SNOWPIERCER ou le premier rôle de (Ken) Chris Evans qui n’impose pas sa plastique.
Une projection au dernier festival de Deauville et une avant-première à Paris avec journalistes et bloggers ciné assoiffés, le film de Bong Joon Ho, Le Transperceneige, n’en finit pas de susciter les plus passionnants pronostics, Next de Libération y est allé du sien, bien avant d’avoir vu le film.
Trop tard pour se faire l’intégrale BD avant la séance ciné !
Il faut dire que les arguments – les plus favorables – sont en ordre de bataille pour en faire un objet culte: adaptation d’une BD française sortie en 1984 – qu’il ne faut absolument pas lire avant de voir le film – apocalypse, cinéaste sud-coréen vénéré et nouvelle performance de l’actrice Tilda Swinton.
Et à coup sûr, vous ressortirez moite de ce train qui file à plein régime traversant des paysages grandioses mais gelés par la nouvelle ère glacière.
En parallèle, une autre course débute et retentit dans les bas-fonds de ce train recréant une parfaite inégalité terrestre pour les quelques survivants-élus n’ayant pas sombré.
Certains ont payé cher le confort de leur première classe – le créateur de cette machine future, en premier lieu – alors que d’autres zonent, attendent et se soumettent au bon vouloir d’une force militaire.
Il est donc tout naturel qu’une révolte gronde à nouveau, après des tentatives avortées, un enlèvement d’enfants et un bras sectionné. Les wagons vont devenir un oppressant et passionnant cadre d’action pour une épopée digne d’une chevauchée dans le Far West, en compartiments inconnus.
Un peu à la manière du premier Cube, chaque wagon recèle non pas une énigme, mais une révélation plus ou moins rassurante. Et votre coeur a intérêt à être bien accroché, car l’ouverture de chaque porte est un moment d’anthologie. Sachant que le confinement de l’espace participe à ce malaise.
Aussi à l’aise dans le registre de l’horreur que de l’humour – depuis le film qui l’a révélé en France, Memories of Murder – le cinéaste Bong Joon Ho a une pleine maîtrise des éléments visuels. Scénographie de génie mais aussi burlesque, marques de fabrique du réalisateur, font toujours bon ménage. A notre grand étonnement.
Ce film fait peur mais pas au sens gore, comme on peut l’éprouver avec la série des Saw.
La frayeur est plus subtile et psychologique. Elle est ensuite vite balayée avec l’introduction d’une situation décalée. Puis nouveau rebondissement.
Et surprise: il nous aura fallu attendre la direction d’un cinéaste étranger pour que le beau Chris Evans range sa panoplie de beau gosse et nous fournisse pleine mesure de son talent.
SNOWPIERCER
Le Transperceneige