Olivier (Bruno Sanchez), un quadra, se consacre uniquement à son travail et à décider de ne plus laisser son coeur s’ouvrir à une autre depuis le départ de sa petite amie. Mais il se voit contraint d’héberger Loulou (Sophie di Malta), une jeune femme extravagante et montée sur ressort, qui même la vie dure à son hôte.
Elle bouleverse systématiquement et littéralement l’ordre (et les tocs) d’Olivier.
Pour un homme oscillant entre ses principes et son désir de changement, cette cohabitation forcée sera-t-elle le bourgeon signe de renouveau ou l’entrainera-t-elle vers le précipice ?
“Allez-y ! Sortez votre angoisse, votre colère ! Bouh, les vilaines énergies, il vaut mieux qu’elles soient dehors que dedans, celles-là ! Je vais ouvrir la fenêtre pour que vous puissiez hurler un grand coup ! Venez.”
L’homme face à une inconnue, trouble-fête, est un ressort dramaturgique somme toute classique. Mais ici point de répit pour les personnages. Même si on est tenté de comparer Joyeux Anniversaire quand même à L’Aide-Mémoire de Jean-Claude Carrière joué la saison dernière au Théâtre de l’Atelier, il faut bien avouer que c’est uniquement la situation de départ qui les rapproche. Lillian Loyd, l’auteur, même s’il se permet quelques répliques faciles, ne nous entraine pas dans la même lourdeur scénaristique.
Dans cette mise en scène rythmée, Sophie Di Malta nous étourdis dans sa spirale du changement avec fraicheur, truculence parfois et féminité. Ce qui nous inciterait presque à crier à Olivier de lâcher prise. Lui qui avance son horloge de quelques minutes suivant la grandeur de sa désillusion amoureuse.
Bruno Sanchez campe un Olivier renfrogné, parfait dans sa mauvaise foi et touchant dans sa maladresse à retrouver les gestes et les codes de la séduction et dans son combat pour ne pas ouvrir les yeux sur ce qu’il est devenu.
“Vous m’emmerdez ! Je vous ai déjà foutu à la porte une fois, je ne vois pas ce qui m’empêche de recommencer, là !”
Olivier succombera-t-il aux charmes et à l’excentricité de Loulou ? Happy end ou non ? Ce ne sont pas les questions les plus importantes posées par de cette comédie romantique légère et parfois amère. Il est, au fond, surtout question de la rédemption sentimentale d’un quadra qui a oublié que la vie ne peut être supportable s’il cultive uniquement ses sentiments les plus négatifs.
Joyeux anniversaire quand même
Texte et mise en scène de Lilian Lloyd
Avec Sophie di Malta et Bruno Sanchez
Décors de Clarisse Fontaine
Du 8 sep 2014 au 15 déc 2014
Les lundis à 19h30
Durée 1h10
Théâtre Les déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
75001 Paris