L’Éveil du chameau au Théâtre de l’Atelier : drôle de rencontre entre un responsable d’ONG et une mère de famille dévouée aux espaces verts de Paris. Un face-à-face vibrant entre Barbara Schulz et Pascal Elbé autour d’un enfant qui n’est pas le leur.
Oh Barbara !
Le rôle est taillé pour elle. Les apartés en entrée de scènes, face au public, sont des petits instants en suspension qui nous font aimer son personnage dès les toutes premières minutes de la pièce.
Barbara Schulz rayonne littéralement, tout simplement.
Elle incarne une mère déterminée, qui n’a qu’une chose en tête : le bonheur de sa fille. Maryse va pourtant se laisser déstabiliser par un homme plus retord qu’il n’y paraît.
Les dialogues sont savoureux, fins, sans filtre. L’évolution des rapports est tout en délicatesse. Et les pointes d’humour sont nombreuses tout au long du récit.
Tout les oppose
On est pris par ce jeu de contrastes de vies, de personnalités, de regards sur le monde et sur les liens humains.
L’auteure, Murielle Magellan, fixe devant nous la trajectoire de deux forces vivent que tout oppose, avec une réelle justesse. Dès les premières minutes, notre curiosité est accrue et ne perd pas en intensité.
Pourtant douée dans la catégorie pot de colle, Maryse est touchante. L’intransigeance de Mickaël pourrait fatiguer à la longue mais elle est plus subtile qu’elle n’y parait.
Un jeu d’attraction va finalement débuter. Attendrissant !
Seul bémol : la voix trop grave de Pascal Elbé qui transpire au bout du compte la caricature du “mâle” et qui perd en nuance de jeu.
L’Éveil du chameau : c’est une histoire tendre, un trio efficace et d’une réelle profondeur. Des échanges cocasses. Quelques parts de pizza sur une table basse totalement improbable. Un questionnement essentiel sur les liens du sang.
L’Éveil du chameau
de Murielle MAGELLAN
mise en scène de Anouche SETBON
avec Barbara SCHULZ, Pascal ELBÉ et Valérie DECOBERT
du mardi au samedi à 19h
matinée : samedi à 16h30
au Théâtre de l’Atelier
1, place Charles Dullin
75018 PARIS