La folie de Salvador Dali a influencé la créativité et le trait de l’impossible Joann Sfar. Le dessinateur, auteur du Chat du Rabbin et d’une œuvre déjà monumentale, s’est laissé séduire par une proposition alléchante : se frotter à l’artiste espagnol en plein cœur de Montmartre.
L‘Espace Dali Paris ouvre son espace à un dialogue 100% original, surréaliste et addictif.
Dali ressuscité
Joann Sfar a été marqué par l’exceptionnelle œuvre de Dali dès sa plus tendre adolescence. Dali c’est un champ entier de possibles, une expérience sans fin, des digressions à n’en plus finir, un génie de la déraison, un parc d’attraction à lui tout seul.
Sfar et Dali ont en commun d’être des grands raconteurs d’histoires et d’eux-mêmes. Leur union ne pouvait qu’être délicieusement psychédélique.
Après avoir rendu hommage au peintre Pierre Bonnard, il était légitime que Sfar – créateur infatigable, capable de travailler en même temps aussi bien sur des BD, un journal intime en dessins qu’un scénario de film – se penche sur le cas du génie à moustache.
Beaucoup des aspects de l’œuvre de Dali ont passionné le dessinateur comme ses liens avec le corps, les muses, la religion…
Sauver le monde
L’idée brillante de Joann Sfar est de faire que son héros, Seabearstein, n’est d’autre choix que de ressusciter Dali pour sauver le monde. Le Catalan aurait, sans nul doute, été enthousiaste face à cette proposition surréaliste à souhait.
Pour ce récit, certaines de plus belles créations de l’artiste espagnol trouvent ainsi une seconde jeunesse, cette fois en noir et blanc. L’hallucination est proche, le délire créatif est en marche.
Les muses de Sfar
Comme Dali, Joann Sfar est un brillant croqueur de femmes, en dessins. Pour cet épisode inédit de la vie du génie espagnol, les muses retrouvent ainsi vie à travers de nouvelles, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait d’autres. Elles s’appellent Dana Fiona Armour, Louise Lacoste, côté blondes incendiaires et Gaelle et Lauriane Call, côté brunes sisters.
Les corps sont vibrants, d’autant plus quand ces femmes revêtent des robes d’Elsa Schiaparelli – clin d’œil de Sfar à la collaboration entre la créatrice de mode et Dali.
Les + :
– la scénographie qui offre des gros plans de certaines planches, en dialogue avec les œuvres de Dali et les dessins originaux de Sfar
– une bande sonore originale de plus d’une heure composée par Oliver Daviaud pour accompagner la visite
– la présentation de pièces rares, sorties des réserves de l’Espace Dali Paris, comme la sculpture du Torero Hallucinogène à ne pas manquer
– les ateliers et visites pour le jeune public
Sfar / Dali, c’est un dialogue sensationnel entre deux artistes réunis dans un espace-temps surréaliste, un génie ressuscité, la bouche de Mae West qui retrouve enfin un regard, une aventure totalement psychédélique avec champignons hallucinogènes et muses plus vraies que natures.
Joann Sfar / Salvador Dali, une seconde avant l’éveil
exposition
prolongation jusqu’au 17 avril 2017
à l’Espace Dali Paris
11, rue Poulbot
75018 PARIS
Horaires :
Ouvert tous les jours de l’année de 10h à 18h