C’est un artiste généreux et convivial que nous avons rencontré ce lundi : Ivan Messac.
Autour d’un petit-déj avant-propos à son projet en partenariat avec le Centre Pompidou, nous avons plongé dans son univers décalé, assez proche de l’esprit taquin de Magritte, mais totalement 2.0 en matière de création.
A partir du 15 octobre, Ivan Messac prendra possession du Studio 13/16 pour réaliser une peinture grandeur nature.
Rencontre avec un artiste farceur et avenant.
Atelier d’artiste dans le 11e
Rendez-vous pris rue de Charonne à 9h.
Tôt pour un blogueur mais aussi pour Victor, le stagiaire-assistant de l’artiste, qui débarque avec son vélo dans l’atelier. Pas de cadenas pour le sécuriser.
Ivan Messac est installé là depuis 1978, la déco s’en ressent 😜. C’est son 3ème atelier à Paris. Posées sur les murs, des toiles plutôt colorées tapent dans l’œil.
Tout de suite, l’artiste est disert sur son parcours, ses travaux, ses expos en cours, notamment à Blaye avec une œuvre exposée en 4×3 sur un rond-point. La ville accueille chaque année les travaux de plusieurs artistes.
Rapidement, ce qui nous déconcerte c’est sa façon de créer. Ivan Messac travaille sur un IPad. Une vraie liberté pour lui.
Et cela a commencé par hasard.
Au début, il croquait simplement sur sa tablette, les voyageurs endormis dans le train, pour s’occuper. Puis, il a fait de plus en plus de croquis chez lui.
Il esquisse à tout va, pour faire des réserves de dessins, qu’il utilise par la suite pour ses œuvres, se basant sur des objets réels ou sur des scènes de vie. Victor demande s’il sera, avec son vélo, sur la toile de Pompidou. Comme réponse un « Tu verras ! » narquois…
Un artiste multiforme
Ancien sculpteur pendant 20 ans, Ivan Messac n’est jamais à court d’anecdotes sur cette discipline si particulière dans l’art.
«Quand j’étais petit, je me disais : je ne veux pas être sculpteur – car j’en avais dans mon entourage – C’est galère, il faut des matériels lourd à manier, de la place…»
Une forme de création qu’il a abandonnée il y a 15 ans à cause d’un problème d’épaule. Mais qui le titille toujours, au point de créer ce qu’il appelle de la “sculpture plate“, principalement en aluminium.
C’est sûr que l’homme/ l’artiste à un recul particulier sur cette pratique artistique tout comme Ad Reinhard qu’il cite volontiers : «La sculpture est l’objet dans lequel on bute quand on recule pour regarder une peinture.»
Ou lors de cette rencontre avec Michelangelo Pistoletto à Carrare, en Italie, qui dénigre le fait qu’il sculpte lui-même le marbre. Ce qu’il rapproche d’un adage qui court dans le monde de l’art contemporain : « Celui qui touche du marbre au burin est un arriéré. »
Dans la même veine, on apprendra aussi que Louise Bourgeois n’a jamais touché de marbre de toute sa carrière.
Des moments de partage comme on les aime…
Toutefois, Ivan Messac fait preuve d’un détachement qui fait que ce genre de réflexions ne le touche pas. Il se rabat sur l’analyse de sa femme, lancée au débotté : « Tu incarnes cet homme primitif qui a tagué la pierre. Maintenant, tu es la concrétion de tout cela car tu travailles avec un IPad ! »
Mais revenons à la création évènement.
Ivan Messac à Pompidou : 20 jours pour un tableau
“L’amour à cloche-pied“, c’est le titre de la toile de 6m x 2,5m qui sera peinte à Pompidou, basée sur l’Enlèvement de Proserpine par Pluton des Métamorphoses d’Ovide. Un véritable pari pour l’artiste.
A partir du 15 octobre 2016, vous pourrez aller le voir travailler au studio 13/16, au niveau -1 du musée.
L’occasion, pour vous, d’échanger avec Ivan qui est intarissable lorsque qu’il parle d’art et de son travail.
Projet multi-disciplines, Ivan Messac sera entouré du chorégraphe Hervé Sika, de la comédienne Christine Ravat-Farenc, du poète Pierre Tilman et de Delphine Panique de la revue TOPO.
Ils animeront des ateliers, ouverts à tous et toutes, autour des thèmes de l’enlèvement et de la construction de l’œuvre.
Cette aventure créative sera aussi à suivre en live sur un site dédié et bilingue : ivanmessaclive.com (en ligne à partir du 15 octobre). Chaque jour, seront postées une vidéo et une photo, comme résumés de la journée.
Même si au final l’artiste confie que le but n’est pas d’achever l’œuvre, il avoue que «c’est mieux que je finisse ce tableau car le monde de l’art n’est parfois pas tendre. »
«Je suis un adepte de la légèreté. Je fais ça pour m’amuser ! »
Et nous aussi, nous allons nous éclater avec Ivan au Centre Pompidou !
Update : Ivan Messac Live @ Pompidou
J2, le dimanche, l’équipe d’US of Paris est allé rendre visite à Ivan.
On l’a trouvé en pleine création, mais toujours aussi taquin et avec l’envie de partager son art.
Voici les clichés que l’on a capturé lors de notre visite !
A vous de le découvrir maintenant !
20 jours pour un tableau
par Ivan Messac
du 15 octobre au 13 novembre 2016
Studio 13/16
Centre Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004 Paris
Entrée libre
J’avoue m’être bien amusé ce matin là, grâce à vous… Quant au coup de cœur il va droit au mien
Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette belle rencontre !