Avouons, il est parfois des pièces pour lesquelles, malgré le succès populaire, nous ne franchissons pas le guichet billetterie pour autant. Allez savoir pourquoi, avec son Molière sur l’étagère depuis 2011, les bons papiers et le bouche-à-oreille, notre équipe a fait de la résistance vis-à-vis de Thé à la menthe ou t’es citron ?
Et, nous assumons que nous avons tort parfois de retarder la découverte d’une pièce.
Mais pouvions-nous nous attendre à pareil dérapage ? Voire à cette “catastrophe” théâtrale ?
Une scène de théâtre, un décor qui n’est pas terminé, des acteurs répétant une pièce de boulevard pendant que machino et costumière règlent les derniers détails.
Voici en quelques mots le pitch de la pièce la plus jouée à Paris ces dernières années et qui n’en finit pas de jouer les prolongations du Théâtre Fontaine au Théâtre de la Renaissance.
Au début tout semble sur les rails, malgré l’accent surréaliste de la comédienne interprétant une Américaine parlant français.
Et l’acteur face à elle qui a du mal à enchainer certains bons mots.
Et puis, un verre d’eau enraye la mécanique. Ce sera le verre de trop pour la comédienne.
Tout dérape dans un torrent de rires. Quiproquos, gossip sur l’actrice absente, erreur de casting et lourdeur d’un second rôle sont le lot d’une metteur en scène redoublant de calme et de techniques toutes personnelles de diversions.
La catastrophe arrive plus tard.
Au second acte, quand nous est enfin donné à voir la pièce lors de sa première.
Nous dirons juste que le décor, fait de carton-pâte, va être mené à rude épreuve. Que les acteurs castés vont se révéler plus surprenants que ce que laissait présager les répétitions.
Et qu’il est difficile de ne pas penser aux ratés du spectacle de fin d’année de votre bambin ou de la pièce de la troupe amateur de votre cousine.
La palette des vrais acteurs est de haute volée.
Bernard Fructus, interprète du premier rôle, est parfait dans le nigaud pistonné.
Nous n’avons pas boudé notre plaisir de retrouver Urbain Cancelier dont le personnage est lourd en propositions et vannes à deux euros.
Michel Lagueyrie en grande forme.
Bref, c’est La sortie à faire jusqu’en 2015 et à conseiller à vos amis qui passeront leurs prochains week-ends prolongés ou leurs vacances à Paris.
THE A LA MENTHE OU T’ES CITRON ?
jusqu’au 4 janvier 2015
du mardi au samedi 20h30
matinées le samedi à 17h et dimanche à 16h
au Théâtre de la Renaissance
20 boulevard Saint-Martin
75010 PARIS
Comédie de Danielle NAVARRO-HAUDECŒUR et Patrick HAUDECŒUR
Mise en scène : Patrick HAUDECŒUR
Avec en alternance : Sandra BIADALLA, Urbain CANCELIER, Nathalie CERDA, Bernard FRUCTUS, Guillaume LAFFLY, Marie LENOIR, Eliza MAILLOT, Jean-Luc PORRAZ, Edouard PRETET et Isabelle SPADE
Cela à l’air bien marrant, j’essaierais d’aller la voir.
Il faut! Cette pièce fait du bien aux zygomatiques !