Peu habituée à l’exercice de l’interview en français, Anna Aaron s’est dévoilée avec une sensibilité et honnêteté rares lors de notre rencontre. Après une enfance passée aux Philippines, sans musique, elle s’initie aux standards avec les comédies musicales comme le Fantôme de l’Opéra, Cats et avec une vraie passion pour Tommy du groupe The Who, sa première émotion musicale.
Elle sera de retour à Paris pour un concert le 4 novembre 2014 aux Trois Baudets.
A Paris, Anna Aaron a l’impression d’être connue et attendue. C’est effectivement l’impression que nous avons quand on la retrouve dans un Centre Culturel Suisse entièrement à son écoute, quelques jours avant ses concerts donnés dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent.
C’est pour cela que j’ai écrit la phrase : “Never get back what you lost” Tu n’auras plus jamais ce que tu as perdu.
Mais en fait, je pense avoir commis une erreur (rires). Quand j’ai enregistré à Londres, j’ai senti au contraire que je n’avais rien perdu. Et que tout était encore bien présent en moi : notamment l’énergie.
Des fois, j’ai tendance à tirer vers le drame. Et j’ai plutôt gagné que perdu.
Je voulais quelque chose de lumineux mais dans le noir, comme un sous-marin ou un vaisseau spatial. Je ne sais pas trop pourquoi. Je suis fascinée par ce concept. Il y a quelque chose de mystérieux et lumineux à la fois.
J’adorais les albums de Bat to Lashes, un son magique et moderne à la fois. C’était le seul producteur que je voulais. Je pensais qu’il ne répondrait pas à mon message. J’ai pleuré de joie en lisant sa réponse.
Et en décembre, nous nous retrouvons en studio.
C’est le personnage du film Enter the Void de Gaspar Noé. C’est la soeur d’Oscar. Ils habitent Tokyo. J’ai regardé ce film spécialement pour l’album car je recherchais des ambiances visuelles, des images de grandes villes et métropoles contemporaines et futuristes.
C’est pour ça aussi que j’ai lu beaucoup de livres de science-fiction pour m’inspirer de ces univers urbains et technologiques.
Neuromancer le livre de William Gibson, le film Ghost and the shell et Philip K.Dick l’auteur de Blade Runner.
Pour David Bowie, c’est la période de Berlin. Mon initiation à Bowie s’est faite avec Station to Station.
Ce serait sans aucun doute Simstin. J’ai en fait beaucoup piqué de paroles du livre. Il y a aussi beaucoup de personnages qui apparaissent dans ce titre. Je pense que c’est le morceau le plus proche du livre. D’ailleurs simstin est un mot inventé par William Gibson, l’auteur du livre.
Le truc vraiment flippant c’est que dans le livre la connexion se fait à travers le corps.
C’est à la fois effrayant si ça arrive et cela soulève des questions philosophiques incroyables.
Je ne sais pas trop. Un jour j’ai senti que la musique faisait vraiment partie de moi. Mais j’ai dû lutter au début, parce que la capacité de composer n’était pas un process évident.
Et un jour, ça a explosé. Je me souviens de ce jour.
Anna Aaron, nouvel album NEURO
Chez Discograph
64, boulevard de Clichy
75018 PARIS
Bonus : un EP de 5 titres en téléchargement gratuit sur : www.annaaaron.fr
J’ai été aussi totalement emportée par la chanson Stellarling. J’ai hâte de découvrir les autres titres de Neuro. Une vraie belle artiste à suivre
Il faut vite vite écouter les pépites de ce nouvel album !