Presque 10 ans après son premier album éponyme et ses tubes Rupture song, Paris et Cheveu blanc, la chanteuse BRUNE est de retour pour nous dévoiler son Sombre Animal. Et nous ne boudons pas notre plaisir !
Les dernières années ont été l’occasion de travailler, de tester, d’expérimenter la musique. Notamment en formant le duo Cavale avec son complice de toujours Valentin Montu.
C’est nourrie de toutes ces expériences que Brune nous propose de découvrir son nouvel album. Un disque résolument plus électro mais qui garde une essence pop/rock.
On ne vous cache pas que c’est en live qu’il faut découvrir cette artiste. L’occasion d’apprécier les morceaux qui ont été arrangés dans un esprit beaucoup plus rock, avec des guitares notamment, tout en mêlant habilement l’électro. Un vrai régal !
INTERVIEW / BRUNE
USofParis : Il y a 9 ans on te découvrait avec ton premier album Brune. Tu viens de sortir Sombre Animal. Que s’est-il passé pour toi pendant cette période ?
Brune : J’ai fait un duo avec Valentin Montu, réalisateur de mes albums. On a créé le duo Cavale. Une musique un peu plus pointue, un peu plus travaillée, avec des machines, des synthés, etc. Ça m’a permis de faire des mélodies un peu différentes et d’avoir une écriture un peu plus poétique. On a sorti un EP en 2016.
Tu écris et composes ?
Oui généralement je prends un piano ou une guitare et je fais mes petites démos, mes petits arrangements tous pourris 🙂 et après Valentin met en forme. Sur cet album, Valentin et moi avons composé ensemble 2 chansons. Pour Cavale, on a fait différemment, lui venait avec des instrus et je posais des mélodies dessus et un texte.
Pourquoi autant de temps pour composer un nouvel album de Brune ?
La vie ! Puis, j’ai l’habitude de bosser avec Valentin. J’ai attendu qu’il soit un peu dispo pour faire le deuxième album avec lui. Ce sont aussi des choses qui prennent du temps, il faut trouver l’argent, la bonne période. Et c’est vrai qu’on ne voit pas le temps filer. J’ai eu un enfant aussi.
En septembre 2017, tu as sorti le premier single intitulé Cyclones, en indépendant.
Oui, j’ai voulu quitter ma maison de disque car le nouveau directeur artistique voulait changer complètement mes arrangements. J’ai pris des risques car j’aurais pu sortir mon deuxième album mais je ne suis pas prête à tout. Je fais de la musique qui me touche, sincère. J’ai eu des propositions par la suite qui ne me correspondaient pas donc je me suis dit : « Tant pis je m’assume ! Je dis non pour le moment et je sors ma musique moi-même ».
Pourquoi Cyclones comme premier extrait ?
Je trouve qu’elle représentait bien l’album et elle montrait bien une évolution musicale. Je cherchais aussi à faire un clip sur une chanson et je me disais que sur celle-ci il y aurait quelque chose de cool à faire. Puis, en avril, nous avons sorti Rien n’est grave en single qui a été en playlist sur RFI. Là nous allons bientôt lancer un autre single accompagné d’un clip.
Sur ton premier disque, il y avait Rupture song, sur celui-ci Cyclones, les relations amoureuses compliquées t’inspirent ?
Oui, c’est un sujet inépuisable 🙂 Dans Cyclones, je parle de ces gens que l’on n’arrive pas à quitter. On essaie mais finalement on reste. Et je me dis que si l’on reste c’est qu’il y a forcément une raison ! Rupture song était un titre tout aussi triste mais avec une musique plus joyeuse, histoire de garder de l’optimisme 😉
C’est celui qu’on a le plus entendu en radio au final à l’époque.
Oui c’est vrai et cela a été une vraie chance ! Rupture song, je l’avais écrite car justement je trouvais que mon album était trop triste. J’avais un complexe du fait de faire des choses sombres. Je l’aime beaucoup mais ça ne reflétait pas l’album. Certaines personnes parfois étaient déboussolées quand elles venaient me voir en concert car tout n’était pas joyeux comme Rupture song. Et puis nos lives étaient plus rock !
Le clip tu l’as pensé, imaginé, avec Mélanie Dagnet la réalisatrice ?
Je n’ai jamais vraiment d’idées visuellement, je laisse cela à d’autres. Je l’ai contactée, elle m’a proposée une vision qui m’a plu et c’était parti.
Peux-tu me parler un plus de la conception de l’album ?
Cette fois-ci, nous sommes plutôt partis de boucles, de sons de synthétiseurs, de sons de machines de Valentin. Ensuite, il a rajouté des guitares et la batterie est arrivée par-dessus, mais elle prend moins de place. Grégory Jacques a assuré les batteries, c’est un très bon ami et je joue avec lui depuis 15 ans. Il y a aussi quelques chansons que j’ai composées à la guitare au départ. C’est de la pop électronique, du pop rock. Plus électronique que le premier album et il n’y a pas de chanson avec du piano. Je l’ai laissé tomber.
Alors que c’est ton instrument de prédilection !
J’ai arrêté car je n’aime pas être assise derrière un piano. Même si je maîtrise moins la guitare, j’aime bien la liberté que cela apporte. Puis, de temps en temps, je joue du synthé quand même.
En concert, je joue même de la basse ! J’adore !
Qu’est-ce qui t’a inspiré pour cet album ?
Ce que je vis. C’est ce que je disais à Valentin d’ailleurs : « Mon dieu cet album tourne autour de mon nombril quand même ! ». Je ferais en sorte que le troisième parle d’autre chose 🙂 . Mais quand j’ai fait écouter Cyclones à plusieurs copines, elles se sont vachement reconnues là-dedans. Ça m’a fait plaisir que ça trouve un écho chez d’autres.
Je parle d’amour, de deuil, de souvenirs, de cette envie de lâcher prise, de vouloir se sentir mieux.
Tu aimes donc les chansons sombres. Qu’écoutes-tu en ce moment ?
J’écoute beaucoup un groupe de nanas de Los Angeles : Warpaint. Et la dernière fois, j’ai partagé sur Facebook : La méditation de Thaïs de Jules Massenet, j’adore cette musique très mélancolique. Elle me fait pleurer à chaque fois que je l’écoute.
Ton dernier coup de cœur musical ?
Billie Eilish ! J’adore ses sons, sa voix. Elle me fait penser à Tricky.
Ton dernier concert ?
Celui qui m’a le plus marquée c’est celui de Alabama Shakes, j’avais l’impression d’être plongée dans une autre époque !
Le dernier concert que j’ai vu est celui de Bazbaz, plein de bonnes ondes, ça fait du bien !
Le duo de tes rêves ?
C’est peut- être bateau mais je vais te dire Alain Bashung, j’aime bien sa voix rocailleuse, grave et sensuelle.
La chanson que tu aurais aimé avoir écrite ?
Enjoy the silence de Depeche Mode, elle me fait vibrer à chaque fois que je l’écoute.
Interview by Joan