Belge fashion addict, Américain tatoué, brun ténébreux, les artistes XY ont tout donné pour tenter de voler la vedette à deux paires de filles aguicheuses lors de la toute première journée du Fnac Live édition 2015 sur le Parvis de l’Hôtel de ville de Paris.
Nicolas Preschey, le programmateur du festival, nous avait prévenus lors de son interview : voir Ibeyi en live est captivant.
Ce mercredi, le soleil couchant, les jumelles nous ont fait un numéro de charme assez unique. A cappella, on découvre leur voix à l’aveugle. En effet, Lisa-Kaindé et Naomi débutent dans les coulisses puis s’approchent du devant de scène. Les photographes accrédités trépignent, le coup à jouer c’est maintenant avant qu’elles ne prennent place derrière leurs instruments. Leur charisme éclate à la lumière du jour, sans fard, le sourire rayonnant.
On bénit leurs parents et le jour où elles sont nées. Deux génies de la musique dans une même famille, le coup du destin est magistral.
Lisa-Kaindé aux claviers, fait les présentations, confirmant à ceux qui ne les connaissaient pas encore qu’elles sont jumelles, l’une à natte (Naomi), l’autre en dreadlocks (L-K).
A deux, elles insufflent une énergie, un vent d’Atlantique frais, intrépide, gorgé de cultures à l’Ouest (Cuba- Venezuela) et à l’Est (France). On croit entendre certains instants du Björk aussi bien dans certaines sonorités que dans le timbre de voix. Troublant !
Leur présence sur scène diffère des photos promo officielles sur lesquelles elles sont à la fois mystérieuses et plus à distance que souriantes. Les girls auront l’occasion d’un dernier moment de communion toujours a cappella, face à un public étonnamment calme. Court et intense set donnant envie de passer une soirée entière avec les girls. Une Brigitte se cachait dans la fosse VIP pour apprécier quelques titres.
Suivent à 21h40 précises, palmiers, flamand rose et tigre. Exotisme kitsch assumé pour les deux autres grâces de la soirée : Brigitte dont l’identité de chacune avait été inversée dans un article du Parisien du jour, preuve que leur gémellité. Sylvie Hoarau et Aurélie Saada (ou l’inverse) ont fini par créer la confusion qu’elles recherchaient.
Premier titre, L’échappée Belle, pour aguicher, tester l’adhésion du très large public qui a envahi le Parvis de l’Hôtel de ville. Dos nus, robes fendus, la fraîcheur de cette soirée ne viendra pas nuire au maquillage des ladies.
Le tube A Bouche que veux-tu est envoyé dès le début du set. “Tour à tour on se tourne autour”, le ballet des girls est aussi frais que concentré, causant mille va-et-vient dans la fosse photographe.
La Benz version 2015 en roues libres, renoue avec les premiers succès. Souvenirs.
Audace avec Je veux un enfant, “un moment intime devant 10 000” (voire plus) personnes. A la guitare, Aurélie chante son attente prolongée d’un heureux événement. Vengeance d’une louve, puis J’sais pas (“j’ai peur”), elles savaient qu’on serait capable du plus grand réconfort… Hymne aux femmes, à toutes les femmes avec un Plurielles, parfait pour cette soirée.
Avant ces deux points d’orgue féminins, c’est Arkadin qui a ouvert la première journée de Fnac Live. Face au soleil, sans lunettes, il n’a pas quitté le devant de scène pour cette première communion avec un public massé et en plein air. “Au-dessous du volcan”, les paroles du premier titre sont de bon augure pour ce duo avec la chaleur de fin de journée. Au cours du set, notre regard se porte sur le clavier-percussionniste qui frappe à plusieurs reprises la cymbale de son voisin batteur. Rythme parfait et amusant duo derrière le chanteur.
Le groupe belge Oscar and the Wolf (interview à suivre sur le blog) prend la suite. Oscar, le chanteur charismatique, ôte ses sandales avant de monter sur scène.”When there’s less to remain of me” (Joaquim) offre une intro efficace alors que premières notes de Bloom (Oh my baby) conduisent à quelques cris de fans présents en fosse.
“Too warm for my feet!”, la chaleur du soleil cuit la plante des pieds du chanteur qui n’est pas pour autant arrêté dans sa danse. Mais notre admiration se porte sur le clavier qui garde coûte que coûte son col de chemise fermé, jusqu’à la toute fin de set. La classe ! Respect.
Max, l’espiègle belge habillé par Dries Van Notten et qui a chanté dernièrement à Hyde Park à Londres s’offre des digressions pop comme cette cover de Jenny from the block de Jennifer Lopez. Le jeune homme est à l’aise, dansant et en dialogue constant avec le public.
L’Américain tatoué Curtis Harding qui a eu les honneurs d’une belle chronique de son album Soul Power dans Les Inrocks a montré l’étendue de ses talents. Il peine cependant à nous émouvoir. C’est pro, très pro, peut-être un peu trop. Maybe “next time” comme il le chante.
Chère au programmateur du festival, Nicolas, l’électro a clôturé cette journée de concerts avec le live du producteur Erwan Castex alias Rone. Visuellement et musicalement accrocheur, ce set a accompagné les festivaliers cassés de leur journée quittant le Parvis parce que “boulot, demain” et accueilli un bon nombre de jeunes fêtards et vacanciers venus finir leur soirée avec un pur son non sans rappeler nos heures avec Daft Punk.
Le Fnac Live c’est encore 3 jours de concerts gratuits ! Ce jeudi : soirée anniversaire du label BECAUSE MusicavecChristine and the Queens, Selah Sue, Django Django et Minuit Vendredi : Jeanne Added, Baxter Dury, Dominique A, The Shoes… Samedi : Nekfeu, Izia, The Avener, Mika, Pierre Lapointe…
Airnadette a démonté L’Européen, Londres et la France entière avec une énergie rare. Le airband est de retour pour une TOUTE dernière à Paris (mother fucker) le 9 octobre avec un max de guests et de surprises comme on les aime. Et un Bye Bye Tour à suivre d’urgence sous peine de prendre un sacré coup de vieux à cheval sur 2015 et 2016.
Mais au fait y’a une limite d’âge pour prendre son pied avec la tonitruante comédie musiculte ? Vas pas chercher plus loin, la réponse est ici !
C’est ce qu’on pensait à l’approche de la salle pour un début de soirée régressif, accompagné d’un jeune de 20 ans. On se dit qu’au pire, on fait plaisir au jeune, il passera sûrement une bonne soirée grâce à nous.
Une fois assis, tous les âges en ont pour leur argent.
Les références ciné, télé et zik fusent de partout et éclatent toutes les générations. On prendra bien un peu de Very Bad Trip,The Big Lebowski, Titanic ou de OSS 117 et notre jeune voisin une bonne tranche de Brice de Nice, Les Beaux Gosses et Rock Academy. Plus surprenant encore, des dialogues sont extraits de Passion de Godard, deLa Moustache de Carrière et desDémons de Jésusde Bonvoisin. Grand écart culturel absolu. On frise le génie avec cette bande de trentenaires sans limite – même pas le bord de scène !
Et l’enfant qui accompagne papa maman va adorer gueuler un “Dans ta sœur ! ” les deux majeurs levés en l’air. C’est rock, déconnant et putain de bon.
La force de frappe de la bande de comédiens-performers est démesurée. Avec comme seul accessoire : l’air, ils inventent une partition faite de pas de danse, sauts sur scène, dialogues décalés et mouvements de bras tambourinant l’espace.
Accompagné d’une bande-son au millimètre, l’art d’Airnadette n’a pas à pâlir face aux artistes originaux à qui ils empruntent sans vergogne musiques et autres mimiques : Freddie Mercury, AC/DC,Diam’s à l’époque de “Génération nan nan” et autres pom-pom girls écervelées à la sauce Britney Spears.
Les grands chanteurs sont bien souvent de grands interprètes : Edith Piaf, Madonna ou encore Justin Bieber (pour faire plaisir à ma nièce). Une nouvelle preuve avec notre french airband préféré. Car Gunther Love, Moche Pitt, Château Brutal,Jean-Françoise, Scotch Brit etM-ROdZ sont de vrais artistes, performers en diable, incroyables personnages glamour. Et de saisissants caméléons de la scène.
Ce spectacle aurait pu rester une simple pochade pour une soirée unique entre potes, un peu alcoolisés. Notre chance, c’est que la bande partage sa fougue le plus souvent possible avec les parigots et la France entière. On peut la retrouver pour la Kermesse Airnadette (Bus Palladium et en juin au Rosa Bonheur Seine).
Gloire à toi Airnadette !
AIRNADETTE la comédie musiculte ! mettage en scène : Pierre-François Martin-Laval aka Pef
Il y a des concerts que l’on ne veut pas rater. Le concert de Muse, pour Drones Tour, au festival Musilac était l’un deux. Les Anglais ne faisant que 3 dates en France cet été, chacune d’elle était donc un évènement. A Aix-les-Bains, ce fut une déception et un ratage.
Récit d’une journée en photos et revue de tweets.
Un véritable gâchis que cette prestation de Muse. Le seul problème en cause : la qualité du son !
Je voyais bien que Matt, Dom et Chris se démenaient sur scène, les lumières étaient au top. Mais un son saccagé comme cela, même après une nuit de repos, je ne comprends toujours pas.
Tout pour être idéal…
La journée était parfaite : soleil de plomb et ciel bleu. On sentait une ambiance bon enfant et une fébrilité sur l’esplanade du festival.
Et ce malgré le reste de la programmation de ce Bonus day qui était quand même largement en-dessous des autres jours du festival : la faute au cachet du trio star ?
Le coeur s’emballe, la setlist du concert de Muse diffusée sur Twitter vers 12h, proposait du lourd.
Durant le concert de Triggerfinger, le public se masse devant les deux scènes – c’est une spécificité de Musilac, les scènes sont côte à côte, on y reviendra plus tard) Le groupe n’est pas très accrocheur, on attend donc la fin tranquillement.
Avec un ami, nous sommes placés à 50-60 mètres derrière les tours régie.
Chronologie d’un problème
21h55 – le groupe termine à l’heure. La musique d’attente commence. 22h00 – Cette musique devient quasi inaudible. Il semblerait que les enceintes placées sur les tours régie aient subitement cessé de fonctionner. Mais rien de grave pour le moment.
Avec 1/4 d’heure de retard, Muse entre en scène : en intro Drill Sergent. Et là rien ! On entend à peine la voix. Toujours pas grave c’est l’intro.
Mais quand arrive Psycho, pas de pêche, pas de on entend rien. Où est la ligne de basse puissante ? Certes les riffs de guitare sont plus audibles, mais le reste est poussif, sans ampleur.
Très vite, on réalise que le son ne provient que des enceintes situées en façade de la scène.
Avant d’aller plus avant et de me faire taxer de parisianiste primaire, une petite mise au point.
Travaillant à Paris depuis dix ans, j’ai choisi Musilac, et acheté ma place, car originaire de la région cela était plus pratique pour y assister. C’était l’occasion aussi de découvrir le festival pour la première fois. (Oui je sais, ce n’est pas bien pour un mec de la région…)
Mais ce n’est pas la première fois que je vois Muse en concert, ni en festival. Depuis mon premier concert en 2003 à la Halle Tony Garnier à Lyon, j’ai vu le groupe aux Eurockéennes de Belfort, à Bercy, au Parc des Princes et au Stade de France pour les deux shows (lirenotre reportavec vidéo) et jamais je n’ai eu à entendre un carnage sonore comme celui du 13 Juillet 2015.
J’étais aussi présent la veille à Musilac avec Paolo Nutini (de loin car à l’opposé de la scène Montagne), The Dø (idem pour le placement), Alt-J et Christine and the Queens.
Rien à dire de la qualité d’écoute pour tous ces concerts.
Retour à Muse
Psycho terminée, on se dit qu’ils vont s’apercevoir qu’il y a un problème. Lorsque la voix de Matthew est trafiquée, quasiment impossible de l’entendre, sa guitare la couvrant. La basse est toujours loin. Et le son général semble être émis par une chaîne hi-fi mal réglée.
Après quelques morceaux, on a compris que ce concert allait être la pire catastrophe jamais entendue en festival. Autour de nous, comme plus en arrière, les gens commencent à crier “plus fort, plus fort” entre chaque morceau et à huer, non pas le groupe comme beaucoup l’écrivent sur les réseaux sociaux, mais la technique orchestrée par le Festival.
Mais toujours aucune réaction. Pourtant nous étions à la hauteur du PC de régulation du festival.
Autour de nous l’ambiance peine à monter. Ça frappe dans les mains, mais ça s’arrête au bout de 30 secondes. Les festivaliers sautent sur quelques mesures de morceaux puis plus rien.
Mon pote, qui a traversé la France pour ce concert, et moi faisons de plus en plus grise mine.
Ce n’est pas la faute de la setlist, apparemment bien meilleure que pour le MainSquare Festival.
@CBissonnier Il se trouve que Muse a joué une setlist banale au Mainsquare et une bombe à Musilac.
Mais entendre gâcher des morceaux mastodontes comme Knight of Cydonia, Citizen Erased ou Time is Runing Out, cela nous a mis hors de nous.
Nous avons bien tenté de rentrer dans l’ambiance du concert, de retrouver les sensations des anciens lives, mais c’était peine perdue.
Ce qui est sûr c’est que nous n’avons pas été les seuls à ressentir ce problème.
J'me sens moins seul en lisant les commentaires de la page Facebook de Musilac :') pic.twitter.com/13nUGFJHxi
Donc depuis la fin du concert à 22h45 hier soir, Twitter et Facebook sont envahis de messages plus ou moins humoristiques de spectateurs-trices se sentant floués, voir volés.
Remercions Musilac contre sa lutte pour les maladies auditives 😉
Certains ont reçu une explication de techniciens sur place que je trouve un peu hasardeuse.
Et j’avoue être plutôt d’accord sur les capacités techniques de Muse.
Festivals, stade, grande salle : jamais un problème de cette ampleur.
De plus, Muse a pu occuper la scène toute la journée pour son installation. Tous les concerts de ce lundi se déroulant sur la scène Montagne, contrairement aux autres jours où chaque groupe alterne d’une scène à l’autre. Les techniciens de Musilac et ceux des artistes n’ont alors qu’une heure environ pour installer et checker matériels, balances et lumières !
Ceux de Muse avaient donc largement le temps de tout vérifier. D’ailleurs, leur test lumière a duré largement 1 heure, durant tout le concert de Triggerfinger.
Fin de soirée
Je ne m’étalerais pas sur les nombreux problèmes d’organisation à la fin du concert. N’ayant pas eu à subir les problèmes de navettes ou de bouchons dans la ville.
Mais je compatis avec toutes les personnes qui ont été en galère hier soir.
Pour finir en beauté @musilac, on doit rentrer à l'hôtel à pied faute de navette. 5km à pied, ça use ça use..
Elle me semble bien bancale.
Elle n’explique en aucun cas la subite baisse de volume des musiques d’attente (que je lies toujours à un problème des enceintes situées sur les tours régie à l’inverse de ce qui est dit dans la lettre), le son de casserole, plat et sans relief que l’on avait, la voix avec effet de Matthew en-dessous du reste puis au-dessus dès qu’elle n’avait plus d’effet.
Je ne savais pas que la position d’une foule en masse influençait la qualité de diffusion des ondes sonores. Je vais recontacter mon prof de physique de terminale.
Surtout que pour le concert de Christine and the Queens, la foule semblait tout aussi étalée en longueur.
Étaient trop loin… pour avoir fait les 4 soirs à la même place, il y avait bien un problème présent pour #muse, et plus @musilac
Bref jamais, nous ne connaîtrons la réalité de ce problème. Pour mon pote et moi, comme pour beaucoup de spectateurs, le 13 juillet 2015 restera dans les annales comme l’un des pires concerts de Muse et certainement dans celles de Musilac comme leur plus gros plantage musical. Sans oublier la jolie majoration du billet de la journée spéciale Muse.
Pas sûr qu’une grande partie du public ne leur pardonne.
Nicolas Preschey est le programmateur du Festival Fnac Live depuis sa création il y a 5 ans. Il est aussi le maître de musique de l’émission de Frédéric Taddeï Ce soir ou jamais depuis 7 ans. Passionné de toutes les musiques, il nous dévoile les coulisses de cette nouvelle édition qui nous émoustille au plus haut point. Un festival devenu en très peu d’années une vraie référence et un rendez-vous pour les Parisiens-nes qui préfèrent quitter la ville en août (comme ils ont raison !).
Une interview qui se révèle passionnante et riche. Focus sur Christine and the Queens (3e participation cette année), les révélations à ne pas rater : Jeanne Added et Ibeyi.
Sans oublier quelques anecdotes des éditions précédentes.
USofParis : En combien de temps concevez-vous la programmation du FNAC Live ? Nicolas Preschey : Avec Benoit Brayer, responsable programmation du Fnac Live et en charge aussi de toutes les opérations culturelles à la Fnac, on a pensé aux premiers noms au cours du festival de l’année dernière.
Après les premières réunions autour d’une feuille blanche, pour savoir qui on aimerait bien avoir, commencent en septembre-octobre. Et c’est aussi à ce moment-là que l’on prend les premiers contacts avec les tourneurs.
Combien de concerts voyez-vous par an ? A la grande époque, ça devait être un peu plus d’une centaine, là je dois être entre 50 et 90 par an, environ 2 par semaine.
J’ai un peu levé le pied, car je fais beaucoup de choses à côté. Et puis je commence à avoir un certain âge, j’ai du mal à récupérer (rires) et un peu moins de fraîcheur pour passer quatre soirs par semaine en concerts. La famille s’agrandit aussi, il y a plein de choses dans la vie qui fait qu’on n’est moins disponible pour les concerts.
Parce qu’il faut aussi voir le talent du chanteur sur scène pour programmer un festival ? Tout a fait ! Travaillant sur la programmation musicale de l’émission Ce Soir ou Jamais, j’ai vu passer beaucoup de groupes. Au début, l’émission était quotidienne, je n’avais quasiment pas le temps d’aller voir des concerts.
Je suis devenu le spécialiste des vidéos sur internet, sur les réseaux sociaux pour me rendre compte de la portée des groupes sur scène. Avec les moyens modernes, on a un don d’ubiquité qu’on n’avait pas avant. J’arrive à voir beaucoup de choses sans être présent dans toutes les salles de Paris et de France.
Sur les 50/90 vus cette année, combien de concerts avez-vous vraiment appréciés, avec un vrai souffle ? C’est assez étonnant mais maintenant j’ai du mal à aller à un concert pour le plaisir et le regarder naturellement. J’ai toujours soit un œil critique de programmateur de festival, soit de programmateur télé. Mais sur le nombre, je pense qu’il y a toujours une bonne vingtaine de concerts qui vous attire l’œil, ou l’oreille avant tout.
Christine and the Queens est présente à tous les festivals. Une 3e fois au Fnaclive ce n’est pas trop ?
Avec Christine, c’est un peu particulier puisque je l’avais découverte il y a très longtemps quand je faisais partie du jury des Inouïs au Printemps Bourges (concours qu’elle a gagné).
Je me souviens très bien de son concert : Les Inouïes c’est une petite salle. C’était assez particulier. Les groupes faisaient la force par le nombre, ils étaient quatre ou cinq.
Elle est arrivée toute seule avec un ordinateur et à l’époque elle avait des bois de rênes sur la tête. Le personnage était quand même très particulier. Et on se dit « qu’est-ce que c’est que ce truc ? ». Je n’aimais pas trop sa façon de chanter. Enfin je perdais tous mes repères en fait. Je crois que c’était ça. On se dit « ce n’est pas possible que j’aime ça ? » Un morceau… Le deuxième : “je n’aime pas ça mais pourtant je reste ». Et au final, je suis resté, sans pouvoir m’en détacher, en restant bouche-bée. Donc il faut savoir s’avouer vaincu :« ok, je comprends pas, j’ai pas de repères mais c’est génial ! »
Après je lui ai fait faire ses premières télés chez Ce Soir ou Jamais.
On s’est dit qu’il nous la fallait cette année et effectivement on est très chanceux de l’avoir.
Les premières années où on a eu Christine sur le festival, elle était en découverte, elle jouait à 18h. Cette année, elle est en tête d’affiche, elle va jouer à 23h. Le parvis sera blindé. Les gens viennent pour elle. On ne va pas s’empêcher d’accompagner un artiste dans son développement, bien au contraire, on est très content de pouvoir l’accueillir et de l’accompagner.
Aujourd’hui, elle n’a pas besoin de nous. Elle n’a pas besoin de grand monde pour que ça fonctionne. Mais on est très content de la compter parmi nous.
Une tête d’affiche difficile à avoir cette année ? L’artiste qu’on aurait aimé avoir cette année et c’est une vraie déception : Benjamin Clementine. Je l’aime beaucoup et je le suis depuis un long moment. Dans les salons de l’Hôtel de ville, en piano-voix ça aurait vraiment été un moment intense.
En revanche, les têtes d’affiche qu’on est content d’avoir cette année c’est Rone, parce que j’adore ce garçon.Dominique A car il nous fait souvent confiance et Ibeyi, même si elles ne sont pas en tête d’affiche. Mais aussi avoir des groupes en avant-première comme The Shoes, je suis super content que les garçons aient accepté de venir.
Et même dans un tout autre registre avoir Mika, je ne cache pas que ce n’est pas ce que j’écoute tout au long de l’année. Mais qu’un garçon comme lui accepte de venir et fasse confiance au FNAC Live, un peu comme M l’année passée, en se disant « c’est une grosse date à Paris en pleine air, les mecs vont être capable d’assurer pour que le concert soit super », et bien je ne peux être qu’honoré de la confiance de ces artistes-là.
L’artiste qui risque de surprendre tout le monde en live cette année ?
Mes coups de cœur pour cette édition : Jeanne Added, Ibeyi et The Avener dont on n’a pas vraiment entendu parler. Ils sont quand même programmés sur tous les plus gros festivals internationaux. Ils font une tournée de dingue et mondiale.
Qu’est-ce qu’elles ont en plus les jumelles Ibeyi ? Elles ont une vraie fraicheur. Quand vous les rencontrez dans la vie ou à travers ce qu’elles chantent, elles sont entières en permanence.
Elles ont un parcours qui est atypique. Leur père est un ancien percussionniste et leur mère, leur manageuse, est une ancienne attachée de presse dans la musique. C’est des noms dont on entend parler depuis longtemps.
Et surtout, c’est leur complicité sur scène. Musicalement, c’est des choses qu’on n’a pas l’habitude d’entendre. Et puis cette fraicheur qu’on ne retrouve pas au sein de la production de cette année. Elles ont une façon d’aborder la musique d’une manière désarmante de sincérité et de simplicité.
Et Jeanne Added, qui vient de recevoir le Prix Deezer Adami ?
On a beaucoup entendu parler d’elle dans le monde du jazz. Elle est à la fois instrumentiste et choriste et chanteuse. Et quand Naïve a annoncé la sortie de son album, je me suis demandé si ça allait être un album de jazz.
Et on se retrouve avec un album produit pas Dan de The Do qui l’emmène à l’opposé de ce qu’on pouvait imaginer de sa carrière. Et ça c’est super surprenant.
C’est un trio de filles, une formation qu’on n’a pas l’habitude de voir. La batteuse c’est Anna Pacéo qui est une pointure du jazz. Au clavier, il y a une fille de Tristesse Contemporaine.
C’est une musique qui parle à la fois au corps et au cœur, c’est un peu con de le dire. Ça emmène les trips. C’est gras et c’est surtout un genre de tuerie, quelque chose qui vient vous gratter tout l’intérieur. Elle vous bouge, elle vous remue, elle ne laisse pas indifférent, elle vous marche sur les pieds. C’est surtout un très bon album. Il faut vraiment la voir sur scène. C’est un personnage.
Une anecdote d’un artiste reconnaissant après son passage au FNAC Live ?
Je me souviens, il y quelques années, d’Agoria qui refusait de faire des concerts gratuits, parce qu’ils trouvaient que ça n’avait aucun sens. On a vraiment dû se battre pour le faire venir sur le festival. Et en sortant de scène il m’a dit : « votre festival m’a fait changer d’avis sur le gratuit, sur le plein air ». Il est sorti de là conquis et c’était génial.
Les mecs de Alt-J, j’avais fait leur première télé il y a trois ans chez Taddeï, du coup j’ai eu la chance de les récupérer pour une première scène gratuite au FNAC Live à l’époque. Et c’est pareil, ils sont sortis de là avec un grand sourire.
La plupart des artistes descendent de scène avec le sourire. Pour moi, c’est le plus beau compliment et le plus beau commentaire qu’ils peuvent me faire. Et ça arrive assez régulièrement sur ce festival.
C’est vrai que Alt-J c’est grâce au FNAC Live que je les ai connus.
On a bataillé pour les avoir aussi. Ce n’était pas simple. Il y a toujours une petite guéguerre entre les festivals parisiens et nationaux. Et on a été très content d’avoir réussi à les récupérer.
Donc ça veut dire qu’il y a une concurrence accrue avec Rock en Seine ? Avec Rock en Seine, avec Solidays, avec un peu tous les festivals. On peut que comprendre l’envie de chaque festival de défendre sa programmation, d’avoir des exclusivités. Nous on a le beau rôle.
On n‘a pas cette pression du public et d’une rentrée financière, d’une billetterie. Mais c’est vrai que c’est compliqué, chaque année un peu plus car on grandit. On n’est plus le même festival que la première année, que la deuxième année ou que de la troisième année.
L’année dernière le festival a passé les 100 000 spectateurs et cela a un peu fait peur à tout le monde. Cette année, on sent que les rapports se sont un peu tendus avec les autres festivals. Ça fait partie du jeu. Je trouve logique qu’un festival ait besoin de défendre ses têtes d’affiche. Mais je trouve un peu dommage de bloquer, avec des exclusivités, les groupes en développement qui ont besoin d’être exposé. Ce n’est pas eux qui font vendre les billets.
Le concert qu’il ne fallait pas rater, pour vous, lors des précédentes éditions ?
Il y en a un tous les ans. Higelin qui ne voulait pas libérer la scène. C’était marrant. Et plus tu lui demandes de descendre de scène et moins il veut descendre. L’année dernière, Gregory Porter, qui est un artiste jazz et qui se retrouve au milieu d’une programmation rock. Il fait un super concert avec que des parapluies devant lui, c’était magnifique comme émotion. Le concert d’Orelsan, en 2014, enchainé avec Fauve où il y avait plein de gamins à fond. C’était magique !
Et toutes les soirées électro aussi. Je suis très content de réussir à défendre de l’électro en plein Paris, de nuit, de voir que tout se passe bien et que les gens ont les bras en l’air.
Cette année, je sais que la soirée Super Discount(avec Etienne de Crécy, Alex Gopher et Julien Delfaud), ça va être super. C’est un rêve de gosse. Ce sont des disques que j’achetais quand j’étais gamin. Et me dire que je peux les avoir, entre guillemets, pour moi sur scène : c’est des rêves éveillés chaque année.
Et puis il y avait Gaëtan Roussel qui se blesse et qui continue de chanter. J’étais bluffé ! J’étais en bord de scène quand c’est arrivé, à côté de son tourneur, pour nous c’était une entorse. On sort de là, c’est une rupture des ligaments. Et le mec tient la scène jusqu’au bout, il veut pas lâcher le morceau. C’est impressionnant de force et de courage. C’est vraiment se saigner pour son public. Après il a dû annuler des dates. Je me sentais responsable…
On vit aussi de très jolis moments dans les salons : c’est une réplique miniature de la Galerie de Glaces de Versailles. Et transformer ce lieu en salle de concert c’est fou.
On entend le planché qui craque, les gens qui chuchotent. Il y a une magie qui s’opère dans cette salle, je suis très content d’avoir pu développer.
En intérieur c’est une autre énergie, une autre dimension. Et surtout la chance d’avoir l’Hôtel de Ville qui nous prête ses salons. C’est complétement dingue ! Il ne faudra pas rater Ala.ni.
Le meilleur lieu pour un live à Paris, pour vous ?
J’ai la chance d’habiter pas loin du Boulevard Rochechouart, donc j’aime beaucoup le Trianon. Je trouve qu’ils ont très bien réussi la rénovation de cette salle. Par la déco, par la programmation, actuellement c’est lieu que je préfère, en terme de jauge. Après le son est plus ou moins intéressant. Ça dépend du groupe et de l’ingé son. Mais monter les escaliers, tourner à gauche, arriver sur ce bar, le plancher, l’autre bar côté droit, la moquette rouge, les étages. Je pense que c’est ma salle préférée du moment.
Une chanson d’un des artistes 2015 qui aurait un lien fort, ou utopique avec Paris ? Quitter la Ville par Rone
Pour terminer, votre chanson préférée sur Paris ? A Paris d’Yves Montand
Festival FNAC Live 2015
Du 15 au 18 Juillet 2015 à partir de 17h30 Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris et Scène du Salon
Scène principale : Brigitte, Izia, The Avener, Django Django, The Shoes, Ibeyi, Jeanne Added, Curtis Harding, Sianna, Oscar and the Wolf, Arkadin, Nekfeu, Songhoy Blues, Dominique A, Baxter Dury, Etienne de Crécy et son projet Super Discount 3 Live…
Soirée anniversaire du label BECAUSE MUSIC avec Christine and The Queens, Selah Sue, Django Django et Minuit le 16 juillet
Salon : ALA.NI, Benjamin Biolay, Piers Faccini & Vincent Segal, Cyril Mokaiesh, Giovanni Mirabassi, Pierre Lapointe…
Après avoir participé au coup de coeur collectif des blogueurs lyonnais autour du concert de Dominique A, la team d’UsofParis partage son focus sur un des concerts de la programmation foisonnante et éclectique des Nuits de Fourvière.
Les têtes d’affiche : Christine & The Queens, Bjork, Florence and The Machine ont affiché complet en quelques heures et Bartabas, contre toute attente, fait aussi le plein de passionnés d’équidés pour sa création, On achève bien les chevaux. Pas de quoi éclipser, pour autant, les autres belles soirées er propositions qui vont s’épanouir sous le ciel étoilé de Lyon.
Et notre attention est toute entière pour la soirée du 30 juillet, veille du tout dernier spectacle du festival.
Ce soir-là : Moriarty, Sophie Hunger et Ibeyi partageront la scène du Théâtre Antique.
Moriarty, nouvel album sorti cette année : Epitaph et l’impression de redécouvrir le charme de ce groupe qui n’hésite pas les parenthèses pour mieux nous retrouver. A l’écoute, l’on est prêt à un nouveau road movie avec Rosemary Standley et ses acolytes. Leurs chansons sont chargées de références, de grands espaces et de clins d’oeil aux Amériques (Canada, Etats-Unis). Le dépaysement sera au coeur de la nuit lyonnaise.
Sophie Hunger, c’est une surprenante énergie sur scène. Pour l’avoir vue au Fnac Live 2014, il est fort à parier qu’elle va, à nouveau marquer les esprits des dieux du théâtre antique de Fourvière.
Ibeyi, le duo du moment. Les attentions sont braquées sur les yeux d’anges de ces soeurs métissées (franco-cubaines). Elles viennent de faire un show remarqué au Glastonbury Festival en Angleterre. On parie qu’elles vont magnétiser les festivaliers avant de revenir l’année prochaine ou l’année suivante en tête d’affiche.
CONCOURS
Parce qu’on a un réel attachement pour Les Nuits de Fourvière (l’occasion de rappeler que nous sommes lyonnais), nous partageons notre coup de coeur avec vous en vous offrant des invitations pour cette soirée du 30 juillet.
Pour cela, rien de plus simple, remplissez le formulaire ci-dessous avant le 21juillet 23h59. Et N’hésitez pas à nous laisser un commentaire sympathique (on aime beaucoup ça !)
Les gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort parmi les inscrits. Ils recevront un mail leur confirmant leur lot : 2 places pour le concert du 30 juillet aux Nuits de Fourvière à Lyon !
Avant de vous inscrire, vérifiez bien que vous êtes libre le 30 juillet et à LYON ! 😉
Bonne chance à toutes et tous !
Les NUITS DE FOURVIERE c’est un mois de juillet d’humour avec Florence Foresti, brésilien avec Flavia Coelho, rock pur pour Iggy Pop, folk avec Joan Baez et Damien Rice, forcément culte pour les fans de Christine and the Queens et iconique pour celles et ceux qui ont grandi avec Robert Plant…
David Zincke a sorti The EP le 1er juin, un disque de 4 titres produit par Medi. Le 18 juin, il était à La Cigale en première partie de Rose. C’est en coulisses que nous l’avons rencontré et plus précisément dans sa loge, juste après les balances. Il était assez stressé à l’idée de monter sur scène deux heures plus tard. Mais c’est avec un artiste généreux et à l’écoute que nous avons échangé.
Il est est en tournée cet automne, en première partie de Marina Kaye, de Toulouse au Trianon de Paris le 2 décembre !
INTERVIEW
UsofParis : Ton premier EP est sorti, le public français te connaît un peu car tu as fait des concerts à Paris, mais aussi dans des bars à Nice. Comment es-tu arrivé à la musique ? David Zincke : Mon père à une grande famille qui vient d’Inde, ils ont tous quelque chose avec la musique : mes oncles, mes tantes, leurs enfants… Quand on est tous ensemble (et ça fait beaucoup) on joue de la musique. Donc même avant d’en être conscient, c’était je pense naturel pour moi.
Quelles sont tes influences musicales?
Si je dois en choisir une car j’en ai beaucoup, ce serait The Beatles. J’ai étudié le cinéma à l’école, et j’adore O’Brother (des frères Coen) même si c’est un peu cliché de dire ça de nos jours, mais c’est vraiment dans mon top 5 cinématographique. Et la musique m’a vraiment inspiré.
Tu vis à Nice maintenant, pourquoi as-tu déménagé en France ?
A 18 ans, j’étudiais le cinéma et mon cousin avait un groupe. Il m’a proposé de le suivre à Nice pour jouer dans un bar. J’ai joué pendant une semaine. A ce moment-là j’étais seulement guitariste. Je ne chantais pas. C’était lui le chanteur. J’ai vraiment vécu le meilleur moment de ma vie, avec le soleil, les plus belles filles que j’ai jamais vues, les verres et les repas gratuits. Le logement était horrible c’était comme l’époque des Beatles à Hambourg.
Je suis vraiment tombé amoureux, c’était incroyable. J’ai réalisé que je pouvais jouer de la musique tous les jours. Et j’ai décidé de déménager deux ans après.
Ce n’était pas possible de faire de la musique en Angleterre ?
Non pas vraiment. Je suis du Nord, j’ai déménagé à Londres. Et les opportunités de jouer, pour quelqu’un qui n’est pas connu ou qui n’a pas d’argent, ne sont pas aussi importantes qu’en France. En Angleterre, si tu n’as pas d’argent c’est très dur. A Londres, tu dois avoir un job la journée, tu dois payer les organisateurs pour jouer. Ce n’est pas comme dans les années 60, je pense. Et moi, mon envie c’est de jouer tous les jours, même si c’est des musiques d’autres artistes.
Tu es venu jouer à Paris après Nice. Quelle est la première image que tu as eue de la ville quand tu es arrivé ?
La première fois que je suis venu, c’était bien avant que je vienne jouer. J’étais en voyage scolaire. C’était juste après la mort de la Princesse Diana, j’étais terrifié. C’était étrange. Je n’étais jamais allé dans une grande ville, je me sentais vraiment inquiet.
Et puis, je suis revenu une trentaine de fois. Et j’adore Paris, je préfère Paris à Londres. L’architecture est incroyable, même les immeubles sont beaux.
J’adore Londres, mais si je dois choisir c’est Paris.
Tu as travaillé avec Medi sur ton premier EP, comment a débuté cette collaboration ? Il est incroyable. On a commencé à travailler ensemble sur son dernier album. J’ai écrit des chansons. La première fois que j’ai joué à Paris c’était grâce à lui. Il a aimé ma musique, je pense. Et il m’a offert de produire mon album. J’ai dit oui car je suis un grand fan.
On n’a pas composé ensemble, mais il était là pour rajouter des choses et donner des idées. Pour le titre Oh My, par exemple, c’est lui qui m’a dit de rajouter le chorus. Il a était très influent dans ma façon d’écrire pour que ce soit plus rationnel. On ne s’est jamais assis à une table pour écrire ensemble. Il a plutôt fait évoluer les chansons en quelque chose de meilleur.
As-tu besoin de quelque chose de spécial pour composer ? Un lieu, un objet, une atmosphère ? Un stylo spécial ? (Rires) Oui oui une grande plume.
Non, je ne pense pas, ça vient comme ça vient.
Des fois, je passe 5 mois sans avoir d’idée. Par exemple, là ça fait un an que je n’ai rien écrit. Je ne me mets aucune pression. Quand j’étais au Colorado (USA), j’y suis resté un mois, j’ai énormément écrit. C’est un lieu incroyable.
On a beaucoup aimé la chanson Saddest Sounds. Comment l’as-tu composée ?
Merci beaucoup. J’écoutais beaucoup Feist à ce moment-là. Elle a définitivement eu une influence sur le “Ooohoooh“. J’ai, je pense, écrit la chanson pour elle. Quand j’écris, j’ai quelqu’un en tête et je prétends l’écrire pour elle.
J’ai aussi pensé au moment où j’ai quitté la maison et où mes parents ont divorcé. Je n’étais pas là. J’ai imaginé ma mère, ce qu’elle ressentait. Car tous ses enfants étaient partis et elle se retrouvait toute seule après 40 de mariage, deux enfants et le sentiment de solitude qu’elle ne connaissait pas. Je l’imaginais retrouver le bonheur dans la musique, car c’est ce que moi je fais. C’est pas littéralement son histoire car c’est un mélange de beaucoup de sentiments, mais c’est ce qui m’a inspiré.
Quelle est la chanson la plus triste (Saddest Song) que tu aimes écouter ?
Très bonne question. En fait aujourd’hui Rose m’a fait écouter une chanson et je la trouve incroyable. C’est vraiment triste. C’est de Graham Nach. J’ai eu la chair de poule en l’écoutant.
(Il sort son Iphone pour retrouver le titre de la chanson) : Simple Man. Rose l’a jouée pour nous aujourd’hui en répétition, et c’était magnifique.
Penses-tu à une sortie au Royaume-Uni pour ton EP ?
Absolument. Je veux qu’il sorte là-bas. Et aux États-Unis aussi. C’est ma maison, et ça le sera toujours. Mes parents habitent là-bas et j’aimerais qu’ils m’entendent à la radio. J’aimerais aussi faire des concerts avec là-bas.
C’est un projet concret ou juste un souhait ?
Pour le moment c’est en France que ça se fait. Si ça s’arrête maintenant, je serais heureux pour le restant de mes jours d’avoir déjà accompli tout ça.
Mais j’ai un secret avec moi-même, et avec toi maintenant, c’est l’ambition d’arriver là-bas. Mais si ça ne se fait pas, tant pis. Comme je te l’ai dit j’ai déménagé à Nice pour jouer tout le temps, si je ne fais que ça je suis content.
Un album est-il en préparation ?
Oui. Il est prêt. On espère le sortir début 2016. Si le single et l’EP reçoivent un bon accueil en radio. Sinon tant pis j’en ai une copie ! (rires)
Quel est le meilleur conseil que tu aies reçu dans la musique ?
Quand tu fais quelque chose que tu aimes, tu dois trouver une façon de le faire et tu seras heureux. Et tu le fais sincèrement. J’ai été comme la plupart des gens, obsédé par la fin, tu ne penses qu’à ça et avant de t’en rendre compte ça fait déjà dix ans que tu es là-dessus et tu n’as pas vécu un seul jour.
Laisse-toi aller, amuse-toi, aie une belle vie, la meilleure que tu puisses avoir. Et ça arrivera plus vite que tu ne le penses.
Et puis aussi ne bois pas trop. (rires) Même si le bon whisky est bon pour la voix.
Concert, en première partie de Marina Kaye :
NOVEMBRE
Toulouse, le 15
Marseille, le 17
Nice, le 18
Clermont Ferrand, le 20
Nancy, le 22
Strasbourg, le 24
Lille, le 25
Rennes, le 27
Caen, le 29
Souvenez-vous 2014, les soirées du festival Fnac Live ravissaient nos oreilles, nous comblaient de musique. Nous étions 100 000 à assister aux concerts gratuits de Julien Doré, -M-, Nach, Bernard Lavilliers, Gaetan Roussel, Ben l’Oncle Soul…, en plein air.
Pour sa cinquième édition, le festival parisien qui fait l’ouverture de Paris Plages, installe à nouveau sa scène sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris du 15 au 18 Juillet.
Aujourd’hui, nous nous réjouissons de la programmation complète de cet été. Cette année encore les sonorités seront riches, éclectiques, brillantes, poétiques. Et comme dirait un des membres d’UsofParis : “c’est du lourd !”
Les noms, français et internationaux, sont des valeurs sûres : nos sexy Brigitte qui ont affiché complet pour leurs 2 concerts à l’Olympia, Izia de retour pour un concert que l’on devine enflammé, Mika,Dominique A, The Shoesqui dévoilera en avant-première les titres de l’album Chemicals qui sortira en septembre, l’anglais Baxter Dury, le Québécois Pierre Lapointe, Etienne de Crécy pour Super Discount 3 Live. Des artistes qui donnent envie de se lover à la scène et à son-sa partenaire pour ne rien manquer de leur prestation.
Attention au plateau de ouf le jeudi 16 juillet pour les 10 ans du label indé Because Music avec Selah Sue, Django Django, nos chouchous Minuit et Christine and The Queens qui fait une tournée de festivals d’été assez inhabituelle pour un artiste français.
N’oublions pas les jeunes groupes, qui ont tous les atouts pour faire parler d’eux comme Jeanne Added (que Les Inrocks adorent et qui a reçu le Prix Deezer Adami des Pros), le belgeOscar and The Wolfégérie du couturier Dries Van Noten ou encore le bon son du moment, le groupeFuzeta, dont le titre Plage est taillé pour nos vacances et Arkadin qui vient tout juste de sortir son nouvel EP Six Nuances.
Certes, le Fnac Live c’est avant tout la scène principale du Parvis en extérieur, les apéros avant concerts, mais c’est aussi des moments plus intimistes dans le Grand Salon de l’Hôtel de Ville. L’occasion rêvée de découvrir l’univers singulier de : Piers Faccini et Vincent Segal, Ala.ni ou Mokaiesh & Mirabassi. Et l’hommage de Benjamin Biolay à un illustre homme de chanson française, Charles Trenet.
Pour ce moment d’exception, dans un lieu magnifique, la jauge est limitée à 400 spectateurs. Les places seront à retirer gratuitement dans les billetteries Fnac de Paris et d’Ile-de-France.
Festival Fnac Live 2015
Du 15 au 18 Juillet 2015 à partir de 17h30 Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris et Scène du Salon
Scène principale : Brigitte, Izia, The Avener, Django Django, The Shoes, Ibeyi, Jeanne Added, Curtis Harding, Sianna, Oscar and the Wolf, Arkadin, Nekfeu, Songhoy Blues, Dominique A, Baxter Dury, Etienne de Crécy et son projet Super Discount 3 Live…
Soirée anniversaire du label BECAUSE MUSIC avec Christine and The Queens, Selah Sue, Django Django et Minuit le 16 juillet
Salon : ALA.NI, Benjamin Biolay, Piers Faccini & Vincent Segal, Cyril Mokaiesh, Giovanni Mirabassi, Pierre Lapointe…
Encore peu connu en France alors qu’il cartonne outre-Manche, Rhodes est venu présenter son quatrième EP, Turning back around. Il nous a accueillis avec un large sourire, le lendemain de son Olympia en 1ère partie de George Ezra et quelques heures avant son premier concert en tête d’affiche en France, au Point Éphémère.
Décontracté, le jeune chanteur était impatient de retrouver la scène parisienne. Grosse boucle à l’oreille et tatouages imposants sur les bras, l’auteur-compositeur britannique, qui a du sang français dans les veines, a été nourri de blues et de jazz. Sacré mélange. Interview.
UsofParis: Après plusieurs premières parties en France, dont celles, entre autres, de London Grammar et George Ezra, comment envisages-tu ton premier concert en tant que tête d’affiche ? Rhodes :Très bien ! Je suis très confiant. J’ai maintenant un peu l’habitude du public français. Le public parisien a toujours été chaleureux et très enthousiaste.
Tu chantes avec une voix plutôt aigue, très différente de celle que tu as en parlant. Ton timbre de voix est assez proche de celui de Chris Martin, le chanteur de Coldplay. Comment travailles-tu cette façon de chanter?
Ah bon ? (rires) C’est la première fois que j’entends cela. Je n’ai pas réfléchi à comment je devais poser ma voix. Je n’ai jamais pris de cours de chant. Ca s’est imposé à moi. J’ai commencé par composer, ensuite sont venus la musique et le chant. Ça s’est fait naturellement. Mais je suis flatté qu’on me compare à Chris Martin.
Quelles sont tes influences musicales ? J’ai toujours aimé les vieux blues, le jazz et le folk. C’était souvent des chanteurs qu’écoutaient mes parents. J’aime aussi The Cure, Radiohead et surtout The National. La première fois que je les ai entendus, ça m’a fait un choc. J’aime également des artistes plus récents.
Quels sont-ils ? En ce moment, j’aime beaucoup Amber Run etEaves. Il faut aller voir ce qu’ils font car c’est vraiment bon.
Tu sors ton 4ème EP Turning back around. Un album est-il en court ? Après mon passage en France, je fais une tournée en Europe, avec des dates en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Scandinavie. En parallèle, je finalise effectivement un album, qui devrait sortir en septembre. Seuls quelques titres des précédents EP seront ré-instrumentalisés. Pour le reste, ce sera uniquement de nouvelles compositions.
Tu commences à bien connaître la capitale française. Est ce que Paris t’inspire ?
Oui ! J’ai souvent l’impression d’être un peu chez moi quand je viens à Paris car ma mère est française. Mon grand-père était chef cuisinier au Crillon. La culture française coule donc un peu dans mes veines. J’aimerais m’installer un peu à Paris pour écrire, mais aussi y faire des tas d’autres activités.
Mais ça, ce sera pour une prochaine période de ma vie, un peu plus tard.
Pour conclure cette interview, on vous laisse découvrir sa reprise du tube deTaylor SwiftBlanck Space.
Il n’aura pas fallu longtemps pour que les 7 blogueurs lyonnais choisissent leur coup de coeur collectif des Nuits de Fourvière. Parmi la programmation riche en valeurs sûres, artistes internationaux, et autres noms qui font le buzz, Dominique A, accompagné de Yael Naim et La Féline, était une évidence. Retour sur la soirée de dimanche dernier.
Malgré 20 ans de carrière au compteur, le chanteur au crâne glabre n’est pas encore connu de tous et toutes. Pour preuve, le dialogue amusant entendu au cours de la soirée : “C’est une femme Dominica ?
– Non c’est Dominique A !”
22h45 – les gradins s’assombrissent pour l’entrée en scène de la tête d’affiche. Sans attendre le premier titre un “bonsoir” chaleureux et le live est lancé. “La terre ne s’est pas arrêtée…” (Cap Farvel) mais les menaces de tempête si. Quelques gouttes de pluie viennent un peu rafraîchir sur deux titres. La poésie de Dominique A est à plein régime, sensible, belle et intemporelle. Nouvelles Vagues, Revenir au Monde
L’artiste prendra juste le temps d’un clin d’œil pudique à ce petit bout “né à la même heure, il y a tout juste un an, et qui se trouve à 800 kilomètres.” Et qui s’endort sur le titre Ce geste absent.
Le temps lui est compté : un maximum de chansons à faire entendre avant minuit.
La rampe de lumières circulaire au-dessus de lui et de ses 3 musiciens (Jeff, Sacha, Boris) offre une tonalité tantôt clair-obscur, tantôt pluie fictive ou tourbillon emporté par le rythme.
Les nouveaux titres de l’album Eléor (sorti cette année) sont vifs, et ont le charme des plus connus comme Immortels.
En accordant sa guitare après le rappel, Dominique A prend mesure du lieu et de ce face-à-face unique avec le public : “Vous êtes vaguement impressionnants !”
La version punchy du Courage des Oiseaux hypnotise. Le chanteur finissant par une choré très personnelle sur l’instru, la guitare lovée sur son flanc droit.
Les coussins de Fourvière distribués pour soulager les fessiers des festivaliers manquaient ce soir pour remercier, à travers un incroyable ballet, ce live aérien.
21h00 en direct sur France Inter Yael Naim débute son live à deux, avec son partenaire David sur le titre, If you could see. Celle que nous avions quittée sage (un peu trop sage), réservée, va se révéler plus audacieuse ce soir, ne serait-ce que par la touch queer sur scène avec l’équipe des 3SomeSiters.
Un très beau morceau dédié à la figure du père pour ré-apprivoiser le public de Fourvière avec qui elle a passé déjà 2 soirées au cours des précédentes éditions du festival.
Elle se met au piano, un piano fasse au public pour ne léser personne – plutôt rare pour le souligner. C’est pop, soul, énergétique.
Elle réinvente une nouvelle fois Toxic (cover sensible du tube de Britney Spears) qui a fait son succès, dans une version plus Tori Amos, debout derrière son instrument, avec son chœur. Nouveauté aussi, elle ne néglige pas le public qu’elle fait généreusement participer.
Guitare, piano, xylophone (pour une ballade multi-langues) Yael a la pleine maîtrise de ses compostions sans oublier le plaisir pur.
10 ans déjà qu’elle est sur les routes avec David Donatien.
Elle terminera le set comme l’aura commencé seule avec son acolyte sur le très beau Dream In my Head.
Le live de Yael Naim à retrouver à l’écoute sur le site de l’émission Summertime de France Inter.
20h Pantalon fendu sur les côtés, La Féline a comme un air de Chrissie Hynde, leader du groupe The Pretenders. Élancée, le front dissimulé par une large frange, l’artiste de la soirée profite un maximum du décor incomparable qui lui ait donné d’avoir devant elle en plein jour. C’est rock, passionné, déconcertant aussi. Une révélation à suivre de près.
Les Nuits de Fourvière, le festival en plein air de Lyon, se poursuit jusqu’au 31 juillet 2015 avec Bartabas, la famille Chedid, Florence and the Machine, George Ezra, Joan Baez, Iggy Pop, Damien Rice, Björk, Christine and The Queens, Robert Plant…
Aurora, ce nom ne vous dit sans doute rien pour le moment, mais vous allez l’entendre partout dans les mois qui viennent. Adoubée par Katy Parry sur twitter, et par un article élogieux dans Les Inrocks, cette jeune Norvégienne de 19 ans (depuis le 15 juin) nous transcende avec sa voix envoûtante.
Elle vient de terminer une tournée mondiale passant par les USA, l’Europe et terminant à Bergen, sa ville natale avant de reprendre la route pour les festivals d’été (Les Vieilles Charrues, le 18 juillet) et de nous revenir aux Etoiles le 14 octobre à Paris.
Le 10 juin, elle était à Paris, à la Boule Noire, où elle a offert un set de 45 minutes pour découvrir son univers en live.
La salle est pleine. Un public très homogène, beaucoup d’anglophones et aux premiers rangs des fans sont au rendez-vous.
Un jeu de lumière tout en contre-plongée qui apporte une atmosphère mystique, nous dévoile 4 musiciens (clavier, synthé, basse, batterie). Aurora Aksnes entre en scène.
Cette auteur-compositeur-interprète vit sa musique et ses chansons. Dès les premières notes elle se transforme, possédée. Elle devient une artiste avec 10 ans de carrière derrière elle. On reste bluffé par sa voix et sa maîtrise. Sa voix qui est excellemment mise en valeur par la réverbe, accentuant le côté envoûtant et ensorcelant.
Mi-sorcière du grand froid avec sa gestuelle et ses expressions, mi-petite-fée-blonde quand la musique s’arrête.
Elle redevient une petite fille entre les morceaux, ne s’arrêtant plus de clamer des « Thank you ! », surprise par les applaudissements qui n’en finissent plus. Criant avec le public, ne sachant quoi dire, gênée. Touchée, aussi, les larmes aux yeux.
Elle ne manque pas non plus de dire qu’elle aime la France, surtout les crêpes qui est sa chose préférée au monde.
Une dizaine de titres, les tubes Running with the wolves et Runaway, extraits de son EP sorti chez Capitol/Universal, d’autres dont les titres nous échappent car inconnus pour le moment, mais qui restent dans la même lignée.
Elle finit le set avec Conqueror, une chanson énergique, où elle se lâche complètement, dansant sur scène.
Elle revient après quelques minutes avec une magnifique version de Life on mars de David Bowie en version piano-voix. Moment de grâce pour clore ce concert.
J’ai vraiment été impressionné par cette jeune fille, si touchante. J’en ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises. Le silence dans la salle était très surprenant aussi, pas un bruit pendant qu’elle chantait. Très rare, surtout quand on connait l’ambiance de La Boule Noire.
Après le concert, elle est venue à la rencontre de son public en toute simplicité.
Une belle artiste qu’on ne manquera pas de suivre sur le blog.