Archives de catégorie : Musique

Live report, chronique, interview…

YANIS interview Berlin-Paris pour son EP L’Heure Bleue

Le titre Hypnotized a fait l’effet d’une petite déflagration musicale au printemps dernier, alors que l’on n’avait plus de nouvelles du jeune phénomène de la musique électro acidulée qui avait fait danser plusieurs générations sur Wake Up.
Un nouveau visage, nouveau look et des tonalités plus fiévreuses.

YANIS a pris un aller pour Berlin, s’est plongé dans les nuits électro, a fait des scènes incognito. De retour à Paris, il conçoit L’Heure Bleue un EP chargé de 6 titres qui nous envoient dans les airs, prend une claque avec le chorégraphe Yoann Bourgeois qui lui inspirera le jeu d’équilibre de sa pochette.
Il pense déjà à retourner dans la capitale allemande pour un concert et a des pistes sérieuses pour un live à NYC.
En revanche, il n’est pas décidé à reprendre les cours de claquettes, après un mois de pratique assidue.

INTERVIEW SELFIE

Selfie exclu pour #UsofParis
Selfie exclu pour #UsofParis

Quelques mots sur l’ambiance de ce premier live L’Heure Bleue au Badaboum
 à Paris.
YANIS: C’était fou ! C’était la première date après la sortie de l’EP. En plus on avait travaillé en résidence, 3 jours avant. On a retravaillé les lumières, le son.
Et les gens étaient incroyables, ils chantaient. 
Je rigolais aussi sur scène parce que j’étais vraiment étonné. J’ai pris une claque. 
Le public m’a mis une claque.
J’aime voir les gens danser et ils se sont lâchés. Je suis, en fait, hyper fier de tous ceux qui sont venus me voir. Je les 
soupçonne d’être des licornes, je ne sais pas en fait d’où ils viennent, s’ils habitent vraiment ici.

Sur ton profil FB, tu as écrit : “je ne trouve pas d’endroit plus bouleversant et rassurant que la scène.” Comment être rassuré quand on a autant d’yeux qui te regardent ?
(il me montre son tatouage œil sur l’avant-bras droit)
On m’a beaucoup regardé depuis que je suis tout petit. Donc ça ne me dérange pas étrangement d’être regardé.
Et je dessinais beaucoup d’yeux aussi quand j’étais petit. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai cet œil tatoué.
Ça m’a toujours fasciné le regard de l’autre, une attention que l’on me portait très petit, déjà en maternelle. J’avais des relations particulières.
C’est pas des années incroyables la primaire, le collège. On me disait que j’étais “différent”. Et au final, c’est pour ça que j’ai fait de la musique. Il n’y a pas de jugement quand on est artiste. Et quand je suis scène, je sais pourquoi je suis là.
Je ne cache pas je suis stressé avant de monter. Mais c’est un lâcher-prise total pour moi.

Avais-tu un manque de la scène ?

Énorme manque ! Sans doute le plus difficile à gérer. C’est un shoot d’adrénaline, un peu une drogue.

Quel est le substitut ?
… En fait, on fait des chansons pour retourner sur scène ! 🙂



Tu t’es entrainé ?
Je suis en mode Rocky. Je monte des marches… Non, c’est pas vrai ! 🙂

Yanis EP L Heure Bleue hypnotized crave my name is yanis music new


Une émotion folle en tant que spectateur d’un live ?

J’étais au Festival Beauregard où j’ai vu Florence and the Machine. Elle a une énergie folle sur scène où elle prend le public pour ne plus le lâcher. J’étais dans la fosse. C’était fou !
Ce que j’aime chez elle c’est qu’elle retient aussi beaucoup mais elle sait aussi faire danser les gens. Je ne sais pas comment elle fait pour danser et chanter.

Une appréhension de revenir après 
la longue absence ?
On en a toujours, comme pour chaque projet.
J’avais une vraie liberté de m’arrêter. On ne m’a rien imposé.
Finalement, je suis content de la façon où tout s’est construit. Avec Hypnotized, c’était un moyen de tester des choses.

Certains ne t’ont d’ailleurs pas reconnu !
C’était le but ! 🙂 Je suis plein de personnes différentes.

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Dans quelle mesure était-il nécessaire de revenir à une autre identité et à ta propre identité ?
Ma vie a tellement changé entre ce que j’ai créé quand j’avais 13 ans. Sliimy était un personnage qui m’a protégé aussi. Ma vie a basculé depuis : l’indépendance, les voyages (Berlin, concerts au Japon…) et apprendre à me réconcilier avec l’autre.
J’ai été aussi entouré de beaucoup d’artistes. Sliimy, c’est un projet solitaire, réalisé dans une bulle, coincé, à Saint-Étienne.
En écrivant les nouveaux titres, ce n’était pas un alter-ego qui parlait mais moi.

Quand s’est produit le déclic ?
A Berlin ! Là-bas c’était neutre, personne ne me connaissait. J’ai découvert des lieux incroyables. 
J’ai pensé à une autre identité. Mais quand j’écrivais les textes, je me disais que je ne pouvais pas les faire chanter par une autre « personne ».
Chaque chanson de l’EP évoque ce rapport à l’autre. Et c’est souvent un duo, une idée de communion, comme Hypnotized. C’est une histoire d’emprise. Craved, c’est plus dans la séduction.

Quels adjectifs pourrais-tu poser sur ton EP ?
Un EP assez planant. C’est pas évident de mettre des adjectifs. 
L’Heure Bleue résume bien le projet. Cet entre-deux, où les couleurs changent. C’est aussi quelque chose de présent. 
L’heure bleue a inspiré de nombreux artistes. C’est un instant contemplatif qui a touché les peintres aussi.

Qu’est-ce qui est berlinois dans cet EP ?
Berlin m’a influencé musicalement mais aussi personnellement. 
Et y’a cette influence dans la pochette avec ce socle en béton, rigide, de la structure aussi. Et puis l’espace vide et épuré. 
La ville m’a permis de faire le vide aussi. Ce n’est pas forcément une ville belle au premier abord. Il faut creuser. Et j’ai rencontré des artistes pas forcément Pop, plutôt indépendant et avec une grande liberté.

Et musicalement ?
Dans chaque titre, il y a une retenue. On ne sait pas forcément sur quel pied danser. Même chose à Berlin, il y a des choses très club, mais il y aussi des vibrations plus sombres. Et chaque titre, il y a une vibration assez sombre aussi.

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Charlotte Le Bon a-t-elle accepté facilement de participer à ton clip ?
On se connaît depuis 7 ans, bien avant Canal +. C’est une artiste que j’admire. 
Je lui ai proposé de participer au clip car elle a eu une expérience dure avec Messmer sur le Grand Journal. Elle ne voulait pas le refaire. 
L’ambiance était plus posée. Ca a finalement été une thérapie pour elle et aussi pour moi.
Il y a l’idée de relaxation, d’apaisant. Il y a un contact avec l’autre, il faut accepter le deal.
Finalement, en préparant le clip, j’ai trouvé très peu de documents de vidéos, d’artistes contemporains qui avaient réalisé quelque chose sur l’hypnose. Très étonnant !

Qui est Apollo Noir avec qui tu as collaboré pour L’Heure Bleue ?
Il y a beaucoup de personnes avec des surnoms ou alter-ego dans mon entourage.
Ce qui est intéressant c’est qu’il n’est pas connu dans le milieu de la musique. Il est graphiste à la base. Le visuel nous rapproche aussi. Il ne me prend pas pour un fou quand je lui dis : « j’aimerais une chanson qui sonne bleu, ou comme une vague ». On fonctionne beaucoup avec les émotions et les couleurs. Dans la musique électro, c’est aussi très organique. 
C’est une relation très forte. On a composé les sons ensemble. Et surtout, il collectionne les instruments vintage.

Et donc, c’est lui le clavier Jupiter (utilisé pour Thriller de Michael Jackson) ?

Tout à fait. On a travaillé sur plusieurs instruments différents. Les claviers ont une âme.
J’arrive le plus souvent avec des mélodies, des idées de chants. Et on bosse ensemble. C’est comme un labo avec plein de liberté. On est en train de composer de nouveaux de nouveaux titres.

Christine and the Queens est un exemple pour toi ?
C’est une fille incroyable. Je la connais aussi depuis longtemps.
Elle a construit son projet sur le temps. Et je suis admiratif car elle s’inspire de tous les arts sans aucune limite.
Elle est humainement incroyable.
Chacun s’inspire, entre artiste. On a des liens : j’adore aussi danser sur scène. On partage l’amour de la performance, de Michael Jackson aussi.

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Qu’est-ce qui te manquait de Paris quand tu étais à Berlin ?
Une bonne baguette. Et du bon vin. C’est tellement franchouillard mais j’assume.

Et qu’est-ce qui te manque de Berlin quand tu es à Paris ?
La liberté dans la fête. Les espaces de danse sont plus vastes.
Paris, mon amour et Berlin, mon amant…

Une chanson pour pleurer ?
Je pense à une chanson des Rolling Stones…
Mais j’en ai une autre : The Cinematic Orchestra avec Patrick Watson, To built a home. Elle est dans le film The Tree avec Charlotte Gainsbourg.

Une chanson pour t’évader, pour quitter Paris ?
Ibeyi : River. J’adore le clip d’ailleurs. C’est très simple.

Une chanson pour aimer ? Ou tomber amoureux ?
Y’en a plein ! C’est tellement français, mais encore une fois, j’assume : La vie en est rose de Piaf. Ma maman me la chantait tout le temps quand j’étais petit.

La dernière claque musicale ?
Dernier album de Tame Impala, c’est incroyable ! « Cause, I’m man ». Leur premier titre me fait vraiment penser à Michael Jackson. Il aurait pu la chanter.

Interview by Alexandre

EP L Heure Bleue my name is Yanis hypnotized crave track for UsofParis blog united states of paris anniversary

YANIS, EP L’Heure Bleue
Y&I Records

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Twitter : @mynameisyanis

CONCERTS :
10 mars à Liège (Le Reflektor – plateau avec We Are Match)
12 mars à Bordeaux (Le Rocher de Palmer)
18 mars à Avignon (Les Passagers du Zinc)

22 avril à Lille (La Péniche)
26 mai à Saint-Étienne (Le Fil)

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Clarika interview selfie / De quoi faire battre mon cœur

Clarika, c’est de la sensibilité à l’état pur. Une accroche aussi directe, piquante, délurée qu’un peu plus grave dans ses textes. Elle nous revient avec un nouvel album dont le thème est certainement plus à vif que les précédents.
De quoi battre mon cœur est aussi élégant, poétique que chargé d’espoir… de concerts joyeux, comme elle sait si bien les réaliser.

Interview réalisée quelques jours avant d’entrer en répét’ pour sa nouvelle tournée.

Clarika nouvel album de quoi faire battre mon coeur visuel promo Franck Loriou photography label athome interview musique chanteuse

CLARIKA / INTERVIEW SELFIE

UsofParis : La conception de l’album a-t-elle été différente des précédents ?
Clarika : Elle l’a été en terme de collaborations.
Sinon, j’écris toujours mes albums au moment où je les fais. Je n’ai pas de fond de tiroir.
Je commence quand je me remets à l’écriture d’un album, face à ma page blanche. Ça dépend ensuite de l’air du temps, de ce que je vis, de mon inspiration…
En revanche, j’ai collaboré avec des équipes différentes.

Pourquoi avoir fait appel à la Maison Tellier ?
J’avais déjà une affinité artistique avec le groupe. J’avais invité le chanteur Helmut au Trianon. J’adore sa voix. Et pour ce qui est du compositeur, parce qu’il y a aussi Raoul Tellier qui a composé un tiers de l’album, il a fait partie des artistes que j’ai tout de suite sollicités et avec qui ça a collé.

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Quelle est sa touche, à Raoul Tellier ?
🙂 Justement, c’est sa touche ! En même temps, tout en respectant « mon univers ». C’est un mélodiste. Et, à chaque fois que je collabore avec quelqu’un, ce qui me touche c’est la mélodie.
Je ne réfléchis à la tonalité musicale d’une chanson quand je l’écris. Je livre le texte et quand il me revient avec une musique, j’essaie d’écouter la chanson comme si je ne l’avais pas écrite. Et après, ça devient instinctif, ça me touche ou pas.

Quand vous écrivez, votre texte est-il déjà musical ?
Je suis très attachée au format de la chanson. Mais dans l’absolu, je pense qu’un texte de chanson réussi est un texte que l’on peut lire. En tout cas, c’est ce que je ressens pour d’autres chansons qui ne sont pas les miennes.
Ce qui est intéressant, c’est aussi que la musique puisse décaler le propos ou le rendre plus profond. Dans tous les cas, elle lui donne un axe.

selfie exclu pour le blog #UsofParis
selfie exclu pour le blog #UsofParis

Après une rupture, comment réapprend-on la joie ?
Je ne sais pas. Je te dirai ça dans quelques mois.  🙂
Pour avoir vu autour de moi, je pense que c’est possible d’être à nouveau heureux-se. C’est universel, la question de l’amour.
Tout est histoire de temps en tout cas. Je pense, enfin j’espère.

Dans quelle mesure était-il nécessaire de se mettre à nue dans cet album ?
C’était impossible de faire autrement. Quand quelque chose qui vous arrive vous bouleverse terriblement… Je ne me suis pas, non plus, poser trop de questions. C’était cette émotion qu’il fallait que je raconte. Je ne me sentais pas, en tout cas, de me mettre dans la peau d’une auteure de chansons. Je ne peux pas tricher avec mes chansons.
Je me suis demandé, en revanche, si ce n’était pas trop lourd pour un album. Et je sais que les albums d’autres artistes que je préfère ne sont pas forcément les plus gais.

Est-ce quand même un album heureux ?
Le paradoxe ! C’était une période compliquée et, en même temps, c’était vertigineux de collaborer avec de nouveaux artistes. Les rencontres ont été simples et naturelles. Fred Pallem a pris la commande et tout s’est passé avec légèreté.
Heureusement, que ça ne s’est pas fait dans la douleur ! 🙂

 

Pourquoi avoir choisi Je suis mille comme titre d’ouverture de l’album ?
C’est une décision collégiale. Ce n’est pas forcément celle que j’aurais mise au début, je n’étais pas forcément convaincue. Et après discussion (maison de disques, musiciens, manageuse…), j’ai trouvé que c’était une super idée. Parce que c’est un titre ouvert, mais il parle de moi. D’ailleurs, je vais en faire le premier morceau de mes concerts. C’est une sorte d’hymne à la diversité, nous sommes plus qu’une image, un rôle…
C’est une ouverture pleine d’espoir.

Clarika concert Le Trianon Paris 23 février 2017 affiche tournée de quoi faire battre mon coeur album Far Prod

La Clarika 2016 sera-t-elle la même que celle d’avant ?
Je répète mon nouveau spectacle et je sais déjà que j’ai envie de retrouver l’énergie de la scène et des contrastes. Et j’ai choisi mon équipe en fonction de cette envie.
Et c’est ce que j’aime en concert : le contraste. Passer d’une atmosphère intimiste, pas forcément gai à quelque chose de plus fou. C’est ce que je suis en train de construire avec de nouvelles idées de scénographie. « Je n’ai pas changé ! »

Vous avez toujours la même émotion quand vous débutez un concert ?
En fait, c’est la scène qui me donne envie de faire de la musique. C’est ce que je préfère dans toutes les étapes autour de mes chansons. Démarrer un concert, c’est une émotion mais aussi un stress, un stress positif. C’est le moment le plus confortable et vertigineux.
Une fois que l’on a les chansons et qu’on les aime, après il n’y a que des bons soucis, c’est plus ludique. On peut partir dans toutes les directions.
Le plus dur étant la création.

Comment arrive-t-on à vivre sans shoot scénique ?
En fait, je tourne beaucoup mais de manière étalée, parce que j’ai une vie, j’ai des enfants. Et ça me plait de passer de périodes intenses à des moments plus calmes.
Mais quand je ne tourne pas pendant un moment, ça me manque. C’est aussi pour ça que je développe des projets parallèles pour pouvoir continuer à faire des concerts.
C’est le cas du spectacle avec Daphné. Nous faisons un pont entre nos deux tournées avec ce spectacle.

Daphé et Clarika
Daphé et Clarika

Quelques mots sur ce spectacle créé avec Daphné ?
Le thème du spectacle est Ivresses. C’est très vaste : sommeil, alcool, amour, la vie… Ça permet en fait de fédérer beaucoup de chansons. A partir d’un répertoire large (d’autres artistes et le nôtre), des poèmes viennent relier les morceaux. Ça va de Gainsbourg à Bowie, en passant par Barbara, Britney Spears…
Et ça nous amuse d’interpréter des chansons que nous aimons aussi.

 

Une chanson pour crier sa joie ?
En ce moment, j’écoute : It’s raining men (The Weather Girls). Elle donne la pêche, elle est drôle. Et vocalement, elle a une puissance terrible.

Dernière claque musicale ?
Je vais être super banale : Bowie ! L’avant-dernier album, The Next Day. Je le connais depuis longtemps. Et je l’ai réécouté par la force des choses. Ça me scotche encore. J’avais vu l’expo à la Philhamornie, j’y étais restée 4 heures.
Sa mort m’a touchée plus que je ne le pensais. Parce qu’il est associé à l’affectif. Parce qu’il m’a accompagnée. Et ça a touché beaucoup de monde autour de moi.
J’ai pu le voir en vrai, une seule fois, lors d’un showcase au Ministère de la Culture, il y a plusieurs années. Il ne m’a pas vue chanter, j’avais déjà fini mon tour de chant quand il est arrivé. Dès son entrée, il y a eu un mouvement de foule, on aurait dit le roi et la reine, avec Iman. C’était surréaliste !

Un lieu parisien où il fait bon de se retrouver seule ?
Il y a beaucoup d’endroits. J’adore le Jardin du Luxembourg. J’y suis toujours allée depuis toute petite et j’y ai emmené mes enfants. Il ne change pas, c’est un repère dans Paris.
Je l’aime beaucoup en hiver. J’aime le traverser toute seule ou accompagner.
J’y suis attachée.

Franck Loriou - photography
Franck Loriou – photography

Clarika
De quoi faire battre mon coeur, nouvel album
(Label Athome)

concert au Trianon (Paris)
le 23 février 2017

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Kiss Me Kate! au Théâtre du Châtelet : Cole Porter enchante !

Il y a des débuts de semaine plus légers que d’autres. Ce lundi, soir de générale au Théâtre de Châtelet, Kiss Me Kate! fait littéralement chavirer, tout en renouant avec le répertoire d’une légende musicale américaine, Cole Porter.

photo © Sylvain Gripoix
photo © Sylvain Gripoix

On rêve tous de passer l’œil derrière le large et haut rideau de scène d’un théâtre. Alors, quand les coulisses nous envoient direct dans la frénésie de la fin des années 40, à Baltimore, la découverte est un ravissement.

Le musical de Cole Porter cache bien son jeu en débutant sagement avec juste quelques techniciens, s’affairant devant le rideau gris de sécurité.
Sans réellement prévenir, l’accès au backstage nous est accessible.
Et à ce moment précis, notre cœur bat plus vite, ça bouillonne de partout. Les danseurs, chanteurs s’échauffent, répètent leur salut, les petites mains repassent et réajustent les tenues de scène alors que d’autres anticipent le bien-être des vedettes avant la première de l’adaptation musicale de La Mégère apprivoisée de Shakespeare.

Kiss-Me-Kate-Cole-Porter-musical-nouvelle-production-Théâtre-du-Châtelet-Paris-décors-Charles-Edwards-vue-des-coulisses-mise-en-scène-Lee-Blakeley-photo-scène-Marie-Noëlle-Robert
Kiss Me, Kate : le décor !

Premiers accros : les deux vedettes ne brillent pas par leur complicité. Un des artistes est en retard.
Les mille et un détails – apportez vos jumelles – du décor émerveillent : étoiles sur la porte des loges, fauteuils pliables de plateau, rangées de costumes de scène, projecteurs, table de régie, nous rappellent les grands films hollywoodiens. La blondeur de certaines interprètes est incandescente et les hommes portent fier la classe à l’américaine.

Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET

L’excitation de la première échauffe les esprits. Le couple star est, en fait, composé de deux ex (Lili Vanessi et Fred Graham) qui semblent avoir passé le stade de la séparation depuis quelque temps. Mais un retour d’affection, comme un dernier sursaut, plus un quiproquo aux bouquets de fleurs et l’emballement va aller crescendo. Les tensions ne pourront plus être contenues en coulisses et déborderont sur scène avec un réel déluge d’affrontements hilarants, en rajoutant la participation de deux malfrats dont la ressemblance avec Laurel et Hardy ne semble pas du tout fortuite.

photo Marie-Noëlle Robert
photo Marie-Noëlle Robert

Notre avis

Le répertoire de Cole Porter reste encore trop peu connu en France, il ne fait pas partie de notre ADN. Les adaptations ou reprises sont plutôt rares pour nous permettre de nous familiariser avec des airs qui réveillent notre entrain et pourquoi pas notre romantisme.
Kiss Me Kate! le musical est composé de grands tableaux chantés et dansés (Too Darn Hot, Kiss me Kate) et de beaux solos (Always True to You in My Fashion par Francesca Jackson).

Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET

L’humour est aussi potache (tarte à la crème) que raffiné, espiègle et à répétition.

On peut regretter tout de même quelques longueurs dans les parties dansées qui peuvent nuire au rythme d’ensemble de ce musical. Une spécificité anglo-saxonne à laquelle, il faut s’habituer.
Toutefois, ne nous y trompons pas, Kiss me Kate offre de vrais beaux numéros dansés comme le solo de claquettes réalisé avec maestria par Alan Burkitt, nous rappelant Singin’ in The Rain. Et ça, c’est totalement bluffant !

On soulignera la superbe voix de basse de David Pittsinger (Fred Graham / Petruchio), claire, puissante et remplie d’émotions.
La team a eu un vrai coup de coeur pour le duo mafieux qui apporte à cette comédie un second degré jouissif.

Kiss me Kate salut générale comédie musicale Cole Porter Théâtre du Châtelet paris David Charles Abell Christine Buffle David Pittsinger Francesca Jackson photo scène usofparis blog
A défaut de “Potasser votre Shakespeare” (Brush Up your Shakespeare) en rentrant, Kiss Me Kate vous donnera une furieuse envie de renouer avec les airs de Cole Porte, parfaits pour accompagner le retour du plein soleil à Paris.

Affiche Kiss me Kate musical de Cole Porter au Théâtre du Châtelet Paris nouvelle production mise en scène par Lee Blakeley direction musicale David Charles Abell

KISS ME KATE
musical de Cole Porter (musique et lyrics)
livret : Sam & Bella Spewack

du 3 au 12 février 2016

au Théâtre du Châtelet
1, place du Châtelet
75001 PARIS

Direction musicale : David Charles Abell
Mise en scène : Lee Blakeley
Décors : Charles Edwards
Costumes : Brigitte Reiffenstuel
Chorégraphie : Nick Winston
Lumière : Emma Chapman
Sound design : Stéphane Oskeritzian
Orchestre : Orchestre de chambre de Paris

Lilli Vanessi / Katharine : Christine Buffle
Fred Graham / Petruchio : David Pittsinger
Lois Lane / Bianca : Francesca Jackson
Bill Calhoun / Lucentio : Alan Burkitt
Hattie : Jasmine Roy
Paul : Fela Lufadeju
First Man (Gunman) : Martyn Ellis
Second Man (Gunman) : Daniel Robinson
Gremio : Jack Harrison-Cooper
Hortensio : Thierry Picaut
Harry Trevor / Baptista : Joe Sheridan
Ralph (Stage Manager) / Nathaniel : Damian Thantrey
Stage Doorman / Haberdasher : Franck Vincent
Cab driver : Thomas Boutilier
Gregory – Dance Captain : Ryan-Lee Seager
Phillip : Sean Lopeman
Harrison Howell : John Paval

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CABADZI : Les grands frères de #Fauve – Réédition Des angles et des épines #Concours Inside

Dans le genre musical spoken word, le leader est sans conteste le groupe Fauve. Certains pourraient leur reprocher un côté adolescent fougueux. Alors, dans un autre style voici Cabadzi : plus cash, plus cru, plus brut.

Photo © Laurent FRANZI
Photo © Laurent FRANZI

Une musique plus brute, en effet, car Cabadzi a une passion pour les paris risqués, comme enregistrer en « one-shot » ses chansons. Oubliées les retouches en studio !
Le groupe garde le bruit du plancher qui craque, la note qui sonne moins bien, jouant aussi avec la réverbe du lieu.

Hymne de chacun de leur concert et morceau fétiche des fans du groupe, le morceau Avant Eux est enregistré pour la première fois. C’est l’évènement de cette réédition.

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La vidéo qui l’accompagne, réalisée au cours de cette année de tournée entre La France, la Colombie, le Canada, les Comores et l’Estonie éclaire parfaitement leur démarche : assumer, sourire aux lèvres, une vision noire, poétique et transgenre du monde qui nous entoure.

On adore aussi la version acoustique et passionnée que Cabadzi fait de sa chanson Le bruit des portes.

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Cette version très “orchestre de chambre” détonne dans un marché musical normalement plus électrique. Ça pulse et les cordes (violon et violoncelle) pleurent  à vous déchirer le cœur.

On peut parler d’un hip-hop puissant aux accords lourds et aux paroles percutantes. Plus sombre en est l’exemple parfait !

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Pour cette réédition, Cabadzi met en avant la perfection en adéquation avec un sens du détail qui lui est personnel. Des CD collectors et doré à l’or fin.

Photo Instagram Cabadzi
Photo Instagram Cabadzi

On adore aussi le côté revival de ses cassettes audio en édition limitée. Ca donne envie de ressortir nos vieux baladeurs !
Pour les fans, il en reste peut-être encore quelques-unes sur leur site.

Photo Instagram Cabadzi
Photo Instagram Cabadzi

Des angles et des épines
Réédition + 7 titres bonus
Cabadzi

 

Cabadzi en concert et tournée : 
Le 31 mars 2016  – Auditorium – Rezé
Le 01 avril 2016 – Grange Dimière / Théâtre de FresnesFresnes
Le 06 avril 2016 – MJC Le TotemChambéry

Cabadzi Des angles et des épines album réédition plus sombre avant eux concert spoken word musique concours United States of Paris

CONCOURS !

Nous vous offrons des albums réédition de Cabadzi : Des angles et des épines (avec 7 titres bonus) à recevoir directement chez vous ! #classe
Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le mercredi 2 mars 2016 à 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire ou à souhaiter l’anniversaire du blog (on adddooorrrreee !)

LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 CD (envoyé directement par courrier).

Concours cabadzi - 3 CD
Sending
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JUNIORE interview photomaton pour l’EP Marabout – #concours inside

Juniore est multiple, unique et mystérieuse. Avec un titre accrocheur, A la Plage, elle est venue nous rappeler la légèreté, l’insouciance des 60’s. Ça fait du bien de se replonger dans le rétro. L’EP Marabout disponible en digital depuis quelques semaines, s’offre une sortie CD digipack le 29 janvier ! Histoire de n’avoir aucune excuse pour ne pas plonger dans ce bain de réjouissances sonores.

Nous avons tenté de percer le mystère de ce projet en questionnant la leader du groupe, Anna Jean.
A défaut de nous envoyer une carte postale, elle nous a adressé un joli photomaton à trois visages avec deux de ses complices scéniques : Agnès et Swanny.

Photomaton original de Juniore (Anna, Agnès et Swanny) exclu pour le blog UsofParis
Photomaton original de Juniore (Anna, Agnès et Swanny) exclu pour le blog UsofParis

UsofParis : Quand on googlise “Anna Jean chanteuse“, on tombe surtout sur des photos d’Anna Karina. Un peu d’Anna Calvi aussi. C’est volontaire de brouiller les pistes ? D’avancer un peu masquée ?
Anna
: Je ne crois pas que ce soit vraiment volontaire 🙂 mais j’apprécie bien mon anonymat. “Pour vivre heureux, vivons cachés”, non ?

Quels chanteurs, groupes se sont penchés sur ton berceau (quand tu étais petite) ?
La première, c’était Nina Simone. Un vinyle de ma mère, je l’ai aimé infiniment. Plus tard, j’ai découvert les “oldies”, les radios nostalgiques. Les Beatles et les Kinks et les Beach Boys et les Velvet. J’en aurais presque fait une overdose. Et puis, j’ai écouté du rap californien toute mon adolescence, The Pharcyde, en boucle, avec ma sœur. Et en même temps, des chanteuses yéyé, de Christie Laume à Stella et Alice Dona, en passant par Sylvie Vartan, France Gall et Françoise Hardy.

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Une chanson d’adolescence que t’aimes encore écouter, même si c’est plus dur à assumer ?
On continue à danser sur Ace Of Base avant certains concerts. Et à chanter les paroles en yaourt.

Qui est à l’origine de ta carrière d’auteure-chanteuse ?
La première chanson que j’ai écrite était pour Samy – producteur/arrangeur/enregistreur de Juniore – pour qu’il la chante, lui. On était à la fac et il avait un groupe. Et puis il m’a dit : “c’est pas mal quand tu chantes“. Alors j’ai continué.

Étais-tu prédestinée à un autre avenir professionnel ?
J’ai fait des études d’arts et d’anglais, et je suis traductrice. J’aime bien avoir plusieurs activités, ça oblige à remettre en question, à relativiser.

photo Pier Paolo Polese
photo Pier Paolo Polese

Qu’est-ce qui t’a insufflé le goût d’une autre époque, de la chanson française des 60’s, pour cet EP ?
Je crois que j’aime la mélancolie légère, les euphémismes, l’impression que rien n’est grave et que tout est possible dans les années 60. Ce quelque chose de naïf de l’époque qui a vu les débuts de la technologie, comme le rétro futur des films de Tati. Le renouveau après la guerre aussi. Et je suis sûrement nostalgique de la jeunesse de mes parents.

Est-ce qu’il y a des images de films qui sont à l’origine de certaines chansons ?
Oui, j’ai vu et revu beaucoup de films de Truffaut et de Bergman à l’époque où j’ai écrit certaines chansons. Les westerns de Sergio Leone avec la musique de Morricone et les films de zombies de Romero. J’aime bien l’humour grinçant, la subtilité du second degré et des mises en scène du petit quotidien. Les histoires d’amour impossible, d’amour déçu, des micro-drames dans des appartements, en zones urbaines ou dans des déserts.

Sinon, comment les as-tu écrites ?
Je crois que j’aime bien l’idée de l’échantillon, la façon dont une histoire appartient à un lieu, une époque, une génération. J’essaie d’écrire en gardant ça en tête. Je crois que je raconte surtout les histoires des autres, des histoires de filles, celles d’amies, de sœurs, de mères, de grands-mères.

Quels sont les artistes qui font partie de tes disques de chevet ?
Laurence (qui joue de la guitare avec nous), me fait toujours découvrir des nouveaux groupes. C’est grâce à elle que j’ai commencé à écouter Dirty Beaches et Kurt Vile. J’ajouterai aussi Thee Oh Sees à mes disques de chevet.

Quelle est la chanson de ton EP la plus personnelle ?
Je dirais que c’est peut-être Mon Autre. Elle ne paraît pas très sérieuse, mais je crois que c’est la chanson la plus personnelle de cet EP. C’est un sentiment que j’ai souvent, celui de ne pas vraiment me connaître. L’idée d’une autre personne avec laquelle je dois cohabiter en permanence. Une partie de moi qui pense des choses impensables. Presque inavouables. Un genre de folie douce et amère.

Quel est le plus beau livre que tu aies pu lire au bord de mer ?
L’été dernier, j’ai lu Le Cher disparu d’Evelyn Waugh. Ça m’a fait rire aux larmes.

Une leçon de scène en tournant (en première partie) avec Brigitte ?
On a beaucoup appris à leurs côtés. D’abord, que c’est un métier difficile, qui demande beaucoup de travail, d’exigence. D’humilité, d’intelligence et de courage aussi. Et surtout, on a compris, grâce à elles, qu’en musique, plus on donne, plus on reçoit.

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Quel conseil a pu te donner ton père (JMG Le Cleziot, NDLR) pour ton écriture ou ta carrière artistique ?
Je ne suis pas sûre de lui avoir jamais demandé conseil. Pour écrire une disserte ou une lettre de motivation, oui, mais pas pour ça. Je crois qu’on est tous les deux assez privés. Mais je l’ai beaucoup observé, je l’ai vu travailler tous les jours, discrètement, à son rythme. Faire. Sans en parler trop. Je crois que c’était le meilleur exemple.

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La chose la plus folle que tu pourrais faire pour faire connaître ta musique à un maximum de monde ?
Je ferais comme raconte la rumeur de L. Ron Hubbard. J’achèterais tous mes disques pour faire un carton et ensuite je construirais une église.

Une claque musicale récente ?
J’aime beaucoup King Krule. J’ai très envie de le voir en concert.

Une chanson pour danser ?
Chaud cacao pour la chorégraphie d’Annie Cordy (et le clip) !

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Une chanson pour s’évader, pour quitter Paris ?
Sleepwalk de Santo et Johnny.

Interview by Alexandre

Pochette EP Marabout du groupe Juniore Anna Jean musique music band label le phonographe

Juniore
EP Marabout
(Le Phonographe) 
disponible en digital
et en version CD digipack à partir du 29 janvier 2016

Concerts :
27 janvier – Les Bains (Paris) 
30 janvier – Lurrazpiko festival (San Sebastian – Espagna)
5 février – Le Liberté (Rennes) – 1ère partie Brigitte
6 février – Espace Avel-Vor  (Plougastel-Daoulas) – 1ère partir de Brigitte
11 février – Rack’Am (Brétigny-sur-Orge)
19 février – MJC La Vallée (Chaville) – 1ère partie de la Maison Tellier
5 mars – Festival Avec le Temps (Marseille)

 

CONCOURS !

Nous vous offrons des exemplaires CD digipack de l’EP Marabout de Juniore  à recevoir directement chez vous ! Oui oui.

Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le 31 janvier 2016 à 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire sympathique (on adore !).

LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 EP qu’ils recevront par courrier.

Concours EP Juniore
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L’Ultra Bal au Pan Piper le 23 janvier ! #Interview et #concours

#JOIE ! L’Ultra Bal est de retour en ce début d’année. Au diable la grisaille, les ronchons, les problèmes de RER B. Le samedi 23 janvier, au Pan Piper, on va se mettre au chaud, se coller-serrer, se faire de nouveaux potes, tomber amoureux… Sur scène, le noyau dur – formé des deux maîtres de bal Alexis HK et Fixi et des divas Zaza Fournier, Chloé Lacan, Alexandra Gatica, Flavia Coelho… – a un seul objectif : nous faire danser !

Vous avez besoin d’en savoir plus ? Rien de mieux que de demander directement à ceux qui mettent l’ambiance à l’Ultra Bal. Pour cela, une main innocente a pioché deux noms parmi l’équipe pour répondre à nos questions.  Après avoir lu les quelques lignes qui suivent, vous ne résisterez pas à l’appel de la piste !
Alexis HK
Alexis HK

INTERVIEW !!

UsofParis : L’Ultra Bal en 3 adjectifs, c’est ?
Alexis HK (maître du bal) : Danse-amour-partage.
Chloé Lacan (diva de l’Ultra Bal) : l’ultra bal est inventif, électrique, généreux.
A l’heure des réseaux sociaux et d’Adopteunmec.com, une romance, voire une histoire d’amour peut-elle encore naître dans un bal, à Paris ?

Alexis HK : Plus que jamais, les rencontres réelles hors des réseaux sociaux sont possibles, voire recommandées.
Tomber en amour autour d’une valse ou d’un verre, qu’y a-t-il de plus beau ?
Chloé Lacan : J’espère bien qu’une romance peut encore naître dans un bal, après ça dépend des caractères, il y a ceux qui pensent qu’il n’y a rien de tel que les vibrations de la musique et de la danse pour savoir à qui on a à faire et puis, il y a ceux qui préfèrent aborder tous les sujets avant de renifler l’autre, pour ceux-là alors peut-être que le bal n’est pas l’endroit idéal effectivement.

Est-ce que c’est arrivé dans un Ultra Bal ? Si oui,on veut tout savoir ! 🙂
Alexis HK :
Oui, un de mes amis a rencontré l’amour par un soir d’Ultra-Bal. Un regard et puis hop !
Chloé Lacan  : On descend souvent dans la fosse pour aider des couples à se lancer sur la piste mais après on ne s’en occupe plus…

Une anecdote d’Ultra Bal : en répét, sur scène, en coulisses ?
Alexis HK :
Sur L’île de la Réunion, sur la plage, après la représentation, nous étions tous réunis et nous avons regardé la lune.
Chloé Lacan :
Un jour on était programmé en Allemagne et quand on est arrivé dans la salle on a vu qu’ils avaient mis des gradins et pas de piste de danse. Impossible de bouger les gradins ni les sièges. Dès le 2ème morceau avec les ultra girls, on est allé chercher les gens dans les gradins pour les faire danser quand même et puis comme la scène était immense on les a fait monter avec nous et la moitié de la salle est venue danser derrière les musiciens, sur scène, c’était un moment magique !

Chloé Lacan
Chloé Lacan
Le meilleur argument pour inciter nos followers à venir le 23 janvier ?
Alexis HK :
Venir revivre la convivialité d’un bal d’antan, mais sous une forme moderne, avec des musiques d’il y a longtemps, et des musiques de dans longtemps.
Chloé Lacan :
L’Ultra Bal, c’est un vrai moment d’échange et de lâcher-prise. Pour nous sur scène, comme pour les gens, quand l’électricité monte au fur et à mesure du show, le “lâcher-prise” arrive et là, c’est un immense plaisir !
photo Jules Lahana
photo Jules Lahana

 

L’ULTRA BAL
le samedi 23 janvier 2016 à 20h00
avec la participation de Pauline Croze

au Pan Piper
2-4 Impasse Lamier
75011 Paris
 
CONCOURS !

Vous ne rêvez pas, nous vous offrons des invitations pour L’Ultra Bal au Pan Piper Paris, samedi 23 janvier 2016 à partir de 20h. Vous n’êtes pas prêts d’oublier cette soirée, vous pouvez nous croire !

Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous, avant le mardi 19 janvier 2016 à 23h59. Et n’hésitez surtout pas à nous laisser un commentaire (on aime beaucoup ça !).

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 invitations pour la soirée.

Avant de vous inscrire, vérifiez bien que vous êtes libre le 23 janvier !

Concours Ultra Bal JAN16
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Le groupe Namasté en interview-selfie – des albums à gagner !

Avec une seule chanson (Juste le temps), le groupe de fab guys nous a emballés alors que nous n’avions pas encore écouté le premier single de son premier album. Au-delà de l’euphorie que procure ces 12 titres, Namasté dégage aussi en interview une convivialité qui ne souffre d’aucune distance et de censure. La preuve dans ce qui va suivre.

Rendez-vous était donné dans la cour feutrée d’un hôtel du 9e avec deux des cinq membres du groupe : Raphaël Cornet (guitare, voix) et
Octavio Angarita (violoncelliste, choriste). Entretien sans filtre.

Groupe Namasté Raphaël Cornet Kenzo Zurzolo Reda Samba Benoit Dordola Octavio Angarita premier album Juste le Temps Belleville Music Moonkeys Music photo profil wearenamaste

INTERVIEW

Vous nous décrivez en quelques mots le projet Namasté, type marketing ?

Octavio : Namasté, c’est de la balle !
Raphaël : C’est un bel album, qu’il faut écouter, qui fait du bien. Qu’il faut écouter toute la journée, à n’importe quel moment.
Octavio : C’est un album de partage ! 
Raphael : Namasté c’est une musique très variée, une musique riche en influences.
Octavio : Une musique à notre image.

Une musique à votre image, donc chevelue et poilue aussi ?

Raphaël : 🙂 Oui, tout à fait ! Chevelue et poilue !
Octavio : 🙂

Un seul adjectif pour décrire chaque membre du groupe !
Octavio : Raph, je te laisse faire. Les adjectifs, c’est pas mon truc. J’étais mauvais à l’école !
Raphaël : Tu vas quand même être obligé d’en trouver un pour moi ! 🙂  Octavio romantique, Reda pragmatique, Kenzo lunaire.
Octavio : J’aurais plus dit lunaire pour toi.
Raphaël : Alors on garde lunaire effectivement, car ça me va bien !
Octavio : Kenzo, c’est le calme. Paisible. Benoit est dans la réflexion.
Raphaël : Il est cérébral !

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Quels bénéfices de participer aux concours : Paris Jeunes Talents, Lance-toi en live… ?
Raphaël
 : Un gros soutien au développement. Chaque concours entrepris – et on en a remporté quelques uns – nous ont aidés à nous développer. Que ce soit le Concours RATP qui nous ont ouvert les portes de festivals ; Paris Jeunes Talents, ça a été des concerts et un support financier. Avec le Ricard Live, on a joué devant des milliers de personnes et ils ont financé un EP. SFR nous a fait jouer à la Rochelle. 
Donc un gros soutien, de la visibilité, des connections. 
Octavio : Et une réelle préparation à la scène aussi. Même quand, au départ, on a quand même une expérience.
Raphaël : Ca nous a formés.

Selfie original exclu UsofParis d'Octavio et Raphaël
Selfie original exclu UsofParis d’Octavio et Raphaël

Juste le Temps, le premier titre de l’album, m’a accroché direct. Comment est-il né ?
Raphaël : Cette chanson a eu plusieurs vies.
Octavio : Il faut savoir que plusieurs de nos morceaux ont eu plusieurs vies. D’où le titre : Juste le temps. Cet album a été un travail très long. Long de se découvrir les uns les autres, de partager nos expériences, nos idées, nos différences aussi. 
D’apprendre à s’accepter les uns les autres.
Cette chanson a plusieurs vies à l’image de notre révolution. Elle a commencé dans une première matière guitare-voix. Ensuite, elle a pris une dimension électro, avec des beats, des sons très recherchés. Et puis petit à petit, nous avons essayé de réunir dans ce morceau toutes nos idées et nos influences.
Raphaël : Pour l’écriture, c’est un morceau que j’ai coécrit avec Patricia Lenoir avec laquelle j’ai aussi coécrit Lâche par l’Affaire, Ode au vent. Ca a été un travail passionnant. Juste le temps est profond mais il peut avoir plein de lectures différentes. Il parle d’un accès au bonheur, de la vie, du temps qui passe, de trouver sa place. Il est très vaste.
J’ai eu une écriture assez instinctive au départ, il y avait beaucoup de punchlines, de jeux de sonorités (syllabes, sonorités des mots). Il y avait un sens caché mais c’était très confus. Ce qui est incroyable, c’est que Patricia a réussi à lire tout ça et à sortir de moi l’essence et à trouver le fil conducteur. On y a passé du temps. C’était un vrai tour de magie.

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Patricia a plus réorganisé que réécrit ?

Raphaël : Pour tous les textes, j’apportais une base qui n’était pas assez construite, très décousue. Et on a fait tous les deux un travail de reformulation : « qu’est-ce que l’on veut dire ? Où est-ce qu’on va ? » Un vrai travail d’auteur, en somme. 
Moi, j’étais vraiment plus dans les sonorités, en fait. 
Les rappeurs français m’ont beaucoup donné envie d’écrire : Saïan Supa Crew, Mc Solaar, I AM… J’adorais la langue française chantée comme ça, déclamée. 
Patricia a donné du sens à mes propos.

Que t’a apporté ton expérience d’ingé son pour ta musique ?
Raphaël 
: De l’autonomie, le fait d’avoir son studio et de pouvoir enregistrer ses sons, ses voix… C’est une passion du son, partagée avec les gars. Une passion de la matière sonore. De faire des recherches, de transformer la matière. C’est ce que l’on a fait pour cet album.

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Quelle est la chanson la plus personnelle de l’album ? 

Raphaël : Lost, c’est la chanson avec laquelle je me suis mis le plus à poil, par rapport à ce que j’ai vécu. C’était une période où je n’étais pas bien, j’étais déprimé. Et je cherchais quelque chose à l’intérieur de moi, mais que je ne comprenais pas. J’étais perdu. C’est un moment important aussi qui nous forge et qui nous permet d’aller plus loin. 
L’écriture est simple, en anglais. « I’m lost in my world ». Les premières phrases ne sont pas faciles à assumer, mais elles traduisent ce que j’étais et ce que je ressentais à l’époque.
Octavio : Et Namasté, c’est la chanson qui nous met tous les 5 d’accord.
On s’y retrouve tous, plus ou moins.

Raphaël : C’est le morceau qui raconte le mieux le propos du groupe : l’envie de partage, de voyage. C’est l’identité du groupe ce morceau.

Quels artistes se sont penchés sur votre album pour les influences ?

Octavio : Coldplay
Raphaël : Police, Archive.
Octavio : Shakira ! 🙂

Raphaël : Beaucoup d’artistes. On a tous un background très différent. De la musique du monde au groove, en passant par le classique (Rachmaninov). Et aussi le jazz.

Vous rêvez en musique ?

Raphaël : Oui. Justement, cette nuit, j’ai rêvé que je faisais des rythmes avec Reda. On faisait de la percu sur une espèce de darbouka…

En lisant vos interviews, votre propos est posé. On a vraiment l’impression que vous êtes adorables. 5 mecs ensemble, ça se frictionne quand même ?

Octavio : Comme dans tous couples, après 10 ans de vie commune, il se passe des choses.
Raphaël : Y’a de la vie !

Octavio : Ca bouge, il y a des caractères très différents. Certains sont en retrait, d’autres plus en avant. Parfois, il faut rentrer dedans, parce que ça permet de grandir et de remettre les idées en place, et son ego aussi. Faut apprendre à recevoir et à donner.

Une leçon de scène avec Julien Doré, en faisant ses premières parties ?
Octavio : Pas une leçon de scène. Il est charismatique !
Raphaël : C’est un interprète incroyable. Sur scène, c’est un vrai showman.



Et avec Frero Delavega ?
Raphaël : Une simplicité. Un succès qui vient progressivement pour devenir énorme. Et des gars qui restent simples. Malgré un emploi du temps très chargé.
Octavio : Je les ai découverts à la Cigale avec un groupe qui a évolué depuis. Le batteur a changé, un guitariste aussi. Et voir l’évolution, c’est extraordinaire.

Vous vous projetez quand voyez ces artistes en live ?
Raphaël : J’ai arrêté ça ! 🙂

Octavio : On s’est projeté avant de rencontrer ces artistes. Je me projette dans la musique depuis que j’ai 5 ans. Donc forcément, voir ces gens, ça donne envie d’aller encore plus loin. De mettre en place un show. Trouver cette même force, cette même rigueur.

Vos premiers lives pour la sortie de l’album sont à la hauteur de vos attentes ?

Raphaël : Il faut qu’on se remette en route. La machine a besoin de se roder en live. Donc a besoin de jouer en continu pour retrouver cette énergie, pour qu’on s’incarne. Il y a eu, pour le moment, trop peu de dates pour que la machine se remette bien en route. Les petites salles ont aussi une énergie particulière, il faut rentrer dedans. 
On a besoin de tourner, là.

Une anecdote de concert ?
Octavio
 : Il y a 5-6 ans, Kenzo qui s’est vautré de son siège, en plein show. Tout au début du concert, solo de clavier, Kenzo se lève et d’un coup plus de siège. Par terre !

La chose la plus folle que vous pourriez faire pour faire connaître à un maximum de monde votre musique ? 

Octavio : Faire un clip tout nu. C’est ce qui marche le mieux en ce moment. 🙂 Ca n’aurait pas trop de rapport avec notre musique… Mais pourquoi pas ? 
Moi, ça ne me dérangerait pas.
Raphaël : Ah le naturiste ! 🙂
Octavio : Tant qu’il y a une barre noire.

Raphaël : Déjà fait !

Octavio : Exister déjà, c’est une chose assez folle.
Raphaël : Faut me présenter des projets. Je ne me mettrai pas à poil. Mais je suis très aventurier. J’aimerais faire une tournée en Inde. Ça ferait connaître notre musique loin d’ici. Je suis prêt en tout cas à faire beaucoup de choses.

Votre dernière claque musicale ?

Octavio : Je suis très surpris par Rhye qui est un super groupe. 
Mon frère les a découverts en festival à la Villette et me les a fait connaître. 
Il y a Bill Laurance aussi, hallucinant pianiste, compositeur, qui joue avec les Snarky Puppy. Son album m’a rempli d’émotions, m’a fait tirer les larmichettes. Quelle richesse musicale !

Une chanson pour parler d’amour ?
Octavio
 : Elton John !
Armo (l’attachée de presse du groupe) : T’es pas sérieux ? 🙂

Octavio : Si ! 🙂
Raphaël : Une chanson de Fink, de son premier album Kamlyn. Un texte certainement écrit pour la femme qu’il aime.
Octavio : Bon alors un petit Stevie Wonder pour faire plaisir à Armo ! My Cherie Amour ! « Direct tu pécho », c’est ma réponse ! (soufflée par Armo).

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Une chanson qui fait voyager ?
Raphaël 
: La chanson de Zap Mama, 5 nanas qui chantent a cappella : Take me Coco. C’est trop beau.
Octavio : To Built the Home de Patrick Watson avec Cinematic Orchestra
.
Raphaël : C’est un voyage intérieur.
Octavio : Le plus beau voyage qui soit !

 

Namasté
Premier album : Juste le temps 
(Belleville Music, Monkeys Music)

Concerts :
6 février à Vauréal
d’autres dates à venir prochainement !

Pochette album Juste le temps du groupe Namasté wearenamaste musique photo united states of paris blog usofparis

CONCOURS

Nous vous offrons des exemplaires dédicacés de l’album de Namasté, Juste le Temps, à recevoir directement chez vous ! Oui oui.

Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le vendredi 22 janvier 2015 à 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire ou à souhaiter l’anniversaire du blog (qui a 5 ans ce mois-ci).

LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 CD (envoyé directement par courrier).

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Ariane Moffatt : Interview-selfie pour 22h22, l’album de la “maternité” ! Concert à la Gaité Lyrique

Quelques jours avant la sortie de son 5e album, 22h22, Ariane Moffatt a passé quelques jours à Paris. Je la retrouve dans le 19e arrondissement, à deux pas des Buttes-Chaumont dans une charmante maison qu’elle occupe pendant son séjour. Elles viennent à peine d’atterrir, avec sa soeur Stéphanie, et me proposent un verre de bon vin qu’elles sont en train de déboucher. Y’a pas à dire, la qualité d’accueil des Québécois-ses, même sur le sol français, est incomparable !

Et on réserve sans attendre pour son retour à Paris, le 10 décembre à la Gaité Lyrique.

INTERVIEW

Selfie original pour le blog Usofparis !
Selfie original pour le blog Usofparis !


Comment es-tu arrivée à la musique ?
J’y suis venue de manière instinctive. Je ne viens pas du tout d’une famille d’artistes. Mes parents sont dans l’éducation, ma sœur (qui est mon agent) est avocate de formation, mon frère est prof de gym : le corps et l’esprit !
Je me suis retrouvée à être attirée par la musique dès la petite enfance. Une guitare à 3 cordes pleine de poussière dans un coin a attiré mon attention. J’ai toujours aimé jouer avec ma voix, refaire des publicités avec une petite enregistreuse. Au lycée, j’ai fait de la comédie musicale. J’avais un prof, comme dans les films, qui partait dans des grands projets. Pendant mon adolescence, j’avais aussi un clavier et je m’amusais à repiquer toutes les parties d’une chanson. J’écoutais du Ben Harper, du Tori Amos et je refaisais la batterie, la basse. J’ai appris comme ça de manière autodidacte. Suite à ça, j’ai décidé de faire ma formation de CEGEP (programmes pré-universitaires d’une durée de deux ans menant à l’université) en musique, en chant jazz. Puis, deux ans d’université. J’ai commencé très vite à accompagner d’autres artistes comme clavier et comme back-vocal.

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22h22 est le nom de ton dernier album, comment est-il né ?
Il est né à travers une période de grands changements. Juste après le passage d’Ariane, la femme à Ariane, la mère. C’est une espèce de photographie d’une courte période, la digestion émotive de l’arrivée de mes jumeaux garçons qui ont maintenant 2 ans.
22h22 est un symbole, mais aussi un fait. Quand les garçons avaient 4 mois et que le “beat” des dodos commençaient à s’installer, vers cette heure-là de la soirée, je me retrouvais un espace intérieur pour créer, pour penser à : « Ok c’est cool les couches-là, mais c’est quand le prochain album ? ». Et à plusieurs reprises dans la même semaine, je me suis retrouvée avec le cadran sur cette heure-là : 22h22. Je ne suis pas très ésotérique, mais je me suis imaginée que l’album se trouvait derrière cette minute-là, le 2 symbolisant les jumeaux, le couple.

Sur tes albums, tu composes et écris ? C’est le cas sur celui-ci aussi ?
Je suis en co-réalisation avec mon grand ami Jean-Phi Goncalves. On se connaît depuis 15 ans. Et lui aussi a eu un petit garçon, son premier enfant. J’avais travaillé avec lui sur mon album Tous les sens, et là c’était une collaboration compatible, puisqu’on avait des rythmes de vie semblables. On travaillait de 9h à 5h puis on allait chercher les petits. C’est un album assez personnel, un album de prise de conscience sur plein de choses. Donc l’idée que ce soit un ami faisait en sorte que je pouvais m’abandonner à cette expérience.
C’est un album de touches, il n’y a pas de guitare, mise à part une chanson. On s’est donné une autre direction, en se disant « Ok, ça va être juste du plastique cet album-là », des batteries à partir de SPD-S, Pad, claviers, le moins de guitare possible sauf dans Miami, car elle était vraiment nécessaire. C’était une direction pour être dans ce côté mauve, New Age.
On a fait appel aussi à François Lafontaine du groupe Karkwa, un claviériste incroyable. Une petite équipe, au final.

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Deux titres de cet album m’ont particulièrement marqué.
Le premier c’est Les tireurs fous. Tu l’as écrit par rapport à des événements en particulier ? En l’écoutant, j’ai pensé à ce qu’il se passait aux USA.
C’est fou car quand il y a eu l’évènement dans l’Université là dont tu parles, quand c’était Charlie ici aussi, j’étais en train de travailler sur cet album. À la base, c’est suite à un évènement qui a eu lieu au Nouveau Brunswick. Mais on peut associer cela à tellement d’évènements qui arrivent de plus en plus. Une espèce de violence comme dans une boîte à surprise qui éclate. L’idée de se sentir complètement impuissante par rapport à ces expressions de violences extrêmes. Pendant le processus de production, il arrivait toujours un événement qui ne faisait que confirmer que c’est quelque chose qui socialement me dérange énormément et que j’avais envie d’en parler. Il y a l’aspect un peu de la “maman canard” aussi qui protège ses petits.

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La deuxième, c’est Miami, qui n’a rien à voir, qui est très festive…
Beaucoup de gens l’apprécient. Mais si tu savais l’histoire, “elle n’a pas fait l’équipe” jusqu’au dernier jour. C’est une chanson qui nous a donné de la misère. Au début, j’étais dans des trucs sur la vraie amitié versus les amitiés virtuelles et les médias sociaux. Je trouvais ça un peu démago, un peu trop ado. J’ai poussé la réflexion. Finalement, il est arrivé des choses dans ma vie qui faisait en sorte que certaines amitiés ont été ébranlées. Tout au long de l’album, je cherchais. Même au niveau de la facture musicale. Au début, c’était un peu à la Phoenix, pop rock festif, qui s’est transformé en quelque chose de plus stade 80, puis finalement c’est de l’hyper-pop assumée.
Mais jusqu’à la dernière journée, je n’étais pas sûre qu’elle soit sur l’album, parce qu’elle détone par rapport au reste. Mais elle fait du bien. C’est une vitamine-pop assumée, presque sirupeuse. Ça a fait un beau single.

Aucun titre en anglais sur ton album, le précédent (MA) en contenait beaucoup dans une envie de t’exporter aux USA ? Cette aventure en pays anglophone est finie pour toi ?
La base de faire le bilingue ce n’était pas pour m’exporter. Quelque part, je n’avais pas l’énergie de me retrousser les manches à 32 ans pour me dire je m’en vais conquérir les USA. Je suis réaliste. C’était une expérience. À l’intérieur de moi, il y a ce côté-là d’une mélomane anglophone, qui parle anglais, qui habite dans un quartier de Montréal hyper bilingue. J’écrivais dans les deux langues.
Je suis allée dans le Grand Nord, mon frère y avait un camp de basket-ball avec des jeunes Inuits et j’avais décidé d’embarquer dans son « trip » pour faire “Ball&Music”. Le jour, on jouait au basket et le soir, je faisais des ateliers d’écriture de chansons. J’étais à l’écriture de MA à ce moment-là et les jeunes parlaient Inuktitut, français et anglais. En revenant de ce voyage, je me suis dit « Let’s go! », tu en as en anglais et en français, ce sera ça cet album. MA : c’était la rencontre des deux langues. C’était donc l’occasion ensuite de le faire voyager aux USA, mais aussi en dehors du Québec, au Canada.
Celui-ci est très proche, très intime. Je ne m’imaginais pas le faire dans une autre langue que ma langue maternelle.

Parlons du morceau Matelots & frères. Pourquoi ce titre de chanson alors qu’on ne s’attend pas du tout à ça quand on l’écoute ? Ce sont tes jumeaux qu’on entend dessus ?
Oui, ce sont mes enfants. Matelots & frères, car premièrement ce sont des frères car des jumeaux. Matelot pour moi, c’est l’image que j’ai de mon expérience de maternité. C’est-à-dire tu élèves des enfants et un jour pouf ils vont voguer, ils partent. Je les imaginais tout le temps, les petits matelots. Et c’est le titre qui m’est venu quand je suis allée à la pêche justement de leurs premiers gazouillis autour de 7-8mois. Un matin, ils s’amusaient, ils riaient, c’étaient leurs premiers sons. Et c’est le fun de garder ça en souvenir. Quand je suis arrivée au studio, je ne savais pas quoi faire cette journée-là, j’ai mis tout ça sur mon programme et j’ai commencé à construire une espèce d’histoire qui passe par toutes les gammes d’émotions et la musique suit ça. Ils sont l’inspiration de cet album, je trouvais ça important d’avoir un petit clin d’œil. Même le piano quand on l’entend ce sont eux, j’ai coupé pour faire une mélodie, mais ce sont leurs touches. Ils ont leur premier titre de musicien sans le savoir. Aujourd’hui, quand ils l’entendent, ils sont saisis, ils se reconnaissent mais ne comprennent pas trop comment c’est possible.

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Tu milites beaucoup contre l’homophobie. On t’a remis un prix en 2013. C’est important pour toi ?
Je ne milite pas activement. Mais je pense qu’à partir du moment où je suis entrée dans un projet homoparental, pour moi il était hors de question de rester dans le flou, de ne pas en parler. Je l’ai donc annoncé, j’étais jury dans The Voice donc j’étais hyper exposée. J’ai reçu ce prix.
Il y a 3 jours au Québec, j’ai vu qu’un jeune garçon de 15 ans s’était fait tabasser dans un festival de musique country. Dans nos sociétés, il y a bien des choses face auxquelles on est impuissant mais ça je trouve qu’en 2015 c’est pas vrai qu’on est impuissant, ce n’est pas vrai qu’on ne peut pas avoir d’éducation qui se fait socialement, du dialogue…
Oui, si je peux essayer de normaliser, de dialoguer pour répondre à des questions de personnes qui ont peur de l’inconnu. C’est sûr que pour moi j’en vois une forme de responsabilité. Je ne suis pas que la maman gay chanteuse, mais je ne me gêne pas pour démontrer que la famille est de formes multiples et que l’homoparentalité est une forme de famille qui fonctionne très bien.

Ce qui s’est passé en France t’as peut-être choquée avec les manifs contre le mariage pour tous ?
Oh oui ! Je trouve ça dur de voir aussi l’ignorance scientifique. De perdre la tête au nom d’extrême religieux. Il faut juste faire quelques lectures, sur ce qu’il se passe, ce que c’est, comment il n’y a pas d’incidences sur l’orientation sexuelle de l’enfant, comment ça se développe bien, voire mieux parfois car un enfant issu d’une famille homoparentale va connaître des choses différentes, va être amené à vivre des choses particulières qui vont lui développer de l’empathie, puis de l’écoute des autres…
Je trouve ça désolant d’avoir des œillères comme ça, au nom de la différence. C’est un manque d’ouverture d’amour.

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On  passe sur le côté un peu fun de l’interview…

Elle fait quoi habituellement à 22h22, Ariane Moffatt ?
Avant elle faisait la fête (rires), maintenant plus trop parce qu’elle ne s’est pas encore remise d’avoir eu des jumeaux.
Mais c’est fou parce que maintenant que j’ai appelé mon album comme ça, le 22h22 me guette toujours et quand je le vois je lui fais un clin d’œil.

Qu’est-ce qui te manque le plus du Québec quand tu es à Paris ?
Dans ce voyage-ci, c’est la première fois que je pars aussi longtemps et c’est nouveau pour moi donc ce serait mes enfants. Mais sinon, le Québec je le traîne avec moi, il me suit un peu. J’ai habité à Arts et Métiers ici à Paris pendant 6 mois. Il y avait des aspects, une forme de simplicité, le côté décontracté qu’il y a dans l’aura de Montréal qui pouvait me manquer ici où c’est speed, c’est stress, ça va vite.

Et à l’inverse qu’est-ce qui te manque de Paris quand tu es chez toi ?
C’est toute la diversité culturelle, cette espèce d’étourdissement des offres culturelles, cette frénésie-là. Paris est une plaque internationale tournante. Quand je viens ici, je fais le plein de ça, et ça me fait du bien.

Quand tu es à Paris, forcément tu passes par …
Là j’ai choisi les Buttes-Chaumont pour être proche parce que j’adore ce lieu, avec le Rosa Bonheur, la Bellevilloise n’est pas loin. J’aime le Canal St Martin, Ménilmontant, Belleville. J’aime Arts et Métiers, même si c’est un peu bobo, ça me rappelle cette période où j’habitais ici. Le Marché des Enfants Rouges est un des endroits que je préfère à Paris. J’aime me balader dans ces quartiers.

As-tu une bonne adresse food à Paris ?
Le Dauphin
et le Chateaubriand dans le 11e. Ce sont des endroits festifs, à la table moderne. Mais j’ai une nouvelle liste, là, j’ai écrit à une critique culinaire de chez nous que j’adore qui n’arrête pas de prendre des photos de restos à Paris et je lui ai demandé sa liste.

Ton dernier coup de coeur musical ?
Ici, j’aime beaucoup Jeanne Added et le dernier album de Empress of que j’écoute beaucoup. Au Québec, il y a l’artiste Safia Nolin qui vient de sortir un premier album intense.

Interview by Joan

Ariane Moffatt pochette nouvel album 22h22 éditions Simone Records Mo'Fat Productions Inc

Ariane Moffatt, nouvel album : 22h22
(Mo’Fat Productions Inc  / Simone Records)

En concert et tournée en France :
03 décembre à Limoges
05 décembre à St-Jean de-la-Ruelle
10 décembre à PARIS – LA GAITÉ LYRIQUE
11 décembre à Béthune
12 décembre à Alençon – La Luciole
15 décembre à Metz – La Chapelle des Trinitaires

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Gred June : interview pour son EP One #concours inside !

Un accent anglais parfait qui nous a fait croire, un temps, que le jeune homme était d’un autre pays. Greg June nous a pris par surprise avec son premier EP One. Il fallait en savoir plus ! Greg June chanteur heart coeur singer EP One

INTERVIEW

UsofParis : D’où viens-tu ? (la Lorraine c’est grand !)
Greg June : Je suis né à Nancy, j’ai passé une partie de mon enfance et mon adolescence à Lyon, et j’habite maintenant Paris.

Quand t’es-tu installé à Lyon ? (aussi la ville de membres de la team USofParis)
Je suis arrivé à Lyon à l’âge de 6 ans, et j’y suis resté jusqu’à mes 20 ans. Je suis originaire de Nancy, mais Lyonnais de coeur !
A l’époque ce sont les déplacements de ma famille qui ont dicté mes choix, j’habite désormais Paris car pour la musique j’ai besoin d’être sur place…

Que t’as apporté la ville ? Qu’as-tu appris à Lyon ?
Lyon, c’est toute mon adolescence, c’est là où j’ai commencé la guitare (et continué à jouer du piano), les potes, les premiers amours, où j’ai écrit mes premières chansons avec mon 1er groupe Apple Crash,… Je suis très attaché à cette ville et j’y retourne souvent car ma famille y habite toujours.

As-tu arrêté médecine pour chanter ?
En fait, je n’ai pas arrêté, je suis allé au bout 🙂 C’était important pour moi, parallèlement à ma carrière musicale, de finir mes études car on a bien assez le temps dans une vie d’en avoir plusieurs, et on ne sait jamais ce qui peut arriver… Et pourquoi pas une troisième vie d’ailleurs ? :

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Qu’est-ce qui t’a poussé à faire de la musique ?
C’est ma maman, qui était pianiste et violoniste, qui m’a initié au piano à l’âge de 5 ans. Ensuite, la guitare vers 12 ans, puis le chant,… La musique est devenue essentielle pour moi aujourd’hui.

Quand est-ce devenu une évidence ?
Je pense dès la première note 🙂 J’ai le souvenir (ou plutôt ma maman m’a raconté cette anecdote) que quand j’étais tout petit, nous étions allé rendre visite à ma tante qui jouait aussi du piano. Et quand elle s’est assise au piano pour jouer, je suis resté apparemment pétrifié devant elle, comme “attrapé” par… L’évidence 🙂

Où as-tu attrapé ce parfait phrasé anglais ? Un conseil pour que l’on puisse avoir le même ? (notre accent est plus proche de celui de Jean Paul Gaultier)
C’est à force de voyager dans les différents pays que j’ai pu découvrir, et aussi grâce à mes nombreux amis anglo-saxons avec lesquels je passent beaucoup de temps… Pas le choix donc 🙂 Je parle aussi allemand, qui était ma première langue. Je crois que j’ai toujours aimé les langues, leurs sonorités. J’aimerais désormais beaucoup apprendre l’espagnol.

Écris-tu, composes-tu en voyage ? Est-ce que les pays que tu visites t’inspirent musicalement ? Ou as-tu plutôt besoin de calme ?
J’ai écrit et composé beaucoup de chansons en voyage. Je suis d’ailleurs actuellement dans le train pour répondre à cette interview 🙂 Mais pour le travail de finalisation d’écriture et de composition, j’ai besoin de me retrouver chez moi, au calme. Il y a donc plusieurs phases dans mon travail, mais rien n’est figé bien sûr.

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Quelle est la chanson la plus personnelle de cet EP ? Pourquoi ?
We can never talk est la chanson la plus personnel de cet EP. Je l’ai écrite il y a une dizaine d’années suite à la séparation d’avec ma petite amie de l’époque. Je parle de ce moment dans une relation où, quand deux personnes qui se connaissent trop bien mais ne s’aiment plus, n’arrivent plus à trouver les mots.

Ton premier concert ? Angoissant ? Grisant ?
Angoissant et grisant ! Il y a toujours un bon stress avant, mais une fois sur scène tu sais pourquoi tu es là, ce que tu es venu chercher et ce que tu as envie de donner aux gens 🙂

Est-ce que ça s’apprend d’assurer en live ? Ou c’est inné ?
Je pense que pour certains c’est inné, mais le travail te permet de t’améliorer, de progresser et de donner encore plus !

Greg June chanteur singer EP One

Être un artiste connecté (Twitter, FB…), c’est dans les gênes ?
En tout cas pour moi, ça s’apprend, car je ne suis pas de nature très versatile sur les réseaux sociaux dans ma vie privée. Mais j’ai la chance aujourd’hui de pouvoir faire écouter ma musique, de partager ces moments magiques avec le plus grand nombre et c’est un privilège 🙂

Que t’ont appris Steve Forward et Franck Authié ? Quels conseils t’ont-ils donné ?
Steve fut le premier à écouter mes premières chansons, quand je suis venu pour la première fois à Paris. C’est vraiment grâce à lui que j’ai pu progresser dans mon songwriting, et appréhender l’exigence que nécessitent l’écriture et la composition d’un morceau, surtout en anglais. Une fois que ces premières chansons, après de longues années de travail et d’écriture, étaient prêtes, j’ai rencontré Franck. Franck est un ami, un frère d’arme qui m’a accompagné sur toute la réalisation de l’EP et de mon futur premier album (qui devrait sortir début 2016) : il a su me laisser la place en studio pour que je puisse développer les arrangements et les idées de réalisation que j’avais en tête : on a vraiment fonctionné comme un binôme, lui plus à la partie technique et moi à la partie créative.

La plus belle chanson pour parler d’amour ?
The Pretenders : I’ll stand by you.

Le chanteur-groupe qui t’a profondément fait vibrer musicalement et qui te fait toujours vibrer ?
Freddie Mercury / Queen. Un merveilleux auteur, compositeur, pianiste, showman… Des chansons dingues, une vie folle, bref… Une rock star !

Greg June
EP One
(Kallisto Records)

Page FB officielle : GregJuneOfficial

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CONCOURS !

Nous vous offrons des exemplaires dédicacés de l’EP One de Greg June à recevoir directement chez vous ! Oui oui.

Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le 20 décembre 2015 23h59. Et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire sympathique (on adore !).

LE PLUS : une chance supplémentaire de gagner sur Twitter ! En suivant le compte @USOFPARIS et retweetant le concours.

Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits sur le blog et participants actifs sur Twitter. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 1 EP qu’ils recevront par courrier.

Concours EP Greg June
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Le groupe MINUIT en interview shoot musical pour son 1er EP

Leur Flash nous a enthousiasmé plus que de raison. En live (de la Philharmonie de Paris au Fnac Live en passant par le Trianon) l’empathie que dégage les 5 membres de MINUIT a confirmé qu’ils étaient plus qu’une révélation.
Le Prix du Jury 2015 du concours Sosh / Inrocks Lab en poche, le groupe est à l’affiche du Festival Les Inrocks et en tournée pour présenter son EP 5 titres sorti chez Because à la rentrée.
Simone, Joseph, Klem, Raoul, Tanguy partagent tout. Ils assurent les interviews à 5, sinon rien. 

de gauche à droite : Klem, Simone, Tanguy, Joseph et Raoul
de gauche à droite : Klem, Tanguy, Simone, Joseph et Raoul


INTERVIEW A 5 VOIX

On a été frappé par votre look très soigné sur scène. C’est rare pour des jeunes artistes !
Simone Ringer : Dès le départ, on avait envie d’être looké. On aime le show et le spectacle donc avoir des costumes, c’est un peu la première pierre à l’édifice d’un concert !
Tanguy Truhé : Même avant de signer chez Because, on était habillé, on se cherchait un style.

Qui tweete dans l’équipe ?
Simone : Tanguy c’est Facebook, et Twitter, c’est moi ! Je découvre, c’est tout nouveau. J’ai pas tout compris encore.
Tanguy : Ça reste obscure un peu pour tout le monde. Ça a été le boulet pendant longtemps, on se le refilait. Et c’est Simone qui en a hérité.
Simone : Facebook c’est chouette pour la promo et annoncer les dates de concerts. C’est quand même différent que de distribuer des flyers à l’époque, d’avant les réseaux. Avec FB, beaucoup plus de monde est au courant.
Tanguy : Avec l’effet de masse, ça peut aussi passer inaperçu. Les gens peuvent être frileux de recevoir une invit. FB C’est un super outil. Mais les autres moyens comme le street art ou les flyers, ça reste efficace, car il y a un contact réel.
Comme myspace, tout le monde en avait un, ce qui annulait l’effet bénéfique.
Simone : J’avais un Myspace, mais je faisais pas de musique ! 🙂
Joseph : Avec Internet, on a beaucoup plus de paramètres à gérer.

Vous devez donner plus !
Simone : C’est une espèce de sport.

Vous devez aussi penser à la photo souvenir !
Simone : Parfois, on en a envie. Parfois il faut y penser.
Raoul Chichin : C’est un paramètre de plus à gérer.

Klem Aubert Simone Ringer Raoul Chichin Joseph Delmas membres du groupe Minuit EP Because Music live concert La Philharmonie photo scène united states of paris usofparis

Êtes-vous optimistes par rapport au milieu du disque ?
Simone : La vente d’album, c’est mort !
Klem Aubert : Il y a de plus en plus de salles de spectacle qui s’ouvrent. On repart un peu en mode 70’s ; à partir en camion, en concert et à aller vendre des albums. Ce qui me plait c’est le live.
Tanguy : Le disque, c’est un objet de merch’. (merchandising).
Klem : On dirait que le CD sert finalement de promotion au live et c’est plutôt cool.
Raoul : Muse a vendu plus de places de concert que de disques en Angleterre, une première depuis les années 70.
Tanguy : On revient à l’époque des Sex Pistols. Ils sortaient un CD après le live. Et on est dans ce type de prod. Le public te découvre d’abord en concert et après ils viendront acheter ton CD.
Klem : Mais on est assez optimiste malgré tout !

Les dates de live sont à la hauteur de vos attentes ?
Simone : On a un super accueil. On a senti les gens chaleureux et bienveillants à chaque fois.
Joseph Delmas : J’avais assisté à des lives de groupes qui avaient mauvaises presse, comme les baby rockeurs français. Ils montaient sur scène et se faisaient huer. On n’est pas dans cette position. Mais on pouvait se dire que parce que “fils de”, le public puisse prendre mal notre projet.

Anecdote de tournée ? 
Simone : Aux Nuits Secrètes, on a vu Jeanne Added en live. Je la connaissais de nom et j’ai été hyper touchée. J’ai trouvé son live très intense.
Klem : On a été souvent en concurrence avec elle. Notamment pour Deezer.
Et on s’est retrouvé sur plein de festivals aussi. On se suit un peu.

Est-elle bienveillante aussi vis-à-vis de vous ?
Klem : Oui ! Elle était surprise du reste de notre set, connaissant notre single.

Joseph et Klem
Joseph et Klem

D’autres rencontres fortes ?
Joseph : Les rencontres qui m’ont le plus marqué c’est souvent avec des gens qui ne sont pas artistes. Le public, par exemple, sur des plus petits festivals et qui vient te donner ses impressions à chaud après le concert.
Klem : Pour moi, ce sont les gens avec qui on bosse en tournée. On a une super équipe et on a de la chance. Ils font plus que leur boulot, car ils sont motivés par le projet.

J’ai lu que tout le monde compose et une seule écrit, Simone. Quelle est l’ordre : la musique avant d’écrire ou l’inverse ?
Simone : La musique va me parler, va me mettre dans une ambiance.
Avant, j’écris des petites notes à droite à gauche mais c’est surtout après que tout se passe. Je reviens parfois dans mes carnets où j’écrivais y’a deux ans, pour piocher.
Mais ça part toujours de la musique.

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Flash a été un morceau efficace dès le début ?
Simone : Une fois qu’on a trouvé le riff et on a tout de suite “flashé”.
Raoul était à la guitare, ensuite l’un a dit on le fait au clavier. C’est chouette de voir l’évolution d’une petite chose.
Joseph : Le morceau n’a pas beaucoup changé depuis la maquette.

Un accident au cours de l’enregistrement de l’EP ?
Klem : Sur les Berges, en live c’est très différent. Il faut préciser qu’on l’a d’abord joué en live avant de l’enregistrer.
Raoul : En fait, on n’arrivait pas à retranscrire l’énergie du live.
Klem : Et on en a fait un tout autre morceau, avec une autre énergie, un autre ressenti.

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Recule est un morceau qui tranche dans votre live. Comment a-t-il été composé ?
Joseph : J’avais trouvé la base des accords au piano. Je cherchais quelque chose de différent. Et j’avais dans l’idée une longue montée en puissance. Ça ouvrait à une atmosphère libre. Je l’ai ensuite fait écouter à Simone, chez moi, au piano. Et tout de suite, ça lui a fait monter des paroles.
Simone : C’était aussi le mood dans lequel j’étais. Les idées qui me trottaient en tête.
Et c’est un morceau important dans le live.

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Raoul, Simone, avez-vous pensé, même une fraction de seconde être anonyme, de ne pas mentionner vos noms ?
Raoul : Ça te passe forcément par la tête. Mais on s’est dit que c’était inutile.
Simone : On est fiers de notre nom. J’ai toujours été Simone Ringer. Y’avait peut-être quelque chose de naïf.
En fait, j’y ai pensé après, à la sortie du single. Je me suis dit : “peut-être que j’aurais dû changer de nom.” Mais c’était trop tard. 🙂

Votre dieu de la musique, qui vous a poussé à faire de la musique ?
Klem : Mickael Jackson parce que je l’ai découvert super tôt. Il m’a ouvert les oreilles avec Dangerous, le premier album que j’ai eu et après j’ai enchainé.
Tanguy : Miles Davis. Avant, je faisais de la musique surtout pour m’occuper. Musicalement, notamment le morceau Jean Pierre m’a beaucoup marqué.
Simone : Ce n’est pas un artiste en particulier qui m’a donné envie de faire de la musique. Je citerai forcément The Beatles qui m’ont bercée, qui m’a apporté beaucoup d’émotions durant ma jeunesse. Des artistes qui restent et me nourrissent au quotidien.
Joseph : Je ne sais pas si je suis monothéiste ! 😉 Jimi Hendrix m’a marqué très tôt. Et puis commençant la guitare aussi. Et le personnage aussi m’attirait beaucoup.
Raoul : J’ai commencé la musique à cause d’AC/DC et l’album Black in Black. Je me rappellerai toujours que c’est mon père qui me l’a fait écouter. Et notamment le titre Hells Bells et le solo de guitare qui m’avait scotché. Je devais avoir 9-10 ans. C’est de là que j’ai commencé la guitare.
J’écoutais aussi pas mal Marilyn Manson, Jimi Hendrix…

Une chanson pour pleurer ?
Simone : Rock n Roll Suicide de David Bowie, époque Ziggy Stardust.
Raoul : One repris par Johnny Cash. Et Hurt aussi. L’album de reprises est incroyable.
Joseph : Un mec que j’ai découvert y’a pas longtemps. Pierre Lapointe ! C’est pourtant pas un style de musique qui me parle d’habitude mais la chanson : Je déteste ma vie. Le morceau est très juste. Pas trop dans le pathos mais touchant.
Klem : Debussy. Parce que ce sont des émotions que l’on n’a pas l’habitude d’avoir.
Tanguy : Avec le temps de Léo Ferré. Je suis en plein dans l’intégral maintenant.

Une chanson pour danser ?
Tanguy : Off the wall (Michael Jackson) tout l’album ! 🙂
Joseph : Thriller, quasiment toutes les chansons.
Simone : Rapture de Blondie
Raoul : Dr Beat de Gloria Estefan

concert Festival Days Off 2015
concert Festival Days Off 2015

La cover pour la scène est prête ?
Simone : On a fait plein d’essais de reprise.
Tanguy : Nous n’avons pas réussi à sublimer un morceau que l’on aime, à mettre notre couleur.
Simone : C’est là, la difficulté. Et le gros challenge. Parfois, il vaudrait mieux prendre une chanson que l’on n’aime pas trop.
Klem : On cherche une chanson qui plairait à tout le monde dans le groupe.
Tanguy : On a essayé Rapture de Blondie.
Simone : Oui, mais c’était carrément moins bien que l’original ! 🙂
Il faut, en tout cas, savoir faire le deuil de la chanson originale pour l’emmener ailleurs.

Une leçon de vos parents musicos ?
Klem : Déjà, on nous a laissé faire ce que l’on voulait : de la musique. Et la confiance des parents est très importante.
Joseph : Faire de la musique dans l’échange avec les autres et non dans la compétition.
Raoul : J’ai le souvenir de mon père, en tant que guitariste : apprendre la rythmique, être un bon “rythmicien” avant de se lancer dans un solo de guitare. J’adore être en solo, c’est donc une très bonne leçon !
Joseph : Mon père m’avait dit ça aussi : “le rythme c’est 80% et la mélodie : 20%“.

EP groupe Minuit avec morceaux Flash Recule Caféine Roule Sur les Berges Simone-Ringer-Joseph-Delmas-Klem-Aubert-Raoul-Chichin-Tanguy-Truhé Because Music CD et vinyle

MINUIT

EP Minuit (CD et vinyle)
(Because Music)

Flash-toi sur le site du groupe : www.minuitmusic.com

en concert et tournée 2016 :
17 mars : Reims
18 mars : Cannois
19 mars : Saint Saulve
22 mars : Yzeurespace
23 mars : Saint-Etienne
25 mars : Le Mans
26 mars : Montluçon
31 mars : Ris Orangis

1er avril : Annonay
2e avril : Mâcon
8 avril : Castres
9 avril : Nîmes

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