Visiter le Musée Soulages à Rodez est plus que jamais indispensable. Pierre Soulages, illustre peintre du noir, artiste célébré à travers le monde, va fêter ses 100 ans le 24 décembre prochain. 2019 est donc une année de célébration avec une série d’expositions et d’événements.
Visite de cet écrin unique à la collection subjuguante.
Pierre Soulages, source inépuisable d’étonnements
Mon attachement à l’œuvre de Pierre Soulages date de mes années fac. Je demande conseil à un de mes profs sur le sujet du noir. Il me lance sans hésiter un nom : Soulages. Je file chercher des livres. C’est intrigant, je m’initie à cette lumière qui émerge de surfaces peintes en noir.
Ma curiosité est aiguisée et ne fera qu’augmenter au fil des années.
L’artiste, j’ai pu le rencontrer à la Cité de l’Architecture alors que son musée n’était encore qu’une maquette. Il m’avait parlé de Conques, de ses inspirations et de rugby – sport qu’il a pratiqué et qu’il affectionne toujours autant.
Ce prof de fac qui m’avait initié à l’art subtil de cet illustre peintre, je l’ai retrouvé près de 20 ans plus tard à la terrasse d’un restaurant à Rodez. Comme moi, il était en pèlerinage Soulages. Ça ne s’invente pas !
Musée Soulages, le plus beau des écrins
La visite du Musée Soulages était donc une évidence. Une figure imposée, même si j’ai mis du temps à prendre la route pour Rodez.
L’expérience est intense aussi bien en matière d’architecture que dans la qualité des œuvres présentées. Le parcours fait entrer dans la création pure, avec des confrontations sublimes entre lumière du jour et grands formats. Les aspérités des murs de métal viennent ainsi exciter l’œil, créer un dialogue subtil avec la peinture.
L’œuvre gravée a aussi une large place dans ce musée. Et réserve de très belles pièces : lithographies, eaux fortes, sérigraphies…
Des pièces qui étaient encore accessibles pour des passionnés pas forcément fortunés, il y a encore une dizaines d’années. A l’approche du centenaire, ces pièces réalisées avec grand soin et signées par l’artiste sont très recherchées.
L’abbatiale de Conques a droit à une salle entière et une pleine hauteur pour comprendre le processus de création de ses vitraux.
Pierre Soulages aura multiplié les techniques et essais pour trouver le verre parfait qui sublimera ce monument aveyronnais.
Le résultat est à apprécier aussi bien de jour, à tout moment – car le soleil adore jouer avec – que de nuit. Les nocturnes permettent une proximité avec les vitraux. Forcément magnétique !
Les deux seuls reproches que l’on pourrait faire au restaurant lyonnais seraient son nom Sapnà – on a beau soigner la prononciation, c’est pas une folie phonétique – et la lumière des toilettes, rouge.
Après, j’ai beau chercher les qualités sont légion au 7 de rue de la Martinière à Lyon.
La carte bien sûr des entrées et des plats à partager, le bar à desserts, le service, les salles climatisées, la large terrasse en bois quand il fait beau.
Exceptionnellement, on commence par la carte des desserts. Ce n’est pas une option mais une figure imposée.
Le bar à desserts du restaurant Sapnà dirigé par Rémi Havetz est une extase. L’étonnement est de mise car les audaces sont permanentes.
Le chef pâtissier récompensé au festival Omnivore 2019 enthousiasme midi et soir. Certains amateurs ne viennent que pour lui, faisant l’impasse sur la carte salée.
Bar à desserts : brillante idée !
Quatre desserts proposés sur une carte cartonnée avec des intitulés très sommaires et des cases à remplir avec le nombre souhaité.
Ce samedi soir, ce sera Fraise, choco ruby et sureau, Panacotta vanille abricot et légumes verts et la Sexy ice cream.
Le dessert Fraise et ses différentes textures (onctuosité, craquant, légèreté) m’ont excité les papilles. Je suis allé demander le détail des ingrédients à Rémy, en pleine action derrière son comptoir.
Au menu, riz au lait, chocolat ruby (chocolat rose), poudre de fraise maison, fine couche de sablé breton, sorbet sureau et beaucoup de fraises bio de la région ! “J’en ai marre qu’on me serve un dessert à la fraise avec 3 fraises qui se battent en duel. Ça m’énerve ! 😉 ” se justifie le pâtissier. Les fraises sont glacées à la liqueur, une pointe de framboise pour l’acidité. Des petits pois wasabi et mélange d’herbes de la région viennent finaliser cette composition trippante.
La Panacotta, “dans la plus pure tradition italienne“, est conçue avec de la vanille de Tahiti “parce qu’elle est au-dessus de tout” pour le pâtissier. Et c’est l’éclate totale en bouche !
Compotée d’abricots pas trop sucrée, bien acidulée. Nougatine de pignon de pin et graine de tournesol. Pistaches de Turquie (région de Gaziantep), “les meilleures du monde“. Salade de légumes verts (poids gourmands, petits pois, abricots secs, fenouil en pickles et concombre cru. Vinaigrette faite à base d’huile de vanille et vinaigre de verveine. Sorbet aux herbes, tuile de riz, poudre d’herbes.
La Sexy Ice Cream est un “dessert cochon” selon l’équipe. Il fait la part belle au sucre. Cookie, glace à la crème maison, coulis caramel. C’est une décharge de sensations fortes qui plait malgré une pointe de culpabilité.
Carte salée à partager absolument
Passage au salé, orchestré par le chef Arnaud Laverdin, qui nous a permis une montée progressive de notre excitation gustative.
Œuf teriyaki, huître fine de claire (tapioca, kombucha de pomme, tofu), bao burger à la crevette et son chutney d’ananas. Un trio savoureux et une adhésion totale au concept qui vise à piocher dans le bol ou l’assiette des autres pour partager toutes ces saveurs métissées franco-japonaises.
Les plats arrivent et l’on est pris d’une curiosité excessive : envie de tout goûter en même temps. La lotte qui baigne dans une jolie mixture de radis roses, oignons pickles et pralins. L’onglet de bœuf onctueux dans son émulsion et bien amarré à ses carottes et pistaches croquantes et légèrement relevé par le piment isot. Et la volaille KFC marinée façon Thaï, simple mais qui joue l’excellence.
En accompagnement, comme si ce n’était pas déjà assez de plaisirs : des fritesdedaïkon de saupoudrées de furikaké (mélange d’algues, sésame, sel et bonite), avec une sauce légèrement relevée. Tellement bonnes, à se damner.
Le restaurant Sapnà c’est aussi une cuisine ouverte sur la salle. Un chef qui n’hésite pas à en sortir pour servir un plat à une table ou conseiller un duo d’Américains de passage à Lyon. La décontraction est de mise et ça nous change des bouchons lyonnais. 😉
Sapnà
7, rue de la Martinière
69001 Lyon
Ouvert :
mardi, jeudi, vendredi, samedi : 12h à 14h et 19h30 à 23h
mercredi : 19h30
La même équipe est aussi aux commandes du restaurant La Bijouterie, à quelques mètres, au 16 rue Hippolyte Flandrin.
Azay-le-Rideau renoue avec les spectacles nocturnes. Après une pause pour cause de travaux, le Château accueille tout l’été Les Nuits Fantastiques. Déambulation dans le parc et projection sur la façade invitent à une exploration poétique et inventive d’un cabinet de curiosités Renaissance.
Azay-le-Rideau en plein jour !
Très souvent les monuments, châteaux se dérobent à la vue des visiteurs quand le soleil se retire. A Azay-le-Rideau, l’été, la nuit réserve quelques surprises et de drôles de rencontres. Le château qui a retrouvé son éclat absolument magistral n’en finit pas de créer la surprise, l’émerveillement.
La visite débute immanquablement en plein jour. On commence par l’escalier magnifique qui fait état de ce savant mix entre tradition française et innovation italienne.
Ensuite, les intérieurs raffinés, éclatants et chargés de détails de ce monument de la Renaissance. Azay-le-Rideau est un château de la Loire, même si c’est l’Indre qui coule à ses côtés – une des nombreuses particularités de ce monument.
C’est si beau un château la nuit !
Cet été, il est plus que conseillé de prolonger son séjour en terres Ridelloises. Les Nuits Fantastiques donnent accès au château quand la température se rafraichit un peu et que la Lune devient témoin de vos pérégrinations.
La nuit venue, il est ainsi possible de se promener dans le parc paysager, un havre romantique conçu au 19e siècle. Là, on redécouvre le décor, différent forcément, avec des éléments projetés, des animaux à contempler, des palettes de couleurs à apprécier. Tout peut s’animer, arbres, cours d’eau ou encore chapelles.
Armé de son smartphone, certains éléments peuvent être flashés pour avoir plus d’infos sur vos rencontres nocturnes. Ainsi, la balade devient encore plus ludique pour les enfants.
L’éclat final se produit sur la façade du château. Les différents tableaux projetés viennent raconter le passé Renaissance du monument et ouvrir un carnet de curiosités foisonnant.
Des œuvres d’art mythiques, des mécanismes savants réinventent le monument chaque soir.
Clin d’œil aux 500 ans de Léonard de Vinci, Mona Lisa fait une apparition remarquée.
Il sera difficile de quitter ce décor enchanteur.
CONSEIL : ne fixez pas uniquement le Château dans la nuit. Scrutez aussi son reflet dans le miroir d’eau. Vous pourrez voir un très beau ballet de chauves-souris qui sont en territoire conquis.
Saviez-vous qu’elles entretiennent la charpente en bois de chêne, en se nourrissant des insectes qui y séjournent ?
BONUS: Un donateur italien – qui a offert un tableau portrait d’Anne d’Autriche au château – a été impressionné, lors de sa visite toute récente, par la beauté du travail de la charpente. Tous les éléments de bois sont chevillés. Il n’y a aucun clou. Le Milanais a retrouvé des techniques utilisées à la Renaissance, côté Italie.
Les Nuits Fantastiques
au Château d’Azay-le-Rideau
tous les soirs du 4 juillet au 31 août 2019
Spectacle à 21h45
ouverture des caisses à 19h
déambulation dans le parc : 45 min
projection sur la façade du château : 15 min
Un bon resto !
Une bonne adresse d’avant spectacle, testée et largement approuvée :le restaurantRipaille, juste en face de l’entrée du Château. Ses atouts :
large terrasse d’été ombragée dans cour intérieure
spécialité à la carte : la fouée (sorte de pain fourré)
cornets de frites maison gargantuesques (donc à partager)
plats généreux et savoureux
desserts de folie : la pavlova fruits rouges généreuse et délicieuse ou la coupe glacée géante totalement #foodpon.
Un été au Havre 2019 est lancé avec un programme brillant ! Objectif, inchangé pour cette 3e édition : mettre l’art au centre de la ville, accessible et visible par tous et toutes. Trois parcours pour traverser la ville, découvrir ses architectures et aimer Le Havre, comme nous.
On avait beaucoup adorer flâner et parcourir la cité lors de la première édition qui célébrait les 500 ans de la ville portuaire.
Une manière ludique, joyeuse et artistique de (re)découvrir une cité.
A bas les clichés !
Un Été au Havre 2019 : focus sur de belles créations
On commence avec le vaisseau amiral du Havre : l’église Saint-Joseph.
Son extérieur froid et rectiligne cher à Auguste Perret laisse place à un intérieur cocon. Les plus de 13 700 fenêtres transmettent à l’espace une lumière chaude et mordorée.
C’est ici que Susan Philipsz a voulu installer Ocengate. Des sons graves et envoûtants remplissent le lieu. Des captations de souffles dans des tuyaux d’orgues qui transforment l’église Saint-Joseph en un phare moderne, rappelant des bruits marins, des cornes de brumes.
Oceangateest aussi un hommage à l’ensemble d’immeubles de la Porte Océane d’Auguste Perret qui ouvre l’Avenue Foch sur la mer et la plage.
Dans la bibliothèque Oscar Niemeyer, des sculptures en bois du génial Stephan Balkenhol interpellent. Avec leurs contours bruts, elles nous interrogent sur la représentation. En forme d’autoportrait, l’artiste ne donne pas forcément de titre à ces œuvres.
L’autre versant de la création de Balkenhol se dévoile dans les rues avec Apparitions. L’artiste allemand a choisi de faire vivre d’autres personnages sur les façades de béton du centre-ville. En étant attentif, certaines créations solitaires se révéleront à vous.
Une exposition lui est aussi consacrée au Portique durant toute édition d’Un Été au Havre 2019.
Erwin Wurm aime, quant à lui, déformer, tordre la réalité en lui insufflant une belle poésie.
Sa Flat Car, garée dans la cour du Musée Hôtel Dubocage de Bléville, est l’exemple parfait de son univers si particulier.
Côté songe et souvenir, le créateur nous propose également un retour dans son enfance. Narrow House est une réinterprétation de la maison de ses parents, en version déformée – vue à travers ses yeux de bambin. Une visite surprenante !
Deux autres de ces œuvres sont exposées dans les halles centrales du Havre.
Dans les Jardins Suspendus du fort de Sainte-Adresse, Henrique Oliveira investit une alvéole avec Sisyphus Casemate. On se faufile dans cette ossature de bois mort, mais qui semble toujours grandir dans cet espace clos.
Dans la cour, le point d’origine de cet arbre énigmatique renforce la connexion avec le vivant, le monde extérieur.
Exhibit ! : les mouvements mécaniques
Au Tétris, Nils Völker partage de passionnantes créations. Plastiques mêlés de mécaniques, les cinq sculptures mouvantes semblent avoir un cœur qui bat, lent et régulier.
Comme pour fig. 1, énorme installation qui gonfle puis expire l’air. Les chaises disposer autour de cette fleur artificielle invite à une contemplation prolongée.
Hypnotiques, les sphères de Bites and Pieces le sont tout autant.
Moins binaire, leur animation est plus complexe, plus vivante avec plus de variations. Et leur bruit contribue aussi au magnétisme qu’elles opèrent sur le visiteur.
Les installations de Nils Völker sont toutes fascinantes et ne sont pas dépourvues d’une poésie certaine.
Pour admirer les œuvres de cette édition, une seule direction : : la Normandie et Le Havre. Mais il y a aussi les installations pérennes des éditions précédentes, qui sont toujours là pour vous !
Un Été au Havre 2019
jusqu’au 22 septembre
Dans toute la ville
Attention, certaines œuvres ne sont pas accessibles 24h/24h
Une super bonne adresse testée 2 fois et approuvée :
le restaurant Les Enfants Sages.
Ses atouts :
– le décor, une ancienne école
– sa large terrasse, idéale en été
– une carte délicieuse
Un Été au Havre célèbre sa 3e édition. Bonne nouvelle, le visiteur-explorateur pourra (re)découvrir des créations de 2017 et 2018 devenues emblèmes de la ville. Retour sur des œuvres que les habitants se sont définitivement appropriés.
Quelques-unes de ces sculptures ou installations n’avaient pas la vocation de rester sur site. C’est l’engouement du public et une volonté de changer l’image de la ville portuaire qui ont permis de rendre les rendre pérennes.
A l’instar de l’emblématique Catène de containers de Vincent Ganivet sur le quai de Southampton. Les 280 tonnes de ces blocs d’aciers enchantent les visiteurs. Massif mais si aérien. Subjuguant !
A quelques pas de là, sur le Bassin du Commerce, Impact de Stéphane Thidet propulse ses deux jets pour former une arche reprenant l’architecture de la passerelle François Le Chevalier.
L’installation se met en action toutes les 15 minutes, si le vent ou la marée ne la contraignent pas.
Dans les Jardins Suspendus de l’ancien fort de Sainte-Adresse, l’installation de l’artiste Chevalvert Le temps suspendu présente un instantané de la population du Havre.
120 000 personnes ont contribué à ce projet en 2017. Des habitants ou des gens de passage. Il n’y a aucune intention démographique pour ce projet. C’est une empreinte interactive de la ville à un instant I, une capsule temporelle.
Sur la plage, Up#3 de Lang et Baumann achève la perceptive de l’avenue Foch en créant une nouvelle forme d’ouverture sur la mer.
Autre création symbolique du Havre : Couleurs sur la plage de Karel Martens. Un algorithme a permis de coder en couleurs, le texte fondateur de la ville de François 1er.
Jusqu’au bout du monde… de Fabien Mérelle se mérite. Il faut parcourir le chemin de la côte jusqu’à la petite plage de Sainte-Adresse. Et, au détour d’un virage, la première vision des 6,24 mètres de cette sculpture ne vous laissera pas sans émotion.
Hormis ces œuvres pérennes et quelques autres toujours visibles, de nouveaux projets sont à découvrir lors de l’édition 2019 d’Un Été au Havre !
Dans le cadre d’Un Été au Havre, l’art en grand format est à découvrir au Carré des Docks du Havre. Projection 360 degrés d’une sélection impressionnante d’œuvres du génial Vincent. Imagine Van Gogh est une expérience à vivre en famille, entre amis ou en solo, l’important est d’en prendre plein les yeux ! Une belle occasion aussi de rappeler que l’artiste autodidacte était heureux quand il peignait.
30 minutes de magie picturale
L’exposition immersive Imagine Van Gogh dure 30 minutes, mais il est possible de voir la boucle d’images autant de fois que l’on souhaite. Les détails sont riches, les associations de toiles (libérées de leur cadre) entre elles pertinentes et la bande-son suffisamment captivante pour nous extraire du monde réel. Sachant que la plupart des œuvres ne sont pas montrées en leur entier, elles sont divisées sur la série d’écrans. C’est à nous de recréer la toile. Et les projections au sol aident à se plonger dans la tonalité des œuvres.
Assis à même le sol ou déambulant entre les écrans, chacun à son approche de l’œuvre exceptionnellement gigantesque du peintre.
Plus de 200 d’œuvres peintes en France nous font face d’Arles à Saint Rémy de Provence pour finir par Auvers sur Oise.
Les deux concepteurs-réalisateurs, Annabelle Mauger et Julien Baron, n’ont pas voulu imposer de parcours, c’est à chacun-chacune d’inventer son Van Gogh, de faire sa propre expérience et de composer son œuvre, à la manière d’un voyage.
“C’est le spectacle de tout le monde !” Aucun public n’est exclu. Tous les âges peuvent apprécier, aimer, adorer, se passionner. Il n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance des arts approfondie.
Annabelle et Julien nous ont confiés que des visiteurs déficients visuels ou auditifs venaient et ressentaient aussi des choses.
En sortant du Carré des Docks, on n’a qu’une envie : prendre le train pour retourner au Musée d’Orsay.
On peut tous se réapproprier les images fortes du peintre.
Imagine Van Gogh est hypnotique, captivant, sublime, intense.
Conseil : ne pas oublier son appareil photo pour faire des pics sensationnelles !
Blogtrip avec Intercités sur les plages de Normandie, accueillis et guidés par la D-Day Academy ! Grâce à Jean-Pierre Benamou, nous avons passé une journée riche d’histoires, d’émotions et d’anecdotes sur ce qui reste la plus grande reconquête du XXe siècle : le débarquement de Normandie.
Et dès notre arrivée à la gare de Bayeux, le ton est donné.
Pour nos déplacements de la journée, nous avons droit à un transport de troupe G.M.C et un Command Car d’époque : le même que celui du Général Patton !
C’est un peu tape-cul mais ça met dans l’ambiance… Normal : pas de clim et pas de coussin !
Direction Saint Laurent-sur-mer et Omaha Beach, 40 minutes de secousses et d’air frais. Heureusement, les routes sont en meilleur état qu’en 1944 !
Pourquoi Bayeux comme base de départ ? Outre le nœud ferroviaire de la région, la ville a été la capitale française jusqu’à ce que Paris soit libérée. Bayeux était l’épicentre de la reconquête. Une ville hôpital avec 4 000 lits sous tentes pour soigner les blessés. Mais aussi la première ville de tourisme dès sa libération, avec la recherche des souvenirs, comme les objets oubliés par les Allemands, tout comme la première ville de commerce pour le réapprovisionnement en nourriture.
Des visites passionnantes par un passionné
Jean-Pierre est plus qu’érudit sur cette période de notre histoire.
Normal, il beigne dedans depuis des années. Ces véhicules américains, il les a récupérés de l’entreprise de son père. Ces camions ont servi à reconstruire le tissu économique français jusqu’à ce que les constructeurs nationaux puissent produire à nouveau. Il y en a eu jusqu’à 100 000 débarqués à cette époque.
L’association D-Day Academy regroupe des chercheurs-archéologues comme les appelle Jean-Pierre, toujours prêts à découvrir de nouveaux documents, de nouveaux faits.
C’est avec cette passion de transmettre que nous posons le pied sur Omaha Beach, là où les Américains se sont fracassés sur les collines ultra protégées de Colleville-sur-mer.
Face à la Manche, houleuse ce jour-là, notre conteur arrive à nous transmettre le désarroi des GI’s pris au piège des défenses allemandes. Avec des photos, des cartes et son émotion, on se sentirait presque revenu en arrière, sous le sifflement des balles et les explosions d’obus.
On apprend au passage que seule la porte avant des barges de débarquement était en acier et que leurs flancs étaient en bois. On frémit en imaginant la faible protection.
Émotion et hommages à ceux qui sont tombés
Le plus impressionnant, c’est cette carte de la Baie de Seine qu’il déroule devant nous.
Elle référence les 687 épaves de navires coulés dans cette période. “Ils renferment pour l’éternité près de 500 corps, ce qui fait de la Baie de Seine un espace funéraire naturel.” Il est d’ailleurs formellement interdit de plonger dans ces épaves.
Avant de quitter la plage, nous plantons dans le sable une croix rehaussée du coquelicot anglais, symbole du souvenir des hommes abattus en ce lieu. La croix sera emportée par la marée, rejoignant les corps reposant dans la mer. Instant de recueillement.
Notre convoi reprend la route, le cimetière américain de Colleville.
Cette enclave de territoire américain en France est là où repose les dépouilles des GI’s qui n’ont pas survécu à l’assaut d’Omaha Beach. Lorsque l’on pénètre dans ce cimetière, un premier hommage est rendu aux 1 500 disparus dont les corps n’ont pas été retrouvés.
Il n’y a pas d’ordre précis d’inhumation dans ce mausolée. “La seule règle, les frères sont enterrés côte à côté.” nous confie Jean-Pierre.
Plus de 9 000 hommes reposent face à la Manche.
Et si, lors de votre passage, vous voyez une inscription recouverte de sable, c’est que la famille d’un défunt est venue récemment. La poignée de sable récupérée à Omaha Beach permet de raviver la mémoire du soldat mort loin de chez lui.
D’ailleurs, le Général Lesley J. McNair a eu la visite de sa petite-fille de 72 ans, une semaine avant notre venue. Il est enterré auprès de son fils, mort lui aussi sur le front normand.
McNair était chef d’état-major du quartier général de l’US Army, le commandant en chef de toutes les armées américaines. Il est mort sur le front, sous les bombes de son propre camp, lors d’un raid trop proche des lignes de combats. Des bombardements alliés qui, après ça, auront lieu 500 mètres en avant des lignes pour éviter les pertes.
Et des petites histoires passionnantes et tristes, Jean-Pierre de la D-Day Academy, en connait beaucoup. Laissez- le vous les conter lors de votre visite.
Le projet fou des Anglais pour Arromanches
Les bombardements alliés préparant l’invasion ayant détruits de nombreuses infrastructures, il a fallu penser au ravitaillement des troupes.
Si les Anglais avait prévu un mois de réserves, assurer le déchargement du matériel et des rations pour la suite était essentiel.
C’est là que qu’entre en jeu le port artificiel d’Arromanches-les-bains sur le site de Gold Beach. Un projet fascinant !
Des centaines de blocs de béton de 8 000 tonnes ont été acheminés depuis la Grande-Bretagne et assemblés pour former une jetée de 10 kilomètres de long. Elle devait protéger les infrastructures aménagées pour recréer un port.
Si l’idée pharaonique était brillante, son rendement a été moindre que les bateaux ferries gros porteurs US.
Mais la solidité du projet est telle que les blocs de bétons sont encore visibles entre Arromanches et Ver-sur-mer.
Avec Jean-Pierre, on partage aussi des histoires moins connues. Car si les Américains se sont fracassés sur Omaha Beach, à quelques kilomètres de là, c’est que les Allemands tenaient la position. Ils ont résisté aux assauts.
Les Anglais sur Gold Beach ont eu plus de chance. Si c’est bien l’armée allemande qui protégeait les plages d’Arromanches, les bataillons étaient composés de soldats enrôlés dans les camps de prisonniers du front de l’est. Préférant servir l’envahisseur contre des conditions de vie meilleure. Mais ils se sont rendus plus rapidement, plutôt que de mourir au combat.
D-Day Academy : une redécouverte de l’Histoire
Jean-Pierre Benamou et ses acolytes sont des puits d’histoire petite ou grande sur ces batailles qui ont ramené la liberté sur les plages normandes puis dans toute la France.
Avec eux, on découvre que beaucoup de produits actuels existaient déjà en 1944.
Dernière anecdote, un peu incroyable : chaque année la terre normande libère de leur sépulture anonyme un ou deux corps américains et dix à douze corps allemands disparus.
Une façon pour nous de garder à l’esprit la violence des combats qui se sont déroulés en Normandie.
On aurait aimé partager plus qu’une journée avec l’équipe de la D-Day Academy et avec Jean-Pierre…
En cette année de commémoration du 75ème anniversaire du 6 juin 1944, nous avons testé l’offre combinée Intercités, train + bus, proposé par la SNCF. À partir du 29 mai et jusqu’au 1er septembre, pour un prix modéré, partons découvrir les plages du débarquement.
Une offre estivale avec Intercités
Au départ de la Gare Saint-Lazare, c’est un voyage par le rail, direction Bayeux, puis par la route, en bus, en une seule réservation, à partir de 18€.
Avec deux destinations possibles avec cette formule : Arromanches-Les-Bains et Colleville-sur-Mer.
Pour nous, ce blog trip aura une saveur supplémentaire : les véhicules historiques de la D-Day Academy assurent nos déplacements.
La Normandie : théâtre de guerre
Intercités est alors le moyen parfait de (re)découvrir une tranche d’Histoire.
A Saint-Laurent-sur-Mer, nous foulons la plage Omaha Beach, ou Bloody Omaha, et visitons son musée à deux pas. Les témoignages des GI’s sont prenant à lire.
Perché sur les collines de Colleville, le cimetière américain nous accueille pour un moment de recueillement sur les tombes des soldats qui ont combattu sur cette plage lors de l’assaut.
A Arromanches, c’est l’histoire du projet fou du port artificiel anglais que nous découvrons. Un passage dans le musée qui lui est consacré nous donne plus de détail sur ce projet fou.
Sur les hauteurs de la ville, la mer nous dévoile un panorama magnifique sur les vestiges de ce port qui ont résisté aux marées.
Et pour finir de nous replonger dans La bataille de Normandie, le film composé d’archives proposé par le cinéma 360° permet de bien conclure cette visite mémorielle.
Pour ceux qui veulent donc vivre les cérémonies du 75ème anniversaire du débarquement, l’Office du tourisme des plages du débarquement organise la 13ème édition duD-Day Festival Normandie. Du 25 mai au 16 juin 2019, plus de 160 manifestations seront proposées aux visiteurs des sites historiques de la côte normande.
Ce voyage a aussi été l’occasion de discuter quelques minutes avec David, notre contrôleur du jour.
Être contrôleur : dur mais passionnant
David a en effet la passion de son métier, de ses voyages en train, du service rendu et peu importe la situation.
“Quand le premier jour le départ du train est à 6h, le lendemain il peut être à 5h et le jour d’après à 4h. Ça c’est dur. Et même si au quotidien les différents avec les clients peuvent être usants, j’aime faire ce métier.”
Ah au fait, sur les Intercités les contrôleurs, ne vont pas par paire.
“Nous sommes deux dans le train, le conducteur et moi. Alors quand il faut gérer 600 passagers, dans ces moments-là, ce n’est pas facile. Une fois, il nous est arrivé de tomber en panne dans une zone sans réseau mobile, ni pour le conducteur, ni pour les passagers, ni pour moi. C’était stressant pour tout le monde. On avait du mal à avoir les infos et les passagers ne pouvaient pas communiquer.”
Donc pour faciliter la communication d’urgence, David vient de recevoir un nouvel équipement mobile. Il permet de se connecter à une sorte de Facebook interne auquel tous les acteurs gérant une panne ont accès. Car un message type SMS nécessite moins de puissance réseau qu’un appel vocal. Pratique et utile.
David a donc en charge la sécurité du voyage. Au départ du train, il remonte les wagons pour s’assurer que les portes mécaniques des wagons CORAIL soient bien verrouillées.
“Sur cette ligne, il y a beaucoup de touristes anglais ou américains. Les Américains sont habitués à avoir des arrêts en gare de 15 minutes. Ils se font surprendre par nos deux minutes d’arrêt. On a eu beaucoup de problème de sécurité car, du coup, ils descendaient au moment où le train redémarrait. Maintenant, on fait les annonces en anglais minimum 10 minutes avant l’arrivée à quai.”
Et, oui le métier de contrôleur ne s’arrête pas à verbaliser les voyageurs. 🙂
Alors, si vous prévoyez de vous rendre sur les plages du débarquement cet été, peut-être préfèrerez-vous le train.
Les plages du débarquement avec Intercités
Offre train + bus à partir de 18€
Du 29 mai au 1er septembre 2019
Et toute l’année, retrouvez les offres spécifiques à la Normandie sur le site de la SNCF.
Rénovation complète du Château de Voltaire qui a été la dernière résidence de l’écrivain pendant 20 ans. Un cadre de vie devenu lieu de mémoire d’un penseur qui suscite toujours l’admiration, si ce n’est la passion, à travers les siècles et le globe. Un grand nombre d’Américains serait venu au cours des premières semaines après la réouverture du monument. Accessible en bus depuis Genève, Ferney est une ville plus qu’accueillante, comme l’écrivain en son temps.
Voltaire en son château
Ma relation avec Voltaire fut finalement brève : Candide, les Lumières, la rivalité avec Jean-Jacques Rousseau.
Le redécouvrir à travers ce monument de la ville de Ferney a réveillé en moi mon intérêt pour l’auteur et l’homme qu’il a pu être. Et puis, une personnalité qui a comme particularité, entre autres, d’avoir refusé à son époque la visite d’un jeune compositeur en tournée européenne nommé Mozart, ça force le respect. 🙂
Qui sait que Voltaire avait appris à parler en rime ? Saviez-vous qu’il appréciait l’art de la controverse et qu’il traduira Shakespeare qu’il découvrit lors d’un voyage en Angleterre.
La mise en espace du Château de Voltaire révèle l’influence que Voltaire avait sur le monde : accueillant nombre d’invités venus le rencontrer ou lui demandant de l’aide.
C’est aussi l’évocation de son écriture qui est mise en avant. L’écrivain a sans cesse enrichi ses écrits, annotant, rajoutant des mots, des phrases dans ses livres pour les rééditions successives de ses écrits.
Le château a une vraie importance dans la biographie de son hôte. “Les plus grands combats de Voltaire ont été dirigés ici” comme nous le confirme l’administrateur du Château, François-Xavier Verger.
Et sa conception de la cité idéale en incitant les initiatives locales, en participant à l’essor de sa commune est née ici-même à Ferney.
Château de Voltaire : heureuse rénovation
Ce qui est incroyable c’est la documentation qui a traversé les siècles : plans, maquette, échantillons de tissus, gravures, inventaire… Ces éléments ont permis de restituer ce qu’était le château à l’époque de Voltaire.
La rénovation n’a donc été que plus fidèle.
Bien sûr, la bibliothèque n’est plus – acquise pas l’impératrice Catherine II après la mort du “patriarche de Ferney“, elle se trouve à Saint-Petersbourg. Certains murs sont tombés, la chambre a changé de place mais l’évocation n’est pas fantaisiste pour autant.
La façade a retrouvé son éclat.
Le deuxième étage qui n’est pas accessible au public réserve de très belles pièces qui pourront accueillir chercheurs, étudiants, dans des conditions optimales.
Le jardin offre différents points de vue sur le monument tout en proposant un cadre paisible. Car il est bon de faire une pause avant ou après la visite, de prendre le temps de la contemplation.
Peut-être que l’inspiration de l’auteur viendra vous titiller l’esprit et qui sait révélera l’auteur qui sommeille en vous.
Une chose est certaine : l’attraction de ce beau décor sur ses visiteurs. Il ne fait aucun doute que j’y retournerai.
BONUS : Voltaire s’était fait construire un tombeau, en forme de pyramide, accolé à une église. Son nom, sur la façade, est plus gros que celui de Dieu juste en-dessous.
Finalement, il ne séjournera pas dans cette dernière demeure. Ses restes seront transférés au Panthéon. Saviez-vous qu’il y est le plus ancien pensionnaire ?
Château de Voltaire Allée du Château 01210 Ferney-Voltaire Tél. 04 50 40 53 21
Ouvert tous les jours sauf le 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre
Le Monastère royal de Brou inspire l’admiration et donne envie de connaître l’histoire fascinante de Marguerite d’Autriche qui a fait ériger ce monument gothique flamboyant pour un homme, le duc de Savoie. Cet ensemble composé d’une église et de trois cloîtres sur deux niveaux est une exception au sein du patrimoine français. Une aventure folle qui a conduit un architecte bruxellois en terres de Bourg-en-Bresse au XVIe siècle et un déploiement de raffinement aussi bien en ornements qu’en œuvres d’art.
La mue du Monastère royal de Brou
Ce monument qui a conquis le cœur des Français en 2014 – lors de l’émission de Stéphan Bern – n’est fini pas de dévoiler ses beautés.
La façade est éclatante en plein soleil. La toiture incomparable – qui nous rappellerait les Hospices de Beaune en Bourgogne – est claquante.
Le double gisant de Marguerite d’Autriche couché dans un baldaquin a retrouvé son blanc immaculé avant que celui de son bien-aimé Philibert le Beau bénéficie des mêmes attentions.
De nouvelles salles d’expositions viennent redonner vie à cette figure féminine méconnue mais inspirante. Des portraits, quelques pièces de mobilier, une généalogie impressionnante et ce goût immodéré pour l’art.
Une fascinante personnalité nommée Marguerite
Vous ne connaissez pas Marguerite d’Autriche ?
Ce n’est pas une raison pour ne pas prendre tout de suite la direction de Bourg-en-Bresse et découvrir cet incroyable écrin de pierres.
Marguerite d’Autriche a connu des péripéties : elle a failli devenir Reine de France puis Reine d’Espagne. Un destin qui donne l’impression d’une belle « poisse ». 🙂
Elle trouvera l’amour – il serait réciproque – avec Philibert le Beau, à l’âge de 21 ans.
Son idylle prendra fin 3 ans plus tard alors que son mari meurt.
Inconsolable, elle décide de faire ériger un monument pour accueillir la dépouille de son bien-aimé et le faire prier par des moines.
Cette folie sera réalisée en un temps record, première posée en 1506, les moines s’installeront en 1513. Marguerite supervisera le chantier, à distance, par le biais de plans, maquettes, échantillons. Elle décidera de tout.
Elle ne verra jamais l’édifice terminé, elle décédera avant.
Primitifs flamands. Trésors de Marguerite d’Autriche
Une exposition, jusqu’au 26 août, révèle les beautés picturales qui composaient la collection incomparable de Marguerite d’Autriche.
Pierre-Gilles Girault, administrateur du Monastère, et son équipe ont réuni un ensemble de chefs-d’œuvre venus de toute l’Europe.
Une des pièces maitresses est cet ange gracieux sur fond d’or tenant un rameau d’olivier du peintre Hans Memling. A ses côtés, un Jérôme Bosch en provenance de Berlin qui s’est fait désirer encore peu de jours avant le vernissage.
BONUS 1: double gisant pour un même homme. Le duc de Savoie est représenté dans la partie haute vivant, yeux ouverts et tenu d’apparat. En-dessous, il apparait en défunt : yeux clos, presque nu, le corps glorieux tel qu’il sera ressuscité.
BONUS 2 : l’architecte Louis van Bodeghem a exigé dans son contrat que lui soit alloué un cheval pour qu’il puisse regagner ses terres bruxelloises.
Monastère royal de Brou 63, boulevard de Brou 01000 Bourg-en-Bresse Tel 04 74 22 83 83
Résa groupes : 04 74 22 83 83
ouvert tous les jours
sauf les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre