Voyage unique à travers les arts du spectacle d’Asie. De l’Inde au Japon, de la Chine à Bali. 2 siècles de divertissements populaires et élitistes Du Nô à Matahari au Musée Guimet passionne, émerveille et surprenant. Visite.
Le parcours de l’exposition qui extrait une bonne partie de ses trésors dans le fonds de la Fondation Oriente (collection Kwok On) à Lisbonne est un incroyable feu d’artifice de créations, d’arts et d’ingéniosité. Curieux, passionnés, familles, enfants, tout public peut picorer, savourer et s’émouvoir de la richesse des pièces présentées. Le maître-mot de cette exploration foisonnante étant le divertissement !
Vous ferez tour à tour connaissance avec la danse du Barong de Bali, une illustration du ballet qui se joue entre forces du bien et celles du mal (ayant les traits de la sorcière Rangda).
Un peu plus loin, un vélo japonais avec kamishibai datant de 1930-1940. Il était le partenaire de conteurs qui produisait un spectacle à l’aide d’images animées. Un autre inconnu, un appareil de cinéma ambulant indien dont la boite métallique renferme un film.
Cocasse ! Vous apprendrez aussi que les spectacles de marionnettes en Chine ne sont pas destinés aux enfants. Et que l’art du spectacle dans ce pays est avant tout acrobatique.
Tous ces théâtres présentés sont des arts complets, comprenant masques, costumes, maquillage et riches accessoires : marionnettes et autres silhouettes découpées…
Le nô vous fait peur ? Nous aussi !
Nous sommes beaucoup à partager l’impression de ne jamais pouvoir saisir la portée symbolique de la lenteur de ce genre de spectacle si particulier. Le théâtre nô est, par essence, un théâtre élitiste dans le pays même qui l’a inventé : le Japon. Seule Amélie Nothomb semble pouvoir supporter pareil récit.
Alors à défaut d’une véritable initiation, le Musée Guimet vous laisse entrevoir quelques-unes des merveilles en termes d’habits de scène, perruques et autres masques. Le raffinement est exceptionnel. Les procédés de production le sont tout autant. Les masques sont moulés à même le visage du comédien et les costumes de scène sont des éléments de décor à part entière.
Pour l’un des kimonos exposés, des fils de platine viennent rehausser le travail de broderie sur soie. 5 ans parfois de travail sont nécessaires pour un seul costume. Il n’est donc pas étonnant que ces parures spectaculaires puissent représenter la moitié du budget d’un spectacle.
La salle finale de l’exposition est à elle-seule un monument du genre à travers les kimonos spectaculaires du maitre : Itchiku Kubota. Magma, dragons et Mont Fuji composent cette galerie exceptionnelle d’habits de scène qui sont autant de décors.
A la différence du nô, le kabuki est un théâtre populaire, qui peut emmener ses spectateurs dans des récits aussi ébouriffants que drôles et cela une journée entière. Olivier Py s’en serait-il inspiré pour ses épopées théâtrales fleuves de plusieurs heures ?
Exposition Du Nô à Mata Hari, 2 000 ans de Théâtre en Asie
jusqu’au 31 août 2015
au Musée Guimet
6 Place d’Iéna
75116 Paris
Ouverture :
tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h