Christine and the Queens c’est le nouveau phénomène musical électro-pop du moment. Elle est, avec Lescop, le son qui manquait à notre Ipod. Et c’est imparable : dès que vous aurez chargé son EP Nuit 17 à 52, celui-ci n’en finira plus de vous remercier.
Un Nouveau Casino sold out, une participation au Festival Fnac Live 2013, des dates à l’étranger et l’artiste tisse petit à petit le cercle de ses fidèles.
Magnétique, charmeuse et bourrée d’humour, Christine n’est pas à mettre dans la catégorie : étoile filante de la musique.
Avec un sens inné de la scène et de la mélodie, cette ancienne normalienne et danseuse classique, à la pleine carrure pour une carrière longue durée, un peu à la manière d’une Camille, changeante et radieuse.
Pour célébrer cet EP publié chez Because, l’équipe d’United States of Paris a fait exceptionnellement coup double en réalisant une vidéo pour le nouveau Mag des Docks – la Cité de la Mode et du Design et une interview-photomaton pour le blog.
INTERVIEW PHOTOMATON
United States of Paris : Comment abordes-tu ce nouvel exercice: la promo ?
Christine and thé Queens : J’aime assez ça en fait. Les interviews, les photos. Je ne sais pas si c’est parce que je suis totalement narcissique (rires) ou parce que j’aime aussi expliquer le projet. Ça fait partie intégrante du travail d’échanger sur ce nouvel EP qui vient de sortir.
Comment décrirais-tu ton style musical ?
Je dirais liberté. Liberté de danser, de bouger. Liberté de mélanger les langues, de dire des phrases qui peuvent paraitre étranges au premier abord. Je pense à “Christine est sale”
qui en France fait un tabac à la fin de mes concerts.
En Angleterre, il y a quelque chose de très particulier qui se passe pendant les concerts quand je chante : “I actually do enjoyed being a cripple“ (j’aime être abîmée). Et il y a un petit moment de flottement au cours duquel les anglais me regardent bizarrement, car ils comprennent tout de suite ce que je veux dire.
J’aime jouer sur des changements de perspectives de ce type, pour surprendre les gens.
Est-ce que les anglais sont réceptifs à ton univers ?
J’avais un peu peur. J’avais en fait le syndrome de la Française qui monte en UK. En fait, ça c’est plutôt très bien passé.
J’ai fait des petits showcases (Brighton, Londres). Il y a des choses qui marchent toujours. La danse, un petit lancé de paillettes à la fin, ça marche. C’est universel.
Et sur quelle chanson trippe le public anglais ?
Y’a la chanson The Loving Cup de l’EP. Une chanson très Michael Jackonienne – enfin je trahis mes goûts. À l’écoute du titre, on m’a dit “great groove !“
Est-ce que ton concert au Nouveau Casino affichant complet, c’est le début de la consécration pour toi ?
C’était très troublant car j’étais habituée à ne pas être attendue, à devoir défendre le projet devant des spectateurs qui ne me connaissaient pas. Quand je suis arrivée sur scène, le public était déjà au top de l’amour (sourire).
Pour être franche, je ne m’en souviens pas du concert. Car ça m’a mise dans un état d’émotions fortes. Je me souviens d’avoir été très heureuse.
Quand le public connait ton univers, ça porte tellement que tu ne t’en souviens plus !
Quel rapport as-tu avec le public ?
Je sors assez vite de scène pour rencontrer le public et vendre mes disques. Et souvent, on vient me dire des choses très intimes très rapidement. J’ai aussi fait un concert en Italie où tout le public entier – c’était très commedia dell’arte – me parlait pendant le concert. Je ne comprenais rien et répondais “Si”. Les gens sont très réceptifs au côté théâtral de mes concerts.
Comment t’es-tu initiée au voguing ?
Une de mes Queens de Londres m’a conseillée de voir le documentaire Paris is burning. Ça a été une révélation. Je me suis pas mal documentée ensuite. Mais j’étais un peu vexée en fait. Car j’avais l’impression de découvrir un mouvement secret. Et puis, ça a commencé à exploser, avec des reportages TV et des expos à Paris.
Je viens de découvrir le waacking, c’est un genre de danse qu’on trouvait dans l’émission Soul Train, aux Etats-Unis.
Je continue de creuser pour trouver des trucs un peu inédits.
Comment définirais-tu ta danse ? Un hybride de plusieurs influences ?
Oui, c’est tout à fait ça. Je ne suis pas une spécialiste du voguing. J’aime en fait piocher dans plein de choses: Michael Jackson, Bob Fosse (qui a influencé Jackson) et même Pina Bausch qui alliait danse et théâtre.
Et parfois ça vient tout seul, sur le vif du sujet. Je ne sais pas ce que je fais. Il arrive que sortie de scène, on me parle de déhanchés dont je n’ai aucun souvenir.
Quelle est ta première émotion musicale ?
J’ai eu des émotions musicales assez fortes, jeune. Mais celle qui m’a fait ressentir l’envie d’être chanteuse, c’est Björk. Je l’écoutais au collège. Avec elle, je me disais que ça pouvait être beau d’avoir un projet musical, car elle est une artiste complète. Et elle était vraiment novatrice dans ses sons. C’était frappant de l’écouter pour la première fois.
A quel moment as-tu senti que tu étais à ta place sur une scène ?
J’ai commencé à croire à la réalité de ce projet quand j’étais en première partie de The Do à Strasbourg. C’était un peu n’importe quoi. J’étais toute seule avec mon ordi qui buguait. Mais le dialogue était tellement fort avec le public que je me suis dit qu’effectivement j’étais à la bonne place. Et qu’il fallait que je continue. Strasbourg 2011, La Laiterie.
Tu remontes sur la scène du Fnac Live cette année, après une première participation en 2012…
Le Fnac Live ! Oh la la ! La situation paraissait désespérée. Tout le monde était complément désolé pour moi. Mon équipe était stressée car j’étais toute seule face à cette place de l’Hôtel de ville.
Mais j’aime bien les situations un peu kamikazes. Ça me met un peu dans un état second. Ceci dit, je crois que j’avais l’air d’y être dans cet état parce que j’ai regardé une vidéo après où j’avais l’air folle. Mais c’était bien aussi !
Merci à Joël
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