Qu’il est bon de stimuler un esprit créatif déjà foisonnant ! Afin de célébrer les trente ans de la Pyramide, le Musée du Louvre a laissé libre cours à Jean-Michel Othoniel pour une création originale : La Rose du Louvre.
Outre l’attrait artistique de cette installation composée de six peintures inédites, c’est tout le processus menant à sa création qui nous a saisis. En effet, chaque œuvre possède en elle un point de départ, une histoire et des anecdotes… C’est cette âme insufflée par l’artiste qui en donne tout le caractère, la beauté et la pérennité. Alors, prêts à partir à la rencontre de La Rose du Louvre ? 😉
Un voyage dans le temps
Lorsque Jean-Michel Othoniel évoque ses souvenirs, il se métamorphose. Son visage s’illumine, ses yeux pétillent et son sourire devient malicieux. Il évoque son enfance marquée par la nature à observer les végétaux et composer des herbiers. Mais également son job d’étudiant comme gardien au Musée du Louvre.
«Dans l’ancien musée, celui d’avant la Pyramide ! Nous changions de salles tout le temps. J’étais un piètre gardien d’ailleurs… Je passais plus de temps à observer les œuvres autour de moi plutôt que le public ! Revenir ici n’est pas sans émotion…»
Lorsque le Louvre le contacte pour les trente ans de la Pyramide, l’artiste appréhende le musée d’un œil nouveau en quête d’inspiration.
«Je me suis intéressé à la symbolique des fleurs dans la peinture. Elles transmettent des choses et amènent du sens. C’est un peu comme la 3D dans les films ! Puis elles sont populaires, universelles et peuvent même être des emblèmes comme avec la révolution des œillets ou celle du jasmin.»
Toutes ces recherches font d’ailleurs l’objet d’un recueil atypique que nous vous recommandons : «L’herbier merveilleux».
L’emplacement idéal
En déambulant à la recherche de sa muse, Jean-Michel Othoniel remarque un détail du tableau de Rubens «Le mariage de Marie de Médicis et d’Henri IV». Au pied des mariés gît une rose, délicate, subtile et furtive, tel un pinceau essuyé sur la toile.
«C’est la reine des fleurs, elle inaugure l’histoire à venir ! C’est exactement ce qu’il fallait pour le Louvre !»
S’ensuit alors la réalisation de six tableaux à l’encre sur feuilles d’or, représentant chacun une variation de cette rose de Rubens.
Quant au choix de l’endroit, la cour Puget s’est assez naturellement imposée. Effectivement, six tableaux pour les six niches vides entourées d’anciennes statues venues du Château de Versailles, représentant les différentes saisons. La Rose du Louvre ne pouvait que s’y épanouir !
En quittant le musée, j’en profite pour faire un détour par le Kiosque des Noctambules. Même artiste mais autre œuvre, autre époque, autre style et donc autre histoire. Alors, je m’arrête un instant, j’observe et j’imagine. Amusé, je me rends compte que j’arbore un petit sourire à la Jean-Michel Othoniel. 🙂
Jean-Michel Othoniel au Louvre
La Rose du Louvre
Jusqu’au 24 février 2020
Cour Puget
Au Musée du Louvre
Rue de Rivoli
75001 Paris
À découvrir également le livre :
L’herbier Merveilleux de Jean-Michel Othoniel
Coédition Musée du Louvre éditions / Actes Sud