An American in Paris : Broadway est à Paris. Et pour une fois c’est nous qui avons la primeur de la création d’un show musical qui va poursuivre son histoire – et espérons son succès – à New York l’année prochaine. Mais avant : réjouissons-nous de surfer sur les fêtes de fin d’année avec un show total made in Paris City au Théâtre du Châtelet. Exciting !
So romantic…
Depuis le 22 novembre, le film An American in Paris de Vincente Minnelli avec Gene Kelly s’offre une seconde jeunesse, une fraîcheur, et une résolution haute définition, en distribuant du love à tous les rangs du Théâtre du Châtelet et jusqu’au paradis, dans une adaptation scénique inédite.
Un budget étourdissant, des éléments de décors qui tourbillonnent, des interprètes anglo-saxons de grande classe, une partition de George et Ira Gershwin qui nous rappelle toujours autant Woody Allen.
Parlons-en de Woody. La proposition de mise en scène de l’anglais Christophe Wheeldon (aussi chorégraphe) nous rappelle avec plaisir le charme de films comme Everyone Says I Love You ou Midnight in Paris. Musique, danse, interprétation généreuse et bord de Seine tous les ingrédients pour transporter les spectateurs sont présents sur scène.
Un trio amoureux virevoltant autour de la jeune française Lise (Leanne Cope) égérie de la création d’un spectacle sur la scène du Châtelet et le suspense est à son comble. Lequel des trois hommes aura le cœur de la belle danseuse sur qui tous les regards se tournent ? Le prétendant, l’artiste fauché ou le compositeur discret ?
La trame, hollywoodienne à souhait, a subi quelques adaptations par rapport au film. Et l’humour a sa place malgré l’expression du feu ardent de tous ces hommes.
Pour autant le spectacle ne sombre pas dans la guimauve. Toutefois, une pointe de kitsch sans doute pour apprécier le juste équilibre avec le bon goût de l’ensemble est à relever dans la chorégraphie finale avec des costumes dignes d’un Merce Cunningham qui aurait croisé Mondrian. Très Yves Saint Laurent – collection haute couture automne-hiver de 1965 – finalement.
La qualité de cette production tient au fait que les interprètes assurent aussi bien les parties chantées que dansées. En premier lieu, Robert Fairchild qui incarne Jerry, le jeune soldat américain devenu artiste bohème à Paris. Le danseur étoile du New York City Ballet, aux multiples talents, est de la trempe d’un Gene Kelly.
Le déplacement des éléments de décor roulant fait partie prenante du show et suit la partition musicale. Pas de rupture, pas d’arrêt prolongé au sein de l’action pour changer un décor volumineux et lourd, comme dans d’autres productions. L’écran de fond de scène aidant aussi à créer une tonalité ou une évocation discrète de Paris, en un temps record.
Le soir de la générale, les interprètes ne cachaient pas leur émotion de voir la salle se lever. C’est beau aussi les larmes d’artistes sur une scène.
Heureux ceux et celles qui ont eu le bon réflexe de réserver leur place. Plus de 90% de la jauge est déjà réservée. Et s’il ne vous restait que des places au paradis (tout en haut du théâtre), n’hésitez plus un seul instant. Foncez. Si le show joue les prolongations à Broadway, il pourrait ne revenir que dans quelques années à Paris.
AN AMERICAN IN PARIS
Musique et Lyrics : George Gershwin – Ira Gershwin
Livret : Craig Lucas
Mise en scène et chorégraphie : Christopher Wheeldonau
Jerry Mulligan : Robert Fairchild
Lise : Leanne Cope
Madame Baurel : Veanne Cox
Milo Davenport : Jill Paice
Adam Hochberg : Brandon Uranowitz
Henri Baurel : Max von Essen
Orchestre : Ensemble instrumental du Châtelet
Décors et Costumes : Bob Crowley
Lumières : Natasha Katz
au Théâtre du Châtelet
Place du Châtelet
75001 PARIS
Diffusion en direct sur France Musique le 20 décembre à 20h
Suivez l’actu du spectacle sur le fil Twitter : @TheatreChatelet
3 réflexions sur « An American in Paris du Théâtre du Châtelet à Broadway : a kind of magic ! »