’est un peu too much, c’est vrai. Surtout que cet album ça fait longtemps que je le prépare, seule. C’était ma façon de m’émanciper, c’était moi. C’est totalement sincère. Il est sorti et un mois après je partais en tournée avec ma famille.
C’était déroutant au début. Je me suis vraiment posée la question de faire cette tournée familiale.
Un premier album a toujours besoin d’attention !
Exactement ! D’attention et de temps.
Au début, j’ai flippé, je me suis dit « Attends. Anna, tu fais ça, tu t’émancipes et là tu te retrouves en famille ! ». Et je ne regrette pas d’être avec ma petite famille parce que musicalement et humainement, ça m’a changé la vie à tous les niveaux. Et je n’aurais jamais voulu passer à côté de ça. Alors je suis très contente. Et en plus ça a donné un souffle à mon album. Aujourd’hui la tournée Nash est remplie. Je joue dans toute la France, dans des salles de 700 personnes. Alors qu’avant la tournée familiale, ce n’était pas pareil. Ça a été très positif même si ça me faisait un peu flipper.
Avec cette tournée, qu’est-ce que tu as ressentie de plus, appris en plus ?
Je pense que le fait qu’on ait réussi, tous les quatre en tant qu’artiste de la même famille, à faire quelque chose qui soit très agréable pour les gens et pour nous, c’était une grosse victoire. Et nous, dans notre grande famille, ça nous a encore plus rapproché.
Il n’y avait pas possibilité d’échec !
Si, on aurait pu tous s’engueuler. 🙂
Mais non, puisque vous ne vous engueulez jamais !
Ouais, mais bon. Au contact du travail, de la pression on aurait pu et ça ne s’est pas passé. Ça s’était une victoire. Personnellement, ça m’a donné une grande confiance en moi parce que je me suis rendu compte que j’étais là et que, à côté de Matthieu et de mon père, j’avais ma place aussi. D’une manière simple et sans force. Et je chantais mes chansons et ça résonnait. Les gens ont acheté mon album après les concerts. Donc c’est tr !s positif, à tous points de vue.
Et puis j’ai chanté des chansons de mon père, de mon frère. Je ne fais pas de reprise, je suis quelqu’un qui compose ses morceaux. Cette tournée m’a fait chanter d’autres choses, d’autres compos, d’autres mots et ça m’a ouvert vraiment l’esprit.
Alors qu’elle est la chanson d’un autre membre de la famille qui t’a fait palpiter le cœur ? Les absents ont toujours tord, de mon père (Louis Chedid NDLR) et que je chante tous les soirs maintenant dans mes concerts. Cette chanson est très belle.
Il y a une date qui a été plus marquante qu’une autre ?
Quand même l’Opéra Garnier qui a été la dernière date de la tournée. C’était très émouvant. C’était super beau. Et comme moi j’ai toujours ce lien avec l’opéra… Si j’avais su qu’un jour je jouerais à l’opéra et en plus pour faire des chansons, mes chansons…
C’est facile de retrouver un rythme de vie normal après des tournées à rallonge et des applaudissements à gogo ?
C’est une autre énergie.
C’est facile dans le sens où, comme j’ai fait 200 concerts en dix mois, j’avoue que j’en ai aussi besoin. Ça se calme un peu. Et puis, je suis assez active donc je ne pourrais pas ne rien faire. Si je suis chez moi et que je ne fais rien je panique totalement.
Je fais des projets, j’écris des nouveaux morceaux. Je suis dans une autre énergie, plus intérieure alors que quand on fait des concerts l’énergie est plus extérieure. Ce métier c’est toujours comme ça : intérieur-extérieur, intérieur-extérieur. On est à la fois des huîtres, dans notre caverne à faire des machins puis après on sort et on doit être tout frais. C’est un peu schizophrène mais on aime les deux sinon on ne ferait pas ça. On ne serait qu’interprète ou qu’auteur-compositeur. J’aime les deux en tout cas.
Mais le problème c’est qu’il n’y a plus le shoot quand il n’y a plus la scène ?
Il n’y a plus le shoot mais il y a l’excitation du prochain shoot qui est : « bon allez, je vais faire des super chansons comme ça je vais faire plein de concerts !».
Une leçon de scène que tu as apprise au côté de Matthieu ?
Dans son rapport au public, Matthieu a tout compris. C’est un animal qui ressent exactement ce dont les gens en face de lui ont besoin : là ils ne sont pas contents, là il faut que je fasse ça. En fait, il m’a appris l’instinct animal. C’est à dire que maintenant quand je suis sur scène, mon concert est toujours différent parce que je suis vachement à l’écoute du public et du moment présent. Et me dire que « tiens là je n’ai pas envie du piano-voix, j’ai envie que ça pousse. » Je vais changer de morceau ou le faire durer sept minutes parce que je sens que c’est le moment.
En fait la scène c’est très animal et très instinctif. Il faut être vraiment là-dedans et ne pas être cérébrale. Car si tu es trop cérébrale et que tu te prends la tête, c’est fini. C’est pas bon, ça ne marche pas trop. En tout cas, je crois.
Matthieu m’a appris tout ça. C’est un lion.
Donc, tu ouvres tes capteurs pour saisir…
C’est comme quand tu es en face de quelqu’un et que tu essayes de ressentir la personne. Il faut être à l’écoute. Et quand on est musicien il faut être à l’écoute et notamment du public. C’est ça qui fait les bons concerts je pense.
Si tu fais ton show et que c’est le même quel que soit ton public, c’est déjà un peu moins vivant.
Si Matthieu est un lion, tu es quoi ?
Alors là …
Une belette probablement (rires). Je ne sais pas….
Qu’est-ce que tu dirais toi (à son attachée de presse) ? Armo (l’attachée de presse) : une gentille panthère Nach : Une panthère c’est pas mal. Je suis en noire, ça marche… Armo : Il y a un petit truc féminin et aussi du félin.
Une anecdote, une histoire amusante lors de ta tournée perso ?
On a eu des bons fous rires. On n’est que des filles sur scène. Ça nous est arrivé plusieurs fois que quand la batteuse installe ses fûts, ses instruments, le mec des retours lui demande : « quand arrive le batteur ? » Ça nous est arrivé 5 ou 6 fois.
Tu disais dans tes premières interviews que tu n’arrivais pas à trouver des filles très punchy, alors comment tu es tombé sur ces perles rares ?
J’ai trouvé mais ça a mis du temps. Et la batteuse, c’est Matthieu qui l’a vu sur scène et m’a dit qu’elle était exceptionnelle. J’ai regardé des vidéos, je l’ai trouvée fabuleuse et je l’ai contactée. C’est elle qui m’a présenté la bassiste qui est super. Et la clavier, je la connais très bien. Elle a un groupe d’électro. C’est une geek, une fille de machines.
On est toutes les quatre et on s’éclate vraiment.
Et elles ont donné une patte différente ?
Oui parce qu’avant dans mes lives, il y avait beaucoup de boucles, avec des chœurs de claviers dans ces boucles, C’était assez électro. Et là je voulais que ça soit très organiques, je voulais que tous les chœurs soient fait en live. C’est justement pour ça que j’ai pris des filles. Tous les claviers se font en live, il n’y a plus de boucle. Donc ça a changé le son, c’est plus organique, plus live. Il n’y a plus de métronome. Tout est en live et ça reste moderne et électro. Ça a changé vachement le son et ça me plait beaucoup plus. C’est vraiment le son de mon album. C’est un plus.
La question soufflée par ton frère, -M- Matthieu, lors d’une dédicace.
Il m’a posé une question ? Non ? 🙂 Oui, je lui ai demandé. Alors : Est-ce que tu te souviens, ou est-ce que tu peux me dire quel est le moment de tes débuts, à toi, qui a le plus marqué ton frère Matthieu ?
Oui je sais, direct … ! :-). Eh bien justement c’est cette chanson Avenir que j’avais commencé à chanter toute seule dans ma chambre. Un soir Matthieu nous invite chez lui et Joseph me dit « chante lui, chante lui » et moi « oh non »…
Mais vous étiez combien ?
On était tous les 3, avec Joseph et Matthieu. Et je chante Avenir et Matthieu dit « Non, mais c’est énorme ! ». On est monté dans son studio enregistré cette chanson. Il a fait les chœurs. Cette version-là on peut la trouver sur Itunes, elle existe.
Et tu as senti une fierté chez ton frère ?
Pas du tout ! Je ne m’attendais pas à ça. Je pensais qu’il allait dire « Oh c’est mignon ! ». Il m’a dit « la voix, il y a un truc ». Puis, il y a un autre ami à lui, Marlon, qui est passé au studio et qui a écouté. Il avait carrément les larmes aux yeux. Et c’est fou car c’est avec Marlon que j’ai co-réalisé ce premier album.
Un chanteur ou un groupe qui est ta madeleine musicale ? Nina Simone. Parce que sa voix me transporte et me remet dans une émotion très intérieure qui me fait du bien.
Un titre en particulier ? Strange Fruit. C’est la chanson qui m’émeut le plus au monde
Quel est le meilleur conseil qu’on ait pu te donner pour ta carrière de chanteuse ou ta vie ?
Je pense que c’est : “écoute profondément ce que tu as envie de dire, écoute profondément qui tu es, tes envies. Soit la plus intègre possible quitte à déplaire à certains et garde ton cap.”
Çavient de Matthieu, mon père, les gens de ma famille.
Quelle est la plus belle chanson pour parler d’amour ou faire une déclaration ? Demain dès l’Aube de Victor Hugo. Ce n’est pas une chanson, c’est un poème mais qui a été mis en chanson plein de fois. Pour moi c’est le plus beau texte d’amour.
La chanson que tu écoutes en boucle en ce moment ? Blue boyde Mac DeMarco.
La meilleure salle pour faire un concert ?
J’ai adoré jouer à la Gaité Lyrique. La salle est particulière, mais ce n’est pas que de la musique. Il y a des expos, c’est innovant, c’est qualitatif. J’adore cette salle. Il y a des écrans partout. Il y a moyen de faire des spectacles pour les cinq sens là-dedans. C’est très riche.
Ce n’est pas qu’une salle de concert, c’est une salle de découverte artistique, innovante. Ça me plait !
Et une salle pour voir un concert ?
J’aime bien le Trianon. Et plutôt debout en fosse. Je me mets à côté de l’ingé son.
Ton jardin secret à Paris ?
J’adore le quartier de Pigalle. J’adore la rue des Martyrs, la rue de Douai où il y a tous les magasins d’instruments. Le boulevard de Rochechouart où il y a la Boule Noire, la Cigale, le Trianon, le Divan du Monde. Ce quartier-là, ce périmètre, c’est là où je vis, je vais au resto, je bois des coups, où je vais acheter des instruments, où je retrouve mes potes.
C’est mon quartier. Je l’adore !
Aurora est une de ces artistes complexes qu’on adore interviewer et avec laquelle on pourrait parler des heures. Jeune fille de 20 ans, Aurora enchante son public à chacun de ses concerts, avec ses textes et sa musique dignes d’une chanteuse qui aurait 10 ans de carrière. Nous l’avons rencontrée au Barbès, le lendemain de son passage à Rock en Seine. Une rencontre que nous attendions depuis plus d’un an, après son concert à la Boule Noire.
Nous sommes très heureux de partager notre coup de cœur, auteure d’un album pépite : All My Demons Greeting Me as a Friend.
INTERVIEW SELFIE / AURORA
UsofParis : Tu semblais très surprise par le public à ton concert à Rock en Seine. Qu’as-tu ressenti ?
Aurora : Pour moi, c’était un de ces concerts parfaits parce que tu commences et c’est lumineux. Il y a encore la lumière du jour et il y avait beaucoup de personnes, mais pas trop. J’aime quand ça commence comme ça et que cela devient de plus en plus sombre, et que le public continue à arriver. A la fin, il fait complètement nuit, c’est magique.
J’ai toujours dit que j’adorais jouer en France, j’y ai fait beaucoup de concerts et ça a toujours été incroyable pour moi. Je sens qu’ici, le public me comprend. On comprend ma musique et mes mots quand je parle, le public rit même quand je ne veux pas être drôle, mais j’aime ça, ça me relaxe.
Tu as eu une année folle, entre la sortie de ton album, les concerts, Jimmy Fallon aux USA (huge!).Ce qui est assez rare pour une jeune fille ! Comment vis-tu ce succès ? Je sais !
En Norvège, des fois on va nager dans la glace en hiver, on fait un trou dans la glace et on plonge dedans. Quand tu es dedans, tu as tellement froid ! C’est la pire et la meilleure chose au monde. Lorsque c’est fini, tu oublies que tu as eu si froid, parce que tu es dehors, sec. C’était vraiment intense lorsque tu l’as fait mais c’est du passé. C’est en quelque sorte comme cela quand tu fais toutes ces choses incroyables. Ça sonne vraiment incroyable lorsque tu en fais la liste et ça l’était bien sûr. J’ai juste fais mon métier et ce que je devais faire. Je ne suis pas vraiment nerveuse quand je chante, car c’est la musique.
C’est un vrai conte de fée pour moi quand j’en fais, mais une fois que c’est passé je ne pense pas vraiment à tout ça.
Ce métier était-il un rêve pour toi ? Je ne rêvais pas de cela avant. Je voulais être une astronaute, peut-être une danseuse, une auteur.
Tu as déjà écrit 43 chansons, n’est-ce pas ? Oui, j’écris des chansons tout le temps. J’ai toujours eu envie d’écrire. Même quand j’étais enfant, je pensais que je pourrais écrire des chansons pour les autres artistes. Je ne voulais pas vraiment être sur scène. Mais c’est arrivé. Et j’aime ça ! Ce n’était pas un rêve, mais c’en est devenu un.
Le New York Times t’a comparée à Björk, que penses-tu de ce rapprochement ? Je ne sais pas. J’aime Björk. Je n’ai jamais vraiment écouté avant. Une fois que mon album est sorti, j’ai pensé que je devais écouter de nouvelles sortes de musique. J’ai acheté et écouté quelques albums de Björk.
Donc ce n’était pas une partie de ton inspiration ? Non, car je ne connaissais pas avant. J’avais entendu parler de Björk. Je n’ai pas iTunes ou Spotify, je ne découvre pas la musique facilement. J’aime Leonard Cohen, Bob Dylan, Enya, la musique classique, les BO de films, j’aime la musique sans mot.
Être comparée à Björk maintenant je ne comprends pas vraiment parce que mon premier album est un peu électronique mais aussi organique. Mais je pense que nous sommes vraiment simples dans la façon dont on connecte les choses dans notre esprit.
Quand je vois un homme à la guitare je pense à Bob Dylan, mais Bob Dylan est Bob Dylan et cet homme à la guitare est cet homme à la guitare. Je pense que c’est bien de rappeler dans l’esprit des gens quelque chose qui existe, mais d’être aussi quelque chose de nouveau. Je veux être quelque chose de nouveau, c’est pour cela que je suis là.
Joan : J’ai vraiment aimé Murder Song… Alex : Moi Conqueror… Joan : J’aime beaucoup Conqueror aussi, mais tu ne l’as pas écrite seule, n’est-ce pas ? C’est la première chanson que j’ai écrite avec d’autres personnes. En fait, je l’ai écrite avec deux personnes de mon groupe : Martin le bassiste et Magnus le batteur. Ils ont eu cet œil incroyable lorsqu’on a produit l’album.
Joan : Moi, je voulais parler de Murder Song… Oh oui ! J’ai beaucoup de chansons tristes, c’est pour ça qu’ils m’ont dit : « essaie d’écrire avec d’autres personnes pour avoir des chansons joyeuses. » Murder Song que j’ai écrite moi-même, est très triste, sanglante. Je suis très morbide. Je suis fascinée par la mort et le meurtre.
C’est quelque chose que tu as vécu ? Hé bien, peut-être…
Je pense juste que c’est fascinant comment les gens peuvent être les mêmes personnes, comment toi et moi avons besoin d’oxygène, pouvons avoir des enfants, avons besoin d’être embrassé, avons besoin de nourriture, d’eau, qu’on nous sourit… On a besoin des mêmes choses car nous sommes des personnes. Et c’est juste fascinant que certaines personnes aient en eux l’envie de tuer alors que certaines personnes ne peuvent pas cueillir une fleur sans se sentir mal.
C’est à propos de ça que j’ai écrit Murder Song. Comment un homme peut tuer quelqu’un qu’il aime et cela arrive souvent dans le monde. Mais il ne comprend pas vraiment ce qu’il a fait, c’est une histoire très compliquée. Elle, elle ne voulait plus être dans ce monde, et elle savait que cet homme ferait tout pour elle. Elle lui demande de la tuer et lui dit : « Ok, je t’aime, je ferais tout n’importe quoi pour toi. » Une fois qu’il l’a tuée, il devient triste car elle ne bouge plus et il ne comprend pas où elle est allée. Il ne comprend pas pourquoi elle est partie et il pleure. Et c’est triste, car tout le reste de sa vie, il ne comprendra pas et sera triste.
Quel âge avais-tu quand tu as écrit cette chanson ? 18 ans ! 🙂
Tu as une communauté de fans très importante que tu appelles Warriors and Weirdos. En France, ils sont très nombreux. As-tu un message pour eux ? J’ai tellement de choses à dire. J’aime mes fans. Ils sont incroyables ! Et j’ai l’impression qu’ils me comprennent. Je sais qui sont mes vrais fans, ceux qui voient plus en moi que je ne vois moi-même. Nous sommes les mêmes, peut-être des personnes un peu différentes. J’écris pour eux. Je remercie tout le monde de me soutenir, car j’ai besoin de ça pour être capable de faire ce que je fais. Mes fans sont les personnes les plus gentilles au monde. En France, je reçois toujours des cadeaux, ce qui est vraiment adorable.
Qu’est-ce que tes fans ne savent pas à propos de toi ? Ils savent beaucoup de choses je crois. J’aime me doucher à l’eau froide. C’est pour ça que je n’aime pas les douches parce que j’utilise toujours de l’eau froide et un peu d’eau chaude à la fin. C’est bon pour la peau et ça me réveille.
Tu rencontres souvent tes fans avant ou après tes concerts, comme tu l’as fait hier à Rock en Seine ? Quelques fois. J’adore rencontrer mes fans avant le show et aussi après le show. Des fois, ça prend une heure, même deux heures. Je n’ai pas toujours le temps, certaines fois je dois partir directement après le concert. Mais si j’ai le temps, je le prends pour aller discuter avec eux.
C’est facile de trouver le sommeil après un concert ? Ça dépend. Quelque fois je suis tellement fatiguée après un concert où j’ai donné toute mon énergie, toutes mes émotions, que c’est très facile d’aller dormir. Et je dors comme un bébé. Mais si je sais que j’ai fait quelque chose de mauvais, ça me garde éveillée pour une semaine.
Si tu étais un conte de fées, lequel ce serait ? Je pourrais faire partie du Seigneur des anneaux. Mais j’aimerais y vivre après que l’anneau soit détruit, pas avant, évidemment.
Si tu étais une chanson ? Je pense que je serais une chanson calme et triste. Children of the River de Secret Garden.
Si tu étais un chanteur ou une chanteuse ? Iggy Pop. Je l’adore !
Si tu étais un film ?
Fantastic Mr. Fox, je viens juste de trouver ce film et je l’adore.
Si tu étais un mot ? Dans ma chambre, il y a un poster avec des insectes et il y a un mot en dessous : Libellula Depressa. Je pense que c’est joli. Je ne sais pas ce que cela signifie. (N.D.R : c’est le nom d’un insecte la Libellule déprimée)
Quels sont tes futurs projets ? Je vais faire un spectacle de cuisine ! 🙂 Non, je ne sais même pas cuisiner. Je brule même des spaghettis.
Je suis en tournée jusqu’au 19 décembre. Et le prochain projet est de faire un merveilleux deuxième album.
Tu as aussi passé des auditions pour des films, n’est-ce pas ? Oui oui. J’aimerais essayer. Tout est possible. J’ai auditionné pour un film mais je n’étais pas inspirée par le rôle. J’aimerais jouer dans un film fascinant, peut-être une femme possédée.
Si Paris était une de tes chansons, laquelle serait-ce ? Je pense que ce serait une chanson romantique. Je pense que Paris est cette ville dont les gens rêves avec des gens beaux, du rouge à lèvres rouge, du vin. C ’est aussi la ville de l’amour. Je pense que je l’écrirais du point de vue d’un homme dans la rue peut-être, comment il voit la ville où il vit.
Louis-Jean Cormier, c’est la VOIX de Karkwa, un des groupes les plus réputés au Québec. 5 ans après notre première rencontre avec le band, le chanteur revient en solo avec son deuxième album solo : Les grandes artères. Interview en douceur avec cet auteur compositeur qui a été juré dans l’émission La voix, le The Voice québécois. Louis-jean Cormier : un cousin d’outre-Atlantique qui affiche un big smile de présenter son album en France, entre confidences et excitation du challenge.
En concert dans le cadre du Festival Aurores Montréal, le 5 décembre au Divan du Monde.
SELFIE INTERVIEW
USofParis : Arriver en solo avec son album sur le sol français, ce n’est pas un peu déstabilisant ?
Louis-Jean Cormier : C’est une bonne question.
Je répondrai : non, pas du tout, c’est pas intimidant.
Premièrement, avec les cinq dernières années où j’ai commencé à œuvrer en solo, j’ai réussi à m’affranchir du reste du groupe, à établir une nouvelle carrière en parallèle. Une carrière qui a pris son envol et qui a même finalement gonflée et explosée.
Je dirais même qu’il y a une part d ‘excitation. Parce que j’ai, avec le temps, réfléchi et gagné en maturité puis en expérience.
Je repars vraiment de zéro mais avec un petit rictus en coin, avec l’idée que je pourrais peut-être être un peu plus fin stratège dans la commercialisation.
Il y a une partie d’excitation qui me vient de la différence entre la popularité et la notoriété que j’ai chez moi vs le « Ground Zero » d’ici.
Ça rend modeste ?
Ben oui mais je ne pense pas que j’ai manqué de modestie. Il y a l’orgueil qui se retrouve un peu…
Mais il faut tout prouver à nouveau…Il faut vraiment tisser des liens avec les journalistes, avec le public.
Oui, mais je suis content car l’expérience que j’ai eu chez moi je suis en train de la mettre en œuvre ici, à bon escient, j’essaie du moins. On commence, on est à la genèse de tout ça.
Mais tu es prêt à aller jusqu’où pour vendre ton album, pour te faire connaître en France ?
Je suis prêt à aller très loin. J’aimerais beaucoup tenter le coup de la visibilité. Parce que justement j’ai des jeunes enfants à la maison, j’ai une vie chez moi qui est difficile à laisser de côté. Je ne pourrais pas venir vivre ici pendant longtemps, ce que je devrais probablement faire si je veux vraiment que ça marche. Parce que je sais que je détiens quelque chose qui peut rayonner de lui-même, j’essaye de le dire en toute humilité.
Donc peut-être m’infiltrer à la télévision, m’infiltrer, justement, en premières parties d’artistes que j’aime et qui sont connus. Et travailler aussi à créer un buzz internet à distance et ici aussi.
Qu’est-ce que le public français ne sait pas de toi ?
Euh … tout ! (rires)
Le public français ne connaît rien de moi.
Mais ce qu’il devrait savoir c’est que depuis longtemps j’ai un milieu d’expression de chansons francophones.
J’ai vraiment besoin de chanter en français, c’est la langue dans laquelle je rêve la nuit. Mais peut-être à cause d’un contexte géographique, depuis toujours, et avec Karkwa et avec mon projet solo, on arrive à faire une musique qui est très dense, costaude, atmosphérique qui est souvent plus dans un bagage anglo-saxon. Et puis l’accent québécois, la poésie, la façon dont on écrit, s’insère dans cette musique là d’une façon relativement cohérente. C’est les commentaires que je reçois de la plupart de mes amis français : auteurs-compositeurs, journalistes et autres. C’est à quel point ce mariage d’expressions francophones et de musique est vraiment intéressant, loin de la chanson française.
Il y a des tournures, des expressions typiques du Québec dans cet album. On n’a pas forcément l’habitude de les entendre donc elles retiennent notre attention. Oui il y a une petite touche d’exotisme.
Et l’accent joue aussi. Beaucoup d’artistes québécois qui viennent en France ne le gardent pas quand ils chantent.
Tu as mis le doigt dessus. Il y a beaucoup, peut-être trop, de chanteurs, chanteuses à grande voix (on ne commencera pas à les nommer) qui ont un français très international et qui n’ont peut-être pas cette petite épice de plus.
Ce qui est drôle c’est qu’avec Karkwa c’était le même commentaire et les gens venaient nous dire : « C’est fou sur le disque vous avez un accent, puis en spectacle vous n’avez pas d’accent ». Probablement que quand on est sur place, comme là, quand je vous parle, j’ai déjà un accent qui est différent, je m’exprime d’une manière différente. En chanson aussi.
Lors de ton interview précédente au téléphone, j’ai noté une phrase : « on fait aussi des chansons pour se vider le cœur ». C’est poétique ! Oui, parfois on a des élans de poésie. 🙂
Oui mais dans le sens : un cœur qui souffre, un cœur qui aime ? Un cœur qui a besoin de s’exprimer. Un cœur qui refoule peut-être, qui a trop accumulé de choses et qui les ressort d’un coup sec.
Il y a des chansons qui vont prendre des mois, voire des années à être écrites et puis il y en a d’autres qui vont sortir en 10-15 minutes.
Justement dans cet album, quelle est la chanson fulgurante ? Un des textes fulgurants, c’est Faire semblant.
Mais la chanson fulgurante, officiellement, c’est la première : Si tu reviens. Elle est née en une demi-heure : paroles et musique. Ça a été assez foudroyant et c’est une chanson toute simple. C’est une chanson bricolée et en même temps c’est une chanson sur le bricolage, sur l’amour bricolé.
C’est ce sentiment intérieur que c’est quelqu’un d’autre qui l’a écrite. Ça arrive généralement une ou deux fois par disque.
En parlant de « vider le cœur », les chansons sont assez nostalgiques. Ce sont des chansons de rupture ou de l’enfance qui s’éloigne ?
Les deux. J’aime beaucoup le concept de la mélancolie dans la musique. Victor Hugo disait « La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste », de prendre plaisir à faire quelque chose de triste. Il y a ça dans ce disque-là.
C’est sûr que je vivais des choses à la maison, dans ma vie personnelle, je voyais aussi beaucoup d’amis vivre des choses aussi. Donc j’ai été inspiré par ce truc générationnel qui est arrivé en 2015 pour les gens de la mi-trentaine où tous les couples se sont séparés. Ça s’est fait chez nous, je ne sais pas chez vous. 🙂
Mais Marie-Pierre Arthura fait un disque de rupture, Ariane Moffatt aussi. Cette année-là, tout le monde a fait un disque de rupture.
Donc c’est la mélancolie mêlée au questionnement qui fait que ça devient, d’après ce que j’en reçois comme commentaire, presque thérapeutique. Pour les gens qui vivent la rupture, pour les gens qui se questionnent sur la rupture. J’ai reçu une tonne de commentaires au Québec disant « Merci, ton disque m’a fait du bien parce qu’il m’aide à broyer mon noir. »
Et est-ce qu’il y en a un qui t’a particulièrement touché ?
Je pense que le commentaire qui me touche le plus en ce moment au Québec c’est les jeunes qui viennent me voir. Contrairement à ce que je pensais, mes salles se sont remplies de jeunes, adolescents, début de l’âge adulte, qui viennent me dire « Merci, c’est grâce à toi si maintenant j’écoute de la musique francophone ». Et ça c’est le plus beau commentaire parce que pour nous chanteurs français dans un milieu où on est entouré d’anglophones. Chanteur français c’est presque un geste politique.
Ça vient de jeunes québécois ou des Canadiens anglophones ? J’ai des Anglos qui me disent « J’aime pas la musique francophone mais avec toi, je l’aime. Je ne comprends pas pourquoi.»
C’est un bagage musical aussi. Avec Karkwa, on nous dit souvent que notre musique était aussi divertissante que les mots et que les anglophones pouvant avoir beaucoup de plaisir dans un nos concerts même s’ils ne comprenaient fuck rien.
Il y a une construction particulière dans la composition de tes chansons : c’est les ruptures de rythme. C’est quelque chose que j’adore. On passe d’une partie guitare seule à un truc plus énergique, pour revenir à la guitare seule.
En fait, c’est une identité musicale qu’on m’a attribué avec le temps. Avec Karkwa. c’est même devenu notre marque de commerce. Pour mon premier album solo, les gens disaient que j’étais un compositeur escarpé. Je trouve ça bien, que finalement on aime les chutes libres, les gaps, les cliff (les trous, les falaises NDLR).
J’écoute beaucoup de musique. Il y a un Américain qui s’appelle Sofiane Stevens qui fait de la chanson folk, et ça éclate. Franck Zappa, je l’ai écouté beaucoup quand j’étais à l’école. On ne peut pas être pas plus excentrique, éclectique et escarpé mais ça me plait.
Et il y a mon bagage de musique classique qui me nourrit beaucoup. Je trouve qu’avec la musique symphonique ça se passe dans l’absence de carrure, de compartiment, contrairement à la chanson pop. La musique classique c’est justement dans le mouvement que c’est bon : accéléré, ralenti, coupé, forté. La nuance, oui.
On est plusieurs à vouloir faire un produit qui s’inspire de ça, dont mon ami Patrick Watson, qui fait de la musique anglophone. Il est très Debussy, Jeff Buckley. C’est ça la musique finalement.
Le regard français sur ton disque est-il différent de celui québécois ?
Je recueille comme commentaire que l’on entre dans Les Grandes Artèrescomme on entre dans un livre. Il y a une sorte de storytelling. C’est super important quand je réalise un disque pour moi, ou pour d’autres, que l’ordre des chansons soit cohérent. S’il y a une répétition dans le texte, c’est dans un but d’homogénéiser les chansons, à l’image d’un long métrage. Parce que si l’on choisit la lecture aléatoire sur un lecteur, c’est comme si l’on voyait un film dans le désordre. Ça peut donner des choses intéressantes comme Tarantino, mais ça peut faire un gros fouillis aussi.
Tu as besoin de déconnecter quand tu es en création, d’arrêter d’être en connexion avec le monde, avec les réseaux sociaux ? Faire pause, faire silence, je ne sais pas. C’est plutôt être capable de déconnecter à l’intérieur. J’ai une fascination pour ma facilité à tomber dans la lune. Souvent il faut que je sois dans un café ou dans un endroit où ça bouge beaucoup. Je me rappelle l’école. Ce que j’aimais le plus faire, c’était de ne pas écouter le professeur. Je suis même retourné en étudiant libre à l’université, à un moment donné, pour écrire des chansons parce que j’aimais ne pas écouter le prof.
Dernièrement, j’ai fait une retraire d’écriture dans un chalet pour Les grandes artères. C’est la première fois de ma vie que je faisais ça. Et c’était bien. Peut-être que le silence m’a amené à écrire beaucoup de textes introspectifs. Il y a forcément un peu de thérapeutique là-dedans, pour moi.
Pour finir, une adresse, un bon spot à Montréal que les touristes français ne peuvent pas connaître ? Mon bar secret mais qui est ouvert à tous, c’est un bar japonais qui fait des cocktails de façon incroyable. Le bar fait un grand B parce que le propriétaire a aussi un restaurant qui s’appelle le Big In Japan. Le Big In Japan a un bar caché qui est juste à côté du Patati Patata au coin du boulevard St Laurent et de la rue Rachel. Il y a une porte avec un sigle japonais. Et quand on rentre on est dans un monde étrange. C’est vraiment fabuleux !
Rock en Seine 2016. 3e jour de festival planant et toujours aussi déluré en matière de looks. Un Mon Poney et un viking ont été aperçus dans le Domaine national de Saint-Cloud. Deux espèces rares à observer.
Mais toute l’attention était sur Iggy Pop, 69 berges au compteur, Gregory Porter, Aurora, Foals et Ghinzu et Mike Snow.
Gregory Porter : la classe !
Le chanteur californien s’est autorisé une petite entorse à son look. Il porte ce dimanche un bermuda !
Il reste toutefois très classe, avec son gilet et ses chaussettes montantes sur mollets.
Le crooner nous dévoile la bande-son idéale pour un après-midi en amoureux.
Un couple se susurre des mots doux à l’oreille. Puis les amoureux s’échangent quelques gestes plus proches de la langue des signes et qu’eux seuls peuvent comprendre. #lovely
« There will be no love dying here ». Gregory Porter dédicace cette chanson au public français.
Le chanteur ne joue pas dans la force vocale mais toujours dans l’émotion, la chaleur humaine.
Il n’y a pas avec lui de gros trucages que certains artistes américains aiment tant nous déballer.
“Taper dans vos mains au rythme de votre cœur” la poésie est présente à chaque instant.
Ces bonnes intentions redonnent du baume au cœur, simplement, doucement.
Miike Snow : ça plane !
Un peu moins de câlins, à première vue, dans le public de la scène de l’Industrie pour le live de Miike Snow.
Pour autant, sa pop ne manque pas d’empathie. De belles envolées nous font planer, repenser à notre été, la plage.
C’est gracieux, un peu hippie, certainement à cause de ses cheveux longs.
Ça touche forcément.
Iggy Pop : fuck me, baby!
L’Iguane balance une salve de tubes direct, histoire que personne ne le confonde avec un autre. Torse nu à son habitude, Iggy Pop arrive au pas de course. La démarche est plus hasardeuse ; une hanche, une jambe semble le malmener. Mais il ne s’économise pas pour autant. Il arpente la scène avec aplomb, excite chaque centimètre de spectateur dans son champ de vision.
I wanna be your dog et le chanteur prend son premier bain de foule en descendant de scène. Suit The Passenger, le pied.
Et l’hymne générationnel du film Trainspotting : Lust for Life. Five foot one reprend la main sur les titres un peu moins connus des néophytes.
La communion reste totale. Les mains se lèvent.
Serait-ce la dernière fois que l’on verra l’iguane fatigué sur une grande scène en plein air ? On ne l’espère pas en tout cas.
Aurora, la révélation
Au premier rang, deux jeunes filles tiennent deux cartons colorés représentant la chanteuse venue du nord de l’Europe.
Un petit drapeau norvégien est tenu du bout des doigts, juste derrière.
Après l’Ocean of noise du groupe Editors place à l’« ocean of human heads » qui séduit la tendre Aurora. Elle n’en revient pas d’avoir autant de public devant elle et le remercie d’être venu à sa rencontre. Touchant, forcément.
Il est plaisant de la voir sourire, les deux mains accrochées à son pied de micro, à la fin des chansons à l’écoute des applaudissements. “C’est vraiment génial de chanter en France, le public est vraiment incroyable !”
La chanteuse-efle très expressive laissera tomber ses écouteurs pour apprécier les cris de son public sur le dernier titre Conqueror. Brillant !
Impressionnante performance pour une toute jeune chanteuse de 20 ans.
Rock en Seine 2016 c’était au total 110 000 festivaliers SAVE THE DATE, l’édition 2017 aura lieu les 25, 26 et 27 août.
Deuxième journée de Rock en Seine version 2016, intense en soleil, bons sons, découvertes et good food. Au programme, du lourd avec Bring me The Horizon, Casseurs Flowters, La Femme, Sigur Ros, Massive Attack, Naive New Beaters.
Casseurs Flowters
17h50, les bogosses sont de sortie pour une dernière scène tonitruante. C’est bon enfant et sauteur à souhait !
Et ça se vanne :
“- Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? – Me faire sucer !”
Ça nous rappellerait l’échange de Logic avec son public, sur la même scène, hier.
“Regarde comme il fait chaud !” Le titre est de circonstance. Les boys sont en noir, la chaleur ne peut qu’être que plus intense en plein soleil.
Dernier live donc pour le duo, Orelsan & Gringe (décliné en film et en fiction télé) qui s’est offert les services vocaux d’un guest. Les paroles sont connues sur le bout des doigts.
Bring me The Horizon : poids lourd !
Les Anglais en envoient et les premiers rangs avaient intérêt de bien casquer leurs oreilles. Vibrations maximales et déballages de gros décibels.
Niveau physique, il y en a pour tous les goûts avec le band Bring me The Horizon – qui a quand même chanté au Albert Hall à Londres, génial mélange des genres – : du tout tatoué avec le chanteur, Oliver Sykes. Certaines pourront, toutefois, hésiter à vouloir embrasser l’encre dans le cou. Et elles se réfugieront dans les bras de John Jones, le bogosse hipster à la guitare rythmique au sourire ravageur.
Ca se chahute et se bouscule en fosse, sans violence mais avec fougue et entrain. Le périmètre restera bien délimité pour les fans chauds bouillants qui ne cogneront pas au passage leurs voisins plus calmes.
Peu familiers du genre deathcore, le concert n’a pas été un supplice pour autant. Difficile de ne pas apprécier la générosité du groupe à envoyer un maximum de bons sons pour satisfaire un très large public. On a même croisé une petite bout de chou de 5-6 ans sur les épaules de sa mère. Y’a pas d’âge pour aimer le deathcore !
La Femme est l’avenir de… la France !
Une question d’une journaliste de M6 nous a fait sourire, en coulisses, avant le concert : “La (F)emme est-elle l’avenir de l’homme ?”
Ce serait plutôt La Femmequi serait l’avenir de la France pour son rayonnement international. Le groupe va se faire une tournée de ouf en Amérique du Nord, en Asie…
19h45 : Bretelles tricolores, béret… Le dresscode du set Rock en Seine 2016 de La Femme est, une nouvelle fois, très soigné.
Marlon Magnée torse poil sous son gilet.
A une semaine de la sortie de son 2e album, La Femme nous gratifie de nouveaux titres comme l’incroyable Mycose.
“Y’a forcément quelqu’un dans le public qui en a une !” nous lance le groupe heureux de sa trouvaille.
On imagine la tête des Anglais ou des Américains qui voudront traduire la chanson. Quand ils vont s’apercevoir qu’ils se sont déhanchés sur une… mycose made in France !
Et puis, Marlon enlève le haut pour apprécier ses bretelles.
Mais est-ce que les abdos du jeune homme résisteront-ils à la tournée US, en 1ère partie des Red Hot Chili Peppers ?
Amour amour, avec un nouveau titre : Elle ne t’aime pas. Jeux de mains, retour à l’école, derrière nous avec un trio de tout jeunes trentenaires, deux filles et un garçon.
“Merci d’être aussi chaud !”
Le groupe qui attendait cette date pour lancer officiellement l’aventure de cet album tant attendu – la sortie a été “repoussée de 6 mois pour que le disque reste un peu en couveuse“, nous confiait le groupe en coulisses.
Sigur Ros best of
Le groupe islandais débute le set derrière les leds de l’écran de scène sur Ovedur.
Les photographes sont contrariés et bien obligés d’attendre pour shooter.
Deuxième titre, Staralfur, qui nous rappelle notre découverte sur une compil Inrocks. Les membres du groupe sont toujours camouflés. Les effets de lumière calment les impatients. C’est visuellement très fort avec la voix insensée de Jonsi.
Et puis la déflagration Saeglopur et l’écran se lève enfin, les trois musiciens restent encore un peu dans le fond de scène pour les premières notes. Et ils s’avancent enfin pour envoyer un son d’une force incroyable. Les photographes n’en peuvent plus et shootent à tout va pour rattraper le retard.
Les Islandais nous gratifient de quelques-uns de leurs plus beaux tubes, laissant peu de place aux titres du dernier album.
Qui se plaindrait au fond ?
On pensait avoir trop écouté Sigur Ros, et pourtant leur poésie vocale d’un autre espace-temps nous serre le cœur.
Derrière nous, un petit malin, torse poil présente le groupe à ses potes : “C’est genre… musique de la terre.”
Naive New Beaters saturday night fever
Combi blanche pour tout le monde ! Le public de La Femme semble s’être téléporté pour sautiller en chœur avec les chevelus de Naive New Beaters qui sont surexcités grâce à leur nouvel album A la folie !
“Hier, c’était l’anniv de ma soeur, et j’ai oublié” parfaite intro pour lancer le tube Shit happens.
“Rock en Seine, tu me chauffes le coeur” “Quand tu vas bien, tu chaloupes de gauche à droite”
Ambiance soirée potache avec crocodiles gonflables, bulles de savon et mecs torses poil la nuit tombée. C’est déluré, fun et défoulant.
Izia s’échauffe en coulisses, se déhanchant sur les titres de ses potos. Elle fera une apparition remarquée sur Heal Tomorrow vers minuit, dans une combinaison noire très moulante. Elle rugit de plaisir pour cet unique titre en tant que guest.
La frénésie est totale. Certains festivaliers ont quitté la Grande Scène qui voyait pourtant le grand retour de Tricky aux côtés des guys de Bristol, pour venir se frotter à NNB.
“Merci d’avoir boycotté Massive Attack !” David Boring a raison. Juste avant un festivalier, derrière moi, lançait à sa voisine : “C’est quand même mieux que Massive Attack“.
Festival of good food
Et vous vous demandez naturellement : que mange un festivalier à part un burger, un sandwich saucisse ou une grosse assiette veggie ?
On a testé le foodtruck de Richesmonts pour des sensations très fromages. On s’est laissé séduire par les quesadillas de poulet avec sauce piquante et fromage raclette : petite tuerie, parfaite pour se caler un creux entre deux concerts.
Le bagel juste à côté de moi au fromage coulant était aussi intense en goût.
On passage, on s’est fait un slalom à ski en 360° avec le casque Oculus. Belle descente avec une vraie sensation de vitesse grâce au ventilo face à nous. Dernière tendance donc : faire du ski en tongs !
Promis, demain, on tente la tarte aux pommes et fromage.
Rock en Seine 2016 ce n’est pas fini ! Encore 1 jour entier de pure musique ce dimanche
Une nouvelle édition de Rock en Seine c’est l’assurance de valeurs sûres, d’ovnis inconnus, de révélations, de tatouages improbables mais aussi de blagues plus ou moins potaches. Le premier jour de concert de l’édition 2016 ne déroge pas à la règle. Entre Bastille, Logic, The Last Shadows Puppets,Two Door Cinema Club, une licorne rose, un homme vache ou un tattoo verre de bière. Voici notre sélection captée par notre objectif à qui rien n’échappe.
Theo Lawrence and the Hearts : respect
Theo Lawrence aura été l’un des tout premiers artistes à ouvrir l’édition Rock en Seine 2016. Il a bravé le plus terrible : un soleil en pleine face à 15h30 précises.
Son guitariste défera deux boutons de sa chemise pour s’assurer un minimum de ventilation, découvrant au passage un téton.
La fosse parsemée est, côté masculin, très fréquemment shirtless.
Ne serait-ce pas le Petit Nicolas de Sempé sur le bras de ce monsieur tatoué ?
Les looks sont soignés : bandana dans les cheveux pour plusieurs filles, cheveux gominés pour un autre.
Une grosse partie des spectateurs est à l’ombre, bien assis, pour ne surtout pas souffrir de canicule. Le festivalier de Rock en Seine a cette autre particularité d’être raisonnable.
Welcome The Strumbellas!
C’est le premier concert du groupe canadien en France, The Strumbellas. Et on peut dire qu’il ne se ménage pour nous faire bonne impression.
Dave (c’est marqué sur sa caquette), le clavier du band au look improbable, sautille.
Le chanteur barbu hypster à mort, pieds nus sur la scène, échange quelques mots étant le seul à pouvoir parler français.
Les 6 compères nous envoient des airs qui nous emportent dans les grands espaces canadiens. On pense forcément un peu à Arcade Fire avec ce type de formation chorale, qui chante à plusieurs, généreuse.
Logic : la claque
Y’a toujours au moins une claque par jour à Rock en Seine. Et ce gringalet de 26 ans, fin et finalement peu bronzé va chauffer le public avec une fougue inégalité malgré l’ambiance “Fucking Hot!”
Torse nu pendant tout le set, l’Américain va arpenter la scène sans relâche, le public toujours en ligne de mire.
Pour être sûr qu’il suit bien, il lancera plusieurs fois des “Do you want to go home ?” La réponse est sans appel :”Fuck you !”
C’est le deuxième concert à Paris de Logic. Il nous sort les clichés qui nous collent à la peau : Disney et le Louvre. Mais il n’empêche qu’on le sent sincère quand il nous lance : “Paris, la plus belle ville que j’ai visitée de ma vie !”
C’est un vrai show à l’américaine avec ce qu’il faut d’échanges avec le public, de blagues – “J’ai l’impression d’être un poulet, suis cuit” – et de gimmicks à la pelle comme : “swag!” (Ça se dit encore ?) ou “Let’s do this shit” pour lancer ses tubes : #classe !
Son nouveau titre : Super Marion World (“Oh my godness!”) est à l’image de tous les autres titres : imparables !!
Adrien Soleiman
Après la folie Logic, suit à quelques mètres seulement la pop légère d’Adrien Soleiman. Grand écart. Moment de latence aussi, parfait pour se remettre de la chaleur.
Derrière son piano, le chanteur nous invite à écouter ses créations : Poisson volant, En rêvant, Embrasse-moi…
L’amour est doux et romantique. Une bande-son idéale pour une pause dans l’herbe.
Adrien confiera en cours de set que “l’année dernière, j’étais ici, comme vous, sous le même soleil : pour voir Forever Pavot“.
Nous attendons son tout premier album avec impatience.
Anderson .Paak
Nouvelle session de rap, avec un autre showman venu de Californie.
Bien joué le coup des musicos qui arrivent en plein titre, introduits par Anderson .Paak himself.
A la fin du premier morceau, le rappeur propose au public de se désapper. Mais il attendra quelques morceaux avant d’ôter son sweat.
Le set est relevé. Quelques bruitages bourrins finissent par agacer comme la corne de muse à répétition. On se croirait dans un très mauvais jeu télé US.
Qu’entends-je ? Les premières notes de Thousand Miles de Vanessa Carlton. Pas de sample en vue, on passe vite à nouveau morceau.
Sensation gros boxon avec une énergie sans faille.
Bastille is back!
Ça parle Noël en attendant Bastille : “pour moi, Noël c’est forcément en famille” une jeune fille à sa voisine. A 18h44, un compte à rebours improvisé par une poignée de fans est lancé pour anticiper l’arrivée du groupe.
Les cris sont intenses quand apparaît Dan les beaux yeux et ses acolytes barbus.
Les premiers rangs de la fosse sont à très grande dominante féminine. Le charme de Bastille fait chavirer les cœurs.
Dan va parcourir la scène tout au long, quitte à suer à grosses gouttes, heureux de partager les titres de son nouvel album, Wild World.
Il prendra de la hauteur à plusieurs reprises sur son retour son.
Le set sera énergique.
Seule ombre au tableau, Dan et sa casquette qu’il sortira au bout du 4e titre. Dommage !
Rock en Seine 2016 ce n’est pas fini ! Encore 2 jours entiers de pure musique ce samedi et dimanche
Lindsey Stirling est une violoniste d’un nouveau genre. En 2010, elle arrive en quart de final de la célèbre émission America Got’s Talent, mais perd face à un jury intransigeant qui lui dira : « Je ne pense pas que ce que tu fais est assez pour remplir Las Vegas ». Depuis, elle comptabilise plus de 8 millions d’abonnés sur YouTube avec plus d’un milliard de vues et remplie des salles du monde entier. Après plusieurs dates sold out à Paris, elle revient avec un nouvel album Brave enough, et un concert prévu en France lors de la Fête de l’Huma, le 9 septembre.
SELFIE INTERVIEW / LINDSEY STIRLING
UsofParis : Ton nouvel album “Brave Enough” est sorti le 19 août. C’est un album plein d’émotions. Quel était ton état d’esprit quelques jours avant sa sortie ? Lindsey Stirling : Toutes sortes d’émotions : nerveuse, excitée, effrayée. J’aime l’album… puis je pense que l’album n’est pas bon, puis je l’aime à nouveau. Je suis ravie qu’il sorte enfin.
Quel est ton meilleur souvenir sur America’s Got Talent en 2010 ? Je me suis fait de bons amis avec les autres participants.
Est-ce que cette expérience t’a ouvert des portes ? Ce que je ressens à propos d’America’s Got Talent est que c’était horrible. Le moment le plus humiliant de ma vie. Après avoir été éliminée du show, aucune porte ne s’est ouverte pour moi, et le monde a oublié que j’avais existé. Mes 15 secondes de gloire c’était juste ça… 15 secondes et après c’était fini. Cependant, une fois que j’ai pu dépasser la honte et la peur de monter sur scène (ce qui a été très dur à faire), j’ai réalisé que je n’étais pas prête à abandonner. J’avais cette force intérieure qui me disait que je pouvais le faire et rien ni personne ne pouvait me faire changer d’idée.
Pour être honnête, je ne pense pas avoir cette force intérieure encore en moi maintenant, mais je l’ai eu quand j’en ai eu besoin. Je crois que Dieu nous donne ce pouvoir lorsque nous sommes bloqués sur un voyage que nous sommes destinés à faire. Ma peur et mon mal se sont transformés en une extrême motivation. Je voulais prouver à America’s Got Talent et à Piers Morgan qu’ils avaient tort.
J’ai appris que chaque fois que l’on court après son rêve, on doit accepter le fait que l’on va échouer à un moment donné. Les gens ne réussissent pas parce qu’ils n’échouent jamais, les gens réussissent parce qu’ils apprennent à se relever de leurs chutes. Ma carrière a commencé à décoller lorsque j’ai découvert Youtube.
Tu as des millions de vues sur YouTube, est-ce facile de rester proche de ta communauté avec le succès et les tournées ? Je fais de mon mieux. Je pense que partir en tournée aide puisque je peux rencontrer mes fans et voir leur visage. Aussi, je fais de mon mieux pour leur montrer la vraie moi, à travers les réseaux sociaux. Mon fil Instagram est plein de photos stupides et de photos non éditées où je suis moi. Je fais de mon mieux pour répondre à leurs commentaires et liker leurs photos. J’ai tellement d’incroyables supporters qui font tellement pour moi que j’ai l’impression que je ne pourrais jamais faire assez pour les remercier tous, mais je fais de mon mieux.
Disney a choisi ta chanson Something Wild pour être sur la BO de Peter et Eliot le dragon. J’imagine que c’est quelque chose d’énorme. Comment as-tu appris la nouvelle et qu’as-tu ressenti à ce moment-là ? Disney m’a approchée et m’a demandé si j’étais intéressée de visionner une première version du film et d’écrire une chanson. J’ai toujours voulu travailler pour Disney donc c’était un rêve devenu réalité.
Quand j’ai appris qu’ils avaient aimé la chanson et qu’ils allaient l’utiliser : j’étais en extase et je suis immédiatement sortie prendre un milkshake au chocolat pour célébrer ça !
Avais-tu vu le film original ? Oui ! J’ai grandi en regardant l’original.
Si tu avais l’opportunité d’écrire une musique pour un autre Disney, lequel serait-ce ? Ce serait un des remakes comme Aladdin.
Tu as fait beaucoup de featurings avec des artistes. Un artiste avec lequel tu aimerais collaborer ? P!nk
Tu as fait beaucoup de shows à Paris. As-tu une anecdote particulière sur un de ces concerts ? Nous avons fait une chanson. Le public était en train de faire le chant du « Olay, Olay Olay », mon pianiste et mon batteur ont commencé à improviser dessus. Je les ai rejoints nous avons eu une jam session très sympa avec le public.
Connais-tu un lieu secret que tu adores à Paris ? J’adore “L’As du Fallafel”.
As-tu déjà pensé à jouer dans le métro parisien ? C’est une idée amusante. Peut-être que je le ferais.
Tu as énormément de fans en France, as-tu un message pour eux ? Tout le temps. Mon groupe de fans français sur Facebook est incroyable. Je les aime. J’ai beaucoup de fans français dont je reconnais le visage et que j’ai hâte de retrouver à chaque fois que je viens en France. Souvent, ils viennent habillés avec des costumes comme dans mes clips, à mes concerts.
Quel est ton dernier coup de coeur musical ? J’adore Classic de TheKnocks.
Concerts en France : 9 sept : Fête de l’Humanité Festival
23 mars : Zénith, Lille
24 mars : Halle Tony Garnier, Lyon 25 mars : Zénith, Paris
27 mars : Zénith, Nantes
29 mars : Zénith, Strasbourg
31 mars : Zénith, Toulouse